Deuxième partie Les fabricants de têtes de poupées à Limoges :

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Aimé Marcil
il y a 7 ans
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1 deuxième partie : les fabricants de têtes de poupées à limoges : Limoges en «tête» Deuxième partie Les fabricants de têtes de poupées à Limoges : Limoges «en tête»

2 des poupées signées limoges Il s agit ici dans ce chapitre de tenter de décrire une production qui, à l époque, était elle-même très empirique. L expérience réalisée par les porcelainiers engagés dans cette aventure est un travail de recherche permanente. Nous allons donc humblement ouvrir quelques pistes, notamment pour les porcelainiers qui ont travaillé ensemble. La présentation des différentes manufactures tient compte de l ordre chronologique et de l importance des productions, en lien avec les événements. Des fabricants et des décorateurs La première partie de cet ouvrage apporte des réponses au pourquoi et comment de la fabrication de têtes de poupées porcelaine à Limoges, durant cette période mouvementée. Découvertes en brocante, ventes aux enchères, visites de musées et surtout lectures de la presse locale de l époque, nous ont permis de recenser d autres signatures Limoges, pas forcement gravées en creux dans la nuque des têtes de poupées. Signature de William Guérin, avec Limoges France, terme commun à toute la production de Limoges. Collection particulière. 64

Nous allons donc humblement ouvrir quelques pistes, notamment pour les porcelainiers qui ont travaillé ensemble.

3 deuxième partie : les fabricants de têtes de poupées à limoges : Limoges en «tête» Nous vous présentons en images, en y apportant des commentaires, le fruit de notre travail. À ce jour, nous avons recensé des porcelainiers fabricants de têtes de poupées à Limoges au début du XX e siècle, mais aussi un étonnant travail de collaboration avec les sculpteurs, les décorateurs, les assembleurs, et surtout des porcelainiers entre eux. L essentiel était de créer et vendre une tête française pour relancer le marché du jouet français. Les fabricants identifiés avec certitude Jean Boyer, Léon Couty, Martial Ducongé, William Guerin, Alfred Lanternier, et pour clore cette production Léon Cloups juste après la guerre. Les fabricants peuvent aussi être décorateurs. C est le cas de Jean Boyer, Léon Couty, Alfred Lanternier et Martial Ducongé. Il nous faut également citer Henri Balleroy qui travaille en collaboration avec Léon Couty. Nous savons qu il y a eu d autres entreprises dans ce cas. Les décorateurs Ils sont beaucoup plus difficiles à recenser car ils décorent des têtes signées Limoges FRANCE sans faire apparaître leurs noms. Des entreprises assurent au minimum le décor mais sont peut-être également fabricants à partir de modèles travaillés en collaboration, comme cela peut être le cas dans la production traditionnelle. Cependant, nous n avons aucune certitude sur le rôle exact de certaines entreprises dans la production de têtes de poupées comme Les Porcelaines de Beaublanc, entreprise dirigée par les Frères Plainemaison, l entreprise Gérard, Dufraisseix, Abbot appelée G.D.A ou encore l entreprise Maureil, Chapeau et Charles pour ne citer que celles-ci. En effet, certains porcelainiers ont utilisé, pour les têtes de poupées, des signatures différentes de celles employées pour leur porcelaine de table. Ils ont même, parfois, changé de signature. Au fil des événements, les ouvriers ont pu être employés dans différentes manufactures amenant leur savoir-faire. Des entreprises ont aussi été vendues, ce qui a entraîné des transferts de matériel. Des moules de têtes de poupées ont parfois changé de lieu et la production d identité. L examen des signatures a été un travail important pour situer l époque de fabrication de la tête, mais aussi, pour dissiper des doutes. En partant des signatures déjà identifiées dans des ouvrages sur le thème de la poupée, nous avons, en effet, été confrontées à de nombreuses questions et des incohérences. Les recherches documentaires et les recoupements d informations nous ont permis d élucider certains points. C est ainsi que des têtes de poupées signées J.B, attribuées à l entreprise Balleroy, vont pouvoir retrouver, à travers cet ouvrage, leur véritable identité. Il reste encore bien des mystères, tant les écrits sur les porcelainiers sont nombreux et parfois erronés, entraînant alors des confusions. Il s agit cependant d un ensemble avec pour identité commune : Limoges FRANCE, une sorte de marque collective, signature du travail de collaboration entre ouvriers et ouvrières d une même région, qui sera très éprouvée par le conflit et sa perte de population. 65

les assembleurs, et surtout des porcelainiers entre eux. L essentiel était de créer et vendre une tête française pour relancer le marché du jouet français.

4 DeS POUPÉeS SIGnÉeS LIMOGeS en-tête de facture couty. archives familiales. LéoN couty 21, 23 rue Jules Noriac et rue du vélodrome à Limoges La fabrication des têtes de poupées Limoges trouve en la personne de Léon couty un aspect particulièrement étonnant tant il est passionné par cette production qu il a volontairement choisie et étudiée. L histoire de la fabrique Léon couty est liée à la forte personnalité des hommes de cette famille, éprouvés par les événements et engagés dans la vie de leur région. Jean Baptiste couty ( ), son père, est né à Saint Yrieix La Perche sur les terres du kaolin limousin. Orphelin très tôt, il quitte l école à 12 ans pour entrer dans une manufacture de Limoges comme essuyeur de porcelaine. Très vite, il fait ses premiers essais de peinture, prend des cours de dessin, devient fileur et part travailler à Paris. Il revient dans la capitale limousine pendant la guerre de 1870 comme décorateur sur porcelaine, se marie en 1872 et de cette union vont naître deux filles, alice et Léontine et un garçon, Léon couty. Léon couty. collection privée. Site de l ancien atelier couty, rue du vélodrome. région Limousin, Service inventaire et du Patrimoine culturel. Jean Baptiste couty est un homme empreint de valeurs sociales, il va très vite participer à la gestion de l Économie Ménagère, société qui permettait aux ouvriers de la fabrique de porcelaine Delotte et Tarnaud de s approvisionner en denrées de consommation. cette société était une coopérative d achat et il en existait plusieurs à Limoges dans des locaux souvent mis à disposition par les patrons. Les produits sont achetés sans intermédiaire, ils coûtent donc moins chers, et tous les adhérents sont actionnaires avec les mêmes droits. Jean Baptiste couty va développer ce concept et sera un des fondateurs, dans cette ville gérée par des socialistes, de L Union de Limoges, qui deviendra la coop avec sa salle de cinéma, sa salle de sport et tout un dispositif d œuvres sociales. D autres corps de métiers viendront très vite se joindre à ce mouvement. comme son père, Léon couty est un homme d action. Il restera discret sur sa production avec le même esprit coopératif, tout en étant perfectionniste. Il a entrepris en 1911 la fabrication de têtes de poupées en biscuit, avant les événements décisifs pour les autres porcelainiers de Limoges. Il sera, d ailleurs, le seul porcelainier de la région à faire de la tête de poupée sa production principale. Il va fabriquer en parallèle des canules pour le secteur médical et des produits pour le secteur pharmaceutique. Grâce à l aide de son père, il va acquérir l ancien atelier de décoration de l entreprise coiffe situé rue Jules noriac à Limoges. Mobilisé en 1914, c est Jean Baptiste qui fera tourner son entreprise durant cette période. Des courriers en font preuve et témoignent de leur complicité. La production de têtes de poupées s étale de 1911 à 1923, date à laquelle, malade, Léon couty cède officiellement son entreprise à un de ses ouvriers, Jean Boyer. Formé à cette production grâce à ses différents voyages en allemagne, Léon couty cherche en permanence les améliorations possibles. 66

passionné par cette production qu il a volontairement choisie et étudiée.

5 deuxième partie : les fabricants de têtes de poupées à limoges : Limoges en «tête» Cette poupée est entièrement d origine. Elle a été photographiée avant tout nettoyage, juste sortie du grenier. Les oreilles sont assez plates et les sourcils fort bien dessinés. Il s agit d une tête en biscuit coulé signée Limoges FRANCE et montée sur un corps en tissu bourré de sciure de bois, ce qui explique l état dans lequel elle est, attaquée par les vers du bois. Les vêtements sont en soie. Il s agit là d un travail très minutieux, exécuté par des mains féminines. Collection particulière. 67

Il s agit d une tête en biscuit coulé signée Limoges FRANCE et montée sur un corps en tissu bourré de sciure de bois, ce qui explique l état dans

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