En septembre 2003 s ouvrait à Aschau, dans le Burgenland

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1 Horlogerie Ancienne La Chambre aux horloges d Aschau (Die Uhrenstube Aschau) Un musée d horloges de clocher et de tourne broches dans le «Burgenland» autrichien. Texte de Wolfgang Komzak, traduit par Denis Kleinknecht En septembre 2003 s ouvrait à Aschau, dans le Burgenland autrichien, un musée dédié aux horloges de clocher et aux tournebroches qui prit le nom de «Chambre aux horloges» (Uhrenstube). C est à ce jour le seul de ce type en Autriche et il compte par le nombre et les particularités des pièces exposées, parmi les musées d horloges d édifice les plus représentatifs des pays de langue allemande. Les mécanismes exposés appartiennent à la collection réunie depuis 1963 par l Ingénieur viennois Wolfgang Komzak. La collection est constituée d horloges d édifice, d horloges murales ou sur console, construites entre le XV e et le XIX e siècle qui ouvre l entrée dans l ère industrielle. La collection est centrée sur un ensemble d horloges de clocher marquées par les styles des époques Gothique, Renaissance et Baroque. Les pièces les plus anciennes remontent aux environs des années Le musée est constitué de plusieurs petits bâtiments, dont un dépôt où sont présentées les horloges en attente de restauration. Les horloges ont été restaurées dans les ateliers du musée. La maison paysanne historique, inscrite au patrimoine architectural sous la désignation de «Aschau 49», a conservé sa couverture de chaume traditionnelle et est toujours habitée. Fig. 1 : La «Chambre aux horloges», avec les maisonnettes d exposition et l atelier à l arrière-plan 53

2 Horlogerie Ancienne Ce lieu désuet et plein de charme est en harmonie avec les mécanismes de ces horloges archaïques. Le Musée est géré par «l Association des amis de la Chambre aux Horloges d Aschau-im-Burgenland». Cette association sans but lucratif est reconnue d utilité publique. Son but n est pas d assurer une présentation statique de la collection d horlogerie, mais de lui insuffler une dynamique propre à travers l organisation d activités variées. Fig. 2 : Les horloges de clocher Le travail de muséographie de la Uhrenstube d Aschau Les objectifs du travail de muséographie sont : - La constitution d une collection d horloges de clocher et de tournebroches et leur présentation au Public. La remise en état et la restauration incombent aux ateliers du musée. Des panneaux informent sur l histoire, les métiers et les techniques de l horlogerie. - En complément des cours et stages du Collège technique de Vienne, les ateliers du musée permettent aux personnes intéressées de s initier aux techniques et tours de main des métiers en relation avec l horlogerie monumentale en participant à des restaurations. - La constitution d un fonds de documentation sur les horloges de clocher du XIV e au XVI e siècle. Outre la collecte de documents relatifs aux horloges du musée et à d autres collections, il s agit aussi de réunir des renseignements sur des mécanismes incomplets ou non restaurés. Ainsi c est parfois dans un état de délabrement désolant que certaines pièces intègrent la collection du musée où elles sont entreposées dans le local du dépôt, accessibles aux personnes intéressées à leur étude. - La recherche historique. Le domaine des horloges de clocher n étant pas très documenté dans les pays de langue allemande, des recherches sont entreprises en collaboration avec des historiens locaux pour reconstituer l évolution de la technique de construction et du métier d horloger. Ainsi la consultation des archives, mais aussi la comparaison de différents éléments avec des données analogues appartenant à des mécanismes de référence permettent-t-elles souvent de déterminer l âge, la provenance et l histoire de certaines pièces. 54

3 Un musée à la campagne - La Uhrenstube d Aschau possède une importante bibliothèque technique regroupant des volumes du XVII e au XIX e siècle ainsi que des archives, ouvertes sur rendez-vous à la consultation. - Communication. Les résultats des recherches sont publiés en collaboration avec d autres historiens dans des revues spécialisées, ou présentés à un plus large public à l occasion d exposés ou d excursions. - Conseil et expertise. Une des missions essentielles du musée est de répondre aux questions et demandes de conseils ainsi que la réalisation d expertises. Ces prestations sont gratuites pour les Adhérents des Amis du Musée. Les expertises débouchent souvent sur des projets intéressants, comme la restauration des horloges de clocher du château de Forchtenstein, de l église paroissiale d Ehrenhausen, ou de l horloge de l ancien Hôtel-de-Ville de Schriesheim. La philosophie du musée Le musée de la Uhrenstube d Aschau s attache à présenter les horloges avec un mécanisme en état de fonctionner, car c est ce qui lui donne vie. Néanmoins, si le but de la restauration est la remise en état de marche, c est aussi de conserver l horloge dans son état d origine, avec sa patine pour autant que cela ait un sens. C est ainsi que beaucoup d horloges du musée ont seulement été nettoyées et protégées sans autre reconstitution, afin d être présentées dans l état dans lequel elles ont été acquises. Dans tous les cas, si une modification ou reconstitution est effectuée, elle doit être détectable et identifiable sans équivoque au premier coup d oeil par le spécialiste, et ne pas altérer l aspect général de l objet. Elle doit être totalement réversible, c est-à-dire que plutôt que de modifier une pièce d origine, on en construira une réplique qui pourra être adaptée et modifiée dans le sens choisi, tandis que la pièce originale sera conservée intacte au dépôt à fins d étude, ou pour rétablir un jour le mécanisme dans son état d origine. La restauration Les mécanismes sont restaurés dans les ateliers du musée (forge, serrurerie, mécanique de précision, menuiserie, tournage, peinture et décoration). Bien que ces ateliers soient équipés de machines et d outillage de l époque actuelle, ceux-ci ne sont utilisés qu en soutien des outils traditionnels de ce métier qui ont été reconstitués d après des modèles anciens. 55

4 Horlogerie Ancienne Étude de l état de conservation du mécanisme - Si la peinture d origine ou même une teinte ultérieure est encore décelable, elle est, dans la mesure du possible conservée. Des modifications du mécanisme comme le remplacement d un échappement à foliot par un pendule, qui ont souvent été l occasion de le repeindre sont ainsi clairement mises en évidence. - Dans les cas où le mécanisme est légèrement oxydé, sans trace de peinture décelable, on dérouillera les rouages et les leviers et on repeindra la cage au minium (oxyde de plomb de couleur orange) pour les époques Gothique ou Renaissance, ou on la bronzera au feu, à l huile de lin pour la période allant du Baroque au début XIX e siècle. Cette nouvelle peinture sera légère, transparente et patinée pour éviter un effet trop intense. - Dans les mouvements qui ont été repeints et où la cohérence de l évolution historique ou les phases des modifications ne sont pas reconnaissables, on décapera cette couche plus récente pour dégager la teinte d origine. Les mécanismes bien conservés sont simplement nettoyés et protégés. - L élimination de la rouille se fait, selon l état de conservation des pièces, avec un produit chimique de dérouillage non agressif (de l acide ascorbique en solution diluée), ou par procédé galvanique. Fig. 3 : Horloge de Schriesheim près de Heidelberg, en Allemagne. Seconde moitié du XV e siècle. Probablement originaire d Alsace. Le mouvement gothique a été modifié et repeint plusieurs fois. Un décapage minutieux des couches de peinture les plus récentes a fait réapparaître la peinture d origine, avec la couche rouge-orangé de minium (oxyde de plomb) du XV e siècle et la couche noire de la première grande transformation au XVII e siècle. On remarquera le cadre rivé, typique de la période Gothique, avec des piliers d angle assemblés par clavettes. On distingue aussi nettement l emplacement d anciens pinacles gothiques disparus. Cette horloge de clocher a été découverte dans les entrepôts municipaux de la ville de Schriesheim et restaurée dans les ateliers de la Uhrenstube. C est probablement la plus ancienne horloge de clocher connue dans les pays de langue germanique. 56

5 Un musée à la campagne Les phases des modifications: Les horloges des époques Gothique et Renaissance ont rarement conservé leur échappement d origine à foliot, et leur levier de déclenchement de la sonnerie en bec de cigogne. La plupart du temps, on a modifié le système d échappement pour améliorer la précision de marche du mécanisme. C est ainsi qu à la fin du XVII e siècle intervint une première phase de modification consistant à remplacer le foliot par un échappement à verge avec un pendule court. Une deuxième phase de modification intervint au cours de la seconde moitié du XVIII e siècle, quand on y a adapté un échappement à ancre de recul ou à ancre de type Forêt-Noire. Au XIX e siècle enfin, on a encore amélioré cet élément en le remplaçant par un échappement à chevilles. Ces modifications étaient dans la plupart des cas accompagnées d une adaptation de la conception du rouage associé à un déplacement des axes de ces roues. Ainsi une modification de la forme des dents et des bras des roues, tout comme le déplacement des points de pivotement révèlera une modification. Sur des horloges anciennes, on voit souvent au milieu du montant central, une trace de sciage qui révèle la suppression de la potence de suspension de l axe vertical du foliot. Enfin, surtout au XIX e siècle, début de l ère industrielle, on a parfois fait disparaître les marques stylistiques caractéristiques des époques révolues, comme les couronnements des piliers du bâti, tels les pinacles gothiques à bouton floral cruciforme ou les spirales et enroulements de la Renaissance, dans le but de faire paraître le mouvement moins ancien. Chacune de ces modifications est en fin de compte un témoin de l évolution de la technique horlogère, et à ce titre doit être absolument conservée. C est pourquoi dans la philosophie de la muséographie de la Uhrenstube d Aschau, des règles ont été fixées, concernant la documentation de l objet exposé et la façon de le présenter. Chaque acte de restauration doit s appuyer sur une évaluation préalable de l état général des éléments du mouvement (bâti, rouages et leviers), relevant l état de corrosion et la présence de traces de couleur, mais aussi les modifications effectuées sur le mouvement des heures et ou sur la sonnerie. Ce faisant, on estimera la qualité d exécution de ces modifications historiques et l ampleur des pièces manquantes qui seront déterminants dans le choix des mesures de restauration envisagées comme, par exemple, la reconstitution d un échappement. 57

6 Horlogerie Ancienne Pour que l aspect de l oeuvre conserve son homogénéité, il faut que les pièces reconstituées à neuf soient clairement identifiables par un examen attentif (utilisation de profils courants à surface et arêtes laminées) ; pour autant, elles doivent s accorder suffisamment à l aspect général pour ne pas être reconnues comme neuves du premier coup d oeil. La collection Les espaces d exposition de la Uhrenstube d Aschau présentent un ensemble d horloges de clocher mais aussi de tournebroches. Mus par un poids ou un ressort, ces mécanismes qui entraînent par un train de rouages la rotation d une broche de rôtissoire sont d une conception apparentée aux mécanismes de sonnerie des horloges de clocher. De ce fait, ils étaient en général fabriqués par les horlogers spécialisés dans la construction de ce type d horloges. Les pièces exposées couvrent la période allant du Gothique (XV e siècle) aux débuts de l ère industrielle (XIX e siècle) en passant par la Renaissance et le Baroque (XVI e -XVIII e siècles). Des éléments annexes comme des cadrans, aiguilles et minuteries ou des poids en pierre ou en bois complètent la collection qui rassemble 56 horloges de clocher en fer forgé, 4 horloges de clocher en bois et 17 tournebroches (dont 3 en bois) issus principalement d Autriche et des régions de l ancienne Double-Monarchie impériale et royale de l Autriche-Hongrie. La datation des pièces de la collection Fig. 4 : Le fabricant d horloge. Extrait du livre des métiers de Hans Sachs. Gravure sur bois de Jost Amann, Nuremberg Le dessin montre une échoppe typiquement médiévale avec comptoir de vente attenant à un atelier de fabrication (forge). En Autriche, contrairement à l Allemagne, rares sont les horloges de clocher qui portent l identité de leur fabricant et la date de leur construction. Comme les recherches dans les archives et registres ecclésiastiques sont non seulement coûteuses mais se révèlent souvent infructueuses, on a recours pour les exemplaires non mentionnés dans les archives, à un classement chronologique comparatif en se basant sur l évolution stylistique ou 58

7 Un musée à la campagne technique de certains éléments comme la cage ou les rouages. Le mode de construction du mouvement et de la sonnerie constitue un autre critère d identification, en particulier si on se réfère à l échappement du mouvement qui a été l objet de constantes améliorations. C est ainsi que le fait de repérer des indices de modification de certains pivots, la création d un pont isolé pour la roue d échappement ou la trace d une potence qui supportait un foliot permet de faire remonter le mécanisme à la Renaissance ou à l époque Gothique. De même on peut parfois remarquer sur des horloges d époque Baroque fonctionnant actuellement avec un échappement à ancre, la présence d un palier central qui révèle la transformation de l échappement d origine, initialement à verge avec pendule court. Les horloges de clocher Les origines de l horloge à poids et échappement mécanique sont encore mal connues. Il semble qu elle ait été inventée dans un monastère autour de 1270 pour satisfaire à la règle des prières prescrites à des heures déterminées de la journée. C est ainsi qu en 1284 on évoque pour la première fois la présence d une horloge dans la cathédrale d Exeter, en Angleterre. Ces horloges ne comportaient que le mouvement des heures et étaient dépourvues de sonnerie. Cependant les premières horloges à sonnerie sont déjà mentionnées peu après l an 1300 et en 1336 est dévoilée à Florence la première horloge avec sonnerie des heures. Les principes de construction de ces horloges étaient déjà si évolués qu ils sont restés en vigueur presque sans modification jusqu au milieu du XIX e siècle. Lorsque aux environs de 1320 Dante Alghierei décrit dans sa «Divine comédie» une horloge à rouage avec échappement, les horloges devaient déjà être connues de tous. Dès le XV e siècle les églises et Hôtels-de- Ville de la plupart des villes médiévales, mais aussi de certains villages, sont pourvus d horloges d édifices. Ces ouvrages ont été réalisés par des forgerons spécialisés (Fig. 4), qui effectuaient souvent leur travail dans la ville de leur commanditaire. C est ainsi par exemple que le fabricant d horloges Henri de Wick (Henry de Vic-sur-Seille, aux environs de Château-Salins, en Lorraine) fut appelé à Paris en 1364 par le Roi de France Charles V afin d y réaliser l horloge du Palais Royal. En Autriche, ce n est que le 28 décembre 1372 que l existence d une horloge est mentionnée à Tulln. C est là que Nicklas Swaelbl, un fabricant d horloges renommé de Breslau en Allemagne, s est solennellement engagé à construire une horloge à sonnerie pour le clocher de l église 59

8 Horlogerie Ancienne paroissiale, en expiation du meurtre du greffier municipal de cette ville dont il s était rendu coupable. Ici aussi on a dû mettre à sa disposition sur place un atelier adéquat. Les horloges de clocher de cette époque ne donnaient l heure qu en frappant les heures sur une cloche. Ce n est qu au cours du XV e siècle que l heure fut également couramment indiquée par une aiguille pivotant sur un cadran installé sur la façade d une tour ou d un bâtiment. Malgré un entretien et des réparations constants, les horloges de cette époque étaient très imprécises car les oscillations du «balancier horizontal» de l échappement à foliot étaient très dépendantes de la précision de fabrication des rouages. Ce n est qu après la découverte en 1641 des lois du pendule par Galileo Galilei et de leur application à l échappement isochrone du pendule à oscillations verticales par Christian Huygens en 1656 que l on parvint à une énorme amélioration dans l exactitude de la mesure du temps. Ce sont surtout les horlogers anglais du XVIII e siècle qui ont reconnu les qualités du pendule et, par la mise au point d échappements nouveaux comme l échappement à ancre de Georges Graham (1715), parvinrent à atteindre une précision qui ne sera dépassée qu au XX e siècle. En 1741, l horloger français Jean-Louis Amant invente l échappement à chevilles qui du fait de sa bonne précision et de ses exigences réduites à l égard de la qualité d exécution du mouvement, a été utilisé dans les horloges de clocher jusqu au XXe siècle. Horloge de clocher / horloge d édifice / horloge monumentale Les horloges d édifice sont des mécanismes horlogers dont les sonneries ne sont pas intégrées au bâti de l horloge, mais sont situées dans une tour, souvent un ou deux étages plus haut. Les sons sont frappés sur la cloche par un marteau relié par un câble au levier de sonnerie actionné par l horloge. Cette définition générique englobe plusieurs sous-catégories d horloges. - L horloge de clocher est un mécanisme de grande dimension dont le cadran et la sonnerie sont installés en hauteur, (clocher) pour être vu et entendu de loin. La grande taille des aiguilles et les lourds marteaux de cloche impliquent que le mécanisme soit de taille importante. - L horloge de façade est une horloge d édifice un peu plus petite, dont le cadran plus réduit et la sonnerie sont installés en un lieu moins élevé, comme le pignon d un bâtiment officiel, Hôtel-de-Ville, Palais civil ou corps de ferme, mais aussi sur la «tour de l horloge» d un château ou d une forteresse. 60

9 Un musée à la campagne - L horloge de maison ou d intérieur est une petite horloge d édifice semblable à une horloge de façade qui se trouve installée à l intérieur d une grande salle de réunion, mais également d une église. - L horloge de chapelle est un petit mécanisme simplifié reconnaissable à son cadre prismatique ouvert. Ces mécanismes, souvent construits entièrement en bois étaient montés dans les tourelles ou clochetons des chapelles. Évolution stylistique des éléments de décoration des horloges de clocher Le style de la terminaison des piliers de la cage qui forment le couronnement de l horloge a évolué selon les époques et constitue un élément de datation. Dans les pays germaniques, le style gothique a perduré et la Renaissance s est imposée plus tardivement que dans les pays latins. Ainsi les repères chronologiques représentés par ces périodes peuvent-ils être définis approximativement comme suit : Gothique : Gothique tardif : Renaissance : Baroque : Ère industrielle : Terminaison des piliers : Constituée à l époque Gothique de pinacles droits, dressés et se terminant par un bouton floral prismatique en «pointe de diamant» (Fig. 5), elle évolue au Gothique tardif vers un enroulement du pinacle qui conserve son bouton terminal caractéristique (Fig. 6). À la Renaissance, les pinacles prennent la forme de spirales ou de leurs dérivés (Fig. 7), pour, plus tard, être forgés en enroulements de fer plat (Fig.9). À la fin de la Renaissance, l enroulement s élargit, et devient particulièrement large et massif à l époque Baroque. Ce n est que dans la première moitié du XVIII e siècle que ces enroulements perdent en largeur pour disparaître complètement aux environs de

10 Horlogerie Ancienne Les horloges d édifices de la Uhrenstube d Aschau A) - Horloges d époque Gothique Fig. 5 : Petite horloge gothique d intérieur. Petit cadran peint décoré et daté 18 ALML 27 et 1573 / Fer forgé. / Sud de l Allemagne. Cadre prismatique avec piliers d angle massifs à larmier et pinacle rhomboédrique dressé, positionnés en biais. Comme sur les horloges de console gothiques, le cadre inférieur est rehaussé et le cadre supérieur vissé aux piliers. Mouvement à verge et pendule court, aiguille unique. Sonnerie des heures avec chaperon à denture intérieure et volant inclus dans la cage date la transformation de l échappement à foliot d époque Gothique, en échappement à verge avec pendule court. Dimensions : Cadre : H/L/P 33 / 23 / 32cm Cadran : H/L/ 43 / 33cm À noter la fixation par des vis du cadre supérieur, car l utilisation de vis pour solidariser deux éléments d un ensemble n est apparue qu au milieu du XVI e siècle. Fig. 6 : Horloge de clocher gothique de Gratwein, près de Graz en Autriche / Premier quart du XVI e siècle / Fer forgé, non restaurée. Cage prismatique aux piliers d angle positionnés en biais et couronnés de pinacles à enroulement terminés par un bouton de fleur rhomboédrique. Tous les éléments du cadre sont assemblés par clavette. Mouvement à verge et pendule court. Sonnerie à chaperon à denture intérieure avec volant inclus dans la cage. Modifiée à l époque Baroque, fin du XVII e siècle, par transformation de l échappement gothique à foliot en échappement à verge avec pendule court. Dimensions : H/L/P / 47 / 60cm Les indices stylistiques de l époque Gothique sont les piliers d angle en biais avec des pinacles à simple courbure se terminant en pointe de diamant. Le solide train de roulement est un travail typique des débuts de l époque Baroque. La précision du travail de ce bâti et des rouages permettent d attribuer cette réalisation à un serrurier spécialisé, habitué au travail soigné. Les forgerons d horloges faisaient un travail plutôt grossier et ne devaient pas prétendre réaliser ce coûteux travail de précision. 62

11 Un musée à la campagne Fig. 7 Petite horloge de maison d Altötting (D) Troisième quart du XVI e siècle / Fer forgé, non restaurée. Cadre prismatique aux piliers d angle massifs (de section trapézoïdale) aux pieds pliés à angle droit et pinacles dressés à double enroulement. L ensemble du cadre est rivé, comme dans les premières horloges de clocher gothiques. Mouvement à verge et pendule court (manquant), aiguille unique. Sonnerie de l heure à chaperon à denture intérieure et volant extérieur à la cage. L échappement à foliot a été transformé à la fin du XVII e siècle en échappement à verge avec pendule court, et le remontage du poids qui à l origine s effectuait par poulie à gorge, se fait à présent à la manivelle sur un tambour. On remarquera ici la transition de style des éléments des piliers d angle gothiques qui évoquent déjà les simples spirales de la Renaissance. Dimensions : H/L/P 38 / 29 / 31 cm Fig. 8 : Petite horloge de clocher / Alsace (F), Datée 1649, Fer forgé, non restaurée. Cadre prismatique, piliers d angle massifs en biais, avec larmiers et pinacles dressés à boutons rhomboédriques en pointe de diamant. Cadre supérieur vertical, et suspendu, comme sur les horloges de console, de même que le cadre supérieur horizontal. À la base du cadre est estampée la mention «reparé par... horloger a vouvry le... novembre...» Le cadre supérieur était probablement claveté avec un bâti en bois supportant une cloche. Mouvement à foliot à l origine, transformé au XIX e siècle en échappement à chevilles (manquant). Sonnerie des heures à chaperon à denture intérieure avec volant externe à la cage. Chaperon dans une cage séparée, entre le mouvement et la sonnerie. Remontage du tambour à la manivelle, avec rouleaux de guidage des cordes rapportés sur le dessus de la cage. Dimensions : H/L/P 55 / 43 / 51cm On remarquera une disposition du mouvement et de la sonnerie en trois compartiments séparés, typique des horloges de clocher françaises, où le compartiment central n est occupé que par le chaperon (cet agencement se retrouve aussi sur des horloges anglaises anciennes). Une autre caractéristique des horloges françaises et des autres régions romanes est la roue pour le levier de chute de la sonnerie qui n a pas la forme de coeur habituelle en Allemagne, mais porte un secteur interrompu sur la couronne dentée. Un autre détail typique est les larges bras forgés des roues dentées. 63

12 Horlogerie Ancienne B) - Horloges d époque Renaissance Fig. 9 : Horloge de clocher Renaissance XVIIe siècle / Bavière orientale (Allemagne) / Fer forgé. Échappement à verge avec pendule rigide court à grande amplitude. Lentille ajustable au moyen d une vis. Sonnerie de l heure avec chaperon à denture intérieure avec volant extérieur à deux ailes. Le levier de chute de la sonnerie est ornementé. Roues à quatre bras. Cadre ouvert, à profil prismatique ; mouvement et sonnerie rivés l un derrière l autre. Piliers surmontés d un enroulement (1 tour ½) vers l intérieur. Restes de peinture bleue tardive. Dimensions H/L/P 60 / 39 / 72cm À noter, le cadre non claveté mais rivé aux piliers d angle, caractéristique plutôt des horloges primitives, et les enroulements étroits évocateurs des spirales de la Renaissance. Ces deux éléments signalent le travail d un Maître très conservateur. Au contraire, l axe du balancier reposant sur un disque est un perfectionnement probablement ajouté ultérieurement. Fig. 10 : Petite horloge de clocher du château d Aichberg, en Styrie (A), datée et gravée 16 - F- H - 82 (Franziscus Hiemer à Graz) / Fin Renaissance / Fer forgé. Cadre ouvert en barres prismatiques de fer massif ; mouvement et sonnerie l un derrière l autre. Les piliers d angles et platines de roulement surmontés de délicats enroulements qui ont conservé leur couleur rouge d origine. Échappement à foliot d origine a été remplacé au XVIIIe siècle par un échappement à verge avec un pendule long. Sonnerie de l heure avec chaperon à denture intérieure et volant intérieur à quatre ailes. Roues forgées pourvues de bras en partie profilés comme le levier de chute et les bras du chaperon. Date et signature estampées à chaud et soulignées en rouge. Dimensions : H/L/P / 27 / 60cm Tandis que le chaperon avec ses bras incurvés a encore des caractères stylistiques gothiques et renaissance, le double enroulement des piliers d angle est déjà un élément purement baroque. On notera la réalisation massive du cadre, mais aussi du rouage en fer forgé, qui en situe la provenance dans la province de Styrie, riche en minerais. Signée : F H. Les initiales F H conduisent au nom de Franz Hiemer, Franziscus Huemer, Hirmer qui a figuré dans la seconde moitié du XVIIe siècle dans le registre des métiers des horlogers de la ville de Graz. Né en Bavière (son père était également horloger), il est mentionné pour la première fois à Graz en 1657 et a obtenu sa Maîtrise en

13 Un musée à la campagne Note sur l évolution du pendule : Bien que Christian Huygens eût déjà dès 1656 décrit le pendule isochrone libre, suspendu à son axe et recevant les impulsions de la roue d échappement par l intermédiaire d une fourchette, on trouvait encore dans le Sud de l espace germanique des horloges avec un pendule rigide, solidaire de son axe, jusque tard dans le XVIII e siècle. Alors que ces pendules rigides étaient très courts et n atteignaient guère le bas du cadre (Fig. 9), on trouve souvent sur les horloges à pendule isochrone des pendules très longs dont la longueur pouvait atteindre le triple de la hauteur du cadre. Fig. 11 : Horloge domestique / première moitié du XVI e siècle / Gothique tardif - Renaissance. Fer forgé / Traismauer en Basse-Autriche (A). Cadre ouvert, prismatique, Mouvement et sonnerie rivés, l un derrière l autre. Piliers d angle en biais avec petit enroulement. Pont d échappement sur de hauts montants verticaux. Foliot transformé au XVII e siècle en échappement à verge avec pendule court. Roue d échappement en laiton. Sonnerie des heures avec déclenchement en bec de cigogne. Chaperon à denture intérieure et volant externe. Roues forgées à quatre bras. Dimensions H/L/P 54 / 21 / 20cm À noter le levier de sonnerie orienté vers l intérieur et le remontage à poulie à gorge caractéristique des petites horloges primitives 65

14 Horlogerie Ancienne C) - Horloges d époque Baroque Fig. 12 : Horloge de clocher / vers 1700 / Haute-Autriche (A) / Baroque / Fer forgé. Cadre ouvert, prismatique, mouvement et sonnerie l un derrière l autre, claveté par l extérieur. Piliers surmontés de petits enroulements dirigés vers l intérieur. Échappement à ancre à recul avec pendule isochrone court. Lentille forgée réglable par un écrou à ailettes. Sonnerie de l heure avec délai. Chaperon denté intérieurement avec volant à deux ailes. Roues à quatre bras. On remarquera la construction élancée, gracile des montants du cadre qui signale une origine à rechercher dans une région où le fer était cher, car il devait y être importé. Dimensions : H/L/P 61 / 48 / 64cm Fig. 13 : Horloge de clocher / Début du XVIII e siècle / Nickelsdorf à la frontière hongroise(a) / début du Baroque / Fer forgé. Cadre robuste, ouvert, prismatique, claveté par l extérieur. Mouvement et sonnerie l un derrière l autre. Piliers d angle avec double enroulements étroits. Platines de roulement et pont de la roue d échappement à large enroulement simple vers l intérieur. Plusieurs traces de couleur sur le cadre. Signature sur la traverse supérieure «Nandor Winkler, Oras Possony». Échappement à verge avec pendule isochrone à lentille réglable par une vis. Sonnerie des heures avec chaperon denté intérieurement et volant intérieur à quatre ailes. Dimensions : H/L/P 78 / 48 / 70-98cm Des analogies dans la construction mais aussi dans les détails avec l horloge du château de Forchtenstein (dans le Burgenland autrichien), qui a été restaurée dans les ateliers de la Uhrenstube d Aschau permettent d en déduire que cette horloge a été réalisée par Jobst Stinnes de Wien-Neustadt en Basse-Autriche(A) au début du XVIII e siècle. (Biblio. : Wolfgang Komzak, Über die Restaurierung der Turmuhr der Burg Forchtenstein dans Jahresschrift 2009 der Deutschen Gesellschaft für Chronometrie, Tome 48 / pages Éditeur : Deutsche Gesellschaft für Chronometrie e.v., Stuttgart

15 Un musée à la campagne Fig. 14 : Petite horloge de clocher / Fin du XVII e siècle / Suisse? / début du Baroque. Cadre et rouages entièrement en bois. Échappement à foliot, potence du foliot analogue à celle des horloges sur console (Liechti à Winterthur). Sonnerie des heures avec chaperon à denture intérieure et volant extérieur. Rouages à quatre bras profilés dans le style des débuts du Baroque. Cadre ouvert, prismatique, avec mouvement et sonnerie chevillés l un derrière l autre. Piliers d angle aux pieds tournés et à couronnement en forme de bulbe. Riche travail de tournage. Dimensions : H/L/P 54 / 48 / 48cm Fig. 15 : Horloge de chapelle, ou domestique seconde moitié du XVII e Siècle / Südmähren (Slovaquie) /Cadre et rouage entièrement en bois. Cadre ouvert, prismatique, avec embase et couverture. Mouvement et sonnerie l un derrière l autre. Échappement à foliot. Sonnerie de l heure et des quarts sur une roue de compte pleine (chaperon), à denture extérieure. Aiguille des quarts adaptée ultérieurement. Roues pleines avec dentures en partie taillées, sinon plantées de chevilles métalliques. Transformation tardive de la sonnerie à tirage par cordeau, en sonnerie avec marteau à axe vertical. La cloche en verre et sa potence de suspension sont neuves. Dimensions : H/L/P 35 / 21 / 29cm À noter les roues pleines plantées de chevilles caractéristiques non seulement du Sud de l Allemagne, mais aussi de régions lointaines d Europe orientale. 67

16 Horlogerie Ancienne D) - Horloges de clocher de l ère industrielle, au XIX e siècle. Fig. 16 : Horloge de clocher / Milieu du XIX e Siècle / Travail sans décoration en fer laminé, fondu et forgé / Haute-Autriche (A). Mouvement à chevilles et grande roue d échappement. Sonnerie des heures et des quarts par une roue-chaperon à levées. Volant extérieur. Cadre ouvert, prismatique, Mouvement et sonnerie juxtaposés sur une barre laminée. Cadres boulonnés sur des piliers d espacement. Dimensions : H/L/P 25 / 98 / 36cm À noter sur ce mouvement la transmission directe, sans roue intermédiaire, entre le tambour moteur et la roue d échappement à chevilles. À remarquer également la roue de commande de la sonnerie entraînée directement par le tambour et qui commande la sonnerie des quarts et des heures (respectivement 10 et 12 chevilles placées de part et d autre de la roue) par le décalage de l arbre du marteau. C est la seule horloge de ce type connue dans l espace germanique. D autres détails sur ce mouvement particulier, seront présentés dans la revue à venir n 72, décembre 2012 Fig. 17 : Petite horloge de clocher / Fin du XIX e Siècle / Cadre et roues en fonte / Vienne (Autriche). Le cadre prismatique en fonte est peint en noir et boulonné à des piliers ronds. Échappement à chevilles avec roue en laiton. Rouages en fonte à quatre ou six bras. Le cartouche pour la signature est vide. Renvoi du mouvement vers la minuterie par l intermédiaire de pignons coniques. Dimensions : H/B/T 43 / 23 / 24cm 68

17 Un musée à la campagne Les Tournebroches Les premières mentions écrites des tournebroches remontent au milieu du XIVe siècle, en France, le pays des plaisirs culinaires. Elles figurent dans «Le viandier», livre de cuisine attribué à Guillaume Tirell cuisinier en chef depuis 1381 du Roi de France Charles V. Son livre est considéré aujourd hui comme l ouvrage clé sur la culture de la table au Moyen-Âge. Aux environs de 1480, Leonard de Vinci se consacre, lui aussi à la construction des tournebroches dans son «Codex atlanticus». Une salle particulière est consacrée aux tournebroches dans la Uhrenstube d Aschau. L exemplaire le plus ancien est un tournebroche sur console avec poids moteur fabriqué au début du XVII e siècle dans le Tirol du Sud. Les tournebroches sont des Fig. 18 : Tournebroche à hauteur d homme. Feuille de titre du livre de Vicenzo Cervio «Il Trincante» / Venise1622. Reproduction d une gravure sur bois de 1570 mécanismes à rouages capables (Willan). Rare représentation exacte d un tournebroche. d entraîner la rotation plus ou moins rapide d une broche à rôtir. Leur construction est analogue à celle des sonneries des horloges de clocher ; ils étaient de ce fait construits par des fabricants d horloges, en particulier par des forgerons. Dans un ménage bourgeois, ce n était pas seulement un appareil de cuisine très utile, mais aussi un symbole de statut social. Avant sa galerie d ancêtres, l hôte montrait à ses invités la cuisine de la maison, équipée au mieux et où ne devait pas manquer le tournebroche. Son importance était telle que les fabricants d horloges de clocher de Nuremberg faisaient figurer sur leurs armoiries de corporation un tournebroche et non une horloge. Il faut considérer que les Maîtres d alors ne pouvaient guère vivre de la construction d une horloge de clocher par an en moyenne, mais bien plus sûrement de la fabrication de quinze ou vingt tournebroches. Mais déjà au XVIII e siècle on utilisait également dans les cuisines enfumées des grosses 69

18 Horlogerie Ancienne fermes des tournebroches simples et de fabrication rudimentaire. Ils étaient le plus souvent fabriqués par des forgerons de village habiles ou, comme en attestent les quelques exemplaires en bois retrouvés, par des tourneurs sur bois. Les tournebroches pouvaient être mis en rotation de différentes manières. Comme sur les premières horloges mécaniques, c est un poids qui, par l intermédiaire d une corde et d un tambour entraînait les tournebroches à poids, mais dès la seconde moitié du XVe siècle on mentionne des tournebroches à ressort mus par un ressort dans un barillet. En 1487 on voit sur la page de garde d un livre de cuisine de Nuremberg un tournebroche «à fumée» (air chaud). Ce type d appareil est mis en mouvement par l intermédiaire d une sorte de moulin à vent sur lequel agit l air chaud ascendant dans le conduit de fumée. Dans le livre apparu en 1705 «der fortgesetzte Künstler» (l artiste permanent), se trouve décrit un tournebroche mû par une roue à eau. En 1775, le Docteur Georg Krünitz, dans son ouvrage «Oeconomische Encyclopädie» (Encyclopédie de l économie), décrit ainsi un appareil plutôt curieux avec une cage d écureuil : «on a aussi des chiens ou des chats dressés qui, en courant dans une cage d écureuil font tourner le rôti». Krünitz écrit plus loin que ce procédé n était cependant pas très courant. En Angleterre en revanche, cette source d énergie est utilisée depuis le XVIIe siècle et l était encore partout couramment jusqu au milieu du XIXe siècle. La roue était appelée «dog-wheel» et on employait à cette fonction une race particulière de chiens «turnspit dog» (chien tournebroche), à courtes pattes et de bonne-volonté. En 1803, le Français Coteau a mis au point un tournebroche mû par la vapeur, une invention qui se retrouva bientôt dans les grandes cuisines de toute l Europe. Types de tournebroche Les tournebroches se différencient principalement par leur mode de transmission : - Le rouage du tournebroche à broche suspendue est, comme dans une horloge, mû par un poids, en général en pierre. Le cadre comportant des piliers, est suspendu au mur par un crochet. Une broche est terminée par une poulie à gorge qui repose dans la boucle d une courroie de transmission suspendue au mécanisme qui l entraîne. L autre extrémité de la broche repose sur une petite fourche. - Le tournebroche debout est aussi actionné par un poids. Mais dans ce cas le cadre est fixé au foyer et la corde du poids-moteur est guidée 70

19 Un musée à la campagne par un rouleau vers une poulie de renvoi accrochée au plafond de la cuisine. La broche est tournée directement par le mécanisme. - Le tournebroche à ressort-moteur repose directement sur le foyer, sans fixation. Il est mû par un ressort-spiral fixé à l intérieur d un tambour. Dans ce cas aussi, le mécanisme fait tourner la broche directement. En Autriche, le tournebroche est aussi appelé «Brater». Cette expression populaire désigne ainsi par moquerie une montre bon marché qui ne marche jamais correctement. A) - Tournebroches d époque Renaissance Fig. 19 : Tournebroche à poids-moteur/ début du XVII e siècle /Renaissance / Alsace (F) Fer forgé et bois. Cadre plat à deux platines clavetées. Décoré sur le haut d une fleur de lys en tôle estampée. Volant en forme d anneau muni de deux palettes réglables et entraîné par une vis sans fin. Transmission à la broche par le moyen d une poulie à gorge. Roues à quatre bras. Tambour dédoublé pour le remontage par enroulement en sens contraire. Dimensions : H/P 44 / 26cm Support 28cm 71

20 Horlogerie Ancienne B) - Tournebroches d époque Baroque Fig. 20 : Tournebroche à poids-moteur. Seconde moitié du XVIIe siècle / Début du Baroque / Fer forgé et bois / Sud de l Allemagne. Cadre au tracé sobre, en profilé plat symétrique. Palier de la vis sans fin avec un écusson ornemental découpé. Volant à quatre bras avec masselottes en plomb fondu comme frein de volant. Vis sans fin. Transmission du mouvement à la broche par poulie et courroie. Dimensions : H/P 35 / 22cm 72 Fig. 21 : Tournebroche à ressort-moteur. Fin du XVIIe siècle / Début du Baroque / Fer forgé et bois / Région de Neulengbach en Basse-Autriche. Tambour à ressort avec cordelette s enroulant sur une fusée en bois. Petit volant entraîné par une vis sans fin. Triple possibilité de transmission du mouvement. La roue inférieure de la transmission manque. Roues à quatre bras. Vis sans fin en laiton massif. Roue motrice de la broche clavetée, avec dents chevillées. La seconde roue en tôle. Cadre plat reposant sur quatre pieds Dimensions : H/L/P 54 / 31 / 20cm

21 Un musée à la campagne Fig. 22 : Tournebroche à poids-moteur, XVIII e siècle / Baroque / entièrement en bois / Trentin, Tirol du Sud. Tambour à remontage par manivelle. Volant entraîné par une pignon-lanterne. Transmission à la broche par poulie à gorge et courroie. Roues pleines, en bois. Cadre plat, chevillé avec une étroite assise. Dimensions : H/P 50 / 27cm À noter : la construction du pignon-lanterne d entraînement du volant, avec barreaux côniques. C) - Tournebroches des débuts de l ère industrielle / XIX e siècle Fig. 23 : Tournebroche à ressort-moteur / début du XIX e siècle / Tôle et fer forgé / France. Barillet du ressort à couronne dentée / Entraînement direct de deux broches / Volant entraîné par vis sans fin / Cadre plat sur quatre pieds / Signal de fin de course sur une petite cloche. Dimensions : H/L/P 20 / 26 / 17cm Cette sorte de tournebroche transportable était très appréciée au début du 19e siècle, car on pouvait les emporter aux pique-niques romantiques en forêt ou à la campagne, si prisés de la Société aristocratique. Ce tournebroche, qui a sans doute été fabriqué à Paris, a été trouvé à Vienne (A). À cette époque on produisait de moins en moins de tournebroches en Autriche, de sorte que les besoins étaient couverts principalement par des matériels importés de France. Au 19 e siècle, le mode de vie raffiné de la haute Société française et les produits de luxe français avaient dans toute l Europe une connotation de prestige social, et les tournebroches en faisaient partie. 73

22 Horlogerie Ancienne Fig. 24 : Tournebroche à poidsmoteur / Milieu du XIX e siècle / Fer plat, forgé et roues en laiton. Munich / Allemagne du Sud. Entraînement de deux broches par un même axe. Roues à quatre bras et volant à trois bras entraîné par vis sans fin. Cadre plat, claveté. Signal de fin de course sur une petite cloche. Dimensions : H/P 31 / 25cm QUELQUES INFORMATIONS SUR LE Musée Vous êtes cordialement invités à visiter le Musée des Horloges de clocher et des tournebroches de la Uhrenstube d Aschau (Site Internet : ). Adresse : Uhrenstube Aschau / Museum für Turmuhren und Bratenwender Maison N 49 / 7432 Aschau im Burgenland (coordonnées géographiques : »N / »E) Aschau im Burgenland (7432) est situé à une centaine de Km au sud de VIENNE et environ 90 Km au Nord- Est de GRAZ, capitale de la Styrie. Le musée est ouvert de début Mai à fin Octobre, mais sa visite peut être convenue à toute saison sur rendezvous téléphonique (en allemand ou anglais) avec M. L Ingénieur Wolfgang Komzak aux numéros suivants : Tél ou