Economie du risque (3) Prévention et perception des risques
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- Delphine Cartier
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1 Economie du risque (3) Prévention et perception des risques
2 PB: importance pratique? biais dans la perception des risques du quotidien EX: perception du risque de mortalité EX: perception du risque de mortalité pb: régulation publique (politique de santé ) 1.mauvaise orientation des efforts individuels de prévention et protection (assurance), 2.sur-ajustement en fonction d affects émotionnels (rôle des médias: épidémie de «la vache folle», grippe aviaire etc) 3.mauvaise orientation des efforts publics de recherche en santé, 4.«lobbying» face aux campagnes publiques d info sur les risques (tabac, alcool, sucre)
3 Si je vous donne le nombre de décès par an en France, pour personnes, en raison du risque automobile (>10), êtes-vous capables: -de donner une estimation de la probabilité de décès pour d autres causes, telles que : suicides, maladies cardiovasculaires, diabètes, pneumonie, sida, homicides, cancers -tout au moins de hiérarchiser ces différentes causes de décès
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5 «erreurs» de réponse et «erreurs» de perception du risque? L existence de «mauvaises réponses» est normale a priori ici: présence de biais systématiques Biais de perception = erreurs de jugement? supposerait : -Distribution normale des résidus au sein de chaque groupe expérimental (non) -Absence de biais systématiques (non) Fréquences statistiques = indicateurs de risque? y compris risque individuel (exposition personnelle au risque): légitime? Existence de risques plus «familiers» (information de meilleure qualité)
6 Si on interroge les individus sur les risques de mortalité, ils répondent «mieux» pour les risques les plus fréquents dans leur groupe d âge AMD Rang Moins de 18 ans: rougeole (8,7 ans) (13 ème ) coqueluche (17,7 ans) (12 ème ) 18 à 50 ans : noyade (27,7 ans) (10 ème ) accidents auto (38 ans) (5 ème ) ens. des acc. (45 ans) (4 ème ) suicide (48 ans) (7 ème ) Plus de 50 ans : asthme (60 ans) (11 ème ) cancers (68 ans) (2 ème ) maladies cardiaques (75 ans) (1 er )
7 Plus généralement, ces risques statistiques tombent dans la catégorie des «très petites probabilités» Risque cardio-vasculaire : p < 5/1000 Risque automobile : p < 1/6000 rarement utilisées (seules) comme indicateur de risque inutilisables hors d un contexte informationnel suffisamment risque (et d une échelle de référence) limites cognitives individuelles, compensées par des «heuristiques» de la décision (Kahneman et Tversky)
8 1- heuristique de représentativité: idée : on évalue l occurrence d un événement en comparant les observations (informations) disponibles à l archétype pré-existant («modèle» ou image a priori) archétype qui peut être socialement validé Ex : revient à évaluer, face à un nouveau partenaire, le risque de contamination par le virus VIH en le comparant à un stéréotype du porteur en oubliant la prévalence du virus dans la population totale
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10 2- biais d optimisme comparatif : idée : pour évaluer l exposition à un risque, on tend à interpréter les informations disponibles dans un sens systématiquement favorable à soi-même sous-estimation de l exposition au risque (de la probabilité de réalisation) Ex typique: risque automobile résolution des conflits juridiques
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12 3- heuristique d accessibilité : idée : certains risques (familiers, faisant l objet d une expérience personnelle directe ou familiale, ou très médiatisés) sont perçus avec plus d intensité et plus d émotion leur fréquence est sur-estimée ex: encéphalite spongiforme (transm. à l h. : 48 cas au RU, 2 en France), grippe aviaire (164 décès dans le monde : Vietnam, Indonésie) ou catastrophes naturelles (inondation, tornade etc) En comparaison (nb décès): Sida: en 25 ans Accidents de la route : > par an Décès liés au tabagisme : par an
13 Le jugement des experts: les effets de contexte
14 Le jugement des experts: les effets de contexte ex1: deux thérapies sont envisagées pour le traitement de certains cancers (chirurgie versus radiothérapie); - lorsque chacune est présentée sous la forme d un ensemble de proba de survie à 1 an, 5 ans etc, 84% des médecins interrogés optent pour la chirurgie - lorsque les mêmes thérapies sont présentées sous la forme de proba de décès, 50% des médecins choisissent la thérapie effet de représentation: les caractéristiques superficielles d un problème (proba de survie ou décès), non pertinentes d un point de vue rationnel (événements complémentaires), peuvent avoir un impact déterminant sur le choix des individus: inversion des préférences
15 ex2: les autorités craignent les effets d une nouvelle forme de grippe ( ), qui pourraient tuer 6000 personnes 2 vaccins alternatifs peuvent être utilisés; vous êtes responsables du choix (contrainte budgétaire oblige) de celui qui sera adopté: que faites-vous, selon ces deux options de choix? 1ère option Vaccin 1: 2000 personnes sont sauvées Vaccin 2: les 6000 personnes seront sauvées avec une probabilité de 1/3; la proba qu aucune ne soit sauvée est de 2/3
16 2ème option vaccin 3: 4000 personnes vont mourir vaccin 4: il y a une proba de 1/3 que personne ne meurt, et une de 2/3 que les 6000 personnes meurent résultats expérimentaux: option 1: 70% des individus choisissent le vaccin 1 option 2: 78% des individus choisissent le vaccin 4 -explication plausible: effet de contexte + d ancrage sur le chiffre initial de 6000 personnes -implications campagnes d info publiques enquêtes d utilité publique de projets collectifs
17 Retour aux profanes» : «money pumping» : ex: extension de garanties (hifi, électro-ménager etc) conséquence: extraction de rente sur le C eur ex: étude réalisée aux USA sur les installations téléphoniques: garantie coûtant 45cts/mois en fait il y a un risque de 5/1000 de devoir supporter un mois quelconque, une dépense de réparation de 55$ les C eur US préfèrent payer 45cts/mois pour éviter un risque qui leur coûte en moyenne 28cts/mois
18 CONCLUSION : préférences typiques face au risque: gains pertes P faible Risk lovers Risk adverters P forte Risk adverters Risk lovers
19 ϕ(p) 0 q 1 p
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