D.Feyel Université d Evry, Intégration, M53. Introduction. Commençons par un exemple : si X est un ensemble, posons pour tout A X

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "D.Feyel Université d Evry, Intégration, M53. Introduction. Commençons par un exemple : si X est un ensemble, posons pour tout A X"

Transcription

1 D.Feyel Université d Evry, Intégration, M53 Introduction Commençons par un exemple : si X est un ensemble, posons pour tout A X µ(a) = Card(A) La fonction A µ(a) a les propriétés suivantes a) µ(ø) = 0 b) si A n est une suite d ensembles disjoints et A = n A n, alors µ(a) = n µ(a n ) Noter que l on peut fort bien avoir µ(a) = +. Ces propriétés sont caractéristiques de la notion de mesure. Pour des raisons évidentes, la fonction µ de cet exemple s appelle la mesure de comptage sur l ensemble X. Si µ est une mesure, on définit l intégrale d une fonction par rapport à cette mesure : il s agit de l intégrale telle que définie par Lebesgue. Il y a donc deux théories : celle de la mesure (définition d une mesure), et celle de l intégration (la mesure étant déjà définie). Dans ce cours, on mettra l accent sur l intégration des fonctions et sur les théorèmes de convergence des intégrales. On laissera d abord de côté le problème de la définition d une mesure, et notamment de la plus importante d entre elles (celle qui justifie toute la théorie), c est-à-dire de la mesure de Lebesgue (1902). La notion d ensemble mesurable ou d ensemble borélien et plus généralement la notion de tribu (qui est évidemment fondamentale en probabilités), ne seront abordées systématiquement qu à propos du théorème de Fubini, au moment où les étudiants seront déjà bien familiarisés avec les théorèmes de convergence (du moins on l espère). Cela prouve, s il en était besoin, qu il est impossible de se passer des ensembles mesurables, sauf à obtenir des théorèmes d énoncés très compliqués (comme dans l ancien temps). Cela dit, l intégration et la théorie de la mesure sont difficiles, non pas à cause de leur caractère technique (il n y a que trois théorèmes d intégration, et leur démonstration n est pas vraiment difficile), mais à cause de leur caractère abstrait qui peut dérouter les débutants. 1

2 Mesure de Lebesgue C est une mesure sur IR qui associe à tout segment sa longueur µ([a, b]) = b a En fait, on supposera que µ(a) n est pas défini pour toute partie A de IR, mais seulement pour certains sous-ensembles que l on appelle mesurables, ou plus précisément mesurables-lebesgue ou mesurables-l. (SVP, évitez l horrible Lebesguemesurable). On exige les propriétés suivantes a) Ø est mesurable et µ(ø) = 0 b) si des A n sont mesurables et disjoints, alors A = n A n est mesurable et µ(a) = n µ(a n ) En ce qui concerne la mesurabilité, on ajoute les hypothèses c) si A et B sont mesurables, A B et le complémentaire A c de A sont mesurables. d) les segments sont mesurables, et µ([a, b]) = b a. Il est facile de construire des mesures satisfaisant seulement les propriétés a), b) et c) (par exemple la mesure de comptage). Il est autrement plus difficile de construire une mesure satisfaisant aussi le d). C est l objet d un théorème de Lebesgue, que nous n aborderons qu à la fin s il reste du temps. Remarque : si l on veut la mesure de Lebesgue sur IR 2, il faut remplacer la propriété d) par la suivante d ) les rectangles R sont mesurables, et µ(r) vaut la surface de R. Mesures générales On se donne un ensemble X, et une mesure µ définie pour tout ensemble mesurable A, satisfaisant les propriétés a), b), c). Propriétés immédiates D après le c), si A et B sont mesurables, A B, A B c etc.., le sont aussi. Si A B = Ø, alors µ(a B) = µ(a) + µ(b) d après le b) (prendre A 1 = A, A 2 = B, et A n = Ø pour n 2). 2

3 Si des B n sont mesurables, B = n B n l est aussi, même si les B n ne sont pas disjoints, et l on a µ(b) µ(b n ) n (avec égalité si les B n sont disjoints). 1 Théorème (petit théorème de convergence monotone) : Si A n est une suite croissante d ensembles mesurables, et A = n A n, alors Rappelons que µ(a) +. µ(a) = Sup µ(a n ) = Lim µ(a n) n n Attention On devrait dire croissante au lieu de monotone, car il n y a pas de théorème de convergence décroissante en dehors d hypothèses supplémentaires (comme la domination, voir plus loin). Cependant l usage du terme traditionnel monotone s est imposé. Vocabulaire Si A est mesurable, on dit qu il est intégrable lorsque µ(a) < +, négligeable lorsque µ(a) = 0. Il est clair que toute réunion dénombrable d ensembles négligeables est un ensemble négligeable. Une propriété a lieu presque partout (ou presque sûrement) si elle a lieu sur le complémentaire d un ensemble négligeable. Par exemple, deux fonctions f et g sont égales presque partout si l ensemble {f g} est négligeable. Application à la mesure de Lebesgue On a µ(ir) = +, µ(]a, b[) = b a, µ([a]) = 0 Tout ensemble dénombrable D est µ-négligeable, c est-à-dire µ(d) = 0. 3

4 Fonctions étagées Intégration des fonctions positives Une fonction f : X E est dite étagée si elle ne prend qu un nombre fini de valeurs. Il existe donc une partition finie de X en ensembles A i sur chacun desquels f prend une valeur constante a i. Elle est dite mesurablement étagée ou étagée sur les ensembles mesurables si chacun des A i est mesurable. Si µ est une mesure, on dit aussi µ-étagée. Si f est une fonction réelle positive et µ-étagée, elle s écrit f(x) = m a i 1 Ai (x) i=1 On définit son intégrale en posant µ(f) = f(x)dµ(x) = m a i µ(a i ) i=1 avec la convention (toujours utilisée en intégration) 0. = 0 Observer que si µ(x) = +, il peut arriver que µ(f) = +. Propriétés immédiates Si f et g sont µ-étagées et f g alors µ(f) µ(g). Si f et g sont µ-étagées, f + g l est aussi, et l on a µ(αf + βg) = αµ(f) + βµ(g) pour tous scalaires α, β 0 (on rappelle la convention 0. = 0). Dans le cas de la mesure de Lebesgue sur X = [0, 1], et si f est en escalier, c est-à-dire si elle est constante par intervalles, on retrouve l intégrale de Riemann classique d une fonction en escalier. 2 Lemme (de Lebesgue) : Soit f une fonction à valeurs dans [0, + ] (fonction positive étendue). La suite f n = Inf(n, 10 n Ent(10 n f)) 4

5 où Ent désigne la partie entière, est une suite de fonctions étagées et converge en croissant vers f. (Considérer le développement décimal par défaut de f à 10 n près). De plus si les ensembles {f > λ} sont mesurables pour tout λ IR, alors les f n sont mesurablement étagées. En ce cas, on dit que la fonction f est mesurable. 3 Définition : Si f 0 est mesurable, on définit son intégrale en posant µ(f) = f(x)dµ(x) = Sup { µ(ϕ) / 0 ϕ f, ϕ étagée } Naturellement, si f est étagé, on retrouve la définition antérieure. Enfin il est clair que f g implique µ(f) µ(g). Vocabulaire Si µ(f) < + on dit que f est intégrable. Si µ(f) = 0, on dit que f est négligeable. Observer que µ(f) = 0 si et seulement si f est nulle presque partout. 4 Proposition : Si f 0 est intégrable, l ensemble {f = + } est négligeable, l ensemble {f > 0} est la réunion d une suite d ensembles intégrables. 5 Définition : Une mesure µ sur un ensemble X est bornée si µ(x) <. Elle est σ-finie si X est réunion d une suite d ensembles intégrables. Par exemple, la mesure de Lebesgue sur [0, 1] est bornée, la mesure de Lebesgue sur IR est σ-finie. La mesure de comptage sur un ensemble X est σ-finie si et seulement si X est dénombrable. 5

6 Théorème de la convergence monotone Voici maintenant le théorème de base de toute l intégration. 6 Théorème (de la convergence monotone) : Soit f n une suite croissante de fonctions mesurables et positives. On note f = Sup n f n son enveloppe supérieure. Alors f est mesurable, et l on a f dµ = Sup f n dµ n Démonstration : D abord si λ IR, on a {f > λ} = n {f n > λ} de sorte que f est mesurable, et bien sûr Sup n µ(f n ) µ(f). 1 ère étape : on suppose que f = 1 B où B est mesurable. On choisit 0 < λ < 1, et l on pose B n = {f n > λ}. La suite B n est croissante de réunion B, donc µ(b) = Sup n µ(b n ). On a f n λ1 Bn donc µ(f n ) λµ(b n ) puis µ(f) = µ(b) = Sup n µ(b n ) Sup n µ(f n )/λ. cela vaut pour tout λ < 1 de sorte que µ(f) Sup n µ(f n ). 2 ème étape : on suppose que f est µ-étagée, donc f = i a i1 Bi (somme finie). De la première étape on tire pour tout i µ(a i 1 Bi ) = Sup µ(1 Bi f n ) n et en faisant la somme finie µ(f) = Sup n µ(f n ). 3 ème étape : (cas général), Soit ϕ étagée mesurable f. La suite g n = Inf(ϕ, f n ) converge en croissant vers ϕ, de sorte que µ(ϕ) = Sup n µ(f) = Sup ϕ µ(g n ) Sup µ(f n ) n µ(ϕ) Sup µ(f n ) µ(f) n Applications. On déduit du lemme de Lebesgue que si f et g sont mesurables, αf + βg l est aussi, et que µ(αf + βg) = αµ(f) + βµ(g). Si µ est la mesure de Lebesgue sur [0, 1], toute fonction continue, toute fonction réglée, toute fonction intégrable-riemann, est intégrable-lebesgue, avec la même intégrale. Une fonction continue f 0 sur IR ou sur ]0, + [ est intégrable-lebesgue si et seulement si elle est intégrable au sens de Cauchy généralisé, avec la même intégrale, etc.. 6

7 Application. Une mesure µ sur X est σ-finie si et seulement s il existe une fonction intégrable strictement positive. 7 Proposition : Si f et g sont égales presque partout, alors µ(f) = µ(g). 8 Lemme de Fatou : Soit f n une suite quelconque de fonctions mesurables et positives. On a Lim Inf f n dµ LimInf f n dµ n n Démonstration : On pose g n = Inf k n f k, de sorte que les g n sont mesurables et vont en croissant vers f. Comme on a g n f k pour k n, on obtient µ(f) = Sup n µ(g n ) Sup n Inf µ(f k) = LimInf µ(f n) k n n 7

8 Fonctions intégrables réelles, complexes Une fonction à valeurs réelles ou complexes est dite µ-intégrable si elle est µ- mesurable et si f(x) dµ(x) < + Si f est rélle, elle est toujours différence de deux fonctions intégrables et positives, soit f = u v, avec u 0, v 0 On peut prendre par exemple u = f et v = f f. On voit facilement que le nombre udµ v dµ ne dépend pas du choix particulier de u et v. On pose alors f(x)dµ(x) = u(x)dµ(x) v(x) dµ(x) On note L 1 (µ) l ensemble des fonctions réelles µ-intégrables. On constate que c est un sous-espace vectoriel de IR X. L application f f dµ est une forme linéaire sur L 1 (µ), et c est une forme linéaire croissante, c est-à-dire (f+g)dµ = f dµ+ g dµ, kf dµ = k f dµ, f g pour toutes f, g L 1 (µ), et k IR. On en déduit bien sûr l inégalité f dµ f dµ Si maintenant f est à valeurs complexes on pose f dµ = Re f dµ + i Im f dµ C est évidemment un nombre complexe. On obtient là aussi l inégalité f dµ f dµ f dµ Plus généralement, si f est à valeurs dans IR m, donc f = m i=1 f ie i, où les e i sont les vecteurs de la base, on pose f dµ = m ( i=1 ) f i dµ e i On obtient évidemment un vecteur de IR m, et de nouveau l inégalité f dµ f dµ où cette fois la valeur absolue est remplcée par la norme euclidienne de IR m, soit u = i u2 i. 9 Remarque : Cela vaut en fait pour toute norme autre que la norme euclidienne. g dµ 8

9 Le théorème de convergence dominée Si f n est une suite de fonctions intégrables convergeant vers une fonction f, peuton affirmer que f est intégrable et que la suite des intégrales de f n convergent vers celle de f? En d autres termes, peut-on passer à la limite sous le signe? On a déjà vu une réponse partielle à la question, c est le théorème de convergence monotone, concernant les suites croissantes. Dans le cas d une suite quelconque, il faut une hypothèse supplémentaire : on dit qu une suite f n est dominée par une fonction h si l on a pour tout n On obtient alors f n h presque partout 10 Théorème de converge dominée : Soit f n une suite de fonctions intégrables qui converge presque partout vers une fonction f. On suppose que la suite est dominée par un fonction intégrable. Alors f est intégrable, et l on peut passer à la limite sous le signe somme f dµ = Lim n f n dµ Démonstration : Elle découle immédiatement du lemme de Fatou appliqué aux suites de fonctions positives f n + h et h f n, où h est la fonction dominante. Ce théorème est évidemment très important, donnons-en un exemple d application (continuité sous le signe ). Pour λ complexe considérons a priori l intégrale Γ(λ) = 0 t λ 1 e t dt On voit que la fonction est intégrable pour Re λ > 0, et que Γ(λ) est continue en λ. En effet si λ n λ et 0 < a λ n b < +, on a la domination t λ 1 e t t a 1 e t + t b 1 e t de sorte que Γ(λ n ) converge vers Γ(λ). On reconnaît la fameuse fonction Γ d Euler. 9

10 La notion de tribu Il s agit d une notion relativement abstraite, mais il est impossible d en faire l économie. Son importance provient d une part du théorème de Fubini (voir plus bas), et d autre part de son rôle caractéristique en probabilités. On a déjà vu un exemple implicite de tribu : la tribu des ensembles mesurables introduits plus haut. On va maintenant donner la définition générale. 11 Définition : Soit X un ensemble. Un famille F de sous-ensembles de X est une tribu ou σ-algèbre si les propriétés suivantes sont satisfaites a) Ø F b) A, B F implique A B F et A c F c) si l on a une suite A n F, alors n A n F. Noter que l on a aussi n A n F. Par exemple la famille de tous les sous-ensembles de X est une tribu, c est la plus grande tribu sur X. De même {Ø, X} est une tribu, c est la plus petite tribu sur X. Si une famille de sous-ensembles ne satisfait qu aux propriétés a) et b), on dit que c est une algèbre de Boole sur X. Ainsi une tribu n est autre qu une algèbre de Boole stable sous les opérations de réunions dénombrables. Toute intersection de tribus est une tribu. Par exemple, si X est un espace métrique, il existe une plus petite tribu contenant les ouverts (prendre l intersection de toutes les tribus contenant les ouverts). On l appelle la tribu borélienne de X. On dit que cette tribu est engendrée par les ouverts. Les ensembles boréliens sont les éléments de la tribu borélienne. Noter que les ouverts sont boréliens par définition, que les fermés sont boréliens puisque leurs complémentaires sont ouverts. Les réunions dénombrables de fermés (appelés des F σ ) sont aussi boréliens, ainsi que leurs complémentaires (appelés des G δ ), etc.. Plus généralement, si A est une famille quelconque de sous-ensembles de X, on définit la tribu engendrée par A : c est la plus petite tribu contenant A, et c est aussi l intersection de toutes les tribus contenant A. Si F est une tribu sur un ensemble X, on dit que (X, F) est un espace mesurable. Les éléments de F sont dits mesurables ou plus précisément F-mesurables. 10

11 On revient alors sur la notion de mesure : une mesure µ sur un espace mesurable (X, F) est une fonction µ : F [0, + ] telle que d) µ(ø) = 0 e) si des A n F sont disjoints et de réunion A, alors µ(a) = n µ(a n). 12 Théorème de Lebesgue : Il existe une unique mesure µ sur la tribu borélienne de IR m telle que µ(p ) = volume(p ) pour tout hypercube P. De plus, pour tout ensemble borélien B et tout ε > 0, il existe in fermé F B et un ouvert G B tels que µ(g F ) < ε. En dimension 1, la mesure de Lebesgue généralise la longueur d un ensemble. En dimension 2, elle généralise la surface, etc.. Si (X, F) et (Y, G) sont deux espaces mesurables, une application f : X Y est dite mesurable si l image réciproque f 1 (B) = {f B} d un ensemble G- mesurable B est une ensemble F-mesurable. 13 Proposition : La composée de deux applications mesurables est une application mesurable. Dans le cas de Y = IR m, ou plus généralement dans le cas d un espace métrique Y, si la tribu G n est pas expressément indiquée, on utilise toujours la tribu borélienne (tribu par défaut!). On remarquera qu un ensemble est mesurable si et seulement si son indicatrice est mesurable. 14 Proposition : Soient X et Y deux espaces métriques. Alors toute application continue f : X Y est mesurable par rapport aux deux tribus boréliennes. On dit alors que f est borélienne. Démonstration : Notons G 0 la famille des ensembles B G tels que {f B} appartienne F. Evidemment G 0 est une tribu sur Y qui contient les ouverts de Y. Elle contient donc la tribu borélienne de Y, soit G 0 G. Mais on a par hypothèse G 0 G, d où l égalité. 15 Corollaire : Si f et g sont deux fonctions mesurables, l application x (f(x), g(x)) est mesurable à valeurs dans IR 2. Il s ensuit que f + g est mesurable, ainsi que fg, ou encore f/(g 2 + 1), etc.. 11

12 Le théorème des classes monotones Une classe monotone sur un ensemble X est une famille M de sous-ensembles de X stable par réunions et intersections de suites monotones. Cela signifie que si A n M est une suite croissante ou décroissante, la réunion et l intersection appartiennent aussi à M. Evidemment toute tribu est une classe monotone. Or on a le résultat suivant 16 Théorème des classes monotones, ou de récurrence borélienne : Soit A une algèbre de Boole sur un ensemble X. Soit M une classe monotone contenant A. Alors M contient aussi la tribu engendrée par A. Démonstration : On se contentera d indications, car la démonstration élémentaire classique est extrêmement fastidieuse, et nuit plutôt à la compréhension. Notons A la famille d ensembles ainsi définie : { A = B X / } il existe une suite A n A telle que B = Lim A n n (suite non nécessairement monotone). On voit immédiatement que A est une algèbre de Boole et que A A M. On obtient par récurrence une suite croissante d algèbres de Boole A A A M Malheuseument, il n y a aucune raison pour que A (ω) = n A(n) soit une tribu. On continue donc A (ω) A (ω+1) M. Cela s appelle un raisonnement par récurrence transfinie, sur lequel nous n insisterons pas. Le résultat est que l on finit tout de même par tomber sur une algèbre de Boole B telle que A B = B M. L égalité B = B signifie que B est une tribu qui contient la tribu engendrée par A. 17 Remarques : a) cela fournit en fait exactement la tribu engendrée par A. b) un peu de réflexion montre que la classe monotone M ne sert qu à faire beau. Exemple : soient µ et ν deux mesures bornées sur [0, 1] qui coïncident sur les fonctions continues. Cela signifie que f dµ = f dν pour toute fonction continue f. Alors µ(b) = ν(b) pour tout ensemble borélien B. En effet, soit A l algèbre de Boole constituée des ensembles A dont l indicatrice est limite d une suite de fonctions continues : 1 A = Lim n f n. Le théorème de convergence dominée implique µ(a) = ν(a), de sorte que les deux mesures coïncident sur A. En répétant le raisonnement tranfiniment, on voit qu elles coïncident sur A, A, etc.. Elles coïncident finalement sur la tribu engendrée par A, c est-à-dire la tribu borélienne. 12

13 Le théorème de Fubini Soient (X, F) et (Y, G) deux espaces mesurables. On définit une algèbre de Boole sur Z = X Y de la manière suivante : Disons qu un sous-ensemble de Z est un rectangle mesurable s il est de la forme R = A B où A F et B G. On a alors 18 Lemme : Les réunions finies de rectangles mesurables disjoints forment une algèbre de Boole A. Démonstration : D abord Ø A. Ensuite, on a la formule ensembliste R i,j = i m j n f J i m R i,f(i) où f parcourt l ensemble fini J des applications de {1, 2,..., n} dans {1, 2,..., m}. Si les R i,j sont des rectangles disjoints, les ensembles R f = i m R i,f(i) sont des rectangles mesurables disjoints, de sorte que le membre de droite (et donc aussi celui de gauche) appartient à A. Ainsi A est stable par intersections finies. Le complémentaire R c d un rectangle mesurable est la réunion de deux rectangles mesurables disjoints, donc appartient à A. Finalement, le complémentaire d un élément de A appartient à A, et A est une algèbre de Boole. 19 Remarque : en particulier, toute réunion finie de rectangles mesurables non nécessairement disjoints, est un élément de A. 20 Définition : on appelle tribu produit F G la tribu engendrée par l algèbre de Boole A. C est donc aussi la classe monotone engendrée par A. 21 Théorème de Fubini, première partie : soit µ une mesure bornée sur la tribu F. Pour toute fonction f(x, y) 0 mesurable par rapport à la tribu produit, la fonction x f(x, y) est F-mesurable (y étant fixé). De plus G(y) = f(x, y)dµ(x) est une fonction G-mesurable. Démonstration : grâce au théorème de convergence monotone, on peut se limiter au cas où f est une indicatrice d élément de F G. Notons M la famille des M F G pour lesquels toutes les propriétés ont lieu. Evidemment M contient les éléments de A. Soit M n une suite d éléments de M qui converge vers un ensemble M. Il est clair que M est à sections mesurables, et que les fonctions correspondantes G n (y) convergent vers G(y) par le théorème de convergence dominée (mesure bornée). Ainsi G est G-mesurable. Alors M contient la tribu engendrée par A, donc M = F G. 13

14 22 Théorème de Fubini, deuxième partie : soient µ une mesure bornée sur la tribu F, et ν une mesure bornée sur la tribu G. Pour toute fonction F G- mesurable f(x, y) 0, on a dµ(x) f(x, y)dν(y) = dν(y) f(x, y)dµ(x) Démonstration : on se limite là aussi au cas où f est une indicatrice. En raisonnant comme ci-dessus, on est ramené à vérifier la chose pour l indicatrice d un rectangle mesurable R = A B : la valeur commune est µ(a)ν(b). 23 Théorème de Fubini, troisième partie : sous les mêmes hypothèses, il existe une unique mesure σ sur la tribu F G telle que f(x, y)dσ(x, y) = dµ(x) f(x, y)dν(y) = dν(y) f(x, y)dµ(x) La mesure σ s appelle le produit de µ et ν, et se note souvent µ ν. C est la seule mesure telle que σ(a B) = µ(a)ν(b). Démonstration : soit σ(b) la valeur commune obtenue lorsque f est l indicatrice de B F G. Le théorème de convergence monotone montre que σ est une mesure. L unicité est évidente. 24 Théorème de Fubini, quatrième partie : toujours sous les mêmes hypothèses, un ensemble N F G est σ-négligeable si et seulement si µ-presque toute section N x = {y / (x, y) N} est ν-négligeable. De plus, si f(x, y) est une fonction réelle σ-intégrable, alors a) pour µ-presque tout x la fonction y f(x, y) est ν-intégrable b) la fonction F (x) valant 0 lorsque f(x, y) dν(y) = + et valant f(x, y)dν(y) ailleurs, est µ-intégrable. De plus F (x)dµ(x) = f(x, y)dσ(x, y) Démonstration : elle résulte immédiatement des formules du cas f 0. Exemple ( ) dérivation sous le signe : on reprend la fonction d Euler Γ(x) = 0 t x 1 e t dt qui est finie et continue pour x > 0. Posons a priori F (x) = 0 t x 1 Log t e t dt 14

15 La majoration pour 0 < a x b < + et t > 0 t x 1 Log t e t H(t) = [t a 1 + t b 1 ] Log t e t montre que la fonction de deux variables (t, x) est intégrable sur ]0, + [ [a, b]. On applique donc le théorème de Fubini b a F (x)dx = b e t dt t x 1 Log tdx = a e t dt[t b 1 t a 1 ] = Γ(b) Γ(a) On voit que Γ est une primitive de F. Comme F est continue (théorème de convergence dominée), Γ est dérivable, et Γ = F. Noter que le raisonnement se répète indéfiniment, donc Γ est de classe C et Γ (n) (x) = 0 t x 1 (Log t) n e t dt Complément : le théorème de Fubini s étend au cas des mesures µ et ν non nécessairement bornées, mais σ-finies. Rappelons que µ est σ-finie si l espace est réunion dénombrable d ensembles intégrables. Il revient au même de supposer l existence d une fonction f(x) > 0 et intégrable. 15

16 L espace réel L 2 On a vu plus haut que pour tout espace mesurable (X, F) et toute mesure µ sur F, l ensemble L 1 (µ) des fonctions réelles F-mesurables et µ-intégrables formaient un sous-espace vectoriel de IR X. On désigne maintenant par L 2 (µ) (ou plus précisément L 2 (X, F, µ)) l ensemble des fonctions réelles F-mesurables f dont le carré f 2 est intégrable. 25 Remarque : on peut aussi considérer des fonctions complexes (et c est très important). Pour la commodité, on se limitera cependant ici aux fonctions réelles. 26 Proposition : L 2 est un sous-espace vectoriel de IR X. Démonstration : cela provient de la simple majoration (f + g) 2 2(f 2 + g 2 ). 27 Théorème (Cauchy-Schwarz) : si f et g sont de carrés intégrables, la fonction f g est intégrable, et fg dµ f 2 dµ g 2 dµ Démonstration : on a 2 fg f 2 + g 2 d où la première assertion. L inégalité à démontrer est évidente si f = 0 presque partout. Sinon, on pose pour λ IR Q(λ) = (λf + g) 2 dµ = λ 2 f 2 dµ + 2λ fg dµ + g 2 dµ Ce trinôme en λ est toujours 0, de sorte que son discriminant est négatif ( = 2 fg dµ) f 2 dµ g 2 dµ 0 28 Proposition (précision) : il y a égalité si et seulement si les deux fonctions sont proportionnelles (i.e. colinéaires). Démonstration : c est clair si f = 0 presque partout. Sinon, le discriminant s annule, de sorte que le trinôme a une racine (double) λ 0 pour laquelle on a Q(λ 0 ) = 0, c est-à-dire λ 0 f + g = 0 presque partout. 29 Théorème (Minkowski) : l expression f = f 2 dµ 16

17 est une (semi-)norme sur L 2, c est-à-dire a) f + g f + g pour toutes f, g L 2 (inégalité triangulaire) b) λf = λ f pour λ IR, f L 2 (homogénéité) c) f = 0 si et seulement si f = 0 presque partout Démonstration : pour voir le a), on élève au carré, et l on est ramené à l inégalité de Cauchy-Schwarz. 30 Remarque : Noter que le c) ne dit pas que f = 0, mais seulement que sa classe f modulo l égalité presque partout est nulle. C est pourquoi la rigueur exige que l on passe au quotient L 2 = L 2 /N, ensemble des classes d équivalence. En fait on fera couramment l abus de langage consistant à dire fonction au lieu de classe de fonctions. Ainsi l espace L 2 est un espace métrique pour la distance d(f, g) = f g. D où la notion de suite convergente : une suite f n converge vers f dans l espace L 2 si la norme f n f tend vers 0. On dit aussi que f n converge en moyenne quadratique. Rappelons qu une suite de Cauchy dans un espace métrique est une suite f n telle que les distances d(f n, f m ) tendent vers 0 quand n et m tendent vers l infini : ε > 0, il existe N tel que d(f n, f m ) ε pour tous n, m N Il est clair que toute suite convergente est une suite de Cauchy, la réciproque est vraie pour L 2, mais ce n est pas évident. Attention : le fait que f n f m tende vers 0 ne signifie pas que f n f m tende vers 0 presque partout (voir plus bas). 31 Théorème de Fisher-Riesz : dans L 2, toute suite de Cauchy est convergente. Démonstration : soit donc f n une suite de Cauchy. On utilise un lemme de topologie selon lequel il suffit de montrer que cette suite f n a une valeur d adhérence, c està-dire possède une sous-suite convergente (voir cours de topologie). Pour cela on note par récurrence N 0 = 1, et N k le plus petit entier strictement plus grand que N k 1 à partir duquel on a f n f m 2 k pour n, m N k. Posons g k = f Nk+1 f Nk G k = g 1 + g g k, G = k 1 g k = Sup G k k On a G k k 1 2 k < +, G 2 dµ = Sup G k 2 k [ 2 k] 2 < + k 1 17

18 On en déduit que G est finie presque partout, de sorte que la série des g k est absolument convergente presque partout. Posons F (x) = k 1 g k (x) si la série converge absolument, 0 sinon On constate que F appartient à L 2. De plus f Nk = f N0 + g 1 + g g k 1 converge presque partout vers f = f N0 +F. La suite f Nk f 2 tend vers 0 presque partout et est dominée par 4G 2 qui est intégrable, de sorte que son intégrale tend vers 0. Ainsi f Nk f tend vers 0, la suite f Nk converge vers f dans L 2, et la suite de Cauchy initiale f n converge (vers f). 32 Remarque : La suite f Nk a des propriétés assez fortes : non seulement elle converge en moyenne quadratique, mais elle converge aussi presque partout, et est dominée par une fonction de carré intégrable (à savoir G). Produit scalaire, projection orthogonale. On définit le produit scalaire de f et g f, g = fg dµ On a les propriétés a) f, g = g, f (symétrie) b) λf + g, h = λ f, h + g, h (linéarité) c) f, f 0 (positivité) d) f, f = 0 si et seulement si f = 0 presque partout (positivité stricte) On remarquera que vu la symétrie, le produit scalaire est aussi linéaire par rapport à sa seconde variable : il est donc bilinéaire. Deux fonctions f et g sont orthogonales si leur produit scalaire est nul, soit f, g = Théorème de la médiane, ou du parallélogramme : pour toutes f, g L 2 on a f + g 2 + f g 2 = 2( f 2 + g 2 ) Démonstration : triviale. 18

19 34 Théorème de Pythagore : f + g 2 = f 2 + g 2 si et seulement si f et g sont orthogonales. Démonstration : triviale. 35 Théorème de la projection orthogonale : Soit F un sous-espace vectoriel fermé de L 2. Pour toute f L 2, il existe u F unique tel que f u = Min{ f u / u F } = distance(f, F ) De plus u est l unique élément de F tel que f u soit orthogonale à F. Démonstration : Une suite u n F est minimisante si f u n tend vers la distance d de f à F. Une telle suite existe. On a alors 2f u n u m 2 + u n u m 2 = 2( f u n 2 + f + u m 2 ) On a 2f u n u m 2 4d 2 puisque le point (u n + u m )/2 appartient à F. Par conséquent u n u m 2 2( f u n 2 + f + u m 2 ) 4d 2 Quand n, m, le membre de droite tend vers 0, de sorte que u n est une suite de Cauchy. On pose alors u = Lim n u n. On a f u = Lim n f u n = d. Le point u est unique, car si v a la même propriété, on a u v 2 2( f u 2 + f + v 2 ) 4d 2 = 0 On calcule f u, g pour g F : pour tout λ IR et g 0, le trinôme Q(λ) = f u λg 2 f u 2 est positif, son discriminant f u, g 2 est 0, donc nul, et f u est orthogonal à g. Enfin, si w F est tel que f w soit orthogonale à F, on a f w, w u = 0 = f u, w u w u, w u = 0 w = u Le vecteur u F aisi défini s appelle la projection orthogonale de f sur F. L opérateur f u = T f est linéaire, et l on a toujours T f f. Noter que T 2 = T, de sorte que T est un projecteur. Enfin T est hermitien, c està-dire T f, g = f, T g pour tous f, g L 2. 19

20 Espérance conditionnelle On parle ici de probabilités. On doit d abord préciser le langage. On considère donc une mesure P sur un espace mesurable (Ω, B), qui est une mesure de probabilités ou plus simplement une probabilité, c est-à-dire une mesure telle que P (Ω) = 1. Un élément de la tribu B s appelle un événement, et une fonction B-mesurable s appelle une variable aléatoire (en abrégé une v.a.). Si X est une v.a. intégrable, son intégrale s appelle aussi son espérance, et se note IE(X) = X(ω)dP (ω) = X dp Soit F une sous-tribu de B, c est-à-dire une tribu sur Ω telle que F B. Evidemment (Ω, F) est aussi un espace mesurable, et la restriction de P à (Ω, F) est une probabilité. L espace L 1 (Ω, F, P ) est un sous-espace vectoriel de L 1 (Ω, B, P ). Il en est de même pour les espaces L 2, ainsi L 2 (Ω, F, P ) L 2 (Ω, B, P ) et c est un sous-espace fermé. En effet, il est complet (i.e. les suites de Cauchy sont convergentes), et selon un lemme de topologie, tout sous-espace complet d un espace métrique est fermé. Il ne s agit en fait que d espaces semi-métriques (seuls les L 2 sont métriques). Pour l instant cela n a aucune importance, et cela évite quelques hypothèses parasites supplémentaires (du genre F contient les éléments négligeables de B, etc.. ). Soit X L 2 (B) = L 2 (Ω, B, P ). Considérons la projection orthogonale Y de X sur L 2 (F). Evidemment Y est F-mesurable. De plus X Y est orthogonale à toute v.a. Z L 2 (F), soit IE(ZX) = IE(ZY ) pour toute Z L 2 (F) En particulier IE(1 A X) = IE(1 A Y ), soit X dp = A A Y dp pour tout A F Cette dernière propriété caractérise la v.a. Y L 2 (F) (les v.a. F-étagées sont denses dans L 2 (F)). La v.a. Y s appelle espérance conditionnelle de X relativement à la tribu F. On note Y = IE F (X) = IE(X / F) 20

21 Propriétés de l espérance conditionnelle Notons T X = IE(X / F). On définit ainsi un opérateur (application) linéaire de L 2 (B) dans L 2 (F) L 2 (B). On a 36 Théorème : On a a) T 2 = T b) T est hermitien, c est-à-dire X, T Y = T X, Y pour toutes X, Y L 2 (B) c) T f f d) T 1 = 1 e) X 0 implique T X 0 (presque sûrement) Démonstration : les propriétés a), b), c) sont celles des projections orthogonales. Le d) résulte du fait que 1 L 2 (F). Reste à prouver le e) : soit A = {T X < 0} F, on a 0 IE(1 A X) = IE(1 A T X) 0 de sorte que T X = 0 presque sûrement sur A, et A est négligeable. Les propriétés d) et e) signifient que T est un opérateur markovien. Soit X L 2 (B). On a et IE(T X) = 1, T X = T 1, X = 1, X = IE(X) IE( T X ) IE(T X ) = IE( X ) On en déduit que T est prolongeable en opérateur continu de L 1 (B) dans L 1 (F). Exemple : on prend F = {Ø, X}. Montrer que IE(X / F) est la constante IE(X). Exercice 1 : soit T un opérateur de L 2 (B) ayant les propriétés b), d) et e). Montrer qu il existe une sous-tribu F B telle que T X = IE(X / F) presque sûrement pour toute X L 2 (B). Indication : on dit que A B est invariant si T (1 A ) = 1 A presque sûrement. Montrer que les ensembles invariants forment une sous-tribu F de B. Exercice 2 : Soient Ω le carré [0, 1] 2, B sa tribu borélienne, P la mesure de Lebesgue de dimension 2. Si X est une v.a. appartenant à L 2, on pose T X(ω) = 1 0 X(ω, ϖ)dϖ Montrer que T X = IE(X / F) presque sûrement, où F est une sous-tribu de B à préciser. 21

22 Théorème de Riesz, mesure de Lebesgue Soit X un espace métrique compact. On fait les hypothèses suivantes a) α est une forme sous-linéaire croissante sur l espace des fonctions bornées. b) si g n est une suite croissante de fonctions bornées convergeant vers une fonction bornée g, alors α(g n ) converge vers α(g). c) la restriction de α à C(X) est linéaire. On pose β(g) = α( g). On a toujours β(g) α(g). On dira qu une fonction est régulière si β(g) = α(g). Noter que les fonctions continues sont régulières. 37 Lemme de Fatou : soit g n une suite convergeant vers g, dominée. Alors α(g) LimInf n α(g n) Démonstration : identique à celle du lemme classique. 38 Corollaire : soit g n une suite dominée de fonctions régulières, convergeant vers g. Alors g est régulière, et α(g n ) converge vers α(g). Démonstration : on raisonne comme pour le théorème classique, et l on constate que g est régulière. 39 Théorème : les fonctions boréliennes (bornées) sont régulières. Il existe une unique mesure m sur la tribu borélienne et telle que β(g) = α(g) = g dm pour toute fonction borélienne bornée. Démonstration : en effet les fonctions boréliennes forment la classe monotone engendrée par C(X). 40 Remarques : a) on voit que C(X) n intervient que pour obtenir les fonctions boréliennes. On pourrait donc le remplacer par l espace des fonctions étagées sur une algèbre de Boole. b) les ensembles réguliers ne forment pas une tribu a priori. C est cependant le cas sous les hypothèses du théorème suivant. 41 Théorème de Riesz : soient X un espace métrique compact, et α une forme linéaire croissante sur C(X). Il existe une unique mesure m sur la tribu borélienne telle que pour toute ϕ C(X) on ait α(ϕ) = ϕdm 22

23 Démonstration : on fait le prolongement de Lebesgue : si f est s.c.i. (bornée ou non), on pose α(f) = sup { α(ϕ) / ϕ C(X), ϕ f }. Si g est bornée on pose α(g) = Inf { α(f) / f g, f s.c.i. }. Il est clair que α ainsi définie est sous-linéaire croissante. Or, le point b) se vérifie facilement si les g n sont s.c.i. On obtient en particulier α(f + g) = α(f) + α(g) pour des fonctions s.c.i. La seule difficulté réside dans le cas général. 42 Lemme de Beppo-Levi : soit g n une suite croissante, et soit f n une suite de fonctions s.c.i. telle que f n g n et α(f n ) α(g n ) + ε2 n. Alors la suite f n = Sup{f 1 nf 2,..., f n } satisfait à α(f n ) α(g n ) + ε(1 2 n ). Démonstration : on procède par récurrence : on a f n+1 = Sup(f n, f n+1 ). Posons f n+1 = Inf(f n, f n+1 ). On a f n+1 +f n+1 = f n +f n+1 α(f n+1)+α(f n+1) 2α(g n )+ε(1 2 n +2 n 1 ) d où le résultat puisque f n+1 g n. Pour le point b), on remplace la suite f n par la suite f n qui est croissante, soit f = Sup n f n, on a g f et On fait alors ε 0. α(g) α(f) = Sup n α(f n) Sup α(g n ) + ε n Il reste à prouver la formule : elle est vraie pour l extension de α aux indicatrices d ouverts, donc aussi pour ϕ continue. 43 Remarque : une fonction bornée g est régulière si et seulement s il existe deux fonctions boréliennes f et h telles que f g h et α(h g) = 0. On en déduit que les ensembles réguliers forment une tribu (remarquer que si g est régulière, g + = Sup(g, 0) l est aussi). Les fonctions régulières ne sont autres que les fonctions m-mesurables (et bornées). Application à la mesure de Lebesgue On prend X = [0, 1]. On pose α(f) = 1 f(x)dx (intégrale de Riemann) pour 0 f C(X), et l on applique le théorème de Riesz. 23

24 Théorème de Lusin Soient X un espace métrique, µ une mesure bornée sur la tribu borélienne de X. 44 Proposition : pour tout ensemble borélien B et tout ε > 0, il existe un fermé F et un ouvert G tels que F B G et tels que µ(g F ) < ε. Démonstration : comme B est régulier, il existe une suite croissante de fonctions g n 1 B s.c.s. telles que µ(g n ) converge vers µ(b), de sorte que g n converge presque partout vers 1 B. Posons F n = {g n 1/2}. Les F n forment une suite croissante de fermés, qui converge presque partout vers B. On a ainsi µ(b F n ) < ε/2 pour n assez grand. Appliquant cela au complémentaire de B, on trouve l ouvert G cherché. 45 Théorème de Lusin : soit f : X Y où Y est un espace métrique séparable. Si f est borélienne, il existe pour tout ε > 0 un fermé F tel que µ(x F ) < ε, et tel que la restriction de f à F soit continue. Démonstration : soit Y n une base d ouverts de Y. Les ensembles B n = {f Y n } sont boréliens, d où des fermés H n B n et des ouverts G n B n tels que µ(g n H n ) < ε2 n. Soit F le fermé complémentaire de l ouvert n (G n H n ). On a µ(x F ) < n ε2 n = ε. On a de plus F H n = F B n = F G n, de sorte que les F {f Y n } sont à la fois ouverts et fermés relativement à F, et f est continue relativement à F. FIN 24

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés Corrigé

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés Corrigé Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés Corrigé 2012-2013 1 Petites questions 1 Est-ce que l ensemble des ouverts de R est une tribu? Réponse : Non, car le complémentaire de ], 0[ n est pas ouvert.

Plus en détail

Théorie de la Mesure et Intégration

Théorie de la Mesure et Intégration Ecole Nationale de la Statistique et de l Administration Economique Théorie de la Mesure et Intégration Xavier MARY 2 Table des matières I Théorie de la mesure 11 1 Algèbres et tribus de parties d un ensemble

Plus en détail

Théorie de la Mesure et Intégration

Théorie de la Mesure et Intégration Université Pierre & Marie Curie (Paris 6) Licence de Mathématiques L3 UE LM364 Intégration 1 & UE LM365 Intégration 2 Année 2010 11 Théorie de la Mesure et Intégration Responsable des cours : Amaury LAMBERT

Plus en détail

Continuité en un point

Continuité en un point DOCUMENT 4 Continuité en un point En général, D f désigne l ensemble de définition de la fonction f et on supposera toujours que cet ensemble est inclus dans R. Toutes les fonctions considérées sont à

Plus en détail

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés 2012-2013 1 Petites questions 1) Est-ce que l ensemble des ouverts de R est une tribu? 2) Si F et G sont deux tribus, est-ce que F G est toujours une tribu?

Plus en détail

Intégrale de Lebesgue

Intégrale de Lebesgue Intégrale de Lebesgue L3 Mathématiques Jean-Christophe Breton Université de Rennes 1 Septembre Décembre 2014 version du 2/12/14 Table des matières 1 Tribus (σ-algèbres) et mesures 1 1.1 Rappels ensemblistes..............................

Plus en détail

Image d un intervalle par une fonction continue

Image d un intervalle par une fonction continue DOCUMENT 27 Image d un intervalle par une fonction continue La continuité d une fonction en un point est une propriété locale : une fonction est continue en un point x 0 si et seulement si sa restriction

Plus en détail

Mesures et Intégration

Mesures et Intégration Mesures et Intégration Marc Troyanov - EPFL - Octobre 2005 30 avril 2008 Ce document contient les notes du cours de Mesure et Intégration enseigné à l EPFL par Marc Troyanov, version 2005-2006. Table des

Plus en détail

Espérance conditionnelle

Espérance conditionnelle Espérance conditionnelle Samy Tindel Nancy-Université Master 1 - Nancy Samy T. (IECN) M1 - Espérance conditionnelle Nancy-Université 1 / 58 Plan 1 Définition 2 Exemples 3 Propriétés de l espérance conditionnelle

Plus en détail

I. Polynômes de Tchebychev

I. Polynômes de Tchebychev Première épreuve CCP filière MP I. Polynômes de Tchebychev ( ) 1.a) Tout réel θ vérifie cos(nθ) = Re ((cos θ + i sin θ) n ) = Re Cn k (cos θ) n k i k (sin θ) k Or i k est réel quand k est pair et imaginaire

Plus en détail

Calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres de Banach

Calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres de Banach Chapitre 7 Calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres de Banach L objet de ce chapitre est de définir un calcul fonctionnel holomorphe qui prolonge le calcul fonctionnel polynômial et qui respecte

Plus en détail

Dualité dans les espaces de Lebesgue et mesures de Radon finies

Dualité dans les espaces de Lebesgue et mesures de Radon finies Chapitre 6 Dualité dans les espaces de Lebesgue et mesures de Radon finies Nous allons maintenant revenir sur les espaces L p du Chapitre 4, à la lumière de certains résultats du Chapitre 5. Sauf mention

Plus en détail

Théorie de la mesure. S. Nicolay

Théorie de la mesure. S. Nicolay Théorie de la mesure S. Nicolay Année académique 2011 2012 ii Table des matières Introduction v 1 Mesures 1 1.1 Sigma-algèbres................................. 1 1.2 Mesures.....................................

Plus en détail

Construction de l'intégrale de Lebesgue

Construction de l'intégrale de Lebesgue Université d'artois Faculté des ciences Jean Perrin Mesure et Intégration (Licence 3 Mathématiques-Informatique) Daniel Li Construction de l'intégrale de Lebesgue 10 février 2011 La construction de l'intégrale

Plus en détail

Continuité d une fonction de plusieurs variables

Continuité d une fonction de plusieurs variables Chapitre 2 Continuité d une fonction de plusieurs variables Maintenant qu on a défini la notion de limite pour des suites dans R n, la notion de continuité s étend sans problème à des fonctions de plusieurs

Plus en détail

3 Approximation de solutions d équations

3 Approximation de solutions d équations 3 Approximation de solutions d équations Une équation scalaire a la forme générale f(x) =0où f est une fonction de IR dans IR. Un système de n équations à n inconnues peut aussi se mettre sous une telle

Plus en détail

THÉORIE DE LA MESURE ET DE L INTÉGRATION.

THÉORIE DE LA MESURE ET DE L INTÉGRATION. THÉORIE DE LA MESURE ET DE L INTÉGRATION. THIERRY GALLAY Transcrit par Tancrède LEPOINT 29 UNIVERSITÉ JOSEPH FOURIER, GRENOBLE TABLE DES MATIÈRES Avant-propos Biographie sommaire...........................................

Plus en détail

Mesure et Intégration (Notes de cours de L3)

Mesure et Intégration (Notes de cours de L3) Mesure et Intégration (Notes de cours de L3) Ahmed Zeriahi Version préliminaire-octobre 2011 Avertissement : Ceci est une version préliminaire des notes du cours que l auteur a dispensé en troisème année

Plus en détail

Limites finies en un point

Limites finies en un point 8 Limites finies en un point Pour ce chapitre, sauf précision contraire, I désigne une partie non vide de R et f une fonction définie sur I et à valeurs réelles ou complees. Là encore, les fonctions usuelles,

Plus en détail

4. Martingales à temps discret

4. Martingales à temps discret Martingales à temps discret 25 4. Martingales à temps discret 4.1. Généralités. On fixe un espace de probabilités filtré (Ω, (F n ) n, F, IP ). On pose que F contient ses ensembles négligeables mais les

Plus en détail

MESURE ET INTÉGRATION EN UNE DIMENSION. Notes de cours

MESURE ET INTÉGRATION EN UNE DIMENSION. Notes de cours MSUR T INTÉGRATION N UN DIMNSION Notes de cours André Giroux Département de Mathématiques et Statistique Université de Montréal Mai 2004 Table des matières 1 INTRODUCTION 2 1.1 xercices.............................

Plus en détail

Chapitre 7 : Intégration sur un intervalle quelconque

Chapitre 7 : Intégration sur un intervalle quelconque Universités Paris 6 et Paris 7 M1 MEEF Analyse (UE 3) 2013-2014 Chapitre 7 : Intégration sur un intervalle quelconque 1 Fonctions intégrables Définition 1 Soit I R un intervalle et soit f : I R + une fonction

Plus en détail

3. Conditionnement P (B)

3. Conditionnement P (B) Conditionnement 16 3. Conditionnement Dans cette section, nous allons rappeler un certain nombre de définitions et de propriétés liées au problème du conditionnement, c est à dire à la prise en compte

Plus en détail

Amphi 3: Espaces complets - Applications linéaires continues

Amphi 3: Espaces complets - Applications linéaires continues Amphi 3: Espaces complets - Applications linéaires continues Département de Mathématiques École polytechnique Remise en forme mathématique 2013 Suite de Cauchy Soit (X, d) un espace métrique. Une suite

Plus en détail

Un K-espace vectoriel est un ensemble non vide E muni : d une loi de composition interne, c est-à-dire d une application de E E dans E : E E E

Un K-espace vectoriel est un ensemble non vide E muni : d une loi de composition interne, c est-à-dire d une application de E E dans E : E E E Exo7 Espaces vectoriels Vidéo partie 1. Espace vectoriel (début Vidéo partie 2. Espace vectoriel (fin Vidéo partie 3. Sous-espace vectoriel (début Vidéo partie 4. Sous-espace vectoriel (milieu Vidéo partie

Plus en détail

Programmes des classes préparatoires aux Grandes Ecoles

Programmes des classes préparatoires aux Grandes Ecoles Programmes des classes préparatoires aux Grandes Ecoles Filière : scientifique Voie : Biologie, chimie, physique et sciences de la Terre (BCPST) Discipline : Mathématiques Seconde année Préambule Programme

Plus en détail

MA6.06 : Mesure et Probabilités

MA6.06 : Mesure et Probabilités Année universitaire 2002-2003 UNIVERSITÉ D ORLÉANS Olivier GARET MA6.06 : Mesure et Probabilités 2 Table des matières Table des matières i 1 Un peu de théorie de la mesure 1 1.1 Tribus...............................

Plus en détail

Fonctions de plusieurs variables

Fonctions de plusieurs variables Module : Analyse 03 Chapitre 00 : Fonctions de plusieurs variables Généralités et Rappels des notions topologiques dans : Qu est- ce que?: Mathématiquement, n étant un entier non nul, on définit comme

Plus en détail

Mesures gaussiennes et espaces de Fock

Mesures gaussiennes et espaces de Fock Mesures gaussiennes et espaces de Fock Thierry Lévy Peyresq - Juin 2003 Introduction Les mesures gaussiennes et les espaces de Fock sont deux objets qui apparaissent naturellement et peut-être, à première

Plus en détail

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours Exo7 Continuité (étude globale). Diverses fonctions Exercices de Jean-Louis Rouget. Retrouver aussi cette fiche sur www.maths-france.fr * très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile *****

Plus en détail

Produits d espaces mesurés

Produits d espaces mesurés Chapitre 7 Produits d espaces mesurés 7.1 Motivation Au chapitre 2, on a introduit la mesure de Lebesgue sur la tribu des boréliens de R (notée B(R)), ce qui nous a permis d exprimer la notion de longueur

Plus en détail

CCP PSI - 2010 Mathématiques 1 : un corrigé

CCP PSI - 2010 Mathématiques 1 : un corrigé CCP PSI - 00 Mathématiques : un corrigé Première partie. Définition d une structure euclidienne sur R n [X]... B est clairement symétrique et linéaire par rapport à sa seconde variable. De plus B(P, P

Plus en détail

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions Université Joseph Fourier UE MAT 127 Mathématiques année 2011-2012 Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions Ce que nous verrons dans ce chapitre : un exemple d équation différentielle y = f(y)

Plus en détail

La mesure de Lebesgue sur la droite réelle

La mesure de Lebesgue sur la droite réelle Chapitre 1 La mesure de Lebesgue sur la droite réelle 1.1 Ensemble mesurable au sens de Lebesgue 1.1.1 Mesure extérieure Définition 1.1.1. Un intervalle est une partie convexe de R. L ensemble vide et

Plus en détail

De même, le périmètre P d un cercle de rayon 1 vaut P = 2π (par définition de π). Mais, on peut démontrer (difficilement!) que

De même, le périmètre P d un cercle de rayon 1 vaut P = 2π (par définition de π). Mais, on peut démontrer (difficilement!) que Introduction. On suppose connus les ensembles N (des entiers naturels), Z des entiers relatifs et Q (des nombres rationnels). On s est rendu compte, depuis l antiquité, que l on ne peut pas tout mesurer

Plus en détail

Cours d Analyse. Fonctions de plusieurs variables

Cours d Analyse. Fonctions de plusieurs variables Cours d Analyse Fonctions de plusieurs variables Licence 1ère année 2007/2008 Nicolas Prioux Université de Marne-la-Vallée Table des matières 1 Notions de géométrie dans l espace et fonctions à deux variables........

Plus en détail

Fonctions de plusieurs variables, intégrales multiples, et intégrales dépendant d un paramètre

Fonctions de plusieurs variables, intégrales multiples, et intégrales dépendant d un paramètre IUFM du Limousin 2009-10 PLC1 Mathématiques S. Vinatier Rappels de cours Fonctions de plusieurs variables, intégrales multiples, et intégrales dépendant d un paramètre 1 Fonctions de plusieurs variables

Plus en détail

Exercices - Fonctions de plusieurs variables : corrigé. Pour commencer

Exercices - Fonctions de plusieurs variables : corrigé. Pour commencer Pour commencer Exercice 1 - Ensembles de définition - Première année - 1. Le logarithme est défini si x + y > 0. On trouve donc le demi-plan supérieur délimité par la droite d équation x + y = 0.. 1 xy

Plus en détail

Notes de cours M2 Équations aux dérivées partielles elliptiques. Hervé Le Dret

Notes de cours M2 Équations aux dérivées partielles elliptiques. Hervé Le Dret Notes de cours M2 Équations aux dérivées partielles elliptiques Hervé Le Dret 4 mars 2010 2 Table des matières 1 Rappels en tous genres 7 1.1 Les théorèmes de convergence de Lebesgue............ 7 1.2

Plus en détail

Cours d Analyse 3 Fonctions de plusieurs variables

Cours d Analyse 3 Fonctions de plusieurs variables Université Claude Bernard, Lyon I Licence Sciences, Technologies & Santé 43, boulevard 11 novembre 1918 Spécialité Mathématiques 69622 Villeurbanne cedex, France L. Pujo-Menjouet pujo@math.univ-lyon1.fr

Plus en détail

La Licence Mathématiques et Economie-MASS Université de Sciences Sociales de Toulouse 1

La Licence Mathématiques et Economie-MASS Université de Sciences Sociales de Toulouse 1 La Licence Mathématiques et Economie-MASS Université de Sciences Sociales de Toulouse 1 La licence Mathématiques et Economie-MASS de l Université des Sciences Sociales de Toulouse propose sur les trois

Plus en détail

FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES (Outils Mathématiques 4)

FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES (Outils Mathématiques 4) FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES (Outils Mathématiques 4) Bernard Le Stum Université de Rennes 1 Version du 13 mars 2009 Table des matières 1 Fonctions partielles, courbes de niveau 1 2 Limites et continuité

Plus en détail

Première partie. Préliminaires : noyaux itérés. MPSI B 6 juin 2015

Première partie. Préliminaires : noyaux itérés. MPSI B 6 juin 2015 Énoncé Soit V un espace vectoriel réel. L espace vectoriel des endomorphismes de V est désigné par L(V ). Lorsque f L(V ) et k N, on désigne par f 0 = Id V, f k = f k f la composée de f avec lui même k

Plus en détail

Calcul matriciel. Définition 1 Une matrice de format (m,n) est un tableau rectangulaire de mn éléments, rangés en m lignes et n colonnes.

Calcul matriciel. Définition 1 Une matrice de format (m,n) est un tableau rectangulaire de mn éléments, rangés en m lignes et n colonnes. 1 Définitions, notations Calcul matriciel Définition 1 Une matrice de format (m,n) est un tableau rectangulaire de mn éléments, rangés en m lignes et n colonnes. On utilise aussi la notation m n pour le

Plus en détail

n N = u N u N+1 1 u pour u 1. f ( uv 1) v N+1 v N v 1 1 2 t

n N = u N u N+1 1 u pour u 1. f ( uv 1) v N+1 v N v 1 1 2 t 3.La méthode de Dirichlet 99 11 Le théorème de Dirichlet 3.La méthode de Dirichlet Lorsque Dirichlet, au début des années 180, découvre les travaux de Fourier, il cherche à les justifier par des méthodes

Plus en détail

Approximations variationelles des EDP Notes du Cours de M2

Approximations variationelles des EDP Notes du Cours de M2 Approximations variationelles des EDP Notes du Cours de M2 Albert Cohen Dans ce cours, on s intéresse à l approximation numérique d équations aux dérivées partielles linéaires qui admettent une formulation

Plus en détail

Cours de mathématiques

Cours de mathématiques DEUG MIAS premier niveau Cours de mathématiques année 2003/2004 Guillaume Legendre (version révisée du 3 avril 2015) Table des matières 1 Éléments de logique 1 1.1 Assertions...............................................

Plus en détail

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications A. Optimisation sans contrainte.... Généralités.... Condition nécessaire et condition suffisante

Plus en détail

Moments des variables aléatoires réelles

Moments des variables aléatoires réelles Chapter 6 Moments des variables aléatoires réelles Sommaire 6.1 Espérance des variables aléatoires réelles................................ 46 6.1.1 Définition et calcul........................................

Plus en détail

Intégration sur des espaces produits

Intégration sur des espaces produits Chapitre 5 Intégration sur des espaces produits 5.1 Produit de deux mesures Étant donnés deux espaces mesurés (Ω 1, F 1, µ 1 ) et (Ω 2, F 1, µ 2 ), le but de cette section est de construire une mesure

Plus en détail

Probabilités sur un univers fini

Probabilités sur un univers fini [http://mp.cpgedupuydelome.fr] édité le 7 août 204 Enoncés Probabilités sur un univers fini Evènements et langage ensembliste A quelle condition sur (a, b, c, d) ]0, [ 4 existe-t-il une probabilité P sur

Plus en détail

Exercice autour de densité, fonction de répatition, espérance et variance de variables quelconques.

Exercice autour de densité, fonction de répatition, espérance et variance de variables quelconques. 14-3- 214 J.F.C. p. 1 I Exercice autour de densité, fonction de répatition, espérance et variance de variables quelconques. Exercice 1 Densité de probabilité. F { ln x si x ], 1] UN OVNI... On pose x R,

Plus en détail

Suites numériques 3. 1 Convergence et limite d une suite

Suites numériques 3. 1 Convergence et limite d une suite Suites numériques 3 1 Convergence et limite d une suite Nous savons que les termes de certaines suites s approchent de plus en plus d une certaine valeur quand n augmente : par exemple, les nombres u n

Plus en détail

Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale

Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale Chapitre 7 Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale Dans ce chapitre et le suivant, on montre deux applications importantes de la notion de différentiabilité : le théorème de l inversion

Plus en détail

Comparaison de fonctions Développements limités. Chapitre 10

Comparaison de fonctions Développements limités. Chapitre 10 PCSI - 4/5 www.ericreynaud.fr Chapitre Points importants 3 Questions de cours 6 Eercices corrigés Plan du cours 4 Eercices types 7 Devoir maison 5 Eercices Chap Et s il ne fallait retenir que si points?

Plus en détail

Continuité et dérivabilité d une fonction

Continuité et dérivabilité d une fonction DERNIÈRE IMPRESSIN LE 7 novembre 014 à 10:3 Continuité et dérivabilité d une fonction Table des matières 1 Continuité d une fonction 1.1 Limite finie en un point.......................... 1. Continuité

Plus en détail

Calcul différentiel. Chapitre 1. 1.1 Différentiabilité

Calcul différentiel. Chapitre 1. 1.1 Différentiabilité Chapitre 1 Calcul différentiel L idée du calcul différentiel est d approcher au voisinage d un point une fonction f par une fonction plus simple (ou d approcher localement le graphe de f par un espace

Plus en détail

Calcul différentiel sur R n Première partie

Calcul différentiel sur R n Première partie Calcul différentiel sur R n Première partie Université De Metz 2006-2007 1 Définitions générales On note L(R n, R m ) l espace vectoriel des applications linéaires de R n dans R m. Définition 1.1 (différentiabilité

Plus en détail

Séminaire TEST. 1 Présentation du sujet. October 18th, 2013

Séminaire TEST. 1 Présentation du sujet. October 18th, 2013 Séminaire ES Andrés SÁNCHEZ PÉREZ October 8th, 03 Présentation du sujet Le problème de régression non-paramétrique se pose de la façon suivante : Supposons que l on dispose de n couples indépendantes de

Plus en détail

Exercices - Polynômes : corrigé. Opérations sur les polynômes

Exercices - Polynômes : corrigé. Opérations sur les polynômes Opérations sur les polynômes Exercice 1 - Carré - L1/Math Sup - Si P = Q est le carré d un polynôme, alors Q est nécessairement de degré, et son coefficient dominant est égal à 1. On peut donc écrire Q(X)

Plus en détail

Méthodes de quadrature. Polytech Paris-UPMC. - p. 1/48

Méthodes de quadrature. Polytech Paris-UPMC. - p. 1/48 Méthodes de Polytech Paris-UPMC - p. 1/48 Polynôme d interpolation de Preuve et polynôme de Calcul de l erreur d interpolation Étude de la formule d erreur Autres méthodes - p. 2/48 Polynôme d interpolation

Plus en détail

Le produit semi-direct

Le produit semi-direct Le produit semi-direct Préparation à l agrégation de mathématiques Université de Nice - Sophia Antipolis Antoine Ducros Octobre 2007 Ce texte est consacré, comme son titre l indique, au produit semi-direct.

Plus en détail

Introduction à l étude des Corps Finis

Introduction à l étude des Corps Finis Introduction à l étude des Corps Finis Robert Rolland (Résumé) 1 Introduction La structure de corps fini intervient dans divers domaines des mathématiques, en particulier dans la théorie de Galois sur

Plus en détail

EXERCICE 4 (7 points ) (Commun à tous les candidats)

EXERCICE 4 (7 points ) (Commun à tous les candidats) EXERCICE 4 (7 points ) (Commun à tous les candidats) On cherche à modéliser de deux façons différentes l évolution du nombre, exprimé en millions, de foyers français possédant un téléviseur à écran plat

Plus en détail

Résolution d équations non linéaires

Résolution d équations non linéaires Analyse Numérique Résolution d équations non linéaires Said EL HAJJI et Touria GHEMIRES Université Mohammed V - Agdal. Faculté des Sciences Département de Mathématiques. Laboratoire de Mathématiques, Informatique

Plus en détail

Chapitre VI - Méthodes de factorisation

Chapitre VI - Méthodes de factorisation Université Pierre et Marie Curie Cours de cryptographie MM067-2012/13 Alain Kraus Chapitre VI - Méthodes de factorisation Le problème de la factorisation des grands entiers est a priori très difficile.

Plus en détail

Commun à tous les candidats

Commun à tous les candidats EXERCICE 3 (9 points ) Commun à tous les candidats On s intéresse à des courbes servant de modèle à la distribution de la masse salariale d une entreprise. Les fonctions f associées définies sur l intervalle

Plus en détail

C algèbre d un certain groupe de Lie nilpotent.

C algèbre d un certain groupe de Lie nilpotent. Université Paul Verlaine - METZ LMAM 6 décembre 2011 1 2 3 4 Les transformations de Fourier. Le C algèbre de G/ Z. Le C algèbre du sous-groupe G 5 / vect{u,v }. Conclusion. G un groupe de Lie, Ĝ l ensemble

Plus en détail

CHAPITRE IV. L axiome du choix

CHAPITRE IV. L axiome du choix CHAPITRE IV L axiome du choix Résumé. L axiome du choix AC affirme qu il est légitime de construire des objets mathématiques en répétant un nombre infini de fois l opération de choisir un élément dans

Plus en détail

Capes 2002 - Première épreuve

Capes 2002 - Première épreuve Cette correction a été rédigée par Frédéric Bayart. Si vous avez des remarques à faire, ou pour signaler des erreurs, n hésitez pas à écrire à : mathweb@free.fr Mots-clés : équation fonctionnelle, série

Plus en détail

Développement décimal d un réel

Développement décimal d un réel 4 Développement décimal d un réel On rappelle que le corps R des nombres réels est archimédien, ce qui permet d y définir la fonction partie entière. En utilisant cette partie entière on verra dans ce

Plus en détail

Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, 2009-2010. Applications

Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, 2009-2010. Applications Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, 2009-2010 Applications 1 Introduction Une fonction f (plus précisément, une fonction réelle d une variable réelle) est une règle qui associe à tout réel x au

Plus en détail

Chp. 4. Minimisation d une fonction d une variable

Chp. 4. Minimisation d une fonction d une variable Chp. 4. Minimisation d une fonction d une variable Avertissement! Dans tout ce chapître, I désigne un intervalle de IR. 4.1 Fonctions convexes d une variable Définition 9 Une fonction ϕ, partout définie

Plus en détail

Exemple 4.4. Continuons l exemple précédent. Maintenant on travaille sur les quaternions et on a alors les décompositions

Exemple 4.4. Continuons l exemple précédent. Maintenant on travaille sur les quaternions et on a alors les décompositions Exemple 4.4. Continuons l exemple précédent. Maintenant on travaille sur les quaternions et on a alors les décompositions HQ = He 1 He 2 He 3 He 4 HQ e 5 comme anneaux (avec centre Re 1 Re 2 Re 3 Re 4

Plus en détail

Filtrage stochastique non linéaire par la théorie de représentation des martingales

Filtrage stochastique non linéaire par la théorie de représentation des martingales Filtrage stochastique non linéaire par la théorie de représentation des martingales Adriana Climescu-Haulica Laboratoire de Modélisation et Calcul Institut d Informatique et Mathématiques Appliquées de

Plus en détail

Cours Fonctions de deux variables

Cours Fonctions de deux variables Cours Fonctions de deux variables par Pierre Veuillez 1 Support théorique 1.1 Représentation Plan et espace : Grâce à un repère cartésien ( ) O, i, j du plan, les couples (x, y) de R 2 peuvent être représenté

Plus en détail

Suites numériques 4. 1 Autres recettes pour calculer les limites

Suites numériques 4. 1 Autres recettes pour calculer les limites Suites numériques 4 1 Autres recettes pour calculer les limites La propriété suivante permet de calculer certaines limites comme on verra dans les exemples qui suivent. Propriété 1. Si u n l et fx) est

Plus en détail

1 Complément sur la projection du nuage des individus

1 Complément sur la projection du nuage des individus TP 0 : Analyse en composantes principales (II) Le but de ce TP est d approfondir nos connaissances concernant l analyse en composantes principales (ACP). Pour cela, on reprend les notations du précédent

Plus en détail

Espace II. Algèbres d opérateurs et Géométrie non commutative.

Espace II. Algèbres d opérateurs et Géométrie non commutative. Chapitre 2 Espace II. Algèbres d opérateurs et Géométrie non commutative. Dans le formalisme de la mécanique quantique, les observables ne sont plus des grandeurs ou fonctions numériques, que l on peut

Plus en détail

Le théorème de Perron-Frobenius, les chaines de Markov et un célèbre moteur de recherche

Le théorème de Perron-Frobenius, les chaines de Markov et un célèbre moteur de recherche Le théorème de Perron-Frobenius, les chaines de Markov et un célèbre moteur de recherche Bachir Bekka Février 2007 Le théorème de Perron-Frobenius a d importantes applications en probabilités (chaines

Plus en détail

Chapitre 2. Eléments pour comprendre un énoncé

Chapitre 2. Eléments pour comprendre un énoncé Chapitre 2 Eléments pour comprendre un énoncé Ce chapitre est consacré à la compréhension d un énoncé. Pour démontrer un énoncé donné, il faut se reporter au chapitre suivant. Les tables de vérité données

Plus en détail

Probabilités sur un univers fini

Probabilités sur un univers fini [http://mp.cpgedupuydelome.fr] édité le 10 août 2015 Enoncés 1 Proailités sur un univers fini Evènements et langage ensemliste A quelle condition sur (a,, c, d) ]0, 1[ 4 existe-t-il une proailité P sur

Plus en détail

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable Eo7 Fonctions de plusieurs variables Eercices de Jean-Louis Rouget Retrouver aussi cette fiche sur wwwmaths-francefr * très facile ** facile *** difficulté moenne **** difficile ***** très difficile I

Plus en détail

Souad EL Bernoussi. Groupe d Analyse Numérique et Optimisation Rabat http ://www.fsr.ac.ma/ano/

Souad EL Bernoussi. Groupe d Analyse Numérique et Optimisation Rabat http ://www.fsr.ac.ma/ano/ Recherche opérationnelle Les démonstrations et les exemples seront traités en cours Souad EL Bernoussi Groupe d Analyse Numérique et Optimisation Rabat http ://www.fsr.ac.ma/ano/ Table des matières 1 Programmation

Plus en détail

Statistiques Descriptives à une dimension

Statistiques Descriptives à une dimension I. Introduction et Définitions 1. Introduction La statistique est une science qui a pour objectif de recueillir et de traiter les informations, souvent en très grand nombre. Elle regroupe l ensemble des

Plus en détail

Equations aux Dérivées Partielles

Equations aux Dérivées Partielles Equations aux Dérivées Partielles Tony Lelièvre 29-2 Après avoir considéré dans le capitre précédent des équations d évolution pour des fonctions ne dépendant que du paramètre temps, nous nous intéressons

Plus en détail

Contexte. Pour cela, elles doivent être très compliquées, c est-à-dire elles doivent être très différentes des fonctions simples,

Contexte. Pour cela, elles doivent être très compliquées, c est-à-dire elles doivent être très différentes des fonctions simples, Non-linéarité Contexte Pour permettre aux algorithmes de cryptographie d être sûrs, les fonctions booléennes qu ils utilisent ne doivent pas être inversées facilement. Pour cela, elles doivent être très

Plus en détail

Fibonacci et les paquerettes

Fibonacci et les paquerettes Fibonacci et les paquerettes JOLY Romain & RIVOAL Tanguy Introduction Quand on entend dire que l on peut trouver le nombre d or et la suite de Fibonacci dans les fleurs et les pommes de pin, on est au

Plus en détail

Équation de Langevin avec petites perturbations browniennes ou

Équation de Langevin avec petites perturbations browniennes ou Équation de Langevin avec petites perturbations browniennes ou alpha-stables Richard Eon sous la direction de Mihai Gradinaru Institut de Recherche Mathématique de Rennes Journées de probabilités 215,

Plus en détail

1 Définition et premières propriétés des congruences

1 Définition et premières propriétés des congruences Université Paris 13, Institut Galilée Département de Mathématiques Licence 2ème année Informatique 2013-2014 Cours de Mathématiques pour l Informatique Des nombres aux structures Sylviane R. Schwer Leçon

Plus en détail

Planche n o 22. Fonctions de plusieurs variables. Corrigé

Planche n o 22. Fonctions de plusieurs variables. Corrigé Planche n o Fonctions de plusieurs variables Corrigé n o : f est définie sur R \ {, } Pour, f, = Quand tend vers, le couple, tend vers le couple, et f, tend vers Donc, si f a une limite réelle en, cette

Plus en détail

ÉTUDE ASYMPTOTIQUE D UNE MARCHE ALÉATOIRE CENTRIFUGE

ÉTUDE ASYMPTOTIQUE D UNE MARCHE ALÉATOIRE CENTRIFUGE ÉTUDE ASYMPTOTIQUE D UNE MARCHE ALÉATOIRE CENTRIFUGE JEAN-DENIS FOUKS, EMMANUEL LESIGNE ET MARC PEIGNÉ J.-D. Fouks. École Supérieure d Ingénieurs de Poitiers. 40 avenue du Recteur Pineau, 860 Poitiers

Plus en détail

Programmation linéaire

Programmation linéaire 1 Programmation linéaire 1. Le problème, un exemple. 2. Le cas b = 0 3. Théorème de dualité 4. L algorithme du simplexe 5. Problèmes équivalents 6. Complexité de l Algorithme 2 Position du problème Soit

Plus en détail

Correction du Baccalauréat S Amérique du Nord mai 2007

Correction du Baccalauréat S Amérique du Nord mai 2007 Correction du Baccalauréat S Amérique du Nord mai 7 EXERCICE points. Le plan (P) a une pour équation cartésienne : x+y z+ =. Les coordonnées de H vérifient cette équation donc H appartient à (P) et A n

Plus en détail

Logique. Plan du chapitre

Logique. Plan du chapitre Logique Ce chapitre est assez abstrait en première lecture, mais est (avec le chapitre suivant «Ensembles») probablement le plus important de l année car il est à la base de tous les raisonnements usuels

Plus en détail

Proposition. Si G est un groupe simple d ordre 60 alors G est isomorphe à A 5.

Proposition. Si G est un groupe simple d ordre 60 alors G est isomorphe à A 5. DÉVELOPPEMENT 32 A 5 EST LE SEUL GROUPE SIMPLE D ORDRE 60 Proposition. Si G est un groupe simple d ordre 60 alors G est isomorphe à A 5. Démonstration. On considère un groupe G d ordre 60 = 2 2 3 5 et

Plus en détail

Exo7. Matrice d une application linéaire. Corrections d Arnaud Bodin.

Exo7. Matrice d une application linéaire. Corrections d Arnaud Bodin. Exo7 Matrice d une application linéaire Corrections d Arnaud odin. Exercice Soit R muni de la base canonique = ( i, j). Soit f : R R la projection sur l axe des abscisses R i parallèlement à R( i + j).

Plus en détail

Fonctions de plusieurs variables : dérivés partielles, diérentielle. Fonctions composées. Fonctions de classe C 1. Exemples

Fonctions de plusieurs variables : dérivés partielles, diérentielle. Fonctions composées. Fonctions de classe C 1. Exemples 45 Fonctions de plusieurs variables : dérivés partielles, diérentielle. Fonctions composées. Fonctions de classe C 1. Exemples Les espaces vectoriels considérés sont réels, non réduits au vecteur nul et

Plus en détail

Différentiabilité ; Fonctions de plusieurs variables réelles

Différentiabilité ; Fonctions de plusieurs variables réelles Différentiabilité ; Fonctions de plusieurs variables réelles Denis Vekemans R n est muni de l une des trois normes usuelles. 1,. 2 ou.. x 1 = i i n Toutes les normes de R n sont équivalentes. x i ; x 2

Plus en détail

Examen optimisation Centrale Marseille (2008) et SupGalilee (2008)

Examen optimisation Centrale Marseille (2008) et SupGalilee (2008) Examen optimisation Centrale Marseille (28) et SupGalilee (28) Olivier Latte, Jean-Michel Innocent, Isabelle Terrasse, Emmanuel Audusse, Francois Cuvelier duree 4 h Tout resultat enonce dans le texte peut

Plus en détail