Dans quelle mesure la baisse des taux d intérêt permet-elle de relancer la croissance?

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "Dans quelle mesure la baisse des taux d intérêt permet-elle de relancer la croissance?"

Transcription

1 Dans quelle mesure la baisse des taux d intérêt permet-elle de relancer la croissance? BIEN COMPRENDRE LES DOCUMENTS Document 1 m Mots clés bandes centrales baisse des taux politique monétaire lutte contre l inflation réduction du chômage taux directeur

2 Rappel de cours 1 La politique monétaire est un instrument de la politique économique consistant à fournir les liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la croissance de l économie, tout en veillant à la stabilité de la monnaie (Jean-Yves Capul et Olivier Garnier, Dictionnaire d économie et de sciences sociales, Hatier). Elle s inscrit dans le cadre d une politique conjoncturelle visant à lutter contre l inflation et/ou le chômage ; en Europe, elle est définie et conduite par la Banque centrale européenne, indépendante des pouvoirs publics, créée en Elle utilise trois principaux instruments pour atteindre ses objectifs : l action sur le taux directeur, qui correspond au taux d intérêt des opérations de la Banque centrale européenne afin d orienter le marché monétaire. Ce taux constitue, en définitive, le coût des services facturés par la Banque centrale aux banques commerciales, notamment dans le cadre de leur refinancement en monnaie liquide. Ainsi, une hausse du taux de réescompte (le prix que la BCE fait supporter à une banque en échange de liquidités dont celle-ci aurait un besoin impératif sans pouvoir le satisfaire sur le marché interbancaire), amènera les banques commerciales à supporter un coût d obtention de monnaie manuelle plus élevé, ce qui les conduira à répercuter cette hausse dans le coût des crédits qu elles consentent à leurs clients ; l action sur le taux des réserves obligatoires, c est-à-dire sur la fraction des dépôts que les banques doivent conserver sur un compte non rémunéré géré par la Banque centrale ; par exemple, la hausse de ce taux incite les banques commerciales à réduire leur possibilité de prêts, ce qui raréfie les disponibilités en capital et élève son prix, le taux d intérêt ; l action sur le marché monétaire sur lequel se rencontrent les banques et les entreprises en excédent de liquidités et celles en déficit de «monnaie banque centrale». En se portant par exemple acheteuse de monnaie liquide sur ce marché, la Banque centrale assèche les disponibilités monétaires et fait ainsi augmenter le prix auquel se négocient les transactions entre les agents sur ce marché : le taux d intérêt. m Comment exploiter le document? Cet extrait du Monde de l économie du 4/9/2001 met d abord l accent sur les effets positifs à court terme d une baisse des taux d intérêt : tout d abord, elle réduit la rémunération de l épargne, donc décourage les placements au profit de la consommation, car selon Keynes l épargne n est qu un résidu (c est la part du revenu qui n est pas consommée). La baisse du taux d intérêt stimule aussi la consommation en réduisant le coût du crédit car elle favorise l endettement des agents économiques,

3 notamment des ménages qui chercheront à profiter de crédits à la consomation plus avantageux et hésiteront donc moins à consommer ; l activité économique se trouve alors relancée (réponse à la question 1). On peut cependant compléter cette argumentation en soulignant que la baisse des taux d intérêt profite avant tout aux entreprises ; la baisse des taux d intérêt rend en effet l endettement profitable car elle favorise l obtention d un effet levier, c est-à-dire d une situation dans laquelle la rentabilité financière s accroît grâce à l endettement. L article insiste ensuite sur les divergences d objectifs entre la politique monétaire conduite en Europe par rapport à celle des États-Unis : par les nombreuses baisses de taux auxquelles elle s est livrée, la FED semble, en effet, avoir privilégié la lutte contre le chômage en cherchant à relancer l activité économique, alors qu en Europe, la Banque centrale semble avoir davantage mis l accent sur la stabilité monétaire à travers une priorité à la lutte contre l inflation (les baisses de taux étant faibles et peu nombreuses). De fait, au cours des années 1990, l économie américaine a connu un cycle de croissance élevée quasi ininterrompu (de 1996 à 2000 le PIB a augmenté de près de 4 % chaque année). Ce cycle de croissance peut s expliquer par une politique monétaire active (question 1) ; mais d autres éléments ont pu aussi y contribuer : les gains de productivité, les baisses d impôts, etc. (question 2). En Europe la croissance est restée assez faible jusqu en 1997 (autour de 2,5 % par an entre 1994 et 2000) ; depuis 2000, la BCE privilégie la stabilité des prix en maintenant des taux d intérêt plus élevés qu aux États-Unis ; cela pourrait expliquer un ralentissement plus net en Europe qu aux États-Unis. Document 2 m Mots clés taux de croissance du PIB en volume taux d intérêt réel à court terme m Comment exploiter le document? De 1990 à 1996, la croissance du PIB en volume (c est-à-dire en unités monétaires constantes) est restée faible. Dans le même temps, le taux d intérêt réel à court terme, bien qu en diminution de 1992 à 1996, restait à un niveau élevé et très largement supérieur au taux de croissance réel du PIB, ce qui s est traduit par une hausse de la part du PIB consacré au remboursement de la dette.

4 C est à partir du moment où le taux d intérêt a atteint un faible niveau (2 % annuels), en 1996, que l on a assisté à une reprise économique. Celle-ci a permis à la croissance du PIB de dépasser le niveau du taux d intérêt réel à court terme en De 1996 à 1998, le taux d intérêt réel à court terme a très légèrement augmenté, et depuis il demeure à un niveau constant de 2,5 % l an inférieur au taux de croissance du PIB ; ce dernier s est maintenu à un niveau nettement supérieur à son niveau de la première moitié des années 1990, sans pour autant poursuivre le mouvement d accélération entamé entre 1996 et Le document apporte donc une réponse à la question 1 puisque l abaissement du taux d intérêt réel à court terme à des niveaux suffisamment bas coïncide avec une amélioration de la conjoncture économique. Cependant cette coïncidence ne présage en rien du sens de la causalité ; ainsi lors d une reprise économique, les tensions sur les prix peuvent aboutir à une baisse du taux d intérêt réel à taux nominal inchangé. Il n est donc pas certain que la baisse du taux d intérêt réel ne soit pas une conséquence de la reprise économique qui puiserait alors ailleurs son origine Par ailleurs, le document 1 souligne bien que la baisse des taux d intérêt a un impact au bout de 4 à 6 mois ; donc cette baisse peut avoir un effet procyclique et non contracyclique (question 2). Document 3 m Mots clés taux d investissement des sociétés non financières taux d autofinancement des sociétés non financières Rappel de cours 2 Le taux d autofinancement correspond au rapport de l épargne brute (partie de la valeur ajoutée conservée par les sociétés non financières (SNF) et disponible pour financer l acquisition de capital fixe), au montant effectif de leur investissement. Lorsqu il est supérieur à 100 %, cela traduit une capacité de financement des SNF ; ces dernières disposent ainsi d une épargne plus importante par rapport à leur besoin en capital. Au contraire, lorsque ce taux est inférieur à 100 %, cela signifie que les projets d investissement sont trop nombreux par rapport aux possibilités de financement autonome dont disposent les SNF. Celles-ci éprouvent alors un besoin de financement qu elles doivent combler par une augmentation de capital propre ou par recours à l emprunt (bancaire ou non).

5 m Comment exploiter le document? De 1990 à 1997, le taux d investissement (part de l accumulation de capital fixe dans la valeur ajoutée) a diminué par paliers : d abord très fortement jusqu en 1993 (passant de 21,5 % de la VA à 18,5 %), puis plus lentement jusqu en 1996, pour connaître à nouveau une chute plus importante en 1997, année pour laquelle le niveau de l effort d accumulation de capital de la part des sociétés non financières est au plus bas (moins de 18 % de la VA). Depuis cette date, le taux d investissement s est redressé de façon régulière jusqu en Son niveau reste cependant assez faible (19 % de la VA). Parallèlement à cette évolution, on assiste à une remontée du taux d autofinancement des sociétés non financières jusqu en 1994 ; cependant ce taux reste inférieur à 100 % sur cette période. Il diminue entre 1994 et 1995 pour recommencer à croître jusqu en 1998, atteignant pour cette année un niveau supérieur à 100 %. De 1998 à 2000, le taux d autofinancement a régulièrement diminué et son niveau témoigne d un besoin de financement accru de la part des SNF. Le document répond donc à la question 1 : la croissance économique est largement stimulée par une reprise de l investissement. Or le graphique prouve que dans les périodes où les taux d intérêt réels sont élevés (1990 à 1995), l effort d investissement ralentit. Inversement, lorsque l investissement repart (de 1997 à 2000), les entreprises ne peuvent le financer de façon autonome, ce qui suggère qu elles augmentent leur capital propre (par émission d actions) ou qu elles empruntent. Cette dernière solution sera d autant plus facilement utilisée que le coût du crédit sera faible. De fait, en confrontant les observations de ce document à celles du document précédent, on peut voir que la reprise de l investissement coïncide avec une baisse du taux d intérêt et le maintien de celui-ci à un niveau faible, inférieur au taux de croissance économique. En effet, pour une entreprise, la décision d investir ne sera prise que si le revenu tiré de l investissement (mesuré par le taux de rentabilité économique) est supérieur au coût engendré par ce dernier (mesuré par le taux d intérêt). Dans le cas inverse, la profitabilité, qui mesure l écart entre la rentabilité économique d un investissement et le revenu d un placement (le taux d intérêt) est négative, ce qui dissuade les chefs d entreprise de risquer leurs fonds dans l achat de capital fixe, mais les encourage plutôt à réaliser des placements financiers. Comme le ralentissement de la croissance diminue le taux de rentabilité économique, il faut baisser le taux d intérêt pour accroître l écart entre ce taux de rentabilité et le taux d intérêt afin de rendre l investissement plus avantageux que le placement. Néanmoins lorsque le taux d intérêt est trop faible, les agents écono-

6 miques tombent dans la «trappe à liquidité» : l élasticité de la demande de monnaie des agents par rapport au taux d intérêt est infinie, et l élasticité de l investissement est nulle. Les agents ont donc une préférence absolue pour la détention de monnaie sous forme liquide (pour des motifs de thésaurisation), et l investissement ne repart pas (question 2). La baisse du taux d intérêt n est donc pas une condition forcément suffisante à la reprise de l investissement. D ailleurs, on peut ainsi souligner que le document met l accent sur l existence d autres moyens de financement de la formation brute de capital fixe que le recours à l emprunt (autofinancement notamment) ; cela relativise bien l effet d une baisse du coût du crédit sur l effort d accumulation de capital (question 2). Document 4 m Mots clés déterminants de l investissement croissance potentielle offre demande capacités de production Rappel de cours 3 La croissance potentielle désigne la croissance maximale de plein emploi, non inflationniste. Ce concept a été forgé dans les années 1960 par W. Heller et A. Okun ; ces derniers ont montré qu un écart positif (gap d Okun) entre la croissance potentielle et la croissance réelle révélait un déficit de demande. Cela justifie une politique de relance budgétaire, la dépense publique amenant, par le jeu du multiplicateur keynésien, à compenser ce déficit de demande. m Comment exploiter le document? Le premier paragraphe du texte vient tout d abord limiter l effet bénéfique d une baisse des taux d intérêt sur l investissement, donc sur la croissance économique. Il fournit ainsi une réponse à la question 2. D une part, selon les auteurs du document, les taux d intérêt ne constituent qu un déterminant parmi d autres de la décision d investir. Celle-ci dépend en grande partie du taux d utilisation des capacités productives. Lorsqu il est faible, c est-à-dire quand les machines tournent au ralenti, aucun entrepreneur ne peut envisager d accroître son potentiel productif. D autre part, pour qu une entreprise emprunte, il faut aussi que son

7 niveau d endettement lui permette d accumuler de nouvelles dettes ; il faut donc qu elle ait assaini au préalable son bilan. Pour investir, il faut enfin qu elle soit confrontée à une demande globale effective (demande des agents économiques, anticipée par le chef d entreprise) suffisamment forte pour susciter le désir de l entrepreneur d accroître ses capacités de production. Cette demande effective sera, certes, d autant plus élevée que les crédits à la consommation et à l investissement seront d un coût faible (question 1) ; mais la demande globale est aussi largement fonction, comme l a montré Keynes, de la psychologie des marchés. En effet, comme l investissement est un pari sur l avenir, plus la confiance sera au rendez-vous, moins l incertitude sera grande, plus les entrepreneurs seront tentés de réaliser leurs projets d investissement, indépendamment du niveau des taux d intérêt (question 2). Mais le document apporte également une réponse à la question 1 ; en effet dans le deuxième paragraphe, le taux d intérêt est présenté comme une variable explicative des transformations de l offre : ses variations influencent directement le niveau de la croissance en agissant sur l accumulation de capital productif. Le troisième paragraphe présente le taux d intérêt comme instrument de politique monétaire. Sur le marché des biens de services, lorsque la demande est supérieure à l offre, les prix sont poussés à la hausse. Le relèvement des taux d intérêt est un moyen de contenir ces pressions inflationnistes : il diminue la masse monétaire puisqu il incite les agents à transformer des actifs liquides en épargne, et il contribue à freiner la croissance de la création de monnaie scripturale par les banques commerciales, les crédits étant plus onéreux. La baisse des taux d intérêt est donc risquée car elle peut relancer les tensions inflationnistes (question 2). Mais lorsque les entreprises sous-utilisent leurs capacités productives c est que l offre est supérieure à la demande ; dans ce cas, la déflation peut menacer. Il est alors nécessaire de diminuer le taux d intérêt pour éviter que les entreprises ne réduisent leur potentiel productif ce qui nuirait à plus long terme à la croissance. Ce paragraphe répond donc à la question 1. Document 5 m Mots clés policy mix politique budgétaire politique monétaire

8 Rappel de cours 4 La politique monétaire ainsi que la politique budgétaire constituent les instruments privilégiés de la politique économique des pouvoirs publics. Celle-ci vise à réguler et orienter l activité économique afin d obtenir la croissance la plus forte possible accompagnée d une inflation et d un chômage les plus faibles possible, ainsi que d une balance des transactions courantes équilibrée. La politique monétaire cherche à réguler le niveau de la masse monétaire afin d alimenter suffisamment l économie en liquidités, sans que celles-ci ne soient cependant trop abondantes de façon à éviter tout risque inflationniste. La politique budgétaire consiste à utiliser le budget de l État (ensemble de ses recettes et de ses dépenses) comme instrument de régulation conjoncturel, dans le cadre d une politique «contracyclique» agissant sur la demande dans le sens opposé à la conjoncture ; on doit en particulier à Keynes l idée que lorsque la croissance ralentit, les dépenses publiques doivent la stimuler en exerçant un effet multiplicateur. Mais, lorsque la croissance s emballe, une rigueur budgétaire permet d accompagner la politique monétaire visant la désinflation (c est-à-dire le ralentissement de la hausse des prix). m Comment exploiter le document? Ce texte est difficile à cerner car il s inscrit dans une présentation assez longue, dont le candidat ne dispose que d un fragment «aménagé» (certaines coupures dans le texte d origine n ayant d ailleurs pas été précisées), de l utilisation, par les principaux pays développés dans les années 1990 à 2000, des instruments monétaires et budgétaires de politique économique et de leur efficacité sur la croissance et l emploi. Dans cet extrait, J.-P. Fitoussi met tout d abord l accent sur le fait que contrairement aux années 1970, la politique budgétaire n exerce plus les mêmes effets dynamisants sur la conjoncture que ceux constatés aux cours des Trente Glorieuses. En d autre termes le multiplicateur keynésien des dépenses publiques ne fonctionne plus. Cela explique que la rigueur budgétaire se soit imposée à peu près partout, même en période de conjoncture basse. Cela explique aussi pourquoi la politique monétaire a pris le pas sur la politique budgétaire, comme moyen de régulation de l activité économique. La politique monétaire ayant réussi à terrasser l inflation, elle apparaît comme la meilleure politique de régulation économique, et suppose le maintien du loyer de l argent à un niveau suffisamment élevé afin d éviter une création excessive de monnaie. Par ailleurs, la thèse néoclassique a mis en avant l inefficacité de la politique budgétaire de relance ; selon elle, le financement d une telle politique obligera tôt au tard l État à emprunter, ce qui contribuera par l effet

9 d éviction (l État raréfie les ressources financières disponibles pour d autres agents) à augmenter les taux d intérêt. Comme les agents sont rationnels, ils anticipent cette hausse, de même qu ils anticipent la hausse de tous les prix qui résultera de la relance ; dans ces conditions, les agents ne réagissent pas à une hausse de leur revenu courant résultant de la relance. Ils prennent plutôt en considération leur revenu permanent (résultant des anticipations de leurs gains sur le long terme). Du coup la relance ne peut favoriser la consommation, et encore moins l investissement. Cependant J.-P. Fitoussi prend soin de rappeler que la politique monétaire en Europe n a été que restrictive comme en témoigne le niveau régulièrement élevé des taux d intérêt réels (alors qu elle a été considérablement assouplie à certaines occasions en Grande-Bretagne et aux États-Unis) ; c est pourquoi les pays membres de l Union européenne ont pu chercher à compenser les effets excessifs de cette rigueur monétaire par une politique budgétaire plus expansionniste qu elle ne l aurait été sans cela. Finalement le document fournit une réponse à la deuxième questionguide. Il invite à penser en effet qu une baisse des taux d intérêt ne peut produire d effets favorables sur l investissement si les tensions inflationnistes subsistent ; donc il suggère une condition de l efficacité de cette baisse, notamment une rigueur budgétaire stricte. Cependant le document fournit aussi une réponse à la question 1 ; en effet, en mettant l accent sur l intensité de la rigueur monétaire durant de nombreuses années en Europe, l auteur suggère qu une politique de baisse des taux s avère aujourd hui indispensable pour ne pas freiner la croissance économique. Document 6 m Mots clés taux d intérêt demande intérieure balance des capitaux balance commerciale balance des paiements taux de change PIB

10 Rappel de cours 5 La balance des paiements est un document comptable retraçant l ensemble des flux d échanges d une économie avec le reste du monde. On y trouve le compte des transactions courantes qui enregistre les opérations sur les biens, sur les services, et les entrées et sorties de revenus ainsi que les transferts courants. On y trouve également le compte de capital qui enregistre plus spécifiquement les opérations non financières telles les achats/ventes de brevets, et le compte financier qui recense notamment les entrées et sorties liées aux investissements directs (de l étranger et à l étranger), et celles liées aux achats/ventes d actions et d obligations. m Comment exploiter le document? Le document montre que la baisse des taux d intérêt a des effets contradictoires sur la croissance économique. L effet macro-économique direct de cette baisse est positif (réponse à la question 1) : le crédit étant plus facile, la demande intérieure c est-à-dire la consommation et l investissement des ménages, de même que l investissement des entreprises, augmentent. Néanmoins, indirectement d autres effets macro-économiques viennent contrecarrer les effets précédents (réponse à la question 2). Ainsi toute chose égale par ailleurs, notamment sans augmentation immédiate de l offre, la hausse de la demande résultant de la baisse des taux d intérêt provoque une augmentation des prix. Si cette dernière est plus forte que dans le reste du monde, les exportations s en trouvent handicapées alors même que cette hausse des prix rend plus compétitives les importations. Celles-ci viennent alors se substituer aux produits nationaux. Il découle de tout cela un déficit commercial nuisible à la croissance, car obligeant à plus ou moins long terme les pouvoirs publics à conduire une politique de rigueur pour y remédier (sous l effet de la contrainte extérieure). Du reste, le déficit extérieur amplifie la dépréciation du taux de change, née de la baisse des taux d intérêt. En effet, cette baisse signifie une rémunération de l épargnant moins avantageuse. Il en découle donc une sortie de capitaux vers d autres places financières ; du coup le capital disponible pour financer l investissement se raréfie. La reprise économique s en trouve, dès lors, compromise. De plus, la sortie de capitaux initiée par la moindre rémunération de ceux-ci se traduit par le fait que les agents économiques vendent la monnaie nationale pour la convertir en d autres devises. Cela provoque la dépréciation de la monnaie sur le marché des changes. Cette dépréciation exerce elle-même des effets contra-

11 dictoires : elle relance les exportations en diminuant les prix des produits exportés sur les marchés étrangers. Cette stimulation de la demande externe contribue évidemment à relancer la croissance (question 1). Cependant elle provoque en sens inverse un renchérissement du prix des importations ; or, à partir du moment où les produits exportés incorporent un fort contenu en biens importés, la dépréciation monétaire se traduit par une «inflation importée» susceptible de pénaliser les exportations et ralentissant, de fait, la croissance économique (question 2). RECHERCHE D UNE PROBLÉMATIQUE m Bilan de l analyse des documents Tous les documents livrent une réponse à la question 1 puisqu ils suggèrent, à des degrés divers, qu une baisse des taux d intérêt agit positivement sur l offre et la demande. Les documents 3, 4, 5 et 6 contiennent des éléments de réponse à la question 2 ; ils montrent en effet que cette baisse des taux d intérêt peut exercer des effets pervers nuisibles à la croissance, ou que cette baisse n est pas nécessairement une condition suffisante. m Problématique La baisse des taux d intérêt constitue une variable économique clé de la politique économique ; condition nécessaire d une relance keynésienne de la demande, elle n est cependant pas forcément suffisante, ni même toujours efficace pour activer la croissance économique. PLAN DÉTAILLÉ DE LA DISSERTATION p Introduction Accroche : la décision de la BCE d abaisser de 0,5 point son taux directeur en juin Définition des termes : taux d intérêt et croissance économique. Énoncé de la problématique. Annonce du plan. p Première partie La baisse des taux d intérêt est une condition nécessaire à la reprise de la croissance économique. m 1. La baisse des taux d intérêt provoque effectivement une reprise économique par son action directe sur la demande.

12 a. La baisse des taux d intérêt semble empiriquement correspondre à une reprise de la croissance économique, alors que leur haut niveau s accompagne d une faible croissance. (documents 1, 2 et 5) b. La consommation et l exportation sont stimulées par la baisse des taux d intérêt. (documents 1 et 6) m 2. La baisse des taux d intérêt favorise une hausse de l offre en stimulant l investissement des entreprises. a. L emprunt a un coût qu il faut minorer pour inciter les entreprises à prendre la décision d investir, notamment afin qu elles profitent de l effet levier de l endettement (document 1) b. mais aussi afin d accroître leur profitabilité. (documents 3 et 4) p Deuxième partie Cependant la baisse des taux d intérêt peut être insuffisante ou inefficace pour accélérer le rythme de croissance. m 1. L effet de la baisse du taux d intérêt sur l investissement peut être limitée ou même nulle a. car l investissement dépend de nombreuses autres variables (document 4) et le rôle du crédit dans son financement est désormais moindre (document 3) b. et les agents rationnels anticipent un retour rapide à la hausse de ce taux. (document 5) m 2. La baisse des taux d intérêt peut exercer des effets macroéconomiques pervers si certaines conditions ne sont pas respectées. a. La baisse des taux d intérêt engendre un déficit des paiements et risque de relancer l inflation ; d où un effet boomerang sur la croissance économique. (documents 5 et 6) b. Pour stimuler la croissance, la baisse des taux d intérêt doit s inscrire dans un contexte économique particulier. (documents 3 et 5) p Conclusion Bilan de l argumentation et réponse à la problématique. Ouverture. RÉDACTION DE LA DISSERTATION Le jeudi 5 juin 2003, la Banque centrale européenne a décidé d abaisser de 0,5 point son taux directeur. Ce taux est un instrument de la politique monétaire. Il influence directement le niveau du taux d intérêt. L intérêt constitue le revenu reçu par un créancier au prorata de la somme qu il a prêtée, et le taux d intérêt représente une proportion de la

13 somme qu il a prêtée ; c est aussi le prix du service que doit payer l emprunteur à un prêteur acceptant de se dessaisir de ses fonds pendant un laps de temps donné. Comme il existe un grand nombre de types de crédits (immobilier, à la consommation ), il existe aussi une large palette de taux d intérêt. Traditionnellement, on distingue les taux d intérêt à court terme à moins d un an (essentiellement ceux du marché monétaire), des taux d intérêt à long terme (ceux du marché financier, notamment des obligations et des bons du trésor). En abaissant ainsi le loyer de l argent, la Banque centrale européenne a l espoir d éviter le risque d une déflation, c est-à-dire d une baisse de tous les indicateurs économiques. Elle espère ainsi contribuer à la relance de la croissance économique. Cette dernière correspond à l accélération de l activité économique suite à une période de récession caractérisée par une faible augmentation du Produit intérieur brut (indicateur traditionnellement utilisé par les économistes pour rendre compte de la croissance économique). C est donc une période au cours de laquelle la croissance s accélère brutalement pour dépasser le niveau moyen de croissance de long terme. L idée d une «relance» par la baisse des taux d intérêt s inscrit dans la pensée keynésienne selon laquelle la croissance doit-être stimulée par des politiques économiques appropriées. La question est alors de savoir si cette mesure est nécessaire et suffisante pour parvenir au résultat escompté. Nous verrons qu effectivement la baisse des taux d intérêt peut stimuler l activité économique. Mais nous démontrerons aussi que cette mesure de politique économique peut ne pas exercer cet effet, voire aller à l encontre de l objectif recherché. La baisse des taux d intérêt est une condition nécessaire à la reprise de la croissance économique. D une part elle provoque effectivement une reprise économique par son action directe sur la demande ; d autre part elle favorise une hausse de l offre en stimulant l investissement des entreprises. La baisse des taux d intérêt semble empiriquement correspondre à une reprise de la croissance économique, alors que leur haut niveau s accompagne d une faible croissance. Rappelons tout d abord que la politique monétaire est un instrument de la politique économique consistant à fournir les liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la croissance de l économie, tout en veillant à la stabilité de la monnaie. Elle s inscrit dans le cadre d une politique conjoncturelle visant à lutter contre l inflation et/ou le chômage et agit principalement sur les taux d intérêt

14 (taux directeur, taux des réserves obligatoires, taux du marché monétaire), pour atteindre ces objectifs. En Europe, la politique monétaire est définie et conduite par la Banque centrale européenne créée en 1998, indépendante des pouvoirs publics. Les divergences d objectifs entre la politique monétaire conduite en Europe par rapport à celles des États- Unis sont patentes : la FED s est engagée à plusieurs reprises dans de nombreuses baisses de taux afin de relancer l activité économique et de réduire le chômage. En Europe, la Banque centrale semble avoir davantage mis l accent sur la stabilité monétaire à travers une priorité à la lutte contre l inflation (les baisses de taux étant faibles et peu nombreuses). Or, au cours des années 1990, l économie américaine a connu un cycle de croissance élevée quasi ininterrompu (de 1996 à 2000 le PIB a augmenté de près de 4 % chaque année), alors qu en Europe la croissance est restée assez faible jusqu en 1997 (autour de 2,5 % par an entre 1994 et 2000) ; cela semble donc confirmer l idée qu une politique monétaire plus souple favorise une reprise de l activité économique. Le document 2 montre qu en France, de 1990 à 1996, la croissance du PIB en volume (c est-à-dire en unités monétaires constantes) est restée faible, alors que dans le même temps, le taux d intérêt réel à court terme, bien qu en diminution de 1992 à 1996, restait à un niveau élevé et très largement supérieur au taux de croissance réel du PIB. C est à partir du moment où le taux d intérêt a atteint un faible niveau (2 % annuels), en 1996, que l on a assisté à une reprise économique. Celle-ci a d ailleurs permis à la croissance du PIB de dépasser le niveau du taux d intérêt réel à court terme en Et, si ce dernier a très légèrement augmenté entre 1996 et 1998, depuis il demeure à un niveau constant de 2,5 % l an, inférieur au taux de croissance du PIB qui s est maintenu à un niveau nettement supérieur à celui de la première moitié des années Cette corrélation positive s explique par le fait que la diminution du coût du crédit constitue un stimulant de la demande. En effet, la consommation et l exportation sont aiguisées par la baisse des taux d intérêt. Le document 1 met l accent sur les effets positifs à court terme d une baisse des taux d intérêt : tout d abord, elle réduit la rémunération de l épargne, donc décourage les placements au profit de la consommation, car selon Keynes, l épargne n est qu un résidu (c est la part du revenu qui n est pas consommée). Le taux d intérêt, pour les keynésiens, correspond au prix de la liquidité c est-à-dire à ce qu il faut payer aux agents économiques pour qu ils acceptent de se dessaisir de leurs actifs liquides (sous forme de disponibilités monétaires ou quasi monétaires notamment). Dans cette perspective, une baisse du taux d intérêt conduit les agents à préférer les avantages de la liquidité (réaliser des transactions) à ceux d un

15 placement (notamment l obtention de revenus spéculatifs). La consommation est donc préférée à l épargne. Cela stimule la production car en période de sous-emploi du facteur travail, l épargne est synonyme d absence de débouchés et entrave le bon fonctionnement de l activité économique. La baisse du taux d intérêt stimule aussi la consommation en réduisant le coût du crédit car elle favorise l endettement des agents économiques, notamment des ménages qui chercheront à profiter de crédits à la consommation plus avantageux et hésiteront donc moins à consommer ; l activité économique se trouve alors relancée. Par ailleurs, la diminution de la rémunération du capital, en dissuadant les épargnants, provoque une sortie de capitaux vers l étranger (document 6). Il en découle une dépréciation du taux de change de la monnaie nationale ; celle-ci relance les exportations en diminuant les prix des biens exportés sur les marchés étrangers. Cette stimulation de la demande externe contribue évidemment à relancer la croissance. L activité économique n est pas seulement impulsée par la consommation et l exportation ; elle est largement stimulée par l investissement car une reprise de celui-ci exerce un effet multiplicateur, c est-à-dire que sa hausse provoque une augmentation plus que proportionnelle du revenu national, donc de la croissance économique. Or les variations de l investissement sont parallèles au coût de l emprunt. Il faut donc minorer ce dernier pour inciter les entreprises à prendre la décision d investir. En confrontant les documents 2 et 3, on peut voir que dans les périodes où les taux d intérêt réels sont élevés (1990 à 1995), l effort d investissement mesuré par le taux d investissement (FBCF/Valeur ajoutée, en %), ralentit. Inversement, l investissement repart de 1997 à 2000 dans une période où le taux d intérêt réel à court terme est faible et inférieur au taux de croissance économique. Certes, l investissement peut être financé autrement que par le recours à l emprunt, et quand cette voie est utilisée, les emprunts contractés sont le plus souvent à long terme. Cependant les taux à court terme guident ceux à long terme, et leurs évolutions sont souvent parallèles. Aussi, quand les entreprises ne peuvent se financer de façon autonome et qu elles n augmentent pas leur capital propre (par émission d actions), elles empruntent. Et cette dernière solution sera d autant plus facilement utilisée que le coût du crédit sera faible. De fait, on peut voir que la reprise de l investissement (document 3) coïncide avec une baisse du taux d intérêt à court terme (document 2) et le maintien de celui-ci à un niveau faible. Si la baisse des taux d intérêt profite avant tout aux entreprises, c est qu elle rend leur endettement profitable : elle favorise en effet l obtention d un effet levier, c est-à-dire d une situation dans laquelle la rentabilité

16 financière s accroît grâce à l endettement. Mais c est aussi surtout parce qu elle accroît leur profitabilité (documents 3 et 4). En effet, pour une entreprise, la décision d investir ne sera prise que si le revenu tiré de l investissement (mesuré par le taux de rentabilité économique) est supérieur au coût engendré par ce dernier (mesuré par le taux d intérêt). Dans le cas inverse, la profitabilité, qui mesure l écart entre la rentabilité économique d un investissement et le revenu d un placement (le taux d intérêt) est négative, ce qui dissuade les chefs d entreprise de risquer leurs fonds dans l achat de capital fixe, mais les encourage plutôt à réaliser des placements financiers. Comme la crise diminue le taux de rentabilité économique, il faut baisser le taux d intérêt pour accroître l écart entre ce taux de rentabilité et le taux d intérêt afin de rendre l investissement plus avantageux que le placement. Par ailleurs, en période de crise, les entreprises sous-utilisent leurs capacités productives car l offre de biens et services est supérieure à la demande ; dans ce cas, la déflation peut menacer. Il est alors nécessaire de diminuer le taux d intérêt pour éviter que les entreprises ne réduisent leur potentiel productif ce qui nuirait à plus long terme à la croissance (document 4). Les faits semblent prouver qu une baisse des taux d intérêt correspond à une relance de la croissance économique. Par l action qu elle exerce sur les composantes de la demande et par son effet sur l offre, via l investissement, cette baisse est en mesure d activer la croissance. Pourtant il n est pas certain qu aujourd hui cette baisse soit suffisante pour parvenir à ce résultat ; de surcroît, elle pourrait même avoir des effets négatifs. Cependant la baisse des taux d intérêt peut être insuffisante ou inefficace pour accélérer le rythme de croissance. D une part les effets d une telle baisse sur l investissement sont incertains ; d autre part certains de ses effets macro-économiques peuvent même handicaper une éventuelle reprise si les conditions ne sont pas propices. Une baisse du taux d intérêt peut effectivement exercer des effets limités ou même nuls sur l investissement. Celui-ci dépend en effet de nombreuses autres variables comme le souligne le document 4. Selon les auteurs de l extrait du livre dont le document est tiré, les taux d intérêt ne constituent qu un déterminant parmi d autres de la décision d investir. Celle-ci dépend en grande partie du taux d utilisation des capacités productives. Lorsqu il est faible, c est-à-dire quand les machines tournent au ralenti, aucun entrepreneur ne peut envisager d accroître son potentiel productif. De plus, pour qu une entreprise emprunte, il faut aussi que son niveau d endettement lui permette d accumuler de nouvelles dettes ; il

17 faut donc qu elle ait assaini au préalable son bilan. Pour investir, il faut enfin qu elle soit confrontée à une demande globale effective (demande des agents économiques, anticipée par le chef d entreprise) suffisamment forte pour susciter le désir de l entrepreneur d accroître ses capacités de production. Cette demande effective sera, certes, d autant plus élevée que les crédits à la consommation et à l investissement seront d un coût faible ; mais la demande globale est aussi largement fonction, comme l a montré Keynes, de la psychologie des marchés. En effet, comme l investissement est un pari sur l avenir, plus la confiance sera au rendez-vous moins l incertitude sera grande, plus les entrepreneurs seront tentés de réaliser leurs projets d investissement, indépendamment du niveau des taux d intérêt. De plus, le rôle du crédit dans le financement de l acquisition de capital fixe est désormais moindre. On peut ainsi souligner que le document 3 met l accent sur l existence d autres moyens de financement de la formation brute de capital fixe que le recours à l emprunt. Si l autofinancement joue notamment un rôle, il faut y ajouter le recours à l accroissement de capital propre par l émission d actions, dont le rôle ne cesse de croître depuis la libéralisation des marchés financiers ; cela relativise bien l effet d une baisse du coût du crédit sur l effort d accumulation de capital. En outre, le plus faible coût du loyer de l argent est un instrument de la politique de relance keynésienne qui agit désormais moins qu avant sur la reprise de la croissance car les agents rationnels anticipent un retour rapide à la hausse du taux d intérêt (document 5). Dans cet extrait, J.-P. Fitoussi met tout d abord l accent sur le fait que contrairement aux années 1970, la politique budgétaire n exerce plus les mêmes effets dynamisants sur la conjoncture que ceux constatés aux cours des Trente Glorieuses. En d autres termes le multiplicateur keynésien des dépenses publiques ne fonctionne plus. Cela explique que la rigueur budgétaire se soit imposée à peu près partout, même en période de conjoncture basse. Cela explique aussi pourquoi la politique monétaire a pris le pas sur la politique budgétaire, comme moyen de régulation de l activité économique. La politique monétaire ayant réussi à terrasser l inflation, elle apparaît comme la meilleure politique de régulation économique et suppose le maintien du loyer de l argent à un niveau suffisamment élevé afin d éviter une création excessive de monnaie. Par ailleurs, la thèse néoclassique a mis en avant l inefficacité de la politique budgétaire de relance par le truchement du taux d intérêt ou d un quelconque autre moyen ; selon elle, le financement d une telle politique obligera tôt ou tard l État à emprunter ce qui contribuera par l effet d éviction (l État raréfie les ressources financières disponibles pour d autres agents) à augmenter les

18 taux d intérêt. Comme les agents sont rationnels, ils anticipent cette hausse, de même qu ils anticipent la hausse de tous les prix qui résultera de la relance ; dans ces conditions, les agents ne réagissent pas à une hausse de leur revenu courant résultant de la relance. Ils prennent plutôt en considération leur revenu permanent (résultant des anticipations de leurs gains sur le long terme). Du coup, la relance ne peut favoriser la consommation, et encore moins l investissement. Enfin, la baisse des taux d intérêt peut exercer des effets macroéconomiques pervers si certaines conditions ne sont pas respectées. Cette diminution engendre en effet un déficit des paiements et risque de relancer l inflation ; d où un effet boomerang sur la croissance économique (documents 5 et 6). Selon les économistes classiques, le taux d intérêt représente en effet la rémunération de la renonciation à une consommation présente ; ce taux influence l offre de capital (l épargne) et la demande qui en est faite (l investissement) ; l épargne étant une fonction croissante de ce taux et la demande une fonction décroissante, il existe un taux d intérêt d équilibre qui concilie les souhaits des offreurs et ceux des demandeurs. Ainsi une baisse du taux d intérêt peut engendrer une diminution de l épargne et une hausse de la demande de capitaux. Un déséquilibre peut alors se produire tel que l épargne ne soit plus suffisante pour financer tous les projets d investissements souhaités ; ces derniers n étant plus sélectionnés, la baisse des taux d intérêt peut aboutir à un gaspillage de capital. Au demeurant, le taux d intérêt reste un instrument de la politique de désinflation compétitive. Sur le marché des biens et services, lorsque la demande est supérieure à l offre, les prix sont poussés à la hausse. Le relèvement des taux d intérêt est un moyen de contenir ces pressions inflationnistes : il diminue la masse monétaire puisqu il incite les agents à transformer des actifs liquides en épargne, et il contribue à freiner la croissance de la création de monnaie scripturale par les banques commerciales, les crédits étant plus onéreux. La baisse des taux d intérêt est donc risquée car elle peut relancer les tensions inflationnistes. Or celles-ci exercent des effets déstabilisants sur la croissance économique dans un contexte de mondialisation croissante. Ainsi toute chose égale par ailleurs, notamment sans augmentation immédiate de l offre de biens et services, la hausse de la demande résultant de la baisse des taux d intérêt provoque une augmentation des prix. Si cette dernière est plus forte que dans le reste du monde, les exportations s en trouvent handicapées alors même que cette hausse des prix rend plus compétitives les importations. Celles-ci viennent alors se substituer aux produits nationaux. Il découle de tout cela un déficit commercial nuisible à la croissance, car obligeant à plus ou moins long terme les pouvoirs

19 publics à conduire une politique de rigueur pour y remédier. Du reste, le déficit extérieur amplifie la dépréciation du taux de change, née de la baisse des taux d intérêt. En effet, cette baisse signifie une rémunération de l épargnant moins avantageuse. Il en découle donc une sortie de capitaux vers d autres places financières ; du coup le capital disponible pour financer l investissement se raréfie. La reprise économique s en trouve, dès lors, compromise. De plus, la sortie de capitaux initiée par la moindre rémunération de ceux-ci se traduit par le fait que les agents économiques vendent la monnaie nationale pour la convertir en d autres devises. Cela provoque la dépréciation de la monnaie sur le marché des changes. Cette dépréciation provoque un renchérissement du prix des importations ; or, à partir du moment où les produits exportés incorporent un fort contenu en biens importés, la dépréciation monétaire se traduit par une «inflation importée» susceptible de pénaliser les exportations et ralentissant, de fait, la croissance économique. Il semble découler de cela que, pour stimuler la croissance économique, la baisse des taux d intérêt doit s inscrire dans un contexte économique désinflationniste. Pourtant, un regain d inflation peut-être souhaitable pour encourager les emprunteurs potentiels à passer à l acte (documents 3 et 5)! On doit en effet distinguer les taux d intérêt nominaux des taux d intérêt réels, ces derniers étant déflatés (c est-à-dire qu on enlève des taux d intérêt nominaux l effet de distorsion que provoque la hausse des prix). Or pour l emprunteur, seuls les taux d intérêt réels sont pris en compte car ils traduisent ce qu il doit effectivement rembourser en unités monétaires constantes. La baisse des taux d intérêt réels dépend de l évolution des taux d intérêt nominaux et du taux d inflation. En d autres termes, la diminution du coût du crédit n est efficace que si l inflation baisse proportionnellement, ou moins que proportionnellement, à la baisse des taux d intérêt nominaux. Ainsi lorsque le niveau des taux d intérêt nominaux baisse de 6 % à 3 % et que le taux d inflation passe de 4 % à 2 %, alors les taux d intérêt réels diminuent, passant de près de 2 %, à 1 % environ. Mais, si l inflation diminue plus vite, passant par exemple de 6 % à 2 % alors que les taux d intérêt nominaux passent de 8 % à 5 %, alors le taux d intérêt réel passe de 2 % environ à près de 3 %! La faiblesse des taux d intérêt réels, éventuellement obtenue à l aide d une dose homéopathique d inflation semble donc une condition indispensable à la reprise de la croissance. Néanmoins lorsque le taux d intérêt est trop faible, les agents économiques tombent dans la «trappe à liquidité» : l élasticité de la demande de monnaie des agents par rapport au taux d intérêt est infinie, et l élasticité de l investissement est nulle. Les agents ont donc une préférence absolue pour la détention

20 de monnaie sous forme liquide (pour des motifs de thésaurisation), et l investissement ne repart pas. Comme on vient de le voir, la diminution du coût du crédit n est donc pas forcément suffisante et indispensable afin de stimuler la croissance. La baisse des taux d intérêt stimule la consommation et les exportations mais elle incite surtout les agents économiques à investir. Ainsi participe-t-elle à la mise en œuvre d une politique économique de relance, obéissant en cela aux préceptes développés par Keynes. Pourtant le maniement de cet outil est ambigu ; en effet, la baisse du loyer de l argent présente des risques inflationnistes qui peuvent se révéler déstabilisants pour l économie. En même temps, elle ne peut être bénéfique que si les taux d intérêt réels sont suffisamment faibles pour avantager les prêteurs, ce qui suppose le maintien d une certaine dose d inflation! Finalement, il peut paraître aujourd hui contestable de ne compter que sur cette mesure pour parvenir à relancer une activité économique atone dans les pays développés. Aussi devrait-on s interroger sur la pertinence de la mise en œuvre d une politique de relance keynésienne passant par la hausse des salaires.

Chapitre 3. La répartition

Chapitre 3. La répartition Chapitre 3. La répartition 1. La répartition de la valeur ajoutée La valeur ajoutée (1) Valeur ajoutée : solde du compte de production = > VA = P CI = > Richesse effectivement créée par les organisations

Plus en détail

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale?

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale? CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN 18 décembre 2014 à 14:22 Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale? Ce chapitre ne fait plus partie du programme, mais il est conseillé de

Plus en détail

Epargne et investissement

Epargne et investissement Epargne et investissement Nature du sujet : Sujet de type «mise en relation». Mots-clés / Définitions : Tous! «Epargne» : Part du revenu qui n est pas consommée Epargne des ménages : - Concept le plus

Plus en détail

b ) La Banque Centrale Bilan de BC banques commerciales)

b ) La Banque Centrale Bilan de BC banques commerciales) b ) La Banque Centrale Notre système bancaire se complexifie puisqu il se trouve maintenant composer d une multitude de banques commerciales et d une Banque Centrale. La Banque Centrale est au cœur de

Plus en détail

La crise de 1929. Lionel Artige. Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège

La crise de 1929. Lionel Artige. Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège La crise de 1929 Lionel Artige Introduction à la Macroéconomie HEC Université de Liège Expliquer la crise de 1929? La crise de 1929 a été l objet de nombreuses publications tentant d expliquer ses causes,

Plus en détail

Les mécanismes de transmission de la politique monétaire

Les mécanismes de transmission de la politique monétaire Chapitre 5 Les mécanismes de transmission de la politique monétaire Introduction (1/3) Dans le chapitre 4, on a étudié les aspects tactiques de la politique monétaire Comment la BC utilise les instruments

Plus en détail

3 ) Les limites de la création monétaire

3 ) Les limites de la création monétaire 3 ) Les limites de la création monétaire Si un banquier n a besoin que de son stylo pour créer de la monnaie, on peut se demander ce qui empêche une création infinie de monnaie. En fait, la création monétaire

Plus en détail

1. Les fluctuations économiques : une dynamique heurtée de développement économique

1. Les fluctuations économiques : une dynamique heurtée de développement économique COMMENT EXPLIQUER L INSTABILITE DE LA CROISSANCE? 1. LES FLUCTUATIONS ECONOMIQUES : UNE DYNAMIQUE HEURTEE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE... 1 1.1 DES CHOCS ECONOMIQUES PERTURBENT REGULIEREMENT LA CROISSANCE...

Plus en détail

L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte

L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte Partie 3: L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte On abandonne l hypothèse d économie fermée Les échanges économiques entre pays: importants, en

Plus en détail

Table des matières. Le long terme... 45. Partie II. Introduction... 1. Liste des figures... Liste des tableaux...

Table des matières. Le long terme... 45. Partie II. Introduction... 1. Liste des figures... Liste des tableaux... Liste des figures... Liste des tableaux... XI XV Liste des encadrés.... XVII Préface à l édition française... XIX Partie I Introduction... 1 Chapitre 1 Un tour du monde.... 1 1.1 La crise.... 1 1.2 Les

Plus en détail

Faut-il encourager les ménages à épargner?

Faut-il encourager les ménages à épargner? Faut-il encourager les ménages à épargner? Analyse du sujet : Nature du sujet : Sujet de type «discussion». Problématique explicite. Mots-clés : Ménages ; épargner épargne des ménages Encourager Epargne

Plus en détail

3e question : Qui crée la monnaie?

3e question : Qui crée la monnaie? 3e question : Qui crée la monnaie? INTRO : Sensibilisation Vidéo : Comprendre la dette publique en quelques minutes (1min à 2min 27) http://www.youtube.com/watch?v=jxhw_ru1ke0&feature=related Partons de

Plus en détail

CHAPITRE 2 : L'INVESTISSEMENT ET SES DETERMINANTS

CHAPITRE 2 : L'INVESTISSEMENT ET SES DETERMINANTS CHAPITRE 2 : L'INVESTISSEMENT ET SES DETERMINANTS Notions à connaître: Taux de rentabilité, taux d'intérêt, demande anticipée, investissement matériel, investissement immatériel, investissement public,

Plus en détail

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1 Eco-Fiche Janvier 2013 BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1 Retour sur l année 2012 : l atonie En 2012, le Produit Intérieur Brut (PIB) s est élevé à 1 802,1 milliards d euros, soit

Plus en détail

ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE

ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE ANNEXE VII, PJ n 2, page 1 ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE ANNEXE VII, PJ n 2, page 2 Les simulations

Plus en détail

1. Une petite économie ouverte dans un monde de capitaux parfaitement mobiles

1. Une petite économie ouverte dans un monde de capitaux parfaitement mobiles Le modèle Mundell-Flemming avec parfaite mobilité des capitaux Le modèle Mundell-Flemming (Robert Mundell, Marcus Flemming, début années 1960) est l extension du modèle IS-LM en économie ouverte. Il partage

Plus en détail

Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs?

Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs? Qu est-ce que la croissance économique? Quels sont ses moteurs? En ces temps de crise économique et de crise des dettes souveraines (ou publiques), tous les hommes politiques de gauche comme de droite

Plus en détail

Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech

Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech Economie Générale Initiation Ecole des Ponts - ParisTech Stéphane Gallon Caisse des Dépôts stephane.gallon@caissedesdepots.fr https://educnet.enpc.fr/course/view.php?id=2 1 Macroéconomie : croissance à

Plus en détail

ATELIER : Comment expliquer l instabilité de la croissance économique?

ATELIER : Comment expliquer l instabilité de la croissance économique? ATELIER : Comment expliquer l instabilité de la croissance économique? A_Que nous-dis le programme? NOTIONS : Fluctuations économiques, crise économique, désinflation, croissance potentielle, dépression,

Plus en détail

[ les éco_fiches ] Situation en France :

[ les éco_fiches ] Situation en France : Des fiches pour mieux comprendre l'actualité éco- nomique et les enjeux pour les PME Sortie de crise? Depuis le 2ème trimestre la France est «techniquement» sortie de crise. Cependant, celle-ci a été d

Plus en détail

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc Note d information au public (NIP) n 08/91 POUR DIFFUSION IMMÉDIATE Le 23 juillet 2008 Fonds monétaire international 700 19 e rue, NW Washington, D. C. 20431 USA Le FMI conclut les consultations de 2008

Plus en détail

Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie

Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie L activité économique repose sur trois rouages : Monnaie besoins production répartition consommation Échanges Marché 2 «La monnaie n

Plus en détail

EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER

EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER Chapitre 25 Mankiw 08/02/2015 B. Poirine 1 I. Le système financier A. Les marchés financiers B. Les intermédiaires financiers 08/02/2015 B. Poirine 2 Le système

Plus en détail

TD n 1 : la Balance des Paiements

TD n 1 : la Balance des Paiements TD n 1 : la Balance des Paiements 1 - Principes d enregistrement L objet de la Balance des Paiements est de comptabiliser les différentes transactions entre résidents et non-résidents au cours d une année.

Plus en détail

CHAPITRE «CROISSANCE, CAPITAL ET PROGRES TECHNIQUE»

CHAPITRE «CROISSANCE, CAPITAL ET PROGRES TECHNIQUE» CHAPITRE «CROISSANCE, CAPITAL ET PROGRES TECHNIQUE» I ) SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE : La croissance économique est d abord une réalité quantitative. Généralement, on mesure cette croissance avec

Plus en détail

Macroéconomie. Catherine Fuss Banque Nationale de Belgique catherine.fuss@nbb.be

Macroéconomie. Catherine Fuss Banque Nationale de Belgique catherine.fuss@nbb.be Macroéconomie Catherine Fuss Banque Nationale de Belgique catherine.fuss@nbb.be Macroéconomie Monnaie Fonction de la monnaie Moyen de paiement: troc incompatible avec une forte division du travail acceptation

Plus en détail

L euro, la Banque centrale européenne et le Pacte de stabilité

L euro, la Banque centrale européenne et le Pacte de stabilité L euro, la Banque centrale européenne et le Pacte de stabilité Université citoyenne d Attac Toulouse, 22 août 2008 Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon Les principes néolibéraux Théories de Hayek, Friedman

Plus en détail

ENSAE, 1A Maths. Roland Rathelot roland.rathelot@ensae.fr. Septembre 2010

ENSAE, 1A Maths. Roland Rathelot roland.rathelot@ensae.fr. Septembre 2010 Initiation à l économie ENSAE, 1A Maths Roland Rathelot roland.rathelot@ensae.fr Septembre 2010 Les ménages (1/2) Les ressources des ménages La consommation L épargne Les ménages comme agents économiques

Plus en détail

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES eduscol Sciences économiques et sociales - Première ES Science économique 4. La monnaie et le financement Ressources pour le lycée général et technologique Fiche 4.3 : Qui crée la monnaie? INDICATIONS

Plus en détail

CREATION MONETAIRE ET SON CONTROLE

CREATION MONETAIRE ET SON CONTROLE CREATION MONETAIRE ET SON CONTROLE PAR LES AUTORITES MONETAIRES SECTION 1 : LA CREATION MONETAIRE A Acteurs et modalités de création monétaire : La création monétaire consiste à accroître la quantité de

Plus en détail

ECONOMIE GENERALE LA POLITIQUE ECONOMIQUE DE L ETAT

ECONOMIE GENERALE LA POLITIQUE ECONOMIQUE DE L ETAT IUFM AUVERGNE ECONOMIE - GESTION Cours de Mr DIEMER ECONOMIE GENERALE 3 ème PARTIE : LES MOTEURS DE LA CROISSANCE CHAPITRE 12 LA POLITIQUE ECONOMIQUE DE L ETAT MOTS CLES - Déficit budgétaire - Dette publique

Plus en détail

L INVESTISSEMENT JOUE À «CASH-CASH»

L INVESTISSEMENT JOUE À «CASH-CASH» 193-202.qxp 09/11/2004 17:19 Page 193 L INVESTISSEMENT JOUE À «CASH-CASH» Département analyse et prévision de l OFCE La rentabilité des entreprises s'est nettement redressée en 2003 et 2004. Amorcée aux

Plus en détail

POURQUOI LES ETATS ET LES ENTREPRISES ONT NORMALEMENT UNE TRESORERIE NETTE NEGATIVE OU POURQUOI LES ETATS SONT NORMALEMENT EN «DEFICIT»

POURQUOI LES ETATS ET LES ENTREPRISES ONT NORMALEMENT UNE TRESORERIE NETTE NEGATIVE OU POURQUOI LES ETATS SONT NORMALEMENT EN «DEFICIT» POURQUOI LES ETATS ET LES ENTREPRISES ONT NORMALEMENT UNE TRESORERIE NETTE NEGATIVE OU POURQUOI LES ETATS SONT NORMALEMENT EN «DEFICIT» Bernard Vallageas Faculté Jean Monnet Université Paris-Sud 54 boul.

Plus en détail

Le présent chapitre porte sur l endettement des

Le présent chapitre porte sur l endettement des ENDETTEMENT DES MÉNAGES 3 Le présent chapitre porte sur l endettement des ménages canadiens et sur leur vulnérabilité advenant un choc économique défavorable, comme une perte d emploi ou une augmentation

Plus en détail

TD de Macroéconomie 2011-2012 Université d Aix-Marseille 2 Licence 2 EM Enseignant: Benjamin KEDDAD

TD de Macroéconomie 2011-2012 Université d Aix-Marseille 2 Licence 2 EM Enseignant: Benjamin KEDDAD TD de Macroéconomie 2011-2012 Université d Aix-Marseille 2 Licence 2 EM Enseignant: Benjamin KEDDAD 1. Balance des paiements 1.1. Bases comptable ˆ Transactions internationales entre résident et non-résident

Plus en détail

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé L augmentation des salaires du personnel de l administration publique

Plus en détail

Royaume du Maroc. La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers

Royaume du Maroc. La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers Royaume du Maroc La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers Table des Matières 1. Données sur la masse salariale...2 1.1. Importance de la masse salariale...2 1.2. Aggravation

Plus en détail

75 ANS D HISTOIRE EN CHIFFRES : 1935-2010

75 ANS D HISTOIRE EN CHIFFRES : 1935-2010 75 ANS D HISTOIRE EN CHIFFRES : 1935-21 L économie canadienne depuis la fondation de la Banque du Canada Première édition : le 11 mars 21 Mise à jour : le 16 decembre 21 1 La Banque du Canada, fondée en

Plus en détail

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique Les échanges de marchandises (biens et services), de titres et de monnaie d un pays avec l étranger sont enregistrés dans un document comptable

Plus en détail

Consultations prébudgétaires 2011-2012

Consultations prébudgétaires 2011-2012 Présenté au Comité permanent des finances de la Chambre des communes 12 août 2011 Sommaire Dans le cadre des consultations prébudgétaires du Comité permanent des finances de la Chambre des communes, le

Plus en détail

Partie 2 : Qui crée la monnaie?

Partie 2 : Qui crée la monnaie? Partie 2 : Qui crée la monnaie? Marché monétaire Masse monétaire Banque centrale Prêteur en dernier ressort Notions clés I. La mesure de la création monétaire : la masse monétaire La masse monétaire n

Plus en détail

Consolidation budgétaire et croissance économique

Consolidation budgétaire et croissance économique Consolidation budgétaire et croissance économique Gilbert Koenig * La stratégie européenne fondée exclusivement sur des mesures d assainissement des finances publiques s est révélée peu efficace. En effet,

Plus en détail

Aux chapitres 14 et 15, nous avons vu

Aux chapitres 14 et 15, nous avons vu Chapitre 16 La monnaie et les marchés des biens et des services Sommaire Xxxxxxxx Les effets des variations monétaires sur le revenu national........ 519 Les effets sur la monnaie des variations sur le

Plus en détail

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE pour l année 2014 Janvier 2014 1/12 Situation financière de l Assurance chômage pour l année 2014 14 janvier 2014 Cette note présente la prévision de la situation

Plus en détail

Corefris RAPPORT ANNUEL 2011. Annexe 3 : La hausse des prix de l immobilier est-elle associée à une «bulle» de crédit en France?

Corefris RAPPORT ANNUEL 2011. Annexe 3 : La hausse des prix de l immobilier est-elle associée à une «bulle» de crédit en France? Annexe 3 : La hausse des prix de l immobilier est-elle associée à une «bulle» de crédit en France? (DGTrésor) 1. Indépendamment de facteurs d offre et de demande, qui jouent indéniablement sur les prix,

Plus en détail

Université d Oran / Faculté des Sciences Commerciales Spécialité : 4 eme. Fiche N 2 : Banque et Monnaie

Université d Oran / Faculté des Sciences Commerciales Spécialité : 4 eme. Fiche N 2 : Banque et Monnaie Université d Oran / Faculté des Sciences Commerciales Spécialité : 4 eme Finance / Module : Les Techniques Bancaires Fiche N 2 : Banque et Monnaie I)- Principes Généraux : 1)- Définition du Terme Monnaie

Plus en détail

ISCFE Faits et institutions économiques 1M LA MONNAIE

ISCFE Faits et institutions économiques 1M LA MONNAIE LA MONNAIE 1 Fonctions de la monnaie Unité de mesure universelle de la valeur. Moyen intermédiaire universel d'échange. Réserve de valeurs intemporelle. 2 Formes de la monnaie Monnaie divisionnaire Valeur

Plus en détail

10. L épargne, l investissement et le système financier

10. L épargne, l investissement et le système financier 10. L épargne, l investissement et le système financier 1. Le système financier Un système financier = ensemble des institutions financières qui ont pour objet de mettre en relation les besoins de financement

Plus en détail

2 - Le financement de l'économie

2 - Le financement de l'économie 1 2 - Le financement de l'économie Cette fiche explique le fonctionnement de la monnaie, des institutions financières et des marchés financiers. Elle montre en quoi les innovations des années 80, soutenues

Plus en détail

Les principaux crédits et les pièges à éviter

Les principaux crédits et les pièges à éviter Chapitre 1 Les principaux crédits et les pièges à éviter 1. Le crédit revolving Le crédit revolving (ou crédit permanent) est souvent vendu comme une réserve d argent permettant de financer des envies

Plus en détail

Epargner en période de crise : le dilemme

Epargner en période de crise : le dilemme Epargner en période de crise : le dilemme L épargne tient souvent l actualité en ce début d été 2013. Plusieurs chiffres laissent interrogateurs en cette période de très faible croissance (rappel : - 0.2%

Plus en détail

Monnaie, banques, assurances

Monnaie, banques, assurances Monnaie, banques, assurances Panorama La politique monétaire de la Banque nationale suisse en 2013 En 2013, la croissance de l économie mondiale est demeurée faible et fragile. En Europe, les signes d

Plus en détail

I. Le partage du revenu entre l épargne et la consommation

I. Le partage du revenu entre l épargne et la consommation LA CONSOMMATION ET L EPARGNE (10) 1 La consommation et l épargne sont les deux opérations économiques consistant à utiliser le revenu disponible. Les agents économiques affectent leur revenu à la consommation

Plus en détail

TD n 1 groupe 1 : Vendredi 30 novembre 2007 Bertrand Lapouge Stéphane Perot Joël Maynard

TD n 1 groupe 1 : Vendredi 30 novembre 2007 Bertrand Lapouge Stéphane Perot Joël Maynard TD n 1 groupe 1 : Vendredi 30 novembre 2007 Bertrand Lapouge Stéphane Perot Joël Maynard Note de synthèse : Les avantages et les inconvénients d une politique de changes flexibles La politique de change

Plus en détail

La politique monétaire après la crise financière mondiale : Nouveaux enjeux

La politique monétaire après la crise financière mondiale : Nouveaux enjeux OCP Policy Center Seminar series La politique monétaire après la crise financière mondiale : Nouveaux enjeux Pierre-Richard Agénor, Hallsworth Professor, University of Manchester and Senior Fellow, OCP

Plus en détail

Notions: déflation, récession, inflation, taux d'intérêt réel, BCE, credit crunch, taux de change

Notions: déflation, récession, inflation, taux d'intérêt réel, BCE, credit crunch, taux de change TRAVAILLER SUR UN TEXTE Faire un bilan collectif à partir d'un texte sur les acquis des chapitres sur la croissance (fluctuations et crises) et mondialisation et intégration européenne Notions: déflation,

Plus en détail

Dans le prolongement de l observatoire Finances, l APVF et LOCALNOVA ont actualisé l étude

Dans le prolongement de l observatoire Finances, l APVF et LOCALNOVA ont actualisé l étude localnova OBS Observatoire des finances locales des Petites Villes de France novembre # Dans le prolongement de l observatoire Finances, l APVF et LOCALNOVA ont actualisé l étude financière prospective

Plus en détail

Études. Des effets de la réglementation des produits d épargne sur le comportement de placement des ménages

Études. Des effets de la réglementation des produits d épargne sur le comportement de placement des ménages Des effets de la réglementation des produits d épargne sur le comportement de placement des ménages Depuis 25 ans, la structure de l épargne financière des ménages a été singulièrement modifiée par l essor

Plus en détail

Chapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne

Chapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne hapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne I : La fonction de consommation keynésienne II : Validations et limites de la fonction de consommation keynésienne III : Le choix de consommation

Plus en détail

Les dépenses et la dette des ménages

Les dépenses et la dette des ménages Les dépenses et la dette des ménages Les dépenses des ménages représentent près de 65 % 1 du total des dépenses au Canada et elles jouent donc un rôle moteur très important dans l économie. Les ménages

Plus en détail

Enquête sur les perspectives des entreprises

Enquête sur les perspectives des entreprises Enquête sur les perspectives des entreprises Résultats de l enquête de l été 15 Vol. 12.2 6 juillet 15 L enquête menée cet été laisse entrevoir des perspectives divergentes selon les régions. En effet,

Plus en détail

Chapitre 9 : Les étapes de la construction de l Europe monétaire

Chapitre 9 : Les étapes de la construction de l Europe monétaire Chapitre 9 : Les étapes de la construction de l Europe monétaire Que dit le Traité de Rome en matière monétaire? Pas de propos très détaillés. Ce qui est mentionné, c est l ambition de créer une aire régionale

Plus en détail

Alternatives Économiques - Hors-Série Numéro 105 - avril 2015

Alternatives Économiques - Hors-Série Numéro 105 - avril 2015 Pages 38 à 41. Pourquoi on a fait l'euro. Alternatives Économiques - Hors-Série Numéro 105 - avril 2015 - situe en 1970 le projet de créer une monnaie unique au sein de la Communauté économique européenne

Plus en détail

Baromètre PME Wallonie Bruxelles : Quatrième trimestre 2013

Baromètre PME Wallonie Bruxelles : Quatrième trimestre 2013 Baromètre PME Wallonie Bruxelles : Quatrième trimestre 2013 L UCM a créé un indicateur de conjoncture pour les PME wallonnes et bruxelloises. Ce "baromètre" est réalisé chaque trimestre, sur base des réponses

Plus en détail

et Financier International

et Financier International MACROECONOMIE 2 Dynamiques Economiques Internationales PARTIE 2 : Le Système Monétaire et Financier International UCP LEI L2-S4: PARCOURS COMMERCE INTERNATIONAL PLAN DU COURS I - LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL

Plus en détail

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes Revenus Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes Marie-Émilie Clerc, Pierre Lamarche* Entre 2005 et 2011, l endettement des ménages a fortement augmenté, essentiellement du fait de la hausse

Plus en détail

Note de présentation générale. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites

Note de présentation générale. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites CONSEIL D ORIENTATION DES RETRAITES 11 mai 2010 «Variantes de durée d assurance et d âges de la retraite» Dossier technique préparé par le secrétariat général du COR Document N 1 Document de travail, n

Plus en détail

I) L ouverture des économies à l international

I) L ouverture des économies à l international L autarcie s oppose au système du libreéchange. I) L ouverture des économies à l international A) La mesure des échanges de biens et services. La balance des transactions courantes. Cette balance retrace

Plus en détail

L importance de la monnaie dans l économie

L importance de la monnaie dans l économie L importance de la monnaie dans l économie Classes préparatoires au Diplôme de Comptabilité et Gestion UE 13 Relations professionnelles Etude réalisée par : Marina Robert Simon Bocquet Rémi Mousseeff Etudiants

Plus en détail

Préambule Autodiagnostic 1) QRU - La Banque centrale est : 2) QRU - L encadrement du crédit était une technique :

Préambule Autodiagnostic 1) QRU - La Banque centrale est : 2) QRU - L encadrement du crédit était une technique : Préambule Nous vous proposons en préambule d estimer votre niveau de connaissances bancaires et financières en répondant à cet auto diagnostic. Que celui-ci vous soit prétexte à valider et à approfondir

Plus en détail

Synthèse n 16, Février 2012. Financement de la croissance verte et orientation de la création monétaire

Synthèse n 16, Février 2012. Financement de la croissance verte et orientation de la création monétaire Synthèse n 16, Février 2012 Financement de la croissance verte et orientation de la création monétaire ----------- 1. Les investissements nécessaires à la transition vers un modèle de croissance durable

Plus en détail

La croissance des pays développés au cours des trente dernières

La croissance des pays développés au cours des trente dernières Éditions La Découverte, collection Repères, Paris, 213 II / Dette et croissance Benjamin Carton* La croissance des pays développés au cours des trente dernières années s est accompagnée d une hausse de

Plus en détail

DEVOIR N 1 économie générale

DEVOIR N 1 économie générale PROGRAMME : DEVOIR N 1 économie générale L économie et son domaine Le circuit économique comme méthode d'analyse La production marchande et non marchande Le travail Le capital et le progrès technique Le

Plus en détail

Des solutions pour les seniors à revenus insuffisants

Des solutions pour les seniors à revenus insuffisants Des solutions pour les seniors à revenus insuffisants IStock - FredFroese Source de croissance de d opportunités, le vieillissement de la population française constitue cependant un défi pour notre pays.

Plus en détail

ECONOMIE. DATE: 16 Juin 2011

ECONOMIE. DATE: 16 Juin 2011 BACCALAUREAT EUROPEEN 2011 ECONOMIE DATE: 16 Juin 2011 DUREE DE L'EPREUVE : 3 heures (180 minutes) MATERIEL AUTORISE Calculatrice non programmable et non graphique REMARQUES PARTICULIERES Les candidats

Plus en détail

À Pékin (heure de Pékin) : 11h00, 20 janvier 2015 À Washington (heure de Washington) : 22h00, 19 janvier 2015 JUSQU À PUBLICATION. Courants contraires

À Pékin (heure de Pékin) : 11h00, 20 janvier 2015 À Washington (heure de Washington) : 22h00, 19 janvier 2015 JUSQU À PUBLICATION. Courants contraires POUR DIFFUSION : À Pékin (heure de Pékin) : 11h00, 20 janvier 2015 À Washington (heure de Washington) : 22h00, 19 janvier 2015 STRICTEMENT CONFIDENTIEL JUSQU À PUBLICATION Courants contraires La baisse

Plus en détail

La politique monétaire. Lionel Artige HEC Université de Liège

La politique monétaire. Lionel Artige HEC Université de Liège La politique monétaire Lionel Artige HEC Université de Liège La politique monétaire d hier et d aujourd hui Hier Autrefois, les Etats battaient monnaie et les banques centrales dépendaient directement

Plus en détail

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES ANNEXES L ISTE DES ANNEXES ANNEXE I : ANNEXE II : ANNEXE III : ANNEXE IV : ÉVOLUTION DES DEPENSES DES COMMUNES ET DES EPCI DE 2006 A 2013 OUTILS JURIDIQUES DE MUTUALISATION A DISPOSITION DES ACTEURS LOCAUX

Plus en détail

ENSIIE. Macroéconomie - Chapitre I

ENSIIE. Macroéconomie - Chapitre I ENSIIE Macroéconomie - Chapitre I Le 13 avril 2013 Table des matières 1 Introduction 2 2 La théorie Keynésienne 3 2.1 Keynes......................................... 3 2.2 Quelques ordres de grandeur.............................

Plus en détail

Territoires et Finances

Territoires et Finances Territoires et Finances Étude sur les finances des communes et des intercommunalités Bilan 2 14 et projections 215-217 214 : une forte baisse de l épargne brute et des investissements qui cristallisent

Plus en détail

ESSEC Cours Wealth management

ESSEC Cours Wealth management ESSEC Cours Wealth management Séance 9 Gestion de patrimoine : théories économiques et études empiriques François Longin 1 www.longin.fr Plan de la séance 9 Epargne et patrimoine des ménages Analyse macroéconomique

Plus en détail

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT?

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT? Pour citer ce document, merci d utiliser la référence suivante : OCDE (2012), «Quelle doit être l ampleur de la consolidation budgétaire pour ramener la dette à un niveau prudent?», Note de politique économique

Plus en détail

Épargne et investissement. L épargne...

Épargne et investissement. L épargne... Épargne et investissement Les marchés financiers en économie fermée V2.3 Adaptépar JFB des notes de Germain Belzile L épargne... Une personne désire se lancer en affaires (bureau de services comptables)

Plus en détail

Incidence du bas niveau des taux d intérêt sur le comportement financier des ménages

Incidence du bas niveau des taux d intérêt sur le comportement financier des ménages Incidence du bas niveau des taux d intérêt sur le comportement financier des ménages P. Stinglhamber Ch. Van Nieuwenhuyze M.-D. Zachary Introduction Le présent article analyse, au moyen des comptes financiers

Plus en détail

ECONOMIE GENERALE L INVESTISSEMENT DES ENTREPRISES

ECONOMIE GENERALE L INVESTISSEMENT DES ENTREPRISES IUFM AUVERGNE ECONOMIE - GESTION Cours de Mr DIEMER ECONOMIE GENERALE 3 ème PARTIE : LES MOTEURS DE LA CROISSANCE CHAPITRE 10 L INVESTISSEMENT DES ENTREPRISES Mots Clés - Anticipations - Contrainte financière

Plus en détail

Épargne et investissement. L épargne...

Épargne et investissement. L épargne... Épargne et investissement Les marchés financiers en économie fermée Basé sur les notes de Germain Belzile L épargne... Une personne désire se lancer en affaires (bureau de services comptables) Elle fait

Plus en détail

Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne. FMI Département Afrique Mai 2010

Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne. FMI Département Afrique Mai 2010 Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne FMI Département Afrique Mai 21 Introduction Avant la crise financière mondiale Vint la grande récession La riposte politique pendant le ralentissement

Plus en détail

Interpréter correctement l évolution de la part salariale.

Interpréter correctement l évolution de la part salariale. Interpréter correctement l évolution de la part salariale. Gilles Saint-Paul Université de Toulouse I et Ministère de l Ecologie En, la part des salaires dans la valeur ajoutée (ou dans le PIB) est un

Plus en détail

La BNS capitule: Fin du taux plancher. Alain Freymond (BBGI Group SA)

La BNS capitule: Fin du taux plancher. Alain Freymond (BBGI Group SA) La BNS capitule: Fin du taux plancher Alain Freymond (BBGI Group SA) Changement radical de politique monétaire le 15/1/2015 Les taux d intérêt négatifs remplacent le taux plancher 1. Abandon du taux plancher

Plus en détail

CAMPAGNE ANNUELLE DES EPARGNES ACQUISES

CAMPAGNE ANNUELLE DES EPARGNES ACQUISES Direction Épargne et Clientèle Patrimoniale Date de diffusion : 26 janvier 2015 N 422 CAMPAGNE ANNUELLE DES EPARGNES ACQUISES Dans une démarche d accompagnement auprès de vos clients, plusieurs communications

Plus en détail

Observatoire Crédit Logement / CSA du Financement des Marchés Résidentiels Tableau de bord trimestriel 1 er Trimestre 2013

Observatoire Crédit Logement / CSA du Financement des Marchés Résidentiels Tableau de bord trimestriel 1 er Trimestre 2013 Observatoire Crédit Logement / CSA du Financement des Marchés Résidentiels Tableau de bord trimestriel 1 er Trimestre 2013 I. L ensemble des marchés I.1. L environnement des marchés : les conditions de

Plus en détail

LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO

LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO La BCEAO dispose dans chaque Etat membre de l UEMOA, d une agence nationale et des agences auxiliaires. L agence nationale du Niger comprend trois représentations

Plus en détail

Peut on taxer les revenus du capital?

Peut on taxer les revenus du capital? Peut on taxer les revenus du capital? observatoire français des conjonctures économiques centre de recherche en économie de Sciences Po www.ofce.sciences po.fr xavier.timbeau@ofce.sciences po.fr 01 44

Plus en détail

1. La fonction de règlement ne peut être assurée au niveau international que dans des conditions bien différentes. D une part, les agents concernés

1. La fonction de règlement ne peut être assurée au niveau international que dans des conditions bien différentes. D une part, les agents concernés Introduction La notion de système évoque l idée d organisation. Un système monétaire national est l organisation des relations monétaires dans un pays : comment les agents économiques peuvent-ils utiliser

Plus en détail

Quels sont les grands déséquilibres macroéconomiques? Durée : maximum 4h30

Quels sont les grands déséquilibres macroéconomiques? Durée : maximum 4h30 Quels sont les grands déséquilibres macroéconomiques? Durée : maximum 4h30 Raphaël Pradeau (Académie de Nice) et Julien Scolaro (Académie de Poitiers) Programme : NOTIONS : Demande globale, inflation,

Plus en détail

2014-2015 DS n 3 Chap 1-2h. Épreuve composée

2014-2015 DS n 3 Chap 1-2h. Épreuve composée Épreuve composée Pour la partie 3 (Raisonnement s appuyant sur un dossier documentaire), il est demandé au candidat de traiter le sujet : en développant un raisonnement ; en exploitant les documents du

Plus en détail

Informations générales 1 er trimestre 2015. Inform La politique monétaire dans le piège des taux bas

Informations générales 1 er trimestre 2015. Inform La politique monétaire dans le piège des taux bas Informations générales 1 er trimestre 2015 Inform La politique monétaire dans le piège des taux bas A propos de Swisscanto Swisscanto figure parmi les plus grands promoteurs de fonds de placement et prestataires

Plus en détail

Banque nationale suisse

Banque nationale suisse IFFP Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle Combinaison des politiques budgétaires et monétaires 22.01.2010, Lausanne 8h45 12h 12h45 16h David Maradan, chargé de cours UNIGE et

Plus en détail