LE CHRIST : PROPHÈTE, SOUVERIAN SACRIFICATEUR ET ROI

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1 LE CHRIST : PROPHÈTE, SOUVERIAN SACRIFICATEUR ET ROI L Ancien Testament, comme nous le savons, est l histoire d un peuple que Dieu a choisi pour révéler son salut au monde. Ce peuple baigne dans une espérance qui annonce un futur encore très imprécis, très indéfini, mais en tout cas glorieux. Ce sont surtout les prophètes, ces hautes et nobles figures de l Ancien Testament, qui entretiennent cette espérance. Ils la ravivent lorsqu elle se meurt. Ils la mettent en avant comme une bannière lorsque des événements sombres viennent écraser la nation. Ils l enrichissent de révélations nouvelles sur la nature, la personne et le sens de cette gloire à venir. Ces révélations, ils les recevaient de Dieu, directement, soit par des visions, des songes, soit par illuminations mentales. Ils étaient les premiers étonnés des communications divines concernant ce salut à venir ; à cet égard, Pierre nous dit : «10 Qu ils en ont fait l objet de leurs recherches et de leurs investigations, 11 voulant sonder l époque et les circonstances marquées par l Esprit de Christ qui était en eux et qui attestait d avance les souffrances et la gloire dont elles seraient suivies.» (1 Pierre 1, 10-11) PORTE-PAROLE DE DIEU Les prophètes étaient donc les porte-parole de Dieu. Ils étaient le trait d union entre Dieu et les hommes. Il ne faut se laisser fausser l esprit en croyant qu un prophète était un homme qui ne s occupait exclusivement que de prédire l avenir. Un prophète est dans son rôle profond, un homme qui parle au nom de quelqu un ou pour le compte de quelqu un. C est pourquoi, en lisant l Ancien Testament, vous rencontrerez souvent l expression : «6 Ainsi parle l Éternel» (Comme Jérémie 6, 6 par exemple) suivi de la déclaration d un prophète mû par l Esprit de Dieu. Comme hautes figures de la nation juive, il y avait aussi les rois. Parmi les deux plus célèbres, nous devons citer David et Salomon dont le règne et la puissance ont toujours laissé une impression profonde dans la nation juive qui se souvient de cette époque de gloire avec mélancolie. Les rois d Israël étaient symboles d autorité, de règne et de gloire. En troisième lieu, il faut aussi faire mention des grands prêtres ou sacrificateurs dont la charge n était pas moins importante que celle de Roi et de prophète. Car, tandis que le rôle d un prophète était de parler au peuple au nom de Dieu, la fonction du sacrificateur était de parler à Dieu au nom du peuple. C est lui qui présidait aux sacrifices d animaux. C est lui qui recueillait leur sang et traversait le tabernacle tout entier au-delà du voile sacré, jusqu au Saint des Saints pour offrir à Dieu ce sang animal en signe d expiation pour les péchés du peuple et pour ses propres péchés. Dès le commencement, Dieu avait voulu que les hommes fussent frappés par cette terrible conséquence du mal, du péché : la mort. «23 Le salaire du péché, c est la mort» (Romains 6, 23) écrira plus tard l apôtre Paul. Le sang est aussi le moyen d expier les fautes des hommes et on construit des autels pour les sacrifices expiatoires. Il est d ores et déjà facile d entrevoir dans ces 1

2 sacrifices d animaux, une préfiguration du sacrifice suprême, celui du Christ. (1 Pierre 1, ; Hébreux 11, 28 ; 9, ; 10, 1-25 ; 13, 12 ; Colossiens 1, 20 ; Romains 5, 8 ; 3, 25) Ainsi, tandis que chaque année s écoulait et que s écoulait aussi le sang des innombrables victimes sur les autels israélites, tandis que se succédaient les rois d Israël, et les prophètes, le plan de Dieu pour le salut des hommes se précisait. Car ces trois fonctions de prophète, de roi et de prêtre, n étaient en réalité qu une ébauche d une réalité future ; plus précisément, une préfiguration. Le Nouveau Testament dit que c était «17 l ombre des choses à venir» (Colossiens 2, 17). On peut considérer que le grand Architecte a tracé dans l Ancien Testament les plans généraux de son projet, avec les symboles principaux, les lignes maîtresses tout cela à une échelle évidemment très réduite. L OMBRE DES BIENS À VENIR «17 C était l ombre des biens à venir» explique l apôtre Paul, «17 mais le Corps est en Christ». (Colossiens 2, 17) Car, en effet, et c est ici le corps de notre étude, en Christ, se retrouvent magnifiées, réalisées, à leur échelle réelle, ces trois grandes fonctions. Christ est à la fois, Prophète, Roi et Sacrificateur. Ces charges qui furent successivement tenues par plusieurs personnes, toujours temporairement, Christ les assume toutes trois en sa seule personne et pour TOUJOURS. Nous retrouverons ces trois idées maîtresses dans les trois premiers versets de l épître aux Hébreux : «1 Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, 2 Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, [C est le CHRIST- PROPHÈTE] qu il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde, 3 et qui, étant le reflet de sa gloire et l empreinte de sa personne, [ ] a fait la purification des péchés [C est le CHRIST-SACRIFICATEUR] et s est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts» C est le CHRIST-ROI. (Hébreux 1, 1-3) Considérons tout d abord brièvement Christ en tant que prophète. Depuis Malachie, le dernier prophète de l Ancien Testament, une sorte de silence pesant s était installé ; un silence solennel et impressionnant car il présageait une déclaration non moins solennelle parce que définitive Celle du Fils de Dieu lui-même qui parle ou nom du Père, qui dit ce que le Père lui a prescrit de dire. (Voir Jean 12, 44-50) Des siècles auparavant, Moïse lui-même n avait-il pas dit : «22 Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d entre vos frères un prophète comme moi, vous l écouterez dans tout ce qu il vous dira, et quiconque n écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu de vous.» (Actes 3, 22) CHRIST PROPHÈTE On est frappé par le caractère unique du message que ce prophète livre à l humanité. Jamais encore homme n avait parlé comme lui et depuis, personne n a égalé la simplicité, la profondeur, la puissance et l influence de ses enseignements ; de sorte qu on peut dire sans crainte d exagérer, 2

3 qu en dehors du Christ, toutes les philosophies et tous les raisonnements humains ne sont que bégaiement de balbutiements confus. Jésus est réellement le prophète par excellence. Il éclipse tous les autres. Il est l accomplissement de ceux qui l ont précédé et après lui, il n y a en aura plus car son rôle, son message et ses commandements sont définitifs. Le ciel et la terre passeront mais ses Paroles demeurent éternellement. Souvenez-vous de la montagne de la transfiguration qui resplendit de la présence glorieuse du Christ en compagnie de Moïse et d Élie. Moïse le Législateur et le Libérateur d un peuple. Élie, le type des grands prophètes. Cependant, la voix divine qui se fit entendre, précisa bien de quel côté devait se porter le regard : «7 CELUI-CI est mon Fils bien-aimé, en qui j ai mis toute mon affection, Écoutez-le.» (Marc 9, 7) Ce dernier mot est à la fois une prière et un commandement. Moïse avait joué son rôle ainsi que tous les prophètes. Ils s effacent maintenant devant celui dont ils ont annoncé la venue et préparé le chemin, car il est l aboutissement suprême de tout ce qu ils ont fait, de tout ce qu ils ont dit et de ce qu ils ont été. CHRIST : ROI Passons maintenant à l idée du Christ-Roi. Comme nous l avons dit précédemment, l époque des grands rois d Israël avait laissé une profonde impression chez les Juifs d autant plus que les prophètes entretenaient l espérance merveilleuse du rétablissement de la splendeur de David. Ésaïe par exemple, parle de cet enfant qui «6 nous est né». (Ésaïe 9, 6) «5 Il donnera à l empire de l accroissement et une paix sans fin au trône de David» «6 On l appellera Admirable, Conseiller, Dieu Puissant, Père Éternel, Prince de la Paix» (Ésaïe 9, 5.6) L apôtre Pierre expliquera plus tard que toutes ces prophéties majeures qui annonçaient le rétablissement du Trône de David, au lieu de rencontrer un accomplissement littéral, se sont réalisées dans la Résurrection de Jésus d entre les morts (Actes 2, 31). Il est sorti victorieux de la mort, devenant ainsi Seigneur et Christ, c est-à-dire Roi des Rois consacré par l onction divine, car c est là précisément la définition du mot CHRIST. Il règne donc depuis ce jour-là à la droite de Dieu et Paul nous dit : «25 Qu il faut qu il règne jusqu à ce qu il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds.» (1 Corinthiens 15, 25). On voit ainsi que les préfigurations de l Ancien Testament sont infiniment dépassées par leur réalité. Le Roi des Rois ne lève pas une armée de corps. Il recrute des âmes dans tous les pays, appartenant à toutes les races et à tous les temps depuis son avènement. Ce sont ceux qui croient en lui et qui reçoivent le baptême en son Nom pour la rémission de leurs péchés (Actes 2, 38). Ce sont les Sujets de son Royaume «28 Un royaume inébranlable» (Hébreux 12, 28) ; «9 Une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis» (1 Pierre 2, 9) ; et, cette dernière description nous amène à parler du Christ fondateur d un Sacerdoce royal en tant que Souverain Sacrificateur, c est-à-dire Grand-Prêtre. CHRIST : SOUVERAIN SACRIFICATEUR Nous avons vu que le rôle du souverain sacrificateur, sous l économie mosaïque, était d offrir à Dieu chaque année, du sang animal pour les péchés du peuple et ses propres péchés. Ces victimes qui versaient ainsi leur sang annonçaient la victime suprême et définitive, celui que Jean-Baptiste 3

4 désigna comme «29 L AGNEAU DE DIEU QUI ÔTE LES PÉCHÉS DU MONDE» (Jean 1, 29). C est donc avec son propre sang que le Christ se présenta devant Dieu, à la fois prêtre et victime, pour obtenir «9 un salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent» (Hébreux 5, 9). Nous encourageons vivement nos lecteurs à relire dans leur Bible les chapitres 5à 10 de la remarquable épître «aux Hébreux» où Christ est magistralement décrit dans son rôle de médiateur suprême de notre salut. CHRIST : PROPHÈTE En conclusion, nous pouvons souligner que si Jésus est notre prophète, c est lui qu il faut entendre, et sa voix, c est celle de l Évangile, c est celle de ses Apôtres. S il est notre Roi, soumettons-nous à son Autorité, et n essayons pas de nous dérober à ses commandements et à ses exigences «22 en nous trompant nous-mêmes par de faux raisonnements» (Jacques 1, 22). Enfin, tout comme les Israélites s unissaient à leur sacrificateur tandis qu il offrait à Dieu le sang des animaux, nous pouvons aujourd hui, nous aussi, nous associer au sacrifice expiatoire de Jésus-Christ. Les Écritures nous exhortent d ailleurs à mourir avec Christ et à ressusciter avec Lui par la foi et le baptême en son Nom. Les premiers Chrétiens l avaient compris et nous ne devons avoir d autre ambition que celle de leur ressembler dans leur foi et dans leur culte. C est à eux que Paul écrira : «12 Ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscité en lui et avec lui par la foi en la puissance de Dieu, qui l a ressuscité des morts.» (Colossiens 2, 12) Ces paroles décrivent-elles aussi vote expérience personnelle? L auteur : M. RICHARD ANDREJEWSKI Copier en forme de Word par M. Denis Tarko 4