Fraise : bilan sanitaire 2015

Transcription

1 N décembre 2015 Le BSV Fraise - Framboise concerne les régions Aquitaine et Limousin : la partie Fraise, rédigée par la FREDON Aquitaine, est basée sur des observations réalisées en Gironde, en Dordogne, Lot-et-Garonne et Corrèze. la partie Framboise est rédigée par la chambre d'agriculture de la Corrèze sur la base des observations réalisées en Corrèze, en Gironde, en Dordogne et en Lot-et-Garonne. Ce BSV a été écrit à partir des observations réalisées dans les différents secteurs de production en Aquitaine. Fraise : bilan sanitaire 2015 ANIMATEUR FILIÈRE MALPEYRE Camille FREDON Aquitaine c.malpeyre@fredon-aquitaine.org Directeur de publication : Dominique Graciet, Président de la Chambre régionale d'agriculture d'aquitaine Cité mondiale 6, Parvis des Chartrons Bordeaux cedex Tél Fax Réseau de surveillance Le réseau de Surveillance Biologique du Territoire relatif à la culture de fraises a été mis en place en 2015 sur les différentes zones de production en Aquitaine et en Corrèze. L'objectif de ce réseau est d'établir une situation sanitaire en temps réel pour un meilleur raisonnement de la lutte. Avant chaque parution du BSV, des informations ont été collectées et ont permis de suivre l'évolution des principaux bio-agresseurs. Le bilan de cette saison a été réalisé à partir des données issues : de parcelles de référence : des observations précises ont été effectuées régulièrement dans une même parcelle. En 2015, 2 parcelles de référence ont fait l'objet de ce type de suivi. d'un réseau de piégeage : Duponchelia fovealis et d'un réseau SBT relatif aux organismes émergents : Drosophila suzukii. de «tours de plaine» : informations collectées à la micro-région agricole ; elles sont moins précises mais concernent un nombre de parcelles plus important. Bilan climatique Supervision : DRAAF / Service Régional de l'alimentation Aquitaine 51, rue Kièser Bordeaux cedex Tél gouv.fr/ Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Bilan Fraise - Framboise N décembre / 9

2 Globalement, cette campagne 2015 est caractérisée par des températures assez élevées, supérieures à celles de L'arrivée de températures douces dès le mois de mars a permis aux ravageurs tels que les thrips et les aleurodes de s'installer rapidement dans les cultures. Les mois d'avril et mai ont été marqués par des conditions climatiques assez exceptionnelles : des températures chaudes et une faible pluviométrie. D'importants orages ainsi que de la grêle ont eu lieu mi-juin, causant des pertes importantes dans certains secteurs comme le Marmandais (dégâts sur salades..., dégâts sur tunnels...). Le mois de juillet a ensuite été particulièrement chaud et sec avant un retour des pluies sur les mois d'août et septembre, plus favorables au développement de Drosophila suzukii dans les cultures. L'automne 2015 a lui aussi été remarquable par ses températures douces. Bilan sanitaire Ravageurs Drosophila suzukii Dans le cadre du suivi des organismes émergents, le réseau de piégeage SRAl - FREDON relatif à Drosophila suzukii a été reconduit en Ainsi, en parcelles de fraisiers, 12 pièges ont été suivis au cours de cette campagne. Ont également été suivis 10 pièges en framboise, 4 en myrtille, 3 en kiwi, 3 en cerise, 2 en prune et 1 en pêche. Les effectifs piégés sur le réseau de surveillance ont été inférieurs à ceux de la campagne La baisse des populations est notamment due aux conditions climatiques d'une partie de l'été (chaudes et sèches) qui n'ont pas été favorables au développement de ce bio-agresseur. Les premiers individus ont été piégés début mai, hors réseau de piégeage. Deux pics de captures ont été enregistrés au cours de la saison: mi-juillet puis mi-septembre. Les premiers dégâts sur fruits ont été relevés mi-mai. Sauf quelques exceptions, les dégâts ont été moindres cette année. Cette conclusion est en partie due à un respect des règles de prophylaxie de la part des producteurs. Toujours quelques exceptions comme par exemple, fin septembre sur un bloc de tunnel maintenu en PBI, la quasi totalité d'une récolte a dû être écartée. Dégâts de drosophiles et adultes sur fraises (C. MALPEYRE - FREDON AQ) La pression exercée par ce ravageur a été moins importante cette année et donc inférieure à celle de Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Bilan Fraise - Framboise N décembre / 9

3 Punaises Cette année, les premiers signalements de punaises Lygus sp. ont eu lieu début mai. Les populations ont été très importantes sur le mois de juin, engendrant de nombreux dégâts, avec jusqu'à 80% de fruits à écarter. Une nouvelle hausse des populations a été enregistrée fin juillet, toujours avec des dégâts relevés notamment sur Charlotte. La maîtrise de ce ravageur est d'autant plus difficile qu'une gestion chimique est totalement incompatible avec la PBI. La pression reste importante sur les variétés remontantes et est similaire à celle de l'an passé. Pucerons Comme chaque année, les pucerons ont été observés dans la quasi totalité des parcelles et on a signalé les espèces suivantes : Aphis, Chaetosiphon, Acyrtosiphon, Rhodobium, Aulacorthum et Macrosiphum. Après une présence généralisée dans de nombreuses parcelles de trayplants fin janvier, la pression est retombée en février. Les populations ont ensuite ré-augmenté au printemps, avec de 20 à 80% des parcelles concernées selon les secteurs de production (intensité variable). Au mois de juin, les gestions se sont quelques fois faites au détriment de la PBI. Des foyers ont été signalés dans quelques parcelles jusqu'au mois d'octobre, mais en intensité relativement faible. La pression puceron a été similaire à celle de 2014 Thrips La problématique thrips a été très importante et contraignante cette année. Présente depuis la fin janvier, la pression thrips a été relativement faible jusqu'au mois d'avril. De là, la pression a augmenté accompagnée de dégâts sur fleurs et de fruits marqués. Durant l'été, les thrips ont été présents sur près de 80% des parcelles et on signalait jusqu'à plus de 50 thrips/fleurs (seuil de nuisibilité à 2 thrips/fleur). Ils étaient toujours observés en octobre, de façon très variable selon l'historique de la parcelle. Sur une année avec une telle pression, on a pu observer un manque d'efficacité lors de la mise en place de gestion. La pression thrips a été très importante et supérieure à celle enregistrée en Acariens Quelques attaques d'acariens ont été relevées début mars. Les autres parcelles concernées par ce ravageur l'étaient en faible intensité. On a pu observer une progression des populations, avec une explosion de celles-ci dans certains cas, à la mi-avril. Des dégâts ont été relevés en parcelles, quelques fois même malgré une gestion du ravageur. De multiples cas avec présence de toiles ont également été observés. Jusqu'au mois d'août, les populations sont restées très variables selon les exploitations. On signalait encore une forte présence d'acariens en septembre, sur les nouvelles plantations et les remontantes. La pression acarien a été importante cette année et supérieure à celle de Aleurodes Sporadique en début d'année, les populations d'aleurodes ont légèrement augmenté à partir de la fin mars. Ce bioagresseur s'est maintenu dans les cultures jusqu'à la fin de l'été, avec toujours des foyers dans certaines parcelles. Les aleurodes ont surtout été observées sur Charlotte, sous serres. La pression aleurode a été similaire à celle de l'an passé. Duponchelia fovealis La présence de papillons de Duponchelia fovealis dans les parcelles a été importante cette année. Les captures ont également été plus importantes que les années précédentes à compter du mois d'août (second vol). Les dégâts, toiles et morsures, ont été relevés sur les mois de mai-juin puis à partir de la mi-juillet, ne permettant pas toujours de mettre en évidence la présence de larves. La présence de ce ravageur est lié à l'historique de la parcelle : ce sont très souvent les mêmes parcelles qui sont concernées d'année en année. La pression exercée par ce bio-agresseur a été supérieure à celle de Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Bilan Fraise - Framboise N décembre / 9

4 Nématodes du feuillage Signalée de janvier à avril, la pression nématode a été supérieure à celle des années précédentes. Sur les parcelles concernées par ce ravageur, de 30 à plus de 50% des plants étaient touchés avec pour symptômes : des cœurs nécrosés, des fleurs noires, des feuilles gaufrées et des plants ne produisant plus. Dans plusieurs cas, la présence de ce bio-agresseur est liée à l'origine des plants. La problématique nématodes du feuillage augmente progressivement au fil des campagnes. Anthonomes Quelques parcelles du réseau d'observations ont été concernées par les anthonomes, sur la période d'avril à juin. Les exploitations touchées présentaient une intensité variant de 5 à 20% de plants atteints. La pression anthonome a été similaire aux deux dernières campagnes. Noctuelles terricoles La présence de noctuelles terricoles a été signalée à partir de fin août jusqu'au milieu de l'automne. On signalait des dégâts sur 30% des parcelles, notamment sur cœurs, avec une intensité moyenne. La pression a été relativement faible mais supérieure à celle de Rongeurs et oiseaux Comme chaque année, des dégâts de rongeurs et d'oiseaux ont été signalés au cours de la campagne. À l'automne de multiples dégâts de rongeurs étaient encore signalés en hors-sol. La pression exercée par ces bio-agresseurs a été similaire à celle de l'an passé. Autres bio-agresseurs Des dégâts de noctuelles défoliatrices ont été signalés surtout en début de saison, à la fois en "sol" et hors-sol, sur feuilles et cœurs. La présence de limaces a été relevée en avril - mai, avec quelques dégâts en parcelles. De très rares cas de tarsonèmes ont été observés au printemps. Des signalements de harpales ont eu lieu sur quelques parcelles, sans grande conséquence pour les cultures. Des dégâts de larves d'otiorhynques ont été relevés au printemps, sous forme de foyers dans plusieurs parcelles. Maladies Botrytis des feuilles, des fruits et du cœur Le botrytis présent sur vieilles feuilles fin janvier a été éliminé avec le nettoyage des cultures. De rares signalements ont été enregistrés sur fleurs en hors-sol à la mi-février. La pression, assez faible début mars, était en légère augmentation à la fin du mois avec des symptômes sur fruits dans la moitié des parcelles hors-sol et de rares cas sur cœur. Quelques cas de botrytis étaient encore signalés sur avril et mai, mais sans grande conséquence sur les cultures. La pression botrytis a été similaire à celle de l'an passé. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Bilan Fraise - Framboise N décembre / 9

5 Oïdium Quelques signalements d'oïdium sur fruits verts et feuilles ont été enregistrés en mars, mais la pression était faible. 23% des parcelles prospectées étaient concernés par l'oïdium début avril, avec des symptômes sur feuilles sur 5 à 10% des plants. Sauf quelques exceptions, la maladie a été plutôt bien contenue sur les mois de mai, juin et juillet. Fin août, des symptômes étaient signalés sur de nombreuses parcelles (jeunes plantations et remontantes). De l'oïdium était encore présent sur feuilles et fruits en septembre, notamment sur les variétés les plus sensibles (Darselect, Joly). La pression oïdium a été inférieure à celle relevée en Chlorose marginale Des cas de chlorose marginale ont été signalés sur plusieurs parcelles du mois de janvier à juin, mais toujours avec des intensités relativement faibles : en moyenne moins de 5% des plants touchés. La pression a été moins importante qu'en Phytophthora cactorum De rares signalements ont été enregistrés au cours des mois de mars, avril et mai, en "sol" sur Gariguette et Elsinor. La pression a été similaire à celle de l'an passé. Verticiliose Les cas de verticiliose ont été rares, avec quelques signalements en «sol» et de rares pieds touchés. La pression a été faible et identique à celle de Anthracnose Quelques cas d'anthracnose ont été observés au cours des mois de mars et avril, avec notamment des symptômes sur cœur. Comme l'an passé, la pression a été faible. Mycosphaerella fragariae Cette maladie a été signalée sur trayplants début mars avec des reprises difficiles. Framboise : bilan sanitaire 2015 L année 2015 a eu un contexte climatique qui a joué sur le fonctionnement des plantes et la dynamique des ravageurs. Notamment, la canicule d'été a sûrement été responsable de défauts de nouaison sur la variété Tulameen, conduite en programmée. Cette même canicule explique aussi le retard constaté de la pression Drosophila suzukii en 2015, comparée à l'an passé. Enfin, les acariens jaunes ont aussi bénéficié de bonnes conditions climatiques pour se développer sur certaines parcelles, notamment en seconde partie d'été. Coté maladie, la fin du printemps clément puis l été chaud et sec jusqu'au 15 août a évité les maladies cryptogamiques. Ravageurs Trois ravageurs principaux sont à craindre en culture de framboise : les pucerons, les acariens et depuis trois ans la drosophile suzukii. Pucerons Le puceron reste en 2015 une préoccupation en culture chauffée. Deux espèces sont présentes sur framboisier, mais c est le grand puceron vert (Amphorophora idaei) qui présente le plus de pouvoir de nuisance. Il est arrivé dès la fin du mois de mars, un peu plus tard qu en On l observe d abord sur les jeunes drageons puis sur l ensemble de la plante. En mai, on l a observé sur 70% puis en juin sur 90% des plantes, principalement sur le haut. En période estivale, la population descend vers le milieu puis le bas des plantes. La faune auxiliaire (larve de chrysope, d Aphidoletes et autres prédateurs) est peu présente (3%) en début de saison et n arrive pas à contrôler son développement précocement. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Bilan Fraise - Framboise N décembre / 9

6 La faune auxiliaire, naturelle ou lâchée, semble jouer son rôle de contrôle dans les situations de jeunes pucerons isolés. Mais en présence de miellat généralisé, il convient de mettre en place une gestion de ce risque qui va dégrader en premier lieu la qualité des fruits récoltés/miellat et en second lieu le potentiel de récolte. L autre espèce de puceron, Aphis idaei, reste en colonie sur la pointe des latérales. Les attaques peuvent être importantes (23% des plantes atteintes sur une parcelle de références) mais tôt ou tard, les auxiliaires (larves de coccinelles ou d hémérobes) viennent à bout de ce puceron. En 2015 encore, ces pucerons ont cessé d être un risque dés l arrivée de l été où ils ont été bien contrôlés par les auxiliaires présents en nombre. Araignées jaunes L araignée jaune est l autre ravageur traditionnel des cultures de framboise. Il se développe en situation chaude et sèche et peut détruire une culture en quelques jours. En 2015, dès le débourrement, on a constaté dans des cultures chauffées la présence d acariens jaunes (jusqu à 20% des feuilles selon les parcelles), à plusieurs stades : hivernants (adultes rouges), adultes et œufs. Toutefois, la présence importante d auxiliaires (17% des feuilles observées) militait pour une surveillance de l équilibre biologique. Effectivement, cette présence ne s est pas transformée en attaque tout au long du printemps. Dans quelques parcelles flottantes, vers la fin juin, des foyers ont explosé sous des abris mal ventilés. D autres situations ont connu des attaques, notamment sur des parcelles où des interventions contre Drosophila suzukii avaient détruit la faune auxiliaire. Mais dans la grande majorité des cultures, la présence des acariens s est généralisée avec par exemple sur plusieurs parcelles de références 100% de feuilles avec présence d au moins une forme mobile à fin septembre. Toutefois, l intensité des attaques n a pas justifié la mise en place de gestion du risque et l équilibre fragile ravageurs/auxiliaires a permis de traverser la campagne d été sans gros dégâts. Drosophila suzukii Enfin la drosophile suzukii vient compléter ce trio de tête des ravageurs du framboisier. Très redoutée et surveillée, elle a été observée dès le mois d avril dans les pièges d alerte sans véritable évolution avant le mois de juillet. Les mesures prophylactiques, notamment la rigueur dans la récolte trois fois par semaine et le ramassage des déchets, expliquent le maintien des populations à un niveau très bas. Les prises ont augmenté à la mi-juillet, puis début août pour «exploser» en septembre. Les cultures de remontantes ont favorisé l augmentation des populations. Ce ravageur reste responsable de taux de déchets élevés sur les récoltes de septembre. Les autres ravageurs existants en culture de framboise ont un impact relatif sur les résultats. Eriophyes du framboisier Cet acarien hiberne sous forme de femelles adultes, groupées de préférence entre les écailles des bourgeons. Selon la littérature, il est responsable des défauts de maturité des drupéoles su r framboise, mais cela n'est pas confirmé par le terrain: seule la vigueur des plantes est plus ou moins affectée. On ne peut l observer que sous binoculaire, d où la difficulté de sa détection. Il a été observé en 2015 sur deux parcelles flottantes avec des taux de présence de 70% sur les bourgeons observés. Toutefois, la présence de quelques individus par bourgeons n est pas synonyme de perte de rendement. Il est par contre très redouté sur la culture de mûre, où les fruits sont fortement dépréciés et donc invendables. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Bilan Fraise - Framboise N décembre / 9

7 Tenthrèdes Les tenthrèdes ont encore été observées cette année, en plein sol. Cet insecte est un ravageur au stade larvaire. En effet, il fait partie de la famille des hyménoptères et sa larve rappelle une petite chenille, qui en grandissant ronge le limbe des feuilles. Si la population est importante, elles ne laissent que les nervures des feuilles avant de tomber au sol où elles vont finir leur cycle annuel. Les attaques restent souvent localisées sur la bas des plantes adultes et ne justifient pas d intervention. Cicadelles La cicadelle Edwardsiana est toujours observée sur les parcelles en été. Cette cicadelle est apparue depuis plusieurs années. Elle provoque des ponctuations grises sur la face supérieure des feuilles, rappelant les piqûres nutritionnelles «dorées» des acariens. Toutefois, elle ne semble pas devoir se développer et on constate la présence de quelques individus ça et là dans la culture. À noter une sensibilité variétale vis-à-vis de ce ravageur et la crainte qu il soit un vecteur de virus, comme les autres cicadelles. Pour l instant, elle n a pas entraîné de baisse de rendement. Cécidomyie de l'écorce La cécidomyie de l écorce est également un ravageur à suivre, qui n a pas posé de problème en La sensibilité variétale est aussi une cause de la présence de ce ravageur dans une culture. Autres bio-agresseurs D autres ravageurs sont rencontrés dans les cultures de framboisiers sans pour l instant poser de graves problèmes. Il s agit de thrips, d aleurodes sous serre, de cochenilles ainsi que quelques anthonomes (coupe bourgeons). Maladie En règle générale, la conduite sous abris a limité grandement les problèmes de maladies sur framboise. Quelques préoccupations restent toutefois bien présentes. Oïdium L oïdium est la seconde maladie du feuillage du framboisier. Il peut aussi atteindre les organes floraux et les fruits. Cette maladie a été très peu présente cette année. Rouille La rouille est une maladie bien connue du framboisier. On l a observé sur la parcelle de références en plein sol au cours du moi de mai et elle a atteint l ensemble du végétal sur la variété Meeker. Cette maladie altère le feuillage mais ne remet pas en question la qualité de la récolte. Un excès d hygrométrie favorise le développement de ce champignon dont les symptômes sont des pustules jaunes sur le dessus des feuilles et jaune-orangé sur le revers. Une gestion climatique plus sèche doit freiner son développement. Le beau temps de la fin du printemps a stoppé son développement. Rouille sur framboisier (J-C DUFFAUT - CA 19) Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Bilan Fraise - Framboise N décembre / 9

8 Grenaille Il s agit d un défaut de nouaison baptisé grenaille car à la récolte, le fruit s égraine quand on le saisit. La grenaille peut avoir plusieurs causes (génétique, virale, climatique, ) et il est difficile d en affirmer la cause principale. Le taux de grenaille observé sur la culture de printemps en Tulameen reste dans des proportions acceptables d environ 3 à 6% des plantes. En culture d été, des taux supérieurs ont été constatés sur des parcelles flottantes, en raison notamment d une chute d hygrométrie et, on suppose, de températures affectant la viabilité du pollen. Dépérissement et défaut de débourrement Des dépérissements et des défauts de débourrement ont été subis par un producteur sur une culture sur substrat de Tulameen programmée. À l observation, le système racinaire ne paraissait pas altéré. Des phénomènes de cet ordre sont rencontrés régulièrement par les producteurs sur quelques plantes ou même sur certains lots sans qu aucune explication fiable ne soit trouvée. L origine non parasitaire semble se dégager mais on reste encore dans le champ des hypothèses. Anomalies sur fruits Ces anomalies sur fruits sont rencontrées périodiquement en culture de framboises. Ces symptômes sont liés à une montée importante des températures sous les abris et s apparentent donc à des brûlures de fruits, même non exposés à la lumière du soleil. Ce phénomène semble s expliquer par un déséquilibre hydrique et hygrométrique de la plante. Anomalie sur fruits en framboise (JC DUFFAUT - CA19) Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Bilan Fraise - Framboise N décembre / 9

9 Ce qu'il faut retenir Fraise Fréquence et intensité des attaques des maladies et des ravageurs observés sur le réseau (niveau d'attaque : nul = 0, faible = 1, moyen = 2 et fort = 3). La gravité de l'attaque à l'échelle régionale combine donc la fréquence et l'intensité de l'attaque parcelles touchées. Elle tient compte également d'une appréciation qualitative de l'incidence finale de chaque bio-agresseur sur la culture. Evolution par rapport à la campagne précédente Gravité Comparaison des fréquences et intensités d'attaque de bio-agresseurs en variétés de fraises de saison et remontantes pour la campagne 2015 (niveau d'attaque: nul = 0, faible = 1, moyen = 2 et fort = 3) = = = ,5 Classes defréquenceet intensitéd'attaque 2,5 2 1,5 1 0,5 0 Punaises Drosophila suzukii Punaises Drosophila suzukii Variétés de saison Variétés remontantes Note Gravité de l'attaque 2015 Fréquence de l'attaque Intensité de l'attaque sur parcelles touchées Evolution par rapport à la campagne précédente Gravité Classes de fréquence et intensité d'attaque 2,5 2 1,5 1 0,5 0 Fréquence et intensité d'attaque des bio-agresseurs sur les parcelles du réseau BSV Fraise pour la campagne 2015 (niveau d'attaque: nul = 0, faible = 1, moyen = 2 et fort = 3) = = - + = - = - + = = = = = Note Gravité de l'attaque 2015 Fréquence de l'attaque Intensité de l'attaque sur parcelles touchées Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal Aquitaine-Limousin Fraise - Framboise sont les suivantes : Parcelles flottantes : ADENA, ADIDA, APPM, Cadralbret, CDA 19, CDA 24, CDA 47, Comafel, Coop de Fieux, FREDON Aquitaine, Granlot, INVENIO, Scaafel, Socave, Valprim, VDL, Vitivista Parcelles de références : CDA 47, FREDON Aquitaine Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut-être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire). " Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l appui financier de l Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ". Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Bilan Fraise - Framboise N décembre / 9