Mon ancêtre, Etienne Robert dit Bellany, Un enfant abandonné.

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Fabrice Ringuette
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1 Mon ancêtre, Etienne Robert dit Bellany, Un enfant abandonné.

3 Jusqu à la fin du XIXe siècle, l abandon est relativement fréquent. Pour le généalogiste découvrir un ancêtre «abandonné» constitue une difficulté parfois insurmontable pour connaître l ascendance de celui-ci. Il est bien souvent contraint de délaisser une branche de son arbre généalogique. L Eglise catholique interdisait formellement l abandon des enfants et les parents d un enfant abandonné risquaient une condamnation à mort en cas de décès de l enfant. Cette rigueur, toutefois, n était pas une véritable protection. Au contraire la tentation était forte de faire disparaître les bébés à la naissance plutôt que de les abandonner. Dans les couvents, les tours apparurent au début du XVIIIe siècle. Il s agissait d un mécanisme en forme de tambour pivotant dont un côté était ouvert et l autre plein. Placés dans les murs et accompagné d une cloche, ils permettaient de prévenir une «sœur tourière» qui faisait pivoter le tour pour que la partie ouverte se trouve à l extérieur et que l enfant puisse être déposé, puis le faisait de nouveau tourner pour prendre l enfant. L abandon était ainsi totalement anonyme. Ces tours se généralisèrent au cours du XVIIIe siècle ce qui eut pour effet de diminuer le nombre des infanticides et d augmenter celui des abandons. C est Napoléon qui en 1811, réorganisa l accueil des enfants abandonnés et, surtout, confirma que ceux-ci étaient «propriété de l Etat» qui en avait de ce fait totalement la charge. Il systématisa le «dépôt secret» permis par les tours et multiplia ceux-ci. En 1830, il y en aura près de 250. Dès son entrée, pour éviter toute substitution et permettre aux familles désireuses de le reprendre, l enfant reçoit un collier numéroté. Il le conservera jusqu à sept ans, âge où il doit commencer à travailler. Les premiers soins surtout de toilettes lui sont alors donné ainsi que de la nourriture. Le bébé est ensuite enregistré dans un registre. On y inscrit son nom (on le nomme si aucune identité ne l accompagne) avec le lieu, jour, heure, mois et année, son âge présumé ou réel, et il est indiqué si des billets ou marques ont été retrouvés sur lui. L enfant est mis en nourrice bien souvent à la campagne, loin des villes. Ils y restent selon les régions jusqu à l âge de 7 ans. Ils peuvent rester dans les familles des nourrices pour servir de main-d œuvre gratuite. Les hôpitaux offrent aux familles d accueil de l argent pour qu ils acceptent de garder les enfants à la campagne. Ceux qui reviennent à l hospice seront placés chez des cultivateurs. Pour les autres, ils seront pris en charge par l hospice et recevront une instruction jusqu à l âge de quatorze ou quinze ans. Dans certains hôpitaux ont y ajoute le travail manuel. Après la scolarisation les enfants sont mis en apprentissage. L hôpital paye un maître pour qu il apprenne un métier à l enfant pendant au moins deux ans afin que l enfant soit susceptible de l exercer. Le

4 devenir de l enfant placé est indiqué dans les registres de délibérations, notamment les annulations de contrats d apprentissage, les mises en correction pour inconduite ou vagabondage. Pour les garçons c est, bien souvent, dans l armée qu ils iront s engager pour rembourser les années de nourrice payé par l état. (Résumé fait à partir de différents articles de Myriam Provence, Sabine Roelandt).

5 Sosa : 56 - Dans les registres de l'hospice nous retrouvons la trace de cet enfant abandonné à la date du 1er Mai Pour l année 1815, en France, il a été recensé enfants abandonnés. Enfant (naissant) exposé le 1er Mai 1815 à cinq heures du matin, à l'hospice de Villeneuve sur Lot. Il est baptisé Etienne Robert et porte le numéro Je n'ai pas trouvé l'enregistrement de sa naissance dans les tables décennales de Villeneuve sur Lot en 1815 Note : Il est né sous le règne de Louis XVIII. Le 18 Juin 1815 bataille de Waterloo.

6 Archives de l hôpital St Cyr de Villeneuve J ai trouvé : - Procès-verbaux d exposition d enfants trouvés à l hospice de Villeneuve - Etat de la Dépense occasionnée par les ENFANTS TROUVES Archives départementales d Agen D après les archivistes d Agen les archives hospitalières étaient en cours de classement. Sous série G - Mise sous tutelle mais je n ai trouvé aucune information le concernant. Série H - Hôpitaux - l'année 1815 manque aux AD Agen Série X - Assistante et prévoyance sociale, je n ai rien trouvé le concernant. J aurai pu trouver aux AD : - Registre matricules des enfants trouvés - Registre de placement - Registre d enregistrement des enfants trouvés. Le registre des Nourrices de Villeneuve pour l année 1815 est déclaré comme disparu. D autres documents concernant ces mêmes enfants font partie de la même sous série, ainsi que les cahiers de baptêmes des enfants abandonnés à l hospice.

7 Etat de la Dépense occasionnée par les ENFANTS TROUVES

11 Profession Etienne sera domestique et cultivateur. Service militaire Le registre de recrutement manque pour cette année aux AD (R135). Nous n'avons pas trouvé de trace concernant son recrutement dans la classe de Premier Mariage Il s unit le lundi 10 septembre 1838 à Casseneuil (47) avec Jeanne Marguerite MARMIE, la fille légitime de Jean Pierre MARMIE et de Jeanne PERRIE Ce couple aura trois enfants : -Antoine né en Marguerite née en Marie née en Etienne Robert BELLANY et Jeanne Marguerite MARMIE concluent un contrat de mariage le 25 août 1838 à Cancon (47) chez Monsieur le juge de paix de Cancon. Le 27 juin 1841 naît son fils Antoine. Etienne est âgé de 26 ans. Le 5 octobre 1842 naît sa fille Marguerite. Etienne est âgé de 27 ans. Le 21 septembre 1852 naît sa fille Marie. Etienne est âgé de 37 ans. Le 14 mai 1855 son épouse Jeanne meurt, Etienne est âgé de 40 ans.

14 Recensements de population Il figure dans le recensement effectué en 1836 au Lédat : Chez Etienne Frayssengues, propriétaire cultivateur. Etienne, enfant naturel, il est domestique, et âgé de 21 ans Il figure dans le recensement effectué en 1841 à Pailloles : Avec son épouse Marmier Marguerite, cultivatrice et leur fils Belony Antoine, domestique Il figure dans le recensement effectué en 1851 à Fongrave Avec son épouse Jeanne et leur fils Antoine âgé de 11 ans. Note : Nous n avons pas de trace de sa fille Marguerite sans doute décédée en bas âge. Eglise de Fongrave

15 Second mariage Il s'unit avec Marie ROUMAZEILLE, Ménagère, le vendredi 23 novembre 1860 au Temple sur Lot. Elle est la fille légitime de Michel ROUMAZEILLES et de Catherine MARQUET. Ce couple aura deux enfants : -Antoine Robert né en Michel né en Note : Ils se sont mariés sous le règne de Napoléon III - (Second Empire ). Le 22 février 1862 naît son fils Antoine. Etienne est âgé de 46 ans. Le 29 novembre 1867 à 11h naît son fils Michel. Etienne est âgé de 52 ans.

16 Contrat de mariage Etienne Robert BELLANY et Marie ROUMAZEILLE concluent un contrat de mariage le 21 juillet 1860 à Castelmoron sur Lot (47) chez Maître Berthomé Notaire, Ancienne étude de Maître Raguasse. Table des contrats de mariage - série 3Q7/9/5 N Ordre 107 Romazeille Marie, domestique Demeure à Tonneins

17 Etienne Bellony Communauté d'acquêts - 21 juillet 1860 Maître Reygasse - Enregistrement le 25 juillet 1860 Meubles = 300 Argent = 3000 N Ordre 283 Bellony Etienne, cultivateur demeure : Temple Marie Romazeille Total avec acquêts - 20 juillet 1860 Maître Reygasse - enregistrement le 25 juillet 1860.

18 Recensements de population Il figure dans le recensement effectué en 1861 au Temple sur Lot Bellany, enfant naturel, homme marié, âgé de 46 ans Domestique à Gounau chez Cayré Jean Note : Dans ce document ne figure ni sa femme ni ses enfants Il figure dans le recensement effectué en 1866 à Castelmoron sur Lot Domicilié au port de Marraud Belloni Etienne, homme marié âgé de 54 ans, domestique Roumazeille Marie, sa femme, 32 ans Belloni Antoine leur fils âgée de 3 ans Marguet Catherine, sans profession, femme marié, 58 ans Il figure dans le recensement effectué en 1872 à Castelmoron sur Lot Il demeure à Quitimont : Belloni Jean - du ménage - 54 ans - Fongrave - cultivateur Roumaseille Marie - sa femme - 42 ans - Monclar Belloni Antoine - fils - 10 ans - Castelmoron Belloni Henri (Michel) - 4 ans - Castelmoron

19 Son décès : Etienne R. BELLANY est décédé le vendredi 21 janvier 1876 à 2h, à l'âge de 60 ans, à Lacépéde (47). Chez son gendre Jacques Poujoula époux de sa fille Marie.

20 Tables des successions et absences 16/8/1866 au 12/8/1885 N Belloni Etienne - Cultivateur Décédé chez son gendre à Lacepède - né à Villeneuve sur Lot Domicilié à Castelmoron âgé de 60 ans Décédé le 21 janvier 1876 Marié à Marie Roumazeille observations : il n'a rien laissé à Lacepède Certificat du Maire du 21 septembre 1876 Il est décédé sous le gouvernement de Patrice Mac-Mahon (troisième république )

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