CNFPT Linux Les bases

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1 CNFPT Linux Les bases Linux, un logiciel libre? Petite histoire des logiciels libres Et aussi : Quels modèles économiques? Rosaire Amore (rosaire.amore@aful.org) Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres Copyright (c) 2009 R. Amore Permission vous est donnée de copier, distribuer et/ou modifier ce document selon les termes de la Licence GNU Free Documentation License ( Version 1.1 ou ultérieure publiée par la Free Software Foundation

2 Le modèle des mathématiques Avec un Pythagore propriétaire, des pythagoriciens en débat, et pour finir, des mathématiques libres, Depuis 25 siècles, on peut : Copier les théorèmes Distribuer les théorèmes Étudier... si on veut Améliorer... si l'on peut Il est clair que ce modèle économique a fonctionné, qu'il continue à fonctionner, et que dans ce modèle où les mathémathiques sont libres, la science, l économie se sont développés Il y a de grandes analogies entre les mathématiques et les logiciels

3 Standards et Internet : repères GNU/Linux : simple retour à Unix, après 20 ans de logiciel propriétaire Développement Universitaire d'unix (Berkeley en particulier) Depuis 1971, des hommes libres font des choix de liberté et de don : Ken Thompson donne Unix à Berkeley (1975) Winton Cerf donne TCP/IP (1983) Richard M. Stallman crée la FSF et lance le projet GNU (1984) Tim Berners Lee donne HTTP (1989) Linus Torvald donne le noyau Linux (1990) Internet s'est fait avec le logiciel libre et il a fait le Libre : Pas de libre sans Internet, pas d'internet sans logiciel libre

4 1983, le début du logiciel libre : Une imprimante qui marche mal... et une correction du programme de contrôle rendue impossible par la présence d'une interdiction de diffusion de code. Cet incident fait prendre conscience à Richard M. Stallman d'un danger qui apparait sur la liberté de programmer, et le pousse : à créer la FSF Free Software Foundation, à lancer son projet GNU ( et à mettre au point la licence GPL General Public Licence, coeur du dispositif (voir pour d'autres licences) qui va devenir la licence de référence du logiciel libre

5 Licences libres, licences propriétaires La licence de référence : la GPL (GNU General Public Licence), s'appuie sur les quatre libertés du logiciel libre : Utiliser librement, Copier et Distribuer (en GPL), Etudier et Améliorer. Depuis la GPL, d'autres licences ont été proposées, moins restrictives : BSD, LFDL, etc. Certaines ont donné naissance au courant Open Source Dans d'autres domaines que le logiciel, des licences "soeurs" sont apparues, en particulier dans les domaines de la documentation et de la culture : GFDL, Creative Commons Cependant, le logiciel n'est pas qu'une question de technique ou de licence... Le logiciel libre a ouvert une réflexion sociétale sur la diffusion des savoirs en général.

6 Une licence propriétaire Extraits de la licence Microsoft (EULA : End User Licence Agreement). [...] gives Microsoft rights to collect information about the system and the its use donne le droit à Microsoft de collecter des informations sur le système et son utilisation gives Microsoft the right to supply this information to other organisations donne le droit à Microsoft de fournir ces informations à d'autres organisations gives Microsoft the right to make changes to the computer without having to ask. Donne le droit à Microsoft d'effectuer des changements à l'ordinateur sans avoir à demander

7 En résumé sur les licences Séparer les questions d'usage et de développement : L'usage des logiciels et des contenus : Les ressources sous licence libre ne posent en général aucun problème, en résolvent beaucoup, et sont un immense facteur d'économie pour le système éducatif, comme pour bien d'autres administrations, sans parler des entreprises. Le développement : Si le développement fondé sur la transformation de ressources libres peut imposer des contraintes (ce qui d'ailleurs n'est pas toujours vrai) il en impose en fait toujours beaucoup moins que l'usage de ressources propriétaires plus traditionnelles. Ces dernières sont en général purement et simplement interdites de modification et de développement individuels.

8 Comment se fait le développement? De façon générale, le développement des projets est fondé sur l'existence de communautés de développeurs. Il est réalisé : - Par des Hackers qui sont simplement reconnus, collaborent sur des projets. - Bénévolement ou non (exemple de WatchGuard et Netfilter) - Eric Raymond convainc Netscape d'ouvrir son code => projet Mozilla.org - Sun ouvre le code de StarOffice => projet OpenOffice

9 Conséquences de la coopération Le développement coopératif, les caractéristiques de la redistribution et les termes de la licence GPL forment un cycle, utiliser copier améliorer... qui crée un cercle vertueux qui participe à l'amélioration souvent très rapide des logiciels qui lui sont soumis. Ce cercle fait à son tour, presque mécaniquement, que les logiciels libres sont de la meilleure qualité possible.

10 Retombées sur les modèles économiques - Modèles de développement des logiciels libres et des logiciels propriétaires - Modèle économique du libre

11 Modèle économique propriétaire - La création de la valeur du logiciel est déterminée par la qualité et l'efficacité du seul développement dans l'entreprise. - R&D assurée en interne de l'entreprise. - Frais de commercialisation et de vente - Le rôle des clients est plutôt "dédié" à la captation de valeur plutôt qu'à sa création car ils sont peu ou pas impliqués par les éditeurs dans le processus de développement. - La captation de valeur se fait par le paiement d'une redevance : Investissement initial financé par un retour sur investissement par une licence

12 Développement d'un projet libre La mise en oeuvre d'un projet libre repose en général sur une forge : - La dynamique d'un projet libre repose sur un site où le mainteneur met à disposition les version stables. - La version instable est proposée : chargée par les bêta-testeurs et co-développeurs (CVS, Subversion). - Les développements se mènent avec en arrière plan le souci de la maintenance (commentaires, code clair, etc). - Le site contient divers outils (FAQ, Howto's, listes de diffusion, chat,...) - Le projet se construit autour de ce lieu d'échange. - Il s'agit donc d'une organisation très structurée, hiérarchisée, fondée sur la spécialisation, où chacun possède des compétences particulières.

13 Modèle économique des logiciels libres - Création de la valeur par coopération des utilisateurs et développeurs. - Pérennité du modèle par le jeu des licences (ex : cas de la disparition de Linus Torvald) - R&D assurée en interne et en externe (developpeurs bénévoles). - Pas de commercialisation : on parle plutôt de diffusion - Formats ouverts : pérennité des données. - Le logiciel est payé une fois (cf ADULLACT) puis est "libéré". - Les clients sont associés à la création des logiciels, coopérants au développement, d'où une grande adéquation entre demande et réalisation. La captation de valeur se fait surtout par les activités de service (formation, intégration, développement, transfert de compétences,...)

14 Libre ne veut pas dire gratuit L ambiguité est liée à la traduction de l anglais «free software» «free software is a matter of liberty, not price» Les trois acteurs, avec des intérêts divergents : Le hacker bénévole : programme pour le fun Le marchand d Opensource : souhaite vivre de son travail Le client mutualiste : cherche à s unir avec d autres pour réduire les coûts. Il faut donc trouver un schéma ou chaque acteur peut trouver son compte.

15 Comment choisir un logiciel libre? En l essayant La communauté Pour aller plus loin on peut consulter le livre blanc de Smile : Et aussi

16 Conclusion sur les modèles économiques - Le "bon" modèle reste en débat. - La génération de valeur peut être supérieure dans le modèle libre, mais sa captation est plus aléatoire. - Pour les éditeurs de logiciels, l'intégration dans leur chaîne de valeur d'une offre de services est indispensable. - Certains adoptent des solutions mixtes (selon les utilisateurs, double licence,...). - D'autres diffèrent de quelques mois la mise sous licence libre pour devancer leurs concurrents fournisseurs de services