PLAN DE GESTION DE LA BRÉVENNE, DE LA TURDINE ET DE LEURS AFFLUENTS

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1 PLAN DE GESTION DE LA BRÉVENNE, DE LA TURDINE ET DE LEURS AFFLUENTS Entretien et restauration de la ripisylve Gestion des atterrissements Aménagement et arasement de seuil

2 ENTRETIEN ET RESTAURATION DE LA RIPISYLVE La ripisylve est la formation végétale qui affleure les cours d eau. À l état naturel, elle peut s étaler sur environ 20 à 30 m de largeur. Si elle contribue à la bonne qualité biologique des milieux en offrant des habitats diversifiés, la ripisylve joue aussi d autres rôles essentiels en termes d enjeux écologiques et humains. LES ENJEUX Les enjeux humains La présence d un centre urbain, d un ouvrage de franchissement ou d une activité économique constitue un enjeu humain. Prévenir le risque d embâcle : La gestion des boisements aux abords des cours d eau est essentielle pour prévenir le risque d obstruction des ouvrages (ponts, passerelles ) par les bois morts, qui peut entraîner une élévation du niveau de l eau en amont et l accentuation des débordements, ainsi qu une déstabilisation de l ouvrage. Seule la présence de peuplements végétaux jeunes, capables de se coucher sous le passage de l eau et dont l arrachage suite aux crues n engendre pas d embâcle, permet de prévenir ce risque. Attention, les embâcles formés dans les cours d eau sont aussi propices au ralentissement, à la diversification des écoulements et au développement d habitats pour la faune aquatique. C est pourquoi ils sont conservés dans les secteurs sans enjeux humains. Les enjeux écologiques Lutter contre l érosion des sols : La ripisylve permet de lutter contre l érosion des berges qui, sans la présence de nombreuses racines, s affaisseraient à cause de la puissance du courant. C est la multiplicité des essences, des types de plantes et des racines qui rend la ripisylve si résistante. De plus, certaines espèces ne sont pas adaptées aux bordures de rivières, tel le peuplier dont les racines sont superficielles et qui se dessouche facilement. Améliorer la qualité des eaux : Dépolluant naturel, la ripisylve, mais aussi la faune qu elle abrite, concourent à bloquer et à «digérer» certains produits polluants comme les phosphates ou les nitrates. Préserver la faune : Qu il s agisse des zones boisées aux abords des rivières ou des racines présentes dans l eau, la ripisylve est un abri, une source de nourriture et une zone de reproduction pour la faune terrestre et aquatique. VERS UN PLAN DE GESTION RAISONNÉE Sur le bassin versant Brévenne-Turdine, la ripisylve se dégrade globalement selon un gradient amont-aval, mais aussi selon la proximité des activités humaines. Remblais, chenalisation, enrochement, ont parfois fortement perturbé l activité naturelle des rivières et sur certains secteurs, la ripisylve est quasiment inexistante. Ils sont aussi responsables du développement de plantes invasives comme la Renouée du Japon qui empêchent la régénération et le développement de la ripisylve. Si les enjeux en termes écologique supposent une intervention limitée sur les boisements de manière à maintenir la libre évolution des cours d eau, la sécurisation vis-à-vis du risque d embâcle nécessite des interventions plus poussées. C est pour concilier ces deux objectifs parfois contradictoires que le SYRIBT a mis en place un plan de gestion raisonnée de la ripisylve. Les grands secteurs d intervention Dans le cadre de ce plan de gestion, 3 types de secteurs ont été définis avec des enjeux fort, moyen ou faible : Fort : ces secteurs sont définis par la présence d un centre urbain, d une habitation vulnérable, d un ouvrage d art sensible, d un axe de communication à proximité du lit mineur. Moyen : la proximité immédiate de l enjeu humain n est pas avérée, mais la présence d un secteur à enjeu fort en aval doit être prise en compte. Faible : absence d enjeu humain directement associé à ce secteur. OBJECTIFS ET ACTIONS SELON LE TYPE D ENJEU Limiter le risque d embâcle / Enjeu fort / Enjeu moyenoyen Traiter le bois mort de manière sy stématique Abattage systématique des sujets morts, penchés, affouillés. Évacuation de toutes les accumulations de bois mort potentiellement mobiles. Améliorer la perception paysagère / Enjeu fort / Enjeu moyen/ Enjeu fort / Préserver ou restaurer l esthétisme des sites Abattage sélectif des arbres, évacuation des déchets, sécurisation des accès publics. Diversifier la ripisylve / Enjeu fort / Enjeu moyen / Enjeu faible/en / Enjeu Rétablir un cordon rivulaire continu permettant un ombrage suffisant sur le cours d eau Abattage de diversification des classes d âge (rajeunissement) et de sélection des essences (essences exogènes), plantation d essences adaptées. Quelles essences choisir? Des arbres comme l aulne ou le frêne, des arbustes comme l aubépine, le cornouiller sanguin, le sureau, certaines espèces de saule, le fusain sont des essences adaptées aux abords des cours d eau. Favoriser les débordements / Enjeu faible / Enjeu faible Favoriser la formation des embâcles Ne pas intervenir sur le bois mort excepté aux abords des enjeux humains ponctuellement présents. Les embâcles sont préservés pour retenir l eau et favoriser les débordements dans les zones sans enjeu (en pleine forêt par exemple), ce qui permet de limiter les débordements dans les zones habitées. Encadrer la libre évolution des cours d eau / Enjeu faible / Enjeu faible Limiter les interventions en berges et sur le lit mineur Sensibilisation des riverains au principe de non intervention, lutte contre la Renouée du Japon, suivi régulier des accumulations de bois, implantation de clôtures pour limiter le piétinement bovin.

3 GESTION DES ATTERRISSEMENTS Les rivières sont animées par une dynamique d érosion et de transport de matériaux solides, les sédiments. La présence de bancs graveleux ou atterrissements dans le lit des cours d eau atteste de cette bonne dynamique. Si le volume total de matériaux présent dépend de la pente de la rivière, de la nature de ses berges, de son débit, la formation et la mobilité des atterrissements engendrent une géométrie irrégulière du fond du lit indispensable au développement de la faune aquatique. De plus, en se végétalisant progressivement, certains atterrissements se substituent à la berge et poussent le cours d eau à changer de place, engendrant ainsi de nouveaux milieux plus ou moins temporaires. État des lieux sur le bassin Brévenne Turdine : Les rivières ont une faible capacité à effectuer cette recharge sédimentaire à cause de leur petite taille et d une géologie majoritairement d origine éruptive. Les aménagements nécessaires pour fixer les berges limitent, voire empêchent parfois la recharge en sédiments. VERS UN PLAN DE GESTION RAISONNÉE Le plan de gestion des atterrissements est issu d une réflexion d ensemble menée à l échelle du bassin versant sur le thème du transport solide et de la continuité du transit sédimentaire. Il vise à réguler les apports sédimentaires et gérer les atterrissements les plus problématiques. Le secteur d intervention Le projet sera réalisé sur la partie aval de la Brévenne, entre l aval de la commune de Sain-Bel et la confluence de la Brévenne avec l Azergues, à Lozanne. Les objectifs Favoriser la dissipation de l énergie hydraulique des cours d eau. Améliorer la capacité d écoulement de certains ouvrages. Favoriser le transport des matériaux de la rivière. Accompagner l évolution naturelle de la rivière. Les actions Extraction et réinjection de sédiments appartenant à des atterrissements présents sur le secteur aval de la Brévenne. Régalage (remobilisation et remodelage) d une partie des sédiments sur ces mêmes atterrissements. Laisser se développer et se végétaliser les atterrissements n est pas toujours compatible avec les contraintes liées aux activités humaines. LES ENJEUX Limiter les crues Au fil du temps, les atterrissements se végétalisent naturellement et peuvent être préjudiciables au bon écoulement des eaux, voire dangereux en période de crue. Leur gestion est donc essentielle pour le maintien d une bonne dynamique du cours d eau. Attention, si ces aménagements permettent localement de ne pas aggraver le phénomène de crue, ils ne peuvent constituer à eux seuls une solution. Contrôler l évolution physique des cours d eau Lorsqu on laisse l eau suivre son cours, des bancs alluviaux se forment, des bras s assèchent ou se créent. Une évolution qui n est pas toujours compatible avec les activités humaines utilisant cette ressource en eau et qu il est donc nécessaire de contrôler. Tout déplacement de matériaux dans le lit mineur des cours d eau est soumis à demande d autorisation préalable. En outre, la Loi sur l eau préconise que tout matériau extrait doit être réinjecté dans le même bassin.

4 AMÉNAGEMENT ET ARASEMENT DE SEUIL Les cours d eau du bassin versant Brévenne-Turdine présentent un nombre très important de seuils qui, pour la plupart, ont été créés artificiellement pour un usage humain. Outre leur impact négatif sur le transit sédimentaire, ils représentent un obstacle à la libre circulation des poissons et un véritable danger pour certaines espèces (telle la truite fario dont les zones de reproduction se situent dans les zones amont des cours d eau). Dans le but de rétablir la continuité biologique des cours d eau, deux aménagements de seuil sont donc prévus. Les aménagements de seuils ont été définis en tenant compte de l état des boisements en place, de la proximité des enjeux humains, et de la configuration des lits mineur et majeur. DÉMARCHES AUPRÈS DES RIVERAINS INFORMATION PRÉALABLE Au fur et à mesure de l avancement des différents travaux, les propriétaires concernés seront contactés par courrier. Ce courrier du Président du Syndicat de Rivières Brévenne-Turdine les informera de la nature, de la durée et de la date prévisionnelle de démarrage des travaux inscrits au plan de gestion. RENDEZ-VOUS D INFORMATION Il leur sera proposé de prendre rendez-vous avec le technicien de rivière, s ils souhaitent avoir des précisions sur les interventions ou des demandes particulières. AMÉNAGEMENT DU SEUIL DES CARRIÈRES DU ROSSAND Situation Sur le cours d eau du Rossand, au droit de la Carrière d extraction du Val du Rossand (Commune de Courzieu). Travaux Aménagement d un dispositif de franchissement sur la rampe en béton initiale permettant aux espèces piscicoles telles que la truite fario, le vairon, le chabot, de circuler librement entre le Rossand et la Brévenne. Objectifs Objectif prioritaire : rétablir la continuité piscicole. Objectif secondaire : diversifier les écoulements. Impacts Ce réaménagement n aura aucune incidence sur la ressource en eau, l écoulement, sur la qualité des eaux et du milieu aquatique, le profil des berges et leur végétalisation. En revanche, il permettra la restauration de la continuité piscicole, et la diversification des écoulements. ARASEMENT DU SEUIL DE LA RANDONNIÈRE Situation Lieu-dit «la Randonnière» sur le cours de la Brévenne, au droit de la Carrière d extraction du Val du Rossand (commune de Courzieu). Travaux Suppression du seuil existant permettant aux espèces telles que la truite fario et le vairon, de circuler librement entre le Rossand et la Brévenne. Cette intervention permettra par ailleurs de restaurer le transit solide du cours d eau, extrêmement impacté par la présence de ce seuil. Objectifs Objectif prioritaire : rétablir la continuité biologique. Objectif secondaire : diversifier les écoulements. Impacts L arasement du seuil de la Randonnière aura de nets impacts positifs sur la morphologie et l écologie du cours d eau, la qualité des eaux et du milieu aquatique. Au cas où l incision en amont engendre une déstabilisation des arbres en berges, des abattages curatifs seront alors pratiqués. RÉCUPÉRATION DU BOIS COUPÉ Chaque propriétaire aura la possibilité de récupérer le bois coupé sur sa parcelle de terrain. Pour cela, un coupon réponse sera à renvoyer au SYRIBT afin de préciser son choix : Lorsque le propriétaire souhaitera récupérer son bois, il sera tenu de l évacuer du bord de la rivière pour être mis hors zone potentielle de crue. Les agents travaillant à la mise en œuvre du plan de gestion (brigades vertes) veilleront cependant à placer le bois coupé hors zone de crue fréquente. Lorsque le propriétaire fera savoir qu il ne souhaite pas récupérer son bois, ou lorsqu aucune réponse ne sera apportée au courrier du SYRIBT, les brigades vertes évacueront le bois de la parcelle, afin d éviter tout risque d emportement par une future crue. Crédits photo : SYRIBT - Photo n 1 en couverture D.Royer Pour toute information complémentaire et/ou obtenir le descriptif précis des travaux de restauration et d entretien : Mickaël Barbe, technicien de rivière / m.barbe@cc-pays-arbresle.fr

5 SYRIBT 117, rue Passemard - BP L Arbresle cedex Tél. : Fax :