Bonnes pratiques apicoles Conférence du docteur Claire Beauvais Vétérinaire le 6 février 2013 à Eaubonne Lors de la réunion mensuelle de l AAVO

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1 Il y a une augmentation de la mortalité des abeilles depuis 15 ans. Soit sans symptômes, soit en lien avec des maladies. Bonnes pratiques apicoles Conférence du docteur Claire Beauvais Vétérinaire le 6 février 2013 à Eaubonne Lors de la réunion mensuelle de l AAVO Agents infectieux et maladies L équipe de Monique L Hostis, a recensé des maladies telles que la loque européenne, la loque américaine, la nosema Lors d une étude sur 50 ruchers comportant chacun 5 ruches, on découvre des agents infectieux sans maladie déclarée. Il y a en moyenne 5,4 % d agents infectieux par colonie. Les infections : Claire BEAUVAIS a fait l inventaire des principales maladies des abeilles : La Loque américaine, Loque européenne, Paralysies chroniques, (abeilles sans poils, luisantes, abeilles toutes noires), Couvain en mosaïque avec des nymphes apparentes (varroas), Couvain en mosaïque avec du couvain ouvert (loque européenne), Diarrhées sur ruches (Nosémose, paralysie chronique), Couvain tubulaire (présence de fausse teigne), La paralysie chronique est due à un virus, Mycoses (couvain plâtré) Quand on retrouve les abeilles mortes en grand nombre devant la ruche, cette situation peut avoir différentes causes : maladie(s) ou intoxication due à une cause externe. Il est préférable dans ce cas de faire appel à un spécialiste apicole, qui en référera au vétérinaire du PSE. (Plan Sanitaire d Elevage) Claire BEAUVAIS a recommandé d utiliser une grille à reine entre le corps de ruche et la hausse, pour éviter que du couvain malade se retrouve dans les hausses et contamine les hausses, donc le miel, l extracteur et soit réparti sur d autres ruches lorsque l on remettra les cadres dans une hausse. Il y a une résistance des agents infectieux : Les spores de La loque américaine résistent 35 ans sur le matériel. La nosémose résiste 5 à 6 semaines dans le cadavre de l abeille et à l extérieur

2 Transmission des maladies et agents infectieux: - Par essaimage - Par pillage et furetage (dans les ruches vides d abeilles et non fermées et sur les cadres laissés par erreur à l extérieur, sans protection) - Par dérive, lorsque des abeilles ne retrouve pas leur ruche d origine et entrent dans une autre - Attention à l extraction sur les cadres du corps de ruche, qui ont contenu du couvain et qui peuvent être porteurs de spores de maladies

3 Apiculteur et éléments extérieurs ayant une interaction sur la santé des colonies : Risques alimentaires : Il faut essayer de ne pas installer son rucher - dans une zone de maraichage non biologique (fort risque de traitement des légumes) - près d autoroutes (métaux lourds dégagés par les moteurs) - près des grandes cultures Dans le rucher, il faut au maximum 20 ruches Pour éviter la dérive : On peut signaler chaque ruche avec des symboles mais ils doivent être sensiblement différents Ex : entre chacun de ces signes, les abeilles ne perçoivent pas de différences significatives. idem pour cette série : En revanche, une association de figure de chaque série augmente la perception des différences. Ex : Egalement pour éviter la dérive, Il est recommandé de peindre les ruches de couleurs différentes : blanc, noir, jaune et bleu sont les couleurs que les abeilles perçoivent bien. Il ne faut pas orienter deux ruches voisines exactement dans la même direction. La meilleure orientation est EST SUD-EST. Les ruches doivent être posées sur un socle stable à 30 cm du sol, dans une zone claire, sans trop d humidité. L espace devant les ruches doit être dégagé afin de leur permettre de circuler facilement et de permettre à l apiculteur de bien les observer. Il faut également protéger le rucher du vent. (haie)

4 Ressources alimentaires Avoir des ressources florales diversifiées, les abeilles ont besoin de 10 variétés de pollen différents L eau : il doit y avoir une ressource d eau à proximité, pas d eau stagnante. Le Nourrissement Pour l hivernage il faut entre 19 et 25 kg de réserves. Pour préparer l hivernage, en fin d été, si on les nourrit, on donne aux abeilles un sirop 50x50 (moitié eau, moitié sucre), pour stimuler la ponte, qui permettra à la colonie d avoir beaucoup d abeilles jeunes en début d hiver. Le sirop à donner avant l hivernage,(septembre-octobre) si les ruches ne sont pas assez lourdes, sera 30x70 (30% eau et 70% de sucre) Il faut utiliser des sucres invertis pour éviter le travail de digestion. Quand on fait son sirop soi-même, ne pas trop chauffer pour éviter des problèmes de digestion aux abeilles. Claire BEAUVAIS a conseillé, si on achète du sirop tout prêt, de lire attentivement la composition. Plus les sucres utilisés contiennent de fructose et plus ils sont facilement assimilés par les abeilles. Elle a recommandé de ne pas donner de pollen aux abeilles ou bien de faire éclater les grains de pollen dans l eau, pour qu il soit plus facilement assimilé. La nourriture des abeilles c est le pain d abeille, qui est plus digeste car elles font fermenter le pollen avant de l utiliser. Le matériel Il doit être bien nettoyé, les parois bien grattées, passées à la flamme La peinture sur les ruches : pas de peinture ayant des composés insecticides, préférer l huile de lin La cire microcristalline (+ de 10 minutes à 150 C) Mettre des plateaux grillagés, qui doivent être très bien nettoyés 2 fois par an, lors des visites de printemps et de fin de saison. Effectuer des désinfections avec de l eau de javel : 1 berlingot dans 5 litres d eau pendant une demi heure Soude caustique 300 à 600 grammes /10 litres d eau. Plus efficace à Acide acétique pur par évaporation Mèches de souffre contre la fausse-teigne Il faut gratter avant de désinfecter. Nettoyer le matériel et les vêtements : l apiculteur est le premier transporteur de maladies, l idéal est d avoir un équipement par rucher. Le local où sont entreposés les matériels doit être propre et aéré. Pas de garage avec des gaz d échappement.

5 Sélection des colonies Privilégier des colonies hygiéniques : c'est-à-dire qui ont tendance à détecter et à éliminer les larves malades ou mortes Effectuer le test du couvain congelé : découper un carré de 5X5cm de couvain et le mettre 24 h au congélateur. On le remet ensuite dans une ruche. La colonie doit avoir vidé les cellules de ce couvain en moins de 48 heures Il faut faire 2 fois le test. Les abeilles hygiénistes parviennent à faire ce travail en 24 heures Ensuite, sélectionner avec des cellules royales issues de cette colonie. On peut faire aussi le test du couvain piqué avec une aiguille, 50 cellules piquées, le nettoyage doit être fait en 12/24 heures. Achat d essaims Demander des garanties sanitaires, envisager une quarantaine (3/4 semaines) En cas de ruches étrangères, il y a des réglementations en matière d importation. Essaims sauvages Quarantaine (3/4 semaines), traiter contre varroa La conduite apicole : Visite du rucher 1 à 2 fois / semaine en saison, tous les 15 jours hors saison Changer 3 cadres de corps / an pour avoir de la cire propre. Lors de la visite de printemps, on sort tous les cadres les uns après les autres. On les regarde bien, si le couvain est affaissé, s il y a des trous dans les opercules, si l on voit varroa. Rappel : l essaimage est un comportement naturel de la ruche. Etre vigilant aux signaux d alerte. S il y a des souillures sur la piste d envol, des dépôts Les maladies réglementées doivent être signalées aux agents à prévenir : ASA, vétérinaire apicole Une mise en quarantaine peut être nécessaire. Avec un nourrissement 50/50, on fait un blocage de ponte. On transvase sur une cire gaufrée, on change la reine Le registre d élevage est fortement conseillé, il est obligatoire en cas de vente du miel. Il doit être conservé 5 ans.