Animé par Sanon Tahirou et Zongo Siaka, supervisé par Sam Bacye et Ousmane, formateurs en agroécologie. Samandéni 30/10/13.

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Lionel Chagnon
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1 «Atelier compost au bord du fleuve» Animé par Sanon Tahirou et Zongo Siaka, supervisé par Sam Bacye et Ousmane, formateurs en agroécologie. Samandéni 30/10/13.Burkina Faso En retrait des champs, un espace ombragé a été investi ; le choix du site est important, il est bon de choisir un lieu ombragé, accessible, près d un point d eau, où l on passe régulièrement. Des tas de tiges de mais, mil, tas de cendres, sac de plumes, épluchures (pastèques, tomates ), feuilles de Neem, argile (+ terre de termitière), sable, paille, racines d'arachide séchées, tas de crottins (fumier, fientes). Pour produire du compost régulièrement, il faut se préparer en ramassant et en stockant en petits tas la matière nécessaire et ne pas attendre la dernière minute sinon c est vite la corvée. Brama s'affaire à couper les tiges de mais et mil en deux. Tahirou dessine avec des partenaires les dimensions des 2 fosses de compost (1,50 m sur 3m) pour un tas de compost. (Pour 2 tas de compost, effectuer 3 fosses.) BASSITARA SPORT LD AOUT 2014 Page 1

2 Puis en se relayant, ils creusent les fosses munis d'une binette (gourdin avec une lame de 10 cm), puis d une pioche, d une pelle, une brouette. Le matériel nécessaire peut être local : panier, canari, corde, faucille, coupe-coupe mais peut être plus élaboré : brouette, charrette, seau, arrosoir, pelle, râteau. La profondeur doit être de 20cm car ce sont des fosses aérobies permettant la fermentation et évitant la putréfaction. Sam et Ousmane observent attentivement les préparatifs, relèvent les consignes données aux partenaires. Un réservoir d'eau est rempli, des seaux arrivent, des bancs ; rapidement l assemblée est composée d une trentaine de personnes : des représentant de groupements de Samandéni, munis pour certains de papier et stylo, des agriculteurs de Samandéni et de Bama, des anciens, des jeunes, des femmes, des enfants... BASSITARA SPORT LD AOUT 2014 Page 2

3 L atelier compost est animé par Zongo, après une marche tout terrain avec son déambulateur (il a une fracture du tibia) et Tahirou ; leur intervention est traduite par une personnalité du monde agricole de Samandéni : homme retraité, ancien chef de groupement et ancien fonctionnaire représentant local des politiques agricoles. Sam et Ousmane sont très attentifs, observent les quantités préparées, relèvent les points positifs et négatifs de ce début d'atelier : c'est en effet, une évaluation de la prestation de nos deux animateurs qu'ils sont en train de réaliser. Ils effectuent devant l'assemblée les différentes étapes pour produire un bon compost : Arroser la fosse = 4 seaux une couche de sable ou argile en fonction de la terre Au bord du fleuve : Une couche d argile pour éviter que l eau s échappe dans le sol couche de fumier (ou de bouses) = 3 charrettes (si grande fosse (6mx1.50m) = 6 charrettes) Attention à ne plus rentrer dans la fosse, ne pas marcher dedans, quand on commence les couches Couche de biomasse : tiges de maïs, mil = 8 charrettes si sèches, 6 si humides Couche de coques d'arachide et ou épluchures = petite quantité = aide à la décomposition Couche de plumes, os calcinés, feuilles d arachides Couche d argile (ou sable en fonction du sol) feuilles de Neem (répulsif et traitement phytosanitaire naturel) Couche de fumier = 3 brouettes 3 pelles de cendres eau = 5 à 6 seaux A ce stade, une couche a été réalisée ; pour un tas de compost, réaliser 4 à 5 couches Pour les suivantes, voici l ordonnancement des couches : Couche de biomasse (tiges de maïs, mil, feuilles mortes ) Couche de coques d arachide ou épluchures Couche de plumes Couche de sable ou argile BASSITARA SPORT LD AOUT 2014 Page 3

4 Couche de fumier mettre + de cendres) Eau = fin de la deuxième couche A l issue de la quatrième ou cinquième couche, l empilement est paillé (tiges, morceaux de bois, paille). La hauteur du compost ne doit pas excéder 1m20 pour faciliter le retournement (renversement des couches). Ce renversement des couches doit s effectuer méticuleusement tous les quinze jours. Il faut retourner couche par couche pour inverser l empilement, le mieux est d utiliser une fourche. L arrosage du compost doit se faire une fois par semaine (en fonction du site, de la saison). Ils commentent au fur et à mesure, tout en précisant les quantités et osant des explications. Les deux complices sont complémentaires, sérieux, appliqués, dynamiques : Sam et Ousmane confient qu'ils sont impressionnés par leur prestation, que ce sont de futurs formateurs de qualité : tout est bon, maitrisé ; le seul bémol est de ne pas avoir précisé les causes de cet empilement de ces différents éléments : donner le pourquoi aux différentes actions. On pourrait dire donner du sens aux savoirs pour une meilleure appropriation et mise en œuvre. Quand le tas de compost est terminé, une séquence de questions / réponses s'improvisent : Quelle quantité faut-il pour telle surface?, pourquoi ne faut il pas tasser? D'une culture à une autre, faut-il la même quantité? Peuton remplacer les feuilles de Neem par les baies de Neem pilées? Où faut-il implanter BASSITARA SPORT LD AOUT 2014 Page 4

5 les fosses? Quelle est la fréquence d'arrosage? Comment sait-on quand il faut arroser?... Cela révèle l'impact et la curiosité suscitée par la démonstration. Sam prend la parole pour adresser des louanges à Tahirou et Zongo puis les taquine en demandant à l'assemblée pourquoi selon eux le compost permet de remplacer les engrais chimiques? Pourquoi est il composé des différents éléments rassemblés? Il aborde la composition des engrais et fait le parallèle entre le NPK engrais chimique et les éléments chimiques : N =azote; P=phosphore, K = potassium. «La terre a besoin de ces éléments or le N est apporté, dans le compost, par la biomasse (tiges de mais, de mil, paille...), le P par les plumes, les os calcinés, le K par les cendres et la combinaison de l'ensemble apporte en + des sels minéraux.» Le respect du protocole de réalisation et retournement des couches est important : La cendre de bois, en plus de contenir de la potasse, aide au ramollissement des matières et apporte du potassium aux plantes. Le fumier et les fientes contiennent des bactéries qui accélèrent la fermentation du tas. Il apporte aussi des protéines au compost. On constate quatre stades évolutifs du compost : Phase thermophile entre 15 à 30 jours Phase de stabilisation entre 30 à 45 jours Phase de refroidissement entre 45 à 60 jours Phase de minéralisation entre 60 et 75 jours (surtout pour les pépinières d arbre) En fonction des cultures envisagées, on peut utiliser le compost dès le 45 ème jour pour les céréales ou la tomate. L idéal reste l utilisation du compost après le 60 ème jour pour le maraichage (2kg/m2), les céréales (1kg/m2), étalé en mince couche sur le sol. Pour une planche demi-lune : 1 brouette de compost Pour un trou sur une planche en zaï : 1 poignée Le compte-rendu de l atelier a été enrichi par le document fourni par Sam et Ousmane, intitulé le compost organique, issu de la formation des animateurs endogènes en agroécologie au centre de formation de Tang-Zougou à Betta (Ziniare). Animateurs : Zongo Siaka Sanon Tahirou Formateurs : Sam Bacye et Ousmane BASSITARA SPORT LD AOUT 2014 Page 5

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