THEME 3 L UNION EUROPÉENNE : DYNAMIQUES DE DÉVELOPPEMENT DES TERRITOIRES
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- Mireille Normand
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1 THEME 3 L UNION EUROPÉENNE : DYNAMIQUES DE DÉVELOPPEMENT DES TERRITOIRES QUESTION 2 LES TERRITOIRES ULTRAMARINS DE L UE ET LEUR DÉVELOPPEMENT CHAPITRE 2 DISCONTINUITÉS, DISTANCES, INSULARITÉ, SPÉCIFICITÉS SOCIO- ECONOMIQUES DES TERRITOIRES ULTRAMARINS INTRODUCTION Les territoires ultramarins de l Union Européenne se singularisent par leur éloignement du continent européen, leur extrême dispersion dans le monde, et une diversité de statuts juridiques. Ces territoires sont les héritages d une colonisation ancienne dans les Caraïbes, l océan Indien et le Pacifique. Leur éloignement, auquel s ajoutent l insularité qui accroit leur isolement et la dispersion en font des objectifs prioritaires de la politique de cohésion européenne. PROBLÉMATIQUE Comment les territoires ultramarins affrontent-ils les effets de la distance, de la discontinuité géographique et de l insularité? ANNONCE DU PLAN 1. Eloignement, insularité, enclavement 2. Les particularités des territoires, des sociétés et des économies des territoires ultramarins. 3. Les enjeux actuels du développement 1
2 1. Eloignement, insularité, enclavement A. Des territoires dispersés A l exception de la Guyane française et du Groenland, la plupart des territoires ultramarins européens sont des îles de petite taille. Leur intérêt pour leur métropole réside dans le fait qu ils leur procurent des millions de km 2 de Zone Economique Exclusive ou ZEE (près de 10 millions de km 2 pour les territoires ultramarins français). La ZEE est un espace maritime sur lequel un Etat exerce des droits souverains en matière d exploration et d usage des ressources. Ces territoires bénéficient de deux statuts différents au sein de l UE : RUP, Régions Ultra Périphériques, pleinement intégrés à l UE et bénéficient ainsi des aides de la FEDER afin de compenser leurs handicaps structurels. Il s agit des Açores, de Madère, des Canaries, de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion, de la Guyane, de Saint- Barthélemy et de Saint-Martin. PTOM, Pays et Territoires d Outre-mer (environ 50) simplement associés à l UE (ils appartiennent à 4 Etats membres de l UE : RU, France, PB et Danemark). Le droit communautaire ne leur est pas applicable, mais ils peuvent bénéficier de certaines aides européennes. La France est le seul Etat européen à posséder à la fois des RUP et des PTOM. B. Des territoires éloignés La distance entre Paris et les territoires des Antilles et de la Guyane est de km environ, de plus de km pour la Réunion et de plus de km pour la Nouvelle-Calédonie. Le Groenland est situé à km du Danemark. Les territoires portugais et espagnol sont pus proches de la métropole. 2
3 Cette distance génère des coûts en termes de transports, tant pour les marchandises que pour les personnes, auquel s ajoute la perception accrue de l éloignement liée aux fuseaux horaires. Cet éloignement est accru pour les îles secondaires éloignées de l Ile principale, notamment pour les îles de la Polynésie française étalées sur une surface maritime équivalente à 8 fois la surface de la France. C. L insularité et ses conséquences La grande majorité des territoires ultramarins sont insulaires, ce qui peur favoriser une tendance au repli de la part des habitants (on parle alors d «insularisme»). En ce qui concerne les îles secondaires encore plus isolées, on parle même de «surinsularité». L insularité ajoutée à la distance, renforce la dépendance à l égard de la métropole : une grande partie des ressources de ces territoires est liée aux transferts sociaux en provenance de la métropole et aux aides européennes. L insularité explique également une des particularités de la population de ces îles, qui a du mal à se positionner entre ouverture et «insularisme». Toutefois, l insularité ajoutée au climat tropical, peut constituer un atout potentiel, notamment pour le développement de l activité touristique. Cependant, pour que cette potentialité devienne un véritable atout, il est nécessaire de mettre en valeur ces territoires en développant des infrastructures et d améliorer leur accessibilité. En outre, afin que ces mises en valeurs touristiques ne mettent pas en péril ces environnements insulaires par nature fragiles, et par conséquent l avenir du tourisme lui-même, il est nécessaire de mettre en œuvres des stratégies de développement durables. 3
4 2. Les particularités des territoires, des sociétés et des économies des territoires ultramarins. A. Des territoires inégalement peuplés et soumis à des risques Le territoire et le peuplement des îles situées dans la zone intertropicale ou subtropicale sont structurés par l opposition «côtes au vent», plus humides et soumises aux alizées, et «côtes sous le vent», plus sèches et plus peuplées. L intérieur des terres est souvent marqué par un relief volcanique et par conséquent est délaissé au profit des côtes. Ces territoires sont souvent soumis à de nombreux risques naturels : cyclones tropicaux de la saison chaude, séismes, volcanisme actif, inondations et glissements de terrains aggravés par l érosion liée à la déforestation. Il existe aussi des territoires ultramarins situes dans une zones de froid extrême. C est le cas du Groenland et des TAAF : Terres Australes et Antarctiques Françaises. On ne trouve sur les TAAF aucune population permanente, mais des missions scientifiques et militaires relevées régulièrement y assurent cependant une présence humaine. C est le cas de la Terre Adélie par exemple. Ces territoires ont un intérêt principalement scientifique et de réserve naturelle. Les activités économiques y sont très peu développées. B. Des sociétés pluriethniques, des populations qui s urbanisent L histoire du peuplement des Antilles explique la pluriethnicité des sociétés antillaises. En effet, l esclavage lié à l économie de plantation est à l origine de la présence de population afro-descendantes qui cohabitent avec des colons d origine européenne et une population métisse. La culture commune issue de ce peuplement est appelée créole et sa singularité réside dans sa langue et des habitudes culturelles communes. La spécificité du peuplement des Antilles liée au passé esclavagiste de ces îles génère encore aujourd hui 4
5 des tensions sociales elles-mêmes renforcées par les difficultés économiques actuelles. Dans les territoires du Pacifique, la population polynésienne est majoritaire, mais le nombre de métisses (Polynésiens, Européens, Asiatiques) est important. En Nouvelle-Calédonie, trois groupes principaux sont en présence : les Européens et les Mélanésiens représentent environ 40% de la population et les autres groupes ethniques, indonésiens, tahitiens, wallisiens. Ce découpage ethnique pèse sur les désaccords politiques au sujet de l avenir de l île. La croissance démographique de ces territoires est plus élevée que dans leurs métropoles respectives. Actuellement, on observe un accroissement de l urbanisation (lié à la tertiairisation de l économie) et de la littoralisation. C. Des économies extraverties mais dépendantes. A l intérieur de leurs aires régionales, ces territoires apparaissent comme des espaces de prospérité économique, cependant, ces économiques demeurent fragiles. Parmi les caractéristiques de ces économies ultramarines, on trouve : Une surreprésentation du secteur tertiaire, et plus particulièrement de l emploi public (donc peu producteur de richesses). Taux de chômage et nombre de bénéficiaires du RMI plus élevés que dans la métropole. Crise des activités traditionnelles comme l agriculture et la pêche : l exportation de bananes subit la concurrence des bananes du reste de la zone caraïbe. Cultures vivrières insuffisantes pour répondre aux besoins de la population. Tourisme insuffisamment développé. Le tourisme de masse ne concerne que Madère et les Canaries. 5
6 Forte dépendance par rapport à la métropole qui procure de nombreuses aides : subventions, sur-rémunérations (salaires plus élevés pour les fonctionnaires publics), défiscalisation. Ces aides permettent de réduire les inégalités par rapport à la métropole, mais ne crée pas de développement. 3. Les enjeux actuels du développement A. Un développement soutenu par l Union Européenne Dans le Traité d Amsterdam signé en 1997, l UE reconnaît les «handicaps structurels» dont souffrent les territoires ultramarins et leur vient en aide (en plus des aides de la métropole). Ces aides proviennent de quatre fonds principaux : FEDER : Fonds Européens de Développement Régional. FSE : Fonds Social Européen. FEADER : Fonds Européen Agricole pour les Développement Rural. FEP : Fonds Européen pour la Pêche. Les objectifs poursuivis par ces aides sont les suivants : Compenser l insularité dans un 1 er temps. Soutenir les activités traditionnelles (agriculture, pêche, tourisme) Mettre en valeur la biodiversité et les caractéristiques géographiques de ces territoires en soutenant des projets dans le domaine de l innovation : recherche biomédicale, énergies renouvelables Développer les échanges avec leur aire régionale afin de favoriser leur intégration : programmes Interreg. 6
7 B. Développer un tourisme durable Les RUP possèdent un grand potentiel naturel pour le développement du tourisme, mais il est largement sous-exploité. Les infrastructures touristiques sont en effet insuffisantes et dans le domaine du tourisme, les RUP subissent la concurrence des territoires de leur aire régionale qui offrent en général des conditions plus avantageuses économiquement aux touristes. Le développement du tourisme nécessite une réflexion, notamment pour développer un tourisme durable afin de mettre en valeur le milieu naturel sans le détériorer. CONCLUSION Les territoires ultramarins de l UE sont des territoires isolés et enclavés qui ne semblent pas pouvoir s intégrer à leur aire régionale toute en étant mal intégrés à l espace européen, si ce n est par les aides qu ils en reçoivent. Ces aides ne sont pas encore parvenues à développer des activités propres aux territoires ultramarins et capables de créer des richesses propres à ces territoires. 7
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