e-fiche Patrimoine Culture Occitane

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1 Les arts vivants MUSIQUE ET INSTRUMENTS TAMBOURIN À CORDES ET FLÛTE À 3 TROUS Le tambourin à cordes A la fois instrument à cordes et à percussion, il sert avant tout à marquer le rythme. Il s agit d une caisse de résonance avec 6 ou 7 cordes (de boyau ou de plastique). Le fond et la table sont en érable, les côtés en noyer. Encore utilisé dans certaines traditions musicales, il est souvent couplé avec une flûte à trois trous. La flûte à 3 trous Cette flûte en buis prend des noms divers selon les époques (flutet, fluitet, flahutet,...) et les régions (flahuta en Gascogne, galoubet de Provence, xirula basque,...). Elle ne comporte que trois trous, percés dans la partie inférieure de l instrument. Le musicien joue en variant ses doigtés, mais aussi en soufflant plus ou moins fort, obtenant ainsi des notes harmoniques. L instrument se tient d une seule main, libérant ainsi l autre main qui peut marquer le rythme sur un tambour ou un tambourin à cordes. 01

2 BOHA La boha est un instrument à vent à anches simples de la famille des clarinettes doubles. Le nom de boha vient du verbe bohar qui en occitan signifie souffler. Elle appartient à la famille des cornemuses qui compte une quinzaine de types différents pour le territoire de la France. Il y a quatre parties essentielles : la poche : généralement en peau de chèvres voire d agneau. Elle a une capacité de 8 à 15 litres. le porte-vent: contenant en général une valve (quelques autres systèmes existent ou sont en expérimentation) pour empêcher le retour de l air. Le porte-vent est embouché par le musicien, l autre bout étant attaché à la poche. le pilhet : contenant deux tuyaux, un pour la mélodie et un pour le bourdon. Le tuyau de la mélodie est percé de 7 ou 8 trous et le tuyau du bourdon est percé d un trou et est prolongé par le brunider le brunider : pièce de bois prolongeant le tuyau du bourdon et qui permet s il est mis ou enlevé de modifier la note du bourdon. Le bois le plus utilisé pour faire les bohas est le buis, mais on en trouve aussi en cormier ou fruitiers. Les décorations (dessins aux encres colorées, gravures, guillochis d étain ou de plomb) où on peut voir des rails, des oiseaux, des épis de blé... servent à décorer et à renforcer le bois aux parties sensibles : extrémités, jointures. 02

3 LE FIFRE Le fifre est une petite flûte traversière en ébène, à six ou sept trous, parfois avec une clé, de perce conique ou cylindrique, le plus souvent dans la tonalité de ré ou de mi bémol, et d une étendue de deux octaves et demie dans une échelle diatonique. Cet instrument était utilisé avec des tambours dans la guerre et pour les fêtes. Il y avait des corps de fifres et de tambours pour parader dans les rues. En France, le fifre a été introduit vers la fin du XV ème siècle par des mercenaires suisses. Le fifre était joué dans l armée mais de manière non officielle. C est François ler qui créera la charge officielle de fifre du roi, dont le rôle était de participer aux cérémonies et fêtes officielles. Parallèlement à cette carrière militaire, le fifre connaît une carrière civile dans la musique traditionnelle. Les musiciens formés à l armée continuaient de jouer, au retour dans leur village. Le répertoire de ces musiciens comprenait les morceaux militaires appris durant leur service ainsi que les airs populaires de leur région. Cette mixité a donné naissance en Gascogne aux ripataoulères, formations musicales composées d un fifre, d un tambour et d une grosse caisse. Ces ripataoulères subsistent encore de nos jours dans la région de Bazas, dans la Haute Lande Girondine. Les ripataoulères animent les fêtes et cérémonies populaires et familiales. 03

4 LA VIELLE À ROUE La vielle à roue est un instrument puissant, adapté à la danse en plein air. Les cordes sont frottées par une roue en bois. La roue devient donc un archet circulaire. Les notes sont jouées par la main gauche, à l aide d un petit clavier. Lorsque les doigts appuient sur les touches du clavier, ils actionnent de petits morceaux de bois (sautereaux) qui touchent les cordes. Une des originalités de cet instrument est de pouvoir ajouter un rythme, grâce à un petit chevalet en déséquilibre sur lequel est tendue une corde. On appelle ce rythme: le chien. C est en donnant un coup de poignet sur la roue qu on actionne le chien. Il produit alors un son court et grinçant qui donne le rythme. Le plus lointain ancêtre de la vielle remonte au XIIème siècle. On l appelait alors l organistrum. A la fin du XIIème et au XIIIième siècle, on lui donne le nom de «chifonie» ou «symfonie». A cette époque, les troubadours s en servent pour accompagner leurs chansons à travers toute l Europe, aussi bien sur les places des villages que dans les châteaux. En 1720, un luthier nommé Bâton, donne à l instrument sa forme actuelle. Il a l idée d utiliser de vieilles caisses de guitares et de luths, instruments qui n étaient plus à la mode, pour les transformer en vielle à roue. Le succès est immédiat: c est l âge d or de la vielle et de ses luthiers. 04

5 L ACCORDÉON DIATONIQUE C est en 1829 que Cyril Demian, facteur d instrument autrichien, dépose un brevet pour l invention de l accordéon. Ce dernier rencontre rapidement un certain succès. Les raisons en sont évidentes : de petite taille et de poids léger, l accordéon convient aux voyageurs et permet de jouer facilement les airs à la mode grâce à ses accords préparés. Il évolue rapidement vers l accordéon diatonique tel que nous le connaissons et qui, à la fin du XIXème siècle, connait un essor étonnant à travers le monde. Il s agit d un instrument à vent à anches métalliques libres. La ventilation est fournie par un soufflet actionné en alternance (poussé, tiré). Les notes sont actionnées par des boutons. Ses principales caractéristiques sont les suivantes : Une touche produit deux sons différents selon que l on tire ou l on pousse le soufflet. On compte jusqu à 12 (voire 18) touches au clavier gauche d accompagnement (basses et accords préparés) Son étendue est d environ 3 à 4 octaves au clavier mélodique. Après une longue période d oubli, l accordéon diatonique a resurgi du passé à la faveur du mouvement folk des années 70, puis des «Fest-Noz» bretons. 05

6 LE HAUTBOIS Instrument à vent dont le son nasillard est dû à l emploi d une anche double. Il mesure environ soixante centimètres et se compose d un tuyau mélodique de perce conique, percé de 7 trous de jeu, avec un pavillon à une extrémité, et une anche à l autre extrémité. Le hautbois est fabriqué en buis. Il est utilisé pour faire danser ou jouer les passe-rues. 06

7 LE VIOLON Le violon est un instrument à cordes frottées. Il est composé des parties suivantes : le corps, ou caisse de résonance, est formé par un fond (table inférieure), une table d harmonie (table supérieure). Voûtées pour accroître la résistance, les tables sont jointes par des éclisses sur les côtés. La table d harmonie est en sapin, renforcée sur son contour, comme pour le fond, par l incrustation un triple filet en bois naturel et en bois noir. Les éclisses qui doivent être résistantes sont en érable. La table est ouverte par des ouïes en forme de f. le manche porte la touche, réalisée en palissandre ou en ébène. les 4 cordes, qui étaient à l origine en boyaux. Elle sont aujourd hui métalliques. l archet est en général en pernambouc, bois rougeâtre (provenant du Brésil, province de Pernambouc), dur et flexible. L archet permet la tension d une mèche de crin de cheval. On enduit la crin de cheval d une résine, la colophane, qui renforce l adhérence dans les mouvements lents et lubrifie dans les mouvements rapides. Tout d abord il est un instrument populaire et de plein air, il accompagne les chansons à boire, parfois des ballets, des processions, il est associé aux cuivres. On lui préfère le luth et la viole. François Ier possède un ensemble de violon qui en 1480 est rattaché à l Écurie, aux manifestation en plein air. Au tout début du XVIIème siècle, il devient un instrument virtuose en Italie, puis en France et en Allemagne. La particularité du violon traditionnel ne réside pas dans l instrument, mais dans le jeu du musicien. Diverses traditions régionales ou locales, ont développé des types de jeux permettant d identifier d un coup d oreille une bourrée du Limousin ou un rondeau des Landes. 07