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1 PROJET PAN ARABE POUR LA SANTE DE LA FAMILLE Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

2 PREFACE C est avec beaucoup de plaisir et beaucoup de fierté que j écris cette préface. D abord tout Algérien devrait ressentir ces sentiments puisque malgré toutes les difficultés qui font de la vie de l Algérien un combat quotidien, ces auteurs ont réussi à produire des analyses approfondies de l Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille, menée en Cette enquête a déjà donné lieu à la publication du rapport principal et le présent document rassemble six études approfondies de la même source. Cette initiative d analyse secondaire des données est une pratique souvent recommandée mais rarement réalisée du fait des contingences matérielles, de la disponibilité des chercheurs, etc. Et donc souvent une fois le rapport principal produit, les enquêtes sont souvent oubliées. Il faut donc saluer la ou les personnes qui ont permis à cette initiative de voir le jour et, bien entendu l ensemble des chercheurs qui ont bien voulu se livrer à cet exercice, souvent un surcroît de travail en plus de leurs charges administratives. Égoïstement, je tiens à exprimer ma fierté, puisqu en 20 ans d enseignement je n ai jamais connu une satisfaction comparable à celle que m ont offert deux des auteurs de ce volume qui ont été mes étudiants, il y a plus de 10 ans. Je les remercie d avoir tiré le maximum de ces données et d avoir démontré une maîtrise de la discipline en même temps qu une utilisation élégante des techniques d analyse parmi les plus sophistiquées. Parlant de disciplines, il convient de noter que la démographie s est ici unie aux sciences médicales et gageons que cette union sera encore féconde. Sans entrer dans les détails, je voudrais donner simplement les titres des contributions qu on peut regrouper en 2, en fonction de la discipline. La première partie commence avec l analyse des déterminants de la mortalité infantile, suivie de la nuptialité et de la fécondité. Deux études, l une consacrée aux personnes âgées et l autre aux jeunes célibataires complètent cette première partie. La seconde partie contient deux études. La première traite des morbidités obstétricales et la seconde des femmes en âge de ménopause. Ces six études sont pour certaines des premières dans le monde arabe. Et encore une fois il faut saluer les auteurs qui ont pu malgré l absence de documentation scientifique chronique dans notre pays démontrer ce que des jeunes algériens sont capables de faire pour autant que l occasion leur soit donnée. Ali Kouaouci Université de Batna Université de Montréal 2

3 SOMMAIRE LES DETERMINANTS DE LA MORTALITE INFANTILE EN ALGERIE Introduction Objet de l étude I. Cadre théorique de l étude II. Source de données : quelques aspects méthodologiques Objectifs de l enquête Le plan de sondage III. Déterminants de la mortalité infantile en Algérie Mortalité infantile et conditions socio-économiques des ménages Effet des principaux facteurs socio-économiques Mortalité infantile et caractéristiques maternels Mortalité infantile et facteurs environnementaux CONCLUSION Bibliographie NUPTIALITE ET FECONDITE EN ALGERIE Avant propos I. Objectifs de l étude II. Source des données III. Organisation de l étude IV. Cadre conceptuel V. Rétrospective de la fécondité, de la nuptialité et de la pratique contraceptive Évolution de la fécondité en Algérie indépendante Évolution de la nuptialité Évolution de la contraception Implication de l accroissement de la population sur la structure par âge VI. Évolution des schémas de nuptialité en Algérie Situation matrimoniale au moment de l enquête Évolution différentielle de l état matrimonial Évolution de l âge au mariage Conclusion

4 VII. Évolution de la fécondité différentielle Age de la femme Durée du mariage et âge au premier mariage Milieu de résidence Niveau d instruction de la femme VIII. Analyse de la fécondité Indice de fécondité de Coale Modèle de Bongaarts Analyse multivariée Conclusion BIBLIOGRAPHIE.95 ANNEXE STATISTIQUE LES PERSONNES AGEES EN ALGERIE : REALITES ET PERSPECTIVES.. 96 Préambule Introduction Objet de l étude I Présentation de l enquête : quelques aspects méthodologiques II. Caractéristiques socio-démographiques des personnes âgées Structure par âge et par sexe Situation matrimoniale Éducation et formation Emploi Source de revenu des personnes âgées III. État de santé des personnes âgées IV. Dépendance des personnes âgées V. Qualité de vie des personnes âgées VI. Bien être social et familial VII. Logement et cadre de vie VIII. État psychologique et stabilité des personnes âgées Conclusion BIBLIOGRAPHIE ANNEXE STATISTIQUE LES JEUNES CELIBATAIRES EN ALGERIE

5 Introduction Sources de données I. Présentation de l enquête : aspects méthodologiques II. Caractéristiques générales des jeunes Structure par âge et par sexe Célibat chez les jeunes Éducation et instruction chez les jeunes Analphabétisme Activité économique chez les jeunes III. Conditions d habitat IV. Nuptialité chez les jeunes Le mariage consanguin : une réalité de la société Algérienne Choix du partenaire pour le mariage Age idéal au mariage chez les jeunes et difficultés rencontrées V. Aspect de la vie familiale : communication au sein de la famille VI. Autonomie et prise de décision VII. Les jeunes et l émigration VIII. Temps des loisirs et besoins des jeunes Occupation du temps libre Besoins des jeunes IX. Attitudes sanitaires des jeunes Activités sportives Consommation du tabac X. Les jeunes et le planning familial Connaissance de la contraception Attitude des jeunes vis à vis de la contraception Conclusion Bibliographie ANNEXE STATISTIQUE MORBIDITES OBSTETRICALES EN ALGERIE Introduction I. Cadre conceptuel II. Objet de l'étude

6 2.1 Matériel et méthodes Limites de cette étude III. Caractéristiques générales des femmes éligibles Situation matrimoniale Parité atteinte par les femmes éligibles IV. Morbidité obstétricale Taux de morbidité obstétricale Caractéristiques de femmes ayant eu au moins une complication Morbidité obstétricale : moment de survenue et nature V. Morbidité obstétricale : variables prédictives VI. Morbidité obstétricale et pathologie chronique Prolapsus infections génitales chroniques Conclusion ANNEXE STATISTIQUE LES FEMMES EN AGE DE MENOPAUSE Introduction Objet et champs de l étude Présentation de l enquête: aspects méthodologiques I. La ménopause : principales définitions La periode de la menopause evaluation de la qualite de vie durant la menopause symptômes corporels les symptômes psychologiques II. Caractéristiques des femmes algériennes âgées de 50 a 59 ans Les femmes en âge de ménopause : profil démographique et social Le vécu des femmes en âge de ménopause Représentation de la ménopause Conclusion BIBLIOGRAPHIE ANNEXE STATISTIQUE

7 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1.1 Facteurs déterminants de la mortalité des enfants par catégorie de facteurs 15 Tableau 1. 2 Mortalité infantile par sexe enregistrée durant la décennie ( ) selon le niveau d instruction du couple (o/oo) 21 Tableau 1.3 Estimation de l effet net des facteurs socio-économiques indépendants sur l état de survie des enfants de (sexes confondus) 23 Tableau 1.4 Estimation de l effet net des facteurs socio-économiques indépendants sur l état de survie des enfants de (sexe masculin) 24 Tableau 1.5 Estimation de l effet net des facteurs socio-économiques indépendants sur l état de survie des enfants de (sexe féminin) 24 Tableau 1.6 Estimation de l effet net des facteurs socio-économiques indépendants sur l état de survie des enfants de (sexe féminin) 30 Tableau 1.7 Estimation de l effet net des facteurs socio-économiques indépendants sur l état de survie des enfants de (sexe masculin) 30 Tableau 1.8 Estimation de l effet net des facteurs socio-économiques indépendants sur l état de survie des enfants de (sexe féminin) Tableau 1.9 Estimation de l effet net des facteurs socio-économiques indépendants sur l état de survie des enfants de (sexe masculin) 35 Tableau Estimation de l effet net des facteurs socio-économiques indépendants sur l état de survie des enfants de (sexe féminin) 35 Tableau 2. 1 Évolution des taux de fécondité générale et de l indice synthétique de fécondité ( , p.1000) 45 Tableau 2. 2 Évolution de la pratique contraceptive (%) par type de méthode 49 Tableau 2. 3 Évolution par groupes d âge de la population algérienne à travers les données des recensements (effectifs en milliers) 50 Tableau 2. 4 Répartition de la population âgée de 15 ans et plus selon le groupe d âge quinquennal, le sexe et la situation matrimoniale 51 Tableau 2. 5 Évolution des proportions des célibataires par sexe et groupe d âges quinquennal 52 Tableau 2. 6 Proportions des célibataires par sexe, groupes d âges et niveau d instruction de la population 54 Tableau 2. 7 Caractéristiques socioéconomiques des femmes célibataires de 40 ans et plus 55 Tableau 2. 8 Caractéristiques socioéconomiques des hommes célibataires âgés de 40 ans et plus 57 Tableau 2. 9 Évolution de l âge moyen au premier mariage par sexe et caractéristiques socioéconomiques entre 1992 et 2002 (méthode de HAJNAL) 58 Tableau Âge moyen, âge médian au premier mariage et caractéristiques de la tendance centrale par période de mariage 59 Tableau Proportions cumulées des cohortes de femmes selon le groupe d âge actuel et l âge au premier mariage 60 Tableau Table de nuptialité féminine (génération âgée entre 45 et 49 ans au moment de l enquête) 63 Tableau Table de nuptialité féminine (génération âgée entre 30 et 34 ans au moment de l enquête) 63 Tableau Écart d âge moyen entre conjoints, médiane et caractéristiques de tendance centrale selon les caractéristiques socioéconomiques des femmes actuellement mariées âgée entre 15 et 49 ans 66 Tableau Parités moyennes selon l âge au premier mariage, la durée de mariage et le groupe d âge (Papfam-02) 69 Tableau Taux de fécondité par âge et Indices synthétiques de fécondité selon les caractéristiques des enquêtées (Papfam-02) 70 Tableau Indices de fécondité de Coale ( ) 74 Tableau Parts des changements de la nuptialité et la fécondité des mariées sur la fécondité 74 Tableau Valeurs des indices de nuptialité, de contraception, de stérilité post-partum et d avortement provoqué/taux de fécondité biologique maximum entre 1986 et Tableau Estimation des quantités logarithmiques entre 1986/1992 et Tableau Effets des variables intermédiaires de fécondité entre 1986 et 2002 (%) 79 Tableau Variables introduites (modèles 1-3) 83 Tableau Récapitulatif des modèles Tableau Tableau des résultats de l analyse de la variance (ANOVA, modèles 1-3) 85 Tableau Coefficients de régression (modèles 1-3) 86 Tableau A2. 1 Répartition des parités moyenne et médiane selon quelques variables socio-démographiques (femmes ans)- PAPFAM Tableau A2. 2 Répartition des parités moyenne et médiane par strate et selon quelques variables socio-démographiques (femmes ans)-papfam Tableau A2. 3 Répartition des parités moyenne et médiane selon quelques variables socio-démographiques (femmes ans)- PAPFAM Tableau A2. 4 Répartition des parités moyenne et médiane des femmes de45-49 ans par strate et selon quelques variables sociodémographiques-papfam Tableau A2. 5 Évolution de la population algérienne ( ), en milliers 95 7

8 Tableau A2. 6 Mouvement naturel de population en Algérie ( ) 95 Tableau A2. 7 Évolution des taux de natalité, de mortalité et d'accroissement naturel 95 Tableau A2. 8 Effectifs des naissances vivantes ( ) 95 Tableau 3. 1 Évolution des taux bruts de natalité, des taux de mortalité infantile et de l espérance de vie à la naissance ( ) 100 Tableau 3. 2 Évolution de la structure par grands groupes d'âges 101 Tableau 3. 3 Évolution des principaux indicateurs de vieillissement en Algérie ( ) 102 Tableau 3. 4 Structure des personnes âgées selon l âge regroupé et le sexe 108 Tableau 3. 5 Proportion des personnes âgées exerçant actuellement un travail par groupe d âge selon le milieu de résidence et le sexe 112 Tableau 3. 6 Structure des personnes âgées selon la source de revenu, le genre et la strate 113 Tableau 3. 7 Structure des personnes âgées selon 114 Tableau 3. 8 Opinion des personnes âgées sur leur état de 114 Tableau 3. 9 Proportion des personnes qui estiment que leur état de santé est mauvais selon l âge et le sexe 115 Tableau État de santé des personnes âgées par rapport à l année passée 115 Tableau Proportion des personnes âgées souffrant de maladie ou de problèmes de santé 116 Tableau Proportion des personnes âgées selon les principales maladies et le sexe 117 Tableau Les principaux problèmes qui limitent l activité des personnes âgées sont par ordre d importance les troubles de la vue, l incapacité de bouger et les troubles d audition 119 Tableau Proportion des personnes âgées qui réalisent seules et 120 Tableau Proportion des personnes âgées selon l exercice des activités quotidienne et le genre 123 Tableau Proportion des personnes âgées qui font régulièrement de la marche selon le sexe 123 Tableau Proportion des personnes âgées selon la visite des enfants et le genre 124 Tableau Proportion des personnes âgées qui reçoivent et rendent visite aux frères, aux sœurs, aux proches, aux amis ou aux voisins selon l âge et le genre 125 Tableau Services qu il faudrait créer selon pour les personnes âgées 126 Tableau Résultats de la régression logistique sur la situation psychologique des hommes âgés de 60 ans et plus 131 Tableau Résultats de la régression logistique sur la situation psychologique des femmes âgées de 60 ans et plus 132 Tableau A3. 1 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la situation matrimoniale et la strate de résidence 139 Tableau A3. 2 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le genre, la strate de résidence et le niveau d instruction 140 Tableau A3. 3 Répartition des personnes âgées ayant déclaré souffrir de problèmes limitant leurs activités selon l âge regroupé, le genre et la strate de résidence 141 Tableau A3. 4 Répartition des personnes âgées ayant déclaré être incapable de bouger selon l âge regroupé, le genre et la strate de résidence 141 Tableau A3. 5 Répartition des personnes âgées ayant déclaré ayant des troubles de langage selon l âge regroupé, le genre et la strate de résidence 142 Tableau A3. 6 Répartition des personnes âgées ayant déclaré avoir des troubles de la mémoire selon l âge regroupé, le genre et la strate de résidence 142 Tableau A3. 7 Répartition des personnes âgées ayant déclaré avoir des troubles d audition selon l âge regroupé, le genre et la strate de résidence. 143 Tableau A3. 8 Répartition des personnes âgées ayant déclaré avoir des troubles de la vue selon l âge regroupé, le genre et la strate de résidence 143 Tableau A3. 9 Répartition des personnes âgées ayant déclaré avoir autre problème selon l âge regroupé, le genre et la strate de résidence 144 Tableau A3. 10 Répartition des personnes âgées ayant déclaré rencontré des problème pour se procurer des médicaments selon l âge regroupé, le genre et la strate de résidence 144 Tableau A3. 11 Répartition des personnes âgées ayant déclaré être satisfaits des prestations de santé qui leur sont offertes selon l âge regroupé, le genre et la strate de résidence 145 Tableau A3. 12 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le genre, la strate de résidence et le nombre d handicaps déclarés 146 Tableau A3. 13 proportions des personnes âgées vivant avec leurs époux(se) et ou leurs enfants selon l âge 147 Tableau A3. 14 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et le type de logement 149 Tableau A3. 15 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et le type de propriété du logement 150 Tableau A3. 16 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et la source principale d eau potable 151 Tableau A3. 17 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l existence ou non de lieux sanitaires 152 Tableau A3. 18 Répartition des personnes âgées selon le sexe, la strate de résidence et le type de lieux sanitaire utilisé (pour ceux ne disposant pas de lieux sanitaires152 Tableau A3. 19 Répartition des personnes âgées selon le sexe, la strate de résidence et le type d éclairage du logement 153 Tableau A3. 20 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l existence ou non de cuisine 154 Tableau A3. 21 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 154 Tableau A3. 22 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 155 Tableau A3. 23 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 155 Tableau A3. 24 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 156 Tableau A3. 25 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 156 Tableau A3. 26 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 157 Tableau A3. 27 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 157 Tableau A3. 28 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 158 Tableau A3. 29 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 158 Tableau A3. 30 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 159 Tableau A3. 31 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 159 Tableau A3. 32 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et l équipement du ménage 160 Tableau A3. 33 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et le nombre de pièces du logement 161 8

9 Tableau A3. 34 Répartition des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la strate de résidence et la taille du ménage 162 Tableau 4. 1 Évolution de la part des 15 à 29ans dans la population totale Algérienne ( ) 164 Tableau 4.2 Proportion des célibataires selon le sexe, les groupes d âge et le sexe 167 Tableau 4.3 Structure de la population des jeunes célibataires âgés de 169 Tableau 4.4 Proportion des scolarisés ans selon l âge regroupé, le sexe et la strate 170 Tableau 4.5 Structure des jeunes célibataires scolarisés dans le passé selon le niveau d instruction, l âge, le sexe et la strate 170 Tableau 4.6 Taux d analphabétisme des jeunes célibataires de 15 ans à 29 ans 171 Tableau 4.7 Répartition de la population potentiellement active des jeunes célibataires de 15 à 29 ans selon l âge, le sexe et le milieu de résidence 171 Tableau 4.8 Proportion des actifs parmi les jeunes célibataires de 15 à 29 ans 172 Tableau 4. 9 Proportion des actifs parmi les jeunes (15-29 ans) selon le sexe et la STRATE 173 Tableau 4.10 Proportion des occupés parmi les jeunes actifs selon l âge, le sexe et le milieu de résidence 173 Tableau 4.11 Taux de chômage par groupe d âge selon le sexe et la strate 175 Tableau 4.12 répartition de la proportion des jeunes selon la taille de leur ménage et le nombre de pièces des logements dans lesquels ils habitent 176 Tableau 4.13 Proportion des jeunes ayant des difficultés qui les empêchent de se marier selon le sexe et la strate 178 Tableau 4.14 Principales personnes sollicitées par les jeunes en cas de besoin selon le sexe 180 Tableau 4.15 Proportion des jeunes célibataires qui discutent avec les parents sur des sujets liés au quotidien selon le genre de discussion, la fréquence, le sexe et la strate 181 Tableau 4.16 Proportion des jeunes qui décident seuls pour un certain d aspects de la vie quotidienne selon le sexe et la strate 183 Tableau 4.17 Opinion des jeunes sur la prise de décision concernant la vie familiale selon le sexe et la strate 183 Tableau Résultats de la régression logistique 185 Tableau 4.19 Structure des jeunes qui envisagent l émigration selon la raisons, la sexe et la strate 186 Tableau 4.20 Structure des jeunes selon l endroit où ils passent leur temps libre, le sexe et la strate 187 Tableau 4.21 Proportion des jeunes selon les activités de loisirs, le sexe et la strate 188 Tableau 4.22 Proportion des jeunes selon les besoins exprimés, le sexe et la strate 189 Tableau 4.23 Proportion des jeunes qui pratiquent régulièrement une activité sportive selon le sexe et la strate 189 Tableau 4.24 Principales méthodes de contraception connues par les jeunes célibataires de 15 à 29 ans 191 Tableau 4.25 Attitude des jeunes sur l utilisation de la contraception selon le sexe et la strate 192 Tableau A4. 1 Structure des jeunes célibataires âgés de 197 Tableau A4. 2 Structure des jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans 197 Tableau A4. 3 Structure des jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans 197 Tableau A4. 4 Répartition des jeunes célibataires actifs âgés de 198 Tableau A4. 5 Taux d analphabétisme des jeunes célibataires de 15 à 29 ans 198 Tableau A4. 6 Structure des jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans qui sont pour 198 Tableau A4. 7 Proportion des célibataires de 15 à 29 ans qui sont pour le mariage consanguin selon les raisons pour lesquelles ils sont pour, le sexe et le milieu de résidence 198 Tableau A4. 8 Proportion des célibataires de 15 à 29 ans contre le mariage consanguin selon les raisons pour lesquelles ils sont contre, le sexe et le milieu de résidence 199 Tableau A4. 9 Structure des jeunes célibataires de 15 à 29 ans selon 199 Tableau A4. 10 Structure des célibataires de 15 à 29 ans selon la personne qui 199 Tableau A4. 11 Proportion des célibataires de 15 à 29 ans qui envisagent 199 Tableau A4. 12 Structure des jeunes célibataires de 15 à 29 qui envisagent 200 Tableau A4. 13 Structure des jeunes célibataires de 15 à 29 ans qui ont déjà entendu 200 Tableau A4. 14 Proportions des jeunes célibataires de 15 à 29 ans occupés parmi les actifs selon l âge, le milieu de résidence et le sexe 200 Tableau A4. 15 Taux de chômage par groupe d âge selon le sexe et la strate 200 Tableau 5. 1 Répartition des femmes éligibles selon la situation matrimoniale et la strate de résidence 208 Tableau 5. 2 Taux de Morbidité obstétricale selon la période (pour 100 naissances vivantes) 212 Tableau 5. 3 Risques cumulés 213 Tableau 5. 4 Fréquence des pathologies chroniques (en %) 214 Tableau 5. 5 Fréquence du prolapsus selon la morbidité 215 Tableau 5. 6 Infections génitales chroniques et complication obstétricale 215 Tableau A5. 1 Malades chroniques et complications obstétricales 218 Tableau A5. 2 Caractéristiques des femmes qui ont présenté au moins une morbidité obstétricale 218 Tableau A5. 3 Maladie chronique et complication obstétricale 219 Tableau A5. 4 Complications au cours de la grossesse 220 Tableau A5. 5 Complications au cours de l accouchement 220 Tableau A5. 6 Complications au cours de la période postnatale 221 Tableau A5. 7 Prolapsus et infections génitales selon le moment de la complication 221 Tableau A5. 8 Complication selon le prolapsus et l infection génitale 222 Tableau A5. 9 Descente de matrice et pertes vaginales excessives selon le groupe d âges 222 Tableau A5. 10 Descente de matrice et pertes vaginales excessives selon le rang de la naissance vivante 222 9

10 LISTE DES GRAPHIQUES Figure 1. 1 Mortalité infantile par sexe enregistrée durant la décennie , 18 Figure 1. 2 Mortalité infantile selon le sexe et la taille du ménage, 19 Figure 1. 3 Mortalité infantile selon le sexe et l instruction de la mère, ( ), 20 Figure 1. 4 Mortalité infantile selon le sexe et l instruction du père, ( ), en o/oo 21 Figure 1. 5 mortalité infantile par sexe enregistrée durant la décennie ( ) selon la situation professionnelle du père (0/00) 22 Figure 1. 6 Mortalité infantile selon le sexe et l âge à l accouchement, ( ), 25 Figure 1. 7 Mortalité infantile selon le sexe et l âge au premier mariage de la mère, ( ), en o/oo 26 Figure 1. 8 Mortalité infantile selon le sexe et le lien de parenté entre les conjoints, ( ), en o/oo 27 Figure 1. 9 Mortalité infantile selon le sexe et le rang de naissance, ( ), en o/oo 27 Figure Mortalité infantile selon le sexe et le type de grossesse simple ou multiple, ( ), en o/oo 28 Figure Mortalité infantile selon le sexe et l état de santé de la mère, ( ), 29 Figure Mortalité infantile selon le sexe et la source d eau utilisée, ( ), 32 Figure Mortalité infantile selon le sexe et le type de toilettes du logement, 32 Figure mortalité infantile selon le sexe et le type de logement, ( ), en o/oo 33 Figure mortalité infantile selon le sexe et l environnement immédiat du ménage, 34 Figure 2. 1 schéma conceptuel traduisant l impact de la modernisation sur la fécondité 44 Figure 2. 2 Évolution de l Indice Synthétique de Fécondité selon la strate ( ) 46 Figure 2. 3 Cartographie de l Indice Synthétique de Fécondité en Figure 2. 4 Évolution de l âge au premier mariage selon le sexe (par ans) 48 Figure 2. 5 Évolution des proportions des célibataires par sexe entre Figure 2. 6 Répartition des femmes non célibataires selon l âge au premier mariage et la période du premier mariage 59 Figure 2. 7 Proportions cumulées des âges au premier mariage par cohortes de femmes selon le groupe d âges quinquennal 61 Figure 2. 8 Évolution des quotients de nuptialité féminine des groupes d âges ans et ans 64 Figure 2. 9 Évolution des taux de fécondité par âge et dans le temps 68 Figure Évolution des Taux de fécondité par âge selon le milieu de résidence (Papfam-02) 69 Figure Indice Synthétique de Fécondité selon le niveau d instruction de la femme (Papfam-02) 70 Figure Parts des changements de la nuptialité et la fécondité des mariées sur la fécondité observée entre 1977 et Figure Schéma conceptuel traduisant l impact de la modernisation sur la fécondité 80 Figure 3. 1 Évolution de la population algérienne par grands groupes d âges 101 Figure 3. 2 Projection de la population algérienne par grands groupes d âges ( ) 103 Figure 3. 3 Distribution des personnes âgées selon le sexe, l état matrimonial, et le milieu 110 figure 3. 4 Structure des personnes âgées selon l âge regroupé, le sexe, la situation matrimoniale et la strate de résidence 110 Figure 3. 5 Répartition de la population âgée selon le sexe, le niveau d instruction et le milieu de résidence 111 Figure 3. 6 Proportions de personnes âgées souffrant d incapacités diverses selon le sexe 121 figure 3. 7 Répartition des personnes âgées selon le sexe, la résidence et les autres memebres du ménage 127 Figure 3. 8 Évolution de la proportion de personnes âgées vivant avec leurs époux(se) et/ou leurs enfants selon le groupe d âge 128 Figure 5.1 Répartition des femmes éligibles selon la parité atteinte et le milieu de résidence 209 Figure 5. 2 Femmes non-célibataires (15-49 ans) ayant donné naissance au cours des 5 dernières années selon qu elles ont eu ou non une complication 210 Figure 5.3 Maladies chroniques et complications obstétricales 214 Figure 6. 1 Proportion des femmes âgées de 50 à 59 ans atteintes par un problème ou une maladie selon le type et le milieu de résidence 239 Figure 6. 2 Proportion des femmes âgées de 50 à 59 ans atteintes par un 240 Figure 6. 3 Opinion des femmes de 50 à 59 ans sur la période

11 ÉTUDE 1 LES DETERMINANTS DE LA MORTALITE INFANTILE EN ALGERIE Par : Omar Ben Bella 1 Amar Ouali 2 1 Démographe, Chef d Etudes, Office National des Statistiques 2 Démographe, Sous Directeur des programmes de population, Ministère de la santé de la population et de la réforme hospitalière 11

12 Introduction La mortalité et la natalité servent, depuis longtemps, de baromètre au devenir des populations. La mortalité constitue un des phénomènes démographiques les plus importants en santé publique. Son taux, qui est défini comme le rapport entre le nombre de décès qui surviennent en un temps et un espace donné, et l effectif de la population concernée, représente un précieux indicateur de l état de santé de la population. Cela dit, il convient de noter que plusieurs études ont mis en évidence la forte corrélation entre la mortalité infantile et le niveau de développement économique et social d un pays ou d une société. Toute dégradation est ressentie et se répercute en premier lieu sur les enfants vu leur vulnérabilité liée à leur fragilité excessive. Ainsi, tout déclin de la mortalité infantile reflète en général une amélioration des conditions de vie et du niveau d hygiène d une population. Comprendre l évolution de la mortalité et connaître ses principaux déterminants dans une population donnée contribue certainement à identifier et à prendre des mesures permettant de réduire davantage son intensité. Selon A.Sen, «la mortalité est un test de performance économique», et «la valeur de la vie doit refléter l importance des diverses capacités pour laquelle elles sont une condition nécessaire» L ampleur de la baisse de la mortalité en Algérie, depuis l indépendance, est remarquable. En 40 ans la mortalité infantile est plus de quatre fois moindre. L espérance de vie à la naissance qui était à peine de 50 ans pour les deux sexes en 1970, dépasse aujourd hui les 70 ans. Cette situation est cependant loin d être réconfortante. En effet, si jusqu au début des années 1980 la baisse de la mortalité a été rapide et a permis des gains appréciables en matière d espérance de vie, on observe par contre à partir de 1990, un ralentissement voire même une stabilisation de la tendance. Le taux de mortalité générale qui était de l ordre de 16.4 pour 1000, en 1970, est passé à 8.4 pour 1000 en 1985 et à 6.3 pour 1000 en 1990 pour atteindre 5.5 pour 1000 en Pour les mêmes périodes, la mortalité infantile est passée respectivement de 142 pour 1000 naissances vivantes en 1970, à 80.0 en 1985, à 57.8 en 1990 pour atteindre 54.2 pour mille en Les données fournies par l Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille indiquent certes des écarts dans les niveaux de mortalité infantile mais la tendance reste pratiquement la même. Les risques de décès des enfants avant leur premier anniversaire passent de 50.9 pour Il s agit des données recueillies auprès des services de l Etat-civil. L enregistrement des décès n étant pas exhaustif, des réajustements sont systématiquement opérés sur la base taux de correction qui remontent au début des années

13 naissances vivantes, au cours de la période à 40.6 pour la période , à 34.3 entre pour se situer à 31.2 pour mille au cours de la période Les gains en matière de mortalité infantile sont à cet effet de l ordre de 26 points entre 1985 et 2000 selon les données de l Etat-Civil et de près de 20 points selon les données de l enquête Algérienne sur la santé de la famille au cours de la même période. Notons que les gains enregistrés durant la période 1970 et 1985, soit pour un même espace temps qui est de 15 ans, étaient de l ordre de 62 points. Les corrections apportées aux données recueillies auprès des services de l Etat-Civil, pour tenir compte des sous-déclarations, ne changent en rien le sens général de cette évolution. En outre, aucun changement pouvant affecter cette tendance n a été introduit dans les méthodes d enregistrement et de collecte de ces données. L Algérie a connu, au cours de la décennie 90, de grandes difficultés tant au plan économique qu au plan social. Les restrictions budgétaires et la rareté des ressources liées au choc qu ont subi les prix des hydrocarbures n ont fait qu exacerber ces difficultés. Le niveau de développement économique et social du pays s est nettement affecté. Objet de l étude Le déclin de la mortalité infantile en Algérie notamment par rapport aux années 70 est un fait incontestable. Ce déclin peut être largement attribué à l amélioration des conditions de vie et au développement des services sanitaires. En effet, l examen de la densité des services médicaux et l accès aux soins, au logement, à l eau potable, témoigne de grands efforts consentis et ce depuis l indépendance. Cependant, à partir de 1990, ce déclin s est sensiblement ralenti et le taux de mortalité se situe à des niveaux encore élevés. En outre, toute tentative pour l expliquer se heurtait à l indisponibilité voire l absence totale de données détaillées. En fait, tant que le déclin a été continu et rapide, la préoccupation des démographes et des planificateurs a été essentiellement tournée vers l évolution et les déterminants de la fécondité. La baisse de la mortalité tant au niveau global qu infantile, a été considérée comme une donnée directement dépendante du niveau de développement économique et sanitaire et fortement associée au comportement reproductif des femmes (fécondité élevée). Si cette relation est indéniable, il ne faudrait pas faire dépendre le niveau de la mortalité infantile uniquement du développement économique. Elle est aussi un processus social et en tant que tel, elle ne peut être isolée des autres processus en oeuvre dans la population étudiée. La mortalité notamment infantile revêt en fait un caractère multidimensionnel et nécessite l intervention de plusieurs disciplines, voire de plusieurs secteurs tant de l État que de la société 13

14 civile. Les conditions sanitaires, démographiques, socio-économiques, environnementales et culturelles sont autant de facteurs qui déterminent les niveaux de mortalité infantile et juvénile [S. DIALLO, 2000]. L étude se propose modestement d apporter certains éléments permettant de mieux comprendre la mortalité infantile en Algérie. Elle tentera d appréhender l effet de certains facteurs socio-économiques, environnementaux ainsi que certaines caractéristiques des mères et des enfants sur les niveaux de mortalité aux bas âges. Il convient également de noter que pour plusieurs pays notamment ceux en développement, réduire la mortalité infantile est un objectif qui se heurte le plus souvent à l indisponibilité des données dans le domaine et à leur faible qualité quand elles existent. Le but de cette étude est de combler entre autres ce déficit d informations, à travers, notamment, des données de l enquête Algérienne sur la Santé de la Famille, réalisée en L étude s articule autour de trois axes. Le premier définit les fondements conceptuels et méthodologiques. Le second spécifie les sources statistiques utilisées et le troisième présente les résultats concernant les niveaux de mortalité des enfants selon certaines caractéristiques et déterminants à partir de l Enquête Algérienne Sur la Santé de la Famille. I. Cadre théorique de l étude L élaboration d un cadre conceptuel tenant compte de toutes les dimensions de la mortalité infantile dans le schéma explicatif de son intensité et sa fréquence au sein d une population donnée est une opération très complexe. Cette complexité tient tout d abord au grand nombre de facteurs qui sont susceptibles d avoir un effet sur la mortalité des enfants à savoir les facteurs démographiques, épidémiologiques, médicaux, sociologiques, environnementaux et génétiques pour ne citer que les principales catégories [M. GARENNE et P. VIMARD, 1984]. En outre, l ensemble de ces données n est en pratique jamais disponible pour l analyse. Cela dit, il existe une littérature abondante sur les facteurs de la mortalité et plusieurs approches d analyse sont développées. De l approche globalisante en passant par l approche biomédicale à l approche pluridisciplinaire, plusieurs schémas d interprétations sont proposés. Chacun a ses avantages et ses limites. Pour les besoins de notre étude, nous nous sommes inspirés du cadre proposé par W.H. Mosley, 1984 ; J.Vallin, 1989 et Das Gupta, Nous avons essayé, dans un premier temps, de passer en revue l ensemble des facteurs retenus en relation avec la mortalité infantile. Dans un 14

15 second temps, à travers le recours à la régression logistique, dans chaque catégorie de facteurs, nous avons tenté d identifier quel est celui qui détermine le plus l état de survie de l enfant. Ainsi, concernant les déterminants socioéconomiques, nous avons retenu les variables liées à l instruction des parents, à la situation dans la profession du père, au milieu de résidence et à la taille du ménage dans lequel vit ou vivait l enfant. Concernant les facteurs maternels, nous avons pris l age de la mère à l accouchement des enfants nés vivants, son état de santé, son lien de parenté avec le conjoint, son âge à son premier mariage, le rang de la naissance des enfants nés vivants et enfin le type de grossesse pour chaque enfant né vivant. Pour les facteurs environnementaux, les variables retenue sont le rattachement à l eau potable, le rattachement au réseau d assainissement, le type d habitat et la qualité de l environnement immédiat dans lequel évolue le ménage concerné. TABLEAU 1.1 FACTEURS DETERMINANTS DE LA MORTALITE DES ENFANTS PAR CATEGORIE DE FACTEURS Facteurs socio-économiques Facteurs maternels Facteurs environnementaux Instruction des parents, Situation dans la profession, Milieu de résidence, Taille du ménage. Age de la mère, État de santé de la mère, Lien de parenté avec le conjoint, Age au premier mariage, Rang de la naissance de l enfant, Type de naissance Rattachement à l eau potable, Rattachement au réseau d assainissement, Type d habitat Qualité de l environnement immédiat. Nous avons retenu dans notre étude tous les décès des enfants de moins d un an, nés au cours de la période Il s agit d enfants qui ont dépassé l âge de leur premier anniversaire. L information est donc complète. L étude s est fondée sur les données de l échantillon principal de l Enquête Algérienne sur la Santé de la famille, réalisée en Au total naissances vivantes ont été enregistrées au cours de la période dont 499 décès de moins d un an ; 285 de sexe masculin et 214 de sexe féminin. Les taux de mortalité infantile estimés s élèvent à 39.8 pour mille naissances vivantes pour les deux sexes réunis et à 44.5 et 34.9 respectivement pour les garçons et les filles. Il est à rappeler que le taux de mortalité infantile estimé pour la période est de 31.2 pour 1000 naissances vivantes. II. Source de données : quelques aspects méthodologiques La présente étude est fondée sur les données issues de l Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille réalisée, en 2002, dans le cadre du projet Pan Arabe sur la Santé de la Famille. Cette enquête a été menée par l Office Nationale des Statistiques en étroite collaboration avec les 15

16 services en charge des questions de population au Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière. Le projet arabe pour la santé de la famille «PAPFAM» s inscrit dans la continuité du projet sur la santé de la mère et de l enfant «PAPCHILD» initié par la Ligue des États Arabes vers la fin des années 80. Il a été mis au point dans le but de permettre aux décideurs des pays arabes intéressés par son exécution, de disposer des informations et données nécessaires pour mettre en œuvre, suivre et évaluer les politiques de santé de la population 4. Le projet est basé sur une conception efficace, en mesure de permettre aux initiateurs des politiques de santé d analyser et d évaluer l état de santé de la population. Il sert également comme un outil de planification stratégique à l effet de mettre en place les programmes de santé adéquats OBJECTIFS DE L ENQUETE Les objectifs recherchés par l enquête sont : (i) permettre aux pouvoirs publics de disposer des informations essentielles pour mettre en œuvre, suivre et évaluer les politiques de la santé de la population ; (ii) contribuer à améliorer et à consolider les programmes de santé notamment de la santé reproductive, à travers l actualisation et l enrichissement des bases de données existantes, (iii) disposer des instruments nécessaires pour mener une politique régionale de population : le plan d échantillonnage assure une représentativité au niveau régional pour la plupart des variables retenues et au niveau sous régional pour certaines d entre elles, (iv) disposer des indicateurs à des fins de comparabilité avec les pays arabes et évaluer les efforts à fournir dans le domaine de la santé de la population En sus de ces objectifs importants qui constituent la substance fondamentale du projet tel qu initié par la Ligue des États Arabes, un autre objectif, non des moindres, a été adjoint au projet lors de sa mise en œuvre en Algérie. Il s agit de la mesure de la mortalité infantile dont le niveau estimé notamment au cours de cette décennie 90, n a guère fait le consensus. Les taux publiés ont été constamment remis en cause. Les taux sont jugés surestimés et invraisemblables, compte tenu des efforts consentis dans l amélioration des conditions générales d existence et dans la lutte contre ce fléau. Les données jusqu alors recueillies à travers les services de l état civil des communes sont systématiquement corrigées par des taux de couverture, pour tenir compte des sousdéclarations, qui remontent à Des écarts importants ont été observés depuis, entre les 4 Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille-2002, Rapport principal, juillet

17 statistiques de l état civil et celles des enquêtes. Ces dernières n offraient malheureusement pas un cadre idoine pour leur correction. L enquête qui a été réalisée dans le cadre de ce projet vient ainsi à point nommé pour répondre aux préoccupations des uns et des autres. Pour cela, l échantillon a été augmenté de deux fois. 2.2 LE PLAN DE SONDAGE Il s agit d un sondage stratifié à deux degrés : 1 degré : Tirage des unités primaires ou districts. Leur nombre est de degré : Tirage des unités secondaires ou ménages à raison : de 20 ménages par district en ce qui concerne l échantillon principal pour la détermination des indicateurs démographiques et de santé et de 40 ménages par district en ce qui concerne l échantillon élargi, comme cité précédemment, pour l étude de la mortalité infantile. Il faut signaler que les 40 ménages par district de l échantillon élargi se composent des 20 ménages de l échantillon principal auxquels ont été ajouté 20 autres ménages. Le nombre d unités secondaires ou ménages est de pour l échantillon principal et pour l échantillon élargi. III. Déterminants de la mortalité infantile en Algérie Comme nous l avons indiqué précédemment, l étude examine et analyse trois catégories de facteurs susceptibles d avoir des effets tant directs qu indirects sur la morbidité et la mortalité des enfants aux bas âges. 3.1 MORTALITE INFANTILE ET CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES DES MENAGES Les facteurs socio-économiques tels que le milieu de résidence, l instruction des parents, la situation du père dans la profession, la taille du logement constituent des éléments clés dans l état de santé des enfants et interviennent de façon importante sur ses chances de survie. Mortalité infantile et milieu de résidence Le milieu de résidence renseigne principalement sur les conditions de vie dans lesquelles évolue le ménage notamment en matière d accès à certains services vitaux tels que la santé, l éducation et à un minimum de commodités comme l eau courante, le rattachement à l égout et au réseau d électricité. 17

18 FIGURE 1. 1 MORTALITE INFANTILE PAR SEXE ENREGISTREE DURANT LA DECENNIE , SELON LE MILIEU DE RESIDENCE, EN O/OO Les données de l enquête ont révélé que le taux de mortalité infantile est de près de 14 points plus important en milieu rural qu en milieu urbain. Par sexe, les écarts enregistrés, près de 10 points, sont en faveur des filles. Il est à noter qu en dépit de l expansion des moyens de contraception en milieu rural et de là la réduction de l indice synthétique de fécondité qui se rapproche de plus en plus de ce qui est observé en milieu urbain, la mortalité infantile reste très élevée. Mortalité infantile selon la taille du ménage La taille du ménage dans lequel évoluent les enfants est un autre facteur qui peut avoir un effet néfaste sur la santé des enfants notamment aux bas âges. Les études existant dans le domaine révèlent que les enfants évoluant dans une famille nombreuse sont plus soumis au risque de décès. De la forte propension de contagion liée à la promiscuité en passant par la concurrence pour les ressources disponibles dans le ménage et le peu d attention dont bénéficient les enfants suite à la sur-occupation des mères, les risques tant de morbidité que de mortalité sont multiples. Cependant, contrairement à ce qui est observé au niveau international, les données de l enquête algérienne révèlent une situation tout à fait particulière. Le taux de mortalité infantile varie à l inverse de la taille du ménage. Plus la taille est importante, moins élevé est le taux de mortalité des enfants aux bas âges. Il se trouve même réduit de près de deux fois entre les ménages comprenant entre 0-4 personnes et ceux de 10 personnes et plus. Ce taux est réduit plus de deux fois chez les garçons. 18

19 FIGURE 1. 2 MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET LA TAILLE DU MENAGE, ( ), EN O/OO Comment peut-on expliquer cette situation? Parmi les explications possibles, il est à noter que les enfants dans les ménages élargis quoique soumis à plus de risques ne sont guère laissés seuls et sont surveillés par tous les membres du ménage, surtout dans leurs premières années de vie. En outre, en cas de problème notamment de santé, la mère, même s il lui est interdit de sortir en l absence de son mari et ou ne sait pas ce qu elle doit faire, elle trouve toujours quelqu un pour l accompagner, la conseiller ou emmener son enfant chez le médecin. De plus, les ménages étendus disposent généralement de plus de ressources, du fait que plusieurs membres sont actifs. Mortalité infantile et niveau d instruction des parents L'éducation constitue une condition de premier ordre dans la lutte contre la morbidité et la mortalité des enfants aux bas âges. Elle constitue le moyen le plus efficace de lutte contre la pauvreté et de l'habilitation des femmes. Les couples instruits disposent de plus d aptitudes pour acquérir des connaissances et assimiler les informations requises pour assurer une meilleure santé pour leurs enfants. L éducation est en effet un facteur essentiel pour diffuser les gestes et comportement élémentaires permettant de prévenir la maladie, d établir des diagnostiques simples quand elles surviennent et de recourir à la médecine moderne [TAMOUZA, S., 1996] Il est donc permis d envisager qu à travers l extension de l éducation des filles, on pourrait s attendre à un fort recul de la mortalité infantile dans les années à venir. En effet, les générations ayant bénéficié de la généralisation de l enseignement au début des années 70 sont aujourd hui de plain-pied dans la vie reproductive. 19

20 FIGURE 1. 3 MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET L INSTRUCTION DE LA MERE, ( ), EN O/OO Niveau d instruction de la mère Selon Caldwell, l effet de l instruction maternelle sur la santé de son enfant n est pas seulement dû à des connaissances directement sanitaires mais aussi à trois facteurs qui relèvent du statut de la mère dans son environnement et de son pouvoir de décision au sein du couple, voire au sein du ménage, notamment dans les structures élargies. Les mères disposant d un certain niveau d instruction sont moins fatalistes face aux maladies que celles qui n en ont aucun. Elles disposent d une meilleure capacité à utiliser les moyens sanitaires disponibles. Elles connaissent mieux ce qui existe et ont la capacité de mobilise l attention des personnels soignants. Par ailleurs, l instruction accroît l autonomie des femmes et les aide à se libérer de l emprise des pesanteurs sociologiques et des anciennes sur elles. Elle donne à la femme un pouvoir de décision plus important notamment en matière de santé des enfants. Sans autonomie, en l absence du mari, la femme ne peut pas prendre le risque de se déplacer vers le médecin ou au centre de santé, le plus proche qu il soit, pour consulter ou pour porter secours à son enfant. Les données issues de l enquête confirment ces constats et révèlent que les taux de mortalité ont été réduits de deux fois au niveau global et plus de deux fois pour les filles quand on compare les femmes analphabètes et celles ayant un niveau secondaire ou plus. Il est intéressant de noter que les femmes de niveau secondaire enregistraient déjà au cours de la période , un niveau de mortalité plus bas que celui atteint au cours de la période , au niveau national. Celles de niveau moyen enregistraient alors le même niveau. 20

21 Niveau d instruction du père FIGURE 1. 4 MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET L INSTRUCTION DU PERE, ( ), EN O/OO L effet de l instruction du conjoint joue un rôle tout aussi important que celui de la mère sur la survie de son enfant. Le taux de mortalité baisse de près de moitié, moins que chez les femmes, entre ceux n ayant jamais fréquenté l école et ceux ayant atteint le niveau secondaire et plus. Contrairement à celui de la femme, on constate que le niveau d instruction du père n influe pas autant sur l écart entre les niveaux de mortalité chez les filles et chez les garçons. La combinaison des niveaux d instruction de la mère et du père révèle des taux de mortalité infantile très disparates. Chaque combinaison engendre des taux spécifiques. L examen approfondi laisse apparaître que le niveau d instruction de la mère influe le plus sur le niveau de mortalité que celui du père. TABLEAU 1. 2 MORTALITE INFANTILE PAR SEXE ENREGISTREE DURANT LA DECENNIE ( ) SELON LE NIVEAU D INSTRUCTION DU COUPLE (O/OO) Dernier niveau atteint du père Dernier niveau atteint de la mère Analphabète Primaire Moyen Secondaire et + Analphabète (17.7) Primaire Moyen Secondaire (20.0) (17.2) (14.3) 25.2 Les taux entre parenthèses sont à prendre avec précaution. L effectif des décès observés est très réduit 21

22 Mortalité infantile et situation dans la profession du père Certes, la situation dans la profession qui renseigne un tant soit peu sur le niveau de vie des ménages, n est guère figée. Une personne peut occuper dans sa vie plusieurs emplois et dans chaque emploi, il peut occuper une situation donnée. Cette dernière peut, en outre, s améliorer comme elle peut se détériorer. Celle-ci est une réserve de taille. En effet, les décès concernent la décennie 90 et la situation du père dans sa profession est une information qui concerne l année durant laquelle est menée l enquête. Les résultats qui sont présentés dans le graphique ci-dessous sont à prendre avec précaution. Cela dit et nonobstant la catégorie «autre», les données semblent indiquer que les niveaux de mortalité les plus élevés se situent chez les salariés non permanents. FIGURE 1. 5 MORTALITE INFANTILE PAR SEXE ENREGISTREE DURANT LA DECENNIE ( ) SELON LA SITUATION PROFESSIONNELLE DU PERE (0/00) 22

23 3.1 EFFET DES PRINCIPAUX FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES Comme méthode d analyse, on se propose d utiliser la régression logistique afin d estimer la probabilité pour qu un enfant de moins d un an soit dans un état de survie ou de décès et afin d étudier l influence des facteurs socio-économiques susceptibles d avoir une influence sur cette probabilité. Les résultats de cette régression font ressortir les enseignements suivants: Toute chose égale par ailleurs, il est à noter qu hormis la variable relative à la situation du mari dans la profession qui s est avérée non explicative, les autres variables telle que le milieu de résidence, les niveaux d instruction de la mère et du père ainsi que la taille du ménage semblent être très significatifs dans leur relation avec l état de survie de l enfant. Le milieu rural influence de manière très significative l état de survie de l enfant. Les enfants qui voient le jour dans le milieu rural présente 1.2 fois de risque de décéder avant d atteindre leur premier anniversaire que ceux et celles qui naissent en milieu urbain. Concernant la taille du ménage et le niveau d instruction des conjoints, les résultats ne font que confirmer les résultats obtenus ci-dessus. TABLEAU 1.3 ESTIMATION DE L EFFET NET DES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES INDEPENDANTS SUR L ETAT DE SURVIE DES ENFANTS DE (SEXES CONFONDUS) B E.S. Wald Ddl Signif. Exp(B) Milieu de résidence (Réf: Urbain) Rural Taille du ménage (Réf: 0-4) et Instruction de la mère (Réf: analphabète) Primaire Moyen Secondaire et plus Instruction du père (Réf : analphabète) Primaire Moyen Secondaire et plus Constante Le sexe masculin Pour les garçons, les résultats de la régression montrent qu en sus de la situation du père dans la profession, le milieu de résidence et le niveau d instruction de la mère ne semblent guère avoir de signification dans l état de la survie de l enfant. 23

24 TABLEAU 1.4 ESTIMATION DE L EFFET NET DES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES INDEPENDANTS SUR L ETAT DE SURVIE DES ENFANTS DE (SEXE MASCULIN) B E.S. Wald Ddl Signif. Exp(B) Taille du ménage (Réf: 0-4) et Instruction du père (Réf : analphabète) Primaire Moyen Secondaire et plus Constante Le sexe féminin Contrairement aux garçons c est plutôt, le niveau d instruction du père et sa situation dans la profession qui semble n avoir aucune signification dans la détermination de son état de survie. Le milieu de résidence reste cependant très discriminant à leur égard. Celles qui naissent en milieu rural présentent plus de risques que celle qui voient le jour en milieu urbain. TABLEAU 1.5 ESTIMATION DE L EFFET NET DES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES INDEPENDANTS SUR L ETAT DE SURVIE DES ENFANTS DE (SEXE FEMININ) B E.S. Wald ddl Signif. Exp(B) Milieu de résidence (Réf: Urbain) Rural Taille du ménage (Réf: 0-4) et Instruction de la mère (Réf: analphabète) Primaire Moyen Secondaire et plus Constante MORTALITE INFANTILE ET CARACTERISTIQUES MATERNELS La catégorie des facteurs maternels concerne tant les comportements des mères que leur attitude notamment en matière de reproduction. La liste des variables comprend les ages des mères à leur premier mariage, leur âge à l accouchement de leurs enfants, leur état de santé, les liens de parenté qui les unissent à leurs conjoints, les rangs des naissances vivantes concernées par la survie ou le décès, et enfin le type de grossesse produisant la naissance vivante concernée. Ces facteurs peuvent agir tant directement qu indirectement à travers leurs interactions avec d autres variables, sur le risque de morbidité et de mortalité des enfants. 24

25 Mortalité infantile et âge des mères à l accouchement Il est communément admis qu aux âges extrêmes de la vie reproductive des femmes, les risques de décès des enfants sont très élevés. Avant 20 ans, les femmes risquent d avoir des naissances de faible poids et des prématurés. Au-delà de 35 ans, elles risquent d avoir des enfants atteints de trisomie 21 et bien d autres anomalies qui les prédisposent au décès avant d atteindre leur premier anniversaire. Les données issues de l enquête algérienne sur la santé de la famille confirment ces constats. Les risques de décès sont très importants notamment avant 20 ans. Les naissances qui surviennent chez les femmes à cet âge, courent plus de deux fois le risque de décéder par rapport à celles dont l âge de la mère est compris entre 20 et 24 ans. Au-delà de 35 ans, les risques de décès sont également importants. FIGURE 1. 6 MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET L AGE A L ACCOUCHEMENT, ( ), EN O/OO Par ailleurs, il y a lieu de noter que mis à part les filles dont la mère a moins de 20 ans, les filles ont une mortalité plus faible que celle des garçons dans les différents groupes d âge. Cette inversion pourrait être révélatrice d une discrimination à l égard des filles à cet âge. Nous pensons que les couples désirent le plus souvent que leur premier enfant soit un garçon. De plus, du fait de l inexpérience de la mère, la première naissance si de sexe féminin, court un risque accru lié à moins d attention. Mortalité infantile selon l âge au premier mariage de la mère L age au premier mariage est fortement corrélé à l age à l accouchement. Un mariage précoce, à moins de 20 ans, et un mariage tardif, au-delà de 35 ans, présentent tous les deux des risques sur l état de survie tant de la maman que de l enfant. 25

26 Il apparaît nettement que chez les femmes au-delà de 35 ans les risques sont très élevés pour la survie des enfants notamment quand il s agit d une fille. Le risque est près de trois fois plus élevé que celui observé chez les ans. En effet, les femmes à cet âge, n ayant pas beaucoup de temps pour constituer leur progéniture, veulent avoir, pensons-nous, en premier lieu un enfant de sexe masculin. FIGURE 1. 7 MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET L AGE AU PREMIER MARIAGE DE LA MERE, ( ), EN O/OO Concernant, les taux de mortalité des enfants aux bas âges estimés chez les femmes ayant contracté leur première union à moins de 15 ans, deux hypothèses peuvent être avancées pour expliquer ces taux moins élevé que ce qui était attendu. La première peut être liée aux omissions : il s agirait des femmes d anciennes générations dont l âge était inconnu. La seconde peut être liée aux ruptures d unions : elles ont pu avoir leurs enfants bien après la date du premier mariage. Lien de parenté avec le conjoint Concernant le lien de parenté entre les conjoints, il est à noter que les risques de décès sont très élevés chez les couples apparentés. Les risques paraissent plus importants encore quand il s agit des liens autres que cousin/cousine. Cependant, hormis les niveaux relevés qui sont très élevés, un fait remarquable est à constater. Les filles ne semblent guère souffrir de discrimination au sein des couples apparentés. 26

27 FIGURE 1. 8 MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET LE LIEN DE PARENTE ENTRE LES CONJOINTS, ( ), EN O/OO Mortalité infantile selon le rang à la naissance Le rang de la naissance peut être lui aussi un facteur de risque pour la survie de l enfant. La forte mortalité observée pour les naissances de premier rang est attribuée, la plupart du temps, à l inexpérience des mères. Elle peut être également liée à la prématurité et au faible poids à la naissance. Les données recueillies à travers l enquête algérienne sur la santé de la famille sur la mortalité des enfants selon le rang ne confirment pas cette observation. La mortalité infantile semble plutôt moins élevée parmi les naissances de rang 1 comparée à celles enregistrée parmi celles des rangs 4 et 5 et plus. FIGURE 1. 9 MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET LE RANG DE NAISSANCE, ( ), EN O/OO 27

28 Ce constat, quelque peu paradoxal par rapport aux études réalisées dans le domaine, peut être lié plus à l âge au mariage des femmes. L âge au mariage a atteint en effet 31 ans chez les femmes. Les risques de prématurité et de faible poids à la naissance de l enfant se trouvent très réduits. En outre, l inexpérience des mères liée le plus souvent à leur analphabétisme et aux difficultés d accès aux soins est de moins en moins importante. Par ailleurs, il faudrait aussi tenir compte de la taille familiale. Mortalité infantile selon le type de naissance Les enfants issus de grossesse multiples sont soumis à un risque près de 6 fois plus important de décéder que ceux issus de grossesse simple. Les grossesses multiples produisent souvent des enfants de faible poids particulièrement exposés au risque de décès. Compte tenu des coûts élevés liés à l infrastructure de néonatologie, les enfants de faible poids issus de naissances multiples sont à l origine d un débat international et représentent surtout un problème important aussi bien sur le plan médical que social. FIGURE MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET LE TYPE DE GROSSESSE SIMPLE OU MULTIPLE, ( ), EN O/OO État de santé de la mère L état de santé évolue avec l âge. Seules des données longitudinales permettrait de situer une maladie chronique de la mère, par exemple, par rapport au décès de l enfant. Pour pouvoir confirmer ou infirmer ce type de relation, on devrait disposer de données détaillées. Par ailleurs, en plus des maladies chroniques, il est intéressant de prendre en charge les maladies liées à la reproduction dans l étude de la mortalité infantile. Malgré ces réserves, on constate que les taux de mortalité infantile enregistrés au cours de la décennie 90 semblent liés à l état de santé de la mère. Le risque de décès est plus élevé chez 28

29 celles ayant déclaré avoir au moins une maladie chronique par rapport à celles qui n en souffrent pas. FIGURE MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET L ETAT DE SANTE DE LA MERE, ( ), EN O/OO Effet des principaux facteurs maternels Comme pour les facteurs socio-économiques, l application de la régression logistique aux différents facteurs retenus dans cette catégorie, nous permet de constater ce qui suit : Les deux sexes réunis Hormis l état de santé de la mère, l ensemble des facteurs semble avoir une signification dans la détermination des chances de survie de l enfant. Ainsi, l effet de l âge des mères à l accouchement sur l état de survie de l enfant est moindre audelà de 20 ans. Par contre le risque de décès augmente sensiblement avec l élévation de l âge au mariage et l augmentation du rang à la naissance. Quant au type de grossesse, le risque de décès est plus de 6 fois supérieur pour un enfant issue d une grossesse multiple que celui issu d une grossesse simple. 29

30 TABLEAU 1.6 ESTIMATION DE L EFFET NET DES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES INDEPENDANTS SUR L ETAT DE SURVIE DES ENFANTS DE (SEXE FEMININ) Variables dans l'équation B E.S. Wald Ddl Signif. Exp(B) Age des mères à l accouchement (Réf: - 20 ans) ans ans ans ans et plus Age au premier mariage des mères (Réf: - 20 ans) ans ans ans ans et plus Lien de parenté avec le conjoint (Réf : avec lien) Sans aucun lien Rang de naissance (Réf: 1-2 rang) et Type grossesse (Réf: singulière) Multiple Constante le sexe masculin Concernant le sexe masculin, deux variables dont l une est jugée significative et déterminante dans la mortalité des enfants de moins d un an (les deux sexes confondus) sont écartées de l analyse. Il s agit de l état de santé de la mère qui ne semble avoir aucune signification et l age au mariage qui par contre était identifié comme un des déterminants quand on prend les deux sexes ensemble. TABLEAU 1.7 ESTIMATION DE L EFFET NET DES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES INDEPENDANTS SUR L ETAT DE SURVIE DES ENFANTS DE (SEXE MASCULIN) B E.S. Wald ddl Signif. Exp(B) Age des mères à l accouchement (Réf: - 20 ans) ans ans ans ans et plus Lien de parenté avec le conjoint (Réf : avec lien) Sans aucun lien Rang de naissance (Réf: 1-2 rang) et Type grossesse (Réf: singulière) Multiple Constante le sexe féminin Par contre pour le sexe féminin, il apparaît que les différents facteurs retenus, hormis l état de santé de la mère, sont significatifs. 30

31 TABLEAU 1. 8 ESTIMATION DE L EFFET NET DES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES INDEPENDANTS SUR L ETAT DE SURVIE DES ENFANTS DE (SEXE FEMININ) Variables dans l'équation B E.S. Wald ddl Signif. Exp(B) Age des mères à l accouchement (Réf: - 20 ans) ans ans ans ans et plus Age au premier mariage des mères (Réf: - 20 ans) ans ans ans ans et plus Lien de parenté avec le conjoint (Réf : avec lien) Sans aucun lien Rang de naissance (Réf: 1-2 rang) et Type grossesse (Réf: singulière) Multiple Constante MORTALITE INFANTILE ET FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX L environnement considéré à travers ses différentes composantes peut constituer à la fois un facteur d épanouissement et de bien être comme il peut être, s il se trouve détérioré et ne répondant pas aux critères de viabilité, un facteur de risque majeur sur la santé tant des enfants que des adultes. Les enfants courent cependant plus de risque de décéder compte tenu de leur vulnérabilité liée à leur fragilité. Rattachement à l eau potable Les données de l enquête algérienne sur la santé de la famille révèlent un taux de mortalité infantile très élevé dans les ménages non rattachés au réseau public d eau potable notamment chez ceux qui s approvisionnent des puits et ou des fontaines publiques. Les taux observés dans les ménages s approvisionnant des citernes, légèrement faibles comparés même aux ménages reliés au réseau public, laissent supposer que cette eau est mieux traitée et rigoureusement contrôlée. Les écarts entre les sexes, conforment un tant soit peu aux lois de la nature, semblent indiquer qu aucune discrimination n est opérée au plan de l alimentation en eau potable. Les risques touchent sans distinction aucune les garçons et les filles. La fragilité des garçons à cet âge, comparée aux filles est à l origine d une mortalité plus élevée. 31

32 FIGURE MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET LA SOURCE D EAU UTILISEE, ( ), EN O/OO Rattachement au réseau d assainissement L'évacuation inadéquate des eaux usées et l'insuffisance d'hygiène personnelle sont également la cause d une gamme de maladies, notamment les maladies diarrhéiques. Le non-rattachement au réseau d assainissement présente, en effet, des risques supplémentaires de décès des enfants. Le risque de décès des enfants de moins d un an est de 13 points plus important dans les ménages disposant de toilettes non reliés à un égout ou se limitant à une fosse. Comme pour la source d alimentation en eau potable, le risque de décès semble plus important chez les garçons que chez les filles. Leur fragilité biologique les rend plus vulnérables aux attaques du milieu. FIGURE MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET LE TYPE DE TOILETTES DU LOGEMENT, ( ), EN O/OO Type d habitat Le type d habitat dans lequel évoluent les ménages peut constituer une autre source de problèmes notamment de santé. L habitat précaire de par ses modes d alimentation en eau 32

33 potable, d évacuation des eaux usées et l altération de son espace immédiat par les dépôts d ordures, reste le type d habitat le plus menaçant pour la survie des enfants notamment aux bas âges. En outre, le profil défavorable de ses occupants, en majorité des analphabètes de couches sociales démunies accentue ce risque. Quant aux maisons traditionnelles où les taux de mortalité des enfants de moins d un an observés se révèlent aussi élevés voire plus élevés que ceux des enfants évoluant dans l habitat précaire, l explication réside également dans les commodités dont disposent ces habitations. Ces dernières ne répondent guère aux normes modernes d habitation. En outre les habitations classées sous cette rubrique sont très hétérogènes et se trouvent généralement en milieu rural. Les taux de mortalité les moins élevés sont enregistrés chez les femmes habitant les appartements dans les immeubles. Se trouvant le plus souvent en milieu urbain, ces habitations disposent généralement des principales commodités modernes de logement. Par ailleurs, la population évoluant dans ce type d habitat, généralement de classe moyenne, jouit de toutes les facilités de la vie quotidienne notamment en matière d accès aux soins, à l éducation et aux principaux services. FIGURE MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET LE TYPE DE LOGEMENT, ( ), EN O/OO Qualité de l environnement immédiat Une autre dimension de l environnement que l enquête algérienne sur la santé de la famille a cerné est celle liée au milieu dans lequel évolue le ménage. L examen des niveaux de mortalité selon les variables retenues met en évidence le fait que les femmes qui évoluent dans des habitations se trouvant dans des espaces détériorés et malpropres et ou entourés d eau stagnante enregistrent les risques les plus élevés en matière de mortalité infantile. 33

34 FIGURE MORTALITE INFANTILE SELON LE SEXE ET L ENVIRONNEMENT IMMEDIAT DU MENAGE, ( ), EN O/OO Effet des principaux facteurs liés à l environnement Les résultats de la régression logistique montrent, toutes choses égales par ailleurs, que les variables retenues dans la catégorie des facteurs environnementaux, n ont pas la même influence sur l état de survie des enfants. La nature de la variable varie même selon le sexe de l enfant. Les deux sexes réunis Quand il s agit des deux sexes confondus, parmi les quatre facteurs environnementaux, seules les variables liées au type de logement et au mode d alimentation en eau potable influent sur l état de survie des enfants. Ainsi, en matière de logement, si les appartements et les maisons individuelles jouent en faveur d une meilleure survie des enfants, les habitations de type «autres» et à un degré moindre les maisons traditionnelles, augmentent plus que les gourbis, modalité de référence, le risque de décès des enfants avant leur premier anniversaire. Concernant le mode d alimentation, comparée aux enfants vivant dans les logements rattachés au réseau public, ceux qui vivent dans des logements dépourvus de réseau public et dont les ménages s alimentent d une fontaine publique ou d un puits courent plus de risque de décéder avant leur premier anniversaire. Les facteurs liés à l assainissement et à la qualité de l environnement immédiat dans lequel évoluent les ménages ne semblent avoir aucune signification, du moins au niveau global, sur l état de survie de l enfant. 34

35 TABLEAU 1. 9 ESTIMATION DE L EFFET NET DES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES INDEPENDANTS SUR L ETAT DE SURVIE DES ENFANTS DE (DEUX SEXES REUNIS) B E.S. Wald ddl Signif. Exp(B) Type de logement (Réf: Gourbi) Maison individuelle Appartement Maison traditionnelle Autre Eau potable (Réf: eau courante) Fontaine publique Puits) Citerne) Autre) Constante le sexe masculin Le risque de décès chez les garçons semble plutôt lié surtout au type de toilette utilisée. Les autres facteurs environnementaux se sont avérés n avoir aucune signification. TABLEAU 1.9 ESTIMATION DE L EFFET NET DES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES INDEPENDANTS SUR L ETAT DE SURVIE DES ENFANTS DE (SEXE MASCULIN) B E.S. Wald ddl Signif. Exp(B) Type de toilette utilisée (Réf:toilette avec cuvette reliée) Toilette avec cuvette non reliée Fosse Autre Constante Le sexe féminin Chez les filles, le facteur environnemental qui semble déterminant est par contre le type de logement. TABLEAU ESTIMATION DE L EFFET NET DES FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES INDEPENDANTS SUR L ETAT DE SURVIE DES ENFANTS DE (SEXE FEMININ) B E.S. Wald ddl Signif. Exp(B) Type de logement (Réf: Gourbi) Maison individuelle Appartement Maison traditionnelle Autre Constante CONCLUSION Il ressort de cette étude que la mortalité infantile constitue encore un réel problème de santé publique. Ce n est qu avec l amélioration des conditions de vie, la lutte contre l ignorance et la 35

36 pauvreté, l amélioration de la qualité des soins que l on pourra diminuer de façon notable le taux de mortalité infantile dans notre société. En effet, le niveau de la mortalité reste très lié au niveau de développement du pays mais ce dernier n est pas le seul facteur déterminant. La qualité des soins dispensés à la fois aux mères, durant leur grossesse et pendant leur accouchement, et aux enfants est également un facteur très important dans la survie de l enfant mais reste impuissante face aux attitudes et comportements négatifs, tant sociaux qu individuels, à l égard de la morbidité et de la mortalité des enfant aux bas âges. En outre, la lutte contre la mortalité notamment infantile ne doit en aucun manière être perçue comme une affaire du seul secteur de la santé. La ventilation des niveaux de mortalité selon les différentes variables du modèle retenu dans l analyse à savoir les variables sociodémographiques, maternelles et environnementales le confirment. Enfin, Il convient également lieu de renforcer le système d information notamment les services de l état civil car la réduction de la mortalité infantile est un objectif qui se heurte le plus souvent à l indisponibilité des données détaillées, notamment les décès par cause. Bibliographie ABROUK S., 1997, Étude des facteurs de risque de la mortalité et de la morbidité périnatale en Algérie. Enquête cas témoins réalisée au niveau de trois zones urbaine, semi urbaine et rurale, INSP AKOTO, E., 1985 ; Mortalité infantile et juvénile en Afrique : Niveau, Caractéristiques, causes et déterminants, Ciaco Editeur, Département de démographie, Louvain-la neuve, 273 p. AKOTO, E., 1989 ; Déterminant socioculturels de la mortalité des enfants en Afrique noire : Hypothèses et recherches d explication, Edition Académia, Louvain-la-neuve, 269 p ARRIAGA,E., 1980, la mortalité des enfants dans quelques pays d Amérique Latine, in : la mortalité des enfants dans le monde et dans l histoire, Ed. by P.M Boulanger et D.Tabutin, Département de Démographie, Louvain-la-neuve, Ordina éditions, pp BELLOUNI,R., 1995, Impact de la pollution de l eau sur la santé en Algérie, in Population et environnement au Maghreb, Med Campus 1993, Académia, pp BOURGEOIS PICHAT, J., 1952, Essai sur la mortalité biologique de l Homme, Population, 7(3) BROUARD N. Modélisation de l enquête sur la mortalité infantile et juvénile à Yaoundé. INSERM, Vol. 145, 196 PP CALDWELL (J.), 1979 a. Les perspectives de la fécondité et de la mortalité en Afrique. - Congrès de Monrovia : Fécondité et Mortalité en Afrique. 36

37 CALDWELL (J.), 1979 b. Education as a factor of mortality decline : an examination of Nigerian data. Population Studies, vol. 33, no 3. CANTRELLE, P., 1980, la mortalité des enfants dans quelques pays d Amérique Latine, in : la mortalité des enfants dans le monde et dans l histoire, ed. by P.M Boulanger et D.Tabutin, Département de Démographie, Louvain-la-neuve, Ordina éditions, pp CANTRELLE, P., LOCOH, T., 1990, Facteurs culturels et sociaux de la santé en Afrique de l Ouest, Dossier CEPED n 10. CANTRELLE (P.), FERRY (B.), M~NDOT (J.), 1975, Relations entre fécondité et mortalité en Afrique tropicale, Serninar on infant morta1it.y in relation to the level of fertility, 6-12 May 1975, Bangkok (Thaïlande), CICRED, 1975 : DEKKAR, N. et BENDIB, A. 1992, Enquête Nationale sur la mortalité et morbidité en Algérie, Rapport de synthèse, Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, Alger DEKKAR N., 1991 les causes médico-sanitaires de la mortalité maternelle et périnatale en Algérie, communication présentée au séminaire maghrébin sur la maternité sans risque, Marrakech, octobre 1991 S. DIALLO et al, 2000, Mortalité infanto-juvénile à l institut de nutrition et de santé de l enfant (INSE) KOURA A, HOUNNOU G., VOYEME A, GOUDOTE E., 1995, Mortalité à la clinique de chirurgie pédiatrie du CHU de Cotonou du 1er juillet 1989 au 31 décembre Médecine d Afrique noire : 1995 (42). LANCRIET CH., 1990, Morbidité et mortalité dans le service de pédiatrie de Bangui (Centre Afrique). Ann. depéd. 36 ; (2) PP MASUY- STROOBANT, G. et TABUTIN D., 1982 ; L approche explicative en matière de mortalité, réflexions et perspectives, GENUS Vol XXXVIII n 3-4 MOSLEY, W. H., 1985 la survie de l enfant : recherche et principes d actions, Forum Mondial de la Santé, 1985, Vol. 6, n 4, OMS Genève MURRAY, J., 1997, Comportements clés en santé maternelle et infantile. RJ 103. D44 ; M981/1997. TAMOUZA S., Mortalité et système de santé au Maghreb, communication présentée au deuxième congrès régional arabe de population, le Caire, 8-12 décembre 1995 YAAKOUBD, A., 1989, Mortalité des enfants et inégalités sociales. Le Maroc des années 1970, thèse de doctorat, UCL 37

38 Étude 2 NUPTIALITE ET FECONDITE EN ALGERIE Par : Amel Boumeghar 5 Faouzi Amokrane 6 5 Statisticienne, Chef d Etudes, Office National des Statistiques 6 Démographe, Sous Directeur d Etude et d analyse en population, Ministère de la santé de la population et de la réforme hospitalière 38

39 Avant propos Dans presque toutes les sciences, le recours à la validation rétrospective des événements constitue un critère sérieux de vérifications des connaissances. En matière de fécondité, la reconstitution de son évolution à travers le temps décrit une tendance de baisse généralisée à travers le monde, mais à des phases différentielles selon les pays. Après avoir été perçue comme étant un phénomène «Américain», ensuite «Occidental», la baisse de la fécondité commence à partir de la fin des années 60, à toucher des pays dits du «tiers-monde». A ce sujet, les travaux de la Division de la Population des Nations Unies ont conclu qu à la fin du 20ème siècle, 45% de la population mondiale vivait dans des pays dont la fécondité est en dessous du seuil fatidique de remplacement des générations. Il est attendu, par ailleurs, que cette proportion atteigne 67% à l horizon Cela dit, la transition de la fécondité impose aux promoteurs des politiques de population une double attention. Il y a d abord lieu d appréhender les causes 8 sous-jacentes de cette baisse et d autre part, elle pose la nécessité de mettre en place des stratégies appropriées pour faire face aux nouveaux besoins générés par, entre autres, les modifications de la structure de la population par âge 9. A cet égard, l intérêt particulier qu accorde l Algérie à l étude de la fécondité se justifie par le fait qu elle est désormais le principal moteur de sa transition démographique, à l instar d ailleurs de plusieurs pays en développement ayant entamé la deuxième phase du schéma général 10. La baisse significative de la fécondité observée depuis 1980 est le résultat d un changement séculaire de mentalité à l'égard de la procréation notamment chez certaines catégories de population traditionnellement pourvoyeuses de forte fécondité, à savoir les populations des zones rurales et celles moins instruites. Elles étaient aussi les plus exposées au risque de procréation en raison de leur mariage précoce conjugué à une méconnaissance des moyens de contraception. 7 Fécondité en dessous du niveau de renouvellement, Bulletin démographique des Nations Unies, Affaires économiques et sociales, Numéro spécial n 40/41, Bien que les modèles classiques d analyse de la fécondité proposent un certain nombre de facteurs prédictifs de la baisse, il ne demeure pas moins que leurs effets changent d un pays à l autre. Aussi, les spécialistes reconnaissent une certaine faiblesse des modèles existants quant à l appréhension des mécanismes par lesquelles les variables intermédiaires de fécondité se trouvent affectées par une situation socio-économique et sanitaire donnée. 9 Le vieillissement, la pression sur le marché de l emploi, l accouchement tardif, l atomisation de la famille, etc. 10 Il faut rappeler que les facteurs à la base de la transition démographique sont la mortalité et la fécondité. Le premier facteur, en l occurrence la mortalité intervient pour enclencher la transition, le deuxième, la fécondité prend le relais dès que la mort ait été «vaincue». La fécondité devient alors le principal facteur de vieillissement. Il faut tout de même souligner l importance de la mortalité du nouveau-né qui maintient encore la mortalité infantile à plus de 30 pour mille. 39

40 En effet, les résultats d enquêtes récentes 11 menées sur ce sujet et les Recensements Généraux de la Population et de l Habitat de 1987 et de 1998 ont clairement montré que la fécondité algérienne a amorcé une tendance de baisse régulière depuis la fin des années 80, pour atteindre 2,4 enfants en Parallèlement, l âge moyen au premier mariage a augmenté chez les deux sexes d une manière spectaculaire pour dépasser la barre des 30 ans et la contraception moderne s est généralisée graduellement parmi les femmes mariées pour concerner aujourd hui plus d une femme sur deux. I. Objectifs de l étude Cette étude vise, en s appuyant essentiellement sur les résultats de l enquête PAPFAM à approfondir la compréhension du niveau et de la structure de la fécondité algérienne, ainsi que ceux de la nuptialité qui constitue un facteur discriminant dans la formation des régimes de fécondité. Il s agit précisément de : Décrire les différents niveaux de la nuptialité des personnes en âge de se marier, Élaborer les tables de nuptialité à même de renseigner sur les risques encourus aux différents âges, en la matière, Décrire les différents niveaux de fécondité au moyen de quelques facteurs socio-économiques et démographiques, Rechercher les facteurs explicatifs des variations observées en matière de fécondité, au niveau des femmes enquêtées. II. Source des données Comme il a été précédemment annoncé, ce travail s appuie principalement sur les données de l Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille 12. D autres sources de données seront utilisées à des fins de comparaison ou pour reconstituer la tendance d un événement donné. Le champ de l'étude est constitué par l ensemble des femmes en âge de procréer vivant au sein des ménages ordinaires algériens enquêtés. 11 ENAF-86, PAPCHILD-92, MDG-95, EDG-00, PAPFAM L Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille entre dans le cadre du Programme Pan Arabe pour la Santé de la Famille (PAPFAM). Elle est menée par le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, en collaboration avec l Office National des Statistiques. 40

41 Dans l Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille, un questionnaire a été réservé à la santé de la femme en âge de reproduction. Il comporte essentiellement trois grandes parties. La première porte sur l histoire génésique des femmes de ans, la deuxième sur leurs comportements, attitudes et pratiques en matière de reproduction, alors que la troisième partie traite de la morbidité de la mère et de son dernier enfant né durant les cinq années précédant l enquête. La base de sondage de l Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille est constituée par l ensemble des districts non vides élaborés pour les besoins du recensement général de la population et de l habitat réalisé en Le tirage de l échantillon s est effectué selon un sondage stratifié à 2 degrés 1 degré: Tirage de 510 unités primaires ou districts à l intérieur des communes. Le tirage des districts d une manière aléatoire simple à probabilité égale en respectant la proportion des districts selon la strate urbaine et rurale au sein de chaque commune. 2 Degré: Tirage de unités secondaires ou ménages ordinaires à l intérieur des districts. Les ménages ont été tirés d une manière aléatoire simple à probabilité égale. Les femmes en âge de reproduction concernées par la présente étude sont au nombre de femmes dénombrées à l intérieur des ménages échantillons. Les femmes non célibataires parmi ces dernières représentent 44.5% (7399), dont 41.5% étaient encore mariées au moment de l enquête. Le nombre total de naissances vivantes mises au monde par les femmes enquêtées est de naissances, dont 5206 enfants dans les cinq années ayant précédé l enquête. 41

42 III. Organisation de l étude La présente étude est structurée en quatre grandes parties. La première porte sur la présentation des outils utilisés et le cadre conceptuel qui sert de référent. La deuxième partie est réservée à une présentation très synthétique, à travers les données disponibles, des tendances récentes de la fécondité en Algérie ainsi que celle de certaines variables telles que la nuptialité et l utilisation de la contraception, étant donné leur rôle axial dans la définition du niveau de fécondité. La troisième partie aborde la nuptialité à travers les données de l enquête Papfam. Elle met en exergue les importantes modifications intervenues depuis 1992, notamment en matière d âge au mariage et de constitution des unions. La quatrième partie traite des niveaux, de la structure de la fécondité algérienne et des facteurs pouvant expliquer sa variation, en s appuyant sur les schémas classiques d analyse de la fécondité. Trois approches sont abordées. Il s agit du schéma de fécondité proposé par Coale A. et celui de Bongaarts J. Une analyse multivariée sera également appliquée sur les données se rapportant aux variables retenues par le schéma conceptuel admis en la matière. IV. Cadre conceptuel «Le passage d un niveau élevé à un niveau de fécondité faible s est opéré dans le monde à travers le mouvement de modernisation». C est ce à quoi ont conclu les travaux spécialisés ayant porté sur ce sujet 13. Le mouvement de modernisation a affecté de prime abord le monde du travail et la distribution des biens. Au plan démographique et social, il a produit des changements significatifs dans les mouvements migratoires, la mortalité et la fécondité, le milieu de résidence, la structure familiale, le système d éducation et l accessibilité aux services de santé (Tabarrah 1971, Easterlin 1970 et 1975). Au milieu du 20éme siècle, d autres variables ayant trait au choix délibéré du couple de maîtriser sa descendance commencent à être évoquées parmi les déterminants de la fécondité 13 Voir à juste titre les articles recueillis par : Fécondité en dessous du niveau de renouvellement, Bulletin démographique des Nations Unies, Op-Cit. 42

43 (Bourgeois-Pichat, 1967). On parle alors de l implication de la femme, ensuite du couple 14 dans la maîtrise de la croissance démographique. En effet, ces dernières années la diffusion des méthodes contraceptives modernes et l adhésion des couples à l idée de planifier leurs naissances a accéléré le rythme même de déclin de la fécondité, ceci pour souligner à juste titre l importance des changements intervenus à ce niveau, que d aucuns désignaient par «la révolution de la fécondité» (Knodel et Van de Walle 1979, Robinson 1983). Lors de la réunion du groupe d experts sur la fécondité déficitaire, tenue en 1997 au niveau de la Division de la Population du Département des Affaires Économiques et Sociales des Nations Unies, Chesnais J-C a présenté un document portant sur les facteurs déterminants de la fécondité humaine des pays ayant atteint ou en dessous du seuil de renouvellement des générations 15. Classés en familles homogènes et selon leur apparition dans le temps, ces indicateurs sont : 1- Facteurs liés à la modernisation : augmentation de l espérance de vie, nouvelles technologies anténatales, urbanisation et densification, alphabétisation, accès de la femme à l emploi, 2- Facteurs liés aux changements à la base de la post-modernité : espacement des naissances, atomisation sociale, dispositions d assurance et de retraite, déplacements et communication, 3- Facteurs nouveaux pouvant inverser la tendance de la fécondité : la politique familiale, les programmes pour les jeunes, la réforme du système de protection sociale, la promotion des valeurs culturelles,... Cela étant, l analyse de la fécondité s inscrit dans l optique qui tend à démontrer comment le développement (modernisation) affecte le niveau et la structure de la fécondité. L approche consiste à identifier la part de chacune des variables dites explicatives dans la baisse de la fécondité, représentée souvent par le nombre moyen d enfants par femme. La schématisation des rapports pouvant exister entre les facteurs considérés aux différents niveaux d intervention est elle-même passée par plusieurs étapes. L un des schémas conceptuels le plus utilisés est le suivant Rappelons à juste titre, les modèles relatifs notamment à la maîtrise de la fécondité, développés autour de l individu (la femme) suivis par d autres qui impliquaient le couple entier (SCYP). 15 En fait, le recours à l analyse de la fécondité des pays industrialisés se justifie par le fait que ce sont les premiers pays au monde à avoir achevé leurs transitions démographiques (au sens classique du terme). De ce fait, ils procurent l opportunité d estimer les facteurs discriminants de ces transitions à leurs différents stades. Il y a lieu de relever par contre le principal biais représenté par les références temporelles variées dans lesquelles elles se sont produites. 16 Richard A. Easterlin and Eileen M. Crimmins, The Fertility Revolution: A Supply-Demande Analysis, The Universiy of Chicago Press 43

44 FIGURE 2. 1 SCHEMA CONCEPTUEL TRADUISANT L IMPACT DE LA MODERNISATION SUR LA FECONDITE L originalité de ce schéma tient au fait qu il implique la notion du «coût» dans la compréhension des changements intervenus sur la fécondité. Ce modèle accorde également un plus grand intérêt aux contextes économique et social en ce sens qu il s intéresse aux facteurs ayant trait à l offre (l accessibilité aux services ) et à la demande (préférences des couples en matière de fécondité ) plutôt que de se limiter à une simple question de changement quasimécanique de niveau général de la fécondité engendré par des modifications de variables intermédiaires 17. Avant d aborder les aspects ayant trait à la décomposition de la fécondité, examinons l évolution de celle-ci ainsi que celle des principales variables explicatives classiques, sur une rétrospective remontant à la période post indépendance. V. Rétrospective de la fécondité, de la nuptialité et de la pratique contraceptive 5.1 ÉVOLUTION DE LA FECONDITE EN ALGERIE INDEPENDANTE Depuis son indépendance, l Algérie a réalisé un nombre important d enquêtes démographiques, dans l objectif de mieux éclairer et orienter les programmes menés en matière de population. Par ailleurs, le nombre d enquêtes réalisées depuis la mi-80 a substantiellement 17 Voir notamment «Démographie : Analyse et synthèse, Les déterminants de la fécondité», Ed. INED,

45 augmenté 18, soit depuis que la question de population a été adoptée par le gouvernement comme une priorité dans le cadre du développement du pays. D autres sources de données non moins importantes procurent périodiquement des informations sur la démographie algérienne. Il s agit des statistiques courantes de l état civil et les résultats des Recensements généraux de la Population et de l Habitat, menés jusqu ici tous les 10 ans. L examen de la tendance de la fécondité en Algérie montre que celle-ci a connu une baisse substantielle depuis l indépendance et notamment au cours de la décennie 90. L indice synthétique de fécondité est passé de 7.8 enfants par femme en 1970 à 7 en 1980 pour atteindre 2.4 en Une réduction de plus de 5 enfants a été ainsi observée au cours de cette période. L évolution des taux de fécondité par âge est particulièrement significative pour le groupe des ans, comme pour les ans. La fécondité des femmes de moins de 20 ans a baissé de près de 90% entre 1970 et 2002, ce qui a dû réduire considérablement les complications dues aux grossesses précoces. TABLEAU 2. 1 ÉVOLUTION DES TAUX DE FECONDITE GENERALE ET DE L INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE ( , P.1000) ISF * ** Sources : ONS (*) RGPH-98 (**) Papfam Deux étapes se distinguent clairement dans la baisse de la fécondité en Algérie De : il s agissait d une baisse lente, de 7.8 enfants par femme à 6.2 enfants par femme. Cette période est dominée par l analphabétisme et le non-engagement politique clair de l Algérie à maîtriser sa croissance démographique. De 1985 à ce jour : il s agit d une baisse rapide de 6.2 enfants par femme à 2.4 enfants par femme. Il y a lieu de rappeler qu on a initié, en 1983, le premier programme de maîtrise démographique ce qui a engendré entre autres un recours de plus en plus accru à la contraception moderne et l émergence de femmes pionnières en la matière. Au cours de la décennie 90, notamment vers 1995, il a été constaté une réduction beaucoup plus prononcée de l Indice Synthétique de Fécondité pour le milieu rural (-2,8) que pour l urbain 18 En effet, depuis 1985, on compte près d une enquête par sondage chaque 5 ans. 45

46 (-1,5). L écart qui a culminé en 1986 à 2,6 enfants entre les femmes urbaines et rurales a été nettement réduit entre 1992 et 2002 en passant respectivement de 1,7 à 0,6 enfants par femme. FIGURE 2. 2 ÉVOLUTION DE L INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE SELON LA STRATE ( ) Les résultats du dernier Recensement Général de la Population et de l Habitat (1998) ont permis de représenter spatialement les taux de fécondité du moment en fonction des régions. En effet, la présentation de la fécondité sur la carte géographique permet de distinguer trois pôles de fécondité e. Ces pôles se sont formés autour des trois grandes métropoles côtières de l Ouest, du Centre et de l Est de l Algérie (voir carte). Par contre, les wilayas des hauts plateaux observaient en général une fécondité intermédiaire (entre 2.5 et 3.5 enfants par femmes), et celles du Sud présentaient encore des indices assez élevés proches parfois de ceux de la fécondité naturelle. Cette stratification, à quelques exceptions près, des niveaux de fécondité, témoigne en fait de l existence de plusieurs niveaux de transition démographique en Algérie. Cette dernière semble se déployer du Nord vers le Sud. 46

47 FIGURE 2. 3 CARTOGRAPHIE DE L INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE EN 1998 En outre, les études antérieures ayant tenté d expliquer les teneurs de ces niveaux de fécondité ont mis en exergue la part de deux facteurs extrêmement influents et dont l effet se trouve également variable d une époque à l autre. Il s agit de la nuptialité et du recours à la contraception moderne. Il reste entendu que, ces mêmes variables sont les résultats de changements des contextes social, économique et sanitaire qui sont beaucoup moins faciles à appréhender ÉVOLUTION DE LA NUPTIALITE L un des principaux facteurs explicatifs de la baisse de la fécondité en Algérie est le rétrécissement continu de la durée d exposition de la femme algérienne au risque de concevoir. Ceci est le résultat du recul régulier de l âge moyen au premier mariage qui est passé de près de 18 ans dans les années 60 à plus de 30 ans en En effet, le changement de modèle nuptial, du mariage précoce au mariage tardif, va induire des modifications importantes au sein de la cellule familiale et des rapports sociaux avant d engendrer la baisse de la descendance. Ainsi, en 2002, 55% des femmes enquêtées en âge de reproduction étaient célibataires, alors que seulement 3,8 % l étaient à ans. Ainsi, la fécondité sera reportée aux plus grands âges de reproduction, avec l ajournement de la première naissance, qui comporte plus de risques pour la mère et pour l enfant. La figure ciaprès montre clairement l élévation rapide des âges au mariage à partir de Ce fait requiert une politique ciblée et mieux adaptée en direction des jeunes couples, notamment pour ce qui 19 Kouaouci A., «Famille, femme et contraception», CENEAP

48 concerne l utilisation de la contraception et surtout la prévention des complications pouvant résulter d une grossesse tardive. FIGURE 2. 4 ÉVOLUTION DE L AGE AU PREMIER MARIAGE SELON LE SEXE (PAR ANS) 5.3 ÉVOLUTION DE LA CONTRACEPTION L infléchissement de la fécondité des femmes mariées est également lié au recours des couples à la contraception, notamment moderne. Cette contraception qui permettra au couple d éviter entre autres, les grossesses non désirées ou non programmées. L utilisation des moyens contraceptifs concerne actuellement plus de la moitié des couples. En effet, La prévalence de la pratique contraceptive, toutes méthodes confondues s élevait à 57% en 2002 contre 8% en Le taux de prévalence de la contraception moderne a atteint 51% en 2002 alors qu il était de 1.5% en C est dire l importance du progrès enregistré par la diffusion contraceptive à travers le territoire national. La diffusion de la contraception a été renforcée au cours des années 90 quel que soit le milieu de résidence ou la catégorie sociale. A titre d illustration, le taux de prévalence contraceptive est de 59 % en milieu urbain contre 54.4% en milieu rural en

49 TABLEAU 2. 2 ÉVOLUTION DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE (%) PAR TYPE DE METHODE ( ) ANNEE Pilule Stérilet Condom Autres Méthodes / 1.1 Total Méthodes Modernes Méthodes Traditionnelles Prévalence Totale Sources : ENAF-86, PAPACHILD-92, EDG-95, EDG-00, PAPFAM IMPLICATION DE L ACCROISSEMENT DE LA POPULATION SUR LA STRUCTURE PAR AGE Les modifications intervenues sur les principaux facteurs démographiques vont avoir des effets différentiels sur la répartition par âge de la population à travers le temps. Ces variations sont captées par les différents recensements menés depuis l indépendance. La population des enfants de moins de 5 ans, concernée par les soins de santé, notamment la vaccination contre les maladies infectieuses, et à court terme par la scolarisation est passée de enfants en 1966 à en En terme relatif, cette frange de population qui représentait près de 20% de la population jusqu à 1977 ne représente plus que 10% en C est dire toute la modification intervenue sur la natalité au cours de ces trente dernières années, notamment depuis Les jeunes âgés de 5-19 ans, concernés par la scolarisation et par la médecine scolaire sont passés de enfants en 1966 à en Bien qu en termes relatifs cette population n ait pas évolué, elle reste substantiellement importante, avec un effectif de plus de 10 millions. La population âgée de ans a connu au cours de la même période une augmentation spectaculaire aussi bien en chiffres absolus qu en termes de poids. Elle est passée de individus en 1966 à en 1998 soit une augmentation de 25%. Cela dénote tout le poids qu exerce cette frange sur le marché de l emploi et le développement en général. Dans les années à venir cette population est appelée à s accroître compte tenu du «réservoir» des jeunes de 5 à 19 ans. Les problèmes liés à la reproduction, aux maladies chroniques et à la santé du travail feront partie des défis à relever durant les prochaines années. 49

50 TABLEAU 2. 3 ÉVOLUTION PAR GROUPES D AGE DE LA POPULATION ALGERIENNE A TRAVERS LES DONNEES DES RECENSEMENTS (EFFECTIFS EN MILLIERS) Age 1966 (%) 1977 (%) 1987 (%) 1998 (%) 2003 (%) (19.8) 3022 (18.8) 3801 (16.6) 3185 (10.9) 2900 (9.12) (37.5) 6330 (39.4) 8787 (38.4) (37.4) (33.52) (35.9) 5775 (36.0) 8976 (39.2) (45.1) 1430 (44.98) 60 &+ 810 (6.7) 932 (5.0) 1314 (5.7) 1929 (6.6) 2245 (7.06) ND 20 (0.1) 4 (0.02) 3 (0.01) 13 (0.0) - Total (100) (100) (100) (100) (100) Source : ONS VI. Évolution des schémas de nuptialité en Algérie La nuptialité est un phénomène démographique étroitement lié aux valeurs et cultures sociales dominantes dans un pays donné. Elle constitue en Algérie, à l instar des autres pays du monde musulman l unique cadre institutionnel légal et religieux pour fonder une famille et par conséquent concevoir des enfants. Les profondes mutations que connaît le pays depuis l indépendance sur les différents plans socioéconomiques et politiques ont entraîné des modifications dans le schéma de nuptialité existant et qui sont traduites par une évolution constante de l intensité et du calendrier de la nuptialité. L analyse de ce phénomène contribue efficacement à une meilleure maîtrise d un des principaux déterminants de la fécondité. Nous entendrons par mariage, les unions consommées qu elles soient enregistrées ou non à l état civil. La démarche suivie dans ce point consiste à analyser l évolution de la situation matrimoniale au moment de l enquête pour la population âgée de 15 ans et plus. Une analyse comparative entre les périodes 2002 et 1992 sera effectuée, afin de dégager les tendances générales de cette évolution. Ensuite, nous nous pencherons sur l intensité et le calendrier de la nuptialité à travers l âge moyen au premier mariage calculé par la méthode indirecte, l âge moyen, l âge médian et les caractéristiques de la tendance centrale, tout en faisant ressortir les éventuelles disparités existantes dans le schéma de nuptialité. Enfin, une analyse de l écart d âges entre les conjoints sera menée pour rendre compte de l évolution des schémas de nuptialité. 50

51 6.1 SITUATION MATRIMONIALE AU MOMENT DE L ENQUETE La situation matrimoniale du moment traduite par la répartition des personnes âgées de 15 ans et plus par sexe et état matrimonial fait ressortir que plus de la moitié de la population est toujours célibataire, sans grandes différences par sexe. Si le veuvage et le divorce semblent être des phénomènes plutôt rares auprès des hommes, ce n est pas le cas pour les femmes. L évolution par rapport à 1992, fait ressortir l augmentation de la proportion des célibataires pour les deux sexes : plus accentuée auprès des femmes (avec 8 points) que chez les Hommes (avec 4). On assiste également au recul du phénomène de veuvage auprès des femmes, de 9.5 % à 7.2 %, respectivement. TABLEAU 2. 4 REPARTITION DE LA POPULATION AGEE DE 15 ANS ET PLUS SELON LE GROUPE D AGE QUINQUENNAL, LE SEXE ET LA SITUATION MATRIMONIALE Masculin Féminin célibataire marié divorcé veuf célibataire marié divorcé veuf ND total total L examen de la situation matrimoniale par âge et sexe fait ressortir davantage les caractéristiques et les disparités de la nuptialité. Chez les hommes, le célibat est quasi universel auprès des moins de 25 ans; cette tendance observée déjà en 1992 s accentue davantage en Pour les autres catégories d âges, on assiste à une baisse de la proportion des célibataires mais relativement modérée pour les ans où elle atteint 85% mais seulement 54% auprès de la tranche d âge ans. Pour les âges plus avancés, le célibat diminue davantage, touchant près d un homme sur cinq âgé de ans, et il n est présent qu auprès de 7% des hommes âgés entre 40 et 44 ans. Au-delà de 45 ans cette proportion est quasiment négligeable. L évolution entre 1992 et 2002, fait ressortir les 51

52 modifications opérées, notamment auprès des catégories d âges ans, ans et ans. La proportion des célibataires a augmenté de près de 14 points auprès des ans, a doublé auprès des ans et a triplé auprès des ans. TABLEAU 2. 5 ÉVOLUTION DES PROPORTIONS DES CELIBATAIRES PAR SEXE ET GROUPE D AGES QUINQUENNAL Masculin Féminin ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans & Chez les femmes, si le célibat est quasi universel auprès des moins de 20 ans, il est relativement rare auprès de la tranche ans, puis augmente pour toucher 58 % des ans, alors qu il ne concernait que le tiers de cette population en Par ailleurs, la proportion des célibataires dans la tranche d âge ans a triplé, passant de 13 à 34 %. On assiste également à une augmentation du célibat auprès des ans et ans. Un phénomène saillant mérite d être souligné, et qui est clairement illustré par le graphe suivant; au-delà de 40 ans, les proportions des femmes célibataires dépassent celles des hommes. Ce fait n apparaissait pas en 1992, où ces proportions convergeaient pour les deux sexes. Cela pourrait être interprété comme un célibat définitif plus précoce chez les femmes. 52

53 FIGURE 2. 5 ÉVOLUTION DES PROPORTIONS DES CELIBATAIRES PAR SEXE ENTRE 1992 ET ÉVOLUTION DIFFERENTIELLE DE L ETAT MATRIMONIAL Des disparités plus importantes apparaissent clairement selon le niveau d instruction de la population. Chez les hommes, la population analphabète se distingue nettement des autres catégories de la population, en ce sens que la proportion des célibataires dans la tranche d âge ans n y représente que 38 %, alors qu elle dépasse 50 % auprès de ceux du niveau primaire ou moyen. Il n y a pas de différences significatives concernant les niveaux d études primaires et moyennes, par contre les hommes de niveau secondaire ou plus sont caractérisés par d importantes proportions de célibataires notamment pour les groupes d âges et ans. 53

54 TABLEAU 2. 6 PROPORTIONS DES CELIBATAIRES PAR SEXE, GROUPES D AGES ET NIVEAU D INSTRUCTION DE LA POPULATION analphabète lire- écrire primaire moyen secondaire Total Masculin ans ans ans ans ans * ans * 13.62* ans 2.00* 0.92* 4.12* 1.37* 3.39* ans 2.21* 1.05* 0.50* 2.03* ans 1.10* 0.24* 1.13* 1.06* ans 0.24* 0.27* 2.33* ans 0.12* 0.40* ans & * 0.32* Féminin ans ans ans ans ans ans ans 1.94* 5.05* 5.41* 15.23* 5.56* ans 1.62* 2.81* 5.83* 3.85* 17.65* ans 1.30* 8.11* ans 0.65* ans 0.96* ans & * 0.2 (*) Effectif au dénominateur inférieur à 30 Chez les femmes de moins de 30 ans, il n y a pas de disparités notables entre les analphabètes et celles qui savent lire et écrire, comme également pour celles qui ont le niveau primaire. Les femmes ayant achevé le niveau secondaire se distinguent nettement des autres catégories ; le célibat touche près de la moitié des femmes âgées entre 30 et 34 ans, soit le double de la proportion observée auprès des analphabètes du même groupe. Alors que le célibat de la tranche ans passe au triple, celui des ans est négligeable chez les analphabètes et atteint 27 % auprès des universitaires. 54

55 Les célibataires âgés de plus de 40 ans De par son évolution constante, il serait intéressant de se pencher sur cette catégorie de population et de déceler ses caractéristiques. Représentant 3.5 % de la population féminine totale âgée de 40 ans et plus, cette population est caractérisée par un taux d activité plus important comparativement à la population non célibataire du même âge, et d un niveau d instruction nettement plus élevé. L analphabétisme ne concerne que 40 % de ces femmes alors qu il touche trois quarts des non célibataires. En plus, cette population se retrouve plus souvent en milieu urbain. La répartition par âge fait ressortir que plus de la moitié des femmes non célibataires sont âgées de moins de 45 ans, ce qui confirme que ce phénomène prend de l ampleur avec le temps. D autre part, le tableau suivant fait ressortir également que la présence d un handicap (sévère ou modéré) est relativement plus fréquente auprès de cette population, constat en somme assez prévisible, dans la mesure où ce facteur peut constituer un obstacle pour le mariage. La proportion des handicapées parmi les célibataires est de près de 19 %, alors qu elle ne représente que moins de 3% auprès des non célibataires. TABLEAU 2. 7 CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DES FEMMES CELIBATAIRES DE 40 ANS ET PLUS État d emploi Non célibataires Occupée non occupée Niveau d instruction Analphabète Lire écrire Primaire Moyen secondaire & Milieu de résidence Urbain Rural Groupes d âges ans ans ans et Présence d handicap Présence d handicap Sévère 1,3 12,4 Modéré 1,5 6,2 Pas d handicap célibataires Chez les hommes, le célibat à partir de 40 ans commence à prendre de l ampleur, bien que son évolution s effectue à un rythme plus atténué que celui observé auprès des femmes. Les 55

56 célibataires de moins de 40 ans représentent 2.4 % de la population du même âge. Cette population est caractérisée par son implantation relativement plus intense dans le milieu urbain, d un fort taux de chômage et d une présence plus importante d handicapés. La comparaison entre les caractéristiques socioéconomiques des célibataires âgés de plus de 50 ans par sexe fait ressortir des points de convergence. Le premier consiste en l effet de l urbanisation, le milieu urbain apparaît ainsi comme un terrain favorable pour le recul de l âge au mariage aussi bien auprès des hommes que des femmes. Le second facteur est le handicap physique, qui est relativement plus important auprès des hommes. Par ailleurs, d autres caractéristiques socioéconomiques agissent différemment selon le sexe. Si le taux d occupation est plus important auprès des femmes célibataires, il n en est pas de même pour les hommes qui connaissent un très fort taux de chômage avoisinant les 50 % et la proportion de la population en chômage est de 40 % alors qu elle franchit à peine le seuil de 12% auprès des non célibataires. Bien que nous ne disposons pas de tous les éléments nécessaires pour mettre en lumière les principaux déterminants du célibat à cet âge, tout porte à croire que les contraintes d ordre socioéconomiques jouent un rôle crucial dans le prolongement du célibat à un âge aussi avancé. L accès à l emploi en constitue un facteur primordial auprès de la population masculine. 56

57 TABLEAU 2. 8 CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DES HOMMES CELIBATAIRES AGES DE 40 ANS ET PLUS Non célibataires célibataires État d emploi Occupée non occupée Niveau d instruction Analphabète Lire écrire Primaire Moyen secondaire & Milieu de résidence Urbain Rural Groupes d ages ans ans ans et Présence d handicap Présence d handicap Sévère 1,3 12,4 Modéré 1,5 6,2 Pas d handicaps ÉVOLUTION DE L AGE AU MARIAGE L âge moyen au premier mariage (méthode de Hajnal) L âge moyen au premier mariage calculé par la méthode indirecte de HAJNAL fait ressortir l évolution qui s est opérée entre 1992 et 2002, passant de 30 à 33 ans pour les hommes, soit un recul de trois ans, est un recul encore nettement plus accentué pour les femmes. Ce recul est plus prononcé chez les hommes analphabètes et ceux ayant achevé le niveau secondaire, où l écart passe à plus de 3 années. Par contre pour les femmes, les analphabètes enregistrent un recul de près de 5 années. Cet écart se réduit à mesure que s élève le niveau d instruction, pour atteindre trois années auprès de celles qui ont un niveau secondaire ou plus. Selon le milieu de résidence, les données font ressortir que les disparités s atténuent notamment pour les femmes où l écart entre les strates urbaine et rurale n est que de 0.9 points, alors qu il était estimé à 2.4 points en

58 TABLEAU 2. 9 ÉVOLUTION DE L AGE MOYEN AU PREMIER MARIAGE PAR SEXE ET CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES ENTRE 1992 ET 2002 (METHODE DE HAJNAL) Masculin Féminin Milieu de résidence différence différence Urbain Rural Niveau d instruction Analphabète Sait lire et/ou écrire Primaire Moyen Secondaire et Total L âge médian au premier mariage L âge moyen au mariage des célibataires calculé par la méthode indirecte de Hajnal est basé sur des observations transversales et demeure un indicateur limité pour l analyse du calendrier de la nuptialité. Les hypothèses sur lesquelles repose cette méthode sont fondées essentiellement sur la stabilité du phénomène entre les générations, ce qui n est pas le cas du marché matrimonial en Algérie. Les profondes mutations sociales et économiques traduites par la transition démographique que connaît le pays et qui perdurent dans le temps, ont conduit à de perpétuels changements dans le calendrier de nuptialité. Une autre spécificité algérienne ferait que les limites de 15 et 50 ans pour les femmes considérées comme les limites inférieure et supérieure de la période reproductive pourraient ne pas refléter la réalité algérienne : les Algériennes se sont mariées avant 15 ans dans le passé et il se pourrait que le célibat définitif intervienne avant 50 ans, de nos jours L évolution à travers le temps de l âge moyen au mariage, calculé comme la moyenne pondérée des âges aux mariages par effectifs de mariés fait ressortir les changements opérés dans le calendrier de nuptialité dans le temps. Ces changements évoluent à un rythme différencié ; plus rapide durant les années soixante dix, où il passe de 14 ans à près de 17 ans, il continue à augmenter progressivement pour atteindre 24 ans pour les mariages contractés entre 2000 et Cependant il serait plus prudent d examiner les caractéristiques de la tendance centrales, et de ne pas se limiter à la moyenne ; indicateur très sensible aux valeurs extrêmes, l âge médian et 58

59 les centiles au 25 %, 75% et 95 % de la population renseigne davantage sur les modifications apportées au calendrier de nuptialité. TABLEAU ÂGE MOYEN, AGE MEDIAN AU PREMIER MARIAGE ET CARACTERISTIQUES DE LA TENDANCE CENTRALE PAR PERIODE DE MARIAGE Percentile 25 % Médiane Percentile 75% Percentile 95% Age moyen Écart type Minimum Maximum Ce tableau fait apparaître les modifications opérées dans le calendrier de nuptialité, et que le graphe suivant fait ressortir davantage. L âge au premier mariage des unions contractées durant la période se démarquait par une forte concentration dans le groupe d âges de 12 à 16 ans, âges auxquels s effectuaient 90 % des mariages, cette période peut être caractérisée par une nuptialité quasi-universelle et un calendrier très précoce, l évolution dans le temps fera reculer l âge au mariage progressivement, et le calendrier de nuptialité s étalera sur une période de plus en plus longue. FIGURE 2. 6 REPARTITION DES FEMMES NON CELIBATAIRES SELON L AGE AU PREMIER MARIAGE ET LA PERIODE DU PREMIER MARIAGE 59

60 L âge au premier mariage selon l âge au moment de l enquête Si on s intéresse aux proportions cumulées des femmes selon l âge au premier mariage par cohorte de femmes selon l âge quinquennal au moment de l enquête, nous pouvons voir d une manière plus claire les modifications du calendrier de la nuptialité à travers les générations. Pour des raisons de comparabilité, nous nous limiterons aux mariages contractés avant d atteindre 35 ans, pour les groupes d âges 45-49, et ans. A cet égard, on peut constater que, si le tiers des femmes âgées de 45 à 49 ans ont contracté un premier mariage avant d atteindre 18 ans, cette proportion chute à près du tiers pour la tranche d âges 35 à 39 ans, pour passer au quart auprès des ans. Cette proportion continue à baisser auprès des générations plus jeunes, pour atteindre un niveau insignifiant auprès des femmes âgées entre 25 et 29 ans. Cette constatation se vérifie également pour les hommes TABLEAU PROPORTIONS CUMULEES DES COHORTES DE FEMMES SELON LE GROUPE D AGE ACTUEL ET L AGE AU PREMIER MARIAGE ans ans ans ans ans

61 L âge médian correspondant à l âge auquel la moitié des femmes contractent un premier mariage se déduit aisément, à travers le recoupement de la droite verticale et les proportions cumulées des différentes générations. Si le recul de l âge médian au premier mariage est estimé à une année calendaire entre les femmes des groupes d ages ans, ans et ans, passant respectivement de 19 à 20 puis à 21 ans, les femmes âgées entre 30 et 34 ans semblent connaître un recul plus accentué, l âge médian recule de trois années pour atteindre 24 ans. Pour la tranche d âges ans, on ne compte que 37 % de femmes mariées, et l allure de la courbe laisse penser que l écart ne fera que s accroître. FIGURE 2. 7 PROPORTIONS CUMULEES DES AGES AU PREMIER MARIAGE PAR COHORTES DE FEMMES SELON LE GROUPE D AGES QUINQUENNAL Le graphe fait ressortir des modifications notables dans les schémas de nuptialité à travers les générations : l intensité du mariage semble décroître dans les mêmes proportions pour les groupes d ages 35-39, et ans. Ceci se déduit à travers l allure des trois courbes, et qui peut être expliqué en grande partie par le recul du mariage des adolescentes ; les proportions des adolescentes ayant contracté un premier mariage avant d atteindre 17 ans est passé de 22 % à 17 % puis à 12% entres les femmes âgées respectivement de ans, ans et ans. Par ailleurs, les catégories d âges plus jeunes semblent connaître des évolutions plus importantes, la courbe des proportions cumulées de mariées apparaît plus lente et l écart entre générations s accentue. Une caractéristique propre au groupe d âges ans réside dans 61

62 l accentuation de cet écart notamment à partir de 21 ans, ce qui conduit à conclure que l évolution des proportions des femmes qui contractent un mariage au-delà de 21 ans, pour ce même groupe d âges, se fait plus lentement que celles des générations précédentes. Ceci ne peut pas être attribué au seul déclin du mariage précoce, mais il est également dû aux modifications de l intensité de la nuptialité. Cette hypothèse trouve appui à travers l examen de la courbe de la génération ans, les données ne permettent pas évidemment de porter l analyse sur des âges au mariage supérieur à 25 ans. Néanmoins, l allure de la courbe traduit bien la tendance du calendrier et de l intensité de ce phénomène, et par conséquent le prolongement éventuel de la baisse du mariage dans l avenir. Le mariage avant 20 ans qui touchait plus de la moitié des femmes âgées entre 45 et 49 ans ne concerne que moins de 25 % de la population âgée entre 30 et 34 ans et 14 % de la population âgée entre 25 et 29 ans. Si cette tendance à la baisse se poursuit, l âge médian au mariage pour cette dernière génération pourrait reculer vers 28 ou 29 ans, et la proportion des mariées avant 35 ans pourrait atteindre à 50% de cette population. Cette situation traduit une offre excédentaire sur le marché matrimonial. Bien que nous n ayons pas d éléments suffisants pour procéder à une analyse similaire pour les hommes, les tendances dégagées à partir de l analyse de la situation matrimoniale du moment, conduisent à la même conclusion. Le rythme rapide d accroissement de la population durant les décennies traduit par un niveau de fécondité très élevé (8.1 enfants par femmes en 1970) a engendré l arrivée sur le marché matrimonial d un flux important de personnes en âge de se marier. Les facteurs socioéconomiques explicatifs de ce fait sont le recul du mariage des adolescentes, le prolongement de la scolarité, le déficit en logement, et les retombées sociales du passage à l économie du marché. Pour illustrer davantage la faiblesse de l intensité du mariage, nous avons établi des tables de nuptialité par génération, il est vrai que la construction de ces tables nécessite la disponibilité de données sur les mariages contractées âge par âge, jusqu'à l âge limite de mariage, supposé égal à 50 ans. La table de nuptialité élaborée pour les femmes âgée entre 45 et 49 ans ne concerne que les mariages contractés après 45 ans, pour des raisons de comparabilité. Par contre la table de nuptialité des ans n est que partielle. Par ailleurs il a été considéré que l âge minimum de mariage est de 10 ans, une limite qui concorde avec la réalité observée. Ces tables permettent à travers les quotients de nuptialité n(x) de mesurer le risque que l on court en étant célibataire à un âge x, de se marier avant l anniversaire suivant en l absence de mortalité. 62

63 TABLEAU TABLE DE NUPTIALITE FEMININE (GENERATION AGEE ENTRE 45 ET 49 ANS AU MOMENT DE L ENQUETE) Age Cx m(x,x+1) nx (p.1000) Age Cx m(x, x+1) n (p.1000) TABLEAU TABLE DE NUPTIALITE FEMININE (GENERATION AGEE ENTRE 30 ET 34 ANS AU MOMENT DE L ENQUETE) Age Cx m(x, x+1) n (p.1000) Age Cx m(x, x+1) nx (p.1000) L évolution de ces quotients fait ressortir la baisse de l intensité de la nuptialité. 63

64 FIGURE 2. 8 ÉVOLUTION DES QUOTIENTS DE NUPTIALITE FEMININE DES GROUPES D AGES ANS ET ANS L évolution de la nuptialité en Algérie est caractérisée par une forte irrégularité dans les schémas d évolution de la fréquence des premiers mariages. Cette caractéristique ne permet nullement d établir un schéma type de la nuptialité. La différence d âges entre conjoints Résumer l analyse du marché matrimonial dans une optique séparatrice entre la nuptialité masculine et féminine, ne pourrait cadrer avec le concept même du marché matrimonial. Le choix du conjoint se heurte réellement à deux types de contraintes. Au niveau individuel, à travers les règles sociales et les valeurs inhérentes à l individu, et au niveau plus agrégé à travers les conditions d équilibre du marché matrimonial traduisant les comportements en la matière. L écart d âges entre conjoints est un facteur étroitement lié à ces contraintes, son évolution dans la société, met en évidence le changement dans le temps des valeurs et conceptions sociologiques sur ce phénomène. Il peut servir également comme outil d évaluation d éventuels déséquilibres du marché matrimonial. La répartition sommaire des femmes mariées au moment de l enquête selon la différence d âge avec leurs conjoints fait ressortir que près de 38 % sont plus jeunes de 5 à 9 ans, 28.4 % de moins de cinq ans, 15 % plus jeunes de 10 à 14 ans, par contre moins de 5 % ont déclaré être plus âgées que leurs maris. 64

65 La différence d âge moyenne entre conjoints est estimée à 6.9 années, cependant elle est loin d être uniformément distribuée. Les caractéristiques socioéconomiques font apparaître des disparités notables. Le milieu de résidence et l âge de la femme au moment de l enquête ne semblent pas produire de différences dans l écart d âges au mariage, par contre l effet du niveau d instruction est largement perceptible, notamment entre les femmes analphabètes et celles ayant achevé le niveau secondaire ou plus. Cependant, les différences apparaissent encore plus selon la période de mariage, les générations qui se sont mariées durant la période observent un écart d âges entre conjoints le plus grand. Estimé à 10 années en moyenne, cet écart s atténuera à 7.6 pour les femmes qui se sont mariées entre , puis observera une tendance à la baisse moins atténuée pour se stabiliser à 6.5 années en moyenne pour les mariages contractés durant les périodes , et Au-delà, la différence d âge moyenne entre conjoints augmentera pour atteindre 7.8 années en moyenne. Un autre facteur discriminant dans l écart d âges observé entre les époux réside dans l âge au premier mariage, d ailleurs les disparités les plus importantes sont observées à travers cet indicateur. L écart d âge entre les époux atteint des valeurs maximales auprès des femmes qui ont contracté une première union à un âge relativement précoce ou relativement tardif (moins de 20 ans ou plus de 30 ans), atteignant une valeur moyenne de 8 années. En revanche, des disparités plus réduites sont observées au sein même de la catégorie des femmes qui se sont mariées à un âge de 30 ans et plus, avec une valeur médiane de quatre années d écart. Par contre, les femmes qui ont contracté une première union entre 25 et 29 ans enregistrent un écart d âge relativement réduit (inférieur à cinq ans en moyenne). Ces disparités traduisent un double effet : l effet de génération par un mariage plus précoce des femmes par rapport aux hommes et un effet dû au déséquilibre du marché matrimonial qui, par le recul de l intensité de la nuptialité accentue l écart d âges entre les conjoints. 65

66 TABLEAU ÉCART D AGE MOYEN ENTRE CONJOINTS, MEDIANE ET CARACTERISTIQUES DE TENDANCE CENTRALE SELON LES CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DES FEMMES ACTUELLEMENT MARIEES AGEE ENTRE 15 ET 49 ANS Strate 25ème centile Médiane 75ème centile Moyenne Écart-type 1 Urbain ,97 5,96 2 Rural ,93 6,97 niveau d instruction de la femme analphabète ,32 7,49 lire/ écrire ,56 5,42 Primaire ,02 5,25 Moyen ,26 4,24 Secondaire et plus ,92 7,71 age actuel de la femme ans ,24 4, ans ,33 4, ans ,33 5, ans ,03 7, ans ,74 6, ans ,59 6, ans ,48 6,34 période de mariage ,40 7, ,66 6, ,501 6,49 5, ,65 6, ,50 6, ,83 6, ,86 5, ,81 7,85 ND ,329 10,10 8,56 age au premier mariage de la femme moins de 20 ans ,03 5, ,35 5, ,86 6,06 30 ans ou plus ,28 12,71 Total ,95 6,41 Conclusion Les évolutions socioéconomiques que connaît l Algérie ont conduit à des évolutions continues des schémas de nuptialité, traduites essentiellement par le recul de l âge au mariage, mais également par une intensité de mariage en décroissance. Le recul de l âge au mariage est dû essentiellement à la régression du mariage précoce, phénomène qui caractérisait le marché matrimonial de l Algérie indépendante. Ce schéma a connu un recul considérable suite à l évolution socio économique, traduite essentiellement par 66

67 une scolarisation plus prolongée des filles et des changements socioculturels que connaît la société. Le mariage avant d atteindre 15 ans concernait plus de la moitié des unions contractées durant la période devient un phénomène rare en Il a été constaté que la proportion des femmes ayant contracté un premier mariage avant l âge de 20 ans a significativement baissé à travers les générations, seulement force est de constater que 14% des jeunes femmes (âgées entre 25 et 29) continuent à se marier encore avant d atteindre 20 ans. Ce résultat interpelle les directions concernées afin d intensifier les mesures d informations et de communication sur les grossesses à risques et leur effet sur la santé de la mère et de l enfant. Les évolutions constantes dans le schéma de nuptialité, conduit à se pencher davantage sur la dimension sociologique du mariage en Algérie, à travers des enquêtes et des investigations dans ce domaine, ce qui aiderait à mieux comprendre les tendances futures de ce phénomène. VII. Évolution de la fécondité différentielle 7.1 AGE DE LA FEMME La fécondité par âge a connu des changements importants aussi bien au plan de son intensité que de sa structure. En effet, et tel qu il est représenté par le diagramme ci-dessous, le niveau de fécondité atteint son maximum dans la tranche d âge ans, alors qu il était situé dans la tranche d âge ans en Bien qu il soit difficile de comparer des cohortes n ayant pas achevé leur fécondité, il y a lieu de noter quand même la baisse généralisée pour chaque groupe d âge à mesure que l on rapproche de la date de l enquête. Ce qui se traduit nettement d ailleurs au niveau de l indice de fécondité du moment. Ce rythme de baisse est plus rapide dans les groupes de ans et ans. Ce qui dénote, faut-il le souligner, les importantes modifications intervenues dans le temps sur les régimes de fécondité des femmes algériennes. 67

68 FIGURE 2. 9 ÉVOLUTION DES TAUX DE FECONDITE PAR AGE ET DANS LE TEMPS (PAPFAM-02) 7.2 DUREE DU MARIAGE ET AGE AU PREMIER MARIAGE L enquête Papfam-02 confirme l influence de l âge au premier mariage sur les parités des femmes. En effet, l examen de la répartition des descendances atteintes selon ce facteur permet de constater une certaine homogénéité dans le comportement procréateur des femmes mariées depuis moins de 10 ans, et ce quel que soit l âge au mariage. Au-delà de 10 ans de mariage, les parités moyennes augmentent à mesure que s élève l âge au premier mariage. Aussi, le nombre moyen d enfants vivants des femmes qui se sont mariées avant d atteindre 15 ans est inférieur à celui des femmes dont l âge au mariage se situait entre 15 et 17 ans. Ce qui peut être attribué aux pertes de grossesses et des complications de santé relatives notamment aux mariages précoces. 68

69 TABLEAU PARITES MOYENNES SELON L AGE AU PREMIER MARIAGE, LA DUREE DE MARIAGE ET LE GROUPE D AGE (PAPFAM-02) Age au premier mariage Total Durée de mariage Groupes d âge TOTAL MILIEU DE RESIDENCE Le milieu de résidence continue à être un des facteurs discriminants de la fécondité en ce sens que l Indice Synthétique de Fécondité (I.S.F) atteint 2.7 enfants par femme dans le milieu rural alors qu il enregistre 2.1 dans l urbain. Ainsi, en dépit de l avancée enregistrée en matière de la diffusion des moyens contraceptifs modernes, le milieu rural constitue toujours un pourvoyeur de la forte natalité. Ce constat peut être attribué notamment à l importance que l on accorderait encore au mariage dans ce milieu et ce malgré le fait que l âge au mariage des femmes y soit relativement élevé (29 ans en milieu rural contre 30 ans en urbain). FIGURE ÉVOLUTION DES TAUX DE FECONDITE PAR AGE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE (PAPFAM-02) 69

70 7.4 NIVEAU D INSTRUCTION DE LA FEMME Le niveau d instruction est un autre critère déterminant de la fécondité ; les femmes moins instruites sont souvent associées à une forte fécondité de par l isolement «informationnel» auquel elles se trouvent souvent confrontées. Cette enquête permet de relever des disparités plus accentuées en terme d indice de fécondité du moment, selon que les femmes sont analphabètes ou non et ayant achevé ou non le cycle secondaire. TABLEAU TAUX DE FECONDITE PAR AGE ET INDICES SYNTHETIQUES DE FECONDITE SELON LES CARACTERISTIQUES DES ENQUETEES (PAPFAM-02) Niveau d instruction ISF Analphabète Lire / écrire Primaire Moyen Secondaire et TOTAL Ce constat pose avec acuité la question d efficacité des activités d Information, d Education et de Communication menées par les directions chargées des questions de population. Les messages diffusés devraient être davantage généralisés et vulgarisés, mais surtout adaptés aux contextes social et culturel des femmes ciblées. FIGURE INDICE SYNTHETIQUE DE FECONDITE SELON LE NIVEAU D INSTRUCTION DE LA FEMME (PAPFAM-02) 70

71 VIII. Analyse de la fécondité La revue des méthodes d analyse de la fécondité permet d identifier plusieurs phases qui reconstituent d ailleurs l évolution de la connaissance et de la maîtrise de ce phénomène 20. Afin de décrire la chronologie de l analyse de la fécondité, il convient de rappeler qu initialement celle-ci était analysée comme fonction de la modernisation, traduite par des facteurs dits «de base» tels que l accès à l éducation et à l emploi, l urbanisation, etc. (Richards 1983). En 1956, Devis et Blake proposent un schéma élaboré d analyse de fécondité, basé sur une batterie de variables intermédiaires à effet direct, à travers lesquelles la modernisation imprime son effet sur la fécondité humaine. Repris et amélioré par Bongaarts, ce schéma, qui s appuie désormais sur sept variables constitue un des modèles les plus utilisés pour illustrer l effet qu exerce chacune des variables sur la fécondité ainsi que pour appréhender les changements intervenus dans le temps. Les variables intermédiaires considérées sont : La proportion des femmes mariées parmi les femmes en âge de procréer L utilisation de la contraception et son efficacité La prévalence de l avortement provoqué La durée de l infécondabilité du post-partum La fécondabilité La mortalité intra-utérine La prévalence de la stérilité Ce cadre conceptuel a connu d autres améliorations en lui intégrant des aspects liés aux programmes de planification familiale (efficacité, coût, opportunité, ) et ceux ayant trait aux attentes des populations concernées (préférence en matière de fécondité) (Tabarrah 1971, Easterlin 1970 et 1975). En somme, les variables intermédiaires présentées plus haut et d autres appartenant au schéma classique de Davis et Blake, peuvent être agrégées en 3 trois classes à savoir : Sous groupe de variables biologiques (stérilité secondaire ou primaire, fertilité, mortalité intrautérine, ) 20 Cela ne veut pas dire que les teneurs de la baisse sont aujourd hui parfaitement appréhendées. En dépit des avancées fabuleuses en la matière, les tentatives d approche de ce sujet restent incomplètes car le mécanisme précis qui définit les relations existant entre les différents facteurs prédictifs demeure mal cerné. 71

72 Sous-groupe de variables qui déterminent la nuptialité (âge au mariage, durée de mariage, durée de maternité, célibat définitif, dissolution des unions et remariage) Sous groupe de variables qui déterminent la fécondité dans le mariage (fréquence des relations sexuelles, contrôle volontaire des naissances, avortements spontanés ou provoqués) Il demeure évident que, toutes ces variables n agissent pas dans un même sens et n engendrent pas les mêmes effets. C est pourquoi on a recours à des procédés permettant de décortiquer leurs effets et de cerner le sens de leurs contributions. 8.1 INDICE DE FECONDITE DE COALE En 1974 Coale A. a présenté un indice qui définit des «profils-types» de fécondité indépendamment du niveau de celle-ci. Il définit le taux de fécondité comme fonction de la structure et de la fécondité des mariées. Le recours à une structure de fécondité type, permet à la fois de mieux apprécier la variation dans le temps et de comparer les résultats obtenus par d autres pays, de niveaux de fécondité hétérogènes. Sous l hypothèse d absence de naissances hors mariage ou en les supposant négligeables, les indices de Coale sont liés par la forme suivante : I I. I f m g avec : Im : indice de proportion de femmes mariées Ig : indice comparatif de fécondité légitime If : Indice de fécondité générale. Cette formule s applique sous les hypothèses supplémentaires suivantes : La dissolution des unions, le veuvage et la divortialité sont négligeables. La fécondité et liés à l âge plutôt qu à la durée de mariage ou au nombre d enfants déjà nés. verifier L indice comparatif de fécondité légitime (Ig) indique le niveau de fécondité légitime en rapportant les naissances légitimes observées au cours d une année donnée aux naissances qu on aurait eu si les femmes enquêtées connaissaient la fécondité des femmes Huttérites21. Il est donné par la formule suivante : I g 49 x 15 B m L x. F x avec : 21 Il s agit d une population en Amérique du Nord dont la fécondité est la plus élevée que l on a connu jusque-là. 72

73 BL : naissances légitimes mx : femmes mariées Fx : fécondité des Huttérites L indice de proportion de femmes mariées mesure la contribution du mariage à la fécondité. Il est donné en comparant les naissances qui seraient survenues si les femmes mariées connaissaient la fécondité des Huttérites aux naissances survenues si toutes les femmes (mariées ou non) connaissaient cette fécondité. I m avec 49 x x 15 m w x x. F. F x x wx : ensemble des femmes en âge de procréer Il est possible également d utiliser cet indice comme suit : I m 49 x 15 F. m w 49 x x 15 x F x x Pour simplifier la lecture de l indice de Coale, il convient de préciser que ce dernier résume en deux indices, les deux sous-groupes de variables qui déterminent la nuptialité et la fécondité des mariées, conformément au développement méthodologique fait plus haut. L application de ces indices22, opérée sur les données des RGPH de 1977, 1987, 1998 et sur l enquête Papfam-02 révèle des résultats intéressants. Le tableau suivant permet de constater que l indice de fécondité légitime (Ig) qui représentait 82% de la fécondité maritale des huttérites en 1977 est passé à 44% en 1998, soit une baisse de près de moitié. Depuis cette date, cet indice ne semble pas enregistrer d amélioration. Par contre, le déclin de l indice de nuptialité (Im) semble beaucoup plus régulier et continue à baisser jusqu en 2002 en passant respectivement de 68% à 38% entre 1977 à Cela imprime une forte participation 22 Les indices obtenus sur les RGPH de 1977 et 1987 ont été calculés par Ajbilou A. «La fécondité et la nuptialité au Maghreb», Maroc Ceux obtenus à travers le RGPH-98 et l enquête Papfam ont été calculés par l auteur. 73

74 de la nuptialité, à travers le recul de l âge au mariage, à la baisse de la fécondité générale en Algérie, notamment depuis TABLEAU INDICES DE FECONDITE DE COALE ( ) Années Im Ig If Une analyse basée sur la comparaison diachronique, permet de mieux apprécier lequel des deux facteurs a produit le maximum de variations dans la fécondité. S agissant d une forme multiplicative, le différentiel de l indice de fécondité général sera soumis à une transformation susceptible de décortiquer l effet de chacune de ses composantes. Partant de la forme générale en l absence de naissances illégitimes qui correspondent aux deux dates 1 et 2 : I I f f 1 2 I I m m 1. I 2 g. I 1 g 2 La différence entre les temps 1 et 2, peut se traduire comme suit : D D (2,1) (2,1) I I g f 1 2 I f 1 I I I I I I I. I I. m 2 m 1 m 1 g 2 g 1 m 2 m 1 g 2 g 1 Le tableau suivant présente les effets des deux facteurs sur la fécondité observés depuis TABLEAU PARTS DES CHANGEMENTS DE LA NUPTIALITE ET LA FECONDITE DES MARIEES SUR LA FECONDITE Années Variation absolue Variation en % Nuptialité Fécondité légitime Interaction 1977/ ,4-46,8 3,1 1987/ ,6-77,0 19,5 1998/ ,0-11,3 11,8 Il y a lieu de constater d abord les trajectoires opposées qu ont pris les effets nets de la nuptialité et de la fécondité des mariées. En effet, entre 1977 et 1987, la nuptialité exerçait un plus grand effet sur la fécondité des algériennes (56%) en ce sens que l âge moyen au mariage était relativement bas. Ce qui procurait à la femme une durée importante d exposition au risque de concevoir. Entre 1987 et 1998, cet effet sera amoindri (42%) et dépassé même par celui attribué à la baisse de la fécondité des mariées. C est dans cette période que la fécondité a connu sa deuxième 74

75 chute brutale (de 4.6 enfants par femme en 1992 à 2.7 en 1998). L effet de la baisse de la fécondité maritale va donc représenter 77% de la variation de la fécondité générale en Algérie. Entre 1998 et 2002, l effet net du recul continu de l âge au mariage va reprendre le dessus sur celui de la fécondité maritale en ce sens que cette dernière ne concerne désormais que 11% du changement observé au niveau de la fécondité générale. Il semblerait que devant la durée extrêmement réduite d exposition à la conception (moins de 15 ans en moyenne, sur les 35 ans théoriques), d une part, et la faible proportion des femmes célibataires à la fin de leurs vie génésique, d autre part, la fécondité des mariées s est quasistabilisée, pour que la baisse de la fécondité générale ne soit produite que par l effet de non exposition à la conception, soit le recul de l âge au mariage. Il y a lieu de rappeler qu en Algérie, la part des naissances illégitimes est actuellement infime23, ce qui fait que l essentiel de la fécondité se produit dans le cadre de l union légale. FIGURE PARTS DES CHANGEMENTS DE LA NUPTIALITE ET LA FECONDITE DES MARIEES SUR LA FECONDITE OBSERVEE ENTRE 1977 ET MODELE DE BONGAARTS Bongaarts J. a proposé un modèle simplifié de fécondité consistant à décomposer sous une forme multiplicative, le taux de fécondité à un âge donné (ou de la somme de ces taux). Ce modèle se focalise essentiellement sur les effets de quatre variables intermédiaires, à savoir la nuptialité, la contraception, l allaitement et la stérilité post-partum. TF C. C. C. C TFBM m c i a 23 Bien que probablement sous-estimées, les naissances illégitimes déclarées seraient autour de 5000, soit près de 0.5% des naissances globales. 75

76 avec : Cm : indice de nuptialité (=1 si toutes les femmes d âge reproductif sont mariées, 0 en l absence de mariage) Cc : indice de contraception (=1 en l absence de contraception, 0 si toutes les femmes fertiles utilisent une méthode efficace à 100%) Ca : indice d avortement provoqué (=1 en l absence d avortement, 0 si toutes les grossesses sont interrompues) Ci : indice de stérilité post-partum (=1 en l absence d allaitement et d abstinence, 0 si la stérilité est totale et permanente) TFBM : le taux de fécondité biologique maximum Afin de déterminer la valeur de chacune des variables retenues, les indices précédents peuvent s exprimer comme suit : Pour ce qui est de la nuptialité : C m Avec ; TF TFL TF : Taux de fécondité générale TFL : Taux de fécondité légitime Pour ce qui est de la quantité C. C c a TFL TFN C. C : c a Avec ; TFN : Taux de fécondité naturelle Bongaarts a proposé en 1978, de séparer les deux indices, dans la mesure où ils ne bénéficient pas d un même degré de connaissance ni de fiabilité. Une formule approximative qui permet l estimation de Cc est donnée comme suit : C c 1 u. e. s Avec ; u : proportion d utilisatrices de la contraception e : efficacité des méthodes modernes utilisées ( ) s : facteur correcteur dû à l interférence avec la stérilité naturel estimé à 1.08 Pour ce qui est de l avortement provoqué (Ca): 76

77 C a TF ( TF b TA) Avec : TA : Taux d avortement b : le nombre de naissances évitées par un avortement (estimé à 0.4 ou plus en présence de contraception) Faute de connaître la prévalence de l avortement, notamment provoqué, cet indice est généralement pris comme étant égal à l unité. Pour ce qui est de la stérilité post-partum (Ci): C i TFN TFBM Avec : TFBM : Taux de fécondité biologique maximum C ou C i i 20 (18,5 i) 1,753exp 0,14a 0,00187a 2 Avec i : durée d aménorrhée ou d abstinence post-partum a : durée d allaitement Le tableau suivant présente les valeurs des indices contenus dans le modèle de Bongaarts obtenus à travers les enquêtes ENAF, PAPCHILD et PAPFAM 24. Il met en évidence les indices les plus dominants à chaque date, comme il renseigne sur les changements intervenus dans le temps. A ce sujet, on peut remarquer pour les deux milieux réunis, que les indices de nuptialité et de contraception sont très proches et varient dans le même sens et ce depuis Selon le milieu de résidence, il conviendrait de souligner l écart qui s est nettement estompé en 2002 entre le milieu rural et urbain en ce qui concerne l utilisation de la contraception. En effet, bien qu il soit toujours en faveur du milieu urbain, l écart qui était de 0.15 point en 1986, est passé à 0.14 en 1992, puis à 0.03 point en Cela témoigne de la large diffusion du principe de recourir à la contraception quel que soit le milieu de résidence. 24 L application sur l enquête ENAF-86 est extraite de Kouaouci A. «Famille, femme et contraception», 1992, celle relative à PAPCHILD, du mémoire de Magister en Démographie de Derdiche A. «La diffusion de la pratique contraceptive et son impact sur la fécondité en Algérie «, celle relative à PAPFAM a été faite par l auteur. 77

78 L effet de l allaitement maternel semble être par contre très minime (proche de l unité). Il est néanmoins plus important qu en 1992, notamment en milieu urbain. En définitive, il y a lieu de noter que la contraception demeure toujours le premier facteur qui détermine le niveau de la fécondité en Algérie, suivi très étroitement par la nuptialité. TABLEAU VALEURS DES INDICES DE NUPTIALITE, DE CONTRACEPTION, DE STERILITE POST-PARTUM ET D AVORTEMENT PROVOQUE/TAUX DE FECONDITE BIOLOGIQUE MAXIMUM ENTRE 1986 ET 2002 ENAF-86 PAPCHILD-92 PAPFAM-02 Indice Urbain Rural Algérie Urbain Rural Algérie Urbain Rural Algérie Cm Cc Ci Ca. TFBM TF Comparaison dans le temps Pour pouvoir comparer les modifications intervenues dans les variables intermédiaires de fécondité, il importe d opérer une transformation en terme logarithmique comme suite : TF TF C. C. C.[ C TFBM ] 1 c1 i a 1 1 m 1 C. C..[ ] 2 c C C TFBM 2 i a 2 2 m 2 TF1 log TF2 C log C m m 1 2 C log C c c 1 2 Ci log Ci 1 2 [ Ca. TRBM ] log [ Ca. TRBM ] Le tableau suivant donne les quantités logarithmiques calculées sur les données de 1986, 1992 et TABLEAU ESTIMATION DES QUANTITES LOGARITHMIQUES ENTRE 1986/1992 ET / /2002 Indice Urbain Rural Algérie Urbain Rural Algérie Log Cm1/ Cm2 0,0671 0,0563 0,0741 0,0255 0,0801 0,0558 Log Cc1/ Cc2 0,0753 0,0621 0,0793 0,0338 0,1176 0,0808 Log Ci1/ Ci2-0,0054-0,0856-0,0196 0,0419 0,0205 0,0292 Log[Ca.TRBM]1/[Ca.TRBM]2-0,0397 0,0936 0,0094 0,1321 0,0749 0,0981 Log (TF1/ TF2) 0,0969 0,1270 0,1419 0,2341 0,2929 0, En terme d effet exercé par chacune des variables intermédiaires, il y a lieu de constater qu entre 1986 et 1992, la contraception expliquait 56% de la baisse de la fécondité, suivie étroitement par la nuptialité avec 52%, par contre l allaitement encourageait celle-ci avec un effet 78

79 de 14%. La prédominance de la contraception y apparaissait clairement en milieu urbain avec une proportion de 78% contre 49% en milieu rural. L effet de la nuptialité quant à lui est plus grand en milieu urbain (69% vs 44%). Alors que l effet de l allaitement est quasiment rural en ce sens qu il exerçait un effet négatif sur la baisse de la fécondité de -67% contre -6% en milieu urbain. Entre 1992 et 2002, l effet de la contraception se détache nettement de celui de la nuptialité (31% vs 21%). L effet de la contraception sur la baisse de la fécondité est plus grand en milieu rural (40% vs 14%), contrairement à ce qui a été observé précédemment. En outre, il y lieu de souligner le rôle réducteur de l allaitement maternel sur la fécondité, avec un effet de 11%, notamment en milieu urbain (18% vs 7%), alors qu on avait constaté jusque là qu il renforçait plutôt la fécondité. TABLEAU EFFETS DES VARIABLES INTERMEDIAIRES DE FECONDITE ENTRE 1986 ET 2002 (%) Période Indice Nuptialité Contraception Allaitement Ca.TRBM 86/ /2002 Urbain Rural Algérie Urbain Rural Algérie ANALYSE MULTIVARIEE Afin de vérifier, à travers les données de l enquête PAPFAM-02, la corrélation pouvant exister entre les variables identifiées par plusieurs écrits spécialisés comme étant déterminantes de la fécondité, d une part et de mesurer le poids de chacune d entres elles d autre part, le recours à la l analyse multivariée s avère nécessaire. Considérons le schéma conceptuel qui reconstitue les différents liens entre les variables est comme suit. 79

80 FIGURE SCHEMA CONCEPTUEL TRADUISANT L IMPACT DE LA MODERNISATION SUR LA FECONDITE Ce schéma peut être représenté sous la forme statistique suivante : B 4 a0 ai. X i bj. Y i 1 3 j 1 j e Avec : B : Descendance atteinte Xi : Ensemble de variables intermédiaires Yj : Ensemble de facteurs socio-économiques ai et bj : Coefficients de régression des Xi et Yj e : Terme aléatoire Examen des variations des parités atteintes Avant de procéder à l estimation des effets des variables considérés, procédons à la description des parités atteintes en fonction d un certain nombre de facteurs 25. La parité moyenne de chaque femme enquêtée a été donc analysée en fonction de certaines variables ayant a priori un niveau explicatif assez important, comme présenté dans le schéma précédent. Cette analyse a été menée dans un premier temps sur toutes les femmes en âge de procréer, ensuite, afin d éviter l effet de génération, l analyse a été reconduite uniquement sur les femmes au terme de leur vie génésique, soit les femmes de ans. Elle a été effectuée 25 Voir annexe pour les résultats détaillés afférents à ce point. 80

81 également dans chaque milieu de résidence séparément au vu de l effet avéré que l on reconnaît pour ce facteur sur la fécondité en Algérie. A cet égard, l instruction de la femme est un facteur crucial dans les programmes de développement, notamment de développement humain, et ce en accordant à la femme la possibilité d accéder directement à l information. Il a été trouvé pour toutes les femmes éligibles une parité moyenne de 6.6 enfants chez les femmes jamais scolarisées, contre 4.3 chez celles ayant déjà été scolarisées, soit une différence significative de près de 2.5 enfants. Pour mieux illustrer l apport de l instruction il y a lieu de noter que parmi les mêmes femmes scolarisées, on retrouve une moyenne de 5.3 chez les femmes de niveau primaire, 3.3 enfants chez les secondaires et 2.6 enfants chez les femmes universitaires. Par ailleurs, l instruction du mari est tout aussi importante que celle de la femme en ce sens qu elle permet à celui-ci d encourager et surtout d accompagner sa conjointe dans le processus de maîtrise de sa fécondité. En terme d activité, il a été trouvé une moyenne de 4.6 enfants chez les femmes ayant déclaré être occupées et 5.7 enfants chez les non occupées. En fait, l occupation de la femme est de plus en plus courante en Algérie et concerne davantage les jeunes générations. Ces femmes se trouvent mieux sensibilisées sur les questions relatives à la planification familiale. L examen de la parité moyenne selon le lien de parenté avec le conjoint répond au besoin de savoir si la nature du lien n intervenait pas dans les choix en matière de fécondité adoptés par les couples. A cet égard, il y a lieu de noter que les femmes ayant déclaré n avoir aucun lien avec leur conjoint ont affiché une parité moyenne de 5.3 enfants contre 6.2 enfants pour les femmes ayant épousé des cousins germains paternels, 5.6 des cousins germains maternels et 5.8 d autres liens de parenté. Pour ce qui est des variables liées directement à la reproduction, à savoir la contraception et la nuptialité en premier chef, il y a lieu de souligner que les femmes mariées avant l âge de 20 ans ont déclaré une parité moyenne de 6.6 enfants et celles mariées après cet âge, de 4.3 enfants. Cela dénote clairement l effet du mariage précoce sur la fécondité. Aussi, ce constat est certainement entaché d effet de génération en ce sens que la précocité du mariage est davantage observée dans les générations anciennes (voir l analyse de la nuptialité). La répartition des femmes enquêtées selon qu elles utilisent ou non la contraception traduit une différence d un enfant, en faveur de celles qui se déclarent contraceptantes (6.5 vs 5.4 enfants). La répartition des parités moyennes selon le nombre de mariages que chaque femme a du contracté ne semble pas être discriminant en ce sens que la parité moyenne des femmes qui sont 81

82 à leur première union est de 5.5 enfants et 5.8 enfants pour les femmes ayant connu plus d un mariage. Examen des femmes de ans Afin de minimiser l effet engendré par l âge de la femme au moment de l enquête sur sa fécondité, la variation de la parité moyenne a été observée uniquement chez les femmes de ans, soit celles qui y étaient au terme de leur vie génésique. L analyse de la variation des parités chez les femmes de ans en fonction de quelques variables prédictives a permis de confirmer l effet exercé par certaines variables décrites plus haut sur la fécondité. A cet égard, la non-scolarisation de la femme est un facteur discriminant même au sein de cette sous population en ce sens que la descendance moyenne atteint 9.3 enfants chez les femmes jamais scolarisées et 7.6 enfants chez celles ayant été scolarisées. Seulement, le niveau d instruction atteint ne semble pas être significatif comme dans le cas des femmes de tout âge examiné plus haut. Les femmes instruites, scolarisées il y a au moins ans, vivaient dans un contexte social et sanitaire ne favorisant semble-t-il pas les initiatives individuelles en la matière. De même, l activité professionnelle au moment de l enquête ne semble pas non plus être un facteur explicatif chez ces femmes, contrairement à l activité passée (6.5 enfants pour celles qui travaillaient et 9 pour celles qui n ont jamais travaillé). Ce qui est logique, vu que l essentiel de l effet sur la fécondité se situe aux âges où la fécondabilité est à son maximum, c est-à-dire entre 25 et 30 ans. La scolarisation du mari ne semble pas exercer d effet sur la fécondité, contrairement à ce qui a été observé au niveau des femmes de tout âge. Autrement dit, la scolarisation du mari il y a ans ne l aidait pas encourager sa conjointe à maîtriser sa descendance, peut être du fait de l absence d information et de moyens contraceptifs. Parmi les variables intermédiaires, l âge précoce du mariage (moins de 20 ans) a un effet très significatif, alors que l utilisation de la contraception au moment de l enquête semble insignifiante, résultat attendu pour ce groupe d âges, puisque l effet de la contraception n a dépassé celui de la nuptialité, pour la première fois que depuis la fin des années 80 (ENAF-86, PAPCHILD-92). Ces quelques remarques tirées de l examen des parités affichées par les femmes enquêtées sont d une importance capitale. Elles mettent en exergue que, les variables réputées pour leur effet sur la fécondité requièrent également un environnement adéquat et propice pour mieux imprimer leurs effets. La volonté et la disponibilité des couples doivent être 82

83 accompagnées et encadrées par une volonté politique claire, à l écoute des besoins exprimés par la population. Régression sur les variables de base Après avoir examiné les modifications de la parité selon certaines variables socio-économiques et démographiques, il convient d opérer une régression multiple 26 d explication de ces variables ainsi que leurs coefficients respectifs. afin d estimer le degré Pour ce faire, il sera procédé d abord à une régression multiple sur les variables socioéconomiques, dites de base, elle sera suivie d une régression sur les variables intermédiaires à part. Après avoir élucidé la contribution de chacun des groupes de variables, on procédera à une régression multiple sur l ensemble des variables prédictives, réparties en deux blocs, pour dégager les principaux facteurs explicatifs des changements observés au niveau de la parité atteinte chez les femmes enquêtées. Le tableau ci-après résume les variables socio-économiques incluses : dans la première régression, il s agit du lieu de résidence de la femme, de l instruction de la femme et de son époux, de l occupation de la femme et du lien de parenté avec son conjoint dans la deuxième régression, l âge au 1er mariage en années, le nombre de mariages, l utilisation de la contraception, et la durée de mariage le 3 ième modèle dans sa première variante a introduit l instruction du mari, son occupation, le lien de parenté entre conjoints, le milieu de résidence, et l instruction de la femme (a) le 3ième modèle dans sa seconde variante a introduit le nombre de mariages, l utilisation de la contraception, et l âge imputé au 1er mariage (a) TABLEAU VARIABLES INTRODUITES (MODELES 1-3) Modèle Variables introduites Code Instruction du mari, Occupation de la femme lien de parenté avec conjoint, milieu de résidence, Instruction de la femme Age au 1er mariage en années Nombre de mariages utilisation contraceptive Durée de mariage Instruction du mari, occupation, lien de parenté avec conjoint, milieu de résidence, instruction de la femme (a) nombre de mariages, utilisation contraceptive, Age imputé au 1er mariage (a) INSM OCCF LPAR RESD INSF AGPM NMAR USCO DMAR Voir plus haut Voir plus haut 26 Il y a lieu de préciser que pour pouvoir effectuer cette analyse, toutes les variables qualitatives seront transformées en variables indicatrices. 83

84 Pour le modèle 1, toutes les variables incluses exercent un effet significatif. Le modèle explique 21% des variations observées sur les parités atteintes au seuil de signification de 95%. Autrement dit, en ne considérant que les facteurs de base, on arrive à peine à expliquer le 1/5ème de la variance des parités atteintes, d où la nécessité de recourir à d autres variables dont l effet est plus direct sur la fécondité. La droite de régression peut s écrire comme suit : B = RES 1.65 INSF-0.37 OCCF-0.24 LPAR-1.19 INSM Le modèle 2 utilise uniquement les variables intermédiaires, à savoir l âge au premier mariage, le nombre de mariages connus, l utilisation de la contraception et la durée de l union, le niveau d explication atteint 70% des parités atteintes au même seuil de signification que le modèle précédent. Ce niveau d explication est très élevé, il illustre un schéma où les effets exercés par les variables sont directement imprimés sur la variable explicative (la parité). Toutes les variables incluses sont significatives, ce qui confirme la participation effective de chacune de ces variables à l explication du niveau de la parité atteinte. La droite de régression peut s écrire comme suit : B = NMAR 0.677USCO DMAR AGPM Le modèle 3 introduit l ensemble des variables prédictives. A cette étape, on considère l ensemble des variables énumérées dans le schéma initial, et on introduit les variables en deux blocs : le premier bloc concerne les variables socio-économiques, et le deuxième les variables démographiques. En procédant ainsi, il sera possible d observer les modifications intervenues parmi toutes ces variables qui ont été identifiées comme particulièrement significatives dans les deux étapes précédentes. Le respect de cet ordre d inclusion renvoie à un souci de savoir comment aura progressé le degré d explication des variables de base en passant par les variables intermédiaires. Il en ressort de cette opération, au seuil de 0.05 d erreur, une amélioration tangible de la signification apportée par le modèle. En effet, le degré d explication (R deux) est passé de 21%, avec les variables de base comme seules variables prédictives à 32%, en incluant les variables intermédiaires. Il en résulte du modèle 3.2, qui englobe toutes les variables injectées en deux blocs, la forme suivante : B = INSF+0.18.OCCF INSM USCO + 0,21.NMAR AGPM 84

85 Ainsi, les seules variables qui gardent leur part de contribution au seuil de 0.05 d erreur sont celles présentées par l équation. Le milieu de résidence (RESD) et le lien de parenté avec le conjoint (LPAR) ne sont plus significatifs. Il y a lieu de préciser que l instruction semble jouer, au coté de l activité, un rôle extrêmement important dans la modification du schéma de fécondité de la femme. L effet de ces deux variables arrive à s inscrire à travers les fameuses variables intermédiaires quel que soit le milieu de résidence ou le lien de parenté entre le couple. TABLEAU RECAPITULATIF DES MODELES 1-3 Modèle R R-deux R-deux ajusté Erreur standard de l'estimation 1 0,457 0,209 0,209 2,44 2 0,837 0,701 0,701 1, ,457(a),209,209 2,44 3.2,561(b),315,315 2,27 TABLEAU TABLEAU DES RESULTATS DE L ANALYSE DE LA VARIANCE (ANOVA, MODELES 1-3) Modèle Somme des carrés ddl Carré moyen F Signification 1 Régression 26559, , ,394 0,000 Résidu , ,932 Total , Régression 87228, , ,826 0,000 Résidu 37279, ,238 Total , Régression 26492, , ,715,000(a) Résidu , ,935 Total , Régression 39957, , ,787,000(b) Résidu 86871, ,140 Total ,

86 TABLEAU COEFFICIENTS DE REGRESSION (MODELES 1-3) Coefficients non standardisés Modèle B Erreur standard Bêta Coefficients standardisés 1 (constante) 7,273 0, ,988 0,000 milieu de résidence -7,717E-02 0,039-0,014-1,985 0,047 Instruction femme -1,650 0,043-0,300-38,151 0,000 Occupation -,370 0,080-0,032-4,613 0,000 lien de parenté avec conjoint -,237 0,038-0,043-6,185 0,000 Instruction du mari -1,197 0,043-0,213-27,589 0,000 2 (constante) 0,986 0,102 9,644,000 3 nombre de mariages 0,609 0,037 0,071 16,533,000 utilisation contraceptive -0,677 0,033-0,089-20,751,000 durée de mariage 0,308 0,002 0, ,703,000 Age au 1er mariage en années -2,647E-02,004 -,036-7,112, (constante) 7,271, ,626,000 milieu de résidence -7,452E-02,039 -,014-1,915,056 Instruction de la femme -1,649,043 -,300-38,098,000 occupation -,372,080 -,032-4,632,000 lien de parenté avec conjoint -,234,038 -,042-6,100,000 instruction du mari -1,199,043 -,213-27,613, (constante) 11,873, ,962,000 milieu de résidence -2,593E-02,036 -,005 -,713,476 Instruction de la femme -1,176,041 -,214-28,394,000 occupation,178,075,015 2,360,018 lien de parenté avec conjoint 2,834E-02,036,005,784,433 instruction du mari -,903,041 -,161-21,982,000 utilisation contraceptive -,344,050 -,045-6,898,000 nombre de mariages,211,055,025 3,818,000 Age imputé au 1er mariage -,262,005 -,353-50,601,000 t Signification Conclusion La tendance de la fécondité en Algérie a connu une baisse régulière produite par des facteurs divers d une période à l autre. En effet, il a été donné de constater à travers cette étude, le changement d effet exercé par une variable donnée selon la période 70, 80, 90 ou Ces périodes renvoient en fait à des repères historiques ayant marqué la population algérienne dans sa globalité à travers sa structure familiale, ses rapports dans le milieu social et même par rapport à l engagement politique de l Etat en la matière. Quelques remarques soulevées par ce travail méritent d être néanmoins, rappelées ici en guise de conclusion. 86

87 Il y a d abord cette tendance rapide de baisse de la fécondité qui ne cesse de s inscrire dans le temps et dans l espace. Cette tendance, bien qu elle corresponde au schéma classique de la transition de fécondité est jugée beaucoup plus rapide en Algérie. Faut-il souligner que ce constat ne pourrait pas être attribué à la qualité des données recueillies puisqu il a été observé à travers plusieurs enquêtes, à méthodologies déférentes, et par les deux derniers recensements de 87 et 98. En outre, il y a lieu de noter également le retour de la nuptialité comme effet discriminant dans la baisse de la fécondité. Autrement dit, au seuil de renouvellement des générations (2.1 enfants par femme), la femme algérienne se trouverait dans ses choix de fécondité plus tributaire des conditions sociales et économiques que de sa volonté individuelle ou celle de son couple. Les retombées de cet état de fait seraient évidemment différentes si la baisse provenait exclusivement d une décision délibérée des couples à ne pas procréer ou à avoir moins d enfants. Cette situation mérite une attention particulière, car les tendances futures semblent reposer plus sur les solutions politiques que sur la mobilisation et les décisions individuelles des populations concernées. Par ailleurs, une des variables qui a gardé toute sa signification quel que soit le procédé adopté est l instruction. Cette dernière est un facteur de base qui transcende le milieu, l âge ou autres facteurs prédictifs, pour inscrire son effet sur la fécondité. Cela relance le débat sur l importance des actions d IEC ainsi que leur efficacité. Ces actions devraient s accommoder avec les nouveaux contextes, à savoir si les sous populations ciblées sont déjà proches ou non de la fécondité des pays développés. En définitive, il y a lieu de souligner l importance de multiplier les travaux d analyse de la fécondité en Algérie, en empruntant des pistes et voies diversifiées, vu le rôle prépondérant que joue ce facteur dans la transition démographique algérienne et les spécificités qui lui sont propres 87

88 BIBLIOGRAPHIE 1. «Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille-2002, Rapport principal», «Enquête Algérienne sur la Santé de la Mère et de l Enfant-1992, Rapport principal», Ajbilou A. «La fécondité et la nuptialité au Maghreb», Med Campus-12, Rabat, Maroc Cairo Demographic Center, «Population and Sustainable Development in the Begining of the new Millennium, Research Monography, n 29, Cairo, Caselli G., Vallin J. et all, «Démographie : analyse et synthèse,», Vol I, Ed. INED, Dekkar N. Khaldoun H. et all., «La démographie algérienne face aux grandes questions de société», CENEAP, Derdiche A., «La diffusion de la pratique contraceptive et son impact sur la fécondité en Algérie», Université de Blida, Mémoire de Magister en Démographie, Easterlin R. A. et Crimmins E. M., «The Fertility Revolution: A supply-demand Analysis, The Univerdité of Chicago Press. 9. Kouaouci A. «Famille femme et contraception», CENEAP, Leridon H. Toulemon L., «Démographie : Approche statistuique et dynamique des population», In Economie et statistiques avancées. 11. Nations Unies, «Fécondité en dessous du niveau de remplacement», In Bulletin démographique des NU, N 40/41, Nations unies, MANUEL X ; Techniques indirectes d estimations démographiques 13. Pressat R. «L analyse démographique», PUF, Paris, Revue Population N 2, N 3 Année 2001, N Tabutin D. et Schoumaker B., «Une analyse régionale des transitions de fécondité en Afrique sub.saharienne», XXIV IUSSP, Brésil Tapinos G., «Eléments de démographie», Armand Collin, Paris United Nations, Multivariate Analysis of World Fertility Survey Data for Selected Escap Countries, Asian Population Studies, N 49, 88

89 ANNEXE STATISTIQUE 89

90 TABLEAU A2. 1 REPARTITION DES PARITES MOYENNE ET MEDIANE SELON QUELQUES VARIABLES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES (FEMMES ANS)-PAPFAM-02 Total Scolarisation Dernier niveau atteint Etat actuel d'emploie Etat d'emploie au passe Lien de parente au mari Scolarisation du mari age de la femme groupé age au 1er mariage groupé2 utilisation contraceptive nombre de mariages Total Actuellement scolari Scolarisee au passe Jamais scolarisee Primaire Moyen Secondaire Superieur Travaille Ne travaille pas A travaille au passe Pas travaille passe Cousin germain pater Cousin germain mater Autre lien Sans lien de parente Scolarise Non scolarise NSP < 20 ans 20 ans et+ n'utilise pas utilise plus d'un mariage primonuptiale Total naissance vivantes Moyenne Médiane N valide N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N=

91 TABLEAU A2. 2 REPARTITION DES PARITES MOYENNE ET MEDIANE PAR STRATE ET SELON QUELQUES VARIABLES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES (FEMMES ANS)-PAPFAM-02 St rate Urbain Scolarisation Dernier niv eau atteint Et at actuel d'emploie Etat d'emploie au passe Lien de parente au mari Scolarisation du mari age de la f emme groupé age au 1er mariage groupé2 utilisat ion contracept iv e nombre de mariages Total Actuellement scolari Scolarisee au passe Jamais scolarisee Primaire Moyen Secondaire Superieur Trav aille Ne travaille pas A travaille au passe Pas travaille passe Cousin germain pat er Cousin germain mater Autre lien Sans lien de parente Scolarise Non scolarise NSP < 20 ans 20 ans et+ n'utilise pas utilise plus d'un mariage primonuptiale Total naissance v iv antes Moy enne Médiane N v alide N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N=

92 St rate Rural Scolarisation Dernier niv eau atteint Et at actuel d'emploie Etat d'emploie au passe Lien de parente au mari Scolarisation du mari age de la f emme groupé age au 1er mariage groupé2 utilisat ion contracept iv e nombre de mariages Total Actuellement scolari Scolarisee au passe Jamais scolarisee Primaire Moyen Secondaire Superieur Trav aille Ne travaille pas A travaille au passe Pas travaille passe Cousin germain pat er Cousin germain mater Autre lien Sans lien de parente Scolarise Non scolarise NSP < 20 ans 20 ans et+ n'utilise pas utilise plus d'un mariage primonuptiale Total naissance v iv antes Moy enne Médiane N v alide N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N=

93 TABLEAU A2. 3 REPARTITION DES PARITES MOYENNE ET MEDIANE SELON QUELQUES VARIABLES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES (FEMMES ANS)-PAPFAM-02 Total Scolarisation Dernier niv eau atteint Et at actuel d'emploie Etat d'emploie au passe Lien de parente au mari Scolarisation du mari age au 1er mariage groupé2 utilisat ion contracept iv e nombre de mariages Total Actuellement scolari Scolarisee au passe Jamais scolarisee Primaire Moyen Secondaire Trav aille Ne travaille pas A travaille au passe Pas travaille passe Cousin germain pat er Cousin germain mater Autre lien Sans lien de parente Scolarise Non scolarise NSP < 20 ans 20 ans et+ n'utilise pas utilise plus d'un mariage primonuptiale Total naissance v iv antes Moy enne Médiane N v alide N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N=

94 TABLEAU A2. 4 REPARTITION DES PARITES MOYENNE ET MEDIANE DES FEMMES DE45-49 ANS PAR STRATE ET SELON QUELQUES VARIABLES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES-PAPFAM-02 St rate Urbain Scolarisation Dernier niv eau atteint Et at actuel d'emploie Etat d'emploie au passe Lien de parente au mari Scolarisation du mari age au 1er mariage groupé2 utilisat ion contracept iv e nombre de mariages Total Actuellement scolari Scolarisee au passe Jamais scolarisee Primaire Moyen Secondaire Trav aille Ne travaille pas A travaille au passe Pas travaille passe Cousin germain pat er Cousin germain mater Autre lien Sans lien de parente Scolarise Non scolarise NSP < 20 ans 20 ans et+ n'utilise pas utilise plus d'un mariage primonuptiale Total naissance v iv antes Moy enne Médiane N v alide N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N=774 St rate Rural Scolarisation Dernier niv eau atteint Et at actuel d'emploie Etat d'emploie au passe Lien de parente au mari Scolarisation du mari age au 1er mariage groupé2 utilisat ion contracept iv e nombre de mariages Total Actuellement scolari Scolarisee au passe Jamais scolarisee Primaire Moyen Secondaire Trav aille Ne travaille pas A travaille au passe Pas travaille passe Cousin germain pat er Cousin germain mater Autre lien Sans lien de parente Scolarise Non scolarise NSP < 20 ans 20 ans et+ n'utilise pas utilise plus d'un mariage primonuptiale Total naissance v iv antes Moy enne Médiane N v alide,, N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N= N=800 94

95 TABLEAU A2. 5 ÉVOLUTION DE LA POPULATION ALGERIENNE ( ), EN MILLIERS Date Population * Source : ONS (*) Dates du RGPH TABLEAU A2. 6 MOUVEMENT NATUREL DE POPULATION EN ALGERIE ( ) Années Naissances. Vivantes Décès totaux Excédent naturel Source : ONS TABLEAU A2. 7 ÉVOLUTION DES TAUX DE NATALITE, DE MORTALITE ET D'ACCROISSEMENT NATUREL Date Taux Brut de Taux Brut de Taux d Accroissement Natalité (p.1000) Mortalité (p.1000) Naturel (%) ,0 6,0 2, ,1 6,0 2, ,4 6,1 2, ,2 6,2 2, ,2 6,5 2, ,3 6,4 1, ,9 6,0 1, ,5 6,1 1, ,3 6,4 1, ,8 4,7 1, ,3 4,6 1, ,3 4,5 1, ,6 4,4 1, ,3 4,5 1,58 Source : ONS 95

96 Étude 3 LES PERSONNES AGEES EN ALGERIIE: Réalités ET PERSPECTIIVES Par : Hassen Souaber 27 Amar Ouali Statisticien, Directeur de la population et de l emploi, Office National des Statistiques 28 Démographe, Sous Directeur des programmes de population, Ministère de la santé de la population et de la réforme hospitalière 96

97 Préambule Le vingtième siècle a connu de profonds bouleversements démographiques. La natalité a baissé, la mortalité a reculé et l espérance de vie s est sensiblement allongée. Conjugués, tous ces changements «viennent modifier l organisation et le fonctionnement des sociétés et exigent de la part des pouvoirs publics, des collectivités, des familles et des individus un effort de réadaptation considérable» [M.Carballo, 1994]. Une évolution sociale et démographique de cette ampleur entraîne inéluctablement de nouvelles exigences et de nouveaux défis dont certains se font déjà sentir depuis fort longtemps notamment dans les pays développés. Il s agit du vieillissement de la population. Le vieillissement de la population est en effet le principal phénomène de société de cette fin de millénaire. Il constitue aujourd hui un problème auquel sont confrontés la majorité des pays développés et auquel doivent se préparer déjà les pays en voie de développement. L augmentation du nombre de personnes âgées constitue désormais le défi prioritaire du 21ème siècle. Sous l effet de l allongement de l espérance de vie liée au recul de la mortalité grâce notamment aux progrès de la médecine et à l amélioration des conditions de vie, l effectif des personnes âgées ne cessera pas d augmenter. Avec la baisse de la natalité liée au repli progressif de la fécondité, leur part dans la population totale devient également de plus en plus importante, et ce à l échelle mondiale. La modification rapide de la structure par âge fera du poids démographique des personnes âgées un phénomène semblable à celui du baby boom des années 50 avec des conséquences à la fois sociales, économiques et culturelles. Un tel phénomène est, en effet, porteur de lourdes conséquences qui n affectent pas le seul groupe des personnes âgées. Il engage l ensemble de la société et ce, dans un très grand nombre de domaines, depuis le financement des régimes des retraites jusqu'à l accès au transport. Compte tenu de son caractère inéluctable, son irréversibilité et son universalité, l organisation des Nations Unies a intégré parmi ses missions, dès 1982, les préoccupations liées aux personnes âgées en élaborant pour la première fois un plan d action sur le vieillissement. Ce plan a été consolidé à la fois par la résolution 46/91 relative aux principes des Nations Unies pour les personnes âgées adoptée lors de son Assemblée générale tenue le 16 décembre 1991 et la résolution 47/5 relative à la proclamation des Nations Unies sur le vieillissement en 1992 ou il a été décidé de célébrer, en 1999, l'année internationale des personnes âgées. En ce qui concerne le continent africain, la commission du travail et des affaires sociales de l Organisation de l Unité Africaine avait recommandé, dans sa 22ème session ordinaire en 1999, 97

98 la signature d un protocole d accord entre l OUA et «Help Age International» notamment en matière de sensibilisation et de plaidoyer en vue de promouvoir les droits des personnes âgées et les questions de vieillissement et de susciter des actions visant à répondre aux besoins des personnes âgées. Le protocole étant signé en mars 2000, les deux organismes étaient parvenus, en novembre de la même année, à élaborer un cadre d orientation et un plan d action basés sur les dispositions des principaux instruments et conventions des Nations Unies cités ci-dessus. Ce cadre d orientation et plan d action avait pour objectif de servir de guide aux États membres de l O.U.A dans l élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l évaluation des politiques et programmes nationaux intégrés et appropriés aux besoins individuels et collectifs des personnes âgées. Des dispositions pratiques ainsi qu un ensemble de démarches y ont été recommandées aux États membres afin de promulguer ou d adapter des législations assurant et garantissant Droits et Protection à cette catégorie sociale aussi précieuse que vulnérable. Introduction Les personnes âgées sont tout simplement des êtres humains qui avancent en âge. C est également des personnes qui grandissent sur le plan biologique. Le vieillissement se caractérise par l ensemble des modifications morphologiques et fonctionnelles qui apparaissent progressivement à partir de l âge adulte. C est souvent un événement qui fait prendre conscience de sa propre vieillesse. Les données modernes, montrent que les pathologies du grand âge sont de moins en moins invalidantes ou responsables de l'incapacité. Malgré l'âge, les corps deviennent plus résistants et la médecine sait soigner en réduisant l'incapacité. La notion de vieillissement désigne d abord un phénomène individuel, celui des incidences de l âge, dans ses dimensions biologique et psychologique, depuis la naissance jusqu à la mort. La limite d âge ne peut être fixée que de façon arbitraire ou conventionnelle. Les seuils retenus, comme l âge de 60 ans tel que fixé par les Nations Unies, lors de l assemblée mondiale sur le vieillissement, tenue à Vienne du 26 juillet au 6 août 1982, «relèvent bien plus des représentations sociales, liées notamment à l âge de départ à la retraite, que d une réalité physiologique qui, elle, évolue au gré des progrès de l espérance de vie» [P.Bourdelais,1993]. 98

99 Le vieillissement revêt également une autre acception. Il s agit de l augmentation de la part relative des personnes âgées dans la population totale. Cette dimension collective a été formalisée par Alfred Sauvy dans les années [A.Sauvy,1928]. En Algérie, le vieillissement démographique de la population, dans sa dimension collective, est devenu désormais, à long terme, une certitude. Il est appelé à s accentuer dans les prochaines années et des bouleversements majeurs au sein de la société algérienne sont pressentis. Les attitudes de la population de la société algérienne qui vénérait et respectait les personnes aînées, sont déjà en train de changer. Il est d ores et déjà acquis que dès 2040, il y aura plus de personnes de plus de 60 ans que de personnes de moins de 20 ans. Les plus de 60 ans qui sont estimés à 2.2 millions en 2002, seront de l ordre de 4.3 millions en 2020 et 6.7 millions en Ce fait annonce le défi majeur de notre société pour les prochaines décennies. Les problèmes posés sont divers. Pour les appréhender et pour y répondre, de nouvelles connaissances doivent être produites. Il existe relativement peu d informations sur la situation des personnes âgées par rapport à la plupart des autres catégories de la population. L absence d informations détaillées signifie que le vieillissement reste méconnu et de ce fait les besoins et les problèmes des personnes âgées mal cernés. Il n est, par ailleurs, pas aisé de mettre en œuvre une politique en faveur des personnes âgées. La difficulté réside d une part, dans la complexité des approches et des dispositifs à mettre en place et, d autre part, dans la diversité des institutions et des professionnels intervenant dans le domaine. Il apparaît, également, dès à présent, nécessaire de mettre à la disposition des différents intervenants concernés, les données et les informations sur tous les aspects du vécu quotidien des personnes âgées, pour leur permettre de mieux répondre aux besoins de cette catégorie de population et de mieux prévoir sa prise en charge. Il s agira en outre de sensibiliser et de promouvoir davantage l'action à tous les niveaux sur les implications du vieillissement de la population et de proposer une stratégie comprenant des mesures politiques efficaces, fondée sur le renforcement de la coopération entre tous les acteurs et sur la solidarité et l'équité entre les générations. 29 On attribue en effet habituellement à A.Sauvy la paternité du concept de «vieillissement de la population» qu il a introduit dès Préoccupé par le phénomène de «dépopulation», A.Sauvy le désignait comme un malheur collectif qu il faut combattre avec vigueur. 30 ONS, 2004 : Projections de population à l horizon 2030 ; collection statistique n 106. Série S. 99

100 Population âgée en Algérie : Évolution et tendance future Les différentes sources d informations, telles que le Recensement de la Population et de l Habitat, les statistiques de l état civil et les enquêtes, ont rendu possible la disponibilité des statistiques sur l évolution passée de la population du troisième âge, les principaux facteurs de sa dynamique et sa tendance future, notamment son volume et sa structure dans la population totale. On peut relever qu en raison du taux de natalité élevé au cours de la période post indépendance, la population de l'algérie demeure encore très jeune. Toutefois et en dépit de cette extrême jeunesse, l Algérie, en amorçant la baisse de sa fécondité, à partir de 1986, se voit être engagée dans un processus de vieillissement de la population, passage obligé avant d atteindre l'équilibre démographique escompté. Sous l'effet d'un fort taux de natalité, maintenu pendant près de deux décennies et d'une baisse progressive et constante de la mortalité infantile, la population algérienne s'est accrue à un rythme très rapide. Avec ce rythme d accroissement, parmi les plus élevés au monde, la proportion de jeunes a toujours été très importante. La part des moins de 20 ans était estimée à 55.0 % en A l'opposé, au sommet de la pyramide, la population âgée dont l'augmentation du volume est due essentiellement à l'allongement de la vie moyenne, ne représentait que 5.7% de la population totale. Jusqu'au recensement général de la population et de l habitat réalisé en 1987, les problèmes du vieillissement ne se sont pas posés avec acuité. Toutefois, avec l'amorce de la nouvelle phase de la transition démographique, celle de la "transition de la fécondité", constatée en 1986, le poids relatif de la population âgée dans la population totale a commencé à croître. TABLEAU 3. 1 ÉVOLUTION DES TAUX BRUTS DE NATALITE, DES TAUX DE MORTALITE INFANTILE ET DE L ESPERANCE DE VIE A LA NAISSANCE ( ) Indicateurs Années * 1995* 2000* Taux Brut de natalité P Taux de mortalité infantile (P1000) Espérance de vie à la naissance (Eo) (1) Source : Données Etat civil, ONS (*)Données revues et corrigées par les taux de couverture estimés à partir l Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille (EASF2002) La proportion de la population âgée de 60 ans et plus a atteint 6.6 % en 1998 avec un accroissement annuel moyen, au cours de la période 87-98, de 4.1 % contre 2.2 % pour la population totale. 100

101 Cette évolution de la structure par âge de la population au bénéfice des personnes âgées est certes liée à la baisse de la fécondité, mais elle est également due à la hausse de l espérance de vie à la naissance. La population algérienne amorce ainsi une tendance vers le modèle universel marquée par le vieillissement de la structure par âge. Structure qui est caractérisée par un rétrécissement de la base et un gonflement du sommet de la pyramide des âges. Les dernières données confirment cette tendance et mettent en évidence, une fois de plus, l ampleur du phénomène de vieillissement. TABLEAU 3. 2 ÉVOLUTION DE LA STRUCTURE PAR GRANDS GROUPES D'AGES DE LA POPULATION ALGERIENNE SELON LE SEXE. ( ) Accroissement Annuel Moins de 20 ans 20 à 59 ans 60 ans et plus Années moyen (%) Hom Fem Tot Hom Fem Tot Hom Fem Tot -20 ans +60 ans 1966(1) / / 1977(1) (1) (1) (1) Recensements Généraux de la Population et de l Habitat, CNRS pour 1966 et 1977, ONS pour 1987 et 1998 A l'inverse des deux périodes de plein élan démographique (66-77 et 77-87), la population âgée s'est accrue, au cours de la période (87-98), à un rythme quatre fois plus rapide que celui des moins de 20 ans. A partir de 1998, les deux courbes ont tendance à s écarter davantage. L effectif des moins de 20 ans évolue en décroissant alors que celui des plus de 60 ans augmente de plus en plus. A ce rythme, l intersection des deux courbes est imminente. FIGURE 3. 1 ÉVOLUTION DE LA POPULATION ALGERIENNE PAR GRANDS GROUPES D AGES ( ) 101

102 Il est à souligner également que le taux d'augmentation des personnes âgées dépasse le taux d'accroissement démographique annuel. L âge moyen de la population a augmenté de près de trois ans entre 1987 et 1998 en passant de 22.7 ans à 25.3 ans. L indice de séniorité appelé parfois cruellement coefficient de «sénilité» qui donne le degré de vieillissement dans le vieillissement et qui est estimé par la proportion des personnes très âgées 31 dans l ensemble des personnes âgées, reste stable. Après une stagnation, autour de 0.14, depuis plus de trente ans, l indice de vieillissement basé sur le rapport des plus de 60 ans aux jeunes âgés de 20 ans annonce, sous l effet de la réduction de la natalité notamment au cours de la décennie 90 et de l augmentation de la longévité, une légère augmentation. Le coefficient de charge des personnes âgées estimé par le rapport des personnes âgées aux personnes d âge actif indique que le support potentiel des actifs, soit le nombre moyen de personnes potentiellement actives par personne potentiellement retraitée, est en légère diminution et ce compte tenu de l arrivée des générations du baby boom à l âge actif. TABLEAU 3. 3 ÉVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE VIEILLISSEMENT EN ALGERIE ( ) Indicateurs 1966 (1) 1977(1) 1987(1) 1998(1) Effectif des personnes âgées (60 ans et +) Proportion des plus de 60 ans(%) 6,7 5,80 5,8 6,6 Age moyen de la population (en années) 22,7 21,9 22,7 25,3 Indice de vieillissement 0,1 0,10 0,1 0,1 Indice de séniorité 0,2 0,22 0,3 0,2 Indice de féminisation du vieillissement 0,6 0,52 0,5 0,5 Coefficient de charge des personnes âgées(%) Coefficient de charge total 1,78 1,9 1,5 1,2 Source : (1) Recensements Généraux de la Population et de l Habitat Si le vieillissement de la population algérienne est d ores et déjà patent, il est appelé à s amplifier dans les prochaines décennies. Les plus de 60 ans représentaient 6,6 % de la population totale en 1998, situant l Algérie dans la moyenne des pays arabes. Leur poids relatif devrait considérablement se renforcer dans les années avec l arrivée à l âge de la retraite des générations du baby boom des années 70 et 80. La population âgée de 60 ans et plus atteindrait 14,7% en et devrait dépasser 31 L indice de séniorité est mesuré habituellement par la proportion des personnes de plus de 80 ans, mais compte tenu de l indisponibilité des données notamment dans les recensements de 1966, 1977 et 1987 nous avons pris à la place les plus de 75 ans. En outre, vu la brièveté de la durée moyenne de vie, seule une minorité d individus pouvaient ou peuvent atteindre cet âge. 32 ONS, 2004 : Projections de population à l horizon 2030, collection statistiques n 106 (hypothèse probable). 102

103 Effectif (en milliers) Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille, % vers En outre, le nombre de personnes très âgées (plus de 75 ans) devrait augmenter proportionnellement beaucoup plus rapidement compte tenu de l allongement de l espérance de vie. En valeurs absolues, l effectif des personnes de 60 ans et plus, estimé à plus de 1.9 millions en 1998, serait de l ordre de 7 millions en 2030 et de plus de 10 millions en ans ans 60 et + FIGURE 3. 2 PROJECTION DE LA POPULATION ALGERIENNE PAR GRANDS GROUPES D AGES ( ) L espérance de vie moyenne pour les deux sexes est passée en l espace de 30 ans de 52 ans à plus de 73 ans. Elle devrait atteindre, compte tenu de son évolution passée, plus de 80 ans aux horizons Cette longévité, qui intervient après une explosion démographique et une baisse sensible de la fécondité, aura comme conséquence la transformation progressive mais radicale de la structure de la population algérienne. C est là des données de base fondamentale du futur proche de la population algérienne voire même de tous les pays du monde arabe et des pays en développement. Il convient d ajouter à ce tableau global que les générations du baby boom des années 70 et 80, commenceront à fêter leur soixantième anniversaire à partir de 2030 et 2040 respectivement. Il faut également souligner que l augmentation de la population âgée ne pourra pas être compensée par la venue de nouveaux enfants sur lesquels reposerait la force de travail des générations futures. En outre, si le désir d émigrer chez les jeunes générations persiste et se concrétise, la situation des plus critiques serait à craindre. Il faut noter également, à l image des autres pays notamment avancés, qu il est attendu que la part des femmes, au sein la population âgée, augmenterait sensiblement 33 Estimation faite par nos soins en supposant stable le rythme d accroissement observée au cours de la période 2025 et

104 Très importante pour la connaissance du volume et de la structure de la population du troisième âge et les effets du vieillissement sur la société algérienne, les données précédentes sont cependant insuffisantes pour évaluer tous les aspects de la population du troisième âge, mettre en place et suivre des politiques adéquates en direction des personnes âgées. A elles seules, elles ne permettent pas de répondre à toutes les interrogations relatives à la population du troisième âge : Quelles sont les caractéristiques des personnes âgées? Sont-elles toujours actives? Quelles sont leurs sources de revenu? Sont-elles économiquement indépendantes? Quel est leur état de santé et comment le prennent-elles en charge? Sont-elles physiquement autonomes? Quelles sont les conditions et la qualité de leur vie? Quelles sont leurs activités quotidiennes? Comment occupent-elles leur temps libre? Quel rôle jouent-elles au sein du ménage? Comment vivent-elles cette période de leur vie? Quelle représentation en font-elles? Quelles sont leurs relations sociales et leurs activités de loisirs? Quelles sont leurs préoccupations quotidiennes, leurs espérances, leurs attentes et leurs attitudes? Ce sont là quelques interrogations que les informations des sources classiques ne peuvent pas élucider. La réponse à ces interrogations nous permettra de cerner les divers aspects de la vie quotidienne de la population du troisième âge. Elles nous permettrent entre autres : De dresser un portrait socio-économique des personnes de 60 ans et plus, vivant dans les ménages ordinaires ; De mieux cerner leur mode de vie par une meilleure connaissance de leur logement, de leurs ressources, de leurs loisirs, de leur état de santé et de leur degré d'autonomie ; De mieux apprécier leurs attentes en matière de services et, le cas échéant, de prise en charge de leur dépendance ; De mieux appréhender et prévenir l'isolement Le projet de la Ligue des Etats Arabes sur la santé de la famille «PAPFAM» a constitué l occasion idoine pour introduire ces préoccupations. En effet, ledit projet qui fait suite au projet PAPCHILD a donné cette fois-ci, aux pays concernés par le projet, la possibilité d adjoindre au questionnaire principal, des modules dont le choix leur revient. A ce titre, l Algérie a opté pour trois domaines ayant une relation directe avec la santé de la famille. Il s agit des jeunes âgés de 15 à 29 ans, des femmes en âge de ménopause et enfin des 104

105 personnes âgées de 60 ans et plus. Ces catégories de population, dont le rôle n est pas des moindres et ce tant dans la famille que dans la société, méritaient bien d être étudiés dans la mesure où les données qui les concernent sont assez rares. Il convient de noter que l Algérie est le premier pays à avoir intégré dans le projet, le module sur les personnes âgées. Les variables introduites répondent pratiquement à un grand nombre de nos interrogations sur la population du troisième âge. Elles permettent une étude assez complète de cette catégorie de population, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Objet de l étude L objet de cette étude sera consacré à l examen et à l analyse des résultats de l enquête sur les personnes âgées pour tenter de dresser leur portrait socio-économique et connaître leurs conditions et mode de vie, leurs ressources, leurs loisirs, leur état de santé et de leur degré d'autonomie. Il sera également fait état de leurs opinions sur un certain nombre de questions relatives à leur vécu quotidien. Enfin et à l effet de mieux cerner les facteurs pouvant détériorer la qualité de vie des personnes âgées, accroître leur vulnérabilité et accentuer leur isolement et leur exclusion, une analyse particulière basée sur des techniques statistiques appropriées, sera consacrée à leur état psychique. L étude s articule autour de 8 parties. La première sera consacrée à une présentation de l enquête et plus particulièrement le module relatif aux personnes âgées. La seconde abordera les caractéristiques générales des personnes âgées à travers les variables relatives au ménage et au logement au sein duquel vit la personne âgée pour nous permettre de mieux apprécier les conditions de vie dans lesquelles évoluent nos aînés. Il est aussi question dans cette partie d étudier les caractéristiques intrinsèques de la personne âgée à travers l âge, le sexe, le niveau d instruction, l état matrimonial, l activité économique et le rôle financier au sein du ménage et les principales sources de revenus. La troisième partie sera consacrée à l état de santé des personnes âgées. L augmentation de l effectif des personnes très âgées qui nécessitent des soins de plus en plus onéreux, exercera sans aucun doute une pression grandissante sur les systèmes de soins formels. Ces derniers devront dès lors s'adapter aux nouvelles situations. Aussi, seront abordées, les questions pertinentes relatives aux aspects liés à la perception des personnes âgées de leur état de santé, aux maladies chroniques dont elles souffrent et aux problèmes particuliers qui les limitent dans l exercice de leurs activités quotidiennes. L opinion des personnes âgées sur les prestations de 105

106 santé et sur les problèmes auxquels elles sont confrontées sera également abordée dans cette partie. La dépendance des personnes âgées notamment financière, la qualité de leur vie, les relations sociales, les activités et les loisirs ainsi que les conditions d habitat dans lesquelles elles évoluent seront traités dans les parties de 4 à 7. Nous nous intéresserons également dans ces parties aux espérances, aux attentes et aux attitudes des personnes âgées. En effet, si le changement marque le rythme tout au long de la vie, il prend par contre une densité et une signification bien particulière au troisième âge. Le départ des enfants du domicile familial, la mise à la retraite, le décès d un proche et la survenue d une longue maladie ou d une incapacité sont autant d événements qui font que la personne prend conscience de son propre vieillissement. Cette situation exige de la part de la personne qui la vit de comprendre ce qui lui arrive, de l accepter et peut être de redéfinir l horizon de ses projets de vie ou la vision de son existence [F.Le Cren et all,.]. Dans ce cadre, il s agira de saisir l opinion de nos aînés sur ce qu ils ont accompli durant toute leur vie et surtout ce qu ils en pensent et ce qu ils attendent de leur futur. Il sera également fait état des questions liées aux services étatiques disponibles dont ils bénéficient et d identifier les besoins non satisfaits en matière de services spécialisés. Enfin, la huitième et dernière partie sera consacrée à l état psychique de nos aînés à travers le névrotisme34 manifesté chez certains d entre eux à travers la dépression et le stress. Ces derniers à eux seuls accentuent le risque de maladie et augmentent la vulnérabilité de ceux qui les vivent. Les individus qui manifestent peu de névrotisme et une complaisance35 élevée semblent vivre plus longtemps et en meilleure santé [Fredman, Hawley & Tucker, 1994]. Dans cette partie, nous tenterons, à travers une analyse logistique, de mettre en évidence les principaux facteurs favorisant de telles situations et d esquisser, dans la mesure du possible, les profils de ceux qui les vivent. I- Présentation de l enquête : quelques aspects méthodologiques. L Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille a été réalisée dans le cadre du projet pan arabe sur la santé de la famille sur la base d un protocole d accord signé entre le gouvernement Algérien, représenté par le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et la Ligue des États Arabes. 34 Le névrotisme est défini comme un état d anxiété, de dépression, de vulnérabilité, d hostilité, d impulsivité, de faible estime de soi. 35 La complaisance est définie par l honnêteté, l altruisme, l empathie, l accommodation, la modestie et la crédulité. 106

107 La réalisation de l Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille (EASF) a été confiée à l Office National des Statistiques (O.N.S). Elle a été préparée, exécutée et exploitée en 2002 par l O.N.S en étroite collaboration avec les services en charge des questions de population du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière. Cinq types de questionnaires dont trois facultatifs, ont été utilisés par le personnel de cette enquête : Questionnaires communs à tous les pays : Questionnaire ménage Questionnaire sur la santé reproductive Questionnaires au choix Questionnaire sur les femmes en âge de ménopause Questionnaire sur les jeunes célibataires de 15 à 29 ans Questionnaire sur les personnes âgées de 60 ans et plus Le champ de l'enquête qu a couvert le volet relatif aux personnes âgées, est constitué par l ensemble des personnes âgées de 60 ans et plus vivant au sein des ménages ordinaires Algériens ayant été enquêtés pour remplir la feuille de ménage de l échantillon principal de l enquête Algérienne sur la santé de la famille. La base de sondage de l Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille est constituée par l ensemble des districts non vides élaborés pour les besoins du recensement général de la population est de l habitat réalisé en L enquête sur les personnes âgées a porté sur un échantillon de 278 communes, 510 districts et 4343 personnes réparties à travers le territoire national. Il s agit d un sondage stratifié à 2 degrés. 1 degré : Tirage de 510 unités secondaires ou districts à l intérieur des communes. Le tirage des districts d une manière aléatoire simple à probabilité égales en respectant la proportion des districts selon le milieu de résidence urbain et rural au sein de chaque commune. 2 Degré : Tirage de unités tertiaires ou ménages ordinaires à l intérieur des districts. Les ménages ont été tirés d une manière aléatoire simple à probabilités égales. Les 4343 personnes âgées de 60 ans et plus qui constituent notre échantillon sont dénombrées à l intérieur des ménages. Parmi les 4343 personnes âgées identifiées dans notre échantillon, 3958 ont répondu à notre enquête, soit un taux de réponse de 91,1%. L écart observé entre les deux milieux de résidence 107

108 est insignifiant (+0.1point pour le rural). Selon le sexe, les femmes ont été relativement plus nombreuses que les hommes à répondre à notre enquête (+4.1 points). II. Caractéristiques socio-démographiques des personnes âgées 2.1 STRUCTURE PAR AGE ET PAR SEXE La part des personnes âgées dans la population totale, en 2002, est estimée à 7.5 %. Leur structure par groupes d âge au-delà de 60 ans indique que 30,6% ont moins 65 ans et 10,9% appartiennent à la tranche 80 ans et plus. Ces proportions sont légèrement différentes entre les milieux urbain et rural. L âge moyen des personnes âgées, les deux sexes confondus, est de 69,3 ans, soit près de 4 ans en moins par rapport à l espérance de vie à la naissance enregistrée au cours de la même année. Par sexe, l âge moyen est estimé à 69,7 ans pour les hommes et à 69,0 ans pour les femmes ; soit respectivement un écart de 2.8 ans et de 5 ans par rapport à leur espérance de vie. TABLEAU 3. 4 STRUCTURE DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE ET LE SEXE Age Urbain Rural Total Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total ,5 32,5 31,1 27,8 32,2 29,9 28,8 32,4 30, ,1 29,6 29,4 24,7 28,3 26,4 27,3 29,1 28, ,4 18,8 18,1 20,0 19,6 19,8 18,4 19,1 18, ,3 8,4 10,8 16,1 8,9 12,6 14,4 8,6 11,5 80 & + 10,7 10,7 10,7 11,4 11,0 11,2 11,0 10,9 10,9 Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille (2002) Les données du tableau ci dessus révèlent également, qu au-delà de 70 ans, âge auquel se situe l espérance de vie à la naissance en 2002, la survie des personnes âgées est soumise à une sélection très sévère. En effet, si entre 60 et 65 ans, leur part n a diminué que de 2.4 points, elle s est réduite de près de 10 points de 65 ans à 70 ans,. Il est à noter également que si la part des hommes diminue progressivement à un rythme assez lent au-delà de 75 ans, celle des femmes s est réduite de moitié à partir de cet âge et ce quel que soit le milieu de résidence. La table de survie élaborée par l office national des statistiques pour l année 2002 indique une longévité meilleure chez les femmes. Quoiqu en dessous de la longévité féminine observée au niveau universel, ce constat ne peut être attribué qu à une sous estimation des femmes âgées de 70 à 74 ans. Par ailleurs, il est à souligner que sous l effet de l allongement de l espérance de vie à 60 ans qui est passée de 17.3 ans en 1987 à 20.4 ans en 2002, grâce notamment au renforcement de l accès aux soins et à l amélioration des conditions de vie, la part des personnes très âgées va en augmentant. 108

109 Après l expression du «3ème âge», on ne tardera donc pas à assister à l apparition du «4ème âge» qui commence à 75 ans. Il est déjà prévu, compte tenu de l évolution observée entre les différents recensements que la part des 75 ans et plus dans la structure de la population totale atteigne 2.24 % en 2010, 2.76 % en 2020 et 3.86 % en SITUATION MATRIMONIALE L examen de la structure des personnes âgées selon la situation matrimoniale fait apparaître que 72,0% parmi elles sont marié(es), 26,3% sont veuves, 1.3 % sont divorcées ou séparées et seulement 0.4 % sont célibataires. Les mariés sont relativement beaucoup plus nombreux parmi les hommes. Ils représentent 93,3% de l ensemble des hommes de 60 ans et plus contre 51.1 % du total des femmes du même âge ; soit un écart de 42,2 points. Le veuvage semble concerner, quant à lui, plus les femmes. Près de la moitié (46.1%) des femmes du troisième âge sont veuves contre seulement 6.2 % des hommes, ce qui indique des chances de se remarier supérieures chez les hommes algériens. De légères différences, sont enregistrées entre les milieux de résidence, notamment pour les femmes. Un écart de 7 points en faveur des femmes du rural a été observé en ce qui concerne la proportion des mariées. A l inverse, les femmes vivant dans une situation de veuvage ou de divorce sont t légèrement plus nombreuses en milieu urbain. Par groupe d âges, la proportion des hommes mariés passe de 97.4 % à 80.1 % entre ans et 80 ans et plus alors que celle des femmes chute de 65.6 % à 12.9 %. A 80 ans, 83.9 % des femmes sont veuves alors, qu à cet âge, les hommes en situation de veuvage ne représentent que 18.1%. L écart entre les hommes et les femmes, enregistré à la fois en matière de mariage et de veuvage est lié à trois principaux facteurs, le remariage qui est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, l écart d âge entre conjoint, les hommes se marient généralement avec des femmes beaucoup plus jeunes et enfin la longévité féminine qui dépasse celle des hommes. Pour les personnes âgées, ces trois facteurs conjugués expliquent en grande partie à la fois l importance de la part des hommes mariés et l ampleur du veuvage chez les femmes, notamment à partir de 70 ans. Les écarts enregistrés entre le milieu urbain et le milieu rural sont liés en grande partie au phénomène de remariage encore répandu dans le milieu rural et ce tant chez les hommes que chez les femmes. 36 ONS, 2004 : Projections de population à l horizon 2030, collection statistiques n 106 (hypothèse probable). 109

110 La situation aurait été tout autre en l absence de remariage dans la mesure où d une part, l écart d âge est plus important en milieu rural qu en milieu urbain et d autre part l espérance de vie des femmes rurales est moins importante que celles des femmes urbaines. FIGURE 3. 3 DISTRIBUTION DES PERSONNES AGEES SELON LE SEXE, L ETAT MATRIMONIAL, ET LE MILIEU DE RESIDENCE FIGURE 3. 4 STRUCTURE DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA SITUATION MATRIMONIALE ET LA STRATE DE RESIDENCE 110

111 2.3 ÉDUCATION ET FORMATION Les difficultés d accès à l éducation dans leur jeune âge font que la proportion des analphabètes est très importante parmi les personnes âgées. Globalement plus de 8 personnes âgées de 60 ans et plus sur 10 sont analphabètes. Les plus forts taux d analphabétisme sont cependant enregistrés chez les femmes. Les analphabètes représentent 94,3% de l ensemble de la population féminine âgée de 60 ans et plus et 72.4% du total de la population masculine de la même tranche d âge. Le taux d analphabétisme augmente avec l accroissement de l âge. De 59,0% parmi les hommes de 60 à 64 ans, la proportion des analphabètes passe à 86,0% pour ceux qui sont âgés de 80 ans et plus. Pour les femmes, la situation est encore plus préoccupante dans la mesure où l analphabétisme touche 91,5% de l ensemble femmes âgée de 60 à 64 ans et 97,7% de celles dont l âge est de 80 ans et plus. Quoique très importants, quel que soit le milieu de résidence, les taux observés sont cependant légèrement en faveur des hommes et des femmes qui résident en milieu urbain. Parmi les personnes qui ont eu la chance ou le privilège d accéder à l école, seuls 0.6 % des femmes et 2.5 % des hommes, ont atteint le niveau secondaire et plus. La proportion des hommes qui ont atteint le niveau primaire représente 14.7 % en milieu urbain et 4.7 % en milieu rural. Ces proportions sont respectivement de 4.6 % et 0.8% pour les femmes des milieux respectifs de l urbain et du rural. 120,00 100,00 80,00 60,00 40,00 20,00 0,00 Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Urbain Rural Total Analphab Lire et ecrire Primaire Moyen Second et+ FIGURE 3. 5 REPARTITION DE LA POPULATION AGEE SELON LE SEXE, LE NIVEAU D INSTRUCTION ET LE MILIEU DE RESIDENCE En dépit des programmes de lutte contre l analphabétisme en direction des personnes âgées et des efforts déployés par les associations de lutte contre ce fléau, la situation demeure préoccupante, particulièrement pour les femmes. 111

112 2.4 EMPLOI L exercice d un travail pour les personnes âgées peut être un inconvénient dans la mesure où à partir d un certain âge, la personne a droit au repos et à la retraite après avoir consacré une grande partie de sa vie au travail. Il peut cependant être un avantage car d une part la personne âgée peut se considérer comme toujours utile, indépendance financière. et d autre part elle dispose d une totale L évolution du marché de l emploi ne favorise cependant pas le travail des personnes âgées dans la mesure où la personne est dans la plupart des cas contrainte à partir en retraite, dès l âge de 60 ans, même si elle est encore en mesure d exercer son activité. Mieux encore, le départ en retraite anticipée est encouragé compte tenu de l accroissement du chômage des jeunes. Même si les personnes âgées sont physiquement aptes plus longtemps qu auparavant pour l exercice d une activité, compte tenu de l allongement de l espérance de vie au-delà de 60 ans, elles sont obligées à demeurer économiquement inactives pendant de longues années. Il est clair que, sans emploi, la personne âgée notamment celle qui se sent physiquement apte risque, à plus d un titre, de perdre ses repères et de trouver des difficultés à redéfinir ses horizons. Pour les personnes âgées non-assurées sociales et pour celles qui ne disposent pas de retraite suffisante, le risque est double. Elles deviennent de moins en moins autonomes notamment financièrement et leur statut au sein du ménage dans lequel elles vivent se dégrade progressivement. Les données de l enquête sur les personnes âgées ont révélé que 7,9% de l ensemble des personnes âgées de 60 ans et plus, exercent toujours un travail ; 6,1% en milieu urbain et 10,3% en milieu rural. Les hommes sont relativement beaucoup plus nombreux que les femmes à exercer une activité marchande % et 2.0 % sont les proportions respectives des hommes et des femmes de 60 ans et plus, qui travaillent encore. En fait, ce constat n est que le reflet de la population occupée en général qui a toujours été essentiellement masculine. TABLEAU 3. 5 PROPORTION DES PERSONNES AGEES EXERÇANT ACTUELLEMENT UN TRAVAIL PAR GROUPE D AGE SELON LE MILIEU DE RESIDENCE ET LE SEXE 112

113 Urbain Groupes d âge Rural Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes 60 à 64 21,1 3,7 31,7 3,3 25,3 3,6 65 à 69 8,9 2,5 16,5 1,9 11,7 2,2 70 à 74 6,0 0,0 21,3 0,0 12,7 0,0 75 à 79 5,2 1,9 6,2 0,0 5,7 1,2 80 et plus 1,6 0,0 2,2 1,2 1,9 0,5 Total 10,7 2,1 18,4 1,7 13,9 2,0 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la famille (2002) En effet, 95,3% des hommes ont déjà travaillé dans le passé alors que la proportion des femmes ayant exercé une activité économique marchande n est que de 11,9%. Il faut noter par ailleurs que plus de la moitié des personnes exerçant actuellement un travail est âgée de moins de 65 ans (53,3%). 2.5 SOURCE DE REVENU DES PERSONNES AGEES Les principales sources de revenu pour les personnes âgées sont la pension de retraite déclarée par plus de la moitié d entre elles (52,6%) et l aide des enfants qui concerne 28,0%. Ayant été occupé dans le passé, les hommes sont relativement plus nombreux que les femmes à percevoir une pension de retraite ; 71,1% du total des hommes ont déclaré la retraite comme principale source de revenu contre 34,2% du total des femmes. Pour ces dernières, il s agit le plus souvent de la pension de la retraite du mari décédé. 67,2% parmi les femmes retraitées sont en effet, veuves. A l inverse 94,3% des hommes retraités sont encore mariés. Les femmes dépendent également en grande partie de l aide de leurs enfants (34.7%) contre 21.2% des hommes. TABLEAU 3. 6 STRUCTURE DES PERSONNES AGEES SELON LA SOURCE DE REVENU, LE GENRE ET LA STRATE Urbain Rural Total Masc. Fém. Total Masc. Fém. Total Masc. Fém. Total Retraite 76,4 34,7 54,9 63,6 33,5 49,2 71,1 34,2 52,6 Assurance sociale 13,4 8,8 11,0 11,0 8,9 10,0 12,4 8,9 10,6 Aide de l état 8,9 10,3 9,6 13,0 13,1 13,0 10,6 11,4 11,0 Aide non étatique 0,7 1,2 1,0 2,1 1,4 1,7 1,3 1,3 1,3 Aide des enfants 21,1 34,8 28,2 21,3 34,5 27,6 21,2 34,7 28,0 Travail actuel 8,4 1,9 5,1 13,6 1,0 7,6 10,5 1,6 6,0 Revenu des propriétés 4,4 5,2 4,8 17,0 10,4 13,8 9,6 7,2 8,4 Autres à préciser 3,1 33,1 18,5 2,1 27,9 14,5 2,6 31,1 16,9 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la famille (2002) Quelle que soit la source, 78.4% des hommes et 74.4 % des femmes estiment que leur revenu est insuffisant et ne leur permet pas par conséquent de subvenir à leurs besoins. 113

114 En dépit du revenu qu ils considèrent insuffisant, la majorité des hommes âgés prennent autrui en charge comme nous l indique les données du tableau suivant. La plupart des femmes sont par contre prises en charge par d autres personnes. TABLEAU 3. 7 STRUCTURE DES PERSONNES AGEES SELON LEUR ROLE FINANCIER DANS LE MENAGE Rôle financier Masculin Féminin Total Se prend en charge 14,5 13,0 13,7 Prend autres en charge 76,1 21,0 48,3 Pris en charge 9,4 66,0 37,9 Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la famille (2002) Cela s explique par le fait qu à l inverse des femmes dont la majorité a toujours été constituée de «femmes au foyer», les hommes ont, pour la plupart, exercé une activité rémunératrice ce qui leur a permis de bénéficier d une pension de retraite, de se prendre en charge et de prendre éventuellement autrui en charge. III. État de santé des personnes âgées La notion de vieillissement démographique traduit essentiellement l'avancée en âge de la population. Ce processus s'accompagne d'un vieillissement biologique, psychologique et social des individus. Il en résulte une fragilisation de l'état de santé de cette fraction de la population qui limite leur capacité d effectuer leurs activités quotidiennes et de participer à la vie de la famille ou de leur communauté. Les données de l enquête indiquent que plus du tiers (36,6%) des personnes âgées de 60 ans et plus jugent que leur état de santé est mauvais, 13,3% considèrent qu il est bon et 49,0% estiment que leur état est satisfaisant. Les femmes ayant déclaré que leur état de santé est mauvais sont relativement plus nombreuses que les hommes et ce quelque soit le milieu de résidence. TABLEAU 3. 8 OPINION DES PERSONNES AGEES SUR LEUR ETAT DE SANTE SELON LE GENRE ET LA STRATE DE RESIDENCE Opinion Urbain Rural Total Masc. Fém. Total Masc. Fém. Total Masc. Fém Total Bon 20,2 10,3 15,1 12,8 8,4 10,6 17,2 9,6 13,3 Satisfaisant 49,0 47,5 48,2 51,2 49,3 50,3 49,9 48,2 49,0 Mauvais 30,0 41,8 36,1 34,9 41,1 37,9 32,0 41,5 36,8 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la famille (2002) Plus on avance en âge, plus notre état de santé se fragilise et se détériore. Les données de l enquête sur les personnes âgées le montrent assez nettement. En effet, 28,1% du total des 114

115 personnes de la tranche d âge 60 à 64 considèrent que leur état de santé est mauvais. Cette proportion est estimée à 34,3% pour les 65 à 69 ans et se situe à 37,2% pour celles du groupe 70 à 74 ans. A partir de 80 ans et plus, âge à partir duquel les incapacités lourdes sont importantes, plus de la moitié des personnes (58,3%) estiment que leur état de santé est mauvais. Les données de l enquête laissent penser que l état de santé des femmes se fragilise plus précocement que celui des hommes. La proportion des femmes ayant déclaré que leur état de santé est mauvais dépasse de 14 points celle des hommes pour la tranche d âge à ans et de 13 points pour la tranche On peut se demander si cela n est pas en relation avec la mauvaise, voire, la quasi-inexistence de la prise en charge de la ménopause. En outre, leur vie génésique marquée par une fécondité quasiment naturelle, puisqu il s agit de générations n ayant pas beaucoup connu de planification familiale, a précédé l effet du grand âge sur leur santé. TABLEAU 3. 9 PROPORTION DES PERSONNES QUI ESTIMENT QUE LEUR ETAT DE SANTE EST MAUVAIS SELON L AGE ET LE SEXE Masculin Féminin Total 60 à 64 20,4 34,8 28,1 65 à 69 27,8 40,3 34,3 70 à 74 34,3 39,9 37,2 75 à 79 40,2 53,0 45,0 80 & + 57,8 58,8 58,3 Total 32,0 41,5 36,8 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la famille (2002) Concernant l évolution de leur état de santé par rapport à l année qui a précédé l enquête, plus de la moitié (51,4%) des personnes âgées ont déclaré que leur état de santé est resté le même, 44,3% qui ont estimé qu il s est détérioré et seulement 4,2% qui ont jugé qu il s est amélioré. TABLEAU ÉTAT DE SANTE DES PERSONNES AGEES PAR RAPPORT A L ANNEE PASSEE État de santé Masculin Féminin Total Meilleur 4,5 3,9 4,2 Le même 56,1 46,8 51,4 Plus mauvais 39,4 49,1 44,3 Autre 0,1 0,2 0,1 Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la famille (2002) Les femmes sont relativement plus nombreuses que les hommes, à estimer que leur état de santé s est détérioré. La proportion des personnes âgées qui souffrent de maladies ou de problèmes de santé, voir le tableau ci dessous, traduit clairement les besoins actuels et futurs, sous l effet de la masse démographique attendue, auxquels doivent répondre notamment les services de santé. 115

116 Globalement plus des deux tiers (66,9%) de la population âgée de 60 ans et plus ont déclaré souffrir de maladies ou de problèmes de santé : 59,0% des hommes et 74,7% des femmes. L augmentation de la longévité ne fait qu accentuer ces besoins puisque près du 4/5ème des 80 ans et plus déclarent souffrir de maladie ou de problème de santé contre 57.3 % à ans. TABLEAU PROPORTION DES PERSONNES AGEES SOUFFRANT DE MALADIE OU DE PROBLEMES DE SANTE Age Masculin Féminin Total 60 à 64 ans 46,0 67,3 57,3 65 à 69 ans 56,8 75,7 66,6 70 à 74 ans 63,6 74,7 69,3 75 à 79 ans 70,9 88,7 77,6 80 ans et plus 74,8 83,5 79,1 Total 59,0 74,7 66,9 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la famille (2002) Les principales maladies dont souffrent les personnes âgées de 60 ans et plus sont l hypertension avec un taux de prévalence de 43.3 %, les maladies articulaires (36.5%), les problèmes d estomac (19.1 %) et le diabète (16.9 %). Les autres maladies qui touchent plus du 1/10ème des personnes âgées concernent les problèmes de dos avec 14.6 %, les maladies cardiovasculaires (12.0 %) et les cataractes avec 11.6 %. Si l hypertension, les maladies articulaires, les problèmes d estomac et le diabète, occupent les même place chez les hommes et chez les femmes, elles ne les affectent, cependant, pas de la même intensité notamment en ce qui concerne l hypertension et les maladies articulaires qui concernent plus les femmes que les hommes. Les femmes semblent par ailleurs affectées plus par les maladies de dos et les maladies cardiovasculaires alors que les hommes sont plus touchés par la cataracte et les problèmes de dos. Il est à souligner également que toutes les maladies déclarées ont été dans leur majorité diagnostiquées par un médecin notamment pour les maladies nécessitant un suivi médical telle que l hypertension, le diabète, les problèmes cardiovasculaires et l asthme. Il faut cependant souligner que certaines maladies font moins l objet d une consultation médicale notamment chez les femmes. Parmi ces maladies, on peut citer les problèmes nerveux et psychologiques, l incontinence urinaire, les problèmes de dos, la cataracte et le glaucome. 116

117 TABLEAU PROPORTION DES PERSONNES AGEES SELON LES PRINCIPALES MALADIES ET LE SEXE Type de maladie Masculin Féminin Total Déclaré Diagnostic médecin Déclaré Diagnostic Médecin Déclaré Hypertension 35,1 94,7 49,7 96,7 43,3 96,0 Diabète 16,4 97,6 17,3 97,4 16,9 97,5 Problèmes d'estomac 17,1 90,2 20,7 87,3 19,1 88,4 Maladies cardiovasculaires 11,4 96,0 12,5 94,4 12,0 95,1 Maladies rénales 6,9 87,0 5,2 85,5 6,0 86,2 Maladies articulaires 28,6 87,0 42,6 87,9 36,5 87,6 Asthme 7,1 97,2 4,6 88,9 5,7 93,4 Hyperplasie prostatique 7,4 94,1 0,8 78,9 3,7 92,3 Glaucome 5,6 81,0 4,8 82,7 5,1 81,9 Cataracte 13,5 86,7 10,0 84,8 11,6 85,8 Problèmes de dos 13,4 65,3 15,5 68,7 14,6 67,3 Problèmes de contrôle d'urine 9,6 81,3 8,4 65,7 8,9 73,1 Problèmes Nerveux et psycho 7,7 71,2 6,5 62,8 7,0 67,0 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la famille (2002) Diagnostic médecin Cela dit, il convient de noter que, quoique la santé soit un droit fondamental garanti par la loi sans discrimination aucune, les personnes âgées sont souvent privées des services de santé essentiels. Il n existe pas de services spécialisés pour les personnes âgées et les personnels de santé ne sont guère préparés à la prise en charge de cette catégorie de population. Beaucoup de personnes âgées n ont pas les moyens de se procurer les soins essentiels et encore moins les médicaments. A ce titre, les résultats de l enquête sur les personnes âgées sont préoccupants : 44.6 % des personnes âgées éprouvent des difficultés pour se procurer des médicaments et 30,5 % déclarent qu elles ne sont pas satisfaites des prestations sanitaires notamment en ce qui concerne les soins et l accueil au sein des structures sanitaires. La nature et l ampleur des besoins sanitaires des personnes âgées aux plans physique, social et mental restent très méconnues. En matière de nutrition, par exemple, il est indéniable que l on ignore pratiquement tout de la situation et des besoins nutritionnels des personnes âgées. La plupart des programmes de formation en nutrition ne tiennent pas compte des personnes âgées. Le vieillissement de la société mettra à l épreuve, dans les années à venir, la capacité de la société et de ses institutions à réagir de manière significative à la généralité des besoins sanitaires des personnes âgées [M.Carballo, 1994]. Les maladies dégénératives et invalidantes qui frappent les personnes âgées sont en train de devenir les maux chroniques de la société de ce siècle. Elles sont souvent difficiles à prendre en charge sur le plan social et plus coûteux encore à assumer sur le plan médical. 117

118 Les besoins psychosociaux s accentuent également avec l âge. ; de même que le besoin de compagnie, l envie de sentir qu on a besoin de vous, le besoin d aide sociale et psychosociologique qui sont au centre de la vie quotidienne des personnes âgées [M.Carballo, 1994]. L'acuité de ces difficultés et l'effet de masse lié à l'évolution démographique font cependant de la prise en charge de ces personnes un enjeu majeur de société. La diversité des problèmes rencontrés par le grand âge suppose une approche globale. La personne âgée requiert en effet, au-delà des soins curatifs, des prestations relevant aussi bien du soin corporel que de l'accompagnement psychologique et social. IV. Dépendance des personnes âgées L examen des résultats de l enquête sur les personnes âgées nous indique que l augmentation de la longévité ne se fait pas en parallèle avec une amélioration de la qualité de vie des personnes âgées. Ces derniers restent, dans une large mesure, soumis aux risques d incapacité liée au vieillissement. L enquête a en effet révélé que 26,5% des personnes âgées de 60 ans et plus souffrent d handicaps ou de maladies limitant leur mouvement et ou l exercice de leurs activités quotidiennes ; 25,9% pour l ensemble des hommes et 27,0% du total des femmes. Il demeure entendu que ces proportions augmentent avec l âge. Elles passent de 14.8 % à 54,4% chez les hommes âgés respectivement de ans et 80 ans et plus. Pour les mêmes tranches d âge, ces proportions sont respectivement de 16.5 % et 59.0 % pour les femmes Il faut souligner également que ces problèmes ont été dans la majorité des cas confirmés par les enquêtrices 37 sur la base de leurs observations. 37 Le corps des enquêtrices retenu pour la réalisation de cette enquête est constitué dans sa totalité de sage femmes. Il est à noter en effet que l enquête ne s est pas limité seulement à la déclaration des enquêtés eux même. 118

119 TABLEAU LES PRINCIPAUX PROBLEMES QUI LIMITENT L ACTIVITE DES PERSONNES AGEES SONT PAR ORDRE D IMPORTANCE LES TROUBLES DE LA VUE, L INCAPACITE DE BOUGER ET LES TROUBLES D AUDITION Masculin Féminin Total Déclaré Opinion enquêteur Déclaré Opinion enquêteur Déclaré Incapable de bouger 37,5 85,3 36,0 82,1 36,7 83,7 Trouble du langage 11,4 95,8 10,0 94,0 10,7 94,9 Troubles de la mémoire 33,4 92,2 40,9 89,7 37,3 90,8 Troubles d audition 44,8 95,5 40,9 90,4 42,8 93,0 Troubles de la vue 62,5 97,3 64,5 95,9 63,5 96,5 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la famille (2002) Opinion enquêteur En matière de santé toujours, les résultats de l enquête ont fait ressortir que 25.3 %, parmi les personnes âgées vivant dans leur domicile, ont déclaré être dépendant physiquement d une autre personnes et 1.9 % d une machine. Certaines personnes ont déclaré avoir besoin d une aide pour les activités de la vie quotidienne ; 5 % d entre elles ont besoin d être aidé pour manger et près de 10 % pour s habiller ou se déplacer. Les autres activités qui gênent le plus les personnes âgées sont le transport de poids et l utilisation des escaliers. Ces activités sont néanmoins réalisées, sans l aide de personne, par plus de 7 personnes âgées sur 10. Il faut relever que les ascenseurs qui aident énormément les personnes âgées et les handicapés sont presque inexistants en Algérie. Les personnes âgées et particulièrement celles qui habitent les villes et donc les immeubles éprouvent beaucoup de difficultés lorsqu il s agit de prendre les escaliers pour se déplacer. Compte tenu du vieillissement de la population qui commence à prendre de l ampleur et de l accroissement de l espérance de vie à la naissance, il faudrait dès à présent penser à l installation des ascenseurs pour toutes les nouvelles constructions pour alléger les difficultés de cette frange de la population. La réalisation des activités tableau ci-dessous selon l âge révèle que plus on avance dans l âge, plus on éprouve des difficultés à exécuter ces activités quotidiennes. 119

120 TABLEAU PROPORTION DES PERSONNES AGEES QUI REALISENT SEULES ET SANS AUCUNE AIDE LES ACTIVITES SUIVANTES SELON LE SEXE Type de dépendance Masculin Féminin Total 80 ans &+ Total 80ans &+ Total 80ans &+ Total Utilisation des toilettes 67,3 91,1 68,1 91,1 67,7 91,1 Prendre le bain 54,1 86,3 47,9 82,1 51,0 84,2 S'habiller 64,4 90,3 60,6 90,2 62,5 90,2 Se déplacer 71,1 91,8 66,9 90,5 69,0 91,1 Manger 87,6 95,4 86,1 95,9 86,8 95,6 Marcher m 55,5 86,6 47,5 79,5 51,5 83,0 Utilisation des escaliers 48,7 82,9 38,3 75,8 43,5 79,3 Transporter poids (4.5kg) pour moins 10m 41,9 80,1 31,8 71,9 36,9 76,0 Se plier pour soulever des choses 60,1 85,6 52,0 81,5 56,1 83,5 Tenir les choses 74,9 91,4 69,2 89,4 72,0 90,4 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la famille (2002) Cela dit et à la lumière des données du tableau ci-dessus, il convient de noter que globalement les personnes âgées sont assez autonomes dans la réalisation des tâches quotidiennes vitales. Il faut cependant souligner que l autonomie des personnes âgées commence à être sérieusement affectée à partir de 80 ans, notamment en ce qui concerne les activités «transporter un poids (4kg)», «utiliser les escaliers», «marcher 350 à 400 mètres» Il faut également noter que si valides ou autonomes que les personnes âgées puissent paraître, le fait demeure que l âge constitue un risque accru de maladies dégénératives et de troubles psychosociaux. Les maladies cardio-vasculaires, le diabète, l ostéoporose, les difficultés de l ouïe et de la vision ainsi que d autres maladies invalidantes sont fréquemment le lot du troisième âge. 120

121 FIGURE 3. 6 PROPORTIONS DE PERSONNES AGEES SOUFFRANT D INCAPACITES DIVERSES SELON LE SEXE ET LA RÉSIDENCE 121

122 V. Qualité de vie des personnes âgées La question des personnes âgées doit aussi et surtout être considérée par rapport à la qualité de leur vie. Pour assurer de meilleures conditions de vie et garantir une paisible transition vers la vieillesse, il convient tout d abord, pour ne retenir que quelques éléments cités dans le cadre d orientation et le plan d action sur le vieillissement élaboré par l OUA, de veiller à la satisfaction des besoins fondamentaux des personnes âgées à savoir : L accès aux services de soins de santé et à un environnement spécialisé ; Le droit à une pension, une participation active aux loisirs et aux activités sportives et culturelles ; Et enfin le droit à la garde et à la compagnie de leurs enfants. En ce qui concerne le premier point relatif à l accès aux services de soins de santé et à un environnement spécialisé, les résultats de l enquête sur les personnes âgées indiquent que la quasi-totalité des personnes âgées accèdent aux services de santé. L examen des maladies déclarées est, en effet, dans 90 % des cas diagnostiquées par un médecin. Toutefois, une bonne partie parmi les personnes âgées s est déclarée non satisfaite des prestations offertes et près de la moitié d entre elles éprouve des difficultés pour se procurer les médicaments nécessaires. La faible qualité des services, déplorée par les personnes âgées, reste, quant à elle, liée en grande partie à l absence de personnels formés à la prise en charge des personnes âgées et à l inexistence d espaces spécialisés. Quant au droit à une pension, il est à relever, à travers l examen des sources de revenus, déclarées par les personnes âgées, que seuls 52.6 % bénéficient d une pension de retraite, 10.6% d une assurance sociale et 11.0 % d une aide de l Etat. Une part importante de personnes âgées reste cependant dépendante de l aide des enfants, de l exercice d une activité marchande ou d une rente foncière. Il faut noter par ailleurs que les femmes et les hommes âgées ne jouissent pas des mêmes privilèges. A l inverse des hommes, la plupart des femmes âgées ne peuvent prétendre à la pension de retraite qu une fois devenues veuves. Leur seul tort est qu elles sont restées confinées aux travaux domestiques et qu elles n ont pas eu la chance de «travailler» par le passé. Leur principale source de revenu leur parvient de l aide des enfants. Pour ce qui est de l occupation du temps, il convient de souligner que globalement les activités les plus fréquentes des personnes âgées durant la journée sont «la prière à domicile», «regarder la télévision», «faire les courses», «recevoir les invités» et «visiter les proches et amis». 122

123 TABLEAU PROPORTION DES PERSONNES AGEES SELON L EXERCICE DES ACTIVITES QUOTIDIENNE ET LE GENRE Activités quotidiennes Hommes Femmes Ensemble Prière à domicile. 65,4 88,2 76,9 Prière à la mosquée. 57,3 8,0 32,5 Travaux ménagers. 10,4 61,2 36,0 Recevoir les visiteurs. 37,1 42,8 39,9 Loisirs à domicile. 5,6 7,8 6,7 Loisirs à l'extérieur. 8,9 2,4 5,6 Regarder la télévision. 59,0 63,2 61,1 Écouter la radio. 27,6 21,4 24,5 Aller au travail. 11,8 1,5 6,6 Visiter les proches et amis. 34,0 35,6 34,8 Faire des courses. 59,4 23,4 41,3 Aller au café. 25,4 0,2 12,7 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille (2002) Ces activités diffèrent selon le sexe. Aussi, très peu de personnes âgées consacrent leur temps aux loisirs tant à l intérieur du domicile qu à l extérieur et ce quel que soit le sexe. Par contre concernant les activités sportives, une proportion importante (55,2%) de personnes a déclaré faire régulièrement de «la marche» pour se maintenir en forme. Cependant, avec l avancée de l âge qui réduit les réserves fonctionnelles mobilisables et ce, en dehors de l influence de toute pathologie, cette proportion diminue de plus de moitié à la fois pour les hommes et les femmes. TABLEAU PROPORTION DES PERSONNES AGEES QUI FONT REGULIEREMENT DE LA MARCHE SELON LE SEXE Age regroupé Hommes Femmes Ensemble 60 à 64 ans 77,3 52,1 63,8 65 à 69 ans 72,6 47,5 59,6 70 à 74 ans 67,0 36,9 51,6 75 à 79 ans 56,3 37,1 49,1 80 ans et plus 38,7 25,9 32,3 Total 66,8 43,7 55,2 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille (2002) Enfin, concernant le droit à la garde et à la compagnie de leurs enfants ; la religion, les traditions et les coutumes fixent les principales règles de conduite des enfants envers leurs parents dans ce domaine. Pour tenir le coup et ne pas se sentir abandonnées, les personnes âgées ont besoin de s accrocher à la famille et aux proches. Les visites et les sorties avec les enfants, les proches ou 123

124 même les voisins sont à ce titre très importantes. Elles permettent de maintenir la cohésion familiale et d éviter l isolement de la personne âgée qui a besoin de se sentir toujours entourée. L enquête a révélé qu en matière de visites des proches, les personnes âgées sont gâtées. Seuls 3,1% d entre elles ne reçoivent pas de visites de leurs enfants. Les autres, lorsqu elles ne vivent pas avec eux, reçoivent assez fréquemment la visite de leurs enfants. Plus de la moitié ( 51,9%) des personnes âgées reçoivent la visite de leurs enfants au moins une fois par semaine, 70,5% au moins une fois par mois et 27,1% occasionnellement. En plus de la visite des enfants, les personnes âgées reçoivent également la visite des frères et sœurs, des proches, des amis ou des voisins et auxquelles elles rendent aussi visites. Les proportions respectives des personnes âgées à avoir reçu et rendu ce genre de visites sont de 80,4% et 73,9%. TABLEAU PROPORTION DES PERSONNES AGEES SELON LA VISITE DES ENFANTS ET LE GENRE Hommes Femmes Ensemble Oui 63,3 71,8 67,5 Non 2,9 3,3 3,1 Vivent tous ensemble 33,8 24,9 29, Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille (2002) Pour ne pas rester cloîtrées chez elles, les personnes âgées effectuent aussi des sorties avec leurs enfants pour des promenades ou des visites aux proches, leur permettant ainsi de marcher, de changer d air et d échanger des paroles avec autrui. Ces sorties ont concerné 41% d entre elles ; 36.6 % des hommes et 45.4 % pour les femmes. Les personnes âgées se sentent toujours concernées par les décisions prises dans le ménage et toujours utiles lorsqu il s agit de conseiller leur progéniture. 75,3% ont déclaré que leurs enfants leur demandent des conseils. Les demandes de conseils sont adressées aux hommes comme aux femmes. Les personnes âgées sont en effet énormément sollicitées par leurs enfants qui les écoutent et les consultent lorsque le besoin se fait sentir. Il faut signaler que même à un âge très avancé de leur vie (80 ans et plus), elles sont 66,0% à avoir déclaré que leurs enfants leur demandaient des conseils. La majorité des personnes âgées soit 75,8% considèrent que leurs conseils sont pris en considération par les enfants. Cependant, cette proportion varie d une manière importante avec l avancée dans l âge. Elle passe de 80,5% parmi les personnes de 60 à 64 ans à 64,0% pour celles qui sont âgées de 80 ans et plus. Cette tendance à la baisse est fortement liée vraisemblablement à l âge des enfants qui eux même, ne sont pas loin du troisième âge compte tenu de l âge au mariage de leurs parents. 124

125 Toujours dans le cadre de l amélioration de la qualité de la vie, un peu moins de la moitié des personnes âgées ont déclaré qu elles reçoivent une aide financière des enfants. Les femmes sont relativement plus nombreuses que les hommes, à en bénéficier. En tout état de cause, la majorité des personnes âgées (81,4%) considèrent que leurs enfants accomplissent leurs devoirs et leurs responsabilités envers elles, pour améliorer leur vécu quotidien et pour leur permettre de vivre décemment. La proportion de celles qui sont satisfaites de leurs enfants diminue légèrement avec l augmentation de leur âge. S agit-il d une plus grande exigence des personnes âgées ou d une lassitude chez les enfants dont les obligations à l égard de leurs parents âgés deviennent de plus en plus importantes avec l accroissement de leur âge? TABLEAU PROPORTION DES PERSONNES AGEES QUI REÇOIVENT ET RENDENT VISITE AUX FRERES, AUX SŒURS, AUX PROCHES, AUX AMIS OU AUX VOISINS SELON L AGE ET LE GENRE Reçoivent la visite des frères, des sœurs, des proches, des amis ou des voisins Rendent visite aux frères, aux sœurs, aux proches, aux amis ou aux voisins Hommes Femmes Ensemble 82,6 78,3 80,4 76,2 71,5 73,9 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille (2002) Si les personnes âgées sont satisfaites de leurs enfants et de leur cellule familiale, elles estiment que les pouvoirs publics ont une grande part de responsabilité dans la prise en charge de leurs besoins. En sus de leurs besoins fondamentaux dont une bonne partie reste privée, certains services jugés essentiels pour améliorer le cadre de la vie des personnes âgées, tels que les services sociaux, les clubs sportifs, le transport «gratuit», les remises dans les services et l assurance médicale, sont presque inexistants. Les résultats de l enquête, ont en effet, révélé : Que seuls 3.2 % de la population du troisième âge bénéficie du transport gratuit. Que l assurance médicale ne couvre qu un peu plus de la moitié, soit 54.7 % ; 59.3% de l ensemble des hommes et 50.0% du total des femmes. Que la majorité des personnes âgées (84,9%) sont obligées de se déplacer à la poste ou à la banque pour percevoir leur pension de retraite. Que la remise dans les service ne concerne que 2.5 % d entre elles. Que les centres de services sociaux et des clubs sportifs ne profitent qu à une minorité. 125

126 A ce propos, la majorité des personnes âgées estiment que l état doit créer des services et structures leur permettant de faire face à l ensemble de leurs tâches quotidiennes sans trop de difficultés. TABLEAU SERVICES QU IL FAUDRAIT CREER SELON POUR LES PERSONNES AGEES Masculin Féminin Total Créer des centres de services sociaux 46,4 37,4 41,9 Créer clubs sportifs 17,6 9,2 13,4 Assurance médicale 76,7 73,7 75,2 Assurer transport gratuit 56,7 49,6 53,1 Recevoir la pension de retraite a domicile 51,0 41,3 46,1 Remises dans les services 57,3 50,7 54,0 Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille (2002) Parmi les priorités figurent l assurance médicale déclarée par les trois quarts des personnes âgées, la gratuité du transport souhaitée par 53,1% d entre elles et percevoir la pension à domicile désirée par 46,1%. Quant aux clubs sportifs, leur inexistence ne semble pas trop affecter la population du troisième âge. VI. Bien être social et familial Il est largement admis que le système de famille élargi a joué, pendant des générations, un rôle vital dans le soutien et dans la prise en charge des personnes âgées. En dépit des pressions qu il a subi au cours des dernières années et qu il ne cesse de subir suite aux changements sociaux et l évolution de divers facteurs, il demeure pour la quasi-totalité des algériens le principal élément assurant la solidarité et l entraide intergénérationnelle. Toutefois, quoi que la famille demeure le moyen de soutien le plus important pour les personnes âgées, les structures familiales évoluent. Plus réduite, plus mobile et plus libérée des pesanteurs sociologiques traditionnelles et surtout confrontée à un nouveau mode de vie qui est extrêmement différent des habitudes traditionnelles, la famille contemporaine s en trouve de moins en moins préparée à prendre en charge et à s occuper convenablement des personnes âgées. Les résultats de l enquête révèlent que 59% des personnes âgées sont chefs de leur ménage ; 94,2% du total des hommes et 28,7% de l ensemble des femmes. Le chef de ménage étant la personne qui détient toutes les décisions économiques au sein du ménage. C est la personne qui décide donc de la manière dont l argent du ménage sera utilisé. Cela confère aux personnes âgées et particulièrement aux hommes, un rôle essentiel au sein de leur ménage. 126

127 Les personnes âgées restent dans leur grande majorité entourées de leurs proches parents. Dans 71.2 % des cas, elles vivent avec leurs conjoints et dans près de 86 % elles sont entourées de leurs enfants. Il n existe point de variations entre les milieux de résidence. Les hommes sont relativement plus nombreux à vivre avec leur épouse et leurs enfants que les femmes qui, compte tenu de l importance de la proportion des veuves parmi elles, sont plus nombreuses à être entourées de leurs enfants seulement. Quoique globalement très faible, la proportion des personnes âgées qui vivent seules est plus importante parmi les femmes. 3.6 % du total des femmes contre 0.8 % de l ensemble des hommes âgés de 60 ans et plus, vivent seuls. Cette proportion est également légèrement plus importante parmi les personnes qui résident en milieu urbain ; 4.0 % contre 2.8 % pour le rural. Là aussi, le phénomène de remariage des femmes constaté en milieu rural, comme cité précédemment, a atténué quelque peu le nombre de femmes qui vivent seules. On relève également, que les personnes âgées vivent dans près de la moitié des cas (42.9%) dans des ménages élargis. C est à dire des ménages comprenant à la fois des membres dont le lien est direct avec la personne âgée à savoir l époux(se) ou les enfants et ou les deux et à la fois avec des membres autrement apparentés. Il s agit le plus souvent des frères et sœurs et des petits fils. Ce fait qui concerne surtout les femmes avec près de 50 % contre 36.7 % pour les hommes, est rencontré quel que soit le milieu de résidence.. FIGURE 3. 7 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON LE SEXE, LA RESIDENCE ET LES AUTRES MEMEBRES DU MENAGE Il y a lieu de relever également que la proportion des personnes âgées vivant avec leurs conjoints et où leurs enfants diminue progressivement avec l âge. De 79.2 % parmi la population 127

128 de la tranche d âge ans, la proportion des personnes âgées qui vivent avec leur conjoint passe à 46.5 % pour les 80 ans et plus. De la même manière la proportion des personnes âgées qui vivent avec leurs enfants passe de 91,8% à 74,9 pour les personnes des tranches respectives de 60 à 64 ans et 80 ans et plus. La diminution de la proportion des personnes âgées qui vivent avec leur conjoint est due au phénomène du veuvage. Le départ progressif des enfants du domicile des parents peut être expliqué par le mariage des filles qui regagnent leur nouvelle demeure et le départ des garçons pour constituer leur propre ménage. FIGURE 3. 8 ÉVOLUTION DE LA PROPORTION DE PERSONNES AGEES VIVANT AVEC LEURS EPOUX(SE) ET/OU LEURS ENFANTS SELON LE GROUPE D AGE VII. Logement et cadre de vie Les conditions d habitation ont une influence sur l état de santé physique et mental des personnes âgées. A la vulnérabilité liée à la vieillesse peuvent s ajoutent les effets liés aux conditions de logement, lorsqu elles ne répondent pas aux besoins spécifiques et aux exigences d une vie décente de cette catégorie de population. La qualité du logement, l existence de l espace, des commodités et des équipements peuvent rendre plus facile la vie de la personne âgée, qui passe une grande partie de son temps dans sa demeure. Si ces facteurs, jugés essentiels, voire indispensables, ne sont pas réunis cela ne compliquera que davantage, la vie de la personne âgée. Qu en est-il de nos personnes âgées en Algérie? Les personnes âgées résident pour la plupart dans des ménages ordinaires. Elles évoluent donc dans les mêmes conditions de vie que toutes les autres catégories de la population. 128

129 Eu égard à leur âge, elles sont cependant plus exigeantes dans la mesure où elles doivent disposer d un environnement qui réunit les conditions nécessaires au repos après tant d années de labeurs, un logement décent avec les commodités, les équipement et les infrastructures nécessaires. En matière de logement, il y a lieu de noter que les types de construction les plus répandues des ménages des personnes âgées sont les maisons individuelles et les appartements pour les habitants du milieu urbain et les maisons individuelles et traditionnelles pour les ruraux. Les appartements qui abritent 28,4% des personnes âgées du milieu urbain sont loin de réunir les conditions propices à une retraite méritée. En plus de la pollution sonore et autre, les appartements ne disposent pas dans leur écrasante majorité d ascenseurs. Pour les habitants du monde rural dont plus de la moitié habite les maisons traditionnelles, c est surtout les commodités, les équipements et les infrastructures qui font souvent défaut. Les personnes du milieu rural sont par ailleurs plus nombreuses à résider dans de l habitat précaire. Ils sont 6,4% à habiter ce type de logement contre 2,7% pour le milieu urbain. En terme d espace occupé, il est à noter que 77.3 % des personnes âgées habitent dans des logements de 3 pièces et plus. Les logements constitués d une seule pièce représentent 4,6% du parc logement. Le nombre moyen de pièces par logement est de 4. Il faut cependant noter qu une part importante (41,2%) des personnes âgées vit dans des ménages élargis comprenant plus de 7 personnes, ce qui pose le problème de l exiguïté des logements abritant les personnes âgées. VIII. État psychologique et stabilité des personnes âgées L examen des données collectées ayant trait au vécu des personnes âgées en Algérie met en évidence également une situation inquiétante notamment en ce qui concerne leur état psychologique et leur stabilité mentale. Plus d un tiers des personnes âgées ont déclaré être déprimées et stressées. Pour cette partie de l étude nous avons jugé utile d approfondir, un tant soit peu, notre analyse à l effet de cerner les facteurs favorisant cet état d âme chez nos aînées. Nous tenterons par là même de dresser un profil, le plus fidèle qu il soit, des personnes souffrant de ce phénomène, combien nocif pour leur santé physique et mentale. Pour ce faire, nous avons utilisé la régression multinomiale, une variante de la régression logistique binomiale, qui permet d avoir des probabilités de subir le phénomène étudié, dans notre cas «d être déprimé et stressé» par «odds ratios» calculés par rapport à certains critère. 129

130 Les variables retenues, susceptibles de nous renseigner sur les facteurs qui peuvent exercer une influence sur le risque de déprimer et de stresser chez nos aînés sont l âge, l état matrimonial, l existence des enfants, les membres avec qui vit la personne âgée, l exercice d une activité marchande, son indépendance financière, le fait de souffrir d une maladie, l opinion qu elle se fait de son état de santé, les difficultés notamment physiques qui limitent ses activités quotidiennes, la dépendance physique, le tabagisme (fume actuellement ou pas), le fait d avoir été victime d un accident, la visite de ses enfants, l aide financière des enfants, la pratique du sport régulièrement notamment la marche, le fait d avoir un handicap, la taille du ménage, le statut dans le ménage, le type de logement et enfin la strate de résidence. Par ailleurs, compte tenu des différences constatées selon le sexe, le modèle est appliqué pour les hommes et les femmes séparément en retenant les mêmes variables considérées comme explicatives ou pouvant être «facteurs de risque». Les résultats obtenus pour les hommes montrent que parmi l ensemble des variables retenues seules 12 d entre-elles sont significatives et corrélées avec l état d âme dans lequel se trouve la personne âgée. Les autres facteurs tel que le tabagisme, la taille du ménage dans lequel évolue la personne concernée, le type de logement etc. ne semblent guère avoir une influence sur l état psychologique de nos aînés. Observés Stressé et déprimé Prévu Stressé et déprimé Oui Non Pourcentage correct Oui ,5 Non ,7 Pourcentage global 68,1 On peut constater que les variables retenues expliquent 68,1% du phénomène et qu elles sont toutes significatives. On peut relever que, toutes choses égales par ailleurs, que le risque d être stressé et déprimé est deux fois plus important chez les hommes souffrant d un handicap par rapport à ceux qui n ont aucun handicap pouvant limiter l exercice de leurs activités quotidienne. L âge est aussi un facteur déterminant de l état dans lequel se trouve la personne âgée. Au fur et à mesure que la personne avance dans l âge le risque de déprime et de stress augmente. En effet, par rapport à la population âgée entre 60 et 69 ans, le risque d être stressé et déprimé est de 1,1 plus important pour les hommes de la tranche d âge 70 à 79 ans. Il est de 1,6 fois plus pour celles qui sont âgées de 80 ans et plus. En sus de l invalidité acquise avec l âge, le départ en retraite, la fragilisation de l état de santé, le départ des enfants, le décès du conjoint, sont autant de facteurs qui laissent les personnes âgées vulnérables au stress et à la dépression. 130

131 TABLEAU RESULTATS DE LA REGRESSION LOGISTIQUE SUR LA SITUATION PSYCHOLOGIQUE DES HOMMES AGES DE 60 ANS ET PLUS Etat.matrimonial (ref : non marié) B S.E. Wald Df Sig. Exp(B) Marié 0,504 0,216 5, ,020 1,66 Jugement de l état de santé (ref : Mauvaise) Bonne ou satisfaisante -0,480 0,121 15, ,000 0,62 Existence d enfants vivants (ref : Non) Oui -1,756 0,834 4, ,035 0,17 Suffisance du revenu (ref : Non) Oui -0,380 0,131 8, ,004 0,68 A une maladie ou des problèmes de santé (ref :Non) Oui 0,781 0,136 32, ,000 2,18 Prise de médicaments (ref :Non) Oui -0,443 0,127 12, ,001 0,64 Reçoit une aide financière des enfants (ref : Non) Oui -0,195 0,110 3, ,075 0,82 Les enfants accomplissent leurs devoirs envers les personnes âgées (ref : Non) 4, ,086 Oui -0,277 0,130 4, ,033 0,76 Amis et proches rendent visites (réf : Non) Oui -0,575 0,131 19, ,000 0,56 Pratiquer régulièrement la marche (ref: Non) Oui -0,447 0,114 15, ,000 0,64 Handicap ( ref: pas de handicap) 14, ,001 sévère 0,899 0,239 14, ,000 2,46 Modéré 0,804 0,317 6, ,011 2,23 Age regroupé de la personne (ref :60 à 69 ans) 7, , à 79 ans 0,103 0,114 0, ,366 1,11 80 & plus 0,485 0,180 7, ,007 1,62 Constant -0,005 0,253 0, ,985 1,00 Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le risque d être stressé et déprimé est 1,66 fois plus important chez les hommes mariés que pour les non mariés. Le fait d être marié et d être par conséquent responsable d une famille n est-il pas à l origine de cet état du stress et de déprime? On peut également constater que le risque d être stressé et déprimé est plus faible chez les hommes qui ont un revenu suffisant par rapport à ce qui ont déclaré un revenu insuffisant. Globalement, on peut relever que les variables corrélées avec l état de stress et de dépression sont : le statut matrimonial, l opinion sur l état de santé, l existence des enfants, le revenu, les maladies ou problèmes de santé, la prise de médicaments, l aide financière des enfants, l opinion des personnes âgées sur leurs enfants, les visites des proches, la pratique régulière de la marche, le fait d être satisfait ou non de ce qu on a accompli dans la vie, le handicap et l âge des personnes âgées,. 131

132 Pour les femmes âgées de 60 ans et plus, sur l ensemble des variables introduites dans l équation, seules neuf variables sont significatives et expliquent 61.3 % de leur état psychologique. Parmi ces neuf variables, deux n ont aucune signification chez les hommes. Il s agit du statut de la personne au sein du ménage et le fait qu il ait ou non été victime d un accident. Concernant les variables relatives au statut matrimonial, l existence ou non des enfants vivants, à la prise des médicaments, à la pratique régulière de la marche et à l handicap, elles ne semblent guère affecter les femmes. Prévu, Déprimée et stressée Pourcentage correct Observé, Déprimée et stressée Pourcentage global 61.3 TABLEAU RESULTATS DE LA REGRESSION LOGISTIQUE SUR LA SITUATION PSYCHOLOGIQUE DES FEMMES AGEES DE 60 ANS ET PLUS B E.S. Wald ddl Signif. Exp(B) Suffisance du revenu (ref : Oui) Non Jugement de l état de santé (ref : Bonne ou satisfaisante) Mauvaise A une maladie ou des problèmes de santé (ref :Non) Oui Victime d un accident (Réf : Non) Oui Aide financière des enfants (Réf : Oui) Non Pas d enfants Amis et proches rendent visites (réf : Oui) Non Lien de parenté (Réf : Membre du ménage) Chef de ménage Age regroupé de la personne (ref : 80 ans et plus) ans ans Constante Cela dit, parmi les facteurs qui semblent favoriser l état de stress et de déprime chez les femmes, il est à relever tout particulièrement l isolement à travers l absence de visites des amis et proches parents. Le risque d être stressée et déprimées est près de deux fois plus important (

133 fois) que chez celles qui reçoivent ces visites. On note également, que le jugement que l on se fait sur sa santé, conditionne quelque peu cet état d âme. Les femmes se sentant en mauvais état de santé ont 1.6 fois plus de risque de se retrouver déprimées et ou stressées. Être victime d un accident, accroît également ce risque de manière conséquente. En outre, les femmes ne disposant pas d un revenu suffisant et qui ne reçoivent pas l aide financière de leurs enfants sont également exposées à ce risque. Concernant l âge, il est à relever que ses effets sont totalement à l inverse de ce qui est observé chez les hommes. Contrairement à l homme, la femme devient de plus en plus stable et de moins en moins exposée au risque de déprime et de stress au fur et à mesure qu elle avance dans l age. Les facteurs pouvant expliquer cet état de fait sont, à notre sens, liés probablement à deux phénomènes. Le premier phénomène, plutôt biologique, est lié à la période de periménopause. La femme retrouve sa stabilité longtemps perturbée par le déséquilibre hormonal qu elle a enduré, au fur à mesure qu elle s éloigne de cette phase critique de sa vie. C est une période d accalmie à la fois sur le plan physiologique et biologique. Le second phénomène est quant à lui social. En effet, la femme acquiert un statut particulier et ce tant dans la famille que dans la société avec l avancée de l âge. Enfin, à l issue de cette analyse, il apparaît très aisé de dresser le profil des personnes âgées pouvant être exposées au risque de dépression et de stress : Profil des personnes âgées exposées au risque de dépression et de stress Homme Souffre d un handicap surtout sévère ; Souffre d une maladie ou d un problème de santé ; N ayant pas d enfants vivants Marié Ne disposant pas d un revenu suffisant ; Ne reçoit pas les visites des proches et des amis ; Ne reçoit pas l aide financière des enfants ; Ne pratique pas régulièrement la marche Âge entre 80 ans et plus Femme Ne reçoit pas les visites des proches et des amis ; Juge que son état de santé est mauvais ; Victime d un accident Age entre 60 et 69 ans Ne dispose pas d un revenu suffisant ; Ne reçoit pas l aide financière des enfants ; A une maladie ou des problèmes de santé Occupe le statut de chef de ménage Conclusion Si le vieillissement en tant que destin biologique est une réalité transhistorique, il reste que c est à chaque société d adapter le mieux possible, en fonction de son contexte social, culturel et économique, l action gérontologique à la réalité de ses besoins (Lucette jarosz, 1983). En Algérie, une grande partie de la population continue de vivre selon des normes encore traditionnelles. L importance de la famille comme structure sociale de base permet et favorise le plus souvent le maintien des parents au sein de la cellule familiale. 133

134 La protection de nos aînées est encore dans la majorité des cas assurée avec un respect quasi religieux et l obédience religieuse aide à une intégration satisfaisante des personnes âgées dans la communauté sociale (Lucette jarosz, 1983). Mais cela ne suffit pas, la société devra trouver les moyens de combattre l exclusion des personnes âgées tout en sauvegardant et en respectant leur autonomie mais en leur apportant, en même temps, au soir de leur vie, toute l aide dont elles ont besoin. En matière de santé, le défi est encore plus grand car cela supposera la réorganisation des services sanitaires ainsi que la formation de nouvelles catégories de personnels capables de répondre aux besoins des populations vieillissantes. Il faut également trouver les voies et moyens de venir en aide aux familles contemporaines, souvent mal préparées, pour prendre en charge leurs proches âgés. Il n est pas aisé d analyser toutes les facettes de la population du troisième âge, compte tenu de la complexité de tous les aspects qu il y a lieu de prendre en considération. Loin de nous l idée d avoir effectué une étude complète des personnes âgées de 60 ans et plus. Nous avons tenté tout au long de notre étude de clarifier un certain nombre de questions relatives à cette catégorie de population pour essayer d attirer l attention et d éclairer les décideurs sur l importance qu il y a lieu de lui accorder dès à présent compte tenu de l ampleur qu elle va prendre au fil des années à venir. Il faut par ailleurs souligner que notre étude concerne les personnes âgées qui vivent dans des ménages ordinaires. Même si leur nombre est très limité comparativement à celui des personnes qui vivent dans leur ménage, les personnes âgées qui vivent dans les maisons de vieillesse et les hospices ne font pas partie de notre étude. Notre étude nous a permis de retenir que les personnes âgées évoluent dans de bonnes conditions au sein des ménages. Elles ont un rôle primordial au sein de la cellule familiale et sont bien entourées par leurs proches, leurs amis et leurs voisins. La majorité d entre elles sont chefs de ménage avec tout ce que cela comporte comme responsabilité. Elles sont donc incontournables au sein du ménage en termes de prises de décisions économiques et familiales. Loin d être une charge pour les ménages, les hommes âgés vivent dans leur propre logement, hébergent et prennent en charge leur progéniture. Les femmes âgées sont par contre prises en charge par leurs enfants. En cas de besoin, les personnes âgées font appel aux époux/épouses ou aux enfants dans le but de maintenir la cohésion au sein du ménage où se traitent l ensemble des problèmes et difficultés quotidiennes. 134

135 Les personnes âgées n ont pas de traitement particulier au sein de leur ménage. Elles évoluent de la même manière que les autres membres du ménage et ne se sentent jamais exclues. La famille joue donc parfaitement son rôle en direction des personnes âgées qui sont très bien prises en charge matériellement, financièrement avec l aide des enfants et socialement avec l entourage de la famille et des proches qui leur rendent régulièrement des visites et sortent avec elles pour des promenades ou pour rendre visites aux proches ou aux amis. Ainsi, les personnes âgées ne se sentent pas isolées ou exclues du reste de la société dans laquelle elles évoluent. On peut penser que les membres de la famille et du ménage se sacrifient pour améliorer le quotidien des personnes âgées. En fait, il ne s agit non pas de sacrifice mais d une manière d être des Algériens qui considèrent que tous ce qu ils font en direction des personnes âgées n est rien d autre que leur devoir. A leur tour, les personnes âgées ont mentionné leur satisfaction de leur progéniture en estimant que leurs enfants ont accompli entièrement leurs devoirs à leur égard. En ce qui concerne leur état de santé, un peu plus du tiers des personnes âgées ont estimé qu il était mauvais et 44,3% ont jugé qu il s est détérioré par rapport à l année qui a précédé l enquête. Il faut relever par ailleurs que la majorité des personnes âgées sont autonomes pour l exécution des tâches essentielles pour la vie telle que se laver, se déshabiller, manger etc Les principales maladies dont souffrent les personnes âgées sont l hypertension, les maladies articulaires, les problèmes d estomac et le diabète. Les principaux problèmes qui limitent l activité des personnes âgées sont par ordre d importance les troubles de la vue, l incapacité de bouger et les troubles d audition. Pour faire face aux problèmes de santé des personnes âgées, on ne dispose d aucune stratégie ou politique sanitaire à leur égard, ce qui complique davantage l évolution de cette catégorie de population. Par ailleurs, la majorité des personnes âgées se plaignent de l inexistence de services et de structures pour la prise en charge de leur problème. L assurance médicale, le transport gratuit, les remises dans les services et recevoir la pension de retraite à domicile ont été les principaux problèmes mentionnés. En dépit des efforts accomplis par les familles pour améliorer leur vécu quotidien, les personnes âgées qui déclarent être satisfaites de ce qu elles ont accompli tout au long de leur vie, ont mis en relief leurs craintes et leur peur du lendemain. Une grande partie d entre elles considèrent qu elles sont déprimées la plupart du temps et la grande majorité s inquiète de sa 135

136 santé et de l obtention des médicaments et a peur de la solitude. C est dire toute la complexité de la prise en charge de cette catégorie de population. Enfin et devant l ampleur que va prendre cette catégorie de population, il y a lieu d entamer dès à présent une réflexion sur la manière de faire face au phénomène du vieillissement et de sensibiliser et promouvoir davantage l'action à tous les niveaux sur les implications du vieillissement de la population pour enfin proposer une stratégie comprenant des mesures qui visent à renforcer la contribution de tous les acteurs et à assurer la solidarité et l équité entre les générations. Le vieillissement de la population peut être à l origine d un certain nombre de problèmes qu il y a lieu de poser clairement et d étudier en vue d éventuelles solutions. Entre 1978 et 2003, l espérance de vie à la naissance a augmenté de 17 ans pour les hommes et les femmes. Associée à la baisse de la fécondité, cette prolongation de la vie, aggrave sensiblement le phénomène du vieillissement de la population Il y a aussi le déclin relatif de la population en âge de travailler et le vieillissement de la main d œuvre. Au cours de la période , la classe d âge 20 à 29 ans perdra personnes alors que la classe d âge 60 ans et plus gagnera plus 4 millions de personnes (+ 189%) Des pressions seront exercées sur les régimes de retraite et les finances publiques en raison de l'augmentation du nombre de retraités et la diminution de la population en âge de travailler. Au cours des 25 prochaines années, le nombre de personnes ayant atteint l'âge normal de la retraite (c'est-à-dire 60 ans) sera multiplié par 2,9 fois et augmentera de 4 millions. Au sein de ce groupe, le nombre de personnes très âgées (+ de 80 ans) augmentera de personnes. La différence entre les sexes est également d'une importance particulière, notamment en matière de protection sociale. Aujourd'hui, les femmes représentent un peu plus de la moitié (52%) de la population de plus de 60 ans. La participation traditionnellement très faible des femmes sur le marché du travail, l'existence de régimes de protection sociale fondés sur le modèle de l'homme en tant que soutien de famille, ainsi que les différences de longévité entre les hommes et les femmes entraîneront une insuffisance importante des pensions de retraite versées à de nombreuses femmes âgées. En matière de politique de la santé et recherche médicale, une attention particulière doit être accordée aux recherches médicales et sociales liées au vieillissement ; et de faire des aspects sanitaires du vieillissement une préoccupation majeure dans le développement et la mise en œuvre des programmes de santé publique Enfin, nous considérons qu il est primordial de mettre en place des politiques qui reflètent davantage la diversité et la complexité des situations sociales des personnes âgées, qui mobilisent 136

137 et répartissent mieux les ressources au service d un plus grand nombre de personnes âgées ; et qui luttent d une manière plus efficace contre les risques d isolement et d exclusion sociale au cours du vieillissement. BIBLIOGRAPHIE BENKHELIL.R; La personne âgée : réalités et perspectives, in actes du troisième séminaire international "La personne âgée...ses espérances...ses droits et sa protection", Alger les 7 et 8 décembre CNFPS;1993. BENKHELIL.R; La politique de vieillissement en Algérie ou l'émergence d'un "troisième âge". BOURDELAIS, P., 1993, L Age de la vieillesse Paris Ed. O. Jacob ; Voir notamment le chapitre 4. CARBALLO, M., 1994 ; Personnes âgées ; des besoins qui s accentuent Santé du monde, magasine de l Organisation Mondiale de la Santé, 47ème année, n 3 Communication de l'algérie à l'assemblée Mondiale sur le vieillissement. Vienne; du 26 juillet au 6 août FNUAP (NU,1998); État de la population Mondiale en JAROSZ L., 1983, Vieillesse et vieillissement en Algérie, OPU ONS, Démographie : projection Collection statistique n 66 ONS, ONS, Rétrospectives , séries statistiques n 35 ONS, 2004, Projections de la population à l horizon 2030, collection statistique n 106 OUA, 2001 ; Cadre d orientation et plan d action sur le vieillissement, coopération entre HelpAge International et l Union Africaine par le Centre Régional pour le Développement en Afrique. SAUVY, A., 1928 & 1929, Journal de la société de statistique de Paris, n 12, décembre 1928 et n 1, janvier VALLIN.J, 1994, Réflexion sur l'avenir de la population mondiale. Les dossiers du CEPED n 26, Paris VALLIN.J, 1995, La mortalité dans le monde : tendances et perspectives. Les dossiers du CEPED n 30, Paris 137

138 ANNEXE STATISTIQUE 138

139 TABLEAU A3. 1 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA SITUATION MATRIMONIALE ET LA STRATE DE RESIDENCE Groupes d âges Genre. Situation matrimoniale. Urbain Célibataire. Marié Veuf Divorcé/Séparé Ensemble 60 à à à à et plus Total Hommes 0,29 96,19 3,52 0, Femmes 1,00 64,93 31,34 2, Hommes 0,00 96,13 3,87 0, Femmes 0,82 51,09 44,54 3, Hommes 0,00 95,02 4,48 0, Femmes 0,86 46,55 50,86 1, Hommes 0,65 84,31 13,73 1, Femmes 0,00 24,04 73,08 2, Hommes 0,81 79,03 19,35 0, Femmes 0,00 12,78 84,96 2, Hommes 0,26 92,55 6,84 0, Femmes 0,73 48,34 48,18 2, Rural 60 à 64 Hommes 0,00 99,11 0,89 0, Femmes 0,41 66,80 31,15 1, à 69 Hommes 0,00 97,50 2,00 0, Femmes 0,93 66,82 31,78 0, à 74 Hommes 0,00 93,21 6,79 0, Femmes 0,68 52,70 45,95 0, à 79 Hommes 0,00 91,60 8,40 0, Femmes 0,00 35,82 64,18 0, et plus Hommes 1,09 81,52 16,30 1, Femmes 1,19 13,10 82,14 3, Total Hommes 0,12 94,32 5,31 0, Femmes 0,66 55,35 42,80 1, Ensemble 60 à 64 Hommes 0,18 97,35 2,47 0, Femmes 0,77 65,63 31,27 2, à 69 Hommes 0,00 96,64 3,17 0, Femmes 0,86 56,90 39,83 2, à 74 Hommes 0,00 94,21 5,51 0, Femmes 0,79 48,95 48,95 1, à 79 Hommes 0,35 87,68 11,27 0, Femmes 0,00 28,65 69,59 1, et plus Hommes 0,93 80,09 18,06 0, Femmes 0,46 12,90 83,87 2, Total Hommes 0,20 93,28 6,21 0, Femmes 0,70 51,00 46,14 2, Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille, EASF

140 TABLEAU A3. 2 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE, LA STRATE DE RESIDENCE ET LE NIVEAU D INSTRUCTION Groupe d âge Urbain 60 à à à à et plus Total Rural 60 à à à à et plus Total Total 60 à à à à et plus Total Plus haut certificat obtenu Sait lire et Analphabète écrire Primaire moyen Secondaire et plus Ensemble Hommes 48,39 14,66 19,94 9,09 7, Femmes 87,06 2,24 7,46 1,74 1, Hommes 63,50 12,46 15,43 5,04 3, Femmes 90,38 2,75 5,22 1,37 0, Hommes 66,50 11,50 15,50 3,00 3, Femmes 95,24 0,87 1,73 0,87 1, Hommes 77,78 9,80 7,84 3,92 0, Femmes 99,05 0,95 0,00 0,00 0, Hommes 81,30 11,38 5,69 0,81 0, Femmes 96,24 0,75 3,01 0,00 0, Hommes 63,34 12,48 14,73 5,29 4, Femmes 91,58 1,86 4,62 1,13 0, Hommes 75,22 15,04 8,85 0,88 0, Femmes 98,77 0,00 1,23 0,00 0, Hommes 87,00 8,50 3,00 1,50 0, Femmes 98,13 0,00 1,40 0,00 0, Hommes 86,42 9,26 4,32 0,00 0, Femmes 100,00 0,00 0,00 0,00 0, Hommes 93,89 3,05 1,53 0,76 0, Femmes 97,01 2,99 0,00 0,00 0, Hommes 92,39 4,35 3,26 0,00 0, Femmes 100,00 0,00 0,00 0,00 0, Hommes 85,33 9,12 4,69 0,74 0, Femmes 98,81 0,26 0,79 0,00 0, Hommes 59,08 14,81 15,52 5,82 4, Femmes 91,47 1,40 5,12 1,09 0, Hommes 72,25 10,99 10,80 3,72 2, Femmes 93,25 1,73 3,81 0,87 0, Hommes 75,41 10,50 10,50 1,66 1, Femmes 97,11 0,53 1,05 0,53 0, Hommes 85,21 6,69 4,93 2,46 0, Femmes 98,26 1,74 0,00 0,00 0, Hommes 86,05 8,37 4,65 0,47 0, Femmes 97,70 0,46 1,84 0,00 0, Hommes 72,42 11,09 10,59 3,41 2, Femmes 94,33 1,26 3,16 0,70 0, Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002) 140

141 TABLEAU A3. 3 REPARTITION DES PERSONNES AGEES AYANT DECLARE SOUFFRIR DE PROBLEMES LIMITANT LEURS ACTIVITES SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE ET LA STRATE DE RESIDENCE. Groupes d âge 60 à à à à et plus Total Genre A problèmes limitant activités Urbain Rural Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002) TABLEAU A3. 4 REPARTITION DES PERSONNES AGEES AYANT DECLARE ETRE INCAPABLE DE BOUGER SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE ET LA STRATE DE RESIDENCE Groupes d âge Genre Incapable de bouger Urbain Rural Total 60 à 64 Hommes Femmes à 69 Hommes Femmes à 74 Hommes Femmes à 79 Hommes Femmes et plus Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002) 141

142 TABLEAU A3. 5 REPARTITION DES PERSONNES AGEES AYANT DECLARE AYANT DES TROUBLES DE LANGAGE SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE ET LA STRATE DE RESIDENCE 60 à à à à et plus Total Trouble du langage Urbain Rural Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002) TABLEAU A3. 6 REPARTITION DES PERSONNES AGEES AYANT DECLARE AVOIR DES TROUBLES DE LA MEMOIRE SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE ET LA STRATE DE RESIDENCE Groupes d âge Genre Trouble de la mémoire Urbain Rural Total 60 à 64 Hommes Femmes à 69 Hommes Femmes à 74 Hommes Femmes à 79 Hommes Femmes et plus Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002) 142

143 TABLEAU A3. 7 REPARTITION DES PERSONNES AGEES AYANT DECLARE AVOIR DES TROUBLES D AUDITION SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE ET LA STRATE DE RESIDENCE. Groupes d âge Genre Troubles d'audition Urbain Rural Total 60 à 64 Hommes Femmes à 69 Hommes Femmes à 74 Hommes Femmes à 79 Hommes Femmes et plus Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002) TABLEAU A3. 8 REPARTITION DES PERSONNES AGEES AYANT DECLARE AVOIR DES TROUBLES DE LA VUE SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE ET LA STRATE DE RESIDENCE Groupes d âge Genre Troubles de la vision Urbain Rural Total 60 à 64 Hommes Femmes à 69 Hommes Femmes à 74 Hommes Femmes à 79 Hommes Femmes et plus Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002) 143

144 TABLEAU A3. 9 REPARTITION DES PERSONNES AGEES AYANT DECLARE AVOIR AUTRE PROBLEME SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE ET LA STRATE DE RESIDENCE Groupes d âge 60 à à à à et plus Total Genre Autre problème Urbain Rural Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002) TABLEAU A3. 10 REPARTITION DES PERSONNES AGEES AYANT DECLARE RENCONTRE DES PROBLEME POUR SE PROCURER DES MEDICAMENTS SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE ET LA STRATE DE RESIDENCE Groupes d âge 60 à à à à et plus Total Genre Problème pour se procurer médicaments Urbain Rural Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002) 144

145 TABLEAU A3. 11 REPARTITION DES PERSONNES AGEES AYANT DECLARE ETRE SATISFAITS DES PRESTATIONS DE SANTE QUI LEUR SONT OFFERTES SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE ET LA STRATE DE RESIDENCE Groupes d âge Genre Satisfait des prestations offertes Urbain Rural Total 60 à 64 Hommes Femmes à 69 Hommes Femmes à 74 Hommes Femmes à 79 Hommes Femmes et plus Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002) 145

146 TABLEAU A3. 12 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE GENRE, LA STRATE DE RESIDENCE ET LE NOMBRE D HANDICAPS DECLARES Strate Groupes d âges Urbain Aucun handicap Un handicap Deux handicaps Trois handicaps Quatre handicaps et plus 60 à à à à et + Total Rural 60 à à à à et + Total Total 60 à à à à et + Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la santé de la Famille (2002). 146

147 TABLEAU A3. 13 PROPORTIONS DES PERSONNES AGEES VIVANT AVEC LEURS EPOUX(SE) ET OU LEURS ENFANTS SELON L AGE Groupes d âge Situation de résidence actuelle Urbain Rural Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Seul 0,88 2,99 0,45 1,23 0,71 2,33 1,57 seul avec personne sans lien 0,00 0,25 0,00 0,00 0,00 0,16 0,08 seul avec autre parent 0,29 2,24 0,00 4,12 0,18 2,95 1,65 avec enfant seulement 1,46 15,21 0,89 14,40 1,24 14,91 8,51 60 à 64 avec enfants et autres parents 2,34 17,46 0,45 12,35 1,59 15,53 9,01 avec époux/se seulement 2,34 3,49 4,02 5,35 3,00 4,19 3,64 avec époux/se et enfants seulement 69,30 32,17 58,93 35,80 65,19 33,54 48,35 avec époux/se et autres parents 1,46 1,25 1,34 0,82 1,41 1,09 1,24 avec seulement époux/se, enfants et autres parents 21,93 24,94 33,93 25,93 26,68 25,31 25,95 Total Seul 0,30 4,90 0,00 2,34 0,19 3,96 2,15 seul avec personne sans lien 0,00 0,27 0,00 0,00 0,00 0,17 0,09 seul avec autre parent 0,00 4,09 0,00 2,80 0,00 3,61 1,88 avec enfant seulement 3,56 15,53 1,01 13,55 2,61 14,80 8,95 65 à 69 avec enfants et autres parents 1,19 25,61 1,01 16,36 1,12 22,20 12,09 avec époux/se seulement 3,86 4,09 6,53 10,75 4,85 6,54 5,73 avec époux/se et enfants seulement 52,82 22,89 59,80 27,57 55,41 24,61 39,39 avec époux/se et autres parents 2,08 2,72 0,00 1,40 1,31 2,24 1,79 avec seulement époux/se, enfants et autres parents 36,20 19,89 31,66 25,23 34,51 21,86 27,93 Total Seul 0,50 1,73 0,62 2,68 0,55 2,11 1,35 seul avec personne sans lien 0,00 1,73 1,23 0,67 0,55 1,32 0,94 seul avec autre parent 0,50 5,63 0,00 4,70 0,28 5,26 2,83 avec enfant seulement 3,00 9,96 4,94 12,75 3,87 11,05 7,55 70 à 74 avec enfants et autres parents 3,00 33,77 2,47 24,16 2,76 30,00 16,71 avec époux/se seulement 8,00 9,96 7,41 7,38 7,73 8,95 8,36 avec époux/se et enfants seulement 53,00 15,58 43,83 17,45 48,90 16,32 32,21 avec époux/se et autres parents 3,50 4,33 4,32 5,37 3,87 4,74 4,31 avec seulement époux/se, enfants et autres parents 28,50 17,32 35,19 24,83 31,49 20,26 25,74 Total Seul 1,95 5,77 0,77 8,82 1,41 6,98 3,51 seul avec autre parent 1,95 9,62 0,00 1,47 1,06 6,40 3,07 avec enfant seulement 2,60 9,62 4,62 11,76 3,52 10,47 6,14 75 à 79 avec enfants et autres parents 10,39 50,00 3,08 41,18 7,04 46,51 21,93 avec époux/se seulement 11,69 10,58 21,54 7,35 16,20 9,30 13,60 avec époux/se et enfants seulement 37,01 5,77 35,38 11,76 36,27 8,14 25,66 avec époux/se et autres parents 5,84 0,96 1,54 1,47 3,87 1,16 2,85 avec seulement époux/se, enfants et autres parents 28,57 7,69 33,08 16,18 30,63 11,05 23,25 Total Seul 1,60 7,46 2,20 3,57 1,85 5,96 3,92 seul avec personne sans lien 0,00 0,00 0,00 1,19 0,00 0,46 0,23 seul avec autre parent 1,60 16,42 1,10 15,48 1,39 16,06 8,76 avec enfant seulement 4,00 12,69 2,20 3,57 3,24 9,17 6,22 80 et plus avec enfants et autres parents 14,40 48,51 15,38 61,90 14,81 53,67 34,33 avec époux/se seulement 17,60 5,97 14,29 4,76 16,20 5,50 10,83 avec époux/se et enfants seulement 30,40 2,99 34,07 2,38 31,94 2,75 17,28 avec époux/se et autres parents 4,00 0,75 0,00 0,00 2,31 0,46 1,38 avec seulement époux/se, enfants et autres parents 26,40 5,22 30,77 7,14 28,24 5,96 17,05 Total

148 Groupes d âge Situation de résidence actuelle Urbain Rural Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Seul 0,86 4,04 0,62 2,77 0,76 3,56 2,17 seul avec personne sans lien 0,00 0,49 0,25 0,26 0,10 0,40 0,25 seul avec autre parent 0,60 5,58 0,12 4,88 0,41 5,31 2,88 avec enfant seulement 2,76 13,58 2,48 12,40 2,65 13,13 7,93 Ensemble avec enfants et autres parents 4,49 29,02 3,10 23,88 3,92 27,07 15,58 avec époux/se seulement 6,65 5,74 9,31 7,39 7,74 6,37 7,05 avec époux/se et enfants seulement 53,20 20,94 49,50 24,01 51,68 22,11 36,78 avec époux/se et autres parents 2,85 2,18 1,49 1,85 2,29 2,06 2,17 avec seulement époux/se, enfants et autres parents 28,58 18,43 33,13 22,56 30,45 20,00 25,18 Total

149 TABLEAU A3. 14 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET LE TYPE DE LOGEMENT Strate de résidence Age Type de logement Total regroupé/sexe Maison individuelle /villa Appartement Maison traditionnelle Gourbis /bidon ville Autre Urbain 60 à à à à et plus Total Rural 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total 60 à 64 Hommes Femmes à 69 Hommes Femmes à 74 Hommes Femmes à 79 Hommes Femmes et plus Hommes Femmes Hommes Total Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

150 TABLEAU A3. 15 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET LE TYPE DE PROPRIETE DU LOGEMENT Propriété du logement Strate de résidence Age regroupé/sexe Propriétaire Copropriétaire Locataire Loge gratuitement Autre Total Urbain 60 à à à à et plus Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Rural 60 à à à à et plus Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

151 TABLEAU A3. 16 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET LA SOURCE PRINCIPALE D EAU POTABLE Strate de résidence Age Source principale d'eau potable Total regroupé/sexe Eau courante Fontaine publique Puits Citerne avec tracteur Eau minérale Autre. Urbain 60 à à à à et plus Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Rural 60 à à à à et plus Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

152 TABLEAU A3. 17 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EXISTENCE OU NON DE LIEUX SANITAIRES Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille TABLEAU A3. 18 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET LE TYPE DE LIEUX SANITAIRE UTILISE (POUR CEUX NE DISPOSANT PAS DE LIEUX SANITAIRES Type de lieu Urbain Rural Total sanitaire utilisé Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total En plein air Fosse Toilettes publiques Autre Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

153 TABLEAU A3. 19 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET LE TYPE D ECLAIRAGE DU LOGEMENT Strate de résidence Age Type d'éclairage Total regroupé/sexe Électricité Gaz Lampe à huile/ bougie Autre Urbain 60 à à à à et plus Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Rural 60 à à à à et plus Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

154 TABLEAU A3. 20 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EXISTENCE OU NON DE CUISINE Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille TABLEAU A3. 21 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose de radio Age regroupé/sexe Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Non 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

155 TABLEAU A3. 22 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose de télévision Age regroupé/sexe Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Non 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille TABLEAU A3. 23 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose de vidéo Groupes d'âges/sexe Urbain Rural Total Oui Total Oui Total Oui Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

156 TABLEAU A3. 24 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose de parabole Groupes d'âges/sexe Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille TABLEAU A3. 25 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose de réfrigérateur Groupes d'âges/sexe Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

157 TABLEAU A3. 26 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose de vidéo Groupes d'âges/sexe Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille TABLEAU A3. 27 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose cuisinière (électricité./gaz) Groupes d'âges/sexe Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

158 TABLEAU A3. 28 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose de chauffe eau Groupes d'âges/sexe Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille TABLEAU A3. 29 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose ventilateur électrique Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

159 TABLEAU A3. 30 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose de téléphone Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille TABLEAU A3. 31 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose de machine à laver Groupes d'âges/sexe Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

160 TABLEAU A3. 32 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET L EQUIPEMENT DU MENAGE Dispose de climatiseur Groupes d'âges/sexe Urbain Rural Total Oui Non Oui Non Oui Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille

161 TABLEAU A3. 33 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET LE NOMBRE DE PIECES DU LOGEMENT Strate de résidence Age regroupé/sexe Urbain 60 à à à à et plus Nombre de pièces et + Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Rural 60 à à à à et plus Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille Total 161

162 . TABLEAU A3. 34 REPARTITION DES PERSONNES AGEES SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE, LA STRATE DE RESIDENCE ET LA TAILLE DU MENAGE Strate de résidence Age regroupé/sexe Urbain 60 à à à à et plus Taille du ménage et + Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Rural 60 à à à à et plus Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total 60 à à à à et plus Total Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Total Source : Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille Total 162

163 Étude 4 LES JEUNES CELIBATAIRES EN ALGERIE Par : Hassen Souaber Statisticien, Directeur de la population et de l emploi, Office National des Statistiques 163

164 Introduction La croissance démographique en Algérie indépendante a été l une des plus élevées dans le monde. A partir de 1986, on a assisté à une baisse continue et sensible du taux d accroissement naturel. Cette baisse est liée à plusieurs facteurs. Parmi ces derniers citons : L amélioration de la situation sociale de la population caractérisée, entre autre, par un meilleur niveau d éducation notamment chez les filles, leur garantissant ainsi d autres alternatives que le mariage ; La mise en œuvre du programme national de maîtrise de l accroissement démographique (PNMCD), en février 1983, axé sur le développement des actions d information et de sensibilisation en matière de population et l élargissement de l accès à l offre de prestations de santé reproductive et de planification familiale à travers tout le territoire national et au niveau de toutes les couches sociales 39 ; L aggravation des difficultés relatives à l accès au logement, à l emploi et la détérioration du pouvoir d achat liées à la crise économique de Toutefois, malgré cette baisse, la structure par âge de la population algérienne reste toujours caractérisée par sa jeunesse. La part de la population âgée de 15 à 29 ans, objet de notre étude, quant à elle, a tendance à augmenter. TABLEAU 4. 1 ÉVOLUTION DE LA PART DES 15 A 29ANS DANS LA POPULATION TOTALE ALGERIENNE ( ) Années à 29 ans (%) 22,5 24,7 27,6 30,6 32,8 Presque le tiers (32,8%) de la population algérienne, toutes situations matrimoniales confondues, est âgée de 15 à 29 ans en Cette catégorie de population qui représentait 22.5 % en 1966 a augmenté de plus de 10 points en En valeurs absolues, elle a été multipliée par 3,7 fois en l espace de 36 ans. Elle est passée de 2.7 millions de personnes en 1966 à 10.2 millions en 2002 soit le volume de la population algérienne, tous âge confondus, en Les produits contraceptifs sont offerts gracieusement aux femmes dans les structures de santé offrant des prestations en matière de planification familiale et sont remboursés à 100 % par la sécurité sociale en cas d achat «sur prescription» auprès d une officine. 164

165 Pour peu que les conditions de leur intégration et leur évolution au sein de la société soient réunies (éducation, formation, qualification, emploi ), les jeunes constituent, une vraie richesse pour le pays. Ils sont l élément moteur pour la création des biens et l investissement le plus sûr à long terme. Comparativement aux anciennes générations, les jeunes d aujourd hui ont par ailleurs l avantage d être mieux formés et d avoir beaucoup plus de dispositions et de compétences qui leur permettent de jouer un rôle économique actif à court et à long terme. Eu égard aux immenses efforts consentis au secteur de l éducation, de la formation et de l enseignement supérieur depuis l indépendance, les jeunes sont en effet plus instruits et donc mieux préparés à l exercice d une activité économique : le taux d analphabétisme est passé de 74,6% en 1966 à 26,5% en 2002 ; le nombre d élèves du moyen et des lycées est passé de en 1962/1963 à en 2001/2002 ; le nombre d étudiants universitaires de 2800 en 1962/1963 à en 2001/2002. Ils jouissent également d un bien être physique meilleur compte tenu de l amélioration de l état et des conditions de santé de la population. L espérance de vie à 15 ans est passée de 43 ans en 1970 à 62.5 ans en 2002 soit un gain de près de 20 ans Les jeunes sont par ailleurs plus ouverts sur le monde compte tenu du développement des technologies de la communication et de l information (Internet.). Objet de l étude : Les jeunes d aujourd hui ont énormément de potentiel qui leur permet de façonner, à leur guise, leur avenir. Cependant nous ne disposons que de peu d information sur leurs besoins, leurs préoccupations et leurs attentes. L objet de la présente étude, consacrée aux jeunes algériens célibataires âgés de 15 à 29 ans, est d apprécier l état et la situation de cette catégorie de population. Il s agit tout particulièrement de mettre en lumière les conditions économiques et sociales dans lesquelles elle évolue, tout particulièrement en matière de l emploi ; d identifier ses besoins et ses ressources ; d examiner les relations qu entretiennent les jeunes avec leur entourage immédiat «famille» et avec la société et les problèmes notamment de santé et de mariage auxquels ils font face ; et enfin de passer en revue ce qu ils envisagent de faire de leur avenir et d analyser leurs attitudes à l égard de la migration. 165

166 Sources de données Les données utilisées pour les besoins de cette étude sont issues du questionnaire jeunesse de l enquête algérienne sur la Santé de la Famille réalisée par l Office National des Statistiques en collaboration avec le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière dans le cadre d un protocole d accord entre le Gouvernement Algérien et la ligue des États Arabes. Nous utiliserons également d autres sources (recensement de la population et données de l état civil), pour mieux cerner l évolution de cette catégorie de population dans le temps. La première partie de notre étude, qui en compte quatre, sera consacrée à une présentation de l enquête algérienne sur la santé de la famille. Dans la seconde partie, nous aborderons les variables relatives à la composante de cette population par âge et par sexe et à ses caractéristiques en matière d éducation et d activité. La troisième partie sera consacrée aux aspects de la vie familiale et au vécu quotidien des jeunes et la quatrième à leurs attitudes et comportements en matière de santé. I. Présentation de l enquête : aspects méthodologiques L enquête algérienne sur la santé de la famille a été menée conformément à la stratégie du projet arabe pour la santé de la famille auprès de la Ligue des États Arabes. Elle avait pour objet de recueillir des informations complètes, récentes et fiables nécessaires à l élaboration, à l exécution, au suivi et à l évaluation des programmes de santé en direction de la famille en Algérie. La collecte des données a été effectuée à travers deux types de questionnaires proposés par la direction du projet. Des questionnaires communs, adaptés à la réalité du pays, et d autres optionnels. Parmi ces derniers, l Algérie a opté, entre autre, pour le questionnaire sur les jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans 40. L'enquête a concerné le quart des jeunes vivant au sein des ménages ordinaires 41 algériens ayant été enquêtés lors de l enquête Algérienne sur la santé de la famille, soit 4429 jeunes célibataires âgées de 15 à 29 ans. A l issue de la collecte, sur les 4429 jeunes célibataires de 15 à 29 ans de l échantillon, 3268 ont répondu favorablement à notre enquête, soit un taux de réponse de 73,8%. 40 L Algérie a opté pour trois questionnaires facultatifs laissés au choix des pays concernés par l enquête. Chaque questionnaire concerne une catégorie de population. Ainsi en plus de la catégorie des jeunes, le choix de l Algérie a porté sur les femmes en âge de ménopause et les personnes âgées de 60 ans et plus. 41 Il faut entendre par ménage ordinaire «un groupe de personnes liées entre elles par le sang ou par alliance, vivants ensemble sous le même toit sous la responsabilité d un Chef de ménage» 166

167 II. Caractéristiques générales des jeunes 2.1 STRUCTURE PAR AGE ET PAR SEXE. Le tiers (32,8%) de la population Algérienne, estimée à 31 millions de personnes en octobre 2002, est constitué des jeunes âgés de ans. Les garçons représentent 50,4 % et les filles 49,6% de l ensemble des jeunes. La structure par âge nous indique que les plus jeunes (15 à 19 ans) sont les plus nombreux. Ils représentent 42,9% de l ensemble de la population des jeunes célibataires de 15 à 29 ans. Ces derniers appartiennent, en effet, aux générations , période durant laquelle le nombre de naissances vivantes a culminé en dépassant la barre de naissances vivantes en 1986, un record jamais atteint. 2.2 CELIBAT CHEZ LES JEUNES Les célibataires, concernés par l enquête représentent 88,2 % de l ensemble des jeunes âgés de 15 à 29, toutes situations matrimoniales confondues ; 94,4 % chez les garçons et 81,8% chez les filles, et ce quel que soit le milieu de résidence. TABLEAU 4.2 PROPORTION DES CELIBATAIRES SELON LE SEXE, LES GROUPES D AGE ET LE SEXE Milieu de résidence Age regroupé Masc. Fém. Total ,8 98,2 99,0 Urbain ,4 84,0 91, ,6 59,1 74,8 Total 96,0 82,8 89, ,8 98,1 99,0 Rural ,3 82,5 90, ,2 55,4 67,8 Total 94,4 81,8 88,2 Conséquence du recul important de l âge au mariage, la proportion des célibataires est très importante entre 15 et 19 ans et ce pour les deux sexes et les deux milieux de résidence confondus. Entre 20 et 24 ans, elle est particulièrement importante pour les hommes. 99,4% en urbain et 98,3% dans le rural. Ces proportions sont respectivement de 84,0% et 82,5% pour les femmes. A partir de 25 ans, la proportion des célibataires diminue substantiellement particulièrement pour les femmes. Entre 25 et 29 ans, 59,1% et 55,4% de l ensemble des femmes des milieux respectifs de l urbain et du rural sont toujours célibataires. Chez les 167

168 hommes, même si elle diminue assez nettement, cette proportion, comparée à celle des femmes du même âge, reste assez importante dans la mesure où elle concerne respectivement 86,6% et 80,2% des hommes des deux milieux. Les données révèlent par ailleurs que 97,0% des femmes qui ont atteint l âge légal pour le mariage, fixé à 18 ans, sont toujours célibataires. La proportion des garçons célibataires parmi ceux qui ont atteint l âge légal pour le mariage, fixé à 21 ans, est de 99,3% Ces différentes constatations confirment le recul de l age moyen au mariage qui est passé de 23,6 ans en 1966 à 33 ans en 2002 pour les garçons et de 18,3 ans à 29,6 ans pour les femmes 42 et indique que les mariages précoces, caractérisant jusqu à une date non lointaine le marché matrimonial algérien, ont quasiment disparu. Les causes du recul de l âge au premier mariage sont multiples. Nous pensons en premier lieu la scolarisation, particulièrement pour les filles. Les efforts de scolarisation et le changement des attitudes des parents qui permettent à leurs filles de poursuivre des études supérieures font que les filles demeurent plus longtemps dans le cursus scolaire ce qui retarde leur mariage. A cela, il faudra ajouter le pouvoir d achat des ménages et la cherté de la vie qui font qu une fois les études terminées, les jeunes pensent aux énormes frais du mariage ce qui les conduit à vouloir travailler pour y faire face avant de penser à se marier. En troisième lieu nous avons le chômage qui touche particulièrement les jeunes et qui retarde l âge au premier mariage. La crise du logement liée aux difficultés économique qu a traversées l Algérie au cours de la décennie qui a réduit considérablement l espace résidentiel des ménages avec les problèmes de cohabitation est également un autre facteur qui ajourne l âge au premier mariage. 2.3 ÉDUCATION ET INSTRUCTION CHEZ LES JEUNES L instruction ouvre de réelles perspectives aux jeunes dans la mesure où elle leur permet d'acquérir des compétences professionnelles mais aussi de parvenir à un certain degré d épanouissement individuel. 42 L âge moyen au mariage a été estimé selon la méthode de Hadjnal fondée sur la proportion des célibataires. 43 La décennie 90 a été marquée par le lancement de trois programmes de stabilisation avec la FMI (1989, 1991 et 1994) aboutissant à un rééchelonnement de la dette extérieur en Le contexte économique et social s est dégradé comme l atteste les principaux indicateur, la croissance du PIB a été négative, le chômage s est fortement accru sous l effet conjugué du ralentissement de l activité économique et des pertes d emploi du service public économique engendré suit à sa structuration. Le taux de chômage a atteint près de 30 % en Le revenu des ménages, en particulier celui des salariés, a baissé de 20 % en terme réel [rapport national sur les ODM - Algérie]. 168

169 TABLEAU 4.3 STRUCTURE DE LA POPULATION DES JEUNES CELIBATAIRES AGES DE 15 A 29 ANS SELON L ETAT DE SCOLARITE, LE SEXE ET LA STRATE Urbain Rural Ensemble Scolarité Masc. Fem. Tot. Masc. Fem. Tot. Masc. Fem. Tot. N a jamais été scolarisé 1,2 3,8 2,4 2,5 17,5 9,5 1,7 9,5 5,3 Scolarisé actuellement 24,9 36,8 30,3 23,9 27,4 25,5 24,5 32,9 28,4 Scolarisé dans le passé 73,8 59,4 67,3 73,6 55,1 65,0 73,7 57,6 66,3 Total Globalement, 5,3% des jeunes n ont jamais été à l école. Cette proportion est relativement beaucoup plus importante en zone rurale et plus particulièrement pour les filles. En effet, 2,4% de la population urbaine n ont jamais été scolarisés contre 9,5% de l ensemble de la population rurale et 17,5% pour la population rurale féminine. 28,4% de l ensemble des célibataires de 15 à 29 ans sont actuellement scolarisés et 66,3% ont été scolarisés dans le passé. Les jeunes scolarisés sont plus nombreux en milieu urbain. Ils représentent 30,3% de l ensemble des jeunes contre 25,5% pour la zone rurale. Que ce soit en strate urbaine ou en zone rurale, les filles enregistrent la plus forte proportion de scolarisés. Elles sont 36,8% en milieu urbain et 27,4% en zone rurale à être scolarisées. Les proportions des garçons scolarisés sont respectivement de 24,9% et de 24,5% en milieu urbain et en zone rurale. Les scolarisés dans le passé représentent plus des deux tiers (66,3%) de l ensemble des jeunes ; 67,3% dans l urbain et 65,0% dans le rural. La population scolarisée Un peu plus du quart (28,4%) des jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans sont scolarisés. La proportion des scolarisés est de 50,5% parmi les jeunes célibataires de 15 à 19 ans. Elle est de 17,4% pour les jeunes de 20 à 24 ans et de 2,6% parmi les jeunes âgés entre 25 et 29 ans. 169

170 TABLEAU 4.4 PROPORTION DES SCOLARISES ANS SELON L AGE REGROUPE, LE SEXE ET LA STRATE 15 à 19 ans 20 à 24 ans 25 à 29 ans Ensemble Urbain Rural Total Urbain Rural Total Urbain Rural Total Urbain Rural Total Masculin 49,6 46,8 48,4 16,9 11,8 14,8 3,7 1,3 2,9 24,9 23,9 24,5 Féminin 59,8 43,3 52,4 24,8 15,0 21,0 3,7 0,0 2,3 36,8 27,4 32,9 Total 54,9 45,0 50,5 20,4 13,1 17,4 3,7 0,8 2,6 30,3 25,5 28,4 Il y a lieu de noter que les proportions des scolarisés résidents en milieu urbain sont plus importantes et ce, quelque que soit la tranche d âge. On peut remarquer aussi que, pour les deux premières tranches, les proportions des femmes scolarisées sont plus importantes d âge en milieu urbain comme en zone rurale. La population scolarisée dans le passé Avec ceux qui n ont jamais été scolarisés, les jeunes scolarisés dans le passé, composent, la population des jeunes potentiellement actifs. En valeurs absolues, Ils sont personnes à avoir fréquenté l école dans le passé et à n avoir jamais été à l école. TABLEAU 4.5 STRUCTURE DES JEUNES CELIBATAIRES SCOLARISES DANS LE PASSE SELON LE NIVEAU D INSTRUCTION, L AGE, LE SEXE ET LA STRATE Plus haut niveau Urbain Rural Total atteint Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total Primaire 15,9 16,7 16,2 22,8 36,8 28,3 18,7 24,7 21,1 Moyen 56,2 42,9 50,8 55,8 44,0 51,1 56,0 43,3 51,0 Secondaire 22,6 31,1 26,0 18,6 16,1 17,6 21,0 25,2 22,6 Supérieur 5,3 9,3 6,9 2,9 3,1 3,0 4,3 6,8 5,3 Total Le niveau des jeunes qui ont été scolarisés dans le passé est assez faible. Plus de 7 personnes sur 10 (72,1%) n ont pas atteint le niveau secondaire. Les jeunes qui ont atteint le niveau supérieur ne représentent que 5,3% de l ensemble des scolarisés dans le passé : 6,8% pour les filles et 4,3% pour les garçons. 2.4 ANALPHABETISME Le taux d analphabétisme des jeunes est de 10,3% ; 6,3% pour les garçons et 15,0% pour les filles. 170

171 TABLEAU 4.6 TAUX D ANALPHABETISME DES JEUNES CELIBATAIRES DE 15 ANS A 29 ANS Les jeunes du rural et particulièrement les filles sont cependant les plus affectés. 9,5% et 27,5% sont les proportions respectives d analphabètes des garçons et des filles de la zone rurale alors que les proportions des jeunes analphabètes garçons et filles sont respectivement de 3,9% et 5,2% en milieu urbain. Le taux d analphabétisme des jeunes filles célibataires du rural dépasse le taux observé pour l ensemble de la population algérienne âgée de 10 ans et plus, estimé à 26,5%. Le taux d analphabétisme augmente avec l accroissement de l âge, particulièrement pour les jeunes filles du rural. De 20% pour les filles âgées de 15 à 19 ans, la proportion des analphabètes passe à 31,4% pour celles qui sont de 20 à 24 ans pour atteindre 40,3% pour les filles de la tranche 25 à 29 ans. 2.5 ACTIVITE ECONOMIQUE CHEZ LES JEUNES Les jeunes potentiellement actifs La population potentiellement active des jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans, constitués des jeunes scolarisés dans le passé ou jamais scolarisés, a été évaluée à , soit 71,6% de l ensemble des jeunes de 15 à 29 ans. TABLEAU 4.7 REPARTITION DE LA POPULATION POTENTIELLEMENT ACTIVE DES JEUNES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS SELON L AGE, LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Urbain Rural Total Age regroupé Masculin Féminin Masculin Féminin Masculin Féminin Total 15 à à à Total La proportion de la population potentiellement active augmente avec l accroissement de l âge. Les jeunes potentiellement actifs représentent 49,5 de l ensemble des jeunes célibataires de 15 à 19 ans, 83,5 parmi ceux de 20 à 24 ans et 97,3 parmi ceux de 25 à 29 ans. 171

172 73,5 % de l ensemble des jeunes célibataires potentiellement actifs sont réellement actif et 26,5% sont inactifs. Les jeunes inactifs Les jeunes inactifs ont été évalués à personnes dont la grande majorité est composée de femmes. Les jeunes garçons ne représentent que 11,9% de l ensemble des inactifs. Globalement, 48,1% des inactifs appartiennent à la tranche d âge 15 à 29 ans, 31,9% ont entre 20 et 24 ans et 20,0% font partie du groupe d âge 25 à 29 ans. La proportion des actifs parmi les jeunes célibataires de 15 à 29 ans indique par ailleurs que les jeunes hommes arrivent plus tôt que les femmes au monde d u travail. 87,3% des jeunes garçons non scolarisés de 15 à 29 ans sont actifs contre 27,5% pour les femmes. TABLEAU 4.8 PROPORTION DES ACTIFS PARMI LES JEUNES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS NON OU JAMAIS SCOLARISES SELON L AGE, LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Urbain Rural Total Masculin Féminin Masculin Féminin Masculin Féminin Total 15 à 19 88,5 40,5 85,9 16,0 87,3 27,5 57,2 20 à 24 97,6 65,1 96,3 38,2 97,1 53,8 79,3 25 à 29 95,3 66,3 99,8 44,8 96,8 57,9 81,9 A partir de 20 ans, plus de 9 garçons non scolarisés sur 10 (97,1%) sont actifs. Au même âge, un peu plus de la moitié (53,8%) des femmes non scolarisées sont actives. Pour 40 % des femmes non scolarisées qui sont inactives, c est la famille qui est contre le travail de la femme et pour 22%, c est toujours la famille qui estime que la femme doit aider dans les travaux domestiques. Les barrières sociologiques à l égard de l emploi féminin persistent toujours en Algérie et ce en dépit des efforts d instruction et de formation de la population. Au fait qui sont ces femmes? Quelles sont leurs caractéristiques? Les données font ressortir que 69,4% des femmes potentiellement actives sont inactives dans le rural contre 41,8% en milieu urbain. La majorité d entre elles (74,2%) ont été scolarisées dans le passé; 87,5% en milieu urbain et 64,0% en zone rurale. Il faut cependant relever que les femmes n ayant jamais été scolarisées sont relativement nombreuses à être inactives, particulièrement dans le rural où elles composent plus du tiers (36,0%) inactives contre 12,5% pour l urbain. des 172

173 Parmi les jeunes femmes inactives qui ont été scolarisées dans le passé, 84,5% n ont pas dépassé le niveau moyen ; 81,4% pour les urbaines et 87,8 pour les rurales. Les femmes inactives de niveau secondaire représentent 15,1% de l ensemble des inactives. Les jeunes actifs Évaluée à près de 4.5 millions de personnes, la population des jeunes actifs représente 52,7% de l ensemble des jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans. TABLEAU 4. 9 PROPORTION DES ACTIFS PARMI LES JEUNES (15-29 ANS) SELON LE SEXE ET LA STRATE Sexe Urbain Rural Total Masculin Féminin Total La population des jeunes actifs représente les trois quarts (73,5%) des jeunes potentiellement actifs ou jeunes non actuellement scolarisés. Les jeunes hommes potentiellement actifs sont plus nombreux à être réellement actifs. La proportion des actifs parmi la population potentiellement active est de 94,5% pour la population masculine et de 45,8% pour la population féminine. La population active est composée en majorité de garçons. La population féminine active ne représente qu un peu plus du quart de l ensemble des actifs (26,8%) contre 73,2% pour les garçons. Elle est beaucoup plus présente en milieu urbain. Les femmes représentent 30,1% des actifs de l urbain et 21,3% des actifs de la zone rurale. Les jeunes occupés : Les occupés représentent 32,4% de l ensemble des jeunes célibataires jeunes âgés de 15 à 29 ans et 61,6% de l ensemble des actifs. TABLEAU 4.10 PROPORTION DES OCCUPES PARMI LES JEUNES ACTIFS SELON L AGE, LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Age regroupé Urbain Rural Total Masculin Féminin Masculin Féminin Masculin Féminin Total 15 à 19 63,4 28,6 59,0 28,6 61,4 28,6 53,5 20 à 24 72,4 43,2 65,0 38,5 69,2 41,8 61,6 25 à 29 71,8 50,9 73,5 60,0 72,4 53,6 67,3 Total 70,1 42,8 65,9 43,6 68,4 43,1 61,6 173

174 68,4% de l ensemble des jeunes garçons actifs sont occupés ; 70,1% en milieu urbain et 65,9% en zone rural. Les mêmes proportions sont respectivement de 42,8% et de 43,1% pour les filles de l urbain et du rural. La population occupée est essentiellement masculine. Les femmes ne représentent que 18,7% du total des occupés. Très importante au niveau global (81,3%), la part de la population masculine occupée est encore plus importante dans le rural où elle compose 84,8% de l ensemble des occupés. Selon le groupe d âge, les plus âgés sont ceux qui enregistrent les plus fortes proportions d occupés parmi les actifs, particulièrement pour les femmes. La proportion des occupées passe de 61,4% pour les jeunes garçons actifs de 15 à 19 ans à 68,4% pour ceux de la tranche d âge 25 à 29 ans. Chez les jeunes filles l écart est beaucoup plus grand. Les occupées représentent 28,6% de l ensemble des actives de 15 à 19 ans et 43,1% du total des femmes actives de 25 à 29 ans. L âge moyen des jeunes, au premier travail, est de 18 ans. Il est de 17 ans pour les garçons et de 20 ans pour les filles. En ce qui concerne la nature du travail exercé, une part très importante de jeunes (45,7%) occupent des emplois instables qu ils peuvent perdre à tout moment. Plus de la moitié (52,3%) des jeunes exercent leur travail d une manière permanente. L emploi exercé est occasionnel pour plus du tiers (34,8%) des jeunes et saisonnier pour 9,9% d entre eux. A cet égard, 51,0% des jeunes occupés ne sont pas satisfaits du travail qu ils exercent ; 58,0 % parmi les garçons et 19,9% parmi les filles. Une importante proportion de jeunes occupés (45,1%) n envisage pas de continuer dans l emploi qu ils exercent ; 50,6% parmi les garçons et 23,1% parmi les filles. La faible rémunération est la principale raison pour laquelle les jeunes envisagent de quitter l emploi qu ils exercent. Sur l ensemble des jeunes qui ont émis le vœu de changer de travail, 43,0% ont déclaré cette dernière raison. Les autres raisons les plus fréquentes évoquées sont la nécessité de déployer de grands efforts, observée dans 21,7% des cas et la durée quotidienne de travail, enregistrée dans 11,5% des cas. 174

175 Les jeunes à la recherche d un travail La population en chômage des jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans est évaluée à 1.7 millions. Elle est composée de 60,3% d hommes et de 39,7% de femmes. 61,7% des chômeurs résident en milieu urbain et 38,3% en zone rurale. Le taux de chômage de la population des jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans a été estimé à 38,4% ; 31,6% pour les garçons et 56,9% pour les filles. Les plus jeunes et particulièrement les femmes, parmi la population des célibataires de 15 à 29 ans, ont le plus de difficultés de s insérer dans le monde du travail. Pour les garçons et tel qu indiqué dans le tableau suivant, le taux de chômage passe de 38,6% pour les jeunes du groupe d âge 15 à 19 ans à 27,6% pour ceux de la tranche d âge 25 à 29 ans ; soit un gain de plus de 10 points. TABLEAU 4.11 TAUX DE CHOMAGE PAR GROUPE D AGE SELON LE SEXE ET LA STRATE La situation est plus préoccupante pour les femmes. En effet, le taux de chômage des jeunes femmes passe de 71,3% à 46,3% pour les tranches d âges respectives 15 à 19 et 25 à 29 ans ; soit un écart de 25 points. III. Conditions d habitat Dans les sociétés développées, les individus quittent souvent leur ménage dès qu ils atteignent leur majorité. En Algérie, les us et coutumes et la rareté du logement, obligent les jeunes dans leur majorité 44 et notamment les filles, à rester sous la tutelle des parents jusqu à leur mariage. Les jeunes évoluent dans les mêmes conditions «d habitat» que toutes les autres catégories de population vivant dans les ménages ordinaires. Cependant, il faut noter que ces conditions, favorables ou défavorables, n ont pas les mêmes implications, positives ou négatives, sur toutes les catégories de population. Chaque catégorie a ses besoins et ses ambitions. 44 En effet, la population comptée à part tel que les sans domicile fixe peut comprendre les jeunes âgées de 15 à 29 ans mais ils sont très minimes. Cette catégorie n est pas couverte par l enquête. 175

176 TABLEAU 4.12 REPARTITION DE LA PROPORTION DES JEUNES SELON LA TAILLE DE LEUR MENAGE ET LE NOMBRE DE PIECES DES LOGEMENTS DANS LESQUELS ILS HABITENT Taille des ménages Nombre de pièces regroupées Habitat & + précaire et Total Total Les données de ce tableau confirment les difficiles conditions d habitatio n dans lesquels évoluent les jeunes. Plus des 2/5 ème (40.6%) des jeunes célibataires âgées de 15 à 29 ans résident dans des ménages constitués de 7 personnes et plus occupant des logements de moins de 3 pièces. Les jeunes évoluant dans des logements spacieux (plus de 4 pièces) et dans des ménages de taille réduite (moins de 5 personnes) ne représentent que 8.4. Par strate, ces proportions sont respectivement de l ordre de 38.9 % et 9.6 % en milieu urbain et 43.2 % et 6.5 % en milieu rural. L exiguïté de l espace résidentiel est liée pour une grande partie à la consistance des logements construits par les pouvoirs publics composés majoritairement de 3 pièces d une part et au ralentissement de l auto construction suite à la détérioration du pouvoir d achat d une grande partie de la population d autre part. IV. Nuptialité chez les jeunes 4.1 LE MARIAGE CONSANGUIN : UNE REALITE DE LA SOCIETE ALGERIENNE Il est désormais communément admis que la consanguinité provoque et ou accentue certaines maladies. Parmi ces maladies citons celles appelées autosomiques récessives, telle que la mucoviscidose, liées au gène défectueux. Elles résultent de la transmission à l'enfant d'un gène pathologique porté par le père et du même gène pathologique porté par la mère, alors que les deux parents sont des porteurs sains. Autrement dit, si le père et la mère, porteurs sains transmettent le même gène déficient à l'enfant, le gène sera alors présent en double exemplaire, celui-ci souffrira d'une maladie révélée par la consanguinité. Or dans le cas d'un mariage consanguin, il y a plus de chances pour que les parents soient porteurs d'un même gène pathologique si leur ancêtre commun portait ce gène. Par contre, si l'ancêtre commun n'était pas porteur, la consanguinité ne posera aucun inconvénient. 176

177 Globalement, plus d un jeune célibataire âgé de 15 à 29 ans sur trois (33,4%) est favorable au mariage consanguin ; 34,3% parmi les garçons et 32,3% parmi les filles 45. Les jeunes du milieu rural sont relativement plus nombreux à être pour le mariage consanguin que les ruraux 42,7% des garçons et 42,1% des filles de la zone rurale sont pour le mariage consanguin. Les mêmes proportions sont respectivement de 28,5% et 25,3% pour les garçons et les filles du milieu urbain. Les jeunes considèrent que le mariage consanguin consolide et renforce les liens familiaux et la bonne entente entre les couples qui se composent de proches. Parmi les jeunes favorables au mariage consanguin, 66,5% estiment, en effet, que cette union renforce les liens familiaux ; 71,5% parmi les garçons et 60,2% parmi les filles. L entente entre les proches est la raison invoquée par 50% des jeunes concernés ; 46,8% parmi les garçons et 55,6% parmi les filles. A l inverse 84,9% parmi l ensemble des jeunes qui sont contre le mariage consanguin estiment que ce mariage peut être à l origine de problèmes familiaux et 35,7% considèrent qu il est une source de maladies héréditaires et de malformations des enfants. Ces deux raisons qui sont les principales sont déclarées respectivement par 82,1% et 33,7% de l ensemble des garçons et par 88,1 et 38,0% du total des filles. 4.2 CHOIX DU PARTENAIRE POUR LE MARIAGE Le choix du partenaire a toujours constitué un réel problème pour les jeunes. Même si elle a tendance à disparaître, la pratique des parents qui consiste à choisir le conjoint de leurs enfants est une réalité qui demeure dans la société algérienne, particulièrement en zone rurale. Pensant bien faire et jugeant que tout ce qu ils font est pour le bien de leur progéniture, les parents ont toujours voulu choisir le partenaire pour le mariage de leur enfant. De leur coté, beaucoup d enfants (garçons et filles) acceptent mal l intervention de leur parent dans le choix du partenaire. A ce sujet, plus de trois quarts des jeunes ont déclaré qu ils ont choisi ou qu ils choisiront eux-mêmes leur partenaire pour le mariage ; 75,4% des garçons et 76,4% des filles. Il faut noter cependant que beaucoup de jeunes (19,4%) ont déclaré que le choix du partenaire s est fait ou se ferait par autrui ; 21,5% parmi les garçons et 17,0% parmi les filles. Le reste (5,4%) est composés des indécis ; 4,3% parmi les garçons et 6,6% parmi les filles. Il faut relever par ailleurs que les proportions des jeunes qui ont choisi ou qui choisiraient leur partenaire diffèrent selon le milieu de résidence, notamment pour les filles. 75,6% et 45 Notons que ces proportions ne s éloignent pas de celles observées chez les couples mariés. 177

178 72,3% des garçons célibataires de l urbain et du rural ont déclaré qu ils ont choisi ou qu ils choisiraient eux-mêmes leur partenaire. Les mêmes proportions sont de 83,9% et 65,5% pour les jeunes filles de l urbain et du rural. Les jeunes dont le choix se ferait par autrui estiment que le père et la mère sont les mieux placés pour ce choix. La préférence est accordée à la mère en ce qui concerne les garçons et au père pour les filles. Les jeunes dont le choix s est fait ou se ferait par le père seulement représentent 19,0% de l ensemble des concernés ; 6,3% parmi les garçons et 37,6% parmi les filles. Ceux qui sont pour la mère seulement représentent 24,0% ; 36,2% parmi les garçons et 6,0% pour les filles. 4.3 AGE IDEAL AU MARIAGE CHEZ LES JEUNES ET DIFFICULTES RENCONTREES L âge idéal déclaré par plus des trois quarts (76,5%) des jeunes garçons qui se sont prononcés sur la question serait de 21 ans pour les filles et de 27 ans pour les garçons 46. En ce qui concerne les filles, l âge idéal déclaré par 77,1% serait de 28 ans pour les garçons et 23 ans pour les filles 47. On peut penser donc que les jeunes aimeraient se marier bien avant l âge moyen au mariage estimé à 33 ans pour les garçons et à 29,6 ans pour les femmes en La question est de savoir La question est de savoir qu est ce qui les empêche de le faire aux âges souhaités? TABLEAU 4.13 PROPORTION DES JEUNES AYANT DES DIFFICULTES QUI LES EMPECHENT DE SE MARIER SELON LE SEXE, L AGE ET LA STRATE Les données de l enquête, reprises dans le tableau ci-dessus, indiquent que 32,0% des jeunes célibataires rencontrent des difficultés pour fonder un foyer. Les garçons sont relativement plus nombreux que les filles. En effet, les garçons confrontés à des difficultés pour contracter un mariage représentent 53,4% en milieu urbain et 45,7% dans le rural. En ce qui concerne les filles, ces proportions 46 23,5% des garçons se sont contentés de réponses telles que : «prêt matériellement», «après les études», «quand dieu le veut» ,9% se sont contentés de réponses «si un bon parti se présente», «après les études», «quand dieu le veut». 178

179 sont respectivement de 10,5% et 10,4% soit près de cinq fois moins que les garçons en urbain et plus de quatre fois en milieu rural. L important écart constaté entre les garçons et les filles est probablement dû au fait que le mariage est considéré beaucoup plus comme une affaire d homme. C est lui qui se charge de son organisation et c est lui qui prend en charge la plupart des frais qu il engendre. La proportion de la population éprouvant des difficultés pour se marier augmente avec l âge. Cette constatation est encore plus apparente chez les garçons où les plus grands écarts sont observés. La proportion des garçons qui éprouvent des difficultés pour fonder une famille enregistre une progression substantielle d une tranche d âge à une autre. Elle passe de 32,2% pour les jeunes de la tranche d âge 15 à 19 ans à 55,8% pour ceux de la tranche 20 à 24 ans pour atteindre 69,4% pour ceux de la tranche d âge 25 à 29 ans. A l inverse, la part des filles ayant déclaré avoir des difficultés pour se marier évolue dans un rythme relativement beaucoup plus lent. De 7,5 pour la tranche 15 à 19, elle passe à 12,4% pour le groupe des 20 à 24 ans et atteint 14,7% pour la tranche 25 à 29 ans. Cet écart observé entre les sexes confirme une fois de plus que le mariage reste l affaire de l homme. Les femmes, n ayant pas la possibilité de procéder au choix de leur partenaire, ne peuvent qu accepter ou refuser le prétendant. En ce qui concerne la nature des difficultés rencontrées, le chômage apparaît comme l une des difficultés les plus importantes auxquelles est confrontée le jeune. 42,9% des jeunes garçons célibataires ont évoqué en premier lieu le chômage. Concernant les autres difficultés, on retrouve le logement en seconde position avec 28,6% et la faiblesse du salaire en troisième position avec 15,2%. Par strate, les deux difficultés qui reviennent le plus souvent pour les garçons sont le chômage en zone rurale (45.2%) et le logement en milieu urbain (38,7%) et ce indépendamment de la tranche d âge. En ce qui concerne les jeunes filles, c est plutôt les frais élevés du mariage qui constituent leur principale entrave pour se marier. Cette difficulté est déclarée par 32,7% des jeunes filles qui sont confrontées aux difficultés pour se marier ; 29,9% parmi les filles du milieu urbain et 35,4% parmi les rurales. Le logement et le chômage qui sont les principales entraves au mariage pour les garçons, viennent en troisième et quatrième position pour les filles ayant déclaré être confrontées à des difficultés pour se marier avec des proportions respectives de 19,2% et 12,8% d entre elles. 179

180 La nature des difficultés rencontrées est liée tout particulièrement aux statuts et rôles assignés aux hommes et aux femmes au sein de la société. Les hommes doivent prendre en charge financièrement le foyer et le logement. Quant aux femmes, la question essentielle est de disposer des frais pour se préparer et célébrer la fête du mariage prise en partie dans la dot déjà supportée par le mari. V. Aspect de la vie familiale : communication au sein de la famille Les relations familiales et sociales dans la vie d un être humain constituent des préalables pour sa personnalité. Ainsi, «aborder les jeunes sous l'angle des relations sociales, c'est aller directement au cœur de cette catégorie d'âge qui, plus que toute autre, se définit non seulement par l'intensité effective des interactions familiales, amicales et amoureuses, mais par l'importance qu'y revêtent l'échange et la communication à cette phase de construction de l'identité» Si la jeunesse est l'âge par excellence des choix, elle est aussi, suivant une formule d'olivier Galland, une "phase d'expérimentation des définitions de soi [...] et des façons d'être ensemble". C'est une période où parents et enfants apprennent progressivement à se percevoir les uns et les autres dans une relation entre adultes. C'en est une où l'amitié et, plus largement, l'entretien d'un réseau de sociabilité dans le groupe des pairs jouent un rôle central tant pour la fabrication de l'image et de l'estime personnelle que pour l'apprentissage des codes sociaux. Dans ce cadre, les résultats de l enquête ont révélé que la mère reste la pièce maîtresse au sein de la famille. En effet, dans leurs relations quotidiennes, les jeunes font appel en cas de besoin, par ordre d importance, à la mère, au père, aux frères et sœurs aînées et aux amis. TABLEAU 4.14 PRINCIPALES PERSONNES SOLLICITEES PAR LES JEUNES EN CAS DE BESOIN SELON LE SEXE Père Mère Frère aîné Sœur aînée Amis Masculin 55,9 59,8 17,8 6,2 38,3 Féminin 19,4 70,1 9,1 35,9 18,3 Total 38,4 65,1 13,3 21,4 28,0 Ainsi, la mère joue un très grand rôle au sein de la famille dans la mesure où elle est positionnée au centre de la responsabilité familiale. Elle est toujours disponible et à l écoute de ses enfants qui se sentent beaucoup proches d elle que de leur père ou d autrui d autant plus que son rôle est plus affectif et axé sur la relation. 180

181 La communication entre les membres de la famille préserve les liens et renforce la concertation et la solidarité au sein du foyer. Elle permet d aider à surmonter toutes sortes de problèmes, tant personnels que professionnels, ou du moins à les limiter. Les données de l enquête font apparaître qu il existe un réel dialogue entre les membres de la famille. Ils discutent sur divers sujets de la vie quotidienne. TABLEAU 4.15 PROPORTION DES JEUNES CELIBATAIRES QUI DISCUTENT AVEC LES PARENTS SUR DES SUJETS LIES AU QUOTIDIEN SELON LE GENRE DE DISCUSSION, LA FREQUENCE, LE SEXE ET LA STRATE Ainsi plus de 80% des jeunes abordent avec les membres de la famille les événements du travail, du lycée ou de l université. Parmi eux, 27,5% le font souvent et 40,2% le font parfois. Comparées aux garçons, les jeunes filles sont cependant, celles qui discutent le plus souvent de leur vécu quotidien notamment le travail, le lycée et ou l université (32,0% des jeunes filles contre 23,2% des jeunes garçons). Elles sont également relativement plus nombreuses que les garçons à discuter sur les aspects relatifs aux événements du foyer, et avec une fréquence plus importante (92.1% des filles contre 81,6 % les garçons). Les jeunes qui en parlent le plus fréquemment sont cependant les filles. 46,9% des filles parlent souvent de ces événements contre 27,4% des garçons. On peut remarquer cependant que les jeunes du milieu urbain parlent plus souvent que ceux du rural sur les sujets relatifs au travail, au lycée ou à l université. 34,8 et 50,9% sont les proportions respectives des garçons et des filles du milieu urbain qui discutent souvent de ces sujets avec les membres de la famille. Les mêmes proportions sont de 29,3 et 39,0% pour les garçons et les filles de la zone rurale. A propos des problèmes financiers, c est toujours les jeunes femmes qui sont relativement plus nombreuses à en parler et ce quel que soit le milieu de résidence. Globalement 81,9% 181

182 des filles et 71,9% des garçons discutent des problèmes financiers avec les membres de la famille. Les discussions sont plus fréquentes pour les filles dans la mesure où elles sont 45,4% à en parler le plus souvent contre 30,8% pour les garçons. Les femmes sont toujours relativement les plus nombreuses à débattre le plus souvent sur les événements de la communauté. Les proportions respectives des jeunes qui discutent des problèmes de la communauté sont de 70,7% pour les garçons et 83,1 % pour les filles. Ce qu il faut retenir, c est l existence d un dialogue entre les jeunes et les membres de la famille sur des sujets aussi divers que ceux que nous venons de citer En matière de traitement des garçons et des filles par les parents, les données de l enquête indiquent qu il n y a pas de réelle discrimination sexuelle. La majorité des jeunes considèrent que les filles et les garçons sont traités de la même manière. Le traitement des garçons et des filles par les parents est identique pour 79,4% des jeunes des deux sexes confondus ; 85,4 parmi les garçons et 72,2% parmi les filles. Il faut noter cependant que plus du cinquième des filles (22,5%) considèrent que les parents préfèrent les garçons ; 18,8% parmi les filles de l urbain et 27,7%) parmi celles du rural. VI. Autonomie et prise de décision Dans la vie de tous les jours, les jeunes sont appelés à réaliser des activités et à prendre des décisions pour un certain nombre d aspects. Le font-ils d une manière autonome ou sont-ils tenus de respecter la volonté de leurs parents sur des questions relatives à leur vécu quotidien? «L autonomie est la situation où les jeunes ont le soutien, les ressources et les débouchés nécessaires leur permettant de vivre de manière autonome, de faire leurs choix de vie et d avoir accès à une participation sociale et politique totale dans tous les secteurs de la vie quotidienne, ainsi que de prendre des décisions de manière autonome». Les données de l enquête Algérienne sur la santé de la famille révèlent que globalement la majorité les jeunes sont autonomes dans la prise de décision. On peut remarquer cependant (tableau suivant) que les décisions pour un certain nombre d aspects de la vie quotidienne sont prises en commun accord ou tributaires de l accord des parents pour beaucoup de jeunes et notamment les filles. 182

183 TABLEAU 4.16 PROPORTION DES JEUNES QUI DECIDENT SEULS POUR UN CERTAIN D ASPECTS DE LA VIE QUOTIDIENNE SELON LE SEXE ET LA STRATE Les proportions des garçons qui prennent seuls la décision sont plus importantes que celles des filles pour chacune des rubriques du tableau précédent. On peut constater par ailleurs que les jeunes des deux sexes confondus du milieu urbain ont beaucoup plus de libertés dans la prise de décision que les ruraux. Les femmes dans le rural étant celles dont les proportions en matière de libertés dans la prise de décision sont les plus faibles. Concernant la vie de couple, la majorité des jeunes estiment que les décisions qui concernent la vie du couple doivent être prises soit par les maris seuls soit par le couple comme nous l indique le tableau suivant. TABLEAU 4.17 OPINION DES JEUNES SUR LA PRISE DE DECISION CONCERNANT LA VIE FAMILIALE SELON LE SEXE ET LA STRATE 183

184 Hormis, les décisions concernant les dépenses du revenu du ménage et le travail de la femme à l extérieur qu ils revendiquent à eux seuls, la plupart des garçons estiment que les autres décisions relatives au nombre d enfants désirés, au niveau d éducation souhaitée pour la fille, à l utilisation de la contraception et aux soins des enfants incombent au couple. Pour les jeunes filles, toutes les décisions doivent prises en commun par le couple. VII. Les jeunes et l émigration La politique d ouverture et les grandes réformes entreprises à la fin des années 80, l introduction des mécanismes d une économie de marché et les profondes mutations qui ont été opérées ont eu de lourdes conséquences sur le plan social, particulièrement pour les jeunes. Le plus grand tribu a été payé par les jeunes, y compris les diplômés avec l accroissement du chômage, la crise du logement et l absence de perspectives. Beaucoup d Algériens et particulièrement les jeunes ont donc envisagé l émigration pour une vie qu ils considèrent meilleure sous d autres cieux. Quel est l ampleur de ce phénomène et quelles sont les raisons qui poussent les jeunes à vouloir quitter le pays et surtout quel est le profil de ces jeunes? C est à ces questions que nous avons tenté d apporter des éléments de réponse. Un bon nombre de jeunes sont tenté par l exil d après les données de l enquête sur la santé de la famille. Dans l ensemble 36,9% des jeunes célibataires envisagent l émigration ; 43,5% des garçons et 29,1% des filles. TABLEAU 18 : PROPORTION DES JEUNES CELIBATAIRES QUI ENVISAGE L EMIGRATION SELON LE SEXE ET LA STRATE Urbain Rural Total Masculin 48,2 36,7 43,5 Féminin 30,8 26,6 29,1 Total 40,3 32,0 36,7 Les citadins ou jeunes garçons célibataires résident en milieu urbain sont relativement plus nombreux à être attirés par l émigration. En effet, Les proportions respectives des garçons de l urbain et du rural à envisager d émigrer sont de 40,3% et 36,7%. L émigration qui était autrefois un domaine réservé aux hommes est envisagée désormais même par les femmes et ce quelque soit leur milieu de résidence. Elles sont 30,1% de 184

185 l ensemble de jeunes femmes de l urbain et 26,6% du total de celles du rural à envisager de quitter le pays. Pour étudier le phénomène des jeunes qui envisagent l émigration, nous avons procédé à une régression logistique en prenant comme variable à expliquer les personnes qui envisagent ou non l émigration et comme variables explicatives, la strate, le sexe, le niveau d instruction, la région, l âge et les conflits avec les parents. Cette méthode permet de mesurer l effet de chaque variable toutes choses égales par ailleurs. TABLEAU RESULTATS DE LA REGRESSION LOGISTIQUE 185

186 Nous avons pu nous rendre compte que ces différentes variables expliquent 64,3% du phénomène et qu elles sont toutes significatives. Nous avons pu constater par ailleurs (voir tableau précédent) que la région de résidence et les conflits avec les parents sont les variables les plus influentes pour les jeunes qui envisagent l émigration dans la mesure où les jeunes qui ont déclaré avoir des conflits avec leur parent sont 3,6 fois plus importants que ceux qui n ont en pas et que les jeunes de la région «centre» et «est» sont trois et deux fois plus importants à envisager l émigration que ceux de la région «sud». On peut remarquer par ailleurs que le risque d envisager l émigration est presque deux fois plus important (1,9) chez les jeunes ayant besoin d un poste de travail et que plus le niveau d instruction est élevé, plus l émigration est envisagée. L émigration est par ailleurs plus envisagée par les garçons que les filles. Le nombre de jeunes garçons a envisager l émigration est presque de deux fois (1,8) plus important que le nombre de jeunes filles. TABLEAU 4.19 STRUCTURE DES JEUNES QUI ENVISAGENT L EMIGRATION SELON LA RAISONS, LA SEXE ET LA STRATE Raisons pour lesquelles on envisage d émigrer Urbain Rural Total Masc. Fem. Total Masc. Fem. Total masc. Fem Total Trouver emploi 47,4 13,7 35,6 54,9 10,6 37,7 49,9 12,6 36,4 Se marier 0,8 11,9 4,7 0,5 6,0 2,7 0,7 9,7 4,0 Suivre une formation 9,8 20,2 13,4 9,7 29,2 17,3 9,8 23,6 14,8 Meilleur niveau de vie 39,7 52,0 44,0 33,0 52,6 40,7 37,4 52,2 42,8 Autre 2,4 2,1 2,3 1,8 1,6 1,7 2,2 1,9 2,1 Total La mal vie, le chômage et l absence de perspectives sont les principales raisons évoquées par les jeunes qui ont déclaré qu ils envisagent l émigration. En fait, l ampleur prise par le phénomène de la migration met en évidence tout le marasme des jeunes Algériens qui sont confrontés à beaucoup de difficultés dans la vie quotidienne. En effet, les jeunes envisagent l émigration pour un niveau de vie qu ils espèrent meilleur sous d autres cieux. Ils sont 42,8% à être dans ce cas de figure. La possibilité de décrocher un emploi qui est la seconde raison principale, est déclarée par 36,4% des jeunes qui envisagent l émigration. 186

187 L emploi constitue également une des principales raisons pour laquelle les jeunes garçons envisagent d émigrer. 47,4% et 49,9% sont les proportions respectives des jeunes de l urbain et du rural à avoir évoqué cette raison. Pour les jeunes filles qui envisagent l émigration, la recherche d un meilleur niveau de vie est la principale raison dans la mesure où elle concerne plus de la moitié d entre elles (52,2%). La recherche d un emploi n arrive qu en troisième position. La possibilité de suivre une formation concerne plus du quart des filles. VIII. Temps des loisirs et besoins des jeunes L accroissement du chômage, particulièrement pour les jeunes rend leur accès à l emploi de plus en plus difficile et de plus en plus tardif. Les jeunes disposent par conséquent de beaucoup de temps libre. Comment l occupent-il? Sont-ils socialement insérés dans la société? Participent-ils à des activités culturelles et sportives? 8.1 OCCUPATION DU TEMPS LIBRE En termes d occupation du temps libre et de loisirs, les jeunes ne sont malheureusement pas gâtés. En effet, plus de 2 garçons célibataires sur 5 (41,5%) passent leur temps libre dans la rue et ce quel que soit le milieu de résidence. Ceux qui occupent leur temps libre entre la rue et le café représentent 54,4% de l ensemble des jeunes de l urbain et 62,3% des jeunes garçons du rural. TABLEAU 4.20 STRUCTURE DES JEUNES SELON L ENDROIT OU ILS PASSENT LEUR TEMPS LIBRE, LE SEXE ET LA STRATE Lieux de loisir Urbain Rural Ensemble Masc. Fém. Total Masc. Fém. Total Masc. Fém. Total Maison 22,4 86,5 51,6 21,6 94,7 55,8 22,1 89,9 53,2 Rue 37,5 0,1 20,4 47,6 0,1 25,4 41,5 0,1 22,5 Mosquée 4,8 0,2 2,7 2,1 0,0 1,1 3,7 0,1 2,0 Café 16,9 0,0 9,2 14,7 0,2 7,9 16,0 0,1 8,7 Maison des jeunes 1,7 1,0 1,4 1,6 0,0 0,8 1,7 0,6 1,2 Bibliothèque 1,6 5,8 3,5 1,0 4,0 2,4 1,4 5,0 3,0 Faire des courses 1,2 4,3 2,6 1,3 0,0 0,7 1,2 2,5 1,8 Cherche emploi 3,2 0,7 2,1 3,1 0,4 1,8 3,2 0,6 2,0 Autre 10,7 1,5 6,5 7,0 0,6 4,0 9,2 1,1 5,5 Total

188 Si on ajoute les jeunes garçons qui se contentent de leur maison par manque de structure d accueil, on arrive à 76,8% pour les jeunes de l urbain et à 83,9% pour les ruraux. Ainsi, plus de 7 jeunes urbains sur 10 et plus de 8 ruraux sur 10 passent leur temps libre entre la rue, le café et la maison. Pour les filles, c est plutôt la maison qui sert de refuge. En dehors de leur occupation, 86,5% et 94,7% des jeunes filles de l urbain et du rural se contentent de la maison. Force est de reconnaître donc qu en termes d occupation du temps, la situation de nos jeunes n est pas des plus agréables. TABLEAU 4.21 PROPORTION DES JEUNES SELON LES ACTIVITES DE LOISIRS, LE SEXE ET LA STRATE Urbain Rural Ensemble Masc. Fem Total Masc. Fem Total Masc. Fem Total Sport 38,8 6,2 24,0 31,2 2,4 17,8 35,7 4,7 21,4 Télévision/vidéo 36,0 74,5 53,5 37,9 78,9 57,1 36,8 76,3 54,9 Écouter la radio 14,1 36,4 24,3 16,3 34,6 24,8 15,0 35,7 24,4 Internet/ ordinateur 14,3 8,1 11,5 8,0 3,1 5,7 11,8 6,0 9,1 Jeux 9,4 0,4 5,3 10,3 0,1 5,5 9,7 0,3 5,4 Musique 16,4 18,6 17,4 19,9 12,0 16,2 17,8 15,9 16,9 Discussion 15,8 13,9 14,9 23,7 21,3 22,5 19,0 17,0 18,0 Études 4,7 14,4 9,1 4,7 15,3 9,7 4,7 14,8 9,3 Visiter amis/famille 4,7 13,2 8,6 2,1 15,9 8,5 3,6 14,3 8,5 Cinéma 2,9 0,3 1,8 0,4 0,2 0,3 1,9 0,3 1,1 Bricolage 3,4 3,0 3,2 3,5 8,0 5,6 3,4 5,1 4,2 Couture/Broderie / 15,5 7,0 / 28,5 13,3 / 20,9 9,6 Lecture 13,1 39,5 25,1 13,5 31,3 21,8 13,2 36,1 23,7 En termes de loisirs, la situation n est guère meilleure. La «télévision/vidéo», la principale activité de loisirs pour 54,9% de l ensemble des jeunes célibataires. Les plus importantes parmi les des autres activités, sont «écouter la radio» déclaré 24,5% des jeunes, «la lecture» par 23,7% et le sport par 21,4%. Relativement récente et pas très répandue comme activité de loisir «l Internet/ ordinateur» a été citée par 9,1% des jeunes. Les activités de loisir des jeunes diffèrent entre les garçons et les filles. Les principales activités de loisir des filles qui passent la majeure partie de leur temps libre à la maison sont la télévision et la radio, «la lecture», la «couture/broderie» et les «études». Le sport et la «télévision/vidéo» sont les principales occupations du temps libre pour les garçons. 188

189 8.2 BESOINS DES JEUNES Les besoins des jeunes sont multiples, éducation, santé, travail, activités de loisirs et sportives etc. mais les mieux placés pour en parler sont les jeunes eux-mêmes. TABLEAU 4.22 PROPORTION DES JEUNES SELON LES BESOINS EXPRIMES, LE SEXE ET LA STRATE Besoins des jeunes urbain Rural Ensemble Masc. Fem. Total Masc. Fem. Total Masc. Fem. Total Lieux de loisirs 35,6 29,9 33,0 36,0 32,3 34,3 35,8 30,9 33,4 Postes de travail 96,9 91,9 94,6 97,5 96,0 96,8 97,2 93,6 95,2 Lieux d'hébergement 44,1 47,8 45,8 40,5 53,0 46,3 42,6 50,0 45,9 Réduction sur les prix 13,2 9,7 11,6 16,9 6,8 12,2 14,7 8,5 11,8 Centres de formation 26,7 31,2 28,8 26,2 41,6 33,4 26,5 35,5 30,6 Maisons de jeunes 16,5 14,2 15,4 21,1 26,8 23,8 18,3 19,4 18,8 Centres culturels 15,3 25,3 19,9 11,9 30,9 20,7 13,9 27,6 20,2 Comme il fallait s y attendre, l insertion professionnelle constitue pour les jeunes, la priorité des priorités. Pour plus de 9 jeunes célibataires sur 10 (95,2%), l emploi constitue le principal besoin. C est dire toute l importance que les jeunes accordent à la disponibilité du travail sans lequel tous les autres besoins ne sont que secondaires. Et pour cause, les lieux d hébergement, les centres de formation et les lieux de loisirs qui sont les autres principaux besoins exprimés par les jeunes arrivent très loin derrière. IX. Attitudes sanitaires des jeunes 9.1 ACTIVITES SPORTIVES La majorité des jeunes, particulièrement les garçons pratiquent du sport, le football en général, dans les quartiers ou dans la rue. La pratique des activités sportives, dans un cadre organisé n est cependant pas très répandue pour les jeunes Algériens. TABLEAU 4.23 PROPORTION DES JEUNES QUI PRATIQUENT REGULIEREMENT UNE ACTIVITE SPORTIVE SELON LE SEXE ET LA STRATE Milieu de résidence Masculin Féminin Total Urbain 41,4 8,5 26,4 Rural 37,7 4,0 22,0 Total 39,8 6,6 24,6 189

190 Les activités sportives sont en effet, pratiquées d une manière régulière par un peu moins du quart (24,6%) des jeunes. Il faut toutefois relever que la pratique du sport est toutefois un domaine réservé dans une large mesure aux jeunes garçons. La pratique sportive est régulière pour 39,8% de l ensemble des jeunes garçons et 6,6 du total des jeunes filles. Les jeunes filles ne représentent que 12,4% de l ensemble des jeunes qui pratiquent une activité sportive. Connaissant les bienfaits de l activité sportive en tant qu activité de loisir mais surtout en tant que moyen de se maintenir en forme et d améliorer l état de santé de la population, on ne peut que déplorer la faiblesse du nombre de jeunes, notamment les filles, qui font du sport. Pourquoi cet état de fait? S agit-il d un manque de volonté ou de l absence d infrastructures sportives à la portée de l ensemble des jeunes? 9.2 CONSOMMATION DU TABAC Selon les estimations de l'oms, le tabac fait actuellement 3,5 millions de morts par an, un chiffre qui devrait atteindre les 10 millions d'ici Les tendances actuelles en matière de tabagisme laissent prévoir que le tabac sera la première cause de maladie dans le monde et sera responsable d'environ un décès sur huit. En dépit de tous ces problèmes de santé, la consommation du tabac reste très répandue au niveau des jeunes. 40,5% sur l ensemble des jeunes ont déjà essayé de fumer des cigarettes ou tout autre type de tabac. La consommation du tabac concerne surtout les garçons dans la mesure où 40,4% d entre eux ont déjà essayé de fumer ; 42,1% parmi les résidents de l urbain et 38,0% parmi les ruraux. La très faible proportion de fumeuses enregistrées au sein de notre échantillon ne nous permet pas de tirer de conclusion pour les filles pour qui la consommation demeure toujours un sujet tabou dont elle évite de parler. La moyenne d âge des jeunes garçons qui consomment du tabac est de 23 ans et ce quel que soit le milieu de résidence. X. Les jeunes et le planning familial Les jeunes sont appelés à fonder des foyers et à avoir des enfants. Sont-ils informés sur les aspects liés à la santé reproductive et plus particulièrement sur le planning familial? 190

191 10.1 CONNAISSANCE DE LA CONTRACEPTION Sur l ensemble des jeunes célibataires de 15 à 29 ans, 80,3% des jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans ont entendu parler des méthodes contraceptives. Les jeunes femmes sont relativement plus nombreuses à être informées que les hommes et ce quel que soit le milieu de résidence. 76,8% et 75,0 sont les proportions respectives des garçons de l urbain et du rural qui connaissent les moyens contraceptifs alors que les proportions respectives des jeunes filles du milieu urbain et de la zone rurale sont de 91,4% et 88,5%. En matière de méthodes contraceptives, la connaissance des jeunes célibataires est très limitée. Hormis la pilule qui est connue par une écrasante majorité des jeunes célibataires (80,2%) et à un degré moindre, le stérilet (27,4%) et le condom (19,8%), les autres méthodes sont pratiquement inconnues. TABLEAU 4.24 PRINCIPALES METHODES DE CONTRACEPTION CONNUES PAR LES JEUNES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS Urbain Rural Ensemble Méthode de contraception connues Masc. Fém. Total Masc. Fém. Total Masc. Fém. Total Pilule 97,5 99,2 98,3 96,3 99,2 97,8 97,0 99,2 98,1 Stérilet 12,1 48,8 30,4 7,9 37,6 22,9 10,4 44,3 27,4 Injection 4,9 13,3 9,1 4,3 13,7 9,1 4,6 13,5 9,1 Condom 27,8 19,2 23,5 21,0 7,1 14,0 25,2 14,4 19,8 Ligature trompes 1,3 5,4 3,4 1,3 2,4 1,8 1,3 4,2 2,8 Allaitement maternel 3,1 8,8 6,0 2,4 9,7 6,1 2,8 9,2 6,0 Méthode du calendrier 6,5 15,3 10,9 6,9 9,7 8,3 6,6 13,1 9,9 Retrait 5,3 6,1 5,7 3,5 2,7 3,1 4,6 4,8 4,7 Il y a lieu de relever que les filles sont beaucoup mieux informées que les garçons sur les méthodes du planning familial. Excepté le condom masculin, les proportions des filles qui connaissent les méthodes de contraception sont relativement plus importantes que celles des garçons ATTITUDE DES JEUNES VIS A VIS DE LA CONTRACEPTION Les jeunes ont-ils une opinion sur le planning familial? Sont-ils d accord pour l utilisation des méthodes de contraception pour éviter ou retarder une grossesse? 191

192 TABLEAU 4.25 ATTITUDE DES JEUNES SUR L UTILISATION DE LA CONTRACEPTION SELON LE SEXE ET LA STRATE Urbain Rural Ensemble Attitude des jeunes Masc. Fém. Total Masc. Fém. Total Masc. Fém. Total D'accord 57,3 88,2 71,4 64,0 82,7 72,7 60,0 85,9 72,0 D'accord avec conditions 13,1 5,5 9,7 8,6 6,4 7,6 11,3 5,9 8,8 Pas d'accord 18,8 3,5 11,8 13,6 5,4 9,8 16,7 4,3 11,0 Ne sait pas, n'est pas sûr 10,7 2,7 7,1 13,8 5,5 9,9 12,0 3,9 8,2 Total Ceux qui sont d accord sans aucune condition pour l utilisation des procédés contraceptifs représentent 72,0% de l ensemble des jeunes célibataires âgés de 15 à 29 ans. Les jeunes femmes sont relativement plus nombreuses que les hommes à être d accord. Les jeunes qui sont d accord sans condition représentent 85,9% parmi les femmes et 60,0% parmi les garçons. Bien évidemment la proportion des jeunes qui sont contre l utilisation des méthodes contraceptives est plus importante chez les garçons (16,7%) que chez les femmes (4,3%). Dans l ensemble, les jeunes pensent que la décision finale quant à l utilisation de la contraception revient au couple. Cette opinion est partagée par 55,5% des jeunes garçons et 73,3% des jeunes filles. Beaucoup de garçons (30,7%) estiment néanmoins que le mari est le seul à décider du planning familial ; 25,8% des jeunes garçons et 37,7% de ceux du rural. Conclusion Aborder le monde des jeunes sous tous ses angles est une tâche très ardue compte tenu de la complexité et la multitude des aspects qu il y a lieu de prendre en considération. Sans prétendre avoir fait une étude complète sur les jeunes, nous avons tenté de contribuer modestement à analyser quelques aspects de la situation des jeunes célibataires algériens âgés de 15 à 29 ans pour palier au manque d études et éclairer l opinion et les décideurs sur la nécessité de prendre en charge les besoins et aspirations de cette catégorie de population qui représente le tiers de la population Algérienne. Notre étude concerne les jeunes célibataires qui vivent dans des ménages ordinaires. Les sans domicile fixe et les jeunes qui vivent dans les hospices, les maisons de redressement n ont pas fait partie de notre champ d étude. 192

193 Les principaux critères de passage à la vie adulte étant la fin des études, l insertion professionnelle, le mariage et la constitution d une famille. Ces conditions sont elles réunies pour les jeunes algériens? En ce qui concerne les études et malgré les efforts consentis par l état pour améliorer la situation, il y a lieu de relever que 5,3% des jeunes n ont jamais été à l école. Cette proportion est relativement plus importante en zone rurale et plus particulièrement pour les filles dans la mesure où 17,5% de la population féminine de 15 à 29 ans n a jamais été à l école. Il y a lieu de relever également le taux d analphabétisme estimé à 10,3% pour l ensemble des jeunes et atteint 27,5% chez les filles du milieu rural. En terme d insertion professionnelle, il faut noter que le taux d activité des jeunes célibataires a été évalué à 52,7%, le taux d occupation à 32,4% et le taux de chômage à 38,4%. Il y a lieu de noter par ailleurs que beaucoup de jeunes, particulièrement les filles non scolarisés sont inactifs. 26,5 % des jeunes potentiellement actifs sont inactifs. Les femmes représentent 88,1% de cet ensemble. Les conditions dans lesquelles ils vivent ne favorisent guère l épanouissement des jeunes qui, faute de logement et d emploi sont obligés de cohabiter avec leurs parents dans un espace résidentiel, le plus souvent très réduit, même après leur mariage. En parlant de mariage, et même si on pense que les efforts de scolarisation, notamment chez les filles et le changement des attitudes des parents à l égard de l éducation de la fille ont été à l origine du recul de l âge moyen au mariage. Il y a lieu de souligner que le seuil critique atteint par l âge moyen au premier mariage est apprécié différemment par les jeunes. En effet, les garçons estiment que l âge idéal au mariage ne saurait dépasser 21 pour les filles et 27 ans pour les garçons alors que les jeunes filles considèrent que l âge idéal pour le mariage est de 28 ans pour les hommes et de 23 ans pour les femmes. Pour beaucoup de jeunes et particulièrement les plus âgés d entre eux, ce sont les difficultés économiques qui les empêchent de fonder un foyer. 50,3% des jeunes garçons célibataires de 15 à 29 ont déclaré avoir des difficultés pour se marier; 69,4 % pour ceux qui sont âgés de 25 à 29 ans. La proportion des jeunes filles à être dans ce cas de figure est beaucoup moins importante, soit 10,4%. Les principales difficultés déclarées par les jeunes sont le chômage, le logement et les frais élevés du mariage. Ce n est pas un hasard si les jeunes ont déclaré dans leur grande majorité que l insertion professionnelle constitue la priorité des priorités. L emploi constitue le principal besoin pour 193

194 plus de 9 jeunes célibataires sur 10 (95,2%). C est dire toute l importance que les jeunes accordent à la disponibilité du travail qui leur ouvre beaucoup de portes. Le besoin d un travail est par ailleurs repris par beaucoup de jeunes qui envisagent l émigration. A titre de rappel, ils sont 36,7% parmi l ensemble jeunes qui envisagent l émigration ; 43,5% parmi les garçons et 29,1% parmi les filles. L emploi figure en seconde position parmi les raisons pour lesquelles les jeunes envisagent de quitter le pays (36,4%). Déclaré par 42,8% des jeunes et ne pouvant être satisfaite qu avec un emploi, la première raison «recherche d un meilleur niveau de vie» peut être considérée comme une manière indirecte de recherche d un travail. Enfin, on peut considérer que la situation des jeunes n est guère enviable. Ils se débattent pour passer à l âge adulte et prendre leur destin en main sans toujours y parvenir compte de tous les problèmes auxquels ils sont confrontés dans la vie de tous les jours (emploi, logement, mariage etc..) Les jeunes d aujourd hui ont énormément de potentiel qui peut servir à façonner leur avenir. Ils constituent une ressource indispensable pour leur pays. Pour qu ils puissent exploiter ce potentiel au profit de leur pays, les pouvoirs publics doivent tenir compte de leurs besoins et de leur droit. Ces besoins concernent notamment, la santé, la scolarisation, l emploi et le chômage, la constitution d une famille, la pratique du sport et les loisirs. Bibliographie AUBUSSON DE CAVARLAY (B.), 1998, "La mesure de la délinquance juvénile : une question d'évaluation de la politique pénale", CESDIP - CNRS, CARRA (C.), FAGGIANELLI (D.), 2002, "École et violences", Problèmes politiques et sociaux, n 881, La Documentation française, Paris CHARVET (D.), ANDRIEU (P-J.), LABADIE (F.), 2001, "Jeunesse, le devoir d'avenir", Commissariat général du plan, La Documentation française, Paris, 444 p. CHOQUET (M.), LEDOUX (S.), 1994, INSERM, Paris "Adolescents. Enquête nationale", Les éditions COUR DES COMPTES, 1998, "Le dispositif de lutte contre la toxicomanie, Rapport public particulier", Éditions du journal officiel, Paris, 248 p. CREAD, Actes de l Atelier Jeunes-Santé, Roneo. Alger DAMON (J.), 2000, "Les incivilités", Problèmes politiques et sociaux, n 836, La Documentation française, Paris FERRON C., LAURENT-BECQ A. et DESCHANPS JP., 1993, «Adolescent et Sida : connaissance, attitudes, comportements, représentations et conséquences pour la prévention», Canada journal of public health, pp Canada. FLN, 1975, La charte de la jeunesse, Alger. 194

195 FLN, 1982, Rapport sur la politique nationale de la jeunesse, Alger. HAUT COMITE DE LA SANTE PUBLIQU, 2000, "La Souffrance psychique des adolescents et des jeunes adultes", IGAS, 2004, "Enquête sur la prévention et la prise en charge des adolescents et jeunes adultes souffrant de troubles psychiatriques", Paris MUCCHIELLI (L.), 2001, "Transformations de la famille et délinquance juvénile", Problèmes politiques et sociaux, n 860, La Documentation française, Paris JOUSSELIN J., 1989, «Jeunesse, fait social méconnu», Ed. PUF, Paris. LAGRANGE H. et all., 1995 «Les comportements sexuels des jeunes de ans», groupe ACFJ, Canada. MEAD M., 1979, Le fossé des générations, les nouvelles relations entre les générations dans les années 1970, Ed. Denoël/Gonthier, Paris. MINISTERE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS, 1992, Enquête Nationale sur la Jeunesse Algérienne, CENEAP, Ronéo, Alger. MUSETTE M. SAIB, HAMMOUDA N.E et SOUABER H., 2001, Démographie de la jeunesse d après le RGPH-98, Ed. Infocom, Alger. OBSERVATOIRE FRANÇAIS DES DROGUES ET DES TOXICOMANIES, 2004, Drogues à l'adolescence - Niveaux et contextes d'usage de cannabis, alcool, tabac et autres drogues à ans en France- ESCAPAD 2003", Paris, SAMET (C.), 2001, "Violence et délinquance des jeunes", Les Études de la Documentation française, La Documentation française, Paris UNICEF 2000, «La situation des enfants dans le monde», Genève 195

196 ANNEXE STATISTIQUE 196

197 Tableau A4. 1 Structure des jeunes célibataires âgés de 15 A 29 ANS SELON LE GROUPE D AGE ET LE SEXE Age regroupé Sexe Total 15 à à à 29 Masculin 47,7 57,1 61,7 54,1 Féminin 52,3 42,9 38,3 45,9 Total TABLEAU A4. 2 STRUCTURE DES JEUNES CELIBATAIRES AGES DE 15 A 29 ANS SELON L AGE IDEAL AU MARIAGE DE LA FILLE ET LE SEXE Age idéal au mariage de la fille Masculin Féminin Total Moins de 20 ans 24,1 6,1 15,9 20 à 24 ans 45,9 38,7 42,6 25 à 29 ans 11,3 29,7 19,8 30 ans et plus 0,8 2,2 1,4 Prêt matériellement 5,2 5,5 5,3 Après les études 4,4 10,2 7,0 Quand dieu le veut 7,2 7,2 7,2 Autre 1,1 0,4 0,8 Total TABLEAU A4. 3 STRUCTURE DES JEUNES CELIBATAIRES AGES DE 15 A 29 ANS SELON L AGE IDEAL AU MARIAGE DU GARÇON ET LE SEXE Age idéal au mariage du garçon Masculin Féminin Total Moins de 20 ans 0,8 0,3 0,6 20 à 24 ans 11,0 5,4 8,5 25 à 29 ans 44,8 31,4 38,6 30 ans et plus 20,5 37,9 28,5 Prêt matériellement 17,9 16,7 17,3 Après les études 1,4 4,9 3,1 Quand dieu le veut 2,9 3,3 3,1 Autre 0,6 0,1 0,4 Total

198 TABLEAU A4. 4 REPARTITION DES JEUNES CELIBATAIRES ACTIFS AGES DE 15 A 29 ANS SELON LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Urbain Rural Total Masculin Féminin Total TABLEAU A4. 5 TAUX D ANALPHABETISME DES JEUNES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS SELON LE GROUPE D AGE,LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Urbain Rural Total Masculin Féminin Masculin Féminin Masculin Féminin ans 4,1 4,6 9,7 20,1 6,6 11,4 9, ans 3,8 5,5 9 31,4 6 16,4 10, ans 3,7 9 10,1 40,3 6,1 21,7 12,0 Total 3,9 5,7 9,5 27,5 6,3 15,0 10,3 TABLEAU A4. 6 STRUCTURE DES JEUNES CELIBATAIRES AGES DE 15 A 29 ANS QUI SONT POUR LE MARIAGE CONSANGUIN SELON LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Total Milieu de résidence Masculin Féminin Total Urbain 28,5 25,3 27,1 Rural 42,7 42,1 42,5 Total 34,3 32,3 33,4 TABLEAU A4. 7 PROPORTION DES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS QUI SONT POUR LE MARIAGE CONSANGUIN SELON LES RAISONS POUR LESQUELLES ILS SONT POUR, LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Raisons pour mariage consanguin Urbain Rural Total Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Renforcer les liens familiaux 70,6 59,5 73,0 60,8 71,9 60,2 66,7 Héritage 2,3 1,0 0,9 4,2 1,6 2,7 2,1 Entente entre les proches 46,6 45,1 47,4 64,5 47,0 55,6 50,8 Volonté des parents 7,3 9,6 7,2 26,9 7,3 19,0 12,5 Coutumes et traditions 9,4 5,1 5,9 18,2 7,6 12,2 9,7 Total 198

199 TABLEAU A4. 8 PROPORTION DES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS CONTRE LE MARIAGE CONSANGUIN SELON LES RAISONS POUR LESQUELLES ILS SONT CONTRE, LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Raisons contre mariage consanguin Urbain Rural Total Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Source de maladie 33,4 41,4 34,5 31,9 33,8 38,0 35,8 Source de problèmes familiaux 81,5 86,5 83,6 91,4 82,3 88,2 85,1 Parents sont contre 2,4 6,3 1,8 11,9 2,2 8,3 5,0 Contre coutumes & traditions. 1,4 3,7 0,5 6,3 1,1 4,6 2,7 Total TABLEAU A4. 9 STRUCTURE DES JEUNES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS SELON LE CHOIX DU PARTENAIRE, LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Choix du partenaire Urbain Rural Total Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Total Oui 75,6 83,9 72,3 65,8 74,2 76,4 75,2 Non 20,0 10,5 23,7 26,0 21,5 17,0 19,4 Ne sait 4,4 5,6 4,0 8,1 4,3 6,6 5,4 Total TABLEAU A4. 10 STRUCTURE DES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS SELON LA PERSONNE QUI CHOISIRA LE PARTENAIRE POUR LE JEUNE, LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Personne qui choisira le partenaire Urbain Rural Total Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Total Père 4,2 27,0 8,9 43,6 6,3 37,6 19,0 Mère 42,0 7,0 29,2 5,5 36,2 6,0 24,0 Les deux 47,7 47,2 59,7 30,9 53,2 36,8 46,5 Autre 6,1 18,8 2,1 20,1 4,3 19,6 10,5 Total TABLEAU A4. 11 PROPORTION DES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS QUI ENVISAGENT L'EMIGRATION SELON LE SEXE ET LE MILIEU DE RESIDENCE Milieu de résidence Masculin Féminin Total Urbain 48,2 30,8 40,3 Rural 36,7 26,6 32,0 Total 43,5 29,1 36,9 199

200 TABLEAU A4. 12 STRUCTURE DES JEUNES CELIBATAIRES DE 15 A 29 QUI ENVISAGENT L EMIGRATION SELON LA RAISONS, LA SEXE ET LA STRATE Raisons pour lesquelles on envisage d émigrer Urbain Rural Total Total Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Trouver emploi 47,4 13,7 54,9 10,6 49,9 12,6 36,4 Se marier 0,8 11,9 0,5 6,0 0,7 9,7 4,0 Suivre une formation 9,8 20,2 9,7 29,2 9,8 23,6 14,8 Meilleur niveau de vie 39,7 52,0 33,0 52,6 37,4 52,2 42,8 Autre 2,4 2,1 1,8 1,6 2,2 1,9 2,1 Total TABLEAU A4. 13 STRUCTURE DES JEUNES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS QUI ONT DEJA ENTENDU PARLER DE LA CONTRACEPTION SELON LE MILIEU DE RESIDENCE ET LE SEXE Milieu de résidence Masculin Féminin Total Urbain 76,8 91,4 83,4 Rural 72,4 84,3 78,0 Total 75,0 88,5 81,2 TABLEAU A4. 14 PROPORTIONS DES JEUNES CELIBATAIRES DE 15 A 29 ANS OCCUPES PARMI LES ACTIFS SELON L AGE, LE MILIEU DE RESIDENCE ET LE SEXE Groupe D âge Urbain Rural Total Masculin Féminin Masculin Féminin Masculin Féminin 15 à 19 63,4 28,6 59,0 28,6 61,4 28,6 53,5 20 à 24 72,4 43,2 65,0 38,5 69,2 41,8 61,6 25 à 29 71,8 50,9 73,5 60,0 72,4 53,6 67,3 Total 70,1 42,8 65,9 43,6 68,4 43,1 61,6 Total TABLEAU A4. 15 TAUX DE CHOMAGE PAR GROUPE D AGE SELON LE SEXE ET LA STRATE Groupe d âge Urbain Rural Ensemble Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total 15 à 19 36,7 71,4 46,5 40,9 70,9 46,4 38,6 71,3 46,4 20 à 24 27,6 56,8 37,0 35,0 61,4 40,6 30,8 58,2 38,4 25 à 29 28,2 49,2 34,3 26,6 39,7 29,7 27,6 46,3 32,7 Total 29,9 57,2 38,1 34,1 56,1 38,8 31,6 56,9 38,4 200

201 Étude 5 MORBIDITES OBSTETRICALES EN ALGERIE Par : Nassira Keddad Médecin, Directrice de la population, Ministère de la santé de la population et de la réforme hospitalière 201

202 Introduction L'initiative pour la maternité sans risque a été lancée en 1987 à NAÏROBI, avec pour objectif de réduire de moitié la mortalité maternelle avant l'année Depuis, et compte tenu du peu de progrès enregistrés, les Agences Onusiennes et l'organisation mondiale de la Santé ont fait de la réduction de la mortalité maternelle un but international de développement. L'objectif de réduire à l'horizon 2015 de trois quarts les niveaux de mortalité maternelle a été l'un des principaux objectifs de la déclaration du millénaire qui a réuni autour d'un consensus sans précédent les Chefs d'états et de Gouvernements de 189 pays, lors du Sommet du Millénaire en septembre En effet la "mort maternelle" doit être considérée comme une mort " accidentelle " car dans la plupart des cas, les causes sont évitables et largement liées à un déficit en soins au cours de la période prénatale ou au moment de l'accouchement ou à une mauvaise gestion des pathologies pouvant constituer un facteur d'aggravation de la grossesse (complications gravidiques ou obstétricales) et accroître considérablement le risque maternel. Le taux de mortalité maternelle est ainsi un indicateur clé de la santé des femmes et par-là même un indice de développement humain, car révélateur des niveaux d'accessibilité aux soins obstétricaux essentiels et du degré d'utilisation et de la qualité des services. Il est vrai que les estimations de la mortalité maternelle dans les pays en développement, en particulier au niveau du continent africain, ne laissent apparaître aucune amélioration et restent pour le moins préoccupantes, au regard des progrès enregistrés dans les autres domaines tel que la santé infantile. La santé maternelle accuse des retards importants en particulier pour les pays les moins nantis. Toutes les minutes, une femme meurt des suites de complications liées à sa grossesse ou à l'accouchement, soit 1600 décès par jour et quelques par an, dans le monde. Quatre vingt dix neuf pour cent (99 %) des décès maternels surviennent dans les pays en voie de développement. I. Cadre conceptuel Le risque de décéder ( Lifetime risk ) au cours de la grossesse, risque cumulé sur le nombre de grossesses au cours de la vie génésique d'une femme, varie très fortement en fonction du niveau socioéconomique et de développement des pays. Ce risque est, à titre d'illustration, de 202

203 1/2800 pour une femme vivant dans un pays développé alors qu il est de 1/16 pour celle qui vit en Afrique Subsaharienne. Un seuil extrême est enregistré en Sierra Léone et en Afghanistan, où le risque de décéder pour une femme enceinte serait de 1/6. Dans la pratique, au niveau des pays les moins nantis le problème de l'accessibilité aux soins de base en général et aux soins obstétricaux essentiels en particulier est certainement posé, en liaison avec une insuffisance criarde des ressources et une organisation sanitaire déficiente. En Afrique du Nord, notamment au niveau des pays du Maghreb qui se situent à un niveau intermédiaire de mortalité maternelle, le problème de l'accès aux soins ne constitue réellement pas le point crucial. Il demeure que la répartition inégale de la couverture sanitaire entre les régions géographiques, le déficit en gynécologues obstétriciens spécialistes, le peu d'implication des médecins généralistes constituent certainement les dysfonctionnements majeurs du système national de santé pouvant expliquer en grande partie des taux de mortalité maternelle relativement élevés. Il a été clairement établi que les décès maternels sont évitables dans 88-98% des cas et ce, même dans les conditions qui caractérisent la plupart des pays en voie de développement. En effet les causes directes ou obstétricales liées aux conditions de prise en charge de la grossesse et de l'accouchement sont les causes majeures. Parmi les complications obstétricales les plus fréquentes, on retrouve l'hémorragie de la délivrance à 25% des décès maternels, les infections à 15%, l'éclampsie 8%, les dystocies 8%, les troubles hypertensifs de la grossesse à 4% ; autres causes directes 8%. Les pathologies associées non gravidiques (cardiopathies, HTA, diabète) sont également mais dans une moindre mesure des causes de mortalité puisque environ 10% des décès maternels leur sont imputables. Il conviendrait également de tenir compte de la part importante des décès enregistrés suite à des avortements à risques, à 13% des décès maternels selon les estimations de l'oms. Les programmes ciblant la maternité à moindre risque se heurtent à une évaluation rendue difficile de leurs progrès, du fait de la complexité même de la mesure de la mortalité maternelle. La définition qui figure dans la dixième révision de la Classification Statistique Internationale des Maladies et des problèmes de santé connexes, inclut les décès dus à la fois à des causes obstétricales directes et à des pathologies aggravées par la grossesse ou l'accouchement. Peu de pays disposent d'un système statistique permettant l'enregistrement au niveau de l'état civil, des décès par causes. Quand le système existe, les erreurs dans la classification des causes engendrent souvent une sous déclaration des décès maternels. Ceci fait que dans la plupart des pays en développement, la mortalité maternelle est estimée à partir des enquêtes auprès des ménages. Compte tenu du fait que les décès 203

204 maternels sont relativement rares, même lorsque les taux de mortalité maternelle sont élevés, les possibilités d'application des méthodes d'enquêtes par sondage sont limitées. Le ratio de mortalité rapporte le nombre de décès maternels pour naissances vivantes. Or ce ratio dépasse rarement 1000, ce qui implique de recourir à des échantillons de très grande taille sans pour autant éviter les erreurs type ratio. La méthode des sœurs est une technique de mesure par enquête où les échantillons n'ont pas besoin d'être de grande taille, car les informations sont obtenues en interrogeant les personnes sur la survie de toutes leurs sœurs adultes sur les cinq dernières années précédant l'enquête. L'estimation de la mortalité maternelle qui en est faite, est rétrospective et non actuelle et impose des intervalles de confiance importants. En Algérie la mortalité maternelle a été mesurée trois fois à travers les enquêtes. La première en 1989 (enquête sur la morbidité et mortalité maternelle et infantile, méthode des sœurs) avec un taux estimé au niveau national pour la première fois à 230 / La deuxième en 1992 dans le cadre du projet PapChild (méthode des sœurs) ; à 215/ La dernière en date, a été réalisée en 1999 et a consisté en une étude prospective sur l'année, basée sur le recensement exhaustif des décès des 15 à 49 ans enregistrés au niveau de l'état civil avec un recoupement avec les services hospitaliers et les familles quand le décès est survenu à domicile. Au total, 692 décès maternels ont été enregistrés, dont 551 survenus en structure de santé et 141 à domicile. A côté de la différenciation entre les zones géographiques, traduisant des écarts importants entre le Nord et le Sud du pays (pouvant dépasser plus de 150 points), le taux de mortalité au niveau wilaya, diffère selon la classification du décès en fonction du lieu de résidence, ou du lieu de survenue. Les écarts allant de 14 à 75 points reflètent bien l'urgence obstétricale et la "polarisation" pour ce qui est de l'accès aux soins obstétricaux essentiels, des wilayas dotées de services hospitaliers La mortalité maternelle a été estimée à 117 décès pour avec des écarts allant de 23 pour (pour une ville au nord du pays) à 200 pour (pour une ville située au sud du pays). La part des décès maternels a représenté 9 % de l'ensemble des décès des femmes en âge de procréer (15-49 ans) en 1999, alors qu'elle était d'environ 25% au moment de la première enquête. A titre de comparaison, cette part est de 23% pour l'égypte; de 45% pour l'inde rurale; de 23 % en Indonésie et de 0,5% aux USA Le ratio de mortalité maternelle en plus de la complexité de sa mesure est un indicateur d'impact permettant d'évaluer le risque de décès maternel en liaison directe avec la naissance 204

205 vivante, c'est-à-dire l'accouchement. Le taux de mortalité maternelle rapporte le nombre de décès à l'ensemble des femmes en âge de procréer. La réflexion sur des niveaux de mortalité relativement importants implique nécessairement le questionnement du processus en amont; à savoir l'organisation sanitaire avec au centre des débats, l'accès aux soins obstétricaux essentiels et les pathologies obstétricales graves pouvant être cause des décès et expliquer des taux aussi élevés. Nous ne situons pas sous cette rubrique, les états morbides maternels à type de séquelles, résultant généralement d'une pathologie obstétricale grave ou d'une mauvaise prise en charge de l'accouchement pouvant conduire à un prolapsus utérin, une fistule recto vaginale, une incontinence urinaire; une lombosciatique ou à la stérilité. Le prolapsus utérin ainsi que les infections gynécologiques chroniques seront étayées, à la fin de cette étude, dans leur lien avec la fréquence de la grossesse et plus particulièrement avec l incidence de la morbidité obstétricale. Quoique rares, les données sur les pathologies obstétricales "graves"(process) au plan de leurs caractéristiques et de l'ampleur, sont très importantes pour guider une action de santé publique ciblant la maternité à moindre risque. Car elles permettent à la fois de fournir des données sur le processus d'intervention en amont, tout comme elles constituent d'excellents indicateurs pour le suivi et l'évaluation des actions menées. Les données permettent de construire des indicateurs reflétant "l'accessibilité aux services" et des indicateurs de "qualité des services", indicateurs clés pour l'évaluation des performances des programmes de santé. On citera pour exemple, les indicateurs suivants : pourcentage de complications obstétricales dépistées ; pourcentage de complications obstétricales prises en charge ; taux de létalité par complications obstétricales. En comparaison au ratio de mortalité maternelle, ces indicateurs sont par essence des indicateurs qualitatifs, dans la mesure où ils peuvent guider la prise de décision de manière objective et contribuer quand ils sont clairement établis, à la mesure des performances et de la qualité des soins de santé maternelle. II. Objet de l'étude Notre étude approfondie a porté sur un échantillon de 6493 femmes non célibataires en âge de reproduction (15 à 49 ans) appartenant aux ménages de l'enquête PAPFAM et spécifiquement concernées par le questionnaire relatif à la "santé de la reproduction". Les entretiens effectués par des sages femmes, ont porté notamment sur les antécédents matrimoniaux et génésiques des femmes (âge au 1er mariage, ménarchie, gestité, parité, 205

206 antécédents de mortinaissances, avortement précoce ou tardif, ) ainsi que sur les antécédents médicaux (suivi pré et postnatal, conditions d'accouchement, ). Les informations liées aux conditions socioéconomiques, conditions d'habitat, ont été recoupées avec le questionnaire consacré aux ménages. Dans le groupe des femmes éligibles, notre analyse s'est intéressée plus particulièrement aux femmes non célibataires dans la tranche d'âge des 15 à 49 ans qui ont eu une naissance vivante au cours des cinq années précédant l'enquête. Ont été exclues de l'étude, les femmes enceintes au moment de l'enquête (627 femmes) et ce, à l'effet d'assurer une vue globale et chronologique de la morbidité obstétricale survenue au cours de la grossesse, au moment de l'accouchement et dans le post-partum (42 jours après l'accouchement.) L'objectif principal de l'analyse est d'évaluer le taux de morbidité obstétricale. En pratique, au niveau des résultats et de l'analyse, on estimera le taux de morbidité maternelle en prenant comme dénominateur les naissances vivantes et comme numérateur le nombre de maladies attribuables à des causes obstétricales directes pendant la grossesse ou dans les 42 jours qui suivent l'accouchement. Dans un premier temps, on évaluera de façon rétrospective, l'incidence de la morbidité maternelle et les complications obstétricales directes graves. Dans un deuxième temps, on s'intéressera à l'identification des valeurs prédictives de certains facteurs de risque ou déterminants, en vue d'établir leur corrélation avec les états morbides de la grossesse et les complications obstétricales. (Suivi prénatal, conditions socioéconomiques, lieu d'accouchement et facteurs de risque physiologiques, tels que l'âge à la grossesse ). Dans une troisième étape, on tentera d'étayer la morbidité chronique liée à la reproduction dans le groupe de femmes éligibles (15 à 49 ans) pour établir une relation de causalité avec la fréquence de la morbidité obstétricale grave ou des complications lors de l'accouchement, de la parité et du lieu de l'accouchement. La morbidité ciblée concernera notamment le prolapsus utérin et les infections génitales L étude tentera d'établir une relation entre les infections génitales et certains déterminants spécifiques tels que le lieu de l'accouchement, les antécédents des grossesses perdues et la survenue de morbidité obstétricale. On étudiera comme variable différentielle, la consanguinité dans son lien avec la fréquence de grossesses perdues (avortement précoce ou plus tardif, mort-né.) 206

207 2.1 MATERIEL ET METHODES L'enquête Algérienne sur la Santé de la Famille (EASF 2002) réalisée dans le cadre du projet Pan arabe PAPFAM a constitué le fichier de base de notre étude approfondie. Cette enquête, a concerné ménages, sélectionnés sur la base d'un sondage stratifié à 2 degrés (520 districts; 20 ménages par district.) Le plan de sondage a été élaboré de manière à disposer des informations au niveau des 4 régions sanitaires composant le pays (Est, Ouest, Centre, Sud) soit 48 wilayas au sein desquelles a été effectué le tirage. La base de sondage était constituée de l'ensemble des ménages collectifs recensés lors du dernier Recensement Général de la Population et de l'habitat (RGPH 1998). Les districts ont été classés en fonction de leur appartenance, dans les strates urbaines et rurales à l'effet d'obtenir des informations représentatives par strate. 2.2 LIMITES DE CETTE ETUDE Basée strictement sur les entretiens des femmes et de type rétrospectif (qui ont concerné spécifiquement les réponses aux questionnaires de l'enquête Algérienne sur la Santé de la Famille). Il est de fait admis un biais lié à la difficulté de mémorisation et surtout à la précision du diagnostic médical et des pathologies rapportées par les femmes. Le protocole de l'enquête nationale ne prévoyait pas pour exemple, la vérification des dires sur un dossier médical (type carnet de santé de la mère.) La notion de la gravité des affections reste également subjective : le questionnaire lui-même intègre dans ce volet une liste de symptômes, dont la classification dans les groupes de pathologies obstétricales graves devient difficile. On recoupera certaines données (comme le motif d'hospitalisation au cours de la grossesse) pour appréhender le degré de gravité des pathologies ou symptomatologie révélée par les femmes. D ores et déjà, il est à relever que le motif «complications» représente seulement 0,2% des motifs d'hospitalisation alors que la fréquence des complications au cours de la grossesse a été estimée à 30%( EASF) et à 22,5%. La morbidité obstétricale a été définie comme toute pathologie, chez une femme enceinte (quelles que soient la localisation et la durée de la grossesse) ou ayant accouché depuis moins de 42 jours, due à une cause liée à la grossesse ou aggravée par elle ou sa prise en charge, mais sans lien avec une cause accidentelle ou fortuite49 49 Measuring reproductive morbidity. Report of a technical working group Geneva WHO

208 III. Caractéristiques générales des femmes éligibles Le fichier de l Enquête Algérienne sur la Santé de la Famille, réalisée en 2002, a permis de constituer l échantillon de femmes éligibles à notre étude, visant principalement à évaluer le taux de morbidité obstétricale grave conformément à la définition et au mode d évaluation de celle-ci : Notre échantillon a regroupé les données concernant 4200 femmes âgées de 15 à 49 ans ayant eu une naissance vivante durant les 5 années précédant l enquête. 43,8% des femmes ont été exposées au moins à une morbidité concernant cette grossesse et quelque soit le moment de sa survenue (au moment de la grossesse, perpartum ou dans le postnatal). A l inverse, 56,2% femmes n ont présenté aucune pathologie particulière. L'âge moyen des femmes éligibles se situe dans les tranches des 30 à 34 ans et 35 à 39 ans, les 15 à 19 ans constituent 0,40% et les ans 4.72 %. 3.1 SITUATION MATRIMONIALE Selon l'état matrimonial, les femmes mariées représentent 93%, les veuves (3,1%), les femmes divorcées 3,74% et les femmes séparées seulement 0,24%. TABLEAU 5. 1 REPARTITION DES FEMMES ELIGIBLES SELON LA SITUATION MATRIMONIALE ET LA STRATE DE RESIDENCE État matrimonial Strate Urbain Rural Mariée Veuve Divorcée Séparée Total Total

209 3.2 PARITE ATTEINTE PAR LES FEMMES ELIGIBLES FIGURE 5.1 REPARTITION DES FEMMES ELIGIBLES SELON LA PARITE ATTEINTE ET LE MILIEU DE RESIDENCE En termes de parité atteinte, 68 % des femmes de l échantillon ont 4 enfants ou moins, 17.8% 5-6 enfants et seulement environ 15% plus de 7 enfants, ce qui montre que l ère des grandes familles de 10 enfants fait partie du passé maintenant. Ces proportions varient selon le secteur d habitat. C est ainsi que 18.9% des femmes rurales ont 7 enfants ou plus en comparaison de 11.6% seulement des citadines, et inversement 38% des citadines n ont que 1-2 enfants par comparaison avec 31% des femmes rurales, mais les différences tendent à se réduire. 209

210 IV. Morbidité obstétricale 4.1 TAUX DE MORBIDITE OBSTETRICALE FIGURE 5. 2 FEMMES NON-CELIBATAIRES (15-49 ANS) AYANT DONNE NAISSANCE AU COURS DES 5 DERNIERES ANNEES SELON QU ELLES ONT EU OU NON UNE COMPLICATION L organigramme nous apprend que 56.2% des 4200 femmes de l échantillon (ayant donné une naissance au cours des 5 ans précédant l enquête) n ont connu aucune complication, ni durant la grossesse, ni durant ni après l accouchement. A l autre extrême, 5.5% ont connu des complications durant la grossesse, durant et après l accouchement. 23% des femmes ont déclaré avoir connu au moins une complication durant la grossesse ; parmi elles 9.3% ont également connu au moins une complication durant l accouchement et parmi elles 5.5% ont également connu au moins une complication dans le post-natal 77% des femmes n ont eu aucune complication durant leur grossesse selon elles, mais parmi elles 11.8% ont connu au moins une complication durant l accouchement et parmi elles 3.7% au moins une complication dans le post-natal. 65.2% n ont connu aucune complication ni durant la grossesse ni durant l accouchement. Parmi elles, 56.2 % ne connaîtront aucune complication durant la période post-natale, mais les 9% restant déclareront avoir connu au moins une complication. Ces niveaux semblent assez élevés par rapport aux données internationales mais la comparabilité est loin d être assurée. Ici nous parlons de déclarations des femmes elles- 210

211 mêmes qui ne sont étayées ni par un dossier médical ou un diagnostic médical et encore moins par des tests et examens de laboratoire. De plus, l enquête étant rétrospective, on ne peut exclure les défauts de la mémoire, ni le biais de sélection : toutes les grossesses ne finissent pas par un accouchement, et toutes les femmes qui accouchent ne restent pas nécessairement en vie durant la période post-natale. Or nos données concernent des femmes qui ont survécu aux 3 étapes grossesse-accouchement-période post-natale. Voici un extrait d une étude sur la morbidité maternelle qui aborde la question du niveau Source : Ronsmans Carine, Comment mesurer les progrès vers une amélioration de la santé maternelle, p 13 Mesure de la morbidité. Cependant, la morbidité est difficile à définir, à interpréter et à mesurer. Il peut être difficile d'identifier et de classer les pathologies obstétricales et même un personnel médicalement qualifié peut poser des diagnostics différents. Les études destinées à évaluer l'exactitude des pathologies signalées par les femmes elles-mêmes (par exemple à travers des enquêtes) ont montré que les données ne correspondent pas bien aux dossiers médicaux ni aux diagnostics. Par conséquent, même s'il est important d'essayer de rassembler des données sur l'ampleur de la morbidité maternelle afin de saisir la dimension réelle des problèmes de santé maternelle, on ne saurait utiliser la morbidité comme indicateur de l'impact d'un programme. Journées mondiales de la santé, OMS, Maternité sans risque, avril

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