I. Découvrir la conscience certaine de soi : le cogito.

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "I. Découvrir la conscience certaine de soi : le cogito."

Transcription

1 I. Découvrir la conscience certaine de soi : le cogito. René Descartes, le philosophe français par excellence, est un passage obligé sur la question du sujet et de la conscience, tant il a marqué cette question. Il ne l a pas seulement marquée chez les philosophes, mais tout aussi bien la pensée populaire, puisque tout le monde, aujourd hui connaît la célèbre formule du cogito cartésien : «Je pense, donc je suis». Tout le monde la connaît, mais tout le monde ne sait pas véritablement ce qu elle signifie. On va étudier les deux premières Méditations métaphysiques de Descartes. C est le texte sur lequel vous pourrez être interrogés à l oral si vous choisissez de prendre la philosophie à l oral du second groupe. On l étudie ici dans le cours sur le sujet et la conscience, mais c est très utile pour bien d autres notions : autrui, la perception, l existence, la vérité, la démonstration, etc. Attention à ne pas se mettre d œillères. Avant, quelques repères sur l homme Descartes. Contemporain de Galilée et de Pascal, il se situe entre les deux. Il est philosophe, certes, mais aussi physicien et mathématicien. En tant que physicien, il s est intéressé à la réfraction de la lumière, quand elle se propage dans un milieu, par exemple de l eau. Cela l a amené aussi à travailler sur la structure de l œil pour comprendre comment la lumière se propage dans les muqueuses de l œil et comment se forment des images. En tant que mathématicien, il est l inventeur de la géométrie analytique qui réunit algèbre et géométrie, puisqu il montre qu on peut noter les choses de la géométrie par l algèbre. Ex : y=ax+b est l équation cartésienne d une droite, x 2 donnera une courbe exponentielle, etc. On va donc faire une lecture suivie d un texte archi-célèbre de Descartes, les Méditations métaphysiques, qui est son plus grand texte. Il faut d abord comprendre ce titre. Méditation : une pensée solitaire, puisqu il va s agir de découvrir la conscience de soi en excluant tout le reste. La méditation implique (1) la solitude, cela n est donc pas comme le dialogue, qu on trouve chez Platon. La méditation signifie aussi (2) que c est une expérience à réaliser, un exercice de pensée. Descartes, dans ce texte, réalise une expérience que le lecteur devra réaliser pour lui-même. C est ici un sujet, un Je, qui va réaliser cette expérience pour finalement se découvrir lui-même. C est pourquoi Descartes écrit ce texte à la première personne du singulier, c est à noter dans toutes les explications de texte sur cet auteur : c est ici un je qui médite et qui va se trouver dans le cogito. C est une originalité à noter, car vous savez qu en philosophie habituellement, on ne s exprime jamais à la première personne, car on prétend ne pas exposer quelque chose de subjectif. Comparez par exemples avec les textes de Kant, vous verrez tout de suite la différence. Méditation, cela veut dire aussi (3) que ce n est pas un texte qui va exposer des vérités qu il aurait découvert avant d écrire le texte. Une méditation n est pas un exposé, c est un exercice de pensée par lequel l auteur va découvrir des vérités. Son texte n est pas un compte-rendu écrit après qu il ait pensé, c est une expérience de pensée qu il réalise par son texte et la lecture implique pour le lecteur de réaliser la même expérience que celle de Descartes. En lisant ce texte, on voit Descartes en train de découvrir des vérités, mais du même coup on n expose pas des vérités au lecteur, on fait en sorte que le lecteur découvre luimême les vérités en suivant la démarche de Descartes. Chacun doit pour lui-même faire l expérience de pensée que fait Descartes pour découvrir ces vérités. C est donc pleinement

2 une méditation au sens (définition) d un exercice spirituel solitaire, une démarche introspective où l on fait retour sur soi-même, sur notre esprit. Métaphysique : ca veut dire, au-delà de la physique. Meta en grec est un préfixe qui veut dire au-delà, comme trans en latin. Ca veut dire penser quelque chose qui n est plus une réalité physique, donc plus une réalité matérielle, un corps, et cette réalité métaphysique, c est celle de la conscience, qu on va appeler le cogito, le «je pense», ou ce que Descartes va appeler une chose qui pense. Un questionnement métaphysique porte sur ce qui n appartient pas à la réalité physique : la pensée, donc, mais aussi Dieu, qui fait l objet de la 3 ème méditation et dont il prétend démontrer l existence, c est la fameuse preuve ontologique qu on avait étudiée dans le cours sur la religion. Métaphysique, ce mot n apparait que dans la traduction en français. A l origine, le texte est paru en latin et indique prima philosophia. Philosophie première donc. On l a traduit par métaphysique, car celle-ci désigne la philosophie première pour Descartes, c est-à-dire celle qui porte sur les fondements de toutes nos connaissances, les premières vérités, les plus certaines. Il donne une image devenue célèbre, celle de l arbre de la connaissance, dans les Principes de la philosophie de 1644 : les sciences sont le tronc et les branches c est la technique, donc les applications de la science, mais les racines sont la métaphysique ou philosophie première, qui fonde les sciences. On va commencer par la première méditation et on va voir qu elle est entièrement négative, elle va tout exclure sans rien trouver de positif à connaître. 1. Doute et certitude. Quel est le problème de Descartes dans cette œuvre? Il est donné dès le 1. C est le problème classique pour tout scientifique et philosophe : comment atteindre la vérité? Descartes est scientifique, mais il se demande comment faire pour atteindre une connaissance dont on soit certain qu elle est vraie. Pourquoi une telle exigence de certitude? Pourquoi vouloir que nos connaissances soient non seulement vraies, mais surtout certaines? Parce qu il a fait souvent l expérience que ce qu il a cru vrai s est en fait révélé être faux. C est l expérience de l erreur : on s est trompé. On retrouve ici la distinction croire/savoir, opinion/connaissance. On a pensé avoir un savoir, une connaissance, mais en réalité ca s est révélé faux. Donc c était une simple croyance. On a cru que c était vrai, mais ca ne l était pas. Cela peut-être des connaissances scientifiques qui lui ont été apprises par l école, dans l enseignement. A l époque de Descartes, c est la révolution scientifique, on remet en cause tout le savoir hérité des grecs, tout particulièrement d Aristote et de sa physique. Voilà ce qu il vise par cette «quantité d opinions tenues pour véritables». Mais il précise aussi «dès mes premières années». Cela renvoie donc à l enfance. L enfant apprend énormément de choses par expérience, par ses parents, par son éducations, son milieu, sa culture, qui deviennent des préjugés qu il ne met plus en question. Elles ne sont pas le produit d une démonstration, donc ces opinions sont douteuses.

3 Comment savoir si on a affaire à un savoir, une connaissance? Il faut qu on sache que c est vrai, pas qu on se contente de croire que c est vrai. Il faut donc qu on soit certain de cette connaissance pour que ce soit une connaissance. Pour Descartes, une connaissance certaine, c est au fond un pléonasme. Sans la certitude, on n a qu une simple croyance. Repartons de l expérience qu il décrit : il s est trompé. Ce qu il a cru vrai était en fait faux. C est un problème, cette expérience, parce que qu est ce qui nous dit que ce qu on tient pour vrai aujourd hui, nos connaissances, elles ne vont pas se révéler demain être des erreurs? Cela m est arrivé de nombreuses fois, cela peut donc m arriver de nouveau. Il faudrait donc qu on soit certain de la vérité, qu on soit certain qu on n est pas dans l erreur, sinon ce sont de simples croyances. Comment faire alors pour trouver des connaissances certaines? Il va falloir trouver une méthode pour atteindre la certitude absolue dans nos sciences. Constant et ferme, ce qui ne peut pas se révéler à l avenir être faux. On peut d abord se demander ce que cela veut dire incertain : si c est incertain, ca veut dire qu on doute, c est douteux. Je ne suis pas certain que c est vrai, ca veut dire que je doute de la vérité. «Fort douteux et incertain», écrit Descartes. Du coup, qu est-ce que c est, être certain? C est ne plus pouvoir douter! Le certain, c est l indubitable. Cela, puisqu on ne peut en douter, le certain, c est ce qui ne pourra jamais se révéler faux. Donc, c est une connaissance qui est vraie une fois pour toute, elle ne pourra pas changer. C est pour cela que Descartes appelle cela le «ferme et constant». «fort douteux et incertain» s oppose à «ferme et constant». On veut se débarrasser du premier pour obtenir le second. Il faut donc faire le tri entre ce qui est douteux et ce qui est indubitable, écarter tout ce qui est douteux pour obtenir des connaissances indubitables. Comment faire ce tri, comment savoir si quelque chose est douteux ou indubitable? Douteux : ce dont je peux douter. Indubitable : ce dont je ne peux pas douter. Comment faire pour savoir si on peut faire quelque chose? Il faut essayer. Pour savoir si on peut en douter, eh bien il n y a qu une seule méthode possible : il faut essayer d en douter. Si on arrive à en douter c est douteux, si on n y arrive pas, alors c est indubitable. La méthode, pour atteindre la certitude, ca va donc consister à voir si on peut douter. Si oui, alors ce n est pas certain. Si on ne peut absolument pas douter, alors c est certain. On va essayer de trouver toutes les raisons qu on peut avoir de douter de nos connaissances. C est ce que Descartes appelle ici «détruire toutes nos anciennes opinions». Le doute, ici, devient une méthode qu on utilise volontairement, et plus seulement un état passif, subi, qui nous atteint malgré nous. Ce doute va faire plus que douter, car il va nier tout ce qui est douteux. Descartes met en place une méthode qui consiste à dire que dès qu on trouvera une seule raison de douter, on rejettera cette croyance comme si elle était fausse. C est ce qu on appelle la méthode du doute hyperbolique. Le mot est utilisé une seule fois par Descartes, mais c est traditionnel chez les commentateurs de qualifier ce doute par ce mot.

4 Hyperbolique veut dire exagéré. Ca ne renvoie pas à l hyperbole en mathématiques mais à la figure de style de l hyperbole en littérature : c est une image exagérée de quelque chose. Exagéré par ce que 1. c est totalement artificiel, on se force à douter là où normalement on ne doute pas. Exagéré aussi du même coup parce que c est un doute délibéré, choisi, actif, on fait exprès de douter, alors que le doute naturel est subi, on ne choisit pas de douter, c est passif. 2. Mais exagéré aussi parce qu on va dire que s il y a la moindre raison de douter d une vérité, alors elle est fausse. C est une exagération parce qu en fait ce n est pas parce que c est douteux que c est faux. Si c est douteux, alors justement on n est pas certain que c est faux, on ne sait pas vraiment si c est vrai ou faux. Rien n autorise à dire de quelque chose de douteux qu il est faux, puisque précisément on doute. Mais là, artificiellement, pour les besoins de notre méthode de pensée, on rejette comme faux tout ce qui est douteux. C est exagéré parce que cela va au-delà de ce qu on a droit de dire quand quelque chose est douteux. Le but, c est de faire place nette pour que ne reste que ce dont on ne peut absolument pas douter, l indubitable, le certain. Normalement, du douteux, c est V ou F, et du certain, c est V. Pour les besoins de la recherche, le doute hyperbolique consiste à dire que si c est douteux, donc V ou F, on dit que c est F. Rien ne justifie logiquement ce passage, c est une décision méthodologique, mais en droit, ce n est pas parce que c est douteux que c est faux : serais-je encore en vie demain, c est douteux, cela ne me permet pas de conclure que je ne serais pas en vie demain! Il faut préciser le rapport de cette méthode avec le scepticisme. Le scepticisme désigne une doctrine que l on doit au philosophie grec Pyrrhon au 4 ème siècle avant JC qui affirme que nous devons douter de tout et suspendre notre jugement sur tous les points. Cette doctrine, on la retrouve dans les Essais de Montaigne, qui parvient à la même conclusion, l impossibilité pour l homme de connaitre la vérité. En apparence, Descartes reprend ce projet. Attention au contre-sens : Descartes n est pas sceptique, bien au contraire. Pour les sceptiques, le doute est un terme, une fin, leur but est de douter sans cesse, il n y a rien ensuite car on ne trouve aucune certitude indubitable. Avec Descartes, au contraire, le doute est un simple moyen qui va être dépassé car on va grâce à lui trouver des vérités indubitables. Il s agit maintenant de mettre en œuvre cette méthode, mais avant cela se pose un problème : la faisabilité du projet. D abord, des conditions à remplir : «mon esprit est libre de tout soin». Il faut s arracher à la préoccupation quotidienne, à nos affaires, et nous isoler (la solitude fait partie de la méditation). Il faut que notre esprit soit le plus libre possible de tout ce qui viendrait l empêcher de se concentrer sur cette tâche. Descartes insiste sur la liberté : l esprit et délivré, il s applique avec liberté. Cela veut bien dire, comme on l a vu, que la démarche du doute est une décision, parfaitement libre. Ce n est rien ni personne dans le monde qui nous l impose. La méditation qu on nous propose est donc un exercice de liberté. Le sujet pensant y faire l épreuve de sa liberté à l égard du monde en s isolant. Le sujet pensant va se découvrir comme souverain à l égard de tout ce qui n est pas lui : il peut décider de s en détacher quand il le veut. Une fois les bonnes dispositions acquises, se pose un autre problème de faisabilité. En effet, des connaissances, on en a des milliers, et même on ne peut pas les énumérer toutes. On ne peut pas toutes les passer en revue. Du coup, étudier une par une si elles sont

5 douteuses ou pas, cela prendrait un temps presque infini, donc personne ne pourrait réussir à le faire avant de mourir. Il faut donc faire plus simple pour que la méthode fonctionne : se demander d où nous viennent nos connaissances, où on a apprit cela, et si on a une seule raison de douter, alors on rejettera toutes ces connaissances d un coup. Toutes les connaissances qui nous viendrons de cette source, quand bien même elles seraient en nombreux presque infini, seraient d un coup éliminées comme douteuses si on n a une bonne raison de douter de la fiabilité de cette source. On peut alors rendre possible le passage en revue de toutes nos connaissances, mais on ne le fait pas une par une. La métaphore c est celle de la maison : si on veut la détruire, pas la peine de retirer une à une chaque brique, ce qui prendrait très longtemps, surtout si la maison est grande, il suffit de saper les fondements et elle s effondrera toute seule. C est bien selon ce principe que l on détruit les immeubles. C est très long à construire, mais c est détruit en quelque secondes. Pour nos connaissances, c est la même chose : trouvons quels sont leurs fondements, d où on les tire, et essayons de voir si on peut en douter. Si oui, on le rejette comme faux et toutes les connaissances qui nous viennent de ce fondement s effondrent avec, comme les étages d un édifice s effondrent avec les fondations. 2. La connaissance sensible. 2. Commençons : quel est le fondement le plus évident de nos connaissances? Comment j obtiens des connaissances sur le monde qui m entoure actuellement? On l avait vu dans le cours sur la vérité : on utilise cet accès au monde qu est notre expérience du monde, c est-à-dire nos sens. Cela désigne nos cinq sens, mais prioritairement la vue et l ouïe. Or, est-ce qu on n a aucune raison de douter des informations que nous fournissent nos sens? Est-ce qu elles sont certaines? Non. Descartes renvoie à une expérience que nous avons tous fait. «j'ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs» > cela renvoie au fait que nos sens ne sont pas toujours fiables. L idée renvoie à une perte de crédibilité : celui qui nous a menti une fois, on ne peut plus savoir s il ne nous ment pas toujours, on n a pas de critère pour savoir s il ment ou pas. C est la même chose pour les sens. Descartes aborde ici le problème de la perception, notion au programme. Descartes ne développe pas ici, cela lui semble évident. Expliquons. D abord, (1) il y a des myopes et des malentendants, donc nos sens fonctionnent mal des fois. On pourrait répondre que la plupart du temps, nos sens fonctionnent bien, donc que ce n est pas une raison assez forte de douter. Mais (2) même lorsque nos sens fonctionnent bien, ils nous trompent : ils nous font voir les choses autrement qu elles ne sont. Ce sont des illusions d optiques : ex : mettre un bâton dans l eau, vous le verrez tordu alors qu il est droit, secouez un crayon et vous le verrez se tordre comme s il était mou. Il y a aussi les trompe-l œil : de loin, on croit qu il y a un homme à un balcon, et en fait c est une façade peinte. Dans ces deux cas, nos sens déforment la réalité alors qu ils ne sont pas malades, ils fonctionnent normalement : ce sont les illusions perceptives.

6 Mais si les sens déforment les choses réelles, au moins ces choses existent, il n y a pas rien. Les sens nous trompent sur la nature des objets, leur essence, ce qu ils sont, mais ils ne nous trompent pas sur leur existence, le fait qu ils sont. Cela, on ne pourrait pas en douter. Peut-être qu il y a une façade peinte au lieu d un homme à son balcon, mais au moins il y a quelque chose qui est là, qui existe devant moi. Le bâton apparaît tordu dans l eau, mais au moins je suis certain qu il y a un bâton. Mais (3) on peut aller encore plus loin dans le doute : ils peuvent nous faire voir des choses qui n existent pas du tout. On a parfois des hallucinations pures et simples : on voit un oasis dans un désert. Là, nos sens nous font croire qu il existe des choses qui en fait n existent pas. Du coup, qu est-ce qui me dit qu actuellement, je ne suis pas en train d avoir des hallucinations, et que tout ce que je vois et entend n est pas complètement faux? Rien ne me prouve le contraire, donc je peux légitimement douter de ce que me montrent mes sens. Donc, si c est douteux, alors, conformément à la méthode de doute hyperbolique, on doit rejeter comme faux tout ce que montrent nos sens. 3 Descartes va se faire une objection à lui-même : «les sens nous trompent quelquefois, touchant les choses peu sensibles et fort éloignées». Oui, les sens nous trompent, mais seulement à distance et pour les choses peu sensibles, c està-dire s il y a peu de lumière, et si on veut savoir si c est vrai ou pas, on s approche ou bien on éclaire : quand on s approche du trompe-l œil, on se rend compte que ce n est pas une vraie personne mais un mur peint, quand on éclaire ce qui est dans l obscurité, on voit qu on s était trompé. On s approche de l oasis dans le désert et on se rend compte que c était un mirage. Qu est-ce qui m apprend la vérité, ici? Qu est-ce qui m apprend que je me suis trompé? Ce sont bien mes sens. Donc en définitive, même quand je me rends compte que mes sens m ont trompé, je le sais pas mes sens, donc je ne doute plus de mes sens. A proximité, ce que nous apprennent nos sens n est pas douteux. Et il suffit de varier les sens, par exemple de prendre en main le bâton pour se rendre compte qu il n est pas brisé. Et puis Descartes dit qu il y aurait quelque chose de fou à douter de ce que m apprennent mes sens sur ce qui m entoure à proximité, comme mon corps par exemple : je serais comme ces fous qui se prennent pour des empereurs, si je me mettais à douter que j ai un corps. Ca parait fou de douter des informations que nous apprennent nos sens : je suis ici, j ai un corps, j ai deux mains, deux jambes, etc. Les fous se trompent, ils sont dans l hallucination, de sorte que me mettre à douter de ce que m apprennent mes sens, ce serait tomber comme eux dans une hallucination, une délire, donc s écarter de la vérité alors que c est la vérité certaine qu on cherche. L existence de notre corps semble donc un fait certain, une vérité indubitable. 3. L argument du rêve. 4. Et pourtant, il va falloir en douter, même si cela paraît fou : on peut douter de l existence de notre corps et même de l existence d un monde hors de nous. Ce n est pas parce que c est proche à mes yeux et bien éclairé que je suis certain de connaitre la vérité. Même à proximité et en utilisant tous les sens pour comparer, cela peut être une illusion, sans que nous soyons fous pour autant.

7 L argument, c est celui du rêve : il nous arrive à tous de rêver, et dans le rêve, tout est faux : on imagine des événements qui n existent pas. Les choses sont vues de près, on les touche, et pourtant elles n existent pas parce qu on est dans un rêve. De ce point de vue, quand nous rêvons, nous sommes bien comme ces fous qui croient voir des choses qui n existent pas. Nous aussi, en rêve, nous pouvons nous prendre pour des rois, exactement comme le fou. Comme lui, nous nous trompons sur notre corps quand nous rêvons : on se trompe sur le lieu, sur l habillement, ou sur sa nature, car on peut rêver qu on a un corps de verre, comme le fou. Du coup, qu est-ce qui me dit que je ne suis pas actuellement en train de rêver que je suis dans cette classe en train de vous faire cours? Là, c est une bonne raison de douter de ce tout ce que je vois, entends, sens. Simplement, on a envie de dire qu on est capable de distinguer le rêve et la vie éveillée, donc je sais très bien qu en ce moment, je ne suis pas en train de rêver. Mais comment est-ce que je le sais? Je le crois, certes, mais cela ne veut pas dire que je le sais. (cf. repère croire/savoir) En fait, quand je rêve, je ne me dis pas «je rêve», je crois dur comme ferme à mon rêve et donc je crois que je ne rêve pas. En ce moment, je crois aussi que je ne rêve pas, mais peut-être que je suis en train de faire un rêve. Le fait qu il me semble que je veille, cela peut très bien être une illusion et on a tous déjà été trompé à ce sujet en dormant. Ce n est pas parce que je pense que je ne rêve pas que c est vrai, puisque dans nos rêves, on pense qu on ne rêve pas. Quand je rêve, je crois que je ne rêve pas. Quand je ne rêve pas, je crois que je ne rêve pas. Quelle différence, alors? Bien sûr, je crois en ce moment que je ne rêve pas, mais c est ce que nous faisons chaque nuit en rêvant, donc c est peut-être ce que je fais une fois de plus : je rêve que je ne rêve pas, donc je rêve. Qu est-ce qui différencie ma vie éveillée du rêve? Il faudrait trouver un critère pour les distinguer, mais ce que montre Descartes, c est qu aucun critère ne fonctionne. On a envie de dire par exemple que le critère est qu on s est réveillé ce matin, donc on est éveillé, pas dans un rêve. Sauf qu il arrive parfois qu on rêve qu on se réveille. Les rêves peuvent s emboiter, on peut faire un rêve dans un rêve, et on rêve qu on se réveille d un rêve. Donc le fait de s être levé ce matin ne prouve rien. Je suis peut être en train de rêver que je me suis réveillé ce matin. Il y a un poète chinois, Tchouang Tchéou, qui a écrit un poème sur son rêve. Il s est endormit dans un jardin, et il a rêvé qu il était un papillon qui volait dans ce jardin. Ensuite, il s est réveillé et il s est posé la question suivante : est-ce que je suis Tchouang Tchéou qui a rêvé qu il est un papillon, ou bien est-ce que je suis un papillon qui est en train de rêver qu il est Tchouang Tchéou? On n a pas de critère pour décider où est le rêve, où est la réalité. Un critère qu on donne parfois est qu il faut se pincer car on ne ressent pas de douleur dans un rêve. Mais qu est-ce qui met permet de dire que dans un rêve, on ne peut pas éprouver de douleur et que dans la réalité, oui? Peut-être que je suis en train de rêver que j ai trouvé ce critère, mais qu il n est pas réel. En fait, on n a aucune moyen de distinguer le rêve et la vie éveillée, car dès que je trouve un critère, si ca se trouve, je suis en train de rêver ce critère : je rêve que j ai trouvé le

8 moyen de distinguer le rêve de la vie éveillée, et donc je rêve que je ne rêve pas. Donc, je rêve. Que je rêve que je rêve ou que je rêve que je ne rêve pas, dans les deux cas je rêve. Pour trouver un critère pour les différencier, il faudrait qu on ait d un côté le rêve, et de l autre la réalité. On les comparerait, on trouverait des différences, et on pourrait dire ca y est, on a un critère. Mais précisément, on n a jamais le rêve d un côté, la réalité de l autre! Pour cela, il faudrait être certain que le rêve en est un et la réalité est la réalité. Il faudrait déjà posséder un critère pour pouvoir trouver un critère. Ou alors, déjà savoir sans posséder de critère, mais ce ne serait pas la peine d en chercher un. Voilà qui nous fait douter de tout ce que nous montrent nos sens : on n a pas de certitude, donc selon notre méthode de doute hyperbolique, on doit les rejeter comme faux. Voici notre situation : nous sommes en train de dormir, tout ce que nous sentons est faux : ce corps, ce monde autour de moi, ce sont des illusions, rien de tout cela n existe. Les autres hommes n existent pas, le monde n existe pas, mon corps n existe pas. Toute ma vie jusqu à aujourd hui n a été qu un long rêve trompeur, totalement faux. C est un grand vertige qui nous saisit : rien n existe, tout est faux, tout ce en quoi j ai cru n était qu illusion. Je me réveille de la vie qui n était qu un songe. 5 Simplement, Descartes se fait une nouvelle objection, qu on a envie de faire si vous vous souvenez des limites de l imagination qu on avait étudiées dans le cours sur l art. L imagination compose un rêve, mais elle le fait à partir de quel matériau? Elle ne crée pas les éléments, elle les trouve dans la réalité, des éléments simples, et va les recombiner dans un autre ordre pour produire quelque chose qui n est pas réel. Cf. la sirène > composée d une femme et d un poisson. Un satyre : mi homme mi bouc. Un homme qui a des cornes comme le bouc, et surtout des pattes et des pieds de boucs. C est une divinité mythologique chez les grecs, ils suivent Dionysos, le dieu du vin et de l ivresse en général. Des choses imaginaires, fausses, comme une sirène, ce n est que la composition de choses réelles dans un autre ordre, comme un poisson et une femme. Et on l avait vu, on ne peut pas imaginer de nouvelles couleurs. (cf Lovecraft, La couleur tombée du ciel). L imagination procède à la manière d un peintre : «tableaux», «peintures». C est que le peintre fait preuve d imagination, exactement comme le rêveur en fait preuve. On peut donc faire une parallèle entre la peinture et le rêve : ce dernier n est qu un ensemble de peintures qui nous sont présentées. L imaginaire, ce sont des choses complexes, mais les éléments simples qui les composent sont biens réels. On peut dire la même chose ici : admettons que je sois en train de rêver et que tout ce que je vois dans cette salle soit imaginaire, ce doit être composé à partir d éléments simples qui sont réels. Quels sont ces éléments? Si on dit que ce sont des têtes, des bras, des jambes, alors on peut encore dire que ce sont des éléments imaginaires, car ils sont composés d éléments plus simples! Sirène peut être décomposé en femme et poisson, mais peut-être qu eux aussi ce

9 sont des combinaisons de mon imaginations. On peut dire cela tant qu on parle du complexe, du composé. Mais on va revenir en définitive à des éléments simples, indécomposables. Comme l imagination ne fait que composer, elle ne peut les créer. Donc, ces éléments sont réels. Là, on va atteindre les composants les plus simples de la réalité qui résistent à l argument du rêve : le simple, l indécomposable, les éléments ultimes du réel. La démarche de Descartes ici, c est d aller du complexe au simple, du composé à l élémentaire. Seul le composé est faux et illusoire, le simple ne peut être que vrai, donc indubitable. L idée est que peut-être nous rêvons, mais ce rêve renvoie à la réalité. Et si nous sommes dans un rêve lui-même dans un rêve, on peut remonter ainsi longtemps, mais pas à l infini, on devra arriver à la réalité à partir de laquelle notre imagination à composé le rêve. On peut dire : je rêve, donc il y a de la réalité, il n y a pas que le rêve, c est impossible. Si je rêve, alors le monde existe hors de moi, mon rêve ne fait que le déformer. 4. Le Dieu trompeur et le malin génie. 6 et 7 Il faut trouver les éléments les plus simples dont toutes les choses sont composées : «la figure des choses étendues, leur quantité ou grandeur, et leur nombre ; comme aussi le lieu où elles sont, le temps qui mesure leur durée, et autres semblables» C est l espace, les figures spatiales, les nombres et le temps. On voit que pour toute chose qui apparait en rêve, c est du complexe qui peut se réduire à cela : une chose étendue (res extensa). On ne peut pas imaginer une chose qui n ait pas une figure, une quantité, une grandeur, un nombre, un lieu qu elle occupe, un temps qu elle occupe aussi, etc. Les deux se ramènent en fait à l espace et au temps, qui sont le cadre de la réalité dont il semble bien que nous ne puissions pas douter. On ne peut pas imaginer qu il n y ait pas d espace ou pas de temps. Que ce que je vois sois un rêve ou la réalité, l espace et le temps demeurent comme quelque chose simple dont il est impossible de se débarrasser. C est le constituant ultime de la réalité donc il semble bien qu on ne puisse douter : on ne peut douter de l espace et du temps. Du coup, quelles sont les connaissances qui sont indubitables, parce qu elles étudieraient ces éléments simples? Qu est-ce qui étudie cela? On l avait vu dans le cours sur la vérité : ce sont les mathématiques sous forme d arithmétique pour les nombres et de géométrie pour les figures. Descartes donc fait la liste des sciences qu on doit rejeter comme entièrement fausses, puisqu elles portent sur des choses composées, et celle qu on doit accepter, parce qu elles portent sur le simple. On voit qu il faut rejeter les sciences empiriques, et qu on doit simplement garder les mathématiques car c est une science formelle qui porte sur les éléments simples donc il a fait la liste. Toutes les sciences empiriques tombent avec l argument du rêve : quand un scientifique fait une expérimentation, comme Galilée et ses plans inclinés, peut-être qu il rêve que la chute libre des corps s accélèrent uniformément, mais que cela n a rien de réel. Pour toutes ces sciences là, qu on soit en train de rêver ou pas, cela change tout. A l inverse, là, avec les mathématiques, on aurait atteint ce dont on est certain, ce dont on ne peut plus douter : toutes les vérités des mathématiques, car qu on soit en train de rêver ou pas n a aucune importance. Ces sont des vérités qui résistent à l argument du rêve.

10 Admettons que je sois en train de rêver, 2 et 3 feront toujours cinq et un carré aura quatre côté. Vous pouvez faire l expérience en vous-même : vous ne pourrez jamais rêver quelque chose comme un carré à cinq côté, ou bien un triangle dont les angles ne seraient pas égaux à deux angles droits, ou encore un objet rêvé plus un objet rêvé, ca ferait toujours deux objets rêvé, jamais trois. Que le mathématicien rêve ne change rien. On voit que la vérité des mathématiques ne dépend pas de l existence du monde : «sans se mettre beaucoup en peine si elles sont dans la nature ou si elles n y sont pas». Même si aucun monde n existait et qu on soit seulement en train de rêver, ca ne changeraient rien aux mathématiques : c est normal, ils ne parlent pas du monde, ils parlent seulement d objets idéaux qui n existent pas, comme des nombres ou des figures, on l a vu dans le cours sur vérité et démonstration. Ce sont des vérités qui n ont pas le même statut. Les vérités empiriques, celles qui viennent de l expérience de nos sens, sont toutes douteuses à cause de l argument du rêve. Les vérités des mathématiques sont des vérités rationnelles, c est-à-dire qui viennent uniquement de notre raison. Donc, que le monde existe ou pas, cela ne change rien, car ce sont des idées innées, elle ne viennent pas des sens. Est-ce qu on doit d arrêter là? Est-ce qu on a trouvé la connaissance certaine dont on ne peut pas douter? Conformément à la méthode du doute hyperbolique, il faut exagérer, aller le plus loin possible dans le doute en cherchant toutes les raison possibles de douter. Le rêve ne suffit pas, il va donc falloir en trouver une autre. On peut aller encore plus loin dans notre doute hyperbolique, et c est ce qu il fait dans toute la fin de la première méditation, dans les 8 à 10. On va créer de toute pièce une hypothèse pour réussir à douter des vérités rationnelles et plus seulement des vérités des sens : celle du Dieu trompeur d abord ( 8), puis du malin génie ( 10). 8. Descartes part de Dieu. Si j examine toutes les opinions qui me restent, après que j ai éliminées les opinions qui viennent des sens, il y a, à côté des mathématiques, une opinion selon laquelle il y a un Dieu. En effet, Descartes était croyant et au 17 ème siècle, c est une opinion qui allait de soi. On peut être tenté de répondre que ce n est pas parce qu il a cette opinion que Dieu existe, ou que nous, on n a pas cette opinion. Peut-être, mais en fait cela ne change rien. Il n est pas en train de dire que Dieu existe, ça il n en sait rien. Il dit seulement qu il a l opinion que Dieu existe, et il faut examiner cette opinion. Cette opinion, c est qu il existe un certain Dieu, qui peut tout, donc est omnipotent, et par qui nous avons été créés : «il y a longtemps que j ai dans mon esprit une certaine opinion qu il y a un Dieu qui peut tout, et par qui j ai été fait et créé tel que je suis». Descartes dit bien «une certain opinion», donc c est douteux, il le sait bien. Il ne s agit pas de dire que cette opinion est vraie, est certaine, mais de montrer que cette opinion, puisqu elle peut être vraie, va me permettre de douter des vérités rationnelles comme celles des mathématiques. En effet, si celui qui m a créé peut tout faire, qu est-ce qui me dit qu il ne m a pas créé de telle façon que je me trompe en permanence? Si Dieu peut tout, alors il peut faire cela, il peut faire en sorte que je me trompe même quand je fais des mathématiques, même quand j ajoute 2 et 3 ou bien quand je compte le nombre de côté d un carré : «que sais-je s il n a

11 point fait que je me trompe aussi toutes les fois que je fais l addition de deux et de trois, ou que je nombre les côtés d un carré». Rien ne s oppose à cela. Est-ce que je peux en toute certitude savoir que ce n est pas le cas? Non. Donc, on a une bonne raison de douter de notre capacité à atteindre la vérité. Du coup, toutes les vérités rationnelles, comme les mathématiques, deviennent douteuses, car peut-être que Dieu m a fait tel que je me trompe sans cesse. Je ne peux pas prouver que c est le cas, mais comme je ne peux prouver que ce n est pas le cas, alors on doute. Evidemment, c est un doute exagéré, hyperbolique, mais d après notre méthode, même les vérités rationnelles sont douteuses, et on doit donc les rejeter comme fausses. Même les éléments simples qu on a dégagés seraient faux : «aucune figure, aucune grandeur, aucun lieu». Si on peut le penser, alors faisons-le et disons que nous avons été créés par un Dieu trompeur. Mais, et c est la suite du 8, Descartes va se faire une objection à lui-même. Il a l opinion que son auteur est un Dieu tout-puissant. Mais dans cette opinion, on trouve aussi l idée qu il est souverainement bon. En effet, par Dieu, on entend un être parfait. Parfait, donc il peut tout faire. Mais parfait, donc parfaitement bon. Or, s il est parfaitement bon, comment serait-il possible qu il cherche à me tromper? Il y a là une contradiction : un être souverainement bon ne peut pas être trompeur. Donc cette hypothèse pour remettre en cause les vérités rationnelles tomberait. Descartes va en fait lever l objection. Ce n est pas parce que Dieu est souverainement bon que c est incompatible avec le fait que je me trompe sans cesse quand j ajoute deux et trois. Il faut alors distinguer le fait que Dieu me trompe, activement, et l erreur viendrait de lui, ou que Dieu permette que je me trompe, passivement, et l erreur viendrait de nous. Le premier cas est incompatible avec la bonté de Dieu, mais pas le second. Est-ce qu il est possible que Dieu cherche à me tromper, non, cela répugne à sa bonté. Mais est-ce qu il est possible que Dieu permette que je me trompe et que l erreur vienne de moi, oui, car on a tous fait l expérience qu on s est déjà trompé, on est même parti de cette expérience dans le 1. Donc, le fait qu on se trompe est compatible avec la bonté de Dieu. De fait, on voit que Dieu permet que je me trompe quelque fois, puisqu on sait que cela nous est arrivé. Mais alors, si le fait qu on se trompe quelque fois n est pas incompatible avec la bonté de Dieu, alors rien ne m empêche de penser que je me trompe toujours, cela n est pas incompatible avec sa bonté. Donc, on peut faire cette hypothèse, et même les vérités rationnelles deviennent douteuses. Mais Descartes va accepter de montrer ce qui se passe s il n y a pas de Dieu. En effet, plutôt que de douter des mathématiques, on pourrait préférer douter de l existence de Dieu pour lever le doute hyperbolique. Après tout, l existence de Dieu aussi est douteuse, donc on peut lui appliquer le doute hyperbolique et considérer qu elle est fausse.

12 Soit, voyons ce qui se passe si on préfère nier qu il y ait un Dieu tout-puissant qui m ait créé : «supposons en leur faveur que tout ce qui est dit ici d un Dieu soit une fable». L idée est que cela revient au même. Si un Dieu parfait m a créé, il se peut très bien que je me trompe toujours, même dans les mathématiques. Alors si Dieu n existe pas, ce qui m a créé sera encore moins parfait que Dieu, donc il est encore plus probable que je puisse me tromper toujours quand j ajoute deux et trois. Cela revient donc au même : je dois douter de tout, même des vérités rationnelles de mathématiques. > cf. fin du 8. Je dois abandonner toutes mes opinions et les récuser comme intégralement fausses. Mais, 9, il va falloir maintenir cette résolution de ne plus croire à toutes ses anciennes opinions. Or, ce n est pas facile, car notre esprit a des mauvaises habitudes, qui le font spontanément retomber dans les anciennes opinions qu on a rejetées comme fausses. On risque d oublier les raisons qu on a eu de les rejeter, et de revenir au point de départ, de sorte que tout le trajet fait au long de cette première méditation serait à recommencer. Il faut donc faire des résultats de cette première méditation une acquisition définitive. C est ce que veut dit l appel au souvenir : «il faut encore que je prenne soin de m en souvenir». Une résolution doit ici contrecarrer l habitude, «le long et familier usage». Pourquoi notre esprit n arrive-t-il pas à maintenir le doute hyperbolique, et retombe sans cesse au point de départ, donc (1) dans une confiance dans nos sens (vérités empiriques) et (2) dans notre capacité à bien juger des vérités rationnelles comme les mathématiques (vérités rationnelles)? C est une question de probabilité. C est là une notion que nous n avons pas abordée dans la méditation, parce que le probable ne nous intéressait pas : ce que l on recherche, c est du certain, de l indubitable. Le probable doit être rejeté comme faux d après le doute hyperbolique. Le probable intervient ici comme une nouvelle catégorie au sein du douteux. Les trois catégories : Le certain, indubitable. Le douteux, qu on va considérer comme faux par artifice. Le faux de manière certaine. En fait, au sein du douteux, on peut distinguer : le probable, l improbable. C est ce qui permet d expliquer pourquoi on a tendance à croire même quand c est douteux. Le douteux qui est improbable, spontanément on n y croit pas, même si ce n est pas impossible : par exemple «demain, je serais mort». Par contre, le douteux qui est probable, on va y croire spontanément, même si ce n est pas certain, même s il n est pas impossible que ce soit faux. Par exemple, «demain, je serais vivant». De cette catégorie relève les vérités sensibles comme le fait que j ai un corps, que je suis présent dans cette salle, qu un monde existe, mais aussi les vérités rationnelles comme 2 et 3 font 5. Ces véritables probables, «on a beaucoup plus de raison de les croire que de les nier». Ce qui signifie qu à l inverse, l improbable, c est ce qu on a beaucoup plus de raison de nier que croire. En fait, pour l action, on a besoin d avoir confiance en nos sens, sinon on ne pourrait pas vivre. L action se contente du probable, elle n a pas besoin de certitude. Si on attendait d être certain pour agir, on n agirait jamais (comme pour l induction, cf. vérité et démonstration).

13 Mais, est-ce qu il s agit d agir ici? Non : «il n est pas maintenant question d agir, mais seulement de méditer et de connaître». Cf. repère théorique/pratique. La vie pratique, quotidienne, se contente du probable. La vie théorique, celle de la méditation qui cherche le vrai ne peut s en contenter, elle veut le certain. Il va donc falloir faire en sorte d arrêter de penser ces vérités comme probables, s en désaccoutumer. Arrêter de penser qu elles sont sans doute vraies, puisque probables, pour éviter de retomber dedans. Il faut se désaccoutumer de leur déférer et de prendre confiance en elles. Mais on n y arrivera pas tant qu on les considère telles qu elles sont, à savoir infiniment probables. Alors comment faire? Il va falloir, pour se désaccoutumer, se tromper soi-même, feindre : «je me trompe moi-même et si je feins pour quelques temps que toutes ces opinions sont entièrement fausses». Cela veut dire qu on va se convaincre de quelque chose de totalement faux, se tromper soi-même, mais ça sera utile, ça nous permettra de considérer ces opinions probables comme entièrement fausses et briser l habitude qui nous fait y croire dans un but pratique. On va inventer de toute pièce une fiction, une fiction utile, quelque chose de totalement faux, donc, mais cela a une fonction méthodologique : On va penser qu il existe un esprit mauvais qui fait en sorte qu à chaque fois que je juge quelque chose, je me trompe. C est le malin génie. Malin, ici, signifie rusé, mais surtout mauvais, celui qui fait le mal. Avec le malin génie, non seulement je me trompe, mais il me trompe, contrairement à Dieu. L hypothèse du malin génie radicalise celle du Dieu trompeur. C est le 10. «Je supposerais donc» Le verbe supposer est important à noter : cela prouve bien que c est une fiction, une construction totalement artificielle. On suppose un mauvais génie qui nous trompe en permanence, qui ne fait rien d autre que cela. Tout ce qui nous vient des sens vient en réalité de lui, ce sont ses tromperies pour nous faire croire que des choses existent. Il arrive à me tromper à chaque fois que je nombre les côté du carré ou bien que j ajoute 2 et 3. Le malin génie fait que je ne peux plus croire en rien, absolument tout est douteux. Là, on est délivré de la tendance spontanée à croire au probable, car même le probable vient du malin génie, donc est trompeur. On a franchi ici un pas de plus, car grâce à cette fiction du malin génie, les opinions qui étaient probables cessent de l être, on a assuré qu elles sont entièrement fausses, car elles proviennent du malin génie, et donc on ne nous y reprendra plus, on ne cède plus à l habitude qui consiste à se contenter du probable, on rejette tout comme faux. Voilà ce qu ajoute cette hypothèse du malin génie : l usage, l habitude, le probable, ont perdu leur force sur mon esprit. Du coup, à chaque fois que je manipule des nombres, je suis trompé par le génie. Rien ne nous empêche de faire cette supposition qu un malin génie nous trompe à chaque fois qu on juge en mathématiques. Ca nous est déjà arrivé de nous tromper en faisant des calculs. Si on peut faire cette hypothèse, alors faisons là : on peut douter de la vérité des mathématiques, et donc, conformément à notre méthode de doute hyperbolique, on va dire que les mathématiques sont entièrement fausses. Problème : il semble qu on ait rejeté comme faux absolument tout notre savoir : toutes les sciences sont fausses, tout ce que je vois est faux, le monde n existe pas, rien n existe.

14 Il semble qu on n ait rien trouvé de certain. Que faire alors? A-t-on trouvé une vérité certaine? Il semble que non, le bilan est totalement négatif. Descartes ajoute : «il n est pas en mon pouvoir de parvenir à la connaissance d aucune vérité, tout le moins il est en ma puissance de suspendre mon jugement». C est une allusion à la thèse du scepticisme selon laquelle on doit toujours suspendre son jugement : en apparence, il semble bien que le scepticisme ait gagné. Pour échapper aux ruses du malin génie, il faut suspendre son jugement. A ce stade oui, il sera vaincu dans la seconde méditation. Le 11 met fin à la première méditation et marque un temps de pause. En effet, la méditation est un effort, elle demande un effort pénible et laborieux, car cela va contre les habitudes de notre esprit. Or, il y a une paresse de l esprit. Elle était présente dès le 1 quand il disait qu il avait sans cesse différé ce projet de remettre en doute toutes ses opinions. La méditation est un exercice spirituel fatiguant, éprouvant car inquiétant, angoissant : «j appréhende», «de peur», «difficultés», «ténèbres». Du coup, la fatigue, la paresse de l esprit nous pousse à nous interrompre et à revenir à la vie ordinaire, c est-à-dire la vie quotidienne : sortir de la solitude, retrouver les autres hommes, revenir dans nos anciennes opinions. Nous retrouvons notre corps, et le monde sensible. Mais pourquoi cette paresse? Descartes, pour le faire comprendre, fait un parallèle ave un esclave qui dort. C est manifestement une allusion à l allégorie de la caverne chez Platon, qui montre que l on aime le faux, on préfère rester dans le confort de l opinion. Un esclave rêve qu il est un homme libre : du coup, il craint de se réveiller, il ne veut pas voir la vérité en face. Ses illusions de liberté lui sont agréables, il va y céder facilement. C est la même chose pour nous. Ce que nous révèle la première méditation, c est que nous avons été esclaves d opinions douteuses, et que notre savoir n en était pas un. C est là une vérité désagréable, donc on préfère continuer à se faire croire que nos sens disent la vérité et qu on ne se trompe pas quand on fait des mathématiques, c est plus confortable. La méditation cartésienne nous a appris que toute notre vie n est qu un songe, elle nous a réveillés de la vie, mais nous préférons nous rendormir et faire de beaux songes. On préfère dormir et on appréhende de se réveiller de cet assoupissement dans la vie ordinaire. 5. La certitude du cogito : la conscience de notre existence. Après cette méditation, purement négative, on n a trouvé aucune vérité indubitable. Il semble que la démarche de Descartes soit un échec. L enjeu de la deuxième médiation, cela va être de passer au versant positif de l enquête, et de trouver enfin cette première vérité indubitable qu on cherche. Les deux premiers paragraphes reprennent le cours de la méditation. Ils la remettent en route : on se réveille à nouveau de la vie ordinaire. On notera le «que je fis hier». Cela montre que la méditation est l exercice spirituel réalisé un jour précis par quelqu un, ce n est pas une abstraction. Ces deux paragraphes expriment le désespoir de celui qui constate que les sceptiques pourraient bien avoir raison, et que sa démarche semble bien être un échec : on n a rien trouvé de certain. Il prend la résolution de continuer malgré tout et rappelle la méthode du doute hyperbolique.

15 L allusion à Archimède : c est une allusion au levier. Quand on a un point ferme, on peut, par levier, soulever et déplacer tout le reste. De la même façon, on n aura besoin que d une seule vérité indubitable pour fonder toutes les autres. Archimède est un mathématicien grec du troisième siècle avant JC, il avait prétendu pouvoir soulever la terre si on lui donne un levier et un point fixe. Le 2 reprend le bilan de la 1 ère méditation. Le 3, c est le plus important, car c est ici qu il trouve cette vérité première. Ce qui est indubitable, il est en fait sous nos yeux, on n a qu à se pencher pour le saisir, si on peut dire : il est là depuis le début de la première méditation! Depuis le début, qui est-ce qui doute de tout? C est moi! Donc, puisque tout a été rejeté, il faut maintenant appliquer ce doute à moi-même qui doute. Dans le paragraphe trois, il en vient à appliquer le doute hyperbolique à lui-même, mais cela arrive très progressivement. 1 ère phrase : il affirme qu après avoir tout révoqué en doute, il faudrait chercher «quelque autre chose différente». Cela veut dire que comme on a rejeté comme faux tout le monde matériel, ce qui sera indubitable sera d une autre nature, ce sera une chose métaphysique, qui ne relève pas du monde matériel. Quelle sera cette autre chose, alors? Il va les examiner une par une, par un jeu de questions et de réponse avant d arriver à la solution que sera le cogito. 2 ème phrase : il fait une première tentative. On a des doutes, depuis la première méditation. Ce sont des pensées. Mais d où nous viennent ces pensées? Est-ce qu il n y a pas un Dieu ou une autre puissance, qui me met ces pensées dans l esprit? Mes pensées pourraient alors témoigner du fait qu une réalité métaphysique existe, comme un Dieu ou autre chose. 3 ème phrase : échec de cette première tentative. Le fait que j ai des pensées ne prouve rien, car en fait je peux les produire de moi-même. Donc, on n a pas réussi à trouver une autre chose qui serait certaine. Les pensées en moi ne témoignent en rien que quelque chose existe hors de moi. 4 ème phrase : deuxième tentative. Si c est moi qui produit ces pensées douteuses, alors est-ce que la présence de ces pensées en moi ne prouve pas que moi j existe, de manière certaine? Alors, la vérité indubitable, ce serait que moi j existe. 5 ème phrase : objection à cette seconde tentative. J ai nié que j ai un corps. Il semble bien que je sois une réalité du monde physique, que je sois un corps, dans un certain lieu. Donc si je n ai pas de corps, s il n y a pas de monde, alors je n existe pas du tout. Mes pensées ne prouvent pas que j existe. 6 ème phrase : réponse à l objection. Si on dit que je suis un corps, ou que je ne peux pas exister sans un corps, alors oui, on ne peut pas être certain que j existe. Mais est-ce que cela va de soi que je ne suis rien sans mon corps? Il laisse la question ouverte pour le moment, en tout cas c est un problème.

«Je pense, donc je suis» est une grande découverte

«Je pense, donc je suis» est une grande découverte 6 «Je pense, donc je suis» est une grande découverte Cette affaire-là est assez claire. On lit dans le Discours de la méthode, Quatrième Partie : «[ ] Je me résolus de feindre que toutes les choses qui

Plus en détail

Méthode universitaire du commentaire de texte

Méthode universitaire du commentaire de texte Méthode universitaire du commentaire de texte Baptiste Mélès Novembre 2014 L objectif du commentaire de texte est de décrire la structure argumentative et de mettre au jour les concepts qui permettent

Plus en détail

FICHES DE REVISIONS LITTERATURE

FICHES DE REVISIONS LITTERATURE Fiche n 1 : Les 4 types de texte Fiche n 2 : La situation d énonciation 1- Le texte narratif qui sert à raconter 2- Le texte descriptif qui sert à faire voir 3- Le texte explicatif qui sert à faire comprendre

Plus en détail

Faut-il tout démontrer?

Faut-il tout démontrer? Faut-il tout démontrer? Introduction et énoncé du problème L acte de démontrer consiste à mettre en ordre logique, à disposer de façon rationnelle et déductive des propositions afin d assurer que la conclusion

Plus en détail

3 thèses : Problématique :

3 thèses : Problématique : LA CONSCIENCE Problématique : 3 thèses : Thèse 1 : L âme est une substance. A. L âme est une substance individuelle. B. La conscience comme substance pensante une et indivisible. Thèse 2 : La conscience

Plus en détail

Suis-je toujours le même?

Suis-je toujours le même? CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN Suis-je toujours le même? Introduction Avant de répondre à la question, il faut comme toujours en philosophie bien en comprendre le problème. Le " je suis " fait

Plus en détail

JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE!

JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE! rétablissement et psychose / Fiche 1 JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE! JJérôme s énerve : «Je ne suis pas psychotique! Vous ne dites que des conneries! Je suis moi, Jérôme, et je ne vois pas le monde comme vous,

Plus en détail

Méthode du commentaire de document en Histoire

Méthode du commentaire de document en Histoire Méthode du commentaire de document en Histoire I. Qu est-ce qu un commentaire de document? En quelques mots, le commentaire de texte est un exercice de critique historique, fondé sur la démarche analytique.

Plus en détail

Kerberos mis en scène

Kerberos mis en scène Sébastien Gambs Autour de l authentification : cours 5 1 Kerberos mis en scène Sébastien Gambs (d après un cours de Frédéric Tronel) sgambs@irisa.fr 12 janvier 2015 Sébastien Gambs Autour de l authentification

Plus en détail

«Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23.

«Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23. «Si quelqu un veut venir après moi qu il renonce à lui-même, qu il se charge chaque jour de sa croix et qu il me suive» Luc 9 : 23. Pour faire suite au récit des disciples sur le chemin d Emmaüs et pour

Plus en détail

PEUT- ON SE PASSER DE LA NOTION DE FINALITÉ?

PEUT- ON SE PASSER DE LA NOTION DE FINALITÉ? PEUT- ON SE PASSER DE LA NOTION DE FINALITÉ? à propos de : D Aristote à Darwin et retour. Essai sur quelques constantes de la biophilosophie. par Étienne GILSON Vrin (Essais d art et de philosophie), 1971.

Plus en détail

Origines possibles et solutions

Origines possibles et solutions Ne plus avoir peur de vieillir «Prends soin de ton corps comme si tu allais vivre éternellement, Prends soin de ton âme comme si tu allais mourir demain.» Introduction Ce petit document est la résultante

Plus en détail

NOM : Prénom : Date de naissance : Ecole : CM2 Palier 2

NOM : Prénom : Date de naissance : Ecole : CM2 Palier 2 NOM : Prénom : Date de naissance : Ecole : CM2 Palier 2 Résultats aux évaluations nationales CM2 Annexe 1 Résultats de l élève Compétence validée Lire / Ecrire / Vocabulaire / Grammaire / Orthographe /

Plus en détail

Pascal Engel. Si l une des marques de l époque moderne a été le désenchantement. vis à vis des valeurs, et en particulier vis à vis des valeurs de la

Pascal Engel. Si l une des marques de l époque moderne a été le désenchantement. vis à vis des valeurs, et en particulier vis à vis des valeurs de la 1 EST-IL RATIONNEL D ÊTRE RATIONNEL? Pascal Engel In Grand dictionnaire de philosophie Larousse, 2003 Si l une des marques de l époque moderne a été le désenchantement vis à vis des valeurs, et en particulier

Plus en détail

D où viennent nos émotions

D où viennent nos émotions D où viennent nos émotions Il y a des émotions qui sont vraiment désagréables : l anxiété, la culpabilité, la colère, les grosses rages qui nous réveillent la nuit, la dépression, la tristesse, la peur,

Plus en détail

Doit-on douter de tout?

Doit-on douter de tout? 1 Doit-on douter de tout? L'homme naturellement, comme le précisait Aristote au début de la Métaphysique, s'étonne et cherche à connaître. Mais il faut faire la différence entre la considération naïve

Plus en détail

Attirez-vous les Manipulateurs? 5 Indices

Attirez-vous les Manipulateurs? 5 Indices Attirez-vous les Manipulateurs? Claire Parent 1 Attirez-vous les Manipulateurs? Claire Parent Mini livre gratuit Sherpa Consult Bruxelles, Mai 2012 Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction

Plus en détail

Devoirs, leçons et TDA/H1 Gaëtan Langlois, psychologue scolaire

Devoirs, leçons et TDA/H1 Gaëtan Langlois, psychologue scolaire Devoirs, leçons et TDA/H1 Gaëtan Langlois, psychologue scolaire Pourquoi traiter des devoirs et leçons avec les TDA/H? Parce que c est un des problèmes le plus souvent rencontrés avec les enfants hyperactifs

Plus en détail

PNL & RECRUTEMENT IMPACT SUR LES ENTRETIENS Présentation du 10/06/03

PNL & RECRUTEMENT IMPACT SUR LES ENTRETIENS Présentation du 10/06/03 PNL & RECRUTEMENT IMPACT SUR LES ENTRETIENS Présentation du 10/06/03 Introduction : Questions/réponses : Qu est-ce que pour vous un bon recrutement? Cela dépend de quoi? Qu est-ce qui est sous votre contrôle?

Plus en détail

Synthèse «Le Plus Grand Produit»

Synthèse «Le Plus Grand Produit» Introduction et Objectifs Synthèse «Le Plus Grand Produit» Le document suivant est extrait d un ensemble de ressources plus vastes construites par un groupe de recherche INRP-IREM-IUFM-LEPS. La problématique

Plus en détail

Charte de la laïcité à l École Charte commentée

Charte de la laïcité à l École Charte commentée Charte de la laïcité à l École Charte commentée Ce document propose un commentaire de la phrase de préambule et de chacun des articles de la Charte de la laïcité à l École. Il explicite le sens des principales

Plus en détail

Est-ce que les parents ont toujours raison? Épisode 49

Est-ce que les parents ont toujours raison? Épisode 49 Est-ce que les parents ont toujours raison? Épisode 49 Fiche pédagogique Le thème du 49 e épisode dirige l attention sur une question fondamentale lorsqu il s agit de développer la pensée des enfants,

Plus en détail

La pratique des décisions dans les affaires

La pratique des décisions dans les affaires Association Française Edwards Deming Une philosophie de l action pour le XXIème siècle Conférence annuelle, Paris, 8 juin 1999 Jean-Marie Gogue, Président de l AFED La pratique des décisions dans les affaires

Plus en détail

«Longtemps, j ai pris ma plume pour une épée : à présent, je connais notre impuissance.»

«Longtemps, j ai pris ma plume pour une épée : à présent, je connais notre impuissance.» Métonymie : image désuète de l instrument servant à écrire. Représentation traditionnelle et glorieuse du travail de l écrivain. Allusion à une époque révolue. Idée de durée, de permanence. edoublée dans

Plus en détail

Que peut nous apporter une réflexion sur nos désirs?

Que peut nous apporter une réflexion sur nos désirs? Que peut nous apporter une réflexion sur nos désirs? Problématique : La difficulté lorsque vous vous trouvez face à un tel sujet est de confondre le thème avec le problème du sujet. Ici le thème était

Plus en détail

Etat des lieux de la nullité pour fausse déclaration intentionnelle de risques S. Abravanel-Jolly

Etat des lieux de la nullité pour fausse déclaration intentionnelle de risques S. Abravanel-Jolly ACTUASSURANCE LA REVUE NUMERIQUE EN DROIT DES ASSURANCES Publication n 19 JANV-FEV 2011 Etat des lieux de la nullité pour fausse déclaration intentionnelle de risques S. Abravanel-Jolly Mots clés : C.

Plus en détail

Chapitre 1 : Notions. Partie 9 - Rente viagère. Qu est-ce q u u n e «r e n t e v i a g è r e»?

Chapitre 1 : Notions. Partie 9 - Rente viagère. Qu est-ce q u u n e «r e n t e v i a g è r e»? Chapitre 1 : Notions Qu est-ce q u u n e «r e n t e v i a g è r e»? Principe. Une rente viagère, c est en fait une dette à vie d une personne envers une autre, que l on connaît surtout dans le cadre de

Plus en détail

Le Pavé Mosaïque. Temple?» C est la question que je me posais la première fois que je vis le Pavé Mosaïque à

Le Pavé Mosaïque. Temple?» C est la question que je me posais la première fois que je vis le Pavé Mosaïque à Le Pavé Mosaïque «Mais à quel jeu jouent donc les francs maçons sur cet échiquier dessiné à même le sol du Temple?» C est la question que je me posais la première fois que je vis le Pavé Mosaïque à la

Plus en détail

L Illusion comique. De Corneille. L œuvre à l examen oral. Par Alain Migé. Petits Classiques Larousse -1- L Illusion comique de Corneille

L Illusion comique. De Corneille. L œuvre à l examen oral. Par Alain Migé. Petits Classiques Larousse -1- L Illusion comique de Corneille L Illusion comique De Corneille L œuvre à l examen oral Par Alain Migé Petits Classiques Larousse -1- L Illusion comique de Corneille PREMIÈRE QUESTION : L ÊTRE ET LE PARAÎTRE Le titre même de L illusion

Plus en détail

Pour votre génération, le meilleur reste à venir

Pour votre génération, le meilleur reste à venir Pour votre génération, le meilleur reste à venir Votre génération? Une génération qui a osé rêver et fait vivre au monde de mémorables instants. Vous faites partie de la Happy Generation. Chez AXA, nous

Plus en détail

COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION

COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION Stephen Wang COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION Mariage, sacerdoce, vie consacrée, diaconat permanent, célibat «Petits Traités Spirituels» Série III «Bonheur chrétien» éditions des Béatitudes Ava n t-p r o

Plus en détail

APPROCHE PHILOSOPHIQUE DE LA CONFIANCE. Ce qu elle est Pourquoi nous en manquons En quoi elle est vitale

APPROCHE PHILOSOPHIQUE DE LA CONFIANCE. Ce qu elle est Pourquoi nous en manquons En quoi elle est vitale APPROCHE PHILOSOPHIQUE DE LA CONFIANCE Ce qu elle est Pourquoi nous en manquons En quoi elle est vitale DES PHILOSOPHES POUR BIEN VIVRE La confiance? La confiance est le sentiment qui me porte à me fier

Plus en détail

Jours et semaines. séquence 1 2. séance 1 Le jour, la nuit. séance 2 Les activités d une journée. séance 3 Une journée à l école.

Jours et semaines. séquence 1 2. séance 1 Le jour, la nuit. séance 2 Les activités d une journée. séance 3 Une journée à l école. séquence 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Van GOGH, La nuit étoilée, Arles RMN (Musée d Orsay) / H. Lewandowski Jours et semaines séance 1 Le jour, la nuit. séance 2 Les activités d une journée. séance 3 Une journée

Plus en détail

Interview avec Pascale Garnier, docteur en sociologie et professeur en sciences de l'éducation à l'université Paris 13

Interview avec Pascale Garnier, docteur en sociologie et professeur en sciences de l'éducation à l'université Paris 13 Interview avec Pascale Garnier, docteur en sociologie et professeur en sciences de l'éducation à l'université Paris 13 Pascale GARNIER est docteur en sociologie, professeur en sciences de l'éducation à

Plus en détail

La hernie discale Votre dos au jour le jour...

La hernie discale Votre dos au jour le jour... La hernie discale Votre dos au jour le jour... Votre dos est fragile. Ce document va vous aider à le préserver au jour le jour. Si vous venez de vous faire opérer, certaines activités vous sont déconseillées

Plus en détail

Qu est-ce qu une tâche?

Qu est-ce qu une tâche? Qu est-ce qu une tâche? «Tâches», «Perspective actionnelle», «activités centrées sur le sens» Ce sont des concepts dont on entend beaucoup parler dans notre profession, mais que signifient-ils exactement?

Plus en détail

Modulo Bank - Groupe E.S.C Chambéry - prérequis à la formation - doc. interne - Ecoute active.doc Page 1

Modulo Bank - Groupe E.S.C Chambéry - prérequis à la formation - doc. interne - Ecoute active.doc Page 1 Généralités, l'écoute active : présentation et techniques... 3 Introduction... 3 Plan... 3 La présentation de l'écoute active... 4 Définition... 4 Fondement... 4 Application... 4 de l'écoute active...

Plus en détail

Attestation de maîtrise des connaissances et compétences au cours moyen deuxième année

Attestation de maîtrise des connaissances et compétences au cours moyen deuxième année Attestation de maîtrise des connaissances et compétences au cours moyen deuxième année PALIER 2 CM2 La maîtrise de la langue française DIRE S'exprimer à l'oral comme à l'écrit dans un vocabulaire approprié

Plus en détail

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE Ecole d Application STURM Janvier-Février 2012 CM2 Salle 2 Mme DOUILLY DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE Sujet proposé par les élèves et choisi par la majorité. 1 ère séance : définitions et explications Réflexion

Plus en détail

Manque de reconnaissance. Manque de contrôle

Manque de reconnaissance. Manque de contrôle CONTRE-VALEURS 7 octobre 2014 Les contre-valeurs représentent ce que l on cherche à fuir. Elles nous motivent négativement en ce sens où elles incarnent des situations que nous évitons ou que nous cherchons

Plus en détail

Comment atteindre ses objectifs de façon certaine

Comment atteindre ses objectifs de façon certaine Ressources & Actualisation Le partenaire de votre bien-être et de votre accomplissement Comment atteindre ses objectifs de façon certaine À l attention du lecteur, Ce présent document est protégé par la

Plus en détail

Trait et ligne. La ligne avance, Elle indique une direction, Elle déroule une histoire, Le haut ou le bas, la gauche et la droite Une évolution.

Trait et ligne. La ligne avance, Elle indique une direction, Elle déroule une histoire, Le haut ou le bas, la gauche et la droite Une évolution. Trait et ligne I La ligne me fascine. Le trait qui relie ou qui sépare Qui déchire le néant et marque une trace Qui me fait entrer dans l univers des signes. La ligne avance, Elle indique une direction,

Plus en détail

LES HABILETÉS DE SAVOIR ÊTRE

LES HABILETÉS DE SAVOIR ÊTRE LES HABILETÉS DE SAVOIR ÊTRE Clémence Gauvin et Émilienne Laforge, professeures Module travail social Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue 2004-2005, modification mai 2006 Introduction La formation

Plus en détail

COMMENT PARLER DES LIVRES QUE L ON N A PAS LUS?

COMMENT PARLER DES LIVRES QUE L ON N A PAS LUS? Né dans un milieu où on lisait peu, ne goûtant guère cette activité et n ayant de toute manière pas le temps de m y consacrer, je me suis fréquemment retrouvé, suite à ces concours de circonstances dont

Plus en détail

Voici une demande qui revient régulièrement lors de mes rencontres avec les employeurs :

Voici une demande qui revient régulièrement lors de mes rencontres avec les employeurs : Logique dépannage La logique de dépannage dépend d une multitude d aspect, et un de ses aspects que j ai pu constater avec le temps en tant que formateur est que les techniciens industriels apprennent

Plus en détail

Catherine Cudicio. La PNL. Communiquer autrement. Groupe Eyrolles, 2003, ISBN 2-7081-3522-8

Catherine Cudicio. La PNL. Communiquer autrement. Groupe Eyrolles, 2003, ISBN 2-7081-3522-8 Catherine Cudicio La PNL Communiquer autrement Groupe Eyrolles, 2003, ISBN 2-7081-3522-8 À lire avant de commencer! Une définition précise de la PNL Le sigle PNL est l abréviation de Programmation Neuro-Linguistique

Plus en détail

POURQUOI DIEU PERMET-IL LE MAL? Masson Alexis - www.epistheo.com

POURQUOI DIEU PERMET-IL LE MAL? Masson Alexis - www.epistheo.com POURQUOI DIEU PERMET-IL LE MAL? 1 Pourquoi Dieu permet-il le mal? Brève initiation au problème du mal MASSON Alexis Philosophie de la Religion www.epistheo.com 2 Première Partie UN SERIEUX PROBLEME 3 1

Plus en détail

capacité à particulièrement chez on la reconnaît chez ceux qui si on en manque

capacité à particulièrement chez on la reconnaît chez ceux qui si on en manque capacité à particulièrement chez on la reconnaît chez ceux qui si on en manque Les Intelligences Multiples selon Howard Gardner l intelligence verbale/linguistique C est la capacité à être sensible aux

Plus en détail

Épreuve de Compréhension orale

Épreuve de Compréhension orale 60 questions (4 sections) 40 minutes L épreuve de compréhension orale rassemble 4 sections comprenant 60 questions (questions 51 à 110). SECTION A SECTION B 8 questions Associer des illustrations à des

Plus en détail

Chacun peut-il penser ce qu il veut? - Chacun : concerne l individu, pas la collectivité - Peut-il : a) a-t-il la capacité? b) a-t-il le droit?

Chacun peut-il penser ce qu il veut? - Chacun : concerne l individu, pas la collectivité - Peut-il : a) a-t-il la capacité? b) a-t-il le droit? Chacun peut-il penser ce qu il veut? - Chacun : concerne l individu, pas la collectivité - Peut-il : a) a-t-il la capacité? b) a-t-il le droit? - Penser : a) avoir des idées, des opinions b) raisonner,

Plus en détail

Introduction à l analyse de concept. Cogmaster - Quinzaine de rentrée

Introduction à l analyse de concept. Cogmaster - Quinzaine de rentrée Introduction à l analyse de concept Cogmaster - Quinzaine de rentrée L art de la distinction Une partie de la philosophie consiste à faire des distinctions pour éviter que soient confondues des entités

Plus en détail

Peut-on assimiler le vivant à une machine?

Peut-on assimiler le vivant à une machine? CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN Peut-on assimiler le vivant à une machine? Introduction Assimiler quelque chose à, c est traiter comme semblable à, c est regarder comme semblable. L assimilation

Plus en détail

Stratégie d assurance retraite

Stratégie d assurance retraite Stratégie d assurance retraite Département de Formation INDUSTRIELLE ALLIANCE Page 1 Table des matières : Stratégie d assurance retraite Introduction et situation actuelle page 3 Fiscalité de la police

Plus en détail

RAPPORT SUR LE MARCHÉ IMMOBILIER

RAPPORT SUR LE MARCHÉ IMMOBILIER MAJ AÔUT 2015 PM405 - ME PREMIÈRE PARTIE RAPPORT SUR LE MARCHÉ IMMOBILIER DES MAISONS À ÉTAGES (ME) ET DES MAISONS PLAIN-PIED (PP) DE LA VILLE DE REPENTIGNY AU 31 JUILLET 2015 Si dans les mois qui viennent,

Plus en détail

Les 100 plus belles façons. François Gagol

Les 100 plus belles façons. François Gagol Les 100 plus belles façons d'aimer François Gagol Les 100 plus belles façons d Aimer François Gagol François Gagol, 2003. Toute reproduction ou publication, même partielle, de cet ouvrage est interdite

Plus en détail

Vingt-cinq questions posées lors d une entrevue

Vingt-cinq questions posées lors d une entrevue Vingt-cinq questions posées lors d une entrevue Cette section vous propose une synthèse des questions les plus susceptibles d être posées en entrevue de sélection. Cette section peut vous aider lors de

Plus en détail

MIEUX VIVRE AVEC SON HEMIPLEGIE

MIEUX VIVRE AVEC SON HEMIPLEGIE Comment aider un hémiplégique COMMENT AIDER UNE PERSONNE HÉMIPLÉGIQUE... - La sortie du lit - Le transfert - Au fauteuil - La marche en deux temps Chaque personne a gardé des capacités et des possibilités

Plus en détail

La confiance en soi ça se développe. Créez le rapport de confiance!

La confiance en soi ça se développe. Créez le rapport de confiance! La confiance en soi ça se développe Créez le rapport de confiance! Rencontre Réseau EAF 23 septembre 2010 Esc Brest Introduction Installer son leadership, croire en ses capacités, en son produit/service,

Plus en détail

Problématique / Problématiser / Problématisation / Problème

Problématique / Problématiser / Problématisation / Problème Problématique / Problématiser / Problématisation / PROBLÉMATIQUE : UN GROUPEMENT DE DÉFINITIONS. «Art, science de poser les problèmes. Voir questionnement. Ensemble de problèmes dont les éléments sont

Plus en détail

13 Quelle est l église du Nouveau Testament?

13 Quelle est l église du Nouveau Testament? DU NOUVEAU TESTAMENT? 169 13 Quelle est l église du Nouveau Testament? Ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ et nous sommes tous membres les uns des autres (Rm 12.5). Par

Plus en détail

Comfortlift ONE. www.trapliftinfo.be. www.monte-escalierinfo.be

Comfortlift ONE. www.trapliftinfo.be. www.monte-escalierinfo.be Comfortlift ONE Votre monte-escalier discret 0800 20 950 www.trapliftinfo.be 0800 20 950 www.monte-escalierinfo.be CONTENU 4 Comfortlift ONE Son design élégant se fond dans votre intérieur. 10 Silencieux

Plus en détail

Séquence 4. Comment expliquer la localisation des séismes et des volcans à la surface du globe?

Séquence 4. Comment expliquer la localisation des séismes et des volcans à la surface du globe? Sommaire Séquence 4 Tu as constaté que les séismes et les éruptions volcaniques se déroulaient toujours aux mêmes endroits. Tu vas maintenant chercher à expliquer ce phénomène. Problématique : Comment

Plus en détail

Que fait l Église pour le monde?

Que fait l Église pour le monde? Leçon 7 Que fait l Église pour le monde? Dans notre dernière leçon, nous avons vu que les croyants ont des responsabilités vis-à-vis des autres croyants. Tous font partie de la famille de Dieu. Les chrétiens

Plus en détail

Français langue étrangère Savoir-faire - Actes de paroles - Supports d apprentissage -Tâches

Français langue étrangère Savoir-faire - Actes de paroles - Supports d apprentissage -Tâches Niveau C1 Descripteur global Français langue étrangère Savoir-faire - Actes de paroles - Supports d apprentissage -Tâches La personne peut : comprendre en détail de longs discours et des échanges complexes

Plus en détail

Poèmes. Même si tu perds, persévère. Par Maude-Lanui Baillargeon 2 e secondaire. Même si tu perds Tu n es pas un perdant pour autant Persévère

Poèmes. Même si tu perds, persévère. Par Maude-Lanui Baillargeon 2 e secondaire. Même si tu perds Tu n es pas un perdant pour autant Persévère Poèmes École : Polyvalente de Normandin Commission scolaire : Du Pays des Bleuets Même si tu perds, persévère Par Maude-Lanui Baillargeon Même si tu perds Tu n es pas un perdant pour autant Persévère Ne

Plus en détail

Bâtissez-vous un avenir certain

Bâtissez-vous un avenir certain 1 1 Etape 1 Etape 2 Bâtissez-vous un avenir certain AUTEUR LEADER SYDNEY Adresse email imygpc@gmail.com Contact téléphonique +225 41 52 92 06 2 Bâtissez-vous un avenir certain Vous en avez rêvé, créer

Plus en détail

I. Une nouvelle loi anti-discrimination

I. Une nouvelle loi anti-discrimination Extrait du Bulletin de Liaison Le Défi n 17, LHFB, Juillet 2004 Discriminations et assurances ; les apports de la Loi du 25 février 2003 et le rôle du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre

Plus en détail

«Dire et écrire» pour réaliser une composition en travail collaboratif en géographie. Agnès Dullin, lycée J. Racine 20 rue du Rocher, 75008 Paris

«Dire et écrire» pour réaliser une composition en travail collaboratif en géographie. Agnès Dullin, lycée J. Racine 20 rue du Rocher, 75008 Paris «Dire et écrire» pour réaliser une composition en travail collaboratif en géographie Agnès Dullin, lycée J. Racine 20 rue du Rocher, 75008 Paris OBJECTIFS 1- Niveau et insertion dans la programmation 2-

Plus en détail

Questionnaire pour les enseignant(e)s

Questionnaire pour les enseignant(e)s info@educatout123.fr www.educatout123.fr +31 614303399 L enfant qui bouge beaucoup! C est un fait, un enfant bouge beaucoup, il a besoin de se dépenser. Il arrive même parfois qu on n arrive plus à tenir

Plus en détail

NOUVEAU TEST DE PLACEMENT. Niveau A1

NOUVEAU TEST DE PLACEMENT. Niveau A1 NOUVEAU TEST DE PLACEMENT Compréhension écrite et structure de la langue Pour chaque question, choisissez la bonne réponse parmi les lettres A, B, C et D. Ne répondez pas au hasard ; passez à la question

Plus en détail

Richard Abibon. «Le sujet reçoit de l Autre son propre message sous une forme inversée»

Richard Abibon. «Le sujet reçoit de l Autre son propre message sous une forme inversée» Richard Abibon «Le sujet reçoit de l Autre son propre message sous une forme inversée» Cette formule, on la trouve presque telle quelle dans l «Ouverture de ce recueil» qui introduit les «Ecrits» de Lacan.

Plus en détail

EN QUOI CONSISTE CROIRE QUELQU UN? 1. Elisabeth Anscombe

EN QUOI CONSISTE CROIRE QUELQU UN? 1. Elisabeth Anscombe EN QUOI CONSISTE CROIRE QUELQU UN? 1 Elisabeth Anscombe Il y avait trois hommes, A, B et C, en conversation dans un certain village. A dit «Si cet arbre tombe, il bloquera la route longtemps». «Ce n est

Plus en détail

Le système d évaluation par contrat de confiance (EPCC) *

Le système d évaluation par contrat de confiance (EPCC) * André ANTIBI Le système d évaluation par contrat de confiance (EPCC) * * extrait du livre «LES NOTES : LA FIN DU CAUCHEMAR» ou «Comment supprimer la constante macabre» 1 Nous proposons un système d évaluation

Plus en détail

L érotisme des problèmes

L érotisme des problèmes L érotisme des problèmes Apprendre à philosopher au risque du désir «Tous les hommes ont naturellement le désir de savoir», écrit Aristote. Si seulement! L incipit de La Métaphysique ne saurait être un

Plus en détail

Intervention de M. de Lamotte, président de la section sur l école et son interdépendance avec le marché

Intervention de M. de Lamotte, président de la section sur l école et son interdépendance avec le marché XXIII ème Assemblée régionale Europe Erevan, Arménie 3 au 7 mai 2010 Intervention de M. de Lamotte, président de la section sur l école et son interdépendance avec le marché Section Belgique/Communauté

Plus en détail

Dossier pédagogique. Septembre 2002. Centre de la petite enfance La trotinette carottée

Dossier pédagogique. Septembre 2002. Centre de la petite enfance La trotinette carottée Dossier pédagogique Septembre 2002 Centre de la petite enfance La trotinette carottée TABLE DES MATIÈRES Page Accueillir un enfant Que pouvez-vous faire pour faciliter l intégration pour tout le monde?

Plus en détail

EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES DU TABLEUR EN STG

EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES DU TABLEUR EN STG Exploitations pédagogiques du tableur en STG Académie de Créteil 2006 1 EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES DU TABLEUR EN STG Commission inter-irem lycées techniques contact : dutarte@club-internet.fr La maquette

Plus en détail

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc Bienvenue à l âge de la majorité! l État vous présente vos droits et devoirs ainsi que les principes fondamentaux de la République à travers «Le Livret du Citoyen» Nom... Prénom... Date de naissance...

Plus en détail

Auxiliaire avoir au présent + participe passé

Auxiliaire avoir au présent + participe passé LE PASSÉ COMPOSÉ 1 1. FORMATION DU PASSÉ COMPOSÉ Formation : Auxiliaire avoir au présent + participe passé PARLER MANGER REGARDER J ai parlé Tu as parlé Il/elle/on a parlé Nous avons parlé Vous avez parlé

Plus en détail

Exercices Alternatifs. Quelqu un aurait-il vu passer un polynôme?

Exercices Alternatifs. Quelqu un aurait-il vu passer un polynôme? Exercices Alternatifs Quelqu un aurait-il vu passer un polynôme? c 2004 Frédéric Le Roux, François Béguin (copyleft LDL : Licence pour Documents Libres). Sources et figures: polynome-lagrange/. Version

Plus en détail

Exercices Alternatifs. Quelqu un aurait-il vu passer un polynôme?

Exercices Alternatifs. Quelqu un aurait-il vu passer un polynôme? Exercices Alternatifs Quelqu un aurait-il vu passer un polynôme? c 2004 Frédéric Le Roux, François Béguin (copyleft LDL : Licence pour Documents Libres). Sources et figures: polynome-lagrange/. Version

Plus en détail

Chapitre 15. La vie au camp

Chapitre 15. La vie au camp Chapitre 15. La vie au camp Chapitre 15. La vie au camp 227 1. Intensité de la vie du camp 230 2. Loin de la maison 230 A. Sentiment de sécurité 230 B. Les coups de cafard de l enfant 231 227 Un camp,

Plus en détail

AVERTISSEMENT. Ce texte a été téléchargé depuis le site http://www.leproscenium.com

AVERTISSEMENT. Ce texte a été téléchargé depuis le site http://www.leproscenium.com AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site http://www.leproscenium.com Ce texte est protégé par les droits d auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l autorisation

Plus en détail

Nous avons besoin de passeurs

Nous avons besoin de passeurs 1 Nous avons besoin de passeurs «Lier pratiques culturelles et artistiques, formation tout au long de la vie et citoyenneté» François Vercoutère Du point de vue où je parle, militant d éducation populaire

Plus en détail

QU EST-CE QUE L EAU BIEN COMMUN?

QU EST-CE QUE L EAU BIEN COMMUN? QU EST-CE QUE L EAU BIEN COMMUN? Si je vous posais la question suivante: Etes-vous partisans de l Eau Bien Commun? J obtiendrais une réponse positive unanime. Mais si je vous posais ensuite la question

Plus en détail

Concertation sur la requalification des places MABIT et PRESSENSE

Concertation sur la requalification des places MABIT et PRESSENSE Concertation sur la requalification des places MABIT et PRESSENSE Diagnostic sur les lieux - 8 mars 2012 Balade urbaine - 29 mars 2012 Enjeux de requalification - 5 avril 2012 Adoption des fondamentaux

Plus en détail

La petite poule qui voulait voir la mer

La petite poule qui voulait voir la mer Découverte Complète la carte d identité du livre. Titre du livre Nom de l auteur Nom de l illustrateur Editeur Que voit- on sur la 1 ère page de couverture? C est l histoire q d un poisson q d une souris

Plus en détail

Les nombres entiers. Durée suggérée: 3 semaines

Les nombres entiers. Durée suggérée: 3 semaines Les nombres entiers Durée suggérée: 3 semaines Aperçu du module Orientation et contexte Pourquoi est-ce important? Dans le présent module, les élèves multiplieront et diviseront des nombres entiers concrètement,

Plus en détail

Liens entre la peinture et la poésie

Liens entre la peinture et la poésie Liens entre la peinture et la poésie Ophélie dans Hamlet Ophélie est un personnage fictif de la tragédie d Hamlet, une célèbre pièce de William Shakespeare. Elle partage une idylle romantique avec Hamlet

Plus en détail

TD n o 8 - Domain Name System (DNS)

TD n o 8 - Domain Name System (DNS) IUT Montpellier - Architecture (DU) V. Poupet TD n o 8 - Domain Name System (DNS) Dans ce TD nous allons nous intéresser au fonctionnement du Domain Name System (DNS), puis pour illustrer son fonctionnement,

Plus en détail

ATELIER DROIT DES CONTRATS, DE LA CONSOMMATION ET DU COMMERCE ELECTRONIQUE

ATELIER DROIT DES CONTRATS, DE LA CONSOMMATION ET DU COMMERCE ELECTRONIQUE ATELIER DROIT DES CONTRATS, DE LA CONSOMMATION ET DU COMMERCE ELECTRONIQUE Présidence : Martine Behar-Touchais, professeur à l Université Paris Descartes (Paris V) Les clauses abusives à l épreuve de la

Plus en détail

LE Module 04 : SOMMEIL Module 04 :

LE Module 04 : SOMMEIL Module 04 : Module 04 : le sommeil Module 04 : le sommeil Ce module comprend les sections suivantes : Messages clés Problèmes de sommeil courants Les médicaments et le sommeil Conseils provenant de familles sur les

Plus en détail

10 REPÈRES «PLUS DE MAÎTRES QUE DE CLASSES» JUIN 2013 POUR LA MISE EN ŒUVRE DU DISPOSITIF

10 REPÈRES «PLUS DE MAÎTRES QUE DE CLASSES» JUIN 2013 POUR LA MISE EN ŒUVRE DU DISPOSITIF 10 REPÈRES POUR LA MISE EN ŒUVRE DU DISPOSITIF «PLUS DE MAÎTRES QUE DE CLASSES» JUIN 2013 MEN-DGESCO 2013 Sommaire 1. LES OBJECTIFS DU DISPOSITIF 2. LES ACQUISITIONS PRIORITAIREMENT VISÉES 3. LES LIEUX

Plus en détail

Absence ou présence erronée d un mot ou d un groupe syntaxique

Absence ou présence erronée d un mot ou d un groupe syntaxique D UN SYNTAXE MOT OU D UN GROUPE SYNTAXIQUE 1 Problèmes fréquents Absence ou présence erronée d un mot ou d un groupe syntaxique Les erreurs d ordre syntaxique contenues dans cet exercice sont multiples

Plus en détail

Technique de la peinture

Technique de la peinture Supports pédagogiques: Fiches de travail n 1, 2 et 4 (lycée), fiche de travail n 3 (école primaire et collège). ENSEIGNANT E : Michel Haider (retable de Hohenlandenberg), Triptyque de la Crucifixion, panneau

Plus en détail

Nature et formes du don : résumé

Nature et formes du don : résumé Nature et formes du don : résumé Par Gildas RICHARD La réflexion méthodique sur la notion de don a été, jusqu à présent, l apanage presque exclusif de deux grands types de discours : D une part, le discours

Plus en détail

Qu est qu un Swami? Par Swami Sai Shivananda

Qu est qu un Swami? Par Swami Sai Shivananda Qu est qu un Swami? Par Swami Sai Shivananda Le mot Swami ( sanskrit ) désigne un maître spirituel. Le terme littéralement signifie celui qui sait celui qui est maître de lui-même. Nous avons donc un cheminement

Plus en détail

I La conservation des dossiers médicaux répond à un triple intérêt :

I La conservation des dossiers médicaux répond à un triple intérêt : mai 2009 DOSSIERS MEDICAUX CONSERVATION ARCHIVAGE Article 45 (article R.4127-45 du code de la santé publique) «, le médecin doit tenir pour chaque patient une fiche d'observation qui lui est personnelle

Plus en détail