AIL. m avoir : Comment Disneyland Paris a échappé à la faillite. Perdre des kilos à volonté: l'obsession du moment. ttmn

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1 8 - Mai 1997 AIL m avoir : Comment Disneyland Paris a échappé à la faillite 18 s : «ttmn Perdre des kilos à volonté: l'obsession du moment S C I E N C E S : L A SAGA DES M A U V A I S E S HERBES - D R O I T : BVnilll LE PORNO - H I S T O I R E : LU Mil m P E U T - O N E N C O R E C R O I R E LES M A N U E L S?

2 LA THÉORIE, C'EST BIEN. LA PRATIQUE, C'EST MIEUX. DES TÉLÉCOMS 1 AN D'ABONNEMENT à Fr pour 11 numéros de Bilan. Je réalise ainsi une économie de 50%. (Joindre copie de la carte étudiant). Groupe Wétraux MANQUANT Je réglerai le montant à réception de la facture. Je souhaite m'acquitter du montant par carte de crédit. L'abonnement sera mis en service dès réception de cette carte. Offre valable jusqu'au 31 décembre 1997, réservée aux personnes non abonnées résidant en Suisse. OFFRE SPECIALE ÉTUDIANTS: 1 AN D'ABONNEMENT POUR FR VOTRE ÉCONOMIE: 50% pour 11 éditions: Fr Eurocard Visa American Express '] Diners Club No I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I Ech. I l Mil Bilan, Service des abonnés, Avenue de la Gare 33, Case postale 930, 1001 Lausanne, R Elles ne Pensent qu'a Ca!.. Qu'est-ce que la pornographie aujourd'hui? La réponse par le droit 3615 N Jean-Christophe Calmes, avocat aux barreaux de Vaud et de Genève, vient de détendre à l'université de Lausanne une thèse intitulée «La Pornographie et les représentations de la violence en droit pénal: étude des articles 197 et 135 du Code pénal suisse». Où l'on apprend que ces deux nouveaux chapitres de loi entrés en vigueur en 1992 n'ont pas écarté tous les problèmes, loin de là. Explications en page 19 Peut-on encore croire les manuels d'histoire? Après la chute du mur de Berlin, et au moment où la Suisse s'interroge, s'inquiète, polémique à propos de la manière dont il faut raconter son histoire durant la Seconde Guerre mondiale, se pose encore la question de la qualité des manuels d'histoire qui sont utilisés dans les écoles. Entretien avec un spécialiste de la question, le professeur d'historiographie à l'université de Lausanne Etienne Hofmann. A découvrir en page 28 IMPRESSUM Allez savoir! Magazine de l'université de Lausanne 8, mai 1997 Tirage 20'000 ex. Rédaction: Service de presse de l'unil Axel-A. Broquet resp., Florence Klausfelder BRA, 1015 Lausanne-Dorigny Tél. 021/ Fax 021/ Internet: rubrique journaux et magazines de l'unil Rédacteur responsable: Axel-A. Broquet Conception originale et coordination: Jocelyn Rochat, journaliste au Journal de Genève et Gazette de Lausanne Ont collaboré à ce numéro: Michel Beuret, Patricia Brambilla, Jean-Bernard Desfayes, Jérôme Ducret, Alexandra Rihs Photographe: Nicole Chuard Correcteur: Albert Grun Concept graphique: Richard Salvi, Chessel Imprimerie et publicité: Presses Centrales Lausanne SA Rue de Genève 7, 1003 Lausanne Tél. 021/ Photos de couverture: Photomontage Richard Salvi Photo Techno: DR Sony Disneyland Paris: DR Disney Sommaire Edito page 2 Pitié pour led mauvaided herbes: elled ont développé ded trédord de courage pour survivre page 3 Tant d'histoire dans une petite graine page 9 Origine géographique et classification historique page 10 iociéti De la Techno à la Techno-logique: verd le meilleur ded cybermonde**? page 11 La Techno: mode, contre-culture ou fantasme de sociologue? page 18 DROIT La pornographie en droit duidde: led failles du dyd tèrne page 19 Ce que dit la loi (extraits) page 23 Publiable ou pas? Quelques cas d'école page 26 Psychanalyse d'une BD page 27 Etienne Hofmann: «Peut-on encore croire led manueld d'hidtoire?» page de plus en plus de travaux universitaires sont consacrés à l'étude des manuels d'histoire page 29 Comment Didneyland Parid, première attraction touristique d'europe, a échappé à la faillite page 34 D'Euro Disney à Disneyland Paris page 37 Le look Euro Disney page 39 Disneyland Paris en quelques chiffres page 41 MÉDECINE Perdre ded kilod à volonté, l'obdeddion du moment ou la réalité de demain? page 42 «Il est facile de faire perdre du poids à des personnes obèses» page 43 IE QU'ILS EN PENSEN" Laudatine dand la métropole lémanique page 49 Extraits choisis de l'ouvrage «Lausanne entre flux et lieux», du professeur Jean-Bernard Racine page 49 ACTUS Biotechnologie: UNIL et EPFL unissent leurs compétences page 52 La biotechnologie: une industrie d'avenir page 53 Le pari de la recherche sur l'œil page 54 Abonnez-vous, c'est gratuit page 56

3 Edito S C I E N C E S Trois sujets de ce numéro d'été d'«allez savoir!» évoquent les liens que - bon gré mal gré - nous entretenons avec le passé. Il y a, par exemple, les mauvaises herbes (page 9) qui, grâce à l'analyse attentive de certains CE botanistes archéologues, racontent les cultures vieilles de deux millénaires. Mais aussi les manuels d'histoire (page 28), et même la nouvelle mode Techno qui puise abondamment dans les instruments du passé pour construire des sons et des rythmes futuristes (page 11). Ces enquêtes montrent que, de différentes manières, le passé continue à nous habiter et qu'il oriente ou désoriente notre avenir. Prenez la musique Techno, qui, bien que binaire comme les ordinateurs et futuriste comme les dessins de science-fiction que ses adeptes utilisent pour annoncer leurs soirées, recourt encore aux bons vieux disques vinyle et autres tourne-disques d'avant le CD pour produire des sons qui conservent le charme de l'imperfection. A ce recyclage constructif et harmonieux du passé s'oppose l'apparition spectrale d'une histoire oubliée. Oui vient hanter une époque incertaine, hésitante sur les orientations à prendre. Ceux qui décortiquent le contenu des manuels d'histoire constatent que nous avons tendance à relire le passé en fonction de nos besoins ou de nos angoisses contemporaines. Une problématique particulièrement nette en ce qui concerne l'attitude de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale. Pour l'essentiel, la critique à laquelle est soumise le pays est connue depuis PASSÉ QUI ORIENTE ET DÉSORIENTE quelques années (les lecteurs assidus d'«allez savoir!» se souviendront d'une interview du professeur Hans-Ulrich Jost, parue en juin 1995, dans le numéro 2, à l'occasion des cinquante ans de la Mob). Cette relecture critique du passé a même été transcrite dans de nombreux manuels d'histoire. Malgré cela, l'opinion publique semble redécouvrir avec virulence certains aspects problématiques du passé. Sans doute parce que, au moment où les relectures critiques de l'histoire étaient publiées, le pays n'était pas suffisamment déstabilisé pour que ses certitudes vacillent face à de tels arguments. Le modèle suisse et ce qu'il impliquait (démocratie, propreté, bien-être général, pleinemploi, possibilités de carrières, respectabilité à l'étranger) restait une référence que rien ne pouvait ébranler. Ses résultats suffisaient à justifier le passé. Quelques années plus tard, après que la crise, le chômage et l'auto-mise à l'écart de la communauté européenne sont passés par là, le bilan que nous tirons de cette voie indépendante n'est plus le même. Un doute s'est insinué, comme une mauvaise herbe, dans le jardin bien soigné. Et là, pas besoin d'archéologue botaniste pour en décrypter la signification: le passé est ce qu'on en fait, et pas ce qu'il fut. D'ailleurs, sait-on jamais ce qu'il a été? Et au fond, est-ce bien important, dès lors que les choix concernant l'avenir devraient se faire en fonction de valeurs actuelles? Joctlyn Roc bat Pitié pour les mauvaises herbes: elles ont développé des trésors de courage pour survivre botanidted ne parlent peu de «mauvaueé herbed», une edpèce de planted qui n 'exiéte pad du point de vue deientifique. Ce terme dubjectif dédigne en effet tout végétal non dédiredand led cultured. Pour led cbercheurd, led jouetd-du-vent, dentdde-liond et autred boarded àpadteurd cla n ded tind dont ded paddagerd dynipa th iq ued. Voyage dand un univerd aiuidipoétique qu 'attachant, ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 3

4 SCIENCES: Pitié pour les mauvaises herbes O uand on é- voque les mauvaises herbes, pas besoin d'être botaniste pour savoir de quoi il s'agit. Tous les jardiniers, ceux du dimanche y compris, ont une idée très claire, voire même quelques souvenirs agacés à leur propos: qui n'a pas buté contre une vilaine dentde-lion cramponnée au petit chemin de terre? Oui ne s'est pas acharné, râteau et sarcloir en mains, sur quelque coriace chiendent, impossible à éradiquer définitivement? Sans parler du liseron qui s'entête sournoisement à étouffer les roses. C'est bien connu: les mauvaises herbes sont toujours là où on ne les veut pas. Pire: elles s'obstinent à revenir. Difficiles à arracher et difficiles à définir Si les jardiniers et les agriculteurs ont une idée très pratique de ce qu'est une mauvaise herbe, les botanistes sont plus nuancés, parce que d'un point de vue scientifique, il n'y a pas de «mauvaise» herbe: «C'est en fait un terme subjectif, dans le sens où il peut s'appliquer à tout ce qui paraît nuisible. Un grand sapin devant votre fenêtre, qui vous dérange parce qu'il vous obstrue la vue, peut, dans une certaine mesure, être considéré comme une mauvaise herbe», sourit Sibyl Rometsch, assistante à l'institut de botanique de Sibyl Rometdch, ajoutante à l'iiutihil de botanique de l'unil Dent-de-lion (pûjenlit) l'unil. Boutade qui en dit long sur l'arbitraire d'une telle appellation. Le botaniste suisse Alphonse de Candolle (1855) parlait, lui, d'«espèces cultivées involontairement». Le Larousse actuel fait mention de «plantes sauvages dont la croissance rapide nuit aux plantes cultivées». Nuisance, le critère est lâché. Les paysans le savent bien, eux qui voient avec une certaine angoisse les grandes taches noires des jouets-du-vent envahir leurs champs. Cette graminée, au nom pourtant si poétique, devient très haute et finit par taire de l'ombre aux céréales qu'elle squatte sans vergogne. Du coup, les céréales à l'ombre mûrissent moins rapidement que celles qui sont au soleil. Résultat: toute la récolte n'arrive pas à maturation en même temps, ce qui pose des problèmes pour la moisson. Les piquants du néolithique Au fond, comme son nom l'indique, la mauvaise herbe est une mal-aimée. Une indésirable opiniâtre qui n'est pas née de la dernière pluie. Elle serait même suffisamment ancienne pour avoir fait souffrir les tout premiers cultivateurs (5000 av. J.-C): «Il est assez piquant d'imaginer que l'homme néolithique se frottait déjà à l'ortie dioïque et au chardon, qu'il se prenait les pieds dans le liseron, toutes espèces entre autres déjà présentes dans la flore indigène», raconte Pierre Hainard, professeur à l'institut de botanique de l'unil. C'est que les mauvaises herbes sont des opportunistes nées, qui ont su tirer profit du retrait des glaciers, puis des nouveaux espaces mis à nu par les premiers agriculteurs. La plupart d'entre elles, appelées apophytes, sont donc des espèces ancestrales qui font partie de notre flore indigène: le mouron des oiseaux, le liseron et le cirse des champs sont des témoins privilégiés des premières cités lacustres. Les passagers clandestins des cultures D'autres mauvaises herbes sont arrivées plus tard, à l'âge du Bronze et du Fer. Celles que l'on nomme les archéophytes sont en réalité des passagers clandestins: elles ont accompagné incognito les céréales en provenance du Moyen- Orient et ont colonisé les terres méridionales puis celles de l'europe centrale au rythme des conquêtes romaines. On croit aujourd'hui qu'elles ont toujours fait partie du paysage: qui oserait expulser bleuets et coquelicots, nielles des blés et pieds-d'alouette? Autant d'espèces qui sont totalement assimilées. Une dernière vague a jeté ses racines en Europe, profitant des grands brassages liés à la découverte de l'amérique. Verges d'or et queues de renard ont ainsi accompagné la pomme de terre, la tomate et les autres produits importés. Ces néophytes - on les appelle ainsi puisque ce sont les dernières arrivées - sont particulièrement agressives: comme tout nouveau colon, elles ont conservé leur force conquérante intacte. Pierre Hainard, projeteur à l'institut de botanique de l'unil L'âme des pionniers D'une manière générale, les mauvaises herbes sont en fait des conquérantes: elles ont l'âme des pionniers, de ceux qui ouvrent des voies, s'emparent des terres vierges. Parce qu'elles aiment les espaces libres, débarrassés de tout buisson et de toute forêt. Et qu'à force d'expansion, elles ont appris le Coquelicot et nielle de.i ble'.i courage et la pugnacité. Suffit de se pencher sur leurs noms: dentde-lion, chiendent ou rumex (signifie, en latin, pointe de dard). Autant de termes qui disent leur ténacité, leur côté «crampon», leur mode de vie parasitaire et obstiné. Une ténacité qui est en fait une question de survie. Comme l'explique joliment Pierre Hainard, «les plantes pionnières se crurent invitées par les nouvelles surfaces d'agriculture, mais elles ne tardèrent pas à s'apercevoir qu'il y avait malentendu; elles devinrent donc, et par nécessité, d'efficaces pique-assiettes.» Avides de terres en friche, mais aussitôt délogées, elles n'ont pas tardé à développer de redoutables stratégies de défense. Entre s'adapter ou mourir, elles ont choisi la première solution. L'infiltration tactique Mais dans l'adaptation, il y a plusieurs tactiques. Ainsi, certaines ont choisi l'infiltration par assimilation et se comportent en véritables naturalisées par rapport à leurs hôtes: «La nielle des blés qui accompagne les céréales profite du moment où le sol est mis à nu. Elle lève en même temps que la culture, se développe avec elle et arrive à maturité quand les céréales sont fauchées de manière à ce que ses graines partent en même temps» 4 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 5

5 SCIENCES: Pitié pour les mauvaises herbes BourM-à-pajteur Nielle de.i blé.i explique Sibyl Rometsch. A chaque céréale sa mauvaise herbe: celles du printemps n'accueilleront pas les mêmes intruses que celles d'automne. Encore que certaines plantes particulièrement tenaces, comme les stellaires ou les véroniques, s'accommodent de toutes les saisons. La résistance souterraine Pour survivre au motoculteur, certaines mauvaises herbes ont développé une autre forme de défense: la résistance souterraine. Puisqu être visible est dangereux, autant investir dans l'ombre. Le chiendent est le spécialiste de cette forme de résistance. Pierre Hainard: «Ses rhizomes, à raison de cinquante par touffe, peuvent atteindre deux mètres de long et constituer un réseau de 500 mètres au mètre carré, portant au total bourgeons adventices. Dans ce cas, tout effort de destruction mécanique reviendrait à favoriser la multiplication végétative!» Dans le même registre, la stellaire, véri- Seneçon vulgaire table Gorgone, se propage par ses tiges rampantes à ras du sol qui, à chaque nœud, peuvent repartir et reformer des racines. Autrement dit, la trancher ne contribue qu'à la propager. Plus redoutable encore, le séneçon vulgaire est un vrai guérillero, armé jusqu'aux pétales, qui ne se rend pas au premier coup de sarcloir: l'arracher, tête et racines, le cisailler, le mettre en miettes ne suffit pas. Si on le laisse au sol, ses boutons arrivent encore à fleurir et à former des graines pour se replanter. Pour s'en débarrasser durablement, il faut véritablement l'expulser du champ et le brûler. Une véritable plaie pour les vignes. L'opportunisme de choc D'autres mauvaises herbes, qui ne sont décidément pas à cours d'astuces, ont réussi à développer plusieurs stratégies à la fois, ce qui leur donne une capacité d'adaptation encore plus grande. Germination précoce, croissance rapide, période de floraison étendue, autant de parades utilisées tour à tour en fonction des situations. La bourse-à-pasteur fait partie de ces opportunistes de choc: «Elle peut fleurir très vite ou devenir très grande et fleurir beaucoup plus tard. Tout dépend des circonstances et du milieu dans lequel elle se trouve, raconte Sibyl Rometsch. Pour survivre, elle se dépêche de faire des fleurs et reste toute petite. Morphologiquement, elle peut donc avoir des aspects très différents.» Le silène vulgaire ou taquet a lui aussi su changer de comportement en fonction du lieu. Il est resté plus léger pour se renouveler plus facilement. Quant à la fine pâquerette, lassée de se faire tondre plusieurs fois par année, elle a étendu sa durée de floraison à toute l'année. Ce qui explique que ses fleurs Silène vulgaire 6 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 7

6 SCIENCES: Pitié pour les mauvaises herbes soient au ras du sol: il faut fleurir vite, pas le temps de grandir. Pierre Hainard: «C'est un phénomène qui a très bien été étudié dans une région d'alsace et de Lorraine. Les pâquerettes qui s'étaient adaptées à la tonte étaient beaucoup plus basses que les autres. Cela montre bien qu'il y a une plasticité des plantes.» Bugle jaune et nielle des blés: perdus de vue N empêche que, aussi futées soientelles, les mauvaises herbes ont quand même été mises à mal dans les années d'expansion de l'agriculture intensive. Entre 1960 et 1970, bon nombre d'indésirables ont disparu à cause des pesticides, d'un meilleur triage des graines et des engrais, qui ont contribué à fortifier certaines espèces au détriment d'autres. Faut-il s'en inquiéter? Pas outre mesure, d'après Sibyl Coquelicot Rometsch: «Les mauvaises herbes se protégeront toutes seules. Elles ont été assez fortes pour se maintenir, elles trouveront de nouveaux terrains. Il est vrai que la nielle des blés et le bugle jaune sont en voie de disparition en Suisse. Mais c'est aussi parce que ces plantes orientales sont chez nous à la frontière de leur aire de répartition. Probablement qu'elles ne sont pas très à l'aise ici.» Les botanistes et les agriculteurs s'accordent aujourd'hui pour reconnaître aux mauvaises herbes une certaine fonction, comme celle de protéger le sol de l'érosion. Conscience écologique oblige, on regarde aujourd'hui ces vivaces pionnières un peu moins comme des intruses, et un peu plus comme un élément de la biodiversité. Sans aller jusqu'à la permissivité totale, nombre d'agriculteurs ont mis un frein à leur débauche de pesticides. Et puis, certaines mauvaises herbes ont su nous séduire, avec des noms enchanteurs, comme adonis d'été, miroir de Vénus ou folle-avoine. Elles nous ont même conquis par leurs couleurs: qui oserait préférer, contre tout bon sens esthétique, une surface agricole parfaitement épurée à un champ de blé parsemé de coquelicots et de bleuets? Quant à ceux que les mauvaises herbes irritent définitivement, ils peuvent toujours se venger intelligemment et faire un sort au rampon, à la dentde-lion et à l'envahissant épinard sauvage. Comment? En les mangeant: délicieuses en salades et en soupes, ces mauvaises herbes, si rebelles au sarcloir, n'ont aucune arme contre les dents des gastronomes! Patricia Brambilla Tant d'histoire daims une petite GRAINE Les mauvaises herbes n'ont pas que des défauts. Elles peuvent même être très précieuses, notamment en archéologie: vieilles pierres et vestiges végétaux font bon ménage. Mieux: ils forment les clés de voûte complémentaires de l'histoire du passé. «Les mauvaises herbes sont les traces visibles, les témoins qui nous aident à comprendre la nature des cultures antiques», explique Karen Lundstrôm-Baudais, paléoethnobotaniste, actuellement en cours d'étude sur le site archéologique de Waldmatte en Valais. Ce site, destiné à disparaître avec la construction de l'autoroute du Simplon, est justement passé au peigne fin d'une équipe de chercheurs, dont plusieurs archéologues, deux géologues et une botaniste. Histoire de mettre à jour et de comprendre, avant que les pelles mécaniques n'aient tout effacé, une tranche de vie de ces villages de l'époque du Fer (650 av. J.-C. jusqu'à l'époque romaine). «Une trouvaille exceptionnelle» Tandis que les archéologues se penchent sur les pierres, la botaniste du groupe s'intéresse davantage aux petites graines. Que l'on aurait retrouvées par milliers - une trouvaille - dans des bâtiments surélevés. exceptionnelle L'observation est une délicate, puisqu'il s'agit dès lors de tamiser des mètres cubes de terre pour tenter ensuite de reconnaître les semences, encore déformées par la carbonisation. Quant aux mauvaises herbes, elles sont aussi de la partie, puisque leurs graines sont inévitablement mélangées à celles des céréales. Le tout est de parvenir à les identifier, par observation microscopique, puis en les comparant avec une collection de référence. Et que nous disent-elles? Auxiliaires inestimables, les mauvaises herbes, une fois reconnues, permettent de donner des indications sur la nature du sol: son niveau de fertilité, d'acidité ou d'humidité. Et de là, sur la nature des cultures qui y ont séjourné. Plus encore: «Les mauvaises herbes nous renseignent sur les techniques utilisées à une époque donnée et nous permettent de voir le progrès de l'outillage à travers les siècles», explique la botaniste. «Des indications précieuses» Par exemple, si l'on retrouve des vestiges de plantes vivaces ou de graminées, c'est le signe que l'on a pratiqué une culture en jachère ou que l'on a utilisé une technique de labour rudimentaire, comme l'araire. Cet ancêtre de la charrue ne fait qu'ouvrir un sillon de terre et dérange assez peu les mauvaises herbes, qui ont tout loisir de fleurir. Avec l'évolution des techniques et l'apparition de la charrue, plus efficace pour retourner la terre, les plantes vivaces ont cédé la place aux annuelles, comme le chénopode. On peut encore déduire, grâce aux mauvaises herbes, de quel type de culture il s'agit (printemps, été, automne ou hiver) et surtout quel type de coupe a été pratiqué. On sait par exemple que le millet est généralement étêté. Mais sur le site de Waldmatte, les mauvaises herbes retrouvées, plutôt basses, indiquent que le millet a été coupé près de la base, encore vert. Que faut-il en conclure? Que la céréale était stockée, encore vêtue de sa balle, et mise à mûrir dans une grange? Qu'il s'agissait là d'une mauvaise saison avec des pluies précoces? Ou que les paysans ont essayé de faire plusieurs récoltes en une seule année? Autant de questions qui, pour l'heure, ne sont pas résolues, et qui font basculer l'analyse dans le champ de l'interprétation. «Avant l'arrivée des pesticides» Toujours est-il que pour arriver à ces observations, il est indispensable d'avoir une bonne connaissance des techniques primaires. Lesquelles disparaissent aujourd'hui à grande vitesse. On trouve encore, en Vendée et au Népal, un savoir-faire agricole primitif, une même manière de transformer le millet, de le faucher puis de danser sur la céréale pour en faire exploser la balle. Ces coutumes servent de points de référence aux chercheurs d'aujourd'hui et nous permettent de comprendre les découvertes archéologiques. Des ponts précieux avec nos racines, à l'heure où les pesticides, chassant la mauvaise non seulement modifient herbe, l'écosystème mais coupent radicalement les liens avec les archéologues du futur. A ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 9

7 SCIENCES: Pitié pour les mauvaises herbes S O C I E T E LES MAUVAISES HERBES: ORIGINE GÉOGRAPHIQUE ET CLASSIFICATION (par Sibyl Rometsch, 1996) HISTORIQUE De la Techno à la Espèces Origine géographique 1e apparition en Europe centrale Extension maximale en Europe centrale Classification historique % Techno-logique: Le mouron des oiseaux Stellaria Le bleuet média probabl. Médit. avant les glaciations devenu cosmopolite Centaurea cyaniut moyen âge Le radis ravenelle Rapbanus rapbanistrum. La pensée des champs Viola arveruù) L'alchémille des champs Apbanes arveiuià Le coquelicot Papaver rhoeaà Le miroir de Vénus Legoiuia L'orlaya Orlaya grandiflora speculum-venerl) La renoncule des champs Ranuncaluj arvendià Le cirse des champs Cirdium arvense Le silène vulgaire Silène vulgarià La dauphinelle Delpbinuun consolida Le jouet-du-vent Apera jpica-venti Le liseron des champs Convolvului arvendià La nielle des blés Agrodteinina La folle-avoine Avena fatua L'adonis d'été Adonis aejtivalis gitbago Le chénopode blanc Cbenopodium album Médit. Eurasiat. S.-Eur./O.-Asiat. E.-Médit. Médit./O.-Asiat. néolithique après 1500 époque romaine avant les glaciations néolothique époque du Bronze époque du Fer avant les glaciations néolithique après 1700 devenu cosmopolite après 1700 devenu cosmopolite moyen âge époque du Fer apophyte archéophyte apophyte archéophyte apophyte archéophyte Eurasiat./S.-Eur après 1700 néophyte Le gaillet gratteron Galium aparine Europe centrale apophyte Le myosotis des champs Myosotu a/ve/uù Le rumex à feuilles obtuses Rumex obtusifolius La vergerette du Canada Conypa canadeiwis L'amarante réfléchie Amarantbiu Le galinsoga cilié Galinsoga ciliata retroflexus Le solidage du Canada Splidago canadensui Amérique N après /1? après 1700 Apt W X néophyte vers le meilleur des T I cybermondes?^ - ê / c i Tecbno, iv»//,' connaûjez: extajej branchées ou boum-boum et compagnie, c'ejtjelon. Vouj voyagez par le Web ou v o u j jongez à apprivoiser une jourij d'ordinateur avant de v o u j faire traiter d'archéoptéryx. Le mot technologie v o u j arrache un jour ire béat ou un cri d'horreur: technophile ou technophobe, bienvenue daiu la cyberculture! ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 9 7

8 SOCIÉTÉ: De la Techno à la T e c h n o -1 o g i q u e Drogue, transe, tribu, délire narcissique, déviance, danger. Cette imagerie simpliste du mouvement Techno, largement médiatisée, n'a guère évolué malgré la déferlante de popularité qui a récemment transformé ce courant marginal en phénomène de masse. Nombre d'égarés ignorent encore qu'une rave est une grande party où officient des DJ's (Dise-Jockeys) chargés de mixer, soit d'enchaîner des disques, en modifiant leur son sur une table de mixage. Paradoxalement, de la promotion de ces soirées par de multiples sponsors alléchés au lancement d'une «Techno-parade» d'appareils électroménagers, en passant par le remixage de la «Messe pour le temps présent» qui a consacré Pierre Henry, septuagénaire inventeur de la musique concrète, au rang des «pères spirituels» du mouvement, l'air du temps porte indiscutablement la griffe Techno. Récupération classique d'une mode - et alors? La face cachée de la planète Techno Et alors, la face cachée de la planète Techno est criblée de contre-vérités autrement moins candides, comme le démontre la recherche fouillée de Renaud Meichtry, David Rossé et Joël Vacheron, étudiants de troisième année en Sciences sociales, à la Faculté des sciences sociales et politiques de l'université de Lausanne. Fraîchement publiée (*), elle a été menée dans le cadre d'un séminaire d'anthropologie traitant de l'influence des nouvelles technologies d'information et de communication sur les liens sociaux, dirigé par le professeur Gérald Berthoud. David Rossé fréquentait les rave parties en habitué, Joël Vacheron occasionnellement, Renaud Meichtry pas du tout. Les deux pistes centrales qu'ils ont choisi de creuser: «l'importance de l'imaginaire futuriste lié à la Techno et la différence de discours entre ceux que l'on pourrait appeler les «producteurs» (leaders du mouvement) et les «consommateurs» (ravers)», les ont conduits tout droit au décryptage d'une notion fourre-tout dont se réclame le mouvement: la cyberculture. (*) «Le rythme comme médiation - Mouvement Techno et nouvelle,) technologies», Renaud Meichtry, David Rossé, Joël Vacheron, Collection Pratique,) et théories des sciences et des techniques, Institut d'anthropologie et de socwloi/ie 'oloqie de l'université'de Latu uinne. La Techno a un fort ancrage dans le passé A première vue, quoi de plus futuriste que la Techno? L'iconographie recherchée des flyers, ces papillons annonçant les soirées, donne le ton d'une symbolique où se côtoient Internet, robots et voyages sidéraux. Effet science-fiction garanti dès l'immersion dans une party : flots continus de sonorités d'apparence purement électronique, parfois soutenues d'images de synthèse, décor, jeux d'éclairages et de fumigènes, tenues extravagantes, s'accordent à créer l'atmosphère propice à l'exaltation des sens... Et pourtant: «La Techno, bien qu'étant perçue par le grand public comme novatrice, a un fort ancrage dans le passé.» Surpris de découvrir «un aspect presque caché d'une musique qui se veut «révolutionnaire», les trois chercheurs ont constaté que DJ's et compositeurs, à l'exception des quelques créateurs avant-gardistes du mouvement, utilisent un matériel analogique «vétusté» en regard des possibilités réellement novatrices offertes par le son numérique et la médiation électronique. Ainsi, dans les soirées, le CD n'est pas près de détrôner le bon vieux disque vinyle: outre «l'avantage d'avoir une réalité physique palpable», selon un DJ interrogé, sa mauvaise qualité sonore permettrait d'en tirer des sons «plus riches», qui ont les faveurs du public. De même, les vénérables synthétiseurs sont plébiscités par les producteurs de disques: plus accessibles, plus spontanés, offrant un résultat immédiat, ils assureraient cette «connotation sensuelle» indispensable à toute musique... L'important, c'est la référence L'important, c'est la référence à la technologie. Omniprésente dans le ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI

9 SOCIÉTÉ: e la Techno à la Techno -1 o g ique B11 décor Techno, mêlant le préfixe cyber à toutes les sauces branchées, elle imposait un retour aux sources de la nébuleuse cyberculture, fille de la cybernétique, elle-même issue des recherches de Norbert Wiener, à la fin des années 40. Scientifique doublé d'un utopiste, Wiener cherchait d'abord à unifier dans un langage commun les différentes théories ayant trait aux phénomènes de communication. Il rêvait aussi de lutter contre «l'irrationalité foncière de l'homme» en confiant le sort de la planète à des machines intelligentes, par le biais de réseaux informatiques mondiaux... Longtemps reléguées aux auteurs de science-fiction, dont le physicien Isaac Asimov et ses fameux «Robots», les théories de Wiener et le préfixe cyber ont retrouvé une jeunesse avec l'émergence de la micro-informatique, dans les années 70, avant d'acquérir auprès des technophiles convaincus une aura Soirée dance, au MAD, à Lausanne «messianique et divinatoire» légitimée par l'invention des réalités virtuelles, intelligences artificielles et autres explosions des réseaux de communication. Une vision fataliste Dépouillée au passage de l'aspect d'indétermination que recouvrait l'œuvre de Wiener, l'ère nouvelle de la cyberculture va de pair avec une vision fataliste, centrée sur l'avènement imminent d'un futur historique déterminé par la technologie. «Ainsi, toute l'hétérogénéité de l'évolution technologique et les conséquences qu'elle peut avoir sur la société semblent être réduites inévitablement à la logique propre à la cyberculture. Cette généralisation a comme principale conséquence le progressif abandon d'une réflexion critique quant aux modifications économiques et sociales qu'engendre la progression technologique.» 1 4 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 Les chercheurs relèvent un processus similaire autour des thèses de Marshall McLuhan, concepteur du «village global», pour qui «les sociétés humaines seraient directement modelées, sur le plan culturel, intellectuel et social, par les grandes techniques qu'ont été successivement l'écriture, l'imprimerie, puis les medias de masse». Vers la cyberdémocratie Technologie, mondialisation, «rapprochement des peuples» sous l'égide de la musique - et de la révolution informatique menant à la«cyberdémocratie» chère à Bill Gates, le PDG de Microsoft: l'amalgame est facile, le pas vite franchi. Du moins par les maîtres-penseurs du mouvement Techno: issus de l'idéologie contestataire des années 70 - tel l'ex-hippie Timothy Leary, qui avait promis de mourir en direct sur le réseau Internet - ceux-ci assurent la promotion de la cyberculture auprès d'un public qu'ils estiment possesseur d'«un potentiel révolutionnaire qui ne demande qu'à exploser». Entre eux et la «base», un fossé. La vision naïve de la grande masse des ravers est vide de toute la substance intellectuelle du message «d'une humanité unie en accord avec la modernité». Si l'engouement pour l'imaginaire technologique semble attirer, de façon inconsciente, toujours davantage d'adeptes, c'est d'abord pour danser, s'éclater, vibrer d'un plaisir purement individualiste qu'on se rend aux parties. La «sous-culture du samedi soir» Quelques références édulcorées aux années 70 maintenues par la «sous-culture du samedi soir»: le mot «Unity» accolé au «Peace and Love» des hippies, un style ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 vestimentaire ou musical évoquant le psychédélisme, ne font que masquer une notion floue, idéalisée et sécurisante de la modernité: «Tout porte à croire qu'il faut donner aux parties l'apparence d'une soirée du troisième millénaire, pour que chacun se sente entouré véritablement de la technologie dont, dans la quotidienneté, il ne fait qu'entendre parler.» «Strange Days) 20th CenturyFox En effet, seule une faible minorité de citoyens dispose des moyens intellectuels et financiers d'accès aux nouvelles technologies: la sensation illusoire d'y être enfin intégré, à défaut de les maîtriser, expliquerait en partie le succès du mouvement Techno, véritable «culture de substitution où s'engouffre une jeunesse qui s'effraie de ne plus pouvoir suivre les progrès fulgurants de la recherche technologique». En fin d'analyse, si l'on juxtapose une musique du futur composée avec des instruments dépassés, quelques bribes de théories scientifiques au goût de cyber, une vision sociale héritée de mouvements contestataires qui ont oublié leurs revendications en route, une pointe de mysticisme orientalisant et jusqu'à ecstasy, «la» drogue branchée, qui date de 1913, que reste-t-il de l'imaginaire Techno diffusé par ses théoriciens-producteurs à des consommateurs tenus de suivre, à défaut de tenir les commandes? Un «phénomène généralisé de récupération». Des fins mercantiles En fabriquant des simulations du réel cautionnées par la science pour les prescrire en modèles d'un futur déterminé par la seule avancée technologique, la cyberculture suit le droit fil de l'«ordre culturel dominant» qui promeut la toute-puissance tech-

10 SOCIÉTÉ: De la Techno à la T e c h n o -1 o g i q u e gré l'idée du développement des sciences et des techniques innovatrices comme agent de changement. En fait, ce développement est lui-même en bonne partie déterminé par des valeurs et des facteurs économiques.» De nouvelles fractures sociales vont apparaître nologique à des fins mercantiles. Pour Renaud Meichtry, David Rossé et Joël Vacheron, tel est bien «l'aspect le plus pernicieux du mouvement: sa collaboration insoupçonnée à la logique économique». Technophiles ou technophobes, le débat est ouvert... et s'inscrit parfaitement dans les objectifs du séminaire d'initiation à la recherche dirigé par Gérald Berthoud, pour qui la relation homme-machine pose désormais un questionnement social fondamental. «L'ordinateur et le réseau ont généré une machine transversale, soit utilisable dans quasi tous les domaines de la vie individuelle et publique. Face à la nouvelle forme de lien social créée par le réseau technique, que va devenir la relation face à face, sans doute constitutive de l'humanité?» Professeur Gerald Berthoud La cyberculture promeut La «révolution du savoir partagé» Le première période du séminaire, avant l'investigation concrète sur le terrain des applications technologiques, consiste donc, pour Gérald Berthoud et ses étudiants, à passer au crible de l'analyse critique divers thèmes liés à la communauté et à la démocratie virtuelles. En effet, si l'«affaire» Dolly, célébrissime brebis clonée, démontre que la biotechnologie engendre autant de craintes que de considérations éthiques, au niveau des nouvelles technologies, par contre, l'euphorie semble régner... «Un vocabulaire quasi religieux encense la «révolution du savoir partagé», alors que les usagers d'internet sont peut-être 15% aux Etats-Unis, 5% en Europe et 0,0001% en Afrique... Le danger serait de verser dans le déterminisme technique. L Occident a inté- la toute-puissance technologique Le lendemain meilleur chanté par les cybernéticiens est-il donc si terrifiant? «Les voitures, aujourd'hui programmées pour choisir un itinéraire, feront demain de leurs conducteurs des passagers au volant. De même, la domotique nous rendra spectateurs dans notre propre maison. Une logique semblable se dégage des aspects pratiques et confortables de toutes ces applications: pour que tout fonctionne automatiquement, avec un maximum de sécurité, il faut déposséder l'être humain de ses initiatives. Pour le libérer et lui permettre d'accomplir des choses intelligentes, diront ses partisans... Mais personne n'exprime aussi clairement une perspective aussi effrayante qu'intéressante!» De l'emploi du portable à la culture hors-sol réglée par ordinateur, nul doute que les nouvelles applications technologiques nous libèrent de nombreux gestes routiniers. Et après?... «De même que les caissières ne sont plus que des bras en mouvement depuis l'introduction d'un système quasiment automatique dans les grandes surfaces, nombre de bras s'avéreront bientôt inutiles et trop coûteux. Que va-t-on faire des nombreuses personnes sans formation, qui ne se mueront pas toutes en créateurs de logiciels? Loin de se réduire, de nouvelles fractures sociales vont apparaître...» Là se situe pour Gérald Berthoud l'enjeu et l'intérêt de son enseignement: «Déboucher sur l'interrogation radicale d'une société qui se trouve devant des problèmes gigantesques et continue de fonctionner comme si ces transformations n'existaient pas!» Alexandre Rih< 1 6 ALLEZ SAVOIH! / 8 MAI 97

11 SOCIÉTÉ: De la Techno à la T e c h n o -1 o g i q u e D R O I T La Techno : mode, La pornographie en contre-culture ou fantasme droit suisse: de sociologue? 4 J^/a dexualité et ded manifedtationd par- 'Il y a davantage de tristesse que de jubilation fold trèd violented font plud que jamald led dans ce rapport à la fête» grandd titred de l'actualité. Viol, pedopbi Mode ou contre-culture, la Techno? Bien qu'il penche pour la première hypothèse, Jean- Yves Pidoux, professeur assistant à l'institut de sociologie des communications de masse de la Faculté des sciences sociales et politiques de Lausanne, ne l'assimile pas à la simple apparence d'un phénomène. La mode, y compris et surtout éphémère, est sociologiquement importante. Elle ne témoigne pas seulement d'une décision de porter une chemise à fleurs ou un sac poubelle sur la tête, mais d'une revendication d'identité singulière, et plus spécifiquement collective.» Les ravers parlent peu Bien que la question de l'identité du mouvement Techno ressorte peu de la vingtaine de mémoires d'étudiants qu'il encadre, l'un d'eux, qui portait sur l'affirmation identitaire par le langage, l'a cependant frappé: «Non seulement les ravers interrogés n'avaient pas de discours sur la question, mais ils parlaient très peu. Ça te plaît? «Ouais, c'est cool.» Pourquoi? «C'est cool.» Sous ces réponses laconiques pointe une sorte de lucidité: la rave est perçue comme un divertissement du samedi soir où l'on s'abrutit un peu à coups de décibels, sans la moindre illusion. Il y a davantage de tristesse que de jubilation dans ce rapport à la fête.» Le «No Future» est devenu réalité Le «No Future» est passé par là. «Les hippies étaient franchement idéalistes, les punks ont idéalisé leur mouvement anti-idéaliste: les raisons d'espérer ne manquaient pas dans ces années 60 et 70, économiquement et cuiturellement abondantes. Aujourd'hui, les jeunes savent que leur statut collectif a beaucoup changé et qu'en terme d'avenir professionnel, le «No Future» est devenu réalité. Un autre facteur différencie le mouvement Techno de ses prédécesseurs: la classe sociale et le niveau de formation. Son ampleur récente pourrait lui amener un public plus diversifié, mais il attire bien davantage des jeunes peu ou pas formés professionnellement que des étudiants.» Ces différences n'ont pas empêché les références aux années 70 de s'intégrer à la Techno, témoin la relative popularité du «goa», sous-genre musical orientahsant. Pour Jean-Yves Pidoux, cette récupération tient à la lois du pillage, de la démarcation et de la déférence, trois attitudes caractéristiques des rapports variables entretenus par des générations d'étudiants avec ces mouvements anciens. «La crainte de l'avenir a succédé à l'illusion d'un avenir glorieux. Malgré les moqueries sur la can- deur des générations précédentes, il ne reste peut-être qu'une seule nostalgie possible: celle des moments pendant lesquels l'avenir n'était pas effrayant.» Un fantasme de sociologue Reste à comprendre d'autres références, plus obscures et souvent accolées au mouvement: «rituels de passage», «tribu» Techno... De quoi faire bondir Jean-Yves Pidoux: «On peut voir des rites d'initiation partout, même dans la maturité fédérale. Il est commode de ranger dans cette catégorie les épreuves individuelles et sociales qu il s'agit effectivement de surmonter. A-t-on pour autant dit quelque chose de riche? La notion de tribu est nettement plus intéressante: voilà un vrai fantasme de sociologue en quête de lien social! Nous sommes dans 1ère des tribus. Celle des usagers du Minitel, puis du réseau Internet, puis de la Techno ou de n'importe quel pseudo-collectif. Or, s'il est vrai qu'un lien social s'établit par le biais d'internet, celui-ci reste secondaire, alors que la tribu renvoie au lien social primaire, concret, immédiat. Elle se définit par la réunion dans un même lieu d'un petit groupe, refermé sur lui-même, de personnes qui ont une identité collective et se disent membres de cette tribu. La totalité de leur existence se définit ainsi comme appartenant à la collectivité. Quel usager du Net, même en y passant dix heures par jour, pourrait en dire autant?» A.R. lie, incedte, rédeau de pornographie dont devenue en quelqued moid le pain quotidien, tristement indigedte, de l'information. ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI

12 DROIT: La pornographie en droit suisse: les failles du système L es débats sur la censure et sur la peine de mort rebourgeonnent dans les cafés et jusque dans les ministères. La charge émotionnelle véhiculée par l'affaire Dutroux - et toutes les autres qui semblent soudain innombrables - est si forte qu'elle semble avoir donné un coup d'accélérateur à l'histoire. Une norme sociale - invisible mais unanimement reconnue - a été violée, ouvrant une nouvelle ère de chasse aux sorcières. Dès lors, des films prétendus scandaleux comme «Basic Instinct» ou «Harcèlement» sont relégués au second plan. La limite du tolerable, en reculant, a fait progresser celle du toléré. C'est à la justice, seul garde-fou, qu'incombe la tâche difficile à la fois de sévir et de laisser faire. «En Suisse, la loi a tenté de s'adapter, explique Jean-Christophe Calmes, Ces dessins sont tirés du Kama Sutra. La valeur culturelle de la représentation les exclut d'office du qualificatif de pornographie. On lui préfère celui d'érotisme Sharon Stone, dans 'Basic Instinct» Demi Moore, danj 'Proposition indécente» Y avocat aux barreaux de Vaud et de Genève, qui vient de défendre à l'université de Lausanne une thèse intitulée «La Pornographie et les représentations de la violence en droit pénal: étude des articles 197 et 135 du Code pénal suisse». «Mais, poursuit-il, ces deux nouveaux chapitres de loi (entrés en vigueur en 1992) n'ont pas écarté tous les problèmes, loin de là.» Qu'est-ce que la pornographie aujourd'hui? Dans quel cas est-elle punissable? Quelles sont les failles laissées dans la loi? Les réponses sont souvent d'une incroyable complexité et Jean-Christophe Calmes n'hésite pas à recourir d'entrée à la définition de l'humoriste Pierre Desproges pour détendre l'atmosphère: «La pornographie est un domaine où le droit et la morale se chevauchent comme des bêtes». Des bizarreries pénales Cet accouplement engendre parfois des bizarreries pénales. Citons-en trois: un film présente des images d'un viol réalisé réellement sur une jeune femme. En Suisse, le film risque fort d'être interdit. Mais le facteur a priori aggravant de la réalité du viol n'est pas pris en considération par la loi. Celleci ne condamne que le fait de représenter cette violence. «Autrement dit, sera puni le plus souvent celui qui aura montré le film et non son auteur», souligne l'avocat. Autre exemple, relatif cette fois à la pédophilie. L'art. 197 ch.3 du Code pénal (CP) donne une liste «exhaustive» (lire encadré p. 23) de ce que l'on a appelé la pornographie «dure», totalement interdite en Suisse, liste qui mentionne notamment les enfants. Cependant, le texte de loi n'est pas Jean-Christophe Calmes, auteur d'une thèse à l'unil sur la pornographie en droit suisse clair: que signifie en effet «des actes d'ordre sexuel avec des enfants»?, demande Jean-Christophe Calmes. Parle-t-on d'enfants réels seulement? En l'absence de précision, l'auteur de la thèse conclut que oui. Ce qui signifie que des enfants fictifs, mis en scène dans une bande dessinée (comme certains mangas par exemple, lire l'interview p. 27), un roman ou un film de fiction ne tombent pas sous le coup de cette loi... Imaginons enfin un couple qui fait l'amour et qui filme tous ses ébats. Peu après, pris d'un accès de folie, l'un des conjoints tue l'autre à coups de couteau. Si ce film devait être diffusé la première scène ne pourrait être montrée au grand public alors que l'acte amoureux est autorisé - cependant que les images du meurtre ne devraient pas poser de problème, bien qu'il soit en principe interdit de tuer. Comment expliquer ce décalage dans l'esprit de la loi entre la réalité et la représentation de la réalité? «C'est que le Code pénal, aux art. 135 CP et 197 CP, vise un type d'infractions particulières, explique Jean- Christophe Calmes: il ne s'agit pas d'une atteinte' physique à autrui, mais d'une atteinte à ses sens. Ce qui est en cause est donc de montrer ce qu'il est interdit de montrer.» Faire et montrer: une vieille histoire Le paradoxe entre l'acte et sa représentation est une vieille histoire. Dans son «Traité des devoirs», Cicéron écrivait déjà: «Voler, tromper, être adultère, voilà des actes honteux, mais les mots qui les désignent rie sont pas obscènes; l'acte d'engendrer n'a rien de honteux, mais c'est obscène de l'appeler par son nom.» De même, dans un manuel de bonne conduite du XVIII e siècle, le sociologue allemand Norbert Elias relève notamment cette phrase: «Lorsque l'on veut uriner, il faut toujours se retirer en quelque lieu écarté: et quelques autres besoins naturels qu'on puisse avoir, il est de bienséance de ne les faire que dans des lieux où l'on ne puisse être aperçu.» Le sociologue en déduit que si l'on a pris le soin de les écrire, c est que l'habitude n'allait pas de soi avant. Il constate en même temps que ce type d'interdits s'inscrit dans le long processus de civilisation de l'occident, terme qu'il définit essentiellement par l'intériorisation progressive des pulsions sexuelles et violentes. «Si toutes les sociétés et de tout temps rejettent certains comportements, explique Jean-Christophe Calmes, l'incrimination des «publications obscènes» ou pour «outrage à la pudeur» par des infractions spéciales ne date que du XIX e siècle. Pourtant, un siècle plus tôt, les marquis de Sade et autres comte de Mirabeau commettaient allègrement des mètres de littératures immorales sans engendrer de textes de lois. Tout juste se contentaiton de les embastiller de temps en temps. Un poison, source de tous les crimes Au XIX e siècle, le problème est ailleurs. «Le danger ressenti par les autorités n'est pas tant la littérature immorale en soi que la possibilité de sa multiplication à grande échelle, grâce aux progrès techniques», soutient Jean-Christophe Calmes. De ce fait, l'obscénité n'était plus réservée à une élite réduite - mal vue certes, mais inoffensive - mais devenait un produit commercial de masse. La censure se fit 20 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI

13 DROIT: La pornographie en droit suisse: les failles du système Melanie Griffith ^ dans 'Dangereuse sous tous rapports» alors plus virulente. Ainsi, en 1891, lors d'une conférence intercantonale sur la littérature immorale, le rapporteur Max Porret AFFIRME qu'elle est une «cause importante des crimes et travaille à la chute des peuples». Peu à peu, les autorités conçoivent la littérature immorale comme un véritable poison social qui, «par l'industrie de commerçants habiles s'insinue dans chaque maison, dans chaque famille, et corrompt les imaginations et les «L'obscénité est contraire à la civilisation» *1 u «L'obscénité est contraire à la santé individuelle» De nos jours, la sexualité semble perçue - à certains égards - de manière plus libérale. Il n'est que de rappeler le célèbre procès intenté au siècle passé à Gustave Flaubert pour mesurer le pas franchi depuis. L'écrivain français avait alors été épingle par le censeur impérial pour ce passage de «Madame Bovary», jugé comme le comble de l'indécence: «Quand elle s'asseyait sur ses genoux, sa jambe, alors trop courte, pendait en l'air, et la mignarde chaussure qui n'avait pas de quartier, tenait seulement par les orteils à son pied nu.» Art. 135: e que dît la loi (extraits) R E P R É S E N T A T I O N D E L A V I O L E N C E Celui qui aura fabriqué, importé ou pris en dépôt, mis en circulation, promu, exposé, offert, montré, rendu accessibles ou mis à disposition des enregistrements sonores ou visuels, des images, d'autres objets ou des représentations qui illustrent avec insistance des actes de cruauté envers les êtres humains ou des animaux portant gravement atteinte à la dignité humaine, sans présenter aucune valeur d'ordre culturel ou scientifique digne de protection, sera puni d'empri Le problème dépasse bientôt les frontières. Réunies en 1923, les nations européennes, Suisse comprise, jugent «l'obscénité» bien plus dangereuse que la guerre et signent une «Convention internationale sur la répression de la circulation et du trafic des publications obscènes». On condamne alors surtout son commerce, jugeant que «le distributeur n'attend pas de son crime la satisfaction de ses propres sens MAIS un bénéfice». En arrière-plan, une idée essentielle influence le législateur d'alors: la décence sexuelle est considérée comme une valeur fondamentale de la société occidentale, qui la distingue des peuples «primitifs». L'obscénité est présentée comme contraire à la civilisation. La société développe alors une vision de plus en plus darwiniste d'elle-même, vision qui n'est pas sans rappeler celle du III e Reich. En 1929, lors de débats parlementaires concernant l'obscénité, l'on peut lire: «[...] Nous luttons contre les déviations de l'idée de conservation de la race, idée altruiste et indispensable à la conservation de l'espèce.» I I «Avec de tels critères, la SSR serait aujourd'hui considérée comme une chaîne véritablement pornographique», écrit, amusé, Jean-Christophe Calmes, qui en conclut que l'évolution sociale constante rend vaine une approche de la loi par une énumération descriptive de ce qui est ou non pornographique, du type: «Est pornographique la représentation des parties génitales, des fesses en contre-plongée, des poils; n'est pas pornographique la représentation des seins, du nombril, du baiser, etc..» Il y a «pornographie» et «pornographie» Pour contourner le problème, les nouveaux articles de loi (135 et 197 CP) partent d'une définition en négation. La pornographie n'est plus définie en soi, en même temps qu'on n'invoque plus la décence po l'interdire. Une manière pou le législateur de réduire le décalage entre les comportements sexuels de notre époque et les dispositions pénales du début du siècle. Les personnes - âgées de plus de 16 ans et averties - ont aujourd'hui le droit d'assis sonnement ou d'amende. (...) Art. 197 P O R N O G R A P H I E 1. Celui qui aura offert, montré, rendu accessibles à une personne de moins de 16 ans ou mis à sa disposition des écrits, enregistrements sonores ou visuels, images ou autres objets pornographiques ou des représentations pornographiques, ou les aura diffusés à la radio ou à la télévision, sera puni de l'emprisonnement ou de l'amende. 2. Celui qui aura exposé ou montré en public des objets ou des représentations visés au chiffre 1 ou les aura offerts à une personne qui n'en voulait pas, sera puni de l'amende. 3. Celui qui aura fabriqué, importé, pris en dépôt, mis en circulation, promu, exposé, offert, montré, rendu accessibles ou mis à la disposition des objets ou des représentations visés au chiffre 1, ayant comme contenu des actes d'ordre sexuel avec des enfants, des animaux, des excréments humains ou comprenant des actes de violence, sera puni de l'emprisonnement ou de l'amende. (...) 5. Les objets ou représentations visés aux chiffres 1 et 3 ne seront pas considérés comme pornographiques lorsqu'ils auront une valeur culturelle ou scientifique. 22 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 23

14 DROIT: La pornographie en droit suisse: les failles du système Internet posera deà problèmes cro'wjantj... ter à des représentations de pornographie «douce», c'est-à dire jugée acceptable (il ne s'agit pas pour autant d'érotisme). Celle ci se distingue de la pornographie dite «dure» jugée intolérable. «Pourtant, explique Jean-Christophe Calmes, la loi en reste au niveau de la perception en stigmatisant ce qui est montré. Or, dans le cas de la pornographie dure, ce n'est pas seulement le fait de montrer qui est cause, mais l'action même de produire la représentation, action souvent illicite comme le viol, la torture voire le meurtre.» Il y a donc là un vide juridique. Forte de ce lifting, la loi se pare désormais d'arguments plus «rationnels» que la morale: on ne condamne plus les représentations parce qu'elles portent atteinte à la décence, notion morale en général, mais parce que l'absence de décence lèse la santé individuelle des jeunes (leur épanouissement sexuel notamment), la liberté et «la dignité humaine». La notion de «dignité humaine» est un peu la clé de voûte des art. 135 et 197 CP. C'est elle qui fait le pont entre les notions de pornographie et de représentation de la violence. Ainsi, dans un film qui met en scène des actes gratuits de cruautés, le tortionnaire «se montrant livré à ses instincts brutaux, sans aucune retenue», porte bien sûr atteinte à la dignité humaine de la victime à qui il inflige une souffrance et en fait un objet. «Mais, dans l'esprit de la loi, son comportement porte aussi atteinte à tout le genre humain», précise Jean-Christophe Calmes. Comment juger? Pour appréhender ce qui est pornographique ou non, le législateur se base sur l'idée que la société se fait d'une représentation, en fonction de la norme du moment. Sont «pornographiques» et «violentes» les représentations qui sont «vivement rejetées par la société». Une démarche qui rejoint la définition du crime selon le sociologue français Emil Durkheim: «Il ne faut pas dire qu'un acte froisse la conscience commune parce qu'il est criminel, mais qu'il est criminel parce qu'il froisse la conscience commune.» C'est aussi sur ce principe que le juge applique la loi et apprécie au cas par cas l'atteinte à la décence. Le juge devra ainsi déterminer quelle serait «la réaction d'un citoyen normalement sensible». Reste à définir «la norme». A cette étape du raisonnement, l'auteur de la thèse s'interroge plus particulièrement sur le langage employé par le législateur aujourd'hui pour détourner le problème: «On ne parle plus de mœurs, mais de conception ordinaire du citoyen suisse normalement sensible, ce qui revient très exactement au même. C'est du politiquement correct.» Politiquement, «parce que les élus ne veulent plus paraître moralistes mais prophylactiques.» Une approche hypocrite Fort de cette remarque, Jean- Christophe Calmes observe qu'il y a une certaine hypocrisie à faire croire que les choses ont changé: «L'interdit demeure sur le principe: certaines choses ne peuvent être montrées. Ce sont les justifications qui changent: la loi se pâme désormais d'attributs scientifiques et rationnels. C'est l'épanouissement sexuel des jeunes et la santé des citoyens qui sont en cause. Mais, hormis le fait que chacun comprend bien que tout ne peut pas être permis, les effets néfastes de la pornographie sur la jeunesse n'ont jamais été démontrés scientifiquement. L'expérience serait contraire au droit.» L'exception culturelle L'indéfinition de la pornographie et de la norme sociale a conduit le législateur à ménager des sphères de liberté théoriques. Toute représentation sexuelle ne saurait être pornographique en soi, donc sans valeur. Un objet artistique peut être explicitement d'ordre sexuel, il n'en a pas moins une valeur selon les cas. La loi parle alors de valeur culturelle, il n'est alors plus considéré comme pornographique. «Mais auxyeux des juges, explique Jean-Christophe Calmes, la notion de valeur culturelle coïncide encore avec art. Or qu'est-ce que l'art? On retombe dans le jeu des définitions.» Du bon usage de Mapplethorpe Pour échapper à ce nouvel écueil, l'auteur de la thèse propose une définition plus souple de la notion de culture qu'il associe étroitement à la norme sociale. «Une norme sociale est invisible tant qu'elle n'a pas été transgressée», explique-t-il. Lorsqu une transgression suscite accidentellement un débat au sein de la société, permettant d'éclairer une norme, la représentation peut se voir attribuer une valeur culturelle.» Pour aller vite, l'ordure a une valeur lorsqu'elle fait ressortir la propreté... «La valeur culturelle, au sens où je la comprends, explique Jean-Christophe Calmes, est une notion complexe qui dépend du rôle de la représentation dans la société.» Ainsi, des images tirées d'un ouvrage de gynécologie ne sont pas scientifiques en soi, elles le sont par l'usage qu'en fait un scientifique. Mais présentées à des enfants dans la rue, elles perdent leur valeur. Il en va de même, par exemple, des photographies de Robert Mapplethorpe. w (He Lclil [IICMH Lu Imikir jptimi un. tlory Window J {u- 1 ' G Netii ape: The Girls of Paul Valéry définissait ainsi l'œuvre d'art: «Elle devrait toujours nous apprendre que nous n'avons pas vu ce que nous avons vu.» Difficile pour le Tribunal fédéral de dire qu'il n'a «pas vu ce qu'il a vu» dans le film ludiquement intitulé: «La vie sexuelle secrète de Roméo et Juliette». Considérant la fréquence des scènes d'accouplement vues de près, le TF a jugé que cette «grossière sexualité» ne laissait plus beaucoup de place au grand Sh kespeare. L'«œuvre» fut donc qualifiée de pornographique, par le but même qu'elle s'assigne, l'appât du gain. L'hydre Internet Malgré une volonté de s'adapter à l'esprit du temps le législateur a raté un virage celui de la télédistribution. «Il a gardé une conception purement matérielle et comptable du support pornographique», constate Jean-Christophe Calmes. D'où certaines aberrations: les PTT ont été condamnées par le Tribunal fédéral pour avoir négligé de faire respecter les mesures de contrôle d'âge des clients du téléphone rose (156). Seulement voilà, seules les messageries à cassettes enregistrées étaient en *" Print Step CyrjerErolka cause. «Une cassette, c'est un support matériel», remarque Jean-Christophe Calmes. D'où la prolifération aujourd'hui des messagerie à hôtesses. Nul doute qu'internet posera à ce titre des problèmes croissants: les fournisseurs de pornographie se servent de plus en plus de technologie virtuelle. La démarche s'inverse: il n'y a plus qu'un seul exemplaire - immatériel - de la représentation vers lequel tous les intéressés peuvent converger de chez eux. Pourquoi un tel décalage de la loi? Un événement en apparence anodin, venu des Etats-Unis, offre une amorce d'explication: en mars dernier, la Cour Suprême américaine était ihargée de se pencher sur une loi interdisant l'indécence sur Internet. Seulement voilà, aucun des juges - dont la moyenne d'âge est de 62 ans - ne savait réellement de quoi on parlait. Deux seulement travaillent sur ordinateur et la Cour Suprême est la seule institution judiciaire américaine à ne pas avoir de site Internet. Michel Beuret 24 ALLEZ SAVDIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 25

15 DROIT: La pornographie en droit suisse: les failles du système Publiable ou pas? Quelques cas d'école 1. L'AFFICHE DU FILM objet sexuel - reste «LARRY FLINT» peu glorieuse. néanmoins Psychanalyse d'une BD L'affiche du film a fait scandale 2) si l'image n'est pas porno dans de nombreux pays, mais pas graphique, il faut se demander en Suisse. Au regard de la loi fédérale, il est difficile de dire que l'image porte gravement atteinte à la décence en matière sexuelle. Les corps que l'on voit sur l'affiche ne sont pas plus évocateurs que de nombreuses photographies de mode que l'on peut découvrir dans les journaux. L'aspect jugé choquant dans d'autres pays est d'ordre religieux: à ce titre, le thème de la crucifixion lié à la sexualité aurait pu entraîner des mesures dans certains cantons catholiques en Suisse - Fribourg et Valais notamment - déjà célèbres pour leur répression en la matière. Cela n 'a pas été le cas. 2. DES ANNONCES POUR LE TÉLÉPHONE ROSE DANS «NEW LOOK» Les annonces dans la presse concernant des services erotiques, téléphoniques ou autres, doivent être examinées sous deux aspects, quant à leur punissabilité pénale: 1} la représentation parue dans le journal a-t-elle un contenu pornographique? Ce n'est pas le cas pour ces images. Les femmes représentées ne sont pas moins dévêtues que des publicités pour lingerie féminine. Rien d'indécent donc du point de vue de la loi. L'image de la femme-objet - et si elle ne fait pas la promotion de la pornographie dite dure. Dans ce cas, elle est punissable, bien que la vitrine de vente ne le soit pas. Exemple de slogan: «Vous pouvez m'acheter des cassettes vidéo représentant des actes sexuels avec des enfants». La criminalité pédophile ne prendrait pas de tels risques. 3. UN ACTEUR EN TRAIN DE SE SUICIDER (FICTION) Cette image de suicide concerne ce que l'on a appelé dans la loi les représentations de la violence. L'originalité ici vient du fait que l'image représente un acte violent envers soi-même. Or, l'article 135 CP ne considère en principe comme punissable que les actes de cruauté envers autrui. Selon Jean-Christophe Calmes, il ne s'agit pas d'un acte bestial, lésant la dignité humaine au sens de l'art. 135 CP, mais au contraire d'un acte bien humain, lié au libre-arbitre qu'on lui prête. Néanmoins, la question se pose: des images de suicide - dans un pays comme la Suisse qui possède le triste record de suicides chez les jeunes - devraient-elles tomber sous le coup de la loi? Et si oui, les problèmes seraient-ils ainsi résolus? M.B. Théinélui Diamantui, vous êtes docteur en psychologie et psychanalute à LaïuHinne, que pendez-vous de cette image de bande dessinée? Thémélis Diamantis: La femme a un corps exagérément érotisé par rapport à l'expression du visage, qui est celui d'une petite fille. Une technique souvent utilisée dans certains mangas (ndlr: bandes dessinées japonaises qui allient souvent violence et sexualité). Derrière le personnage central, des êtres inquiétants, mi-hommes mi-bêtes, approchent. Avec l'effet de l'ombre, poignards et pénis se confondent. L'image plairait sans doute à un pédophile. Mais pas seulement, elle peut plaire à tout le monde. Y aurait-il chez chacun des pulsions pédophile^'! A des degrés infiniment variables, oui. Mais notre société, et avec elle fort heureusement une majorité de ses membres, les condamne. C'est pourquoi, il n'existe pas de profil type du pédophile et vouloir diaboliser le phénomène, c'est l'empoigner par le mauvais bout. Les pulsions libidinales et mortifères sont universelles et ancrées en chacun dès le plus jeune âge. Ce qui change, selon les sociétés, les époques ou les individus, c'est le degré de refoulement que connaissent ces pulsions, ainsi que la manière de les sublimer. A l'état «brut», elles contrecarrent le projet d'une vie pacifique en société. Pourtant, des représentations de viol en dessin ne sont pas interdites: or l'on dit souvent que d'une représentation à l'acte, il n'y a qu'un pas... Ce n'est pas vrai. On s'interdit la plupart du temps en acte ce que l'on se permet en représentation. Au vu de la violence sur les écrans, nous vivrions une véritable hécatombe. Tout consommateur de mangas n'est pas un violeur en puissance. Cependant, il ne faudrait pas sous-estimer l'effet des images sur une personne faible structurellement. Je m'explique: la tentation est grande de rechercher dans le monde imaginaire certains plaisirs que la vie nous refuse et que nous-mêmes ne souhaitons au fond pas voir réalisés. Des nouveautés techniques sur le marché, comme certains jeux vidéos, certains films ou Internet etc.. offrent par leur contenu mais aussi par leur forme, virtuelle, des lieux nouveaux à l'expression des désirs refoulés. Faut-il parler d'un phénomène nouveau? Non, les normes ont toujours été transgressées. Mais elles se sont aussi déplacées. Ainsi, la fornication avec de jeunes éphèbes n'était pas mal vue dans la Grèce antique. Et il n'y a pas si longtemps encore, certaines publicités étaient plus qu'ambiguës: il y a dix ans, une boisson gazeuse se vendait en Suisse en représentant une mineure qui montrait ses fesses à un pompier, lequel les arrosait à l'aide d'une lance à incendie tenue à hauteur du pénis. Le slogan semblait anodin: «Rafraîchi instantanément». Message visuel: la fillette suscite un désir que le pompier, avec le profil de bon papa, assouvit. Rappelons que c'est l'excuse donnée le plus fréquemment par les pédophiles: «Mais enfin, elle/il aimait ça...». Une telle image choquerait certainement les consciences aujourd'hui. Conséquence de l'affaire Dutroux? Notamment. L'amplification médiatique concernant les actes pédophiles et dans ce cas meurtrier a donné à notre société un miroir qui nous renvoie quelque chose de notre propre image que nous avons appris à refouler. C'est cela qui nous est intolérable. Propos recueillis par Michel Beuret 26 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 27

16 I N T E R V I E W UNILausanne UNIGEnève U NI La Voyage au cœur du rapprochement Peut-on encore croire les manuels d'histoire? j / ~ \ ^ p r è d l a c h u t e d u m u r d e B e r l i n, e t a u m o m e n t o ù l a S u i d é e d ' i n t e r r o g é, Dans cette troisième série de pages communes, les Rectorats des Universités de Genève et de Lausanne vous proposent de faire plus ample connaissance du groupe de conseil chargé de les accompagner dans la conduite du processus de rapprochement. Au dos de cette présentation, trois délégués des associations faîtières d'étudiants des deux Universités exposent leur vision et leurs attentes face à la mise en place d'un ensemble universitaire sur l'arc lémanique. Poursuivant le panorama des spécificités de chaque site et des collaborations actuelles et en préparation, nous vous proposons en pages centrales une présentation des Facultés de droit des deux institutions. Interface entre les Rectorats de Genève et de Lausanne et les partenaires des deux Universités, le groupe de conseil multiplie les contacts pour mieux cerner les attitudes face au processus en marche. Interview. Quel est le rôle du groupe de conseil? Dans le cadre du projet de rapprochement des universités de Genève et de Lausanne, nous sommes à l'écoute de tous les partenaires des deux institutions et de tous les corps qui les constituent. Nos interlocuteurs, ce sont toutes les personnes qui sont de près ou de loin concernées par ce projet. Il s'agit notamment des parlementaires des deux cantons, des membres des gouvernements et des administrations cantonales et fédérales liées à l'enseignement et à la recherche, les étudiants, les professeurs, les assistants et les personnels des deux institutions. Nous les rencontrons sans a priori, sans préjugés; nous n'avons pas à défendre un projet mais à écouter les gens en parler. Dans cette mission, nous ne sommes pas un instrument des Rectorats et nous ne nous substituons pas à eux. Nous apportons à la fois un point de vue suffisamment extérieur au milieu académique pour avoir un regard critique et suffisamment proche - par les fonctions d'enseignant qu'exercent MM. Cerottini et Petitpierre - pour comprendre le fonctionnement des institutions et le processus envisagé. Comment rendez-vous compte aux Rectorats de ces entretiens? Nous rencontrerons régulièrement les équipes rectorales pour leur transmettre nos remarques et observations. Nous verrons par la suite quelle forme donner à la synthèse de ce premier «tour de piste». Il appartiendra alors aux Rectorats de définir la suite de notre mission. Peut-on déjà parler de négociations? est trop tôt pour le dire. C'est un processus nouveau qui démarre. Lorsque ce premier tour d'observation sera terminé, c'est peut-être une phase qu'il faudra envisager pour certains secteurs. Comment vos interlocuteurs perçoivent-ils votre mission? Seul un de nos interlocuteurs mettait en cause notre rôle. Notre démarche a été jugée très positive et les personnes nous ont fait part très librement de leurs craintes ou de leur enthousiasme. On trouve de tout chez tous. Certains voudraient se rapprocher dans les plus brefs délais, d'autres voudraient ne rien changer. Les réactions sont individuelles. On rencontre des attitudes très variées dans le même groupe, que ce soit des enseignants ou des parlementaires. M. Cerottini, quelle est votre contribution spécifique à l'activité du groupe? Je pense que mon apport a deux angles spécifiques: durant mon mandat de vice-doyen à la Faculté de médecine de l'université de Lausanne, jusqu'en septembre dernier, j'ai participé aux discussions sur le rapprochement des Facultés de médecine et à la mise en place du réseau hospitalo-universitaire Vaud-Genève. J'ai donc acquis une connaissance concrète du processus. Par ailleurs, j'appartiens à une institution de recherche qui a la particularité d'être multinationale. En effet, au lieu d'être regroupées en un seul endroit, les activités de l'institut Ludwig de recherche sur le cancer s'effectuent dans dix unités réparties dans le monde entier, avec un seul centre administratif. Chaque unité est responsable de son budget et de la réalisation d'un programme de recherche particulier. Elle interagit avec les autres unités de l'institut et avec les partenaires scientifiques de la région où elle est située. C'est une expérience et une approche novatrice de la recherche qui peut inspirer certains scénarios dans le cadre du rapprochement des deux Universités. Et pour vous, M. Petitpierre? Je suis le pendant symétrique de M. Cerottini: je viens des sciences humaines et d'une petite faculté. J'apporte donc cette sensibilité et cette caractéristique. D'autre part, ma connaissance des milieux politiques me permet de mieux sentir les ambiances et les enjeux et de les transmettre aux milieux académiques. L'important est de garder la distance nécessaire pour aider ceux qui sont plongés dans le processus de rapprochement. Quel est votre rythme de travail? Dans cette première phase, notre programme de rencontre est très chargé tant à Genève qu'à Lausanne. Les secrétariats des Rectorats nous aident à organiser nos rendez-vous. C'est plus que nous le pensions au début et plus que ce que l'on nous avait dit. Mais la tâche est enthousiasmante et nos rencontres très enrichissantes. Edouard Brunner Né en / 932, originaire de Berne. Edouard Brunner a obtenu une licence en droit à l'université de Genève. En 1956, il entre au service du Département fédéral des affaires étrangères. En 1975, il est transféré au bureau de l'observateur permanent de la Suisse auprès de l'onu à NewYork. En avril 1978, il est chargé des questions politiques spéciales à la Direction politique du Département avec le titre d'ambassadeur. En 1984, il est nommé secrétaire d'etat et directeur de la Direction politique. Cinq ans plus tard. Il est nommé ambassadeur aux USA puis en France de mai 1993 à février En 1989, il est nommé par le Secrétaire général des Nouons Unies, M. Perez de duellar, comme son représentant spécial pour les affaires du Proche-Orient, puis en 1993, par M. Boutros-Ghali comme représentant spécial pour la Géorgie. Depuis 1994, M. Brunner est également délégué permanent auprès de l'unesco. En juin 1996, il est nommé par le chef du Dèpanement militaire fédéral président de la Commission d'études pour les questions stratégiques. Jean-Charles Cerottini Originaire de Crissier (VD), né en 1938, Jean-Charles Cerottini est enseignant d'immunologie à l'université de Lausanne depuis Il dirige depuis 1975 l'antenne lausannoise de l'institut Ludwig de recherche sur le cancer, il a obtenu le Prix Marc-Dufour (1966), le Prix suisse du Cancer (1973) et le Prix Marcel Benoist (/976). Gilles Petitpierre Né à Neuchâtel en 1940, Gilles Petitpierre enseigne le droit à l'université de Genève depuis // a débuté ses activités d'homme politique dans le parti radical en U a été conseiller national de /979 0 /991.lia été membre de la Délégation suisse à l'assemblée parlementaire du Conseil de l'europe de 1987 à /992 et conseiller aux Etats (Genève) de 1991 à d ' i n q u i è t e, p o l é m i q u e à p r o p o d d e l a m a n i è r e d o n t i l f a u t r a c o n t e r d o n h i s t o i r e d u r a n t l a S e c o n d e G u e r r e m o n d i a l e, d e p o d e e n c o r e l a q u e d t i o n d e l a q u a l i t é Jean-Charles Cerottini Gilles Petitpierre Edouard Brunner Eric Juncd. reeietir UNIL Bernard Fulpius, recteur UNIGE d e d m a n u e l s d ' h i s t o i r e q u i d o n t u t i l i d é d d a n d led é c o l e d. E n t r e t i e n a v e c u n s p é c i a l i s t e d e l a q u e d t i o n, le professeur d'historiographie à l'université de Lausanne Etienne Hofmann. 28 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97

17 s d e d r o i t ANS le plan stratégique commun 2006 des Univer- V sites de Genève et de Lausanne, l'approche choisie par les Facultés de droit est qualifié de «pragmatique». En effet, les modalités de rapprochement nt essentiellement l'harmonisation des cursus d'études t en maintenant sur chacun des sites les options spécifiques ormation et les centres de gravité historiques. L'option est Drésenter ensemble une offre de cours élargie en facilitant îobilité des étudiants. Respectivement en 1991 et en 1994, Facultés de droit de Lausanne et de Genève ont passé à des grammes de licences «eurocompatibles» sur 4 ans.toutes x s'orientent vers un système de crédits académiques, à ; court terme à l'unil, à moyen terme à l'uni de Genève. cycle (l e r e et 2 e années d'études) npleur des effectifs d'étudiants de première année ( à Genève; environ 250 à Lausanne) et le caractère obligatoire des branches enseignées justifient pleinement le maintien de toutes les disciplines sur les deux sites. Cela n'exclut pas des collaborations ou des remplacements ponctuels ou sectoriels. 2 e cycle (3 et 4 e année d'études) Les spécificités locales s'affirment au fil des études. Du fait des contraintes budgétaires et en raison du nombre limité des étudiants concernés, la prise en charge régulière d'un enseignement spécialisé ou spécifique par l'un des sites est envisagée. Il s'agit principalement de cours à option qui impliqueront le déplacement des enseignants ou celui des étudiants. Formation postgrade C'est au niveau du 3 e cycle que la collaboration des deux Facultés de droit lémaniques se concrétise actuellement: trois programmes de diplôme d'études avancées (DEA) sont en préparation. Le postgrade en droit européen existant à Lausanne depuis 1991 sera organisé en commun à partir de Les deux autres (droit des affaires et sciences criminelles) débuteront en 1998 également. Les diplômes postgrade Diplôme postgrade (II. m) en droit européen et en droit économique international Ce programme résultera de l'enseignement de troisième cycle en droit européen donné depuis 1991 à l'université de Lausanne enrichi du potentiel de l'université de Genève, notamment en matière de droit économique international. Le programme sera de neuf mois et comprendra des cours, séminaires, travaux pratiques, conférences et voyage d'étude. Certains cours sont à option pour permettre aux candidats une spécialisation en fonction des intérêts futurs (administrations publiques, avocats, organisations internationales). De nombreux experts d'organisations internationales et européennes contribuent à l'enseignement. Les importantes bibliothèques, notamment de l'institut suisse de droit comparé, appuient l'infrastructure de recherche. Diplôme postgrade en droit des affaires Ce programme de deux ans est destiné à former des juristes d'entreprise; il constitue une alternative au stage d'avocat. La première année est essentiellement académique avec alternance de cours et de séminaires-blocs donnés par des enseignants universitaires avec la participation de praticiens spécialisés. La seconde année est centrée sur un stage rémunéré de neuf mois au moins dans le service juridique d'une entreprise. Trois examens-études de cas permettront d'évaluer l'assimilation de la matière enseignée. L'entreprise-hôte remettra également un rapport d'évaluation du travail effectué par le stagiaire. Au cours de la formation, le candidat devra en outre rédiger des travaux écrits, dont un en tous cas en anglais, ainsi qu'un mémoire lié en principe à son stage en entreprise. Bien que spécifiquement juridique, ce programme intègre une formation en économie et en gestion d'entreprise. Il s'appuie sur les compétences des deux universités. DEA de sciences criminelles Le projet de plan d'études comprend à la fois l'approfondissement de matières déjà enseignées à titre obligatoire en I er et 2 e cycle (droit pénal général, droit pénal économique, procédure pénale) et de matières qui ne font l'objet, dans les facultés romandes, que d'enseignements à option ou qui ne sont pas enseignées du tout (droit pénal international, criminologie, sciences forensiques). Le programme est présenté sous forme de 12 heures hebdomadaires d'enseignement pendant 26 semaines annuelles. La candidature de praticiens engagés dans des carrières professionnelles, aussi bien comme étudiants que comme enseignants, incitera à organiser des cours ou des séminaires dits «blocs», concentrés sur quelques jours durant l'année, par thème. Enfin, les études comprennent deux stages de deux mois dans des établissements publics ou privés, agréés par le comité de diplôme. Trois mémoires devront être rédigés par les étudiants: deux comptes-rendus de stage, ainsi qu'un mémoire final soumis à des exigences analogues a celles qui ont cours dans le cadre des autres DEA. UNIGE Historique : ormellement. la Faculté de droit constitue, comme l'uniïité à laquelle elle appartient, une création du XIX siècle. e :ériellement, elle remonte toutefois à l'époque dethéoe de Bèze, le premier recteur de l'académie. C'est dans luditoire de Droit» qu'enseignèrent; aux XVI et XVII e e :les les principaux représentants de l'humanisme jurije, notamment les Godefroy, puis au XVIII ceux du droit e jrel moderne à l'origine des droits de l'homme, aujourd'hui, la Faculté de droit se caractérise d'abord par ité de sa formation qui débouche sur un seul type de nce. Cela confère une indéniable cohérence à l'enseignent dispensé et une certaine homogénéité au corps enseint comme au corps estudiantin. Dès la première année :udes, l'enseignement des branches de droit positif se sente sous la forme de séances de travail consacrées à la Dlution de cas pratiques. Le programme d'études comnd en outre toute une série de disciplines axées sur le s idéaliste de l'universalité de la connaissance, branches )irées des sciences humaines, sociales, économiques et oriques. En automne la durée standard des études est pasde trois à quatre ans. Les aménagements retenus par le jveau règlement permettent aux étudiants mal orientés pter, dès le terme de la première année, pour d'autres 2S de formation. Les modifications apportées au contenu au cursus des études découlent de l'évolution générale egistrée par rapport à l'importance que revêtent les dif- 2ntes matières et du souci de favoriser au maximum la bilité des étudiants. L'organisation de la Faculté et les processus de décision it fondés sur un système de gestion collective et de isensus qui a fait ses preuves. La synthèse établie au me des trois jours que des experts extérieurs ont passé à Les points forts Le Centre d'études juridiques européennes (CEJE) Outre ses activités en droit européen général, le CEJE développe deux domaines où la réputation de la Faculté est bien établie: le droit de la banque et des marchés financiers, ainsi que le droit du travail et de la sécurité sociale. Le Centre étant européen par nature et international par vocation, les enseignants qui lui sont attachés assurent une présence importante à l'étranger. Le Centre d'étude, de technique et d'évaluation législatives (CETEL) Dès la rentrée 1998, son offre en cours de formation continue sera étoffée d'un enseignement de légistique utilisant un support informatique pour permettre de suivre la formation à distance. Ses recherches principales portent sur l'évaluation de l'effet des lois - en particulier dans le domaine de l'environnement et de la justice pénale -, l'étude des représentations de la justice et l'analyse des pratiques en matière d'octroi de crédits. Elles seront complétées par de nouveaux travaux au gré des évolutions normatives et sociales. Le CETEL participe à la réflexion qui regroupe juristes et acteurs sociaux autour du thème de la médiation (familiale, commerciale et pénale). Le Centre de documentation en droit de consommation (CEDOC) Créé en 1980, le CEDOC est unique en Suisse et l'un des premiers en Europe. Ses recherches, sa documentation et ses services sont réalisés sur le plan européen. Ses principaux objectifs sont - mener et encourager des recherches sur le droit de la consommation en droit suisse, droit comparé et droit européen - développer et améliorer la documentation en droit de la consommation - contribuer à des enseignements de droit suisse et euro : aculté relève que «la participation des étudiants péen de se droit fait de la consommation urellement sans contestation, il faut noter à ce propos le rôle é par les étudiants en ce qui concerne tion la permanente) réforme. Des \tocts avec un certain nombre d'entre eux ont donné (7mssion qu'ils étaient des étudiants heureux la consommation qui en se Europe déclarent es du fait qu'on leur demande leur avis. Pas d'écran entre le fesseur et l'étudiant par le biais de l'assistant». La majorité des travaux scientifiques s'effectuent sous la me individuelle à l'intérieur des départements. Ils débou- ;nt sur la parution d'ouvrages destinés aux étudiants, aux iticiens ou aux spécialistes. Les membres du corps profes- "al prêtent par ailleurs leur concours à de nombreux tra- JX de réformes législatives au niveau cantonal, fédéral et ernational. - organiser des colloques et des journées d'études (forma - collaborer de façon régulière avec des centres de droit de - être disponible pour les besoins de la collectivité, au niveau national et européen. Le Centre d'études et de documentation sur la démocratie directe (C2D) Sa documentation et ses travaux de recherche portent sur le plan cantonal, fédéral et international. Un accent particulier est mis sur les pays de l'europe (Ouest et Est). Sa banque de données sera bientôt accessible sur Internet Ses collaborateurs se consacrent à des recherches spécifiques lancées dans le cadre du Fonds national ainsi qu'aux demandes de renseignements, d'avis et d'expertises dont le volume est en augmentation. Le droit de l'environnement (voir ci-dessous). Doyen: Professeur Martin Stettler Présidents de section: Professeurs Louis Dallèves, Gabriel Aubert Administrateur: Xavier Magnenat Conseillère aux études: Caterina Gidari Wassmer Uni Mail, 102 Boulevard Carl-Vogt 1211 Genève 4 T++22/ II. F++22/ Internet: http^/www. unige. ch/droit/ Section de droit privé Département de droit civil - Centre de documentation en droit de la consommation (CEDOC) Département de droit commercial Département de droit international privé - Unité de droit allemand Section de droit public Département de droit administratif et fiscal Département de droit constitutionnel - Centre d'études et de documentation sur la démocratie directe (C2D) Département de droit international public et organisation internationale Département de droit pénal Département de droit du travail et de la sécurité sociale, Département d'histoire du droit et des doctrines juridiques et politiques Centre d'études juridiques européennes (CEJE) Centre d'étude, de technique et d'évaluation législatives (CETEL) Effectifs au I e r janvier 1997 Enseignants 43 Collaborateurs de l'enseignement 106 Personnel administratif et technique 39 Etudiants 858 Doctorants 32 Etudiants de DES 71 Grades décernés en (*en équivalent plein-temps) Budget 1997: 15,675 millions *EPT Doyen: Professeur Jean-Marc Rapp Vice-doyens: Professeurs Roland Bieberet Denis Piotet Adjoint de faculté: Georges Délessert BFSH I, 1015 Lausanne T++2I/ F++2I/ Internet: Centre universitaire de droit comparé et européen (CDCE) Centre du droit de l'entreprise (CEDIDAC) Institut de recherche sur le droit de la responsabilité civile et des assurances (IRAL) 'nstitut de droit public nstitut d'études de droit international institut de droit français institut de droit judiciaire institut de police scientifique et de criminologie (IPSC) Centre d'etudes interdisciplinaires Walras-Pareto, lié également à l'ecole des HEC et à la Faculté des sciences sociales et politiques. effectifs au I e r janvier 1997 înseignants Assistants 'ersonnel administratif et technique : aculté PSC tudiants : aculté droit PSC Doctorant : acuité de droit ipsc Grades décernés en 1996 l'acuité de droit IPSC 1 *en équivalent plein-temps) iudget 1997: 10,638 millions *EPT 70 36, , I ,75 3 Les points forts L'Institut de criminologie et de police scientifique (IPSC) est unique en son genre dans le monde francophone et en Suisse. Son homologue européen est à l'université de Strathclyde à Glasgow, Ses recherches et la qualité de ses prestations de service lui valent une renommée internationale. Le Centre de droit de l'entreprise (CEDIDAC) Fondé en 1985, le CEDIDAC est une fondation de droit privé dont le capital a été doté par l'unil, l'ordre vaudois des experts-comptables, la Fédération patronale. l'ordre des avocats vaudois et l'association des notaires vaudois. C'est une interface entre les milieux professionnels et l'institution universitaire. Le Centre de droit comparé et européen (CDCE) Ce Centre, d'une renommée internationale, mène des recherches dans le domaine du droit comparé privé et du droit européen. Le centre constitue le prolongement de l'enseignement dans ces deux matières et représente un lieu de recherche et de documentation pour les doctorants, juristes et toute personne intéressée. La collection «Comparativa» du Centre - qui compte plus de 50 volumes - traduit l'effort de recherche comparative conduite sous ses auspices. Le programme postgrade en droit européen est rattaché à ce Centre. Institut de droit français Cet institut a pour but l'enseignement du droit français, assuré à l'unil depuis 1912 et destiné à des étudiants suisses et étrangers. Il permet en particulier à des étudiants français de continuer leurs études à Lausanne. Il constitue ainsi un lien entre la Suisse, la France et l'europe. L'enseignement regroupe toutes les matières relevant du droit privé et de la procédure: droit civil (y compris droit des obligations), droit commercial, doit pénal, procédure pénale, procédure civile. L'Institut organise de nombreux séminaires pour amener les étudiants à voir des problèmes sous un angle pratique. Et. pour favoriser les recherches, une bibliothèque regroupant toutes les matières de droit français est à la disposition des étudiants. Institut de recherche sur la responsabilité et les assurances (IRAL) Cet institut a pour but de promouvoir la recherche et la formation continue dans le domaine du droit de la responsabilité civile, des assurances sociales et privées, ainsi que du travail. L'IRAL accueille toute personne désireuse d'effectuer des travaux scientifiques dans l'un ou l'autre de ces domaines. Il organise des journées d'études et des colloques. Il publie depuis quelques années une collection d'ouvrages touchant à son domaine d'action. Un autre domaine de spécialisation à Lausanne concerne la recherche sur l'histoire du droit Historique L'Académie de Lausanne, dont est issue l'université de Lausanne, a été fondée en 1537 par le gouvernement bernois pour former des pasteurs et répandre la Réforme dans le pays romand. La préoccupation d'enseigner le droit fut tardive. Un réfugié français, de Prez, donna de 1598 à 1600 le premier embryon de formation juridique; ce fut ensuite le professeur de philosophie, docteur en droit de Montpellier Jean Steck. qui assura de 1611 à 1616 une heure hebdomadaire de jurisprudence. Cette charge fut assurée de 1620 à 1624 par un Grenoblois. Il fallut attendre jusqu'en 1708 pour l'instauration d'une première chaire de droit. Portant sur le droit romain, le droit naturel et l'histoire, elle est confiée à Jean Barbeyrac et inaugurée en 171 I.Au départ de celui-ci pour Groningue. LL EE. de Berne attribuent la chaire à Loys de Bochat En 1801, la chaire s'élargit au droit public européen. En la loi sur l'instruction publique crée une deuxième chaire: l'enseignement se partage en droit naturel et procédures civile et pénale d'une part droit civil (romain) et droit coutumier vaudois d'autre part Une chaire de droit criminel est ajoutée en En 1837, la nouvelle loi académique introduit une quatrième chaire. A ces enseignements assurés en français s'ajoutent des cours extraordinaires dont l'économie politique. L'organisation de l'académie en facultés, dont une de droit date de L'Institut de police scientifique et de criminologie a été fondé en 1910 par Rodolphe Archibald Reiss qui donnait depuis 1902 un cours de photographie judiciaire. L'organisation des études que l'ont peut suivre à l'institut relève des facultés de droit, de médecine et des sciences. En 1980, l'ipsc est rattaché à la Faculté de droit Depuis 1991, les étudiants de la Faculté sont soumis à un nouveau plan d'études reparti sur quatre années. tnève: priorité à l'environnement (en collaboration avec l'unil), travaux Académie amorcés de l'environnement. Les récents développements loque de juin en 1996 droit «Environnement continue des et juristes libre- dans les Lausanne: domaines touchés le respect des sources les gages, latines les servitudes, les I obligations année d'études et la pro un cours de une droit culture romain. juridique Si le appr droit international Le Centre compte avec le en Col outre assurer la formation priété constituent l'un des piliers latin qui de lui la formation est associé a été Lausanne partiellement fait même abandonné l'est on comme assiste langue d'ail d'enseignement passage obligé il subsiste pour l'accès de la centre de gravité de l'environnement suisse et international a eu jus- impliquent échange» un accroissement sur les relations entre par les les réformes mesures nationales à de la Faculté. protection de l'environnement droit de l'environnement et l'orga romain est à l'origine du cadre leurs juridique à un regain et législatif d'intérêt comme pour cette référence source de du base dans Les tous étudiants les domaines en droit qui législatives récentes Dans les et à pays venir d'europe en continentale, juridique. Dans le droit les pays de 'ici pour activité principale des l'établissement cours et recherches de internes is pluridisciplinaires avec Outre d'autres les centre projets d'intéen matière d'environnement noncent Centre de plus universi- en plus fréquents tion et droit le soutien interne à des principes de développe on retrouve des notions communes droit en Italie qui ont et leurs en Autriche. principe Pour faciliter de droit - à particulièrement ses de latin en avant droit de privé pouvoir -, e de diplômes nisation et thèses mondiale qui s'an du commerce (OMC). La traduc le chaque nation. Dans tous droit les pays restée européens, très présente dans du l'enseignement droit En cas de doute du dans maturité l'interprétation classique d'une doivent re d'écologie humaine, diplômes des publications spécialisés générales de de ment droit durable de l'environne devra également faire l'objet d'études systématiques. poursuivre les les principes qui réglaient par mentaux, exemple l'université les contrats, de Lausanne siècles précédents. réintroduit Pour en garantir près du à quart ses étudiants de l'effectif racines dans le droit qui régissait étudiants l'empire l'assimilation romain, des les ces juristes principes reviennent fonda aux d'études. sources latines Chaque des année, ce :C et de sciences nature/les de l'environnement le Centre de gravité compte de

18 neve Le point de vue des étudiants Jne fusion des Universités de Genève et de Lausanne? Pendant ces derniers mois, on a beaucoup dit et écrit sur le projet de rapprochement entre les Universités de Genève et de Lausanne, à l'initiative des deux Rectorats. Il y a peut-être de part et d'autre un désir sincère d'améliorer l'offre des enseignements, en mettant en commun l'expérience la connaissance scientifique et humaine des deux établissements. Mais il apparaît que sous ce rapprochement se cache surtout l'urgence de réaliser des économies dans les budgets cantonaux et fédéraux. En fait, plus qu'un rapprochement, c'est vers une véritable fusion que va le projet. Il ne s'agira bien-sûr pas de détruire les deux sites existants au profit d'un nouveau campus à Rolle! Mais le projet «Horizon 2006», présenté par les deux Rectorats, changera tellement profondément les deux Universités que l'on pourra véritablement parler d'une nouvelle Institution unique qui se fera au détriment des qualités émanant de la différence entre les deux Universités. Ainsi le financement cantonal des deux Universités passera au régime de l'enveloppe budgétaire, soumis à un contrat de prestation, et l'autonomie des deux Hautes Ecoles sera largement péjorée par un Concordat politique intercantonal, dépassant le cadre des lois universitaires cantonales actuelles. Selon les termes d'eric Junod, recteur de l'université de Lausanne, la fusion impliquera la suppression de «doublons superflus». La logique des économies au détriment de la pluralité des enseignements et de la recherche est ainsi clairement annoncée. En effet, un enseignement portant sur un même sujet général, mais dispensé par deux personnes différentes, ne sera jamais parfaitement identique. Il ne s'agit pas pour nous de maintenir seulement la pluralité des enseignements, mais aussi celle des enseignant(e)s. Les garanties selon lesquelles les enseignements de premier et de deuxième cycles excluront en principe le déplacement des étudiant(e)s sont loin d'être sûres. On peut craindre avec raison que la logique de fusion et la suppression d'enseignement dans l'une des deux écoles impliqueront à moyen terme un déplacement accru des étudiantes à tous les niveaux d'études. Il faut se rendre compte qu'une telle politique reportera les coûts financiers et en temps sur le dos des étudiant(e)s. Finalement, l'affaiblissement du contrôle démocratique n'est pas la moindre des conséquences d'une fusion entre nos deux Universités. Actuellement ce contrôle est exercé par les organes délibératifs et participatifs des deux Universités (les Conseils de Faculté, le Conseil de l'université de Genève et le Sénat de Lausanne). Dans le cadre du projet de convention institutionnelle, ces organes seront soumis aux décisions du Conseil rectoral commun, qui se contentera de Nous ne pouvons donc qu'annoncer et en même temps dénoncer cette remise en cause du principe de la participation et du caractère public de nos Universités. En effet, l'argument actuel des recteurs et des autorités politiques visant une augmentation de «l'efficacité gestionnaire» à travers un renforcement des pouvoirs rectoraux et de l'ingérence politique dans la gestion des Universités relève pour nous d'un mythe. Seule une véritable discussion entamée directement avec les différents corps des Universités peut amener des solutions de qualité. A cet égard nous aimerions répondre à l'intervention de Laurence Rieben, vice-rectrice de l'université de Genève, parue dans le dernier numéro de «Campus». Elle prétend vouloir engager les étudiant(e)s dans les discussion sur le rapprochement. Ceux (celles)-ci non seulement sont prêt(e)s à s'engager, mais surtout ils (elles) exigent d'être associé(e)s à toutes les étapes du chemin menant à la coordination des deux institutions. Pour nous, une véritable participation des différents corps à la gestion du rapprochement des Universités implique d'une part une participation de tous les organes délibératifs à la réflexion, et d'autre part, une participation des différents corps à la conception, à la décision ainsi qu'à l'évaluation de tout modèle concernant l'arc lémanique. Pour la CUAE (Conférence universitaire des associations d'étudiants, Université de Genève) et la FAE (Fédération des associations d'étudiants, Université de Lausanne): Andréa DomenighettilSerge Gnos, Gilles Pierrehumbert Professeur à l'université de Lausanne, Etienne Hofmann anime par ailleurs un cours de formation continue destiné aux maîtres sur le thème «Histoire des manuels, manuels d'histoire». Une formation de niveau universitaire qui comporte vingt séances de deux heures, réparties sur toute l'année. Les participants, des enseignants d'histoire du secondaire,y présentent des enquêtes, analyses et réflexions sur les manuels romands, français et belges. A une époque où le passé de la Suisse est l'objet de polémiques nourries, c'était l'occasion de s'interroger sur la manière dont on raconte l'histoire aux enfants. C'est pourquoi «Allez savoir!» a rencontré Etienne Hofmann. Interview. Allez davoirl: De pluj en plud de travaux univerditaired dont condacréd à ['étude ded manueb d'hutoire. Peiuez-foiui que cette préoccupation edt liée à l'époque que noiu) traverdond, une époque jade de bouleverdementd politiqued? Etienne Hofmann: C'est très probable. La chute du mur de Berlin, qui correspond pratiquement au bicente NAIRE de la Révolution française, a probablement joué un rôle. Plus généralement, il faut placer cet intérêt pour les manuels dans le renouveau des études historiographiques. L'histoire de l'histoire, la façon dont l'histoire a été produite ou enseignée, notamment dans les manuels, intéresse de plus en plus les chercheurs. C'est particulièrement vrai pour l'école française qui a négligé ces questions jusque dans les années 80. Au fond, à quoidert un manuel d'hidtoire? Un tel ouvrage pourrait avoir plusieurs fonctions, comme celle de recueil de documents et de sources qui peuvent être présentés à des élèves. Le manuel a aussi une fonction de support didactique: il contient des cartes, des graphiques, des schémas, des glossaires, bref, tout ce qui peut être utile à l'enseignement et que le maître n'est pas obligé d'élaborer lui-même. Le manuel JOUE encore un rôle de guide de l'élève pour l'apprentissage. Il sert aussi de guide pour le maître, pour qu'il puisse s'orienter dans le programme. Le manuel peut enfin avoir des fonctions extra scolaires. On le considère souvent comme une sorte de manuel de référence, à disposition de la famille. Certains le comparent à la Bible que le pasteur donne après le mariage: un gros livre dans la bibliothèque que l'on n'ouvre jamais, mais qui est censé être lu. Voilà, dans l'idéal, quelles seraient les fonctions d'un manuel, mais elles ne sont que rarement toutes réunies dans un seul livre. Justement... Y en a-t-il de datidfaiâantdl De pluà datidfaidantd que d'autre,'? Edt-ce qu'on donne de bond livrée aux enfanta? JE crois que oui. Quand on voit l'ensemble, on ne peut qu'être surpris par la richesse extraordinaire, le luxe, parfois, de ce qu'on offre AUX enfants. C est surtout VRAI pour les manuels les plus récents. Il y a une qualité de présentation remarquable. Malgré cela, aucun n'est vraiment satisfaisant. Parce qu'aucun n'arrive à remplir toutes consulter une Assemblée commune composée de délégations du Conseil de l'université de Genève et du Sénat de Lausanne. O ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 29

19 INTERVIEW: Peut-on encore croire La relecture critique du раме ne je limite pa.i à celui de la Suisse durant la deuxième guerre mondiale (ici le magazine «Ça m'intéresse») élèves. Le défaut actuel du CD-rom, c'est son manque d'interactivité. L'élève est encore trop passif par rapport à son utilisation. Mais avec cette technologie, on pourrait résoudre énormément de problèmes posés par le manuel, ne serait-ce qu'au point de vue de ses dimensions et de la masse d'informations qu'on peut y stocker. Pourquoi le contenu des manuel est-il toujours critiqué? les fonctions dont nous avons parlé. En admettant que ce soit possible, ce ne serait plus un manuel, ce qui signifie littéralement «ce qu'on tient dans la main». Cela ne veut pourtant pas dire qu'ils soient mauvais pour autant, même si, dès qu'on passe au niveau du détail, de l'analyse des textes, on peut, dans certains cas, devenir critique. Les nianueb peuvent-ils encore être améliorés? A l'avenir, le moyen technique qui correspondrait le mieux à ce qu'on pourrait attendre, c'est le CD-rom. Technologiquement parlant, ce support permettrait d'avoir plusieurs niveaux d'utilisation en fonction de l'âge des C'est assez logique. D'abord parce qu'il y a un décalage évident entre un ouvrage d'histoire, quel qu'il soit, et le progrès de la science historique. La conception d'un manuel prend du temps. Chez nous, cela se compte en années. Au moment où il sort de presse, on a tendance à le considérer comme une référence, comme la norme, alors que l'histoire évolue. Dans la mesure où il est destiné aux élèves, à l'apprentissage de base de l'histoire, le manuel est censé représenter une sorte d'acquis consensuel et définitif. Dès lors que l'histoire avance, il ne peut apparaître que dépassé. C'est grave? A mon avis, on s'exagère l'importance du décalage entre manuel et progrès de la science. Le manuel touche une matière considérable. L'avancée de la discipline, sur les trois siècles que couvre, par exemple un manuel de cinquième année, ne concerne finalement, en tout et pour tout, qu'un nombre assez restreint d'objets. Certains secteurs sont plus sensibles que d'autres. Curieusement, ils sont situés aux extrémités de la chaîne. Je pense à la préhistoire et à la période très contemporaine. La préhistoire parce que la paléontologie humaine et l'archéologie peuvent faire des avancées spectaculaires, grâce à une seule découverte. Un os ou un tombeau peuvent remettre en question des pans entiers de la science. Le même problème se pose avec l'histoire récente: il y a une production constante de nouveaux documents, à cause des archives qui sont rendues publiques après avoir atteint la limite des cinquante ans. Cette histoire récente est également plus sensible aux changements, et les décalages avec l'histoire publiée sont bien plus grands. Pour le reste, et de manière générale, il ne faut pas exagérer: les corrections que l'on pourrait apporter à un manuel représentent quelques lignes ou quelques pages à compléter. Ces décalages peuvent-ils poser problème, notamment lorsqu 'on enseigne à un moment où une polémique fait rage? Il est à mon avis un peu illusoire d'imaginer qu'avant 16 ou 17 ans, on puisse efficacement produire devant des élèves un discours variant, où l'on fait état des divergences de la recherche en cours. Les élèves n'y sont pas préparés. Cela va les désorienter, et peut parfois les angoisser. Mais il est clair que, dans une classe de neuvième qui aborde actuellement la Seconde Guerre mondiale, il est logique, souhaitable, nécessaire, qu'un maître fasse état de l'actualité. On ne peut pas imaginer qu'il en soit autrement. Même si c'est très difficile, l'occasion est trop belle. En revanche, pour un maître qui travaille sur le début du Moyen-Age, avec des élèves de 11 ans, la question peut se poser en d'autres termes, lorsque la France débat de Clovis et de son baptême, à l'occasion de la venue du pape. Là, c est au maître d'apprécier. Un manuel d'histoire fige donc la recherche à un moment donné... Il ne peut pas y avoir adéquation entre la recherche et un manuel. Ce sont deux niveaux différents. L'avancée de l'histoire doit se produire au niveau du discours académique, dans les revues savantes et les colloques. Dans un manuel, le discours doit for- 30 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97

20 INTERVIEW: Peut-on encore croire les manuels d'histoire? Le Chevallaz a longtemps incarné LE manuel d'histoire de générations de Vaudou t, NO* *n* I*Fnt«* i«t- :i mif\ Г.Ш'Рш h/vrtrfwfctaf w./wur i к «4»<it;*lr.1KММКВММ Jb(«i P" w г*"»"".""«nt"" Ir I Л\г Ь IHMBMÌ IV> ЛПИ- ilr МЦ.itü<lit)ijiMh*m. mil»if. 1Г*1ЦЛГ*г il t.icta-m l.'hitwfw jîktiu**.' Li rf-turr «iwtria* Jl " ЛечкМ ул1*«л'гл1**г ta*** cément être adapté au niveau des élèves. Cela implique et on peut le regretter - le gommage de cet appareil scientifique sur lequel repose le discours historique à un niveau supérieur. Lorsque les élèves et leurs parents se disputent à table, par exemple à propos du contenu des leçons d'histoire, un argument revient inévitablement. A un morne ni donné, quelqu 'un dit: «Il y a les faits, le manuel devrait s'y limiter». Un vieux débat? Il ne viendrait à personne l'idée de contester les millions d'informations qui nous sont parvenues et qui ont été vérifiées, comme une date de naissance ou l'existence de tel ou tel parchemin. Le problème n'est pas d'ordre heuristique la recherche des faits - mais d'ordre herméneu- шщшррщ) Tooccm>v«7i Ir» 1 j. -.i-i.^v «M «И'ime - ; V - ovton «MVMMM t*»*»*»rtir *v-*«t«-«v»»i*r»4*! <- l)r i4uj -ЧвК Ir ir*чт.цчкиг,i АЦА«1Ч- Ir XIII * «[4.UV.11,un IjMnl, NN «W-Ю«тп. Ml M Ir I*»*- r* JtrbU«r L < =!.1 * il «Я fort eonv r. M<rili. k tr> «Мчж 1«ЖриМ^* ft pcurletnr ^в,. : i «V -.i!,- 1.1 lacin-du pim-ttnriimwl it. t-ч'. i. ( '!.- "i.i:.: -M An ч ti» in"«r4». A-»»>*п»«4i*n fc- Ut itomi «V b jin»j4>'v := -' " 1 Lr. :..*r. мачг*.! Iti. *»MMJtMW!* N! п v.,i i (tmorr. I rlrnp'. «Ir «lvnv»trm> U*ttr*n F*WJ». МП1Х««*r«t^>H Mtpi»*м" 4«enormi ir..--, un*pwnkpw*w Л* ШЛМШЛ U» ли. I WW«vrn*rtn mi* 'MOMkran <«*Mir Ir.припев trkvwmnrmtirt )*%*-r. r->utfmmh "V ï. «чргпмнг iwfcuirr. tr* Ыу*Ыкаъ*.*я*ряхъ ke*«ur:. i. M ibvtw* ti. *n»-»th» «mûr ntt *ov»irtxh W «*»»* "" tr* f OJK- «V*»K-. К-.,^,!,;...:,». Il. «r>»'««e*(pí«trimmmmm i *r Mi «4*mk n'r>l p». «!*«irtvn «4 >tr tique - leur interprétation. La trace ou le document ne parle jamais de luimême. Il doit être interprété. Comme on les analyse toujours au travers d'un acquis considérable, l'interprétation diffère d'un historien à l'autre. Ce qui existe vraiment, matériellement, ce sont les traces ou documents qui permettent de restituer ou de retrouver partiellement ce qu'on appelle, faute de mieux, les faits. En réalité, ce que l'historien a en face de lui, ce sont des traces. Les faits, c est lui qui les reconstitue. Entre le passé et l'historien, il n'y a jamais accès direct. Il y a chaque fois une médiation, qui pose le problème lancinant de l'histoire en tant que discipline scientifique. Non seulement l'historien n'a jamais la possibilité de reproduire un fait passé, mais le fait en luimême n'existe pas. Il est reconstruit. Comme l'interprétation des faits varie en fonction de celui qui écrit le manuel et en fonction de l'enseiquant, l'histoire qu'on raconte aux enfants est personnelle, subjective, donc jamais neutre? Il y a plusieurs termes pour désigner ce problème: impartialité, objectivité, neutralité. L'objectivité, c'est un idéal que l'on n'atteint jamais. La neutralité ou l'impartialité, en revanche, sont plus accessibles en sciences humaines. C'est un problème d'honnêteté intellectuelle. fe' Ily a des domaines plus sensibles que d'autres. Lorsque la religion, les idéologies ou la question identitaire sont en cause, la neutralité est exclue. Comment voulez-vous demander à un Palestinien d'avoir une vue neutre sur l'histoire récente de sa région? C'est plus facile à propos des relations internationales au XVII e siècle. L'historien qui en traitera ne serait pas plus objectif que pour une autre période, mais, comme il est moins directement impliqué, il est plus facilement impartial. Une question d'actualité: on relit souvent le passé à la lumière du présent. De ce point de vue-là, les manuels seront toujours inadaptés? A cause de l'intérêt qu'ils représentent comme source de l'historiographie, les manuels sont bel et bien la preuve de cette évolution. Lorsqu'on étudie un manuel des années 30 ou de l'ère coloniale, cela saute aux yeux qu'ils ont été écrits avec les ornières mentales de l'époque. Il va sans dire que la personne qui lira nos manuels dans cinquante ans aura une impression similaire. Il ne sera peut-être pas nécessaire d'attendre aussi longtemps. La perspective de manuels vieux de dix ans est déjà apparente. L'historien est de toute manière impliqué dans son époque, et cela change son regard sur les époques qu'il analyse. Le Moyen-Age nous en offre un exemple frappant. Ce terme péjoratif a été inventé à la Renaissance. Et jusqu'au XVIII e, cette période a été considérée comme l'époque obscure, le contraire des Lumières. Même la redécouverte du Moyen-Age, au XIX e siècle, est très tendancieuse. Elle est liée à la montée des nationalismes, elle représente la volonté de lutter contre l'universalisme des Lumières, de trouver des racines à chaque peuple. Question délicate, et qui revient systématiquement sur le tapis lorsqu 'on parle de manuel scolaire. Le Chevallaz a longtemps incarné LE manuel d'hutoire de générations de Vaudois. C'est un manuel particulier, qui date d'une époque où un seul historien généraliste couvrait une période énorme. Une telle démarche serait-elle encore possible aujourd'hui, à une époque où les historiens sont plutôt des ultraspécialistes? Et, deuxième question, quels sont les avantages et les inconvénients d'une telle démarche? L'ouvrage de M. Chevallaz couvre la période qui va de 1789 à nos jours. Une période qu'on appelle traditionnellement l'histoire contemporaine. Ce découpage est exactement le même dans les chaires universitaires, où l'histoire contemporaine est encore enseignée par une seule personne. Le cas Chevallaz, celui d'un seul homme à la tête d'une période aussi considérable, n'est donc pas exceptionnel. Un manuel comme le René Reymond (Seuil, «Introduction à l'histoire de notre temps») s'offre même le luxe de remonter jusqu'à l'ancien Régime, et ce dans un manuel destiné à des étudiants, et pas à des élèves. Ceci dit, il faut reconnaître que, depuis le Chevallaz, ici comme dans les cantons avoisinants ou en France, l'usage est de confier la rédaction d'un manuel à des équipes. A cause de la spécialisation des chercheurs, et parce que les auteurs peuvent se relire. Aussi parce qu'on mêle des chercheurs et des pédagogues. Chevallaz était, en son temps, chercheur et enseignant. C'est rare. Propos recueillis par Joce/yn Rachat Photos: Nicole Cbuard 32 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 ALLEZ SAVOIR! / 8 MAI 97 33

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