LES FEMMES DANS LA CONSTRUCTION Portrait statistique 2014
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- Rodolphe Godin
- il y a 7 ans
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1 LES FEMMES DANS LA CONSTRUCTION Portrait statistique 2014 Depuis 1995, la Commission de la construction du Québec (CCQ) a le mandat d'élaborer des mesures qui favoriseront l'accès des femmes, leur maintien et l'augmentation de leur nombre dans l'industrie de la construction assujettis à la Loi R C est en 1997 que s est mis en œuvre le premier Programme d'accès à l égalité des femmes dans l industrie de la construction (PAEF). En 2014, la CCQ a adopté le nouveau PAEF qui propose une série de mesures concrètes et rigoureuses pour accroître le nombre et la proportion de travailleuses actives sur les chantiers de construction assujettis à la Loi R-20. La phase du PAEF fixe une cible globale ambitieuse : atteindre au moins 3 % de travailleuses sur les chantiers. Des cibles particulières sont également définies pour chacun des 25 métiers et chacune des 6 occupations spécialisées de l industrie de la construction. Le présent document fournit, pour sa part, des données statistiques touchant différents aspects de la situation des femmes dans la construction assujettie à la Loi R-20 afin d évaluer le chemin parcouru depuis les débuts du PAEF. Également, le comportement des femmes est analysé en ce qui a trait à leur maintien dans l industrie de la construction. Pour compléter ce portrait, une comparaison est effectuée avec les autres provinces du Canada. Comme nous le verrons, les femmes connaissent certaines avancées, mais il reste du travail à faire pour qu elles poursuivent leur carrière dans l industrie. Il y a beaucoup de femmes qui occupent un emploi connexe aux chantiers de construction, mais encore peu de femmes sur les chantiers à proprement dit. Quelques chiffres Un nombre constant de femmes intègrent l industrie Au moment du démarrage du PAEF en 1997, le nombre de femmes était négligeable dans l'industrie de la construction : on en comptait à peine 243, ce qui représentait seulement 0,3 % de l ensemble de la main-d œuvre qui se chiffrait à à ce moment. Par la suite, les 1 Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d œuvre dans l industrie de la construction.
2 entrées 2 de main-d œuvre féminine ont progressé à un rythme soutenu jusqu en Ce progrès coïncidant avec le regain de l activité dans l industrie de la construction et l accroissement de la présence des femmes sur le marché du travail en général. Depuis 2004, les entrées de femmes dans la construction sont relativement constantes, oscillant entre 350 et 400 par année. En 2014, 368 femmes ont accédé pour une première fois à l industrie de la construction, un nombre comparable à celui de l an dernier. Pendant ce temps les entrées diminuaient de 12 % pour les hommes, ce qui fait en sorte que la part des femmes dans les entrées poursuit sa croissance, atteignant 4 % de la main-d œuvre apparaissant pour une première année dans l industrie. Au cours de la période , un nombre substantiel de femmes ont ainsi débuté une carrière dans l'industrie de la construction. Toutefois, ces nombreuses entrées de femmes ont été contrecarrées par un taux de départ de l industrie passablement élevé, pratiquement le double de celui des hommes. Entrées de main-d œuvre selon le sexe et part des femmes de 1997 à 2014 Année Femmes Hommes Total Part des femmes ,1 % ,7 % ,9 % ,0 % ,2 % ,4 % ,8 % ,8 % ,9 % ,1 % ,7 % ,4 % ,5 % ,6 % ,7 % ,1 % ,6 % ,0 % Total ,7 % 2 Personne ayant travaillé au moins une heure dans l année et qui ne l avait jamais fait auparavant, ce qui exclut les retours. CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
3 L intégration dans l industrie de la construction s effectue principalement par la voie de l apprentissage. Depuis 1997, les femmes sont entrées à titre d apprenti, dans une proportion de 74 % comparativement à 68 % pour les hommes. Peu entrent à titre de compagnon : seulement 3 % des femmes entrent par cette voie alors que la proportion est de 10 % chez les hommes. La proportion d entrées à titre d occupation est équivalente, soit 23 % pour les femmes comparativement à 22 % pour les hommes. Les nouvelles apprenties de la période sont détentrices d un diplôme d études professionnelles dans une proportion de 43 %, une proportion similaire à celle de 44 % pour les hommes. Cependant, avec le ralentissement de l activité, la proportion de diplômés s est accrue en 2014, 60 % des femmes et 70 % des hommes détiennent un diplôme chez les nouveaux apprentis. Entrées de main-d œuvre par sexe selon le statut et selon la présence d un diplôme d études professionnelles chez les apprentis, cumulatif de 1997 à 2014 Statut Femmes Hommes Total Part des Nombre Répartition Nombre Répartition Nombre Répartition femmes Compagnon % % % 0,8 % Apprenti % % % 2,9 % Occupation % % % 2,8 % Total % % % 2,7 % Présence d un diplôme chez les apprentis Avec diplôme % % % 2,8 % Sans diplôme % % % 2,9 % Total % % % 2,9 % Plus de 550 femmes détiennent maintenant le statut de compagnon Le nombre de femmes travaillant dans la construction s établit ainsi à en 2014, alors que le nombre d hommes est de Les femmes représentent ainsi 1,42 % de la main-d œuvre totale de sur les chantiers. La part des femmes demeure donc faible en 2014 malgré une croissance quasi continue depuis Toutefois, sans constituer une masse critique 3, la présence des femmes dans la construction se concrétise de plus en plus. Comme nous le verrons plus loin, leur taux élevé de départ de l industrie demeure pour l instant une entrave à un accroissement plus rapide du nombre de femmes dans l industrie. 3 Les fondements théoriques de l égalité en emploi évoquent qu une représentation de 15 % représente une masse critique, celle de moins de 33 % constitue un métier non traditionnel et celle d au moins 40 % équivaut à la parité en emploi. CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
4 Par ailleurs, la cible de la phase du nouveau PAEF est d atteindre au moins 3 % de femmes parmi la main-d œuvre totale d ici Actuellement, cette proportion est atteinte dans quelques métiers et occupations seulement. Cette cible de 3 % représente environ femmes en 2014, compte tenu de la main-d œuvre totale actuelle. Main-d'œuvre active selon le sexe et part des femmes de 1997 à 2014 Année Femmes Hommes Total Part des femmes ,29 % ,34 % ,44 % ,52 % ,63 % ,71 % ,87 % ,01 % ,11 % ,17 % ,20 % ,19 % ,19 % ,24 % ,30 % ,34 % ,38 % ,42 % Le profil des femmes actives en 2014 demeure notablement différent de celui des hommes. Étant donné leur intégration récente dans l industrie de la construction, les femmes cumulent en moyenne seulement six années d expérience comparativement à treize années pour les hommes. Compte tenu de leur faible ancienneté dans l industrie de la construction, les femmes sont apprenties dans une très large proportion, soit 55 %, comparativement à 29 % pour les hommes. Cependant, la situation change progressivement, car la fin de l apprentissage arrive pour de plus en plus de femmes. Ainsi, en 2014, l industrie compte 46 femmes de plus que l an dernier avec le statut de compagnon pour un total de 554 femmes. La proportion de femmes avec le statut de compagnon passe donc à 25 %. Malgré l amélioration, l écart demeure important par rapport aux hommes alors que 55 % d entre eux sont compagnons. Finalement, le statut d occupation est détenu par 20 % des femmes, comparativement à 16 % pour les hommes. CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
5 Répartition de la main-d œuvre par statut selon le sexe en 2014 Par ailleurs, la proportion de femmes par statut est de 2,7 % chez les apprentis, de 0,6 % chez les compagnons et de 1,8 % chez les occupations. Quelques métiers se démarquent Même s il existe 25 métiers et une centaine d'occupations exercés dans l industrie de la construction assujettie à la Loi R-20, dans les faits, plus de la moitié de la main-d œuvre totale se concentre dans trois ou quatre métiers ou occupations. Notamment, chez les apprentis, 61 % de la main-d œuvre se concentre dans quatre métiers (charpentier-menuisier, électricien, peintre et tuyauteur) alors que chez les femmes, la concentration des apprenties est de 73 % dans les métiers de charpentier-menuisier, électricien, peintre et plâtrier. À lui seul, le métier de peintre regroupe 35 % des femmes apprenties alors que seulement 4 % des hommes en apprentissage exercent ce métier. Dans le cas des apprenties, en plus des peintres (18,3 %), la présence des femmes est aussi proportionnellement plus élevée dans les métiers de calorifugeur (6,8 %), plâtrier (6,5 %), chaudronnier (6,6 %), carreleur (5,1 %) et poseur de revêtements souples (4,5 %). À l inverse, la part des femmes apprenties est inférieure à 1 % dans les métiers de briqueteur-maçon, couvreur, frigoriste, mécanicien de chantier, mécanicien en protection-incendie, monteurmécanicien vitrier et tuyauteur. Pour ce qui est du statut de compagnon, le pourcentage de femmes dépasse 1 % dans seulement cinq métiers, soit peintre (5,6 %) calorifugeur (3,5 %), plâtrier (2,2 %), carreleur (1,8 %) et mécanicien d ascenseur (1,1 %). De fait, les métiers de ferrailleur, frigoriste, mécanicien de chantier et mécanicien en protection-incendie sont en queue de peloton pour le nombre total de femmes avec moins de 10 femmes exerçant ces métiers en Elles sont même absentes du métier de mécanicien de machines lourdes. CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
6 Par ailleurs, les occupations de magasinier/commis (22,2 %), de préposé à l arpentage (8,2 %), de scaphandrier (3,9 %) et de conducteur de camions (2,5 %) comptent une proportion relativement élevée de femmes. Nombre de femmes actives par statut selon le métier et l occupation et part de la main-d œuvre totale en 2014 Femmes Part des femmes Métier/occupation Apprenti Compagnon Total Apprenti Compagnon Total Briqueteur-maçon ,8 % 0,2 % 0,4 % Calorifugeur ,8 % 3,5 % 4,7 % Carreleur ,1 % 1,8 % 3,5 % Charpentier-menuisier ,5 % 0,2 % 0,7 % Chaudronnier ,6 % 0,9 % 1,6 % Cimentier-applicateur ,7 % 0,2 % 0,8 % Couvreur ,9 % 0,2 % 0,5 % Électricien ,0 % 0,7 % 1,1 % Ferblantier ,2 % 0,5 % 1,1 % Ferrailleur ,5 % 0,4 % 0,5 % Frigoriste ,7 % 0,0 % 0,3 % Grutier ,4 % 0,5 % 0,7 % Mécanicien d'ascenseur ,1 % 1,1 % 1,1 % Mécanicien de chantier ,6 % 0,3 % 0,3 % Mécanicien de machines lourdes 0 0,0 % 0,0 % 0,0 % Mécanicien en protection-incendie ,7 % 0,3 % 0,4 % Monteur-assembleur ,6 % 0,3 % 0,7 % Monteur-mécanicien vitrier ,7 % 0,1 % 0,4 % Opérateur de pelles ,5 % 0,3 % 0,5 % Opérateur d'équipement lourd ,3 % 0,5 % 0,8 % Peintre ,3 % 5,6 % 11,2 % Plâtrier ,5 % 2,2 % 4,1 % Poseur de revêtements souples ,5 % 0,9 % 1,8 % Poseur de systèmes intérieurs ,7 % 0,7 % 1,1 % Tuyauteur ,8 % 0,4 % 0,5 % Total des métiers ,7 % 0,6 % 1,3 % Boutefeu/foreur 5 0,8 % Conducteur de camions 19 2,5 % Magasinier/Commis 4 22,2 % Main-d œuvre de lignes 15 0,6 % Manœuvre 295 1,6 % Préposé à l'arpentage 90 8,2 % Scaphandrier (Plongeur) 6 3,9 % Soudeur 11 1,2 % Autres occupations 6 0,7 % Total des occupations 451 1,8 % Total ,4 % CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
7 Des heures travaillées plus concentrées dans les secteurs de l institutionnel/commercial et du résidentiel De manière générale, les femmes exercent des métiers ou occupations moins présents dans les secteurs de l industriel et du génie civil et de la voirie. Il en découle que la répartition par secteur de leurs heures travaillées se distingue de celle des hommes. Dans le cas des métiers, les femmes travaillent principalement dans le secteur institutionnel/commercial et le secteur résidentiel. Elles réalisent en effet 88 % de leurs heures travaillées dans ces deux secteurs, comparativement à 77 % pour les hommes. Pour ce qui est des occupations, elles travaillent relativement plus dans le secteur industriel : 11 % de leurs heures comparativement à 8 % pour les hommes. Répartition des heures travaillées par secteur selon le sexe et le statut en 2014 Femmes Hommes Secteur Métiers Occupations Total Métiers Occupations Total Génie civil et voirie 4 % 55 % 14 % 13 % 56 % 20 % Industriel 8 % 11 % 8 % 10 % 8 % 10 % Institutionnel/commercial 62 % 26 % 56 % 56 % 29 % 52 % Résidentiel 26 % 8 % 23 % 21 % 8 % 19 % Total 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % Les femmes sont embauchées par les grandes entreprises Une proportion de 8 % des employeurs emploie au moins une femme et ce sont le plus souvent des entreprises de grande taille. Parmi les employeurs de 5 salariés et moins, qui constituent 83 % de tous les employeurs, seulement 5 % embauchent des femmes. À l opposé, 49 % des employeurs de plus de 25 salariés embauchent des femmes. Que les femmes se retrouvent dans les grandes entreprises n a rien de surprenant, car plus une entreprise a d employés, plus la probabilité qu elle embauche une femme est grande. Nombre et part des employeurs qui embauchent des femmes selon le nombre moyen de salariés en 2014 Employeurs qui embauchent des femmes Part des employeurs qui embauchent des femmes Nombre moyen de salariés Ensemble des employeurs 5 salariés et moins % 6 à 10 salariés % 11 à 25 salariés % 26 à 50 salariés % Plus de 50 salariés % Total % CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
8 Les régions du nord du Québec accueillent plus de femmes Les régions de domicile de la Baie-James et de la Côte-Nord se démarquent avec une présence relativement plus forte des femmes, soit respectivement 2,1 % et 2,5 %. Dans ces deux régions, les communautés autochtones expliquent, en partie, cette situation car la présence des femmes est plus élevée chez les Autochtones, soit 2,7 % comparativement à 1,4 % chez les nonautochtones. De plus, les personnes exerçant une occupation composent une plus grande portion de la main-d œuvre dans ces régions alors que les femmes sont relativement plus présentes dans les occupations que dans les métiers. De fait, dans la plupart des régions, la proportion de femmes est plus élevée chez les personnes exerçant une occupation. Ainsi, les régions du Saguenay Lac-Saint-Jean, de l Abitibi- Témiscamingue, et de la Côte-Nord ont une proportion de femmes supérieure à 2 % chez les occupations. La région du Bas-Saint-Laurent Gaspésie compte la plus faible participation des femmes avec moins de 1 % de main-d œuvre féminine. Nombre de femmes actives par statut selon la région de domicile et part de la main-d œuvre totale en 2014 Femmes Part des femmes Région de domicile Métier Occupation Total Métier Occupation Total Bas-Saint-Laurent Gaspésie ,7 % 1,6 % 0,8 % Saguenay Lac-Saint-Jean ,9 % 2,9 % 1,3 % Québec ,4 % 1,4 % 1,4 % Mauricie Bois-Francs ,9 % 1,8 % 1,0 % Estrie ,0 % 1,3 % 1,0 % Grand Montréal ,5 % 1,5 % 1,5 % Île de Montréal ,8 % 1,1 % 1,6 % Montérégie ,3 % 1,9 % 1,4 % Laval Laurentides Lanaudière ,6 % 1,4 % 1,6 % Outaouais ,2 % 1,1 % 1,2 % Abitibi-Témiscamingue ,5 % 4,9 % 1,9 % Baie-James ,2 % 1,9 % 2,1 % Côte-Nord ,4 % 5,7 % 2,5 % Ensemble du Québec ,3 % 1,8 % 1,4 % CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
9 Des disparités dans la moyenne des heures travaillées Dans l industrie de la construction, le nombre d heures travaillées annuellement varie beaucoup selon le métier, le statut et le secteur. La moyenne globale d heures travaillées doit donc être utilisée avec prudence pour comparer la situation des femmes à celle des hommes. Cette moyenne, dans le cas des femmes, reflète le fait qu elles sont encore au stade de l apprentissage et, qui plus est, à la première période d'apprentissage pour la majorité. D où une durée de travail plus courte car, de manière générale, les heures travaillées augmentent au fur et à mesure que l on avance dans l apprentissage. De plus, les femmes sont plus présentes dans les métiers ayant les moyennes d heures les plus faibles de l industrie. Globalement, la moyenne des heures travaillées en 2014 par les femmes est de 686 heures alors que celle des hommes est de 951 heures. Ainsi, les femmes travaillent l équivalent de 72 % de la moyenne des hommes. Par statut, les femmes apprenties travaillent en moyenne 606 heures ce qui correspond à 76 % de la moyenne de 802 heures des hommes. Les femmes avec un statut de compagnon travaillent 908 heures en moyenne, soit 87 % de la moyenne de heures des hommes alors que celles exerçant une occupation travaillent 629 heures en moyenne, soit 69 % de la moyenne de 912 heures des hommes. Les données où on compte un nombre peu élevé de femmes doivent être interprétées avec prudence, mais il demeure que dans cinq des vingt-cinq métiers, les femmes ayant un statut de compagnon montrent une moyenne des heures travaillées plus élevée que celle des hommes et que dans douze autres métiers, la moyenne des femmes atteint plus de 80 % de celle des hommes. Pour le statut d apprenti, la moyenne des heures travaillées des femmes est supérieure à celle des hommes pour deux métiers et atteint plus de 80 % dans le cas de huit autres métiers. Les femmes exerçant les occupations de conducteur de camions, magasinier/commis et de soudeur affichent une moyenne des heures travaillées plus élevée que celle des hommes. CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
10 Moyenne des heures travaillées des femmes actives par statut selon le métier et l occupation et proportion de la moyenne des heures travaillées des hommes en 2014 Femmes % de la moyenne des hommes Métier/occupation Apprenti Compagnon Total Apprenti Compagnon Total Briqueteur-maçon % 68 % 60 % Calorifugeur % 85 % 84 % Carreleur % 129 % 96 % Charpentier-menuisier % 64 % 61 % Chaudronnier % 54 % 67 % Cimentier-applicateur % 30 % 59 % Couvreur % 59 % 51 % Électricien % 91 % 82 % Ferblantier % 98 % 80 % Ferrailleur % 88 % 78 % Frigoriste % 166 % 71 % Grutier % 107 % 86 % Mécanicien d'ascenseur % 97 % 106 % Mécanicien de chantier % 34 % 29 % Mécanicien de machines lourdes % 0 % 0 % Mécanicien en protection-incendie % 83 % 81 % Monteur-assembleur % 99 % 72 % Monteur-mécanicien vitrier % 161 % 39 % Opérateur de pelles % 86 % 57 % Opérateur d'équipement lourd % 62 % 59 % Peintre % 98 % 82 % Plâtrier % 97 % 89 % Poseur de revêtements souples % 89 % 94 % Poseur de systèmes intérieurs % 113 % 83 % Tuyauteur % 90 % 80 % Total des métiers % 87 % 73 % Boutefeu/foreur % Conducteur de camions % Magasinier/Commis % Main-d œuvre de lignes % Manœuvre % Préposé à l'arpentage % Scaphandrier (Plongeur) % Soudeur % Autres occupations % Total des occupations % Total % CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
11 Un taux d abandon presque deux fois plus élevé pour les femmes Comme la première partie le montrait, le recrutement de femmes a été important depuis 1997 : près de femmes ont amorcé une carrière dans la construction. Cependant, les données sur la rétention de cette main-d œuvre sont plutôt effarantes, ce qui explique que, malgré ce nombre élevé d entrées, seulement femmes sont encore actives en Le taux d'abandon des femmes n est en effet guère rassurant. Si on oublie les compagnons, où un nombre trop restreint de femmes intègrent l industrie pour établir une comparaison, près de 60 % des femmes entrées comme apprenties ou occupations ont quitté après cinq ans. Pour les hommes, c est 36 % qui sont partis. C est donc presque deux fois plus de femmes que d hommes qui quittent l industrie. L écart se remarque que les femmes soient apprenties diplômées, non diplômées ou exerçant une occupation. Taux d abandon des apprentis et des occupations selon le sexe Cohortes de 1997 à 2009 Taux d abandon après 1 an 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans Femmes Apprenti 21 % 34 % 42 % 49 % 55 % - non diplômé 26 % 40 % 49 % 57 % 63 % - diplômé 14 % 25 % 33 % 39 % 45 % Occupation 25 % 38 % 47 % 54 % 61 % Total 22 % 35 % 43 % 51 % 57 % Hommes Apprenti 13 % 21 % 26 % 30 % 33 % - non diplômé 17 % 26 % 32 % 36 % 40 % - diplômé 7 % 13 % 16 % 20 % 23 % Occupation 19 % 27 % 33 % 37 % 41 % Total 16 % 23 % 28 % 32 % 36 % Les entrées de femmes ont certes permis l augmentation de la population féminine dans la construction mais elles ont aussi servi, en grande partie, à compenser les départs. Également, 44 Pour un rapport complet sur l abandon, consultez le document : Les abandons dans les métiers et occupations de la construction. Ampleur et causalités. Commission de la construction du Québec. Direction recherche et organisation. Février CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
12 les femmes sont relativement moins nombreuses à effectuer un retour dans l industrie après une période d inactivité. Leur départ de l industrie semble plus définitif que celui des hommes; c est d ailleurs ce qui se dégageait de l étude sur les abandons réalisée en De fait, si le taux d abandon des femmes avait été similaire à celui des hommes au cours de la période de 1997 à 2014, ce sont plus de femmes qui travailleraient dans la construction aujourd hui, plutôt que Le Québec sous la moyenne canadienne Même si de plus en plus de femmes exercent des métiers ou occupations couverts par les conventions collectives de la construction assujettie à la Loi R-20, le Québec tire de l arrière relativement aux autres provinces canadiennes en ce qui concerne la présence des femmes sur les chantiers selon les données de l Enquête nationale auprès des ménages de Statistique Canada (ENM), réalisée en mai Ces données sont les plus récentes disponibles permettant d effectuer une comparaison entre les provinces. Par ailleurs, les données de l ENM de Statistique Canada englobent toute l industrie de la construction. Elles couvrent donc la main-d'œuvre des secteurs assujettis et non assujettis à la Loi R-20 ainsi que toutes les professions s y rapportant, que ce soit celles sur les chantiers ou dans les bureaux. Globalement, sans tenir compte du type de profession exercée (sur les chantiers ou dans les bureaux), le Québec ne se distingue pas des autres provinces en ce qui a trait à l emploi total des femmes dans l industrie de la construction. Selon les données de l ENM, les autres provinces du Canada, en particulier les plus populeuses, ont en effet sensiblement la même proportion de femmes qui œuvrent dans l industrie de la construction : environ 12 % de l ensemble des emplois de l industrie de la construction sont occupés par des femmes. Par contre, si on restreint la comparaison aux professions appareillées avec les métiers ou occupations tels que définis par le Règlement sur la formation professionnelle de la maind œuvre de l industrie de la construction ou par les conventions collectives québécoises, les femmes sont davantage présentes sur les chantiers dans les autres provinces du Canada. Le Québec se distingue en effet avec une des plus faibles proportions de femmes, soit 2,1 %, alors que la moyenne nationale est de 3,1 %, même qu elle grimpe à 4,7 % en Alberta. Les données de Statistique Canada comprennent toute l industrie de la construction, assujettie ou non à la Loi R-20, incluant par exemple, la rénovation résidentielle. Si on compare maintenant les données de Statistique Canada ainsi calculées pour le Québec dans les métiers appareillés, avec les données de la CCQ, qui comme on le sait couvrent seulement la 5 Idem, p L étude complète est disponible sur le site web de la CCQ ( dans la section des publications sous le titre : Analyse de la situation des femmes dans l industrie de la construction. Comparaison entre les provinces du Canada. Septembre CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
13 2,1% 1,0% 3,1% 2,5% 2,2% 1,5% 1,2% 0,9% 2,6% 3,7% 4,7% 4,1% 6,4% 8,3% 9,5% 11,1% 11,1% 10,9% 12,3% 12,2% 12,1% 11,8% 15,2% construction assujettie à la Loi R-20, il se dégage de plus que la présence des femmes est moins grande lorsque les travaux sont assujettis, que lorsqu ils ne sont pas assujettis. Pour la période couverte par l ENM, soit le mois de mai 2011, les femmes représentent seulement 1,0 % de la main-d œuvre totale selon les données de la CCQ. Proportion de femmes occupant un emploi dans l industrie de la construction par province en mai % 14% 12% 10% 8% 6% 4% 2% 0% Alberta CANADA C-B QUÉBEC Ontario Sask. N.-É Manitoba N.-B T-N-et-L Î-P-É Ensemble des professions Métiers/occupations appareillés avec la Loi R-20 Métiers/occupations (Données de la CCQ, construction assujettie à la Loi R-20) Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages et CCQ. Au-delà des chantiers Les données examinées jusqu à présent ne montrent qu une facette de la présence des femmes dans la construction. D autres professions que celles directement actives sur les chantiers évoluent dans l industrie de la construction et dans celles-ci, les femmes sont plus nombreuses. Selon les données de l ENM de Statistique Canada, sans tenir compte du type de profession exercée (que ce soit sur les chantiers ou dans les bureaux), l emploi total dans la construction au Québec en mai 2011 était de personnes, dont femmes, soit 12,1 %. Lorsqu on examine ce que font les femmes dans l industrie de la construction, que ce soit au Québec ou ailleurs au Canada, on constate que la grande majorité d entre elles exercent une profession reliée à l administration de l entreprise. Par exemple, au Québec, le personnel de supervision du travail administratif et financier et le personnel administratif comptent par exemple femmes, et femmes sont employées comme personnel de soutien de bureau (commis comptable par exemple). Plus de femmes occupent aussi des postes CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
14 supérieurs dans la gestion, comme professionnelles ou techniciennes en gestion (1 355) ou comme cadres (2 175). Globalement dans ces professions hors chantier, les femmes composent le tiers de la maind œuvre. Le Québec (33,7 %) ne se distingue pas du Canada (33,5 %) à cet égard. Dans les professions plus directement reliées aux métiers de la construction, les femmes sont au nombre de en mai 2011, dont la plupart se trouvent dans les métiers/occupations appareillés avec la Loi R-20 (2 680). Il y a donc davantage de femmes évoluant dans un emploi connexe aux chantiers de construction, mais peu de femmes sur les chantiers à proprement dit. Catégorie professionnelle Nombre et proportion de femmes dans l industrie de la construction selon la catégorie professionnelle en mai 2011 Emploi total Québec Nombre de femmes Part des femmes Canada Part des femmes Total Ensemble des professions ,1 % 12,3 % 0 Gestion ,0 % 9,8 % 1 Affaires, finance et administration ,8 % 81,7 % 11 Personnel professionnel en gestion des affaires et en finance ,6 % 62,9 % 12 Personnel de supervision du travail administratif et financier et personnel administratif ,6 % 84,4 % 13 Personnel en finance, assurance et personnel assimilé en administration des affaires ,6 % 94,4 % 14 Personnel de soutien de bureau ,9 % 89,7 % 15 Personnel de coordination de la distribution, du suivi et des horaires ,4 % 29,3 % 2 Sciences naturelles et appliquées et domaines apparentés ,8 % 12,5 % 3 Secteur de la santé ,0 % 32,4 % 4 Enseignement, droit et services sociaux, communautaires et Gouvernementaux ,5 % 41,2 % 5 Arts, culture, sports et loisirs ,3 % 48,8 % 6 Vente et services ,9 % 26,5 % 7 Métiers, transport, machinerie et domaines apparentés ,4 % 3,3 % - Professions appareillés avec la Loi R ,1 % 3,1 % - Entrepreneurs et contremaîtres ,9 % 4,4 % - Autres professions ,4 % 3,6 % 8 Ressources naturelles, agriculture et production connexe ,1 % 7,6 % 9 Fabrication et services d'utilité publique ,5 % 11,4 % Sous-total -Ensemble des professions excluant la grande catégorie professionnelle 7 (Métiers, transport, machinerie et domaines apparentés) ,7 % 33,5 % Source : Statistique Canada, Enquête nationale sur les ménages. CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
15 Conclusion L industrie de la construction assujettie à la Loi R-20 a réussi à accroître la présence des femmes depuis 1997, mais elles restent encore peu nombreuses dans les métiers et occupations de la construction. La présence des femmes serait beaucoup plus élevée si leurs départs étaient moins élevés. Les obstacles à leur intégration viennent en partie nuire à un plus grand maintien dans l industrie. Prise dans son ensemble, l'industrie de la construction fait tout de même place à un nombre important de femmes dans les fonctions administratives. Le Québec à cet égard, est d ailleurs dans une position similaire à ce que l on observe dans les autres provinces du Canada, mais sur les chantiers à proprement dit, un retard persiste comparativement au reste du Canada. CCQ, Direction de la recherche et de la documentation, juin
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