Un pirate pas si pirate que ça

Transcription

1 David Harter et sa scribe Mamylène Un pirate pas si pirate que ça Et autres nouvelles 2

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3 Il était une fois un pirate qui habitait en Amérique. John le Pirate avait trouvé une carte au trésor et voulait absolument être le premier à le récupérer. Le pirate alerte son équipage de sa trouvaille et, tous ensemble, ils décident de partir sans tarder à l aventure. Ils chargent le bateau de provisions pour le trajet mais, pressés de partir, ils évaluent très mal la quantité nécessaire à emporter. La traversée s annonce plus longue que prévue. Ils voguent pendant des semaines et des semaines dans une mer déchaînée et doivent aussi affronter plusieurs dangers. Malheureusement, comme il n y a pas assez de provisions, les hommes meurent de faim ou d épuisement. Il faut dire que sur leur route, ils ont bravé tempêtes, récifs et autres pirates, maints aléas qu ils avaient oubliés de prendre en compte avant de partir. John le Pirate, costaud et plus résistant que les autres, est le seul survivant à parvenir au bout de ce périple. Il est très fatigué, mais heureux d être en vie et d accoster sur l île qui recèle le prétendu trésor. Il descend de son navire et, sur la plage déserte, malgré sa fatigue, il installe une tente pour y dormir et s y abriter. Une fois la tâche accomplie, bien qu il soit vraiment épuisé, il décide, avant de prendre un repos salutaire, de se mettre en quête de nourriture, car son ventre crie famine. Il sait que s il ne trouve pas vite 2 3

4 quelque chose à se mettre sous la dent, il mourra aussi, tout comme ses hommes. Sur son chemin, il aperçoit un vautour posé sur quelque chose. Arrivé presque à sa hauteur, il se rend compte que le vautour est installé sur une grosse caisse et il pense alors que cela pourrait être la cassette au trésor. Tant pis, il a trop faim et il continue son chemin pour trouver de quoi se rassasier. La plage est entourée d arbres, beaucoup d arbres, notre homme désespère de trouver un arbre à fruits. Enfin, il se décide à pénétrer dans la forêt et là, son idée le récompense vite, car dans une clairière, il trouve un arbre qui n est pas de la même couleur que les autres et qui lui procure assez de fruits juteux à manger sur place. Après en avoir mangé, il pense aussi à en récolter pour plus tard. Il s en retourne avec des provisions plein les poches. La nuit commence à tomber et il est inquiet de se trouver seul, sans une âme qui vive, pas même un animal errant. Si, il se rappelle quand même avoir croisé un vautour installé sur une caisse. Arrivé à sa tente, après avoir déposé ses fruits, il s allonge et s endort paisiblement. À son réveil, le lendemain, il se met tout de suite à la recherche du trésor et il cherche l emplacement d une montagne indiquée sur la carte avec la mention «3 collines» et «Attention, pièges». Il prend la direction de la veille et s aperçoit que le vautour n est plus là. Il s approche et constate que le vautour avait bien pris une caisse comme perchoir, mais il s agissait d une simple caisse en bois qui 24

5 n avait rien à voir avec une caisse qui pouvait renfermer un trésor. Il marche longtemps et arrive enfin aux «Trois collines». Il regarde de nouveau sa carte pour observer des indices et il se rend compte qu il doit trouver une grotte qui se trouve à mihauteur de cette colline. Comme il fait beau, il décide de grimper tout de suite et, après avoir suivi un chemin qui fait le tour de la colline, il trouve l entrée de la grotte. Il s y risque et s aperçoit qu il fait tout noir dedans, que la lumière du jour ne lui suffit pas et qu il va devoir rebrousser chemin pour aller chercher une lampe. Tant pis, il pense qu il n est pas si pressé que cela et qu il prendra même le temps d explorer l île avant de repartir. Il songe même que tout seul, sans équipage, il n aura peut-être pas la force de rentrer chez lui et qu il lui faudra finir ses jours sur l île. Il redescend tranquillement jusqu à sa tente et se rafraîchit en découvrant une source qui coule à flanc de montagne. Il trouve aussi de quoi se restaurer, mais ce sont toujours des fruits, il se demande s il ne va pas être obligé de pêcher car il n a toujours pas rencontré de bêtes sauvages. Il se persuade qu il y en a, mais qu il doit aller plus profondément dans la forêt, pour l instant ce n est pas sa préoccupation première. Il prépare un sac pour sa virée du lendemain, sans oublier carte et lampe, il se rend même à bord de son bateau pour récupérer quelques bricoles comme des allumettes, de la ficelle et quelques outils qui pourraient lui servir à ouvrir la 2 5

6 cassette s il la trouve. Après quoi, il se repose et rêve à tout ce qu il pourra faire si le trésor est conséquent et s il peut rentrer dans son pays. Le jour suivant, bien reposé, son sac sur les épaules, il entreprend sa marche vers la grotte. À son arrivée, il est content d avoir pensé à la lampe et s aventure prudemment, car il a noté en lisant la carte qu il y avait des pièges. Il n a pas peur, il est fort et il sait que s il réussit, sa vie va changer et qu il pourra vivre décemment sur la terre ferme et peut-être fonder une famille qui lui fera oublier sa vie de pirate. À première vue, la grotte est vide et il ne remarque aucune embûche. Il est quand même très prudent et il arrive tant bien que mal à une intersection. Il ne sait pas très bien quelle galerie il doit prendre. Il opte pour celle de droite et, pour ne pas se perdre et pouvoir revenir sur ses pas en cas de besoin, il pense à avancer en fixant sa ficelle au mur de terre comme point de repère. Son idée est ingénieuse, car la voie qu il a empruntée ne mène à rien. Il rebrousse chemin et se retrouve de nouveau à l intersection. Il décide finalement de prendre la galerie centrale en procédant de même avec la ficelle. Il fait noir, le peu de lumière donné par la lampe est juste suffisant pour avancer pas à pas, mais il ne regrette pas cette chasse au trésor et prend du plaisir à avancer. On dirait qu il sent, qu il sait qu il va aboutir et cela lui donne du courage et plein d ardeur. Cette galerie est plus longue que la première et il se demande s il aura assez de ficelle. Juste au moment où 26

7 dans sa tête survient cette pensée, il arrive de nouveau à une intersection et il se rend compte que cette galerie creusée dans la montagne fait le tour et qu elle l a ramené à son point de départ. Il est décidé à prendre la galerie de gauche, mais il sait que s il n a pas assez de ficelle, il risque de se perdre et de ne plus retrouver son chemin. Qu à cela ne tienne, en homme sensé, il retraverse la galerie centrale et récupère au fur et à mesure qu il avance la ficelle qu il a déposée sur le chemin à l aller. Le voilà donc revenu à l intersection et cette fois il emprunte la galerie de gauche, la dernière dans la grotte. Il recommence à fixer sa ficelle et repart à la conquête du trésor. Il n a pas beaucoup à avancer, cette galerie débouche sur un grand espace et, au milieu, abandonnée à même le sol, se trouve une cassette avec des montagnes de rouleaux de tissus plus beaux les uns que les autres, des tapis, des tentures. Il distingue très bien la cassette, mais il hésite à aller la récupérer et il examine tant bien que mal les alentours car il veut éviter de se retrouver dans un piège. Il scrute la pièce et apparemment elle ne contient pas d obstacle ; il avance donc et parvient jusqu à elle sans encombre. «Flûte», dit-il, «elle est fermée à clef et je n ai pas la clef». Il pense qu il a amené des outils avec lui, qu il pourrait s en servir, mais son regard est attiré par quelque chose qui brille dans la pénombre. Il projette la lueur de la lampe et découvre un objet qui scintille. Il s approche, toujours prudemment et, ô 2 7