Rôle du pharmacien référent et organisation du circuit du médicament dans les EHPAD sans PUI
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- Marie-Josèphe Robillard
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1 Rôle du pharmacien référent et organisation du circuit du médicament dans les EHPAD sans PUI
2 Présentation de l URPS Pharmaciens de Lorraine Organisation représentative des pharmaciens d officine prévue par la loi HPST et le décret du 2 juin 2010 ayant pour objectif notamment de concourir à l amélioration de la santé des patients par l amélioration de la qualité et de la sécurisation de l exercice officinal et du circuit du médicament 2
3 Le pharmacien référent en EHPAD sans PUI La loi HPST, dans son article 38 définissant les missions du pharmacien d officine, a introduit le terme de pharmacien référent en EHPAD. Article L du CSP : Les établissements mentionnés au 6 du I de l'article L du code de l'action sociale et des familles qui ne disposent pas de pharmacies à usage intérieur ou qui ne sont pas membres d'un groupement de coopération sanitaire gérant une pharmacie à usage intérieur concluent, avec un ou plusieurs pharmaciens titulaires d'officine, une ou des conventions relatives à la fourniture en médicaments des personnes hébergées en leur sein. La ou les conventions désignent un pharmacien d'officine référent pour l'établissement. Ce pharmacien concourt à la bonne gestion et au bon usage des médicaments destinés aux résidents. Il collabore également, avec les médecins traitants, à l'élaboration, par le médecin coordonnateur mentionné au V de l'article L du même code, de la liste des médicaments à utiliser préférentiellement dans chaque classe pharmaco-thérapeutique. 3
4 Le pharmacien référent en EHPAD sans PUI Il faut distinguer le pharmacien référent du pharmacien dispensateur. Ces deux fonctions peuvent être cumulables par un même pharmacien ou non. Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler le libre choix du résident ou de son représentant légal de son pharmacien. Article L du CSP : Les personnes hébergées ou leurs représentants légaux conservent la faculté de demander que leur approvisionnement soit assuré par un pharmacien de leur choix. Le pharmacien référent intervient au sein d une équipe pluri disciplinaire et apporte toute son expertise dans le domaine du médicament et du dispositif médical. 4
5 Les conventions Relatives à la dispensation : «avec un ou plusieurs pharmaciens titulaires d'officine, une ou des conventions relatives à la fourniture en médicaments des personnes hébergées en leur sein». Et «désignant un pharmacien d'officine référent pour l'établissement.» Les conventions doivent reprendre les obligations figurant dans une convention type définie par arrêté des ministres chargés de la santé et de la sécurité sociale. Cet arrêté n est pas paru à ce jour 5
6 Les conventions Relatives à la dotation d urgence : Article L : Lorsque les besoins pharmaceutiques d'un établissement mentionné à l'article L ne justifient pas l'existence d'une pharmacie, des médicaments, produits ou objets mentionnés à l'article L destinés à des soins urgents peuvent, par dérogation aux articles L et L , être détenus et dispensés sous la responsabilité d'un médecin attaché à l'établissement ou d'un pharmacien ayant passé convention avec l'établissement. Avant la conclusion de ladite convention, l'établissement en communique pour avis le texte au directeur général de l'agence régionale de santé et au conseil de l'ordre des pharmaciens. Tout renouvellement de la convention donne lieu aux mêmes formalités. La convention détermine les conditions dans lesquelles est assuré l'approvisionnement de l'établissement. 6
7 Les pharmaciens d officines et de PUI Article R du CSP Le pharmacien doit assurer dans son intégralité l'acte de dispensation du médicament, associant à sa délivrance : 1 L'analyse pharmaceutique de l'ordonnance médicale si elle existe ; 2 La préparation éventuelle des doses à administrer ; 3 La mise à disposition des informations et les conseils nécessaires au bon usage du médicament. Il a un devoir particulier de conseil lorsqu'il est amené à délivrer un médicament qui ne requiert pas une prescription médicale. Il doit, par des conseils appropriés et dans le domaine de ses compétences, participer au soutien apporté au patient 7
8 Hormis les art. L et R , les missions du pharmacien référent ne sont pas d avantage précisées Cependant o o Le rapport IGAS d évaluation de l expérimentation de réintégration des médicaments dans le forfait de soins des EHPAD sans PUI (septembre 2010) mentionne expressément l existence du pharmacien référent Le rapport de la mission VERGER (déc 2013) sur la politique du médicament en EHPAD lui reconnait un rôle spécifique dans la sécurisation du circuit et a réfléchi aux missions qui pourraient lui être dévolues. 8
9 Les propositions du rapport VERGER : les constats Dans le cadre du groupe de travail n 2, l OMEDIT Centre et la DGCS ont analysé les comptes-rendus des commissions de coordination gériatrique (CCG), adressés par certains EHPAD de la région francilienne et les retours d un questionnaire complémentaire adressé aux EHPAD expérimentateurs des régions Ile de France et Centre Si le temps de présence du pharmacien référent est rarement évalué, en revanche, les missions qu il accomplit sont connues : Préparation des doses à administrer (71 % IDF / 64 % région Centre), Participation aux réunions de coordination, Participation à la rédaction de la liste préférentielle, Participation à la rédaction de procédures et à la mise en place de bonnes pratiques, Participation à l informatisation de la prescription, Et enfin, plus rarement, information sur le bon usage des produits de santé. 9
10 Les propositions de l URPS Pharmaciens Lorraine. Missions autour de la prescription : Le pharmacien référent doit garantir une maîtrise des dépenses pharmaceutiques. Il participe également à l élaboration des protocoles de prescription - dispensation des médicaments : règles de prescription, SRH Il participe à l élaboration de la dotation pour soins urgents Le pharmacien référent participe à la lutte contre l iatrogénie médicamenteuse : biologie, IP, suivi spécialiste 10
11 Les propositions de l URPS Pharmaciens Lorraine Missions autour de la préparation des médicaments: Le pharmacien référent veille à la bonne réalisation des PDA Missions autour de l administration: Le pharmacien référent doit mettre en place les procédures qualité de l administration des médicaments : plans, moments de prise, écrasement Missions autour de la conservation: Le pharmacien référent veille à l organisation du circuit du médicament en mettant tout en œuvre pour assurer la sécurité d utilisation : MNU, périmés, stup, frigo, bibliothèque Missions autour des dispositifs médicaux: Le pharmacien d officine est le spécialiste du médicament et du dispositif médical : Gestion d une liste d urgence des dispositifs médicaux, nutrition 11
12 Les propositions de l URPS Pharmaciens Lorraine. Autres missions: Le pharmacien référent participe à la sécurité du médicament par les actions suivantes: alertes, veille, crise sanitaire, campagne de prévention Le pharmacien référent doit agir au sein d une équipe pluri disciplinaire. En cela, il se doit de: Se former régulièrement à l exercice de son art Former le personnel amené à administrer les médicaments aux patients Former le personnel infirmier sur les dispositifs médicaux Participer à la commission gériatrique comme le prévoit le code de santé publique 12
13 Le schéma du médicament en EMS Source : rapport Verger dec
14 ENQUÊTE ARS/URPS Lorraine Enquête conjointe ARS Lorraine et URPS Pharmaciens de Lorraine Réalisée en avril-mai 2014 Objectif : réaliser un état des lieux du circuit du médicament en EHPAD sans PUI Perspective : mise en œuvre de processus "qualité et sécurité" relatifs à la prescription, dispensation, distribution et administration du médicament en EHPAD Méthodologie : envoi d un questionnaire 14
15 Enquête conjointe ARS/URPS Questionnaire adressé à 204 EHPAD sans PUI 134 réponses validées (65 % de réponses) émanant de 70 EHPAD < 70 places 62 EHPAD > 70 places Certains EHPAD n ont pas répondu à toutes les questions, et certaines questions permettaient des réponses multiples. le total des réponses pour un item peut donc être différent du nombre d EHPAD ayant validé le questionnaire. 15
16 Circuit du médicament Circuit du médicament sécurisé? 3/4 des établissements pensent que le circuit du médicament (allant de la prescription à l'administration) au sein de l établissement est sécurisé non, pas du tout 1% nr 10% non, pas vraiment 16% oui, tout à fait 16% oui, plutôt 57% 16
17 Typologie des Etablissements répondeurs Nombre d'officines avec lesquelles travaille l'ehpad entre % 3 9% nr 10% 1 43% 2 27% 70% des EHPAD travaillent avec 1 ou 2 officines 70 EHPAD déclarent avoir un pharmacien référent, 58 avoir signé une convention Faire connaître les missions du pharmacien référent : Présentation en réunion départementale GDR/EHPAD 17
18 Prescriptions 85% des EHPAD disposent d un logiciel de prescription, accessible à l officine dans 30% de ces établissements. Dans 40 % des EHPAD ces prescriptions, rédigées ou saisies informatiquement, ne sont pas systématiquement réalisées par les médecins. Prescription par un médecin nr 8% jamais 2% parfois 9% oui, habituellement 21% oui, toujours 60% 18
19 Prescriptions Plus de la moitié des EHPAD retranscrivent les prescriptions Les modifications de traitement (anticoagulants, antipyrétiques, antalgiques...) font très rarement l'objet d'une nouvelle prescription médicale écrite préalable : Modification écrite (nouvelle prescription) des traitements par les médecins oui, toujours 15% nr 8% oui, souvent 31% non 23% non, mais dans les 24h suivantes 23% Incitation nécessaire des médecins traitants à utiliser les logiciels 19
20 Prescriptions Seuls 30 des EHPAD répondants déclarent disposer d une liste préférentielle Elle n est respectée que dans la moitié de ces établissements 47 établissements y travaillent Les freins à sa réalisation : fréquence non adhésion des médecins traitants (liberté de prescription consensus difficile lié au nombre important de médecins traitants manque de temps, notamment du médecin coordonnateur dispensation de génériques par les pharmaciens attachement des résidents à leurs traitements Série Un groupe de travail avec EHPAD volontaires, pour élaborer une liste régionale : liste des médicaments inappropriés pour les personnes âgées et des conseils (substitution, écrasement..) 20
21 Livraison Majoritairement par l officine : personnel +officine 5% le personnel de l'ehpad se déplace à l'officine 2% officine+résident ou famille 2% personnel + resident ou famille 1% nr 7% livrés par l'officine 83% 21
22 Livraison La sécurisation de cette étape reste à améliorer: Modalités oui non nr paquets scellés pour chaque résident chaine du froid respectée procédure de sécurisation des livraisons Nbre sur 134 Ehapd Valider une procédure, la diffuser et s assurer de sa mise en œuvre auprès des officines et EHPAD 22
23 Préparation des doses à administrer Les doses à administrer sont préparées de façon individuelle dans 111 EHPAD (82 %) (13 ne le font pas, 10 n ont pas répondu). Pour 30% des EHPAD (34), les doses à administrer sont préparées à l officine Dans 59 EHPAD (44 %), les médicaments sont reconditionnés (65 ne reconditionnent pas, 10 n ont pas répondu) Reconditionnement pour une durée : journalière hebdomadaire mensuelle nr sur 59 Ehapd 23
24 Administration des médicaments par l'infirmier par l'aide soignant 7% 4% 5% 10% 5% 16% 52% 37% toujours souvent parfois jamais nr toujours souvent parfois jamais nr 64% Définir et diffuser les bonnes pratiques d administration par les AS 24
25 Ouverture et écrasement des médicaments Validation par médecin ou pharmacien toujours 21% souvent 24% nr 5% jamais 23% parfois 27% Nettoyage du matériel 1 fois/semaine 1% 1f/jour 2% entre chaque distribution 27% nr 9% entre chaque utilisation 54% le matériel est propre à chaque résident 7% En cas de non utilisation mat à usage unique Un tiers seulement (44) des EHPAD dispose d un document indiquant quels médicaments ne doivent pas être ouverts/écrasés Ecrasement des médicaments, seuls 28% (38) utilisent du matériel à usage unique. Inclusion dans la liste préférentielle lorraine d indications sur la possibilité d ouverture/écrasement des médicaments Sensibiliser les personnels aux bonnes pratiques élémentaires 25
26 Sécurisation de l administration 47% (63) des établissements déclarent l existence d une procédure pour s'assurer de l'identité du patient avant l'administration du traitement la majorité (42) de ces 63 établissements utilise pour cela la photographie du résident. 65% (87) des établissements procèdent à l enregistrement de la prise ou de l'administration effective des médicaments, enregistrée sur un support informatique pour 54 d entre eux (26 sur support papier) Vérification de la prescription au moment La sécurisation de cette de l'administration étape cruciale doit être nr 5% améliorée par l application stricte des bonnes jamais 14% pratiques, formalisée par des procédures connues de tous les personnels toujours 45% souvent 20% parfois 16% 26
27 Conservation des médicaments 124 établissements conservent les médicaments de chaque résident dans des casiers individuels 124 déclarent également conserver les médicaments stupéfiants dans un coffre ou une armoire fermée à clé ; 4 les conservent avec les autres médicaments du résident. La responsabilité de ces produits incombe le plus souvent au seul personnel infirmier PRODUITS THERMOSENSIBLES Seuls 15 établissements disposent d un réfrigérateur avec enregistreur de température. 50% des EHPAD ne contrôlent pas quotidiennement la température du réfrigérateur La sécurisation de la conservation doit être améliorée par l application stricte des bonnes pratiques, formalisée par des procédures connues de tous les personnels 27
28 Urgences et vigilances 72% des établissements (96) disposent d une dotation d urgence 79 d entre eux ont une liste des médicaments la composant 40% ont défini une procédure pour les rappels de lots en cas d alerte sanitaire Pharmacovigilance et matériovigilance : les événements indésirables sont systématiquement consignés dans 2 établissements sur 3 Le pharmacien d officine pourrait être d avantage associé à la gestion de ces situations 28
29 Commission de coordination gériatrique 94 des établissements (70%) réunissent la commission de coordination gériatrique (au moins une fois par an) Lors de l enquête GDR EHPAD de janvier 2014, 48% des EHPAD avait déclaré l avoir réunie en EHPAD ont déclaré inscrire la politique du médicament à l'ordre du jour d'au moins une commission de coordination gériatrique annuelle 73 EHPAD citent le pharmacien d officine parmi les participants à la commission de coordination gériatrique Le pharmacien référent est membre de la commission de coordination gériatrique (arrête du 5 septembre 2011), et concourt à la bonne gestion et au bon usage des médicaments destinés aux résidents (art L du code de la santé publique) La participation du pharmacien référent à la commission doit être généralisée. 29
30 CONCLUSION L'exploitation de ces réponses a permis : 1. de partager un état des lieux 2. d'identifier des points dont l'amélioration permettra de renforcer la sécurité et la qualité des soins aux résidents. 3. de montrer l importance du pharmacien référent. Guide disponible sur le site 30
31 SUITES A DONNER Communiquez au groupe d EHPAD référents vos procédures et protocoles! Elles pourront être validées et diffusées à l ensemble des EHPAD de la région. 31
32 MERCI POUR VOTRE ATTENTION 32
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