Grandes Ecoles. Emploi & Formation. Relais de croissance. Pléthorique et concurrentiel

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1 Jeudi 12 février 2009 Grandes Ecoles Emploi & Formation Supplément au N 1463 Stratégie Executive MBA, la crise? Relais de croissance Entretien Thierry Grange, Grenoble Ecole de management Vu d en haut Un entretien avec Georges Molinié, président de l Université Paris Sorbonne En quelques années, la montée en puissance des mastères spécialisés a transformé l offre des grandes écoles. A visibilité forte malgré leurs dimensions modestes, ces concentrés d excellence, particulièrement pointus à part quelques exceptions généralistes, jouent souvent le rôle de portedrapeau en mobilisant les talents des meilleurs professeurs. Voilà pour l image.renforcée. Du côté du compte d exploitation de ces business-school, ces prestations facturées de à euros sont également de généreux contributeurs de marge. Jusqu à transformer le business-model en le tirant vers les diplômes les plus élevés comme le MBA, par exemple. Ces produits haut de gamme deviennent de véritables vitrines concentrant les savoirs- faire spécifiques, par delà ses compétences, banalisées, de généralistes. Elément de différenciation dans un univers de plus en plus concurrentiel, les troisièmes cycles permettent aux grandes écoles de déployer leurs avantages distinctifs. Le décryptage de l actualité politique, économique, sociale et professionnelle Pléthorique et concurrentiel Par La loi Pécresse a politisé davantage les universités Toutes les grandes écoles de commerce, d ingénieurs et de gestion ainsi que les instituts d études politiques ont développé des programmes de troisième cycle.accrédités par la Conférence des écoles, labellisés Equis, reconnus par l AMBA (l association des MBA) : dans un contexte où la compétition est rude, toutes ces différenciations sont brandies comme des étendards. Si l offre est si riche, c est que la demande des étudiants comme des entreprises est au rendez-vous. Meilleurs salaires, constitution d un carnet d adresses, appartenance à un réseau : les motivations pour entreprendre ce type de programmes sont très nombreuses. Encore faut-il se repérer dans la jungle des formations offertes sur le marché. D autant que certaines sont parfois assez similaires. Pour aider les candidats dans leur choix, les écoles organisent des journées portes ouvertes. Par ailleurs, un certain nombre de classements recensent les meilleures formations. Le plus connu d entre eux est incontestablement celui du Financial Times. Les troisièmes cycles, programmes phares des grandes écoles Les articles de fond du nouvel Economiste Par Au cœur du dispositif du regroupement des universités parisiennes, le président de Paris Sorbonne, ses étudiants et ses professeurs, vit actuellement les premiers temps de la réforme Pécresse. Récemment élu, le linguiste a besoin de toute la philosophie que cet érudit enseigne pour conduire tant de changements : gouvernance,cursus,culture du résultat, et bientôt autonomie financière. Ce président de gauche est un pragmatique actif. Opposé à une conception par trop libérale de l université, il accepte les règles du jeu d une majorité dont il ne se sent pas proche. La grande partie actuelle des regroupements des universités parisiennes le passionne. Propos recueillis par Pendant longtemps, la formation première a été le fer de lance des grandes écoles.aujourd hui, ce sont les troisièmes cycles qui deviennent leurs programmes phares. En témoignent le nombre de plus en plus important des formations offertes aux étudiants. En 2007, nous avons accrédité 408 mastères spécialisés. Les doctorats sont eux aussi en train de gagner du terrain en termes de notoriété, même si les entreprises tardent à les reconnaître. Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février

2 A la une Par 1986 : les mastères spécialisés, communément appelés MS, font leur apparition sur le marché.toutes les grandes écoles saisissent l opportunité de mettre en place ce type de formations très couteuses, donc lucratives. En effet, ces programmes facturés à l étudiant entre et euros pour une année contre moins de la moitié,voir le quart de ces tarifs pour le cursus classique grande école représentent une manne financière non négligeable. A leurs débuts, ils ont fait l objet de critiques. On a parlé de blanchiment de diplômes, accusant les élèves qui se les procuraient de les acheter, quand ils avaient raté le concours d entrée après leur prépa. Depuis, ces préjugés ont évolué tant et si bien que ces formations haut de gamme sont parfois devenus des vitrines pour les écoles, qui proposent aussi des MBA divers et variés, davantage destinés à des personnes ayant déjà une expérience professionnelle. Pour Jean-Pierre Helfer, directeur de l école Audencia à Nantes, si l on parle aujourd hui beaucoup des 3 e cycles, c est parce qu il s agit d un marché en développement, par opposition à celui de la formation initiale, arrivé à maturité. Mais cette dernière continue d occuper une place essentielle en termes de prestige et de rayonnement. De plus, les effectifs y sont plus importants que dans les mastères spécialisés. Selon lui, ces programmes très spécialisés ne volent donc en aucun cas la vedette au reste des enseignements de l école. Actuellement plus de étudiants visent ce label grâce à l un des 200 MS qui leur sont proposés.au début, ces derniers étaient réalisés au coût marginal en utilisant un corps professoral sérieusement enrichi en docteurs de haut niveaux. Comme les Compte tenu des marges plus généreuses que pour le cursus classique, les mastères spécialisés jouent désormais un rôle devenu stratégique programmes dit de grande école ont quasiment fait le plein, l expansion passe par ces multiples diplômes de hauts niveaux. Pour trois raisons : par leur spécificité dans quelques domaines d excellence, ce sont eux qui donnent la couleur dominante de l école. A l international, ce sont eux qui donnent la visibilité la plus pertinente. Enfin dans le budget, compte tenu des marges plus généreuses que pour le cursus classique, ils jouent désormais un rôle devenu stratégique. Marché très concurrentiel Directrice des mastères spécialisés d HEC, Christine Luckx nuance le propos : tous les programmes bénéficient du même corps professoral, mais ils ne s adressent pas au même type de public. Il n y a pas d échelles de valeur entre la formation première et les troisièmes cycles. Nous sommes amenés à communiquer davantage autour de ces derniers, parce qu il s agit d un marché très concurrentiel. Elle explique que pour les étudiants ayant suivi la formation première, et donc diplômés d un master of science and management, il n y a pas de réel intérêt à enchaîner sur un mastère spécialisé. Ces derniers s adressent à des ingénieurs, des architectes, des scientifiques, des juristes, des pharmaciens ou encore des littéraires disposant d un diplôme bac+5, et qui sont désireux d acquérir des compétences complémentaires en management ou de se spécialiser pour compléter un cursus très différent. Cette variété de profils est une réelle source d enrichissement. Aujourd hui, les doubles compétences sont très valorisées sur le marché, analyse son homologue au sein de l ESCP-EAP,Pascale Martin-Saint-Etienne. Et de citer le On parle aujourd hui beaucoup des 3e cycles parce qu il s agit d un marché en développement, par opposition à la formation initiale, arrivée à maturité MS management médical, qui permet à des personnes ayant une connaissance médicale de développer des compétences managériales, très appréciées dans l industrie pharmaceutique. Il est vrai que les entreprises apprécient les hauts niveaux d expertise et recherchent des profils dans des domaines très pointus. Cette directrice des mastères spécialisés regrette toutefois que les recruteurs connaissent encore mal ces formations. Ils devraient prendre conscience que dès lors qu un étudiant est prêt à investir à la fois en temps et en argent, c est un gage de motivation. Il faut laisser à ces jeunes programmes le temps de s installer. Ils ne sont nés qu en 1986, alors que l ESCP a été crée en 1819.Ils vont dans la logique de l ouverture, au sens où ils nous permettent d accueillir une population que nous n aurions jamais eu autrement. Même si la sélection est moins drastique que le concours d entrée pour la formation première, tous les candidats ne sont pas retenus. Sélection plus soft A l ESCP, sur les 2000 candidats qui postulent pour les 15 mastères spécialisés, seuls 500 sont finalement acceptés. Cet écrémage est nécessaire si les écoles veulent conserver leur prestige, mais il est toutefois assez relatif : il est exclu de se priver de ressources financières pour le moins conséquentes. De plus, dans la mesure où les écoles sélectionnent des profils déjà surdiplômés, elles limitent automatiquement les risques. Delphine Trouillard vient d être diplômée du MS de l ESCP management des biens et des activités culturels. J avais fini mes études en 2003 après un DESS affaires internationales et un DEA d économie internationale à Dauphine. Puis j ai travaillé un an chez Louis Vuitton, puis trois ans pour le groupe Chantelle en marketing, explique-t-elle. Avec ce type de parcours,il n y a pas d erreurs de casting possible. D autant que les écoles doublent les épreuves écrites d un examen oral pour s assurer des qualités de leurs recrues. Dès lors, si certains profils font de brillantes carrières par la suite, quelle est la part liée à la qualité de la formation et celle liée à leurs talents Ces troisièmes cycles ont pour principale vertu d accroître la confiance de leurs participants et de leur donner des contacts et à leur expérience déjà riche? Ces troisièmes cycles n ont-ils pas pour principale vertu d accroître la confiance de leurs participants et de leur donner les quelques contacts qui vont leur permettre de décoller? Quelles sont les motivations de ceux qui retournent sur les bancs de l école, a fortiori quand ils ont déjà une situation enviable? Pour Paméla Chin Foo, diplômée de l ISEP en 2000, un troisième cycle n apparaît pas nécessairement comme un sésame pour devenir manager, puisqu elle occupe déjà ce poste chez Accenture. Elle s apprête néanmoins à faire un MBA à HEC dans l objectif d acquérir des compétences de façon formelle et de développer son profil à l international. J aimerais prendre un peu de temps pour apprendre la théorie des méthodes commerciales que j ai apprises sur le tas.de plus,hec offre un double cursus en Chine et je vise une évolution de carrière dans ce pays,souligne-t-elle. Sylvie Hébert, directrice du mastère spécialisé droit des affaires et management international de l ESCP- EAP Les étudiants viennent aussi chercher un carnet d adresses Né en 1989, ce programme était à l époque très pionnier. A de très rares exceptions près, nous n admettons que des juristes. Nous leur apportons des compétences complémentaires en management, en comptabilité, en gestion, et en finance d entreprise.autant de disciplines qui ne sont pas enseignées à l université. Or ces matières s avèrent très utiles dans une carrière. Nous dispensons bien évidemment aussi des cours très axés sur la pratique du droit des affaires. Nous leur apprenons notamment comment rédiger des contrats de droit international et les mettons dans des situations très concrètes. Depuis 1999,nous menions ce programme conjointement avec HEC. Les cours avaient lieu sur les deux campus, ce qui n était pas pratique. Cette année, nous avons décidé de nous désolidariser et de retrouver notre autonomie. 2 La grande nouveauté, c est la volonté d internationaliser cette formation grâce à un partenariat avec la City Law School de Londres. Les étudiants y suivront des cours de droit anglo-saxon. Les meilleurs d entre eux auront d ailleurs la possibilité d y poursuivre leurs études plus tard. Quelques enseignements seront aussi dispensés sur notre campus londonien, pour la partie ingénierie financière. Pour aider les étudiants dans la maîtrise de la langue, nous venons de mettre en place un dispositif de tutorat individualisé en langue anglaise. Nous avons d ailleurs également prévu un coaching en développement personnel pour apprendre aux étudiants à mieux s exprimer pour négocier avec aisance.ayant travaillé pendant quatre ans dans un cabinet new-yorkais,je sais parfaitement ce que recherchent les avocats anglo-saxons. Beaucoup d étudiants rejoignent d ailleurs de grands cabinets à vocation internationale. D autres intègrent la direction juridique d entreprises multinationales ou choisissent d évoluer dans des banques, au sein des services d ingénierie financière, juridique ou fiscale. Si les débouchés sont variés, il faut reconnaître que les mastériens trouvent plus facilement un emploi et ont accès à des offres plus larges que s ils n avaient en poche que leur diplôme d université. Par ailleurs, notre antériorité nous permet de miser sur un réseau efficace et solidaire.il faut bien avouer que les étudiants viennent aussi chercher un carnet d adresses! Propos recueillis par Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février 2009

3 Mastères part-time Tout le talent des équipes marketing des écoles consiste à identifier les besoins des participants, et bien évidemment ceux des entreprises, de façon à proposer des formations qui collent à l air du temps.pour cela,elles s entourent de comités de parrainage dédiés à chaque mastère. Les professionnels de chaque secteur sont en effet les mieux placés pour déceler les évolutions et les tendances en cours. En plein essor de la loi Informatique et Libertés, l ISEP a été la première école à dégainer pour proposer un Mastère spécialisé en management et protection des données à caractère personnel. Gaëlle Gissot, juriste en assurance-vie au sein du groupe GMF, a obtenu de son groupe qu il lui finance cette formation en septembre Ce mastère, destiné à répondre à des besoins émergents, m a permis d acquérir des connaissances techniques, afin de compléter mes compétences juridiques. J ai fait partie de la première promotion, explique-t-elle. Si ce mastère l a séduite,c est aussi en raison de la formule part-time, qui lui a permis de poursuivre son activité professionnelle en parallèle. Ce concept, très répandu dans les MBA, commence à se généraliser dans certains mastères. Il est très apprécié, car il permet aux personnes qui suivent ces programmes de ne pas rompre avec leur carrière. De plus, elles se nourrissent des enseignements pour créer des interactions avec leur réflexion quotidienne. Demande solvable C est la raison pour laquelle les établissements de formation misent beaucoup sur la formation continue, qui répond par ailleurs à une demande solvable des entreprises. Pas facile néanmoins d étudier en parallèle d une autre activité, surtout en e-learning. Si cette technique a longtemps été mise en avant, elle semble montrer ses limites. Certes, cela permet de travailler à n importe quel moment de la journée ou de la nuit ; mais même si la plateforme est très bien faite, il n est pas évident de s approprier l outil. De plus, le fait de ne voir que très rarement l équipe pédagogique est problématique, témoigne Bruno Milcent qui a suivi un master en e-learning à l IAE de Caen. Toutes les méthodes de management ne sont pas transposables, notamment pour rationaliser la gestion du personnel, ajoute ce cadre en milieu hospitalier. Si les corps de métiers sont très largement représentés dans les troisièmes cycles, il en est de même des nationalités. A titre d exemple, l ESCP accueille 23 % d étudiants non français dans les programmes post-graduate. Mais il reste encore beaucoup à faire pour ouvrir davantage ces programmes à des étudiants étrangers. Toutes les écoles s accordent pour dire que leur promotion à l international est loin d être optimale. Elles déploient donc de plus en plus d efforts pour s assurer une visibilité, en étant par exemple présentes sur les forums internationaux ou sur des sites professionnels comme Viadeo. De la même façon que les businessschools des universités étrangères accueillent des étudiants du monde entier, elles cherchent à acquérir une A la une Pour une école française qui veut se vendre, rien de tel qu une alliance académique prometteuse. notoriété mondiale. Or les programmes de troisième cycle sont beaucoup plus vendeurs que la formation initiale. Sans compter que pour les professeurs les plus prestigieux, c est plus valorisant. La marche vers l internationalisation passe le plus souvent par des accords stratégiques noués avec de prestigieuses universités, lesquels font l objet de campagnes de communication savamment orchestrées. Pour une école française qui veut se vendre, rien de tel en effet qu une alliance académique Brigitt Albrecht-Rohn, directrice du mastère spécialisé marketing direct et commerce électronique, ESC Lille La garantie du succès repose aussi sur notre capacité à nous adapter Elle est liée à de très bons taux de placement, et les étudiants sont très sensibles à la richesse des débouchés. Le commerce électronique est en effet très en vogue. Nous formons toutes sortes de responsables marchands et de spécialistes du marketing direct. prometteuse. Audencia Nantes l a bien compris, en développant des partenariats avec le Polytechnico de Milan, l université de Cincinatti ou encore la business-school de Leipzig. Ces derniers se concrétisent souvent par des échanges de professeurs et des systèmes de doubles diplômes. En s exportant à l étranger, les écoles peuvent facilement se faire connaître et promouvoir leurs programmes. Leur objectif est clairement affiché : devenir de véritables multinationales du savoir,capables de générer des revenus significatifs. Nul doute, elles sont sur la bonne voie. Nous accueillons des profils variés, aussi bien des personnes ayant déjà une expérience dans la communication ou dans l informatique que des chercheurs en chimie.tous viennent chercher des compétences complémentaires. Pour le moment,il est difficile d en évaluer les effets.en revanche,il est certain que nous sommes davantage amenés à nous justifier auprès d eux pour leur prouver la légitimité des programmes. Avec près de 19 millions de cyber-acheteurs en 2007, il n est plus besoin de faire la démonstration de la réussite du e- commerce ni de la nécessité de maîtriser les outils de gestion de la relation client. Ils sont très attentifs à la certification professionnelle que nous pouvons leur offrir. Au-delà des enseignements, ils viennent aussi chercher du conseil. Il convient de noter que les étudiants sont beaucoup plus impliqués qu auparavant dans leurs évolutions personnelles. Nous avons su pressentir la nécessité d être plus performants sur des mesures de rentabilité, car les entreprises sont soucieuses de mesurer les actions engagées sur Internet. Par ailleurs, nous préparons les étudiants à l essor du marketing sur la téléphonie mobile. Nous leur apportons aussi une spécialisation dans la gestion de données clients et pour tout ce qui concerne l informatique décisionnelle en multicanal.nous les initions à l utilisation de tous les outils du Web,ainsi qu aux techniques de gestion de forums. Non, car nous apportons une réelle valeur ajoutée.tout d abord, le mastère existe depuis dix ans et s appuie sur une véritable expérience. De plus, à l inverse des universités, nous sommes à même de leur offrir un accompagnement personnalisé. Enfin, nous entretenons des liens de coopération très étroits avec les entreprises. Elles nous apportent des conseils pour le perfectionnement des enseignements, et les programmes évoluent bien évidemment en fonction de leurs besoins. Elles comptent aussi sur nous pour repérer de nouvelles tendances. Régulièrement, nous procédons donc à des ajustements. La garantie du succès repose aussi sur notre capacité à nous adapter. Propos recueillis par Positionnement gagnant Le maelstrom actuel de l enseignement supérieur,bousculant universités et grandes écoles, oblige chacun de ces grands acteurs à trouver un nouveau business model sur ce vaste marché de la formation des talents.affutant de nouvelles offres à l intérieur des règles du jeu assez contraignantes sur un marché en voie de mondialisation. Sur ce dernier, les troisième cycles plus particulièrement les mastères représentent des atouts de plus ne plus souvent sollicités.pour doper l offre ces formations spécialisées correspondent à des demandes de plus en plus nombreuses, des étudiants comme des entreprises, pour les doubles diplômes. Mijotés à petite échelle grâce aux quelques domaines d excellence de ces institutions, ces troisièmes cycles représentent de sérieux relais de croissance.a condition de ne pas se tromper dans le réglage de plus ne plus fin de l offre. Dernier avantage, quelques pionniers expérimentent déjà une autre vocation : celle de «pont» avec l université grâce à la conception de diplômes communs.début de coopération. Mijotés à petite échelle, ces troisièmes cycles représentent de sérieux relais de croissance 5, passage Piver Paris Henri J. Nijdam, Président directeur de la publication henri.nijdam@nouveleconomiste.fr Gaël Tchakaloff, Directrice déléguée gael.tchakaloff@nouveleconomiste.fr Michèle Cotta,Henry Lauret,Jean-Luc Mano,Sylvie Pierre-Brossolette, Gaël Tchakaloff -Tél Fax Directeur de la rédaction: Henri J.Nijdam. Rédacteurs en chef: Patrick Arnoux (83 61), Philippe Plassart (83 62). Rédacteurs en chef adjoint: Caroline Castets(8554),Jean-Michel Lamy (8789),Julien Tarby (85 94).Grands reporters: Franck Bouaziz (8805),Yves Derai,Jacques Secondi (85 56). Reporter : Benoît Delmas (85 93). Journalistes : Sovanny Chhun (89 00), Nelly Jones (89 00), Edouard Laugier (85 53). Ont participé à ce numéro : Ariane Warlin, Léa Weill. Maquettiste : Alexis Duport (63 77). Correction - révision : Sophie Lamotte d Argy.Site Internet : Aurélie Percheron.Création: Draftgraphic. 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Dépôt légal: janvier Numéro de commission paritaire: 0910C ISSN: Principal actionnaire: Financière Nouvel Economiste S.A. [Média capital (HJ Nijdam), Compagnie Européenne des Médias (J.Abergel),Triple A (P.Pelletier),Dantan]. Le journal des pouvoirs d aujourd hui Les preuves pour 149 * Abonnement 1 an Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février

4 Entretien Les troisièmes cycles deviennent les programmes phares des grandes écoles Propos recueillis par Pendant longtemps,la formation première a été le fer de lance des grandes écoles.aujourd hui, ce sont les troisièmes cycles qui deviennent leurs programmes phares. En témoignent le nombre de plus en plus important des formations offertes aux étudiants. En 2007, nous avons accrédité 408 mastères spécialisés. Les doctorats sont eux aussi en train de gagner du terrain en termes de notoriété, même si les entreprises tardent à les reconnaître. Les écoles ont compris la nécessité de s ouvrir sur l international. Par ailleurs, il existe une vraie demande des recruteurs pour ce type de profils. Au départ, il s agissait de formations spécifiques pour des étudiants étrangers, avec des modèles pédagogiques très différents des nôtres. Puis les écoles ont souhaité mélanger l ensemble des étudiants afin qu ils suivent les mêmes enseignements. De ce fait, ces derniers sont de plus en plus souvent dispensés en langue anglaise,parfois même intégralement. Oui, c est un élément structurant de notre approche. Au cours de l année scolaire (période de référence de la dernière enquête de la Conférence des grandes écoles sur l international), les écoles membres de la CGE ont accueilli plus de étudiants étrangers de 146 nationalités différentes! Cette mixité est indispensable à l enrichissement des étudiants et à leur ouverture d esprit. Je souhaite que tous les établissements membres de la Conférence des grandes écoles affichent la pratique de trois langues vivantes comme faisant partie du minimum vital de tout diplômé. L augmentation des étudiants africains dans les écoles d ingénieurs et de gestion est notable. Ils représentent aujourd hui près de 60 % des étudiants étrangers. Le nombre d étudiants venus d Europe, du Moyen-Orient et d Asie (qui avait connu une augmentation l année passée) baisse en école d ingénieurs, alors que le nombre d étudiants d Amérique Latine et du Sud est en hausse. Il s agit de faire de la démocratisation de l enseignement une exigence d équité citoyenne. L école est en effet le creuset de la nation et son rôle majeur est de mettre chacun sur un chemin qui le mène vers sa propre excellence. Mais le moteur de la réussite reste l élève lui-même et il nous appartient collectivement d assurer des conditions équitables pour tous : donner à chacun confiance en l avenir est le premier défi que 4 Avec les IAE, il pourrait y avoir davantage de compétition. Certains IAE ont déposé un dossier d accréditation auprès de la conférence des grandes écoles doit relever l Ecole. Cette confiance s installera d autant plus aisément que la garantie de l égalité des chances sera la priorité absolue et que la réussite de tous sera l objectif général. La Charte de l égalité des chances dans l accès aux formations d excellence du 17 janvier 2005 qui engage publiquement les grandes écoles dans un travail en profondeur sur l autocensure des collégiens de milieux défavorisés,les nombreuses conventions signées et les expériences actuellement menées, témoignent toutes d une volonté collective de refuser le fatalisme social et de combattre les blocages culturels et psychologiques qui conduisent trop de jeunes à se détourner de voies ou de filières qu ils considèrent comme n étant pas pour eux J ajoute que dans le cadre de notre commission diversité, nous avons aussi signé la charte sur le handicap. Nous sommes très sensibles à l intégration de cette population, qui a toute sa place dans l enseignement supérieur. Nous entendons faire notre maximum pour leur faciliter la vie en termes d aménagements et d accessibilité. Les mastères spécialisés des grandes écoles bénéficient de la reconnaissance du label que nous leur apportons au sein de la conférence des grandes écoles, dans le cadre de la procédure d accréditation. A l inverse, l appellation MBA n est pas protégée.n importe quel établissement peut en mettre sur le marché, même si les mauvaises formations sont naturellement sanctionnées. En ce qui concerne les masters des universités, il n y a pas de réelle concurrence, car les enseignements sont différents. Avec les IAE, en revanche, il pourrait y avoir davantage de compétition, même si leurs étudiants ont des niveaux d études après le bac inférieurs.il convient de noter que certains IAE ont déposé un dossier d accréditation auprès de la conférence des grandes écoles. Malgré la crise, la demande de formation est toujours aussi forte. Les perturbations conjoncturelles sont souvent vécues comme une opportunité pour repartir en formation La Conférence des grandes écoles est une association loi de 1901, qui comprend 215 membres, dont 187 grandes écoles et 28 universités étrangères, organismes ou institutions de l enseignement supérieur.au sein de la commission d accréditation de la conférence des grandes écoles, nous validons la pertinence des nouveaux programmes dans le cadre d un comité de pilotage. Ce dernier est constitué à parts égales de personnes issues du monde de l entreprise et d experts académiques. Nous accordons les accréditations en fonction de la qualité du recrutement des étudiants, des débouchés qui leur sont offerts et du niveau de l enseignement. Ce n est pas mon sentiment.la demande pour ce type de formation est toujours aussi forte, d autant qu elles sont généralement suivies d un réel retour sur investissement.il est encore tôt pour faire un bilan, mais si on observe ce qui s est produit par le passé notamment en 1992, on constate que les perturbations conjoncturelles sont souvent vécues comme une opportunité pour repartir en formation. Quand le contexte est difficile, nombreux sont ceux qui cherchent à maximiser leurs chances de recrutement. A l inverse, quand une personne a l embarras du choix en termes de débouchés, la pertinence d une formation supplémentaire est moindre. Ces dernières années, le nombre d étudiants a considérablement augmenté, si bien que l offre de programmes s est accrue.ils n ont aucun problème pour y voir clair quand ils savent ce vers quoi ils souhaitent s orienter. Dans leurs choix, ils prennent très largement en compte la notoriété de l école, mais aussi l efficacité du réseau des anciens.ils procèdent à de véritables benchmarks pour évaluer les débouchés offerts aux anciens diplômés et la formation la plus adaptée à leurs attentes. Ils sont toujours aussi nombreux à plébisciter des troisièmes cycles. En 2007, ils étaient inscrits en mastères spécialisés et inscrits dans les masters of science. Depuis 1986, leur nombre n a cessé de croître. On observe que le pourcentage des étudiants ayant une expérience professionnelle d au moins trois ans a tendance à augmenter. Tous les ans, les grandes écoles ferment certains mastères et en ouvrent d autres.il s agit de s adapter à la fois à la demande formulée par les candidats, mais surtout au marché et à ses besoins. Les liens des mastères spécialisés avec les secteurs industriels sont de plus en plus forts. De la même façon, ces formations sont aussi davantage tournées vers l international. Certaines par exemple offrent une parfaite Les entreprises partenaires demandent aux écoles des enseignements adaptés à leurs besoins spécifiques connaissance du marché chinois. Cela est lié au fait que les entreprises partenaires demandent aux écoles des enseignements adaptés à leurs besoins spécifiques lorsqu elles s implantent dans tel ou tel pays. La demande des entreprises peut se manifester aussi dès lors qu il s agit d accompagner l essor de certaines technologies (boom de la téléphonie mobile ). Certains enseignements sont alors reconfigurés pour être à même d alimenter le marché de l emploi avec de la matière grise disposant de toutes les compétences nécessaires. Les moyens accordés par l Etat ne leur suffisent pas pour se développer. Il est donc essentiel pour les écoles de trouver des compléments de financement. Au-delà des frais de scolarité, certaines ont recours à des fondations d entreprises. 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6 Marché Pléthorique et concurrentiel Par Toutes les grandes écoles de commerce, d ingénieurs et de gestion ainsi que les instituts d études politiques ont développé des programmes de troisième cycle. Accrédités par la Conférence des écoles, labellisés Equis, reconnus par l AMBA (l association des MBA) : dans un contexte où la compétition est rude, toutes ces différenciations sont brandies comme des étendards.si l offre est si riche,c est que la demande des étudiants comme des entreprises est au rendez-vous. Meilleurs salaires, constitution d un carnet d adresses, appartenance à un réseau : les motivations pour entreprendre ce type de programmes sont très nombreuses. Encore faut-il se repérer dans la jungle des formations offertes sur le marché. D autant que certaines sont parfois assez similaires. Pour aider les candidats dans leur choix, les écoles organisent des journées portes ouvertes. Par ailleurs, un certain nombre de classements recensent les meilleures formations. Le plus connu d entre eux est incontestablement celui du Financial Times. Publié tous les ans, il a valeur de référence et mieux vaut y figurer en bonne place pour accrocher le regard des candidats potentiels. Ces derniers qu ils souhaitent poursuivre ou reprendre leurs études sont également très sensibles à la marque, qui joue un rôle déterminant dans leur choix. Le nom de l école est plus important encore que la formation elle-même, car c est ce qui va permettre de faire reconnaître son diplôme. Un mastère, aussi bon soit-il, dans une mauvaise école, n a aucune valeur, explique Sebastien Gauthier. Il a donc choisi de partir faire son MBA à Harvard. Je ne me voyais pas reprendre des études théoriques. Or ici, tout est tourné autour des études de cas. Les professeurs sont avant tout des animateurs qui donnent la parole aux étudiants. De plus, pour un recruteur, c est un diplôme qui rassure, au sens où la prise de risques est moindre, explique-t-il. Face à cette concurrence étrangère, les formations françaises doivent faire le poids.non contentes de drainer les jeunes Français, les universités étrangères viennent désormais s installer dans l Hexagone. A titre d exemple, l Université américaine St Edward s est venue s implanter en France, après avoir noué un partenariat avec l Université catholique de l Ouest à Angers. L objectif : proposer des doubles diplômes 6 Master/MBA aux étudiants à partir de Nous sommes tellement précurseurs que nous avons été contactés par d autres structures, qui souhaitaient connaître notre modèle. L université St Edwards pourrait être amenée à poursuivre son ouverture, en s installant au Qatar et au Brésil, explique Benoît Patier, directeur de la branche française. Compte tenu des enjeux financiers, les écoles font leur maximum pour être aussi attractives que possible. Elles sont bien conscientes que ce sont les perspectives de débouchés qui feront leur valeur ajoutée. Pour répondre aux attentes voire aux angoisses des participants, elles mettent en place des modules d accompagnement et de coaching. Elles proposent aussi une offre aussi adaptée que possible à l évolution du marché. Ainsi, tous les ans, des programmes disparaissent et d autres plus adaptés à l air du temps font leur apparition. Les formations spécialisées dans la finance ont été les plus touchées par les effets de la crise. Leurs contenus pédagogiques sont devenus obsolètes et inadaptés aux nouvelles réalités. Les écoles ont tenté de les remettre au goût du jour afin de Un mastère, aussi bon soit-il, dans une mauvaise école, n a aucune valeur satisfaire les demandes des banques et des instituts financiers qui souhaitent recruter des professionnels ayant davantage les pieds sur terre et contrôlant mieux les risques. Les écoles sont bien conscientes que ce sont les perspectives de débouchés qui feront leur valeur ajoutée. C est ainsi que Télécom Ecole de Management a lancé en septembre dernier un Mastère Spécialisé Systèmes d information et finance de marché. L objectif est de répondre aux besoins des banques et de réduire le fossé entre des profils fonctionnels et des profils théoriques. De plus, les métiers vont être profondément modifiés par les bouleversements majeurs que connaît le secteur, raconte Yosra Bejar. Responsable de ce nouveau mastère, elle reçoit beaucoup de CV de traders au chômage. Autre exemple d adaptation : l Escem va lancer un nouveau MS en microfinance. Pour valoriser cette formation, l école a scellé un partenariat avec PlaNet Finance, la structure de micro-crédit de Jacques Attali. Ce dernier explique que cet accord répond à des besoins spécifiques en matière d expertise, car on observe actuellement un déficit de compétences. Concrètement, ce partenariat se traduira par des interventions du réseau de PlaNet finance, mais aussi par des activités de recherches conjointes. Pour survivre, les écoles n ont d autres choix que d être créatives. Les diplômes proposés sont donc de plus en plus pointus, sectoriels et calés sur mesure pour des besoins précis. Les écoles tentent aussi de se distinguer en nouant des partenariats avec d autres structures académiques. A titre d exemple, le MS Médias de l ESCP vient tout juste de créer des synergies avec le Centre de formation des journalistes, dans le cadre d un échange de compétences. De son côté, HEC Paritech a noué des partenariats avec les Mines Paritec, Télécom Paritec et l ISAE à Toulouse. Certaines écoles, de par leur localisation géographique, bénéficient en effet d expertises particulièrement développées. L ESC Toulouse, en raison de sa proximité et de ses liens avec le groupe Promotrans, a par exemple développé un mastère en logistique et achats.toutefois, le MBA, qui devait ouvrir en février sur cette même thématique, a été différé. Dans la mesure où nous Les diplômes proposés sont de plus en plus pointus, sectoriels et calés sur mesure pour des besoins précis. n avions pas eu suffisamment de candidats fermes, il ouvrira finalement en octobre. Le contexte ne se prête pas au financement par les entreprises, explique Christophe Bernard, responsable de ce programme. Comme le souligne Gérard Guibilato,directeur des mastères spécialisés et de la formation continue à l Essec, même s il est encore tôt pour évaluer les effets de la crise, il semble que l accès au financement soit de plus en plus difficile pour les étudiants. C est pourquoi nous tâchons de faire bénéficier ceux qui en ont le plus besoin des campagnes de fund-raising réalisées par l institution, et de mettre à leur disposition des systèmes de bourses. Les IAE, qui tentent de tirer leur épingle du jeu face à la sévère concurrence des grandes écoles, espèrent qu une redistribution des cartes émanera des difficultés conjoncturelles. Nous avons pour avantage d avoir le meilleur rapport qualité/prix. Or, en période de crise, c est un élément important. J espère qu il y aura une régulation naturelle du marché, qui permettra de l assainir et de le débroussailler.si la crise a un impact sur le budget formation des entreprises, espérons que cela nous bénéficiera, souligne Jérome Caby, directeur de l IAE Paris. Un tel pari n est pas impossible quand on sait que la formation continue représente 75 % de ses programmes. Alain Ged estime quant à lui que la quasi-gratuité imposée par l Etat décrédibilise les formations. Les étudiants étrangers notamment sont souvent très surpris.l IAE d Aix qu il dirige est pourtant une institution internationale par excellence, puisque plus de 50 nationalités sont représentées sur le campus. Son objectif : rivaliser avec les grandes écoles. De fait, le mastère de management général de cet IAE est rentré dans le classement du FT. Par ailleurs, il s enorgueillit d un taux de placement supérieur à 90 % dans les trois mois qui suivent la remise du diplôme. Ce type d argument est de nature à séduire une population d étudiants plus ou moins jeunes, mais qui ont tous pour point commun l anxiété face à l avenir. Avis d expert Quel est l impact des troisièmes cycles dans un parcours? Comment sont-ils perçus par les recruteurs? Alain Deniau, directeur général de Heidricks and Struggles Il faut savoir identifier les dix ou quinze MBA qui comptent sur le marché Il faut reconnaître que la France est un pays où la grande majorité des cadres dirigeants sortent des grandes écoles.le monde universitaire est très peu représenté dans les directions d entreprise. L impact des troisièmes cycles est difficile à évaluer tant l offre est devenue pléthorique. Il faut savoir identifier les dix ou quinze MBA qui comptent sur le marché, qu ils soient américains ou européens. J ai tendance à valoriser le courage des personnes qui, après avoir travaillé pendant quatre ou cinq ans, font le choix d interrompre leur carrière pour reprendre des études et réaliser un investissement souvent très conséquent.a mes yeux, un MBA n est différenciant dans un parcours que s il s agit d un choix très construit, perçu comme un outil de développement dans une carrière. A l inverse, s il ne s agit que d obtenir un diplôme supplémentaire ou de combler un vide entre deux postes,c est moins valorisant.trop de gens pensent que ce sont des passeports vers la réussite, or tout dépend de l optique dans laquelle ces choix sont réalisés. Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février 2009

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8 Stratégie Executive MBA, la crise? Par Depuis le mois de septembre, nous avons moins de dossiers de candidature sponsorisés par les entreprises. Elles prennent beaucoup plus de précautions,explique Tawfic Jelassi, doyen de l ENPC School of management, l entité de management de l Ecole des ponts et chaussées. D emblée, il explique que ne parvenant pas à sécuriser le financement de leur projet, certaines personnes sont obligées de se désister. Les banques sont très frileuses pour leur accorder des prêts, d autant qu il s agit de sommes conséquentes.a titre d exemple, le coût de cet executive MBA s élève à euros. Jusqu à présent,nous avions des promotions de 45 à 50 participants. Pour septembre, nous avons 35 inscrits. L activité internationale est un levier pour atténuer les effets de la crise, car les difficultés se font moins sentir dans d autres pays, poursuit Tawfic Jelassi. L école a en effet ouvert des executive MBA à Abu Dhabi,Shangaï et Casablanca. Non seulement on observe une baisse des budgets de formation, mais les entreprises mobilisent plus que jamais leurs forces vives en période de crise. Afin de pouvoir affronter la tempête, elles ne souhaitent pas se séparer de leurs cadres, même si ce n est que deux jours par semaine, renchérit Laurent Trioreau, directeur du département executive education de l ESCEM. Il est vrai que mener de front une activité professionnelle intense et des études très exigeantes n est pas chose facile.d autant que les programmes des executive MBA prévoient des déplacements à l étranger, dans le cadre d échanges universitaires ou de voyages d études.dans un contexte où Pour sortir du lot, beaucoup développent des partenariats avec d autres universités étrangères les entreprises licencient à tour de bras, la masse de travail des salariés qui restent en poste a donc tendance à augmenter. Dès lors, il semble inconcevable de surcharger encore leur emploi du temps. Après l effet de mode, l heure serait-elle au tassement des candidatures? Déjà, faute de candidats, Science-Po Paris a fermé son prestigieux MBA. L adage selon lequel il faut penser à la guerre en temps de paix, semble tout de même trouver écho auprès de certaines entreprises. Capital humain oblige, elles considèrent qu il faut penser à l après-crise et se préparent pour anticiper la reprise, en profitant du gain de temps autorisé par la baisse d activité. Elles misent donc sur leurs employés à très haut potentiel et espèrent un retour sur investissement. Du coup, il n est pas rare qu elles décident du contenu des enseignements, a fortiori quand elles financent intégralement ou en partie la formation de leurs cadres. Depuis treize ans, nous avons un programme sur mesure pour un cabinet d audit européen. Chaque année, ils nous envoient une quarantaine de candidats.de la même façon, nous travaillons depuis quelques années avec une société de prestations de services informatiques, précise Tawfic Jelassi, à l origine des formations proposées au sein de l Ecole des ponts et chaussées. Tandis que les budgets des entreprises se rétrécissent, les équipes commerciales des écoles déploient des trésors d ingéniosité pour identifier leurs besoins et les convaincre de leur envoyer leurs équipes. Même si certaines entreprises ne sont plus automatiquement à l origine de la demande, elles acceptent parfois les sollicitations de leurs cadres, lesquels ont tout à y gagner. Matthieu Repellin, employé chez STMicroelectronics a ainsi demandé à suivre un executive MBA à l ESCP-EAP, initiative soutenue par sa hiérarchie. Outre le désir de donner un bagage académique aux connaissances apprises sur le tas, cette formation représente un gage de crédibilité, explique-t-il. La volonté d accélérer son évolution de carrière, mais aussi de vivre une expérience humaine, culturelle et intellectuellement stimulante, a largement motivé son choix. Beaucoup de participants sont alléchés également par la perspective de salaires plus conséquents. Henry Kisiel, associé au sein du cabinet de recrutement Leaders Trust, confirme la valeur ajoutée d un executive MBA dans un parcours : nous sommes très sensibles à ce type de formations. L échange d expérience est très enrichissant car les participants sont dans la vie active depuis plusieurs années déjà. Au-delà de la qualité des enseignements, le fait d appartenir à une bonne promotion est donc essentiel. Plus que jamais, les établissements qui proposent ces formations sont confrontés à une concurrence sans merci. L Insead, l Essec, HEC et Dauphine sont dans le haut du panier.pour sortir du lot, Les entreprises considèrent qu il faut penser à l après-crise et se préparent pour anticiper la reprise beaucoup développent des partenariats avec d autres universités étrangères, si possible les plus prestigieuses. C est ainsi qu il y a dix ans déjà, HEC a conçu avec la LSE (London School 8 Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février 2009

9 of Economics) et NYU (New York University) un programme baptisé Trium, aujourd hui très reconnu. Les modules de cours se déroulent dans les trois capitales, mais aussi en Chine et en Russie. La moyenne d âge est de 40 ans et les participants ont en moyenne 15 ans d expérience professionnelle. Chaque année, nous accueillons des promotions de 65 personnes, au sein desquelles plus de 30 nationalités sont représentées,raconte Sean Kilbride, directeur commercial HEC Executive Education. Selon lui, non seulement la crise n atteint pas ces formations, mais le nombre de dossiers est même plus important. Et ce malgré un prix très conséquent, puisqu il faut débourser pas moins de dollars! Au-delà du nom de la marque et de la mise en place de partenariats, les écoles sont obligées de se différencier autant que possible. Cela passe par l efficacité du réseau des anciens, par la valorisation d un classement satisfaisant dans les publications qui font référence, par la qualité du cursus et du corps enseignant ou encore par la localisation géographique. Cela passe aussi par une spécialisation dans un secteur d avenir. C est ainsi que l EM Strasbourg ouvrira en mars prochain un executive MBA dans le développement durable. Cet EMBA se justifie car il permet d actualiser les connaissances et de faire évoluer le portefeuille des compétences.il permet d accéder à des nouvelles responsabilités au sein de l entreprise, dans un contexte où les connaissances sont vite obsolètes.nous avons vocation à outiller les managers pour les aider à répondre aux impératifs environnementaux,explique Pia Ims, à la tête de cette nouvelle formation. Jusqu alors très généralistes, les executive MBA ont-ils vocation à se spécialiser? Les entreprises continueront-elles à trouver leur compte dans ces formations? Pour l heure,elles sont dans l expectative. Stratégie Alan Jenkins, directeur académique de l executive MBA de l ESSEC C est plus que jamais le moment d investir pour anticiper la sortie de crise. Il n y a pour le moment pas de différence par rapport à l an dernier. La baisse des budgets de formation dans les entreprises n est pas encore visible.toutefois, nous avons le sentiment que ces dernières ont durci les conditions et que les négociations avec les salariés qui souhaitent accéder à un executive MBA sont plus âpres et plus intenses que par le passé. Pourtant, à mon sens, c est plus que jamais le moment d investir pour anticiper la sortie de crise. Les personnes qui suivent ces programmes peuvent choisir d y consacrer un week-end tous les quinze jours ou une semaine toutes les six semaines pendant 18 mois. La question du format fait l objet de nombreuses interrogations, tant nos auditeurs sont sollicités par ailleurs. Nous avons donc tendance à raccourcir et à compacter autant que possible ces formations. C est l une des grandes questions que nous nous posons. Certes, les individus sont très occupés et le e-learning leur permet de se consacrer à la formation au moment de leur choix.toutefois, le fait de rester seul face à des outils pédagogiques aussi qualitatifs soient-ils n est pas optimal.nous les utilisons donc essentiellement pour préparer les programmes. Nous préférons privilégier le contact physique, le travail collectif, le partage des expériences, l enrichissement qui naît des échanges et la possibilité pour les candidats de se constituer un carnet d adresses. Nous ne voulons pas faire de l executive MBA un produit standardisé. C est d ailleurs pour cela que les promotions ne dépassent pas 50 élèves En moyenne, un tiers des individus sont entièrement financés par leurs entreprises, un tiers partage les frais et le tiers restant s autofinance. Quand des candidats déposent leurs dossiers de manière personnelle, on exige que la demande soit reconnue par leur entreprise, car il est essentiel qu elles acceptent que l individu dégage du temps pour sa formation. Dans la mesure où la formation coûte cher euros pour 18 mois, nous essayons d aider au maximum avec des plans de financement étalés. Le fait que l offre soit assez riche est une très bonne chose, car cela nous oblige à nous distinguer. Nous avons un catalogue de cours très fourni, et mettons en place des interactions avec d autres programmes à l intérieur de l Essec, notamment le mastère sur l industrie du luxe. La tradition et les valeurs de l école sont aussi un élément différenciant. Nous allons d ailleurs célébrer le quinzième anniversaire de cet executive MBA,lequel n a jamais démérité. Propos recueillis par Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février

10 10 Entretien Ce fameux MBA n est plus la neuvième merveille du monde Propos recueillis par Beaucoup de questions vont se poser aux écoles de commerce : nous vivons de l économie et on peut imaginer que les entreprises,qui représentent 50 % de nos revenus,en seront affectées,ce qui aura des répercussions sur les dépenses de formation continue et sur la taxe d apprentissage, sans oublier que les parents des étudiants vont également être touchés. Effectivement, ce diplôme sera concerné par la crise dans la mesure où les entreprises vont également réduire leurs dépenses dans ce domaine. Or sur l ensemble des frais de scolarité facturés pour ce diplôme, ces dernières en financent en moyenne les trois quarts.en revanche, pour les cursus part time voire full time, la proportion est exactement inverse. Cela bougera donc sensiblement moins. En outre, ce fameux MBA se banalise, il n est plus la neuvième merveille du monde. L entreprise considère désormais que l avoir est une sorte de prérequis. En revanche, nous avons un accroissement massif des demandes de MBA. Il s explique par les besoins de changement de carrière, et par trois types de raisons : 1/ Le raisonnement selon lequel l entreprise va avoir des difficultés et qu il vaut mieux profiter de cette époque pour se former. 2/ Puisque la crise économique est rampante, c est le bon moment de se former dans la mesure où le risque de perte de bonus est faible. 3/ Enfin, c est l occasion d améliorer le CV, d enrichir la palette des compétences, ne serait-ce que pour se tourner vers les entreprises de conseil. Conclusion : actuellement, tout ce qui relève des formations individuelles est croissant, alors que tout ce qui relève des commandes des entreprises séminaires, sessions de formation continue est affecté. A quelques exceptions près, comme tout ce qui tourne autour des systèmes d information ou de la finance. En revanche notre campus le plus important, celui de Londres, est touché par la crise. On y forme chaque année 260 professionnels, dont les deux tiers en finance. Il pourrait y avoir des difficultés. Quoique nous formions nos étudiants en finance d entreprise et pas en finance de marché. Même dans ce secteur, les demandes pour des gestionnaires de hedge-funds animent encore ce marché de l emploi. La grande école française traditionnelle du top 10 a encore une proportion importante de ses activités consacrée au programme classique des écoles de commerce qui représentent un volume de à étudiants versant en moyenne euros pour deux années et demie de leur programme. Actuellement, peu d écoles possèdent des effectifs équivalents en troisième cycle.les tarifs des masters varient de à euros. Or, en règle générale ces étudiants représentent moins de 10 % des effectifs globaux d une école. Pourtant, c est vrai, le centre de gravité économique de ces institutions se déplace lentement vers les diplômes de troisième cycle. Avec une concurrence violente et un phénomène très particulier : 70 % à 80 % des élèves sont à Paris. La situation est différente pour les MBA dont on constate dans le dernier classement du Financial Times que les full time ne sont pas si nombreux. L offre des mastères spécialisés est régulée par la conférence des grandes écoles à laquelle il faut demander une autorisation d ouverture,en justifiant les choix pédagogiques, les intérêts des entreprises, etc. Il ne faut pas oublier que ces MS sont des produits à vie courte et hauts risques. Il correspondent à une demande bien précise du marché, sauf quand il sont génériques (finance, RH, marketing) et peuvent fleurir partout : vous avez un excellent master en RH à Clermont-Ferrand. La concurrence est plutôt vive. D ailleurs beaucoup d écoles nomment le programme grandes écoles : le public et les mastères : le programme marchand. A Grenoble,nous avons,bon an,mal an,150 étudiants en MS qui tournent plutôt autour de notre spécialité du management des hautes technologies. Aujourd hui, ces diplômes survivent d autant mieux qu ils sont basés sur une spécialité légitime de l école. Conséquence : chez nous ceux qui ont le plus de succès sont ceux qui sont consacrés à l innovation et aux technologies. Nous sommes d ailleurs en train de les transformer en MS executive : à temps Tout ce qui relève des formations individuelles est croissant, alors que tout ce qui relève des commandes des entreprises est affecté partiel pour des salariés dans les entreprises. L évolution prévisible de ce diplôme de troisième cycle est de passer du temps plein postétude, avec une fonction de complément d études, à une nouvelle notion qui pourrait être un complément d expérience professionnelle. Aujourd hui, l étudiant ne cherche plus à compléter ses connaissances dans un domaine particulier, mais plutôt d avoir le pied à l étrier dans un métier et dans une entreprise référente. Notre offre est donc plus qualifiante et professionnalisante. En province, c est beaucoup plus difficile de développer une offre globale, il s agit d exploiter une demande locale. Ainsi l Edhec a arrêté ses mastères lillois en expliquant que Lille était trop près de Paris. La stratégie des écoles est simple : soit elles peuvent aller sur une forte zone de chalandise où elles peuvent proposer toutes sortes de mastères spécialisés, y compris des génériques, soit on exploite un marché plus local.voilà pourquoi nous proposons ce type de formations à Paris. Ces cursus n ont pas un coût de revient marginal pour les écoles qui ont développé des enseignements spécifiques autour de cette thématique. Ce qui entraîne des coûts directs et élève le seuil de rentabilité à une quinzaine d élèves, conduisant donc à fermer les mastères qui ne sont pas rentables. Un bon mastère parisien suivi par 40 élèves à Paris, c est formidable. Audelà, les étudiants n acceptent plus une dimension trop importante du groupe. N oublions pas que les mastères sont avant toute chose l attribut d une grande école, laquelle attire des gens sur sa spécialité grâce à l identité qu elle a su se construire. Ce mastère est un moyen d affirmer les pôles d excellence de l école. Comme nous qui sommes reconnus pour nos compétences dans l informatique décisionnelle, dans le management de la technologie, des achats et de la supply-chain : c est en cohérence avec notre stratégie globale. Pour beaucoup d écoles, certains mastères ont du succès quand d autres peinent à s imposer, mais je pense qu il y a un équilibrage entre ces différents diplômes. Sciences-Po Paris a fermé son MBA executive. Dire partout que l on n est absolument pas une business-school et abandonner ce diplôme,c est sain. Peut-être n ont-ils pas trouvé le bon responsable ou fait les bons investissements.on touche à une interrogation essentielle : quel est le contenu managérial d un MBA? Il est très élevé. Y a-t-il les meilleurs profs de management à Science-Po? Non,il y a les meilleurs économistes. Comme disait Peter Drucker, une image devient consistante quand elle est construite par de multiples couches de sédiments. Il faut donc regarder ce qui s est passé sur trois ans.mais il peuvent très bien revenir sur ce marché dans quelque temps grâce à leur marque dont ce qui est important dans sa composante est Paris.A Paris,on peut tout vendre. Sur 30 millions de budget, les MS représentent 5%.Auxquels il faut ajouter plusieurs MBA. Ce qui est bien pour une école de province à l heure où Euromed à Marseille a arrêté. La légitimité dans ce domaine n est pas facile. Un MS coûte cher. Il faut donc être certain de le remplir. La motivation des étudiants est simple, ils veulent avoir un CV un peu plus glorieux et récupérer le bénéfice d une marque prestigieuse après une école d ingénieurs. Quand ils recherchent une formation complémentaire de qualité. D autres recherchent une affirmation de carrière. Notre école crée sa propre concurrence sur le marché des MBA en étant implantée à Moscou, Singapour, Shanghai.Aujourd hui, la demande des individus est très forte du fait de la crise. Avec une caractéristique claire : il faut obtenir ce diplôme international dans une école qui le soit vraiment. La France a énormément d atouts en management depuis quelques années alors qu auparavant, les positions étaient plus médiocres. Nous sommes des grandes écoles graduate et devons faire parvenir nos élèves qui ont déjà un bagage post-bac au niveau M (masters), ce qui est dans la compétition avec l université le choix de nombre d institutions. L université va du bac au doctorat, quand les grandes écoles se Une concurrence violente et un phénomène très particulier : 70 % à 80 % des élèves de troisième cycle sont à Paris consacrent aux produits haut de gamme hyperprofessionnalisés du M.C est un élément identitaire de survie qui vaut de l or. Or, certaines très grandes écoles de management expliquent que leur avenir est de produire des diplômés de niveau L (Bac+3). Alors que normalement, le développement stratégique pertinent devrait les pousser à viser plutôt le niveau Bac+ 5. Pour des quantités de raisons, et en particulier afin de conserver la manne de la taxe d apprentissage versée par les entreprises, il s agit de former de gros bataillons.voilà pourquoi nombre de très grandes écoles mènent actuellement des réflexions sur une augmentation massive des promotions de niveau post-bac. Doublement des effectifs en prévision pour contrecarrer les critiques d élitisme. Ce qui ne fait pas obligatoirement plaisir aux anciens.les chambres de commerce qui soutiennent ces écoles sont dans une pauvreté croissante. L arbitrage peut passer par le rapprochement avec les universités. Cela va devenir un élément discriminant de clivage entre les écoles avec des stratégies contrastées : certaines vont aller davantage dans la multiplication de diplômes de niveau Bac + 3, alors que leurs concurrents vont préférer monter en gamme vers des diplômes de plus haut niveau. Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février 2009

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12 Vu d en haut Georges Molinié, président de l Université Paris-Sorbonne (Paris IV) La loi Pécresse a politisé davantage encore les universités Par Au cœur du dispositif du regroupement des universités parisiennes,le président de Paris Sorbonne,ses étudiants et ses 1200 professeurs,vit actuellement les premiers temps de la réforme Pécresse.Récemment élu,le linguiste a besoin de toute la philosophie que cet érudit enseigne pour conduire tant de changements : gouvernance, cursus, culture du résultat, et bientôt autonomie financière.ce président de gauche est un pragmatique actif.opposé à une conception par trop libérale de l université, il accepte les règles du jeu Il accepte les règles du jeu d une majorité dont il ne se sent pas proche d une majorité dont il ne se sent pas proche. La grande partie actuelle des regroupements des universités parisiennes le passionne, tout autant que les enseignements qu il dispense encore à quelques étudiants. Sur la réforme Pécresse, l élection des présidents d université,les moyens matériels dont il dispose ou le dispositif européen de Bologne vis-à-vis duquel son pessimisme est actif,il s exprime avec un ton et un style qui font peu de place à la langue de bois. Avec le nouveau système d élection des présidents d université, l attaque était beaucoup plus frontale et idéologique. La loi Pécresse a politisé davantage encore les universités. En fait, on a un système un peu contradictoire, un peu mixte ; dans les universités, il y a apparemment une sorte de logique majoritaire en Europe vers un système économiquement libéral.tout le monde n est pas d accord sur ce modèle. Moi, par exemple, même si je suis à l intérieur et assume la contradiction. Mais pour que ce modèle fonctionne, il faudrait qu on ait les moyens de le faire fonctionner. Pour le moment, nous n avons pas d autonomie financière. On y passera le plus tard possible, parce qu on n est pas capable de le faire. On va préparer des fondations. Notre budget est de 100millions d euros,dont 75 % de salaires. Les présidents actuels ne sont pas mieux élus qu avant.on était 12 On passera le plus tard possible à l autonomie financière parce qu on n est pas capable de le faire. élu par environ 120 personnes. Maintenant, on est élu par environ par une vingtaine de personnes, avec des pouvoirs apparemment plus importants, mais une légitimité cassée, puisque deux catégories de la communauté ont vu leur représentation divisée par deux ou par trois : les étudiants et les administratifs. De ce On est pas mieux élu qu avant point de vue,on est mal élu. Si vous analysez le résultat des élections pour les quatre-vingt et quelques universités, vous verrez que la consultation a été sportive : le président n a pas de majorité, ou bien une majorité relative. Ce système n est ni légitime, ni démocratique. Il y a d ailleurs un projet élyséen de modification de la loi sur l élection des présidents. En revanche, il y a des choses intéressantes dans la loi, notamment le fait qu il y a un peu plus de souplesse à l intérieur de la gestion financière et administrative des universités. L alternative serait peut-être mettre en place un système mixte. Je pense qu on ne passe pas du jour au lendemain en France d un régime à l autre. En période de vaches grasses, vous pouvez faire passez toutes les réformes que vous voulez. En période de vaches indiennes, c est très difficile. Il faut changer les mentalités. Les gens qui sont dans mon milieu-là se disent : Ah! Mais, ça veut dire quoi, universités autonomes et économie libérale?.cela signifie que l on va nous payer en fonction de notre rayonnement. On va pouvoir ouvrir tous les enseignements que l on voudra.on aura des comptes à rendre pour les diplômes. Mais combien d entre ceux qui disent cela vont profiter d un pareil système? Les trois quarts seront bannis. A mon avis, il faut essayer de rendre plus efficaces les années En période de vaches indiennes, les réformes sont très difficiles à conduire d étude initiales.est-ce qu il faut les rendre professionalisantes? J en doute. On peut essayer de s adapter au public, mais à mon avis, ce n est pas la bonne solution. Je suis convaincu qu il faut mettre en place des enseignements beaucoup plus généralistes, dispensés en beaucoup plus petits groupes.on n a pas encore fait véritablement de grands enseignements généralistes, et le nombre de petits groupes reste rudimentaire.c est l objectif du plan de licence de Valérie Pécresse. Mais cela reste un objectif. En France,on a la manie du diplôme.est-ce que c est si important que cela? Je préfère un individu qui a passé deux ou trois ans en Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février 2009

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14 Vu d en haut fac et qui n a pas de diplôme, à quelqu un qui n y est pas allé du tout. Depuis la réforme LMD,on est quand même le seul corps social à faire des réformes tout le temps. On a absorbé deux millions d étudiants en peu de temps.on a dit qu on allait faire des semestres plutôt que des années.au lieu d avoir une session d examens par an et une session de remplacement, on a deux sessions d examens par an et deux sessions de remplacement. Ce qui fait qu on corrige deux fois 4 ou 500 copies. Comme les journées n ont pas changé,ça fait autant d heures de cours en moins.je trouve qu on L université est le seul corps social à faire des réformes tout le temps fait passer trop d examens. Il y a deux bémols colossaux à cette réforme. Financièrement, on est quand même très, très loin de l avoir financée. Il ne suffit pas que les étudiants puissent partir. Il faut qu ils en aient les moyens.et là,pour le moment,on est très loin du compte. Plus désespérant. C est que le principe de Bologne n avance pas. Au contraire, il recule. Les Espagnols ne l ont pratiquement jamais mis sur pied. Les Italiens ont fait marche arrière. Les Anglais s en sont toujours désintéressés. Il y a nous et les Allemands qui avons avancé Tous les obstacles possibles et imaginables sont réunis. Rien ne va. On est en train de faire des rassemblements à géométrie variable et compliquée qui vont aller très vite. Mon idée? Faire voter vers avril à mon conseil d administration un texte qui validerait la constitution d un PRES associatif rassemblant Paris II, III, IV et VI, et qui prendrait le nom de La Sorbonne. On ne fait pas pour le moment de fusions, absorptions, disparitions. Je suis pour les petits pas. Le Plan campus est arrivée trop tôt pour les universités parisiennes Le Plan campus, est arrivée trop tôt pour les universités parisiennes. Et a été vécu comme un piège puisqu arrivé avant les alliances. De notre côté, on a fait plein de propositions. Moi, j en ai fait une, totalement inter-universitaire. Afin de mutualiser tout le quartier Latin pour faire un campus étudiant grâce au plus grand bâtiment d étudiants du monde. En fait, on est persuadé qu on n aura rien avec le Plan campus,et qu on le fera sans le ministère mais avec la ville. Le président Louis Vogel et moi, sommes les fers de lance dans cette affaire. Les projets de regroupement des universités sont complexes. Mais finalement qu y a-t-il de commun entre Paris VI ou Paris IV? Pire, qu est-ce qu il y a de commun entre Paris IV et Cergy- Pontoise? Rien.Absolument rien. On a passé cinq ans à se débarrasser des reçus collés en Médecine. On va en créer maintenant en Lettres. Il y avait au moins un point positif auparavant : l année de l IUFM.Avec des élèves pensionnaires stagiaires qui avaient un salaire et une formation en alternance. Ce dispositif est supprimé. Ce qui est doublement scandaleux, économiquement et pour la qualité de la formation. Deuxième point encore plus absurde: dans le schéma de l année de préparation à l entrée, les gens sont censés faire un mémoire et passer un concours en janvier.ce qui est stupide, parce que ça veut dire qu au bout dix ans, les masters se vident. Et la plupart seront des reçus collés, faute de place au concours final. On a passé cinq ans à se débarrasser des reçus collés en Médecine. On va en créer maintenant en Lettres. C est beaucoup plus dangereux qu en Médecine. On a bien les prévisions. Elles sont catastrophiques. Qu on le veuille ou non, il n y aura pas davantage de gens qui auront le master, et donc le concours. Que va-t-on faire de ces gens-là? Rien, parce que ce master sera en-dessous du master.tout ce que l on demande,c est de discuter. Je fais partie de ces rares présidents qui préfèrent évoquer la qualité des enseignements. C est pour ça qu on m a toujours reproché,d ailleurs,mon côté toujours pédagogique. Actuellement, ce qu il faut vraiment, c est un système permettant les connexions à grande échelle entre de multiples formations. Or aujourd hui, seules les universités le font. Qui vous dit alors que vous n allez pas laisser tomber des gens super intelligents (les géniaux) que le système n acceptait pas? On en a déjà chez nous,en première année,qui sont tués par les classes préparatoires. Et on nie les suicides en classe préparatoire. Or, il y en a énormément. Et, nous, on récupère des gens qui sont intelligents différemment. Mon problème, c est le sentiment d historicité. On peut couper la tête de Louis XVI et Marie-Antoinette. On ne change pas du jour au lendemain la mentalité des gens. Et je trouve que le système français, structurellement, est une aberration. Il est mauvais financièrement, mauvais psychologiquement, mauvais socialement. En revanche, ce qu on m a proposé, et qu on a commencé à faire, ce sont des licences fortes. Ces licences réclamant deux fois plus de travail que d autres et pour lesquels on dira : On ne va pas vous demander de passer un examen pour y entrer. Mais c est réservé à des gens forts. C est plus intéressant que de faire des classes préparatoires pour des étudiants qui vont ailleurs On ne changera pas fondamentalement le fonctionnement actuel de l université après. Ce n est pas mon problème maintenant, parce qu ils viennent tous après chez nous. On ne changera pas fondamentalement le fonctionnement actuel de l université. Changement ne veut pas forcément dire coup de force. En fait, la vraie transformation vient d un changement homéopathique continu, un mode que je préfère. Mais je sais qu il faut trancher de temps en temps. Les enjeux sont de tous ordres.il n y a pas que des intérêts intellectuels et culturels. Je n ai pas de religion sur les différences entre les mastères de grandes écoles et ceux de l université. La question est de savoir aujourd hui qui finit un master. Alors que, finalement, c est un projet important. On est dans l hypocrisie la plus noire. Vous êtes à la Sorbonne, vous travaillez sur 14 Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février 2009

15 Vu d en haut Heidegger.Vous n êtes sûr de rien,même si vous êtes génial. On n y peut rien. Et ceux qui en auront la capacité feront un master fort. Je n ai pas de religion sur les différences entre les mastères de grandes écoles et ceux de l université. Je suis un trop nouveau président. Je m occupe de réunir les universités parisiennes, de penser européennement. J ai une équipe très multiple, très collective de direction. Et, j en suis très content (je ne suis pas le seul).et,je suis très heureux de Il n y aura plus de pensée modelée par la recherche, plus de pensée forgée par l académie de la formation pouvoir travailler avec des présidents parisiens tous différents Jusqu à ce que je sois élu président, je pensais que Paris Sorbonne était la grande université solide à Paris par rapport à laquelle où il fallait tout construire Je m entend bien avec la plupart des présidents parisiens, notamment avec Axel Kahn qui nous aime beaucoup. Il fait tellement comprendre aux gens qu il les aime et qu il a la gentillesse de les aimer, que c est plutôt problématique. Demain? les présidents d université seront des énarques, des chefs d entreprise, des financiers, etc. et diront qu il faut remuer les structures.bien sûr qu il faut les remuer.ce ne seront plus des universitaires et dans ce cas-là, on aura des gens beaucoup plus compétents techniquement. Mais il n y aura plus de pensée modelée par la recherche, plus de pensée forgée par l académie de la formation. Et j ajoute plus de pensée de ce qu est la responsabilité de former des gens qui deviendront des citoyens. Mon rôle, c est quand même une responsabilité de formation éthique et morale des gens. Une partie de l esprit de la loi Pécresse peut nous aider, mais à condition qu elle soit abondée (la loi).or, elle ne l est pas, d après ce qu on nous raconte. C est Vous n imaginez pas le sous-encadrement atavique technique de la société parisienne qu il faut que nous puissions recruter des cadres supérieurs spécialisés et de haut niveau dans des secteurs dans lesquels, nous, on est incompétent : vous n imaginez pas le sous-encadrement technique atavique de l université parisienne en matière de management, de pensée de la gestion, de programmation DRH,de finance,etc. Je maintiens on est assez nombreux à vouloir ça l idée que la gestion politique doit rester dans les mains des universitaires en tant que tels, ou alors ce n est pas la peine. Dans ce cas-là,on ferme les universités. J ai gardé deux enseignements. Notamment, je fais de l enseignement aux deuxième année. Et puis, je fais mon séminaire. Je considère que la légitimité d un président d université repose également sur ses qualités de chercheur. Si vous n avez pas cette légitimité reconnue par vos pairs,vous pouvez toujours parler, tout le monde s en fout.en tout cas,c est manifeste à Paris. Je suis libre vis-à-vis du projet Pécresse. Un jour il y a très longtemps, les présidents parisiens furent reçus par Jean-Paul Huchon,président de la région Ile-de-France.C était il y a sept ou huit ans ; dans un grand désir d organisation et de générosité publique,il m a dit : On va s occuper de vos immeubles ; nous allons nous occuper des universités. On va rénover tout ça. Restaurer, c est formidable.et donc,les universités seront en liaison directe avec le Conseil général.alors, je lui ai dit : Monsieur le président, je ne suis absolument pas d accord.vous allez faire des universités régionales. Il n a pas apprécié du tout. Ce qui prouve que l on peut très bien être en désaccord avec des amis politiques sur des points très précis.je suis comme lui.c est un élu.un président d université est l équivalent d un président de région du point de vue de la légitimité, pour une histoire de comité territorial et hors territorial. C est ça qui ennuie d ailleurs le cabinet de Valérie Pécresse.En plus,sa loi prétendument nous renforce. Bio express Georges Molinié, 64 ans, est Professeur des Universités en rhétorique et stylistique françaises. Il a initié sa carrière à l Université de Toulouse-Le Mirail avant de rejoindre l Université Paris-Sorbonne, où il enseigne depuis Auteur de onze livres et d une centaine d articles, il intervient comme expert pour diverses institutions de recherche françaises et étrangères, et effectue des missions scientifiques régulières dans de nombreuses universités étrangères (Europe, Afrique, Israël,Amérique du Nord). Élu président de l Université Paris-Sorbonne en 1998 pour un premier mandat de cinq ans,georges Molinié a été renouvelé dans cette fonction le 21 mars Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février

16 Revue de Presse Troisisème cycle. Choisir entre master et mastère Février L Expansion Se concentrer sur la cohérence de son projet professionnel L offre étant pléthorique,la sélection d u n master ou d un mastère peut vite tourner au casse-tête. Un bon moyen pour écrémer est de ne pas se focaliser sur l intitulé des formations,souvent ronflant, mais de se concentrer sur la cohérence de son projet professionnel et sur la qualité de l établissement délivrant le parchemin. «Faire une telle formation en reprise d études n a d intérêt que si elle est suivie dans une très grande école,ou une université reconnue dans le domaine sélectionné ou ayant des connexions très importantes avec les entreprises locales, si l on souhaite travailler en région», souligne Bernard Masingue, directeur des formations corporate à Veolia Environnement.«En achetant une marque, on achète aussi le réseau qui va avec»,rappelle pour sa part Hervé Bommelaer,consultant en outplacement chez Leroy consultants (Groupe BPI). Quitte à payer le prix fort : de quelques milliers d euros dans les universités pour un master,la facture peut s envoler jusqu à euros pour un mastère dans les écoles les plus prestigieuses... Formation continue. L atout de la formation en alternance 28 janvier Le Figaro Panorama. Trouver sa place dans la nébuleuse masters 17 novembre 2008 Le Figaro Leur seul défaut : un manque de lisibilité pour les étudiants étrangers Ces formations ouvertes à partir de bac + 4 se déclinent en une multitude de formats. Mastère spécialisé,diplôme national de master ou encore master of science...le terme anglo-saxon plus ou moins francisé se décline chez nous dans de nombreux formats.en tant que grade,au même titre que la licence ou le doctorat,le master est un niveau de formation à bac + 5,le fameux M du système LMD.Le diplôme national de master est lui un diplôme qui compte deux années après la licence,m1 et M2,respectivement à bac + 4 et bac + 5. Les masters of science sont eux des formations professionnalisantes pour les titulaires d un bac + 4 qui visent bien souvent à attirer un public international. Quant aux mastères spécialisés, ils sont une marque de la Conférence des grandes écoles qui en dénombre cette année 418. Accessibles après un bac + 5,ce sont des cursus à orientation professionnelle dans un métier ou une filière précis. En France, depuis leur création en 1985, ils rencontrent un franc succès.leur seul défaut: un manque de lisibilité pour les étudiants étrangers, peu accoutumés à cette spécialisation bac + 6. Nous avions jusqu ici peu fait de publicité pour nos mastères spécialisés à l étranger.c est ce que nous commençons à faire avec la version en anglais de notre MS en stratégie et ingénierie des affaires internationales, reconnaît Gérard Guibilato, directeur des mastères spécialisés et de la formation continue à l Essec. Le choix de la licence professionnelle aura été celui de la raison Vincent Mallet est en licence professionnelle industrie agroalimentaire option sécurité alimentaire de l université Pierre et Marie-Curie. Pour Vincent Mallet, le choix de la licence professionnelle aura été celui de la raison... et de la sécurité. En troisième année de licence de biologie, il me fallait aussi rattraper un semestre que je n avais pas obtenu en deuxième année.la perspective de poursuivre mais d échouer en mastère et de ne pas trouver un emploi avec une licence généraliste, ainsi que le manque de débouchés dans la filière généraliste de biologie, m ont incité à me réorienter, explique-t-il. C est à l UPMC - université Pierre-et-Marie Curie - qu il trouve une licence professionnelle industrie agroalimentaire option sécurité alimentaire. Quant à la suite,vincent Mallet hésite. Poursuivre un mastère en alternance à Servair ou entrer dans l entreprise si l opportunité se présente,quitte à me former plus tard par la validation des acquis...tout dépendra de ce qui se négociera avec l entreprise. 16 Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février 2009

17 Revue de Presse Enseignant. La boss des maths Janvier 2009 La Tribune Nicole El Karoui est une sommité dans le monde des mathématiques appliquées à la finance. Professeur à l École polytechnique et à l université de Paris VI, elle a formé en dix ans près de 800 ingénieurs de très haut niveau en finance quantitative, appelés «quant». Ses principaux champs d investigation sont le calcul des probabilités, les modèles aléatoires et le contrôle stochastique. Aujourd hui, 55 % de ses élèves du mastère probabilité et finance de Paris VI sont étrangers. Mastère spécialisé. Et si je devenais...fiscaliste 1 janvier 2009 L Expansion L ESC-Lille et Edition formation entreprise (EFE) lancent un mastère spécialisé en gestion fiscale de l entreprise destiné à des cadres expérimentés. L objectif est de leur permettre d évoluer vers un poste Les métiers accessibles à l issue de la formation sont nombreux à responsabilité dans le domaine fiscal ou de conforter leurs compétences par un diplôme.les métiers accessibles à l issue de la formation sont nombreux : juriste fiscaliste au sein du département juridique et fiscal ou de la comptabilité d une entreprise,collaborateur de cabinet d expertise-comptable,d audit ou d avocats, chargé de mission pour les questions juridiques et fiscales... Il existe par ailleurs une possibilité de spécialisation en droit fiscal pour les avocats, les notaires et les experts-comptables. Bordelais. Un nouveau mastère au CESI Octobre 2008 Sud Ouest Stratégie. Pour le Ceram et l Iéseg, la meilleure attaque,c est la Défense Novembre Le Figaro La formation diplômante ouvrira en novembre pour une douzaine de candidats en contrat de professionnalisation. En décembre prochain,le Centre d études supérieures industrielle (CESI) fêtera ses 50 ans.en cette année anniversaire,le CESI ouvre un nouveau mastère spécialisé labellisé par la conférence des grandes écoles : responsable amélioration continue et performance industrielle, dit RACPI, troisième d une gamme qui compte déjà management ressources humaines et management de la qualité,de la sécurité et de l environnement.ces diplômes ne sont pas reconnus comme diplômes d État. Autant de mastères qui,depuis l an 2000,s ajoutent notamment à la formation première du CESI,à savoir un diplôme d ingénieur créé à l origine par de grandes entreprises pour former leurs techniciens supérieurs à la fonction de cadre. Le Ceram de Sophia-Antipolis a installé une partie de sa formation au coeur du Pôle universitaire Léonard-de-Vinci, pour y accueillir 150 étudiants de son programme grande école et ceux de son mastère spécialisé en intelligence économique. De son côté,l Iéseg Lille,en septembre 2009,investira 6000 m 2 au premier niveau à la Grande Arche de la Défense pour y installer son campus parisien. Objectif : doubler les effectifs étudiants du groupe en cinq ans. Le nouvel Economiste Grandes Ecoles - Supplément au n Du 12 au 18 février

18 Revue de Presse Industrie pharmaceutique. La pénurie de médecins fait grimper les salaires Mars 2008 Le Figaro La demande n est pas plus importante que par le passé mais ces profils se font toujours aussi rares Les laboratoires se disputent les médecins et les pharmaciens armés d un troisième cycle. Embaucher un médecin ou un pharmacien reste un casse-tête pour les recruteurs de l industrie pharmaceutique ou du secteur des biotechnologies. La demande n est pas forcément plus importante que par le passé mais ces profils se font toujours aussi rares.il y a pénurie,résume Jean-Yves Battisti,du cabinet conseil en recrutement Antenor.Il est vrai que peu d étudiants en médecine ou en pharmacie se destinent à l industrie. Les entreprises du secteur emploient pourtant entre et médecins et à pharmaciens. Les médecins sont particulièrement visés pour des missions de développement de médicaments et d essais cliniques. Outre le développement clinique, on leur confie souvent le domaine clé de la pharmacovigilance,ajoute Jean-Yves Battisti. Pour les fonctions médico-marketing, c est aussi la cible privilégiée. On les recrute pour contrôler par exemple les messages délivrés par l industriel aux professionnels de santé. Les diplômés en pharmacie (troisième cycle) ne se précipitent pas non plus vers l industrie. Ils sont pourtant très recherchés dans la recherche & développement et le marketing-vente. Financement. Bourses d études en Australie Juin 2008 Courrier International D ici à la fin de l année (2008), le montant des bourses de troisième cycle en Australie, qui se montera à 385 dollars australiens (239 euros) par semaine - sera inférieur au seuil officiel de pauvreté, prévient le Council of Australian Postgraduate Associations.Selon cette organisation étudiante, la valeur des bourses de doctorat est passée de 47 % du revenu moyen en 1992 à 35 % en 2007,rapporte The Canberra Times. Orientation. Quel troisième cycle choisir? 5 février L Express Chine. L Ecole centrale de Pékin a transformé ses étudiants Octobre 2008 La Croix La Chine a installé sur son sol une grande école de formation des ingénieurs à la française Prospective. L Europe de l avenir aura besoin de diplômes supérieurs Mai 2008 Trends/Tendances 12,5 millions d emploi créés d ici 2015 concerneront des diplômés de l enseignement universitaire ou de troisième cycle Le groupe des Écoles centrales vient d inaugurer à Pékin un troisième cycle d études d ingénieur, une aventure amorcée il y a cinq ans. Un vent glacial balaye l immense campus de l université aéronautique de Beihang où vivent près de personnes, dans le nord de Pékin.Derrière le Musée de l air s affaire un groupe de jeunes étudiants en sweat-shirt blanc marqué en rouge d un sigle qu ils affichent fièrement : «École Centrale de Pékin». Celle-ci a inauguré le week-end dernier le troisième cycle de sa formation d ingénieur pour une centaine d élèves, qui constitueront la promotion Nicole-Bru L ambitieux pari a été en effet lancé il y a trois ans,lorsque le groupe des Écoles centrales (Lyon,Nantes,Lille,Marseille et Paris) a décidé de son implantation dans l empire du Milieu. L école de Pékin compte 400 élèves chinois aujourd hui. Les Chinois ont fait appel à nous en 2003, précise Hervé Biausser, directeur de Centrale Paris. Ironie de l histoire! Plus de trois siècles après l importation en France par Louis XIV du système des examens mandarinaux de l empereur chinois Kangxi,la République populaire de Chine a installé sur son sol une grande école de formation des ingénieurs à la française, généraliste,tournée vers l international et en lien étroit avec les grandes entreprises. La partie chinoise s est montrée très désireuse de faire aboutir les négociations. «En moins de deux ans,tout était signé,fixé, organisé entre les Français et les Chinois», raconte Marc Zolver, directeur adjoint de Centrale-Pékin. Le traité de Lisbonne a posé les bases d une Union européenne qui tirerait son dynamisme d une économie innovante axée sur les connaissances. Le Skillsnet, un réseau européen chargé d explorer les besoins en matière des compétences,a établi une projection des conséquences de cette politique sur les emplois du futur. Il prévoit une demande croissante de profils dotés d un diplôme supérieur.parmi les 13 millions d emplois qui seront créés d ici 2015, 12,5 millions concerneront des diplômés de l enseignement universitaire ou de troisième cycle et 9,5 millions exigeront au minimum une réussite dans l enseignement supérieur ou la fin du secondaire. Les emplois occupés par des personnes peu ou pas diplômées baisseront,eux,de 8,5 millions d unités. Ce cursus demande une forte motivation et une bonne gestion du stress Poursuivre ses études jusqu à bac + 5 permet notamment d obtenir une meilleure reconnaissance sur le marché de l emploi. Depuis la mise en place du LMD (licence, master,doctorat),les deux principaux troisièmes cycles universitaires représentent un cursus global de deux ans, baptisé master et accessible après une licence. Toutefois, dans la plupart des universités, la première année de master (master 1 ou M1) reste proche de l ancienne maîtrise. Elle est suivie d une année de spécialisation, en master professionnel (proche de l ancien DESS) ou en master recherche (ancien DEA). Longtemps à la traîne en matière d apprentissage, l enseignement supérieur s est mis à la page et propose aujourd hui 18 plus de 200 masters professionnels en alternance dans des disciplines variées : finance, gestion, sciences humaines, technologie industrielle, informatique, commerce. Les avantages de la formule : l obtention d une haute qualification, alliée à une solide expérience professionnelle, qui permet aux étudiants de se présenter en candidats particulièrement crédibles sur le marché de l emploi. En outre, l apprentissage permet de toucher un salaire et de faire financer le coût de sa formation par l Etat et l entreprise. Revers de la médaille, il faut se préparer à un rythme de travail très intensif : entre périodes en entreprise et sessions de formation,ce cursus demande une forte motivation et une bonne gestion du stress. Mastère d intelligence du risque. L autre facette de l intelligence économique 28 août Informatique L intelligence économique ne sert pas seulement à détecter des opportunités. Ses concepts et ses outils aident aussi à se prémunir contre tout type de risques : de sécurité, managériaux ou environnementaux. Partant de ce constat, l Isep (Institut supérieur d électronique de Paris) a mis en place un Mastère consacré à l intelligence des risques.il s adresse en priorité aux spécialistes de l intelligence économique et à ceux de la gestion des risques. Mais les auditeurs et les opérationnels peuvent être concernés. Les partenaires de l école sont le forum Atena,une association qui regroupe des entreprises et des personnes œuvrant dans le domaine des technologies de l information et de la communication,l Institut français d intelligence économique et le cercle d intelligence économique du Medef Ouest parisien. La formation de neuf mois à temps partiel (600 heures) sera animée par des experts et des consultants en activité, dont Bernard Besson et Jean-Claude Passin, auteurs d un livre à l usage des professionnels sur l intelligence des risques. Outre les cours classiques et quatre projets à mener, un stage de quatre mois et la rédaction d une thèse permettent de faire le tour des sujets. 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