«Manger mieux et bouger plus: quels effets et contreeffets»

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1 3 ème Symposium de la Division d endocrinolgie, diabétologie et obésité pédiatrique CHUV, site Hôpital de l Enfance «Manger mieux et bouger plus: quels effets et contreeffets» Sylvie Borloz Diététicienne Alexandra Balz Maître de sport en activités physiques adaptées

2 Constat Manger mieux «5 fruits et légumes par jour» «Trois repas par jour et un goûter» «Eviter de manger trop gras, trop sucré, trop salé» «Manger lentement» «Manger moins», «faire un régime» Bouger plus «Faire du sport» «S inscrire au fitness ou dans un club sportif» «Dépenser les repas festifs» «Perdre les kilos pour l été»

3 Effets supposés de «manger mieux bouger plus»

4 Alimentation: réalité

5 Le cercle vicieux des régimes

6 Echecs des régimes Restriction cognitive amenant à une perte pondérale temporaire chez 75% des personnes Mais suivie d une reprise pondérale égale voire supérieure chez 75 à 95% des patients! (Groupe de Réflexion sur l Obésité et le Surpoids, 2011) Les régimes miracles font grossir à long terme dans 95% des cas à cause de l effet yo-yo Andersen J.W. et al., Long term weight-loss maintenance: A meta analysis of US studies, Am.J.Clin.Nutrition, 2001, 74(5), p «Maigrir fait grossir»

7 Activité physique: réalité La condition physique des enfants a diminué de 10% à 15% dans les 30 dernières années (Tomkinson, 2007) En Suisse, seuls 12% des jeunes entre onze et quinze ans respectent les recommandations d une heure par jour d AP (enquête HBSC, 2012)

8 Situation actuelle en suisse Les garçons font plus de sport que les filles (55 % de garçons / 39 % de filles entre 10 et 14 ans) L activité sportive augmente jusqu à l âge de 12 ans et diminue ensuite par vague Les enfants/adolescents physiquement inactifs (environ 15%) sont surreprésentés dans les milieux ayant un accès limité à la culture et à l éducation En règle générale, plus les parents ont un niveau de formation élevé, plus leurs enfants font du sport. Sport Suisse 2008 Rapport sur les enfants et les adolescents

9 Cas clinique 1 A., fille de 6 ans, BMI de 30.5 Subit des moqueries, réagit par impulsivité/agressivité envers sa mère et sa sœur Famille: mère obèse, père jamais vu, peu intégré dans l éducation Anamnèse alimentaire: grandes quantités, mange vite, peu de légumes et fruits, tout en libre service, nombreuses compulsions en fin de journée Activité physique: joue dehors au quotidien, écrans tous les jours Sommeil: coucher vers 21-22h

10 Idées pour orienter la prise en charge

11 Cas clinique 1 Contre-effet de l activité sportive: récompense sous forme de nourriture par la mère car exigence de la fille pour avoir cette récompense Joue dehors mais n aime pas marcher et demande de se déplacer en voiture, temps d écran, heure du coucher Cadre éducatif, règles Influence du style parental, proposition de suivi éducatif (SEI, cours Triple P, école des parents, )

12 Cas clinique 2 T., garçon de 16 ans, BMI 26.5 > P90 Origine: Sri-lankaise HTA traitée Mère travaille le soir, père AI problèmes OH Anamnèse alimentaire: alimentation équilibrée proposée, achats de nourriture par lui-même (sandwichs, pizzas, ) Activité physique: foot 2-3x / semaine dans un club (3h - 5h / semaine)

13 Idées pour orienter la prise en charge

14 Cas clinique 2 Contre-effet de l AP: compensation alimentaires sous forme de sandwiches et boissons sucrées T. seul à la maison Temps d écran quotidien +++

15 Cas clinique 2

16 Sédentarité vs activité physique La relation entre les deux est asymétrique (Epstein et al., 2005) Augmenter l activité physique ne modifie pas les comportements sédentaires, tandis que modifier les comportements sédentaires augmente l AP.

17 Alimentation de l enfant sportif? Quels besoins?

18 Quelles boissons?

19 Alimentation du sportif amateur adulte Les besoins énergétiques augmentent si plus de 5h de sport par semaine. Si activité modérée de moins d une heure, les pertes hydriques peuvent être compensées après l activité. Boire de l eau uniquement suffit si l activité dure une heure. Recommandation de la Société suisse de nutrition, 2008

20 Alimentation du sportif amateur Seules les personnes pratiquant quotidiennement une heure de sport d intensité moyenne ou plus doivent adapter leur alimentation Un apport en liquide suffisant améliore la performance sportive. Il est recommandé de boire entre 4 et 8 dl d eau par heure de sport pratiquée Il n est en général pas nécessaire de consommer des suppléments si l alimentation est équilibrée Recommandation de la Société suisse de nutrition, 2008

21 Synthèse des cas S intéresser au quotidien, au rythme de la journée y compris week-ends et vacances (loisirs, hobby) Proposer de planifier des activités autant pour le parent que pour enfant/adolescent (par ex: sortir au moins une fois par jour, manger au moins un repas à table,..) S intéresser au cadre familial, règles et devoirs, identique pour toute la fratrie

22 Quelles sont vos expériences?

23 Une lecture qui nous a interpellé Don t eat that, you ll get fat! Samantha L. Thomas, et al., Social Science & Medicine 119 (2014)

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26 Le problème de surpoids est perçu comme une responsabilité personnelle. Des messages négatifs ou effrayants sur la façon de manger ou de bouger sont utilisés par les parents comme moyen d éducation «Manger mieux et bouger plus» est perçu comme un moyen d atteindre une perte de poids plutôt qu une manière de garder une bonne santé au quotidien Le risque des campagnes axées uniquement sur la prévention peut augmenter la culpabilité des familles et également la résistance au changement (sentiment d impuissance)

27 Merci de votre attention