BILAN DE CAMPAGNE ET PHYTOSANITAIRE MELON, ASPERGE, OLIVES
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- Benjamin Gauthier
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1 POLE POLYCULTURE BILAN DE CAMPAGNE ET PHYTOSANITAIRE MELON, ASPERGE, OLIVES 2014 Vos Conseillers Christine AGOGUE : Christian COSTA :
2 Bilan climatique et de campagne 2014 Melon, asperge, olives L objet de ce bilan est de caractériser la saison 2014 sur le plan climatique et sanitaire pour les productions qui font l objet de suivis et préconisations techniques par la Chambre d Agriculture de l Aude Pôle Polyculture Fruits et Légumes Il a aussi pour objectif de faire l état des lieux des stratégies de protection et des conditions de leur réussite pour améliorer encore nos préconisations. Ce bilan est alimenté par les retours du terrain par les conseillers Fruits et Légumes et par les conseils certifiés aux agriculteurs. Bilan climatique Un hiver et un printemps doux supérieur à la moyenne calculée sur 40 et 50 ans Un été plus frais que cette moyenne. Septembre octobre très chaud. Les précipitations ont été très différentes entre l Est et l Ouest. L Ouest a connu des pluies régulières et abondantes supérieur à 800 mm de novembre 2013 à sept 2014.de Carcassonne à Castelnaudary. Records en juillet et août sur ces postes avec plus de 200 mm. L Est a subi un automne hiver 2013/14 très déficitaire de plus de 40 % avec des réserves en eau des sols très insuffisantes au printemps à toutes les profondeurs. La sécheresse printanière s est accentuée même en été avec des cumuls de 250 à 350 mm qui a provoqué des stress hydriques et des maturités précoces. Evènements climatiques Le département a été très touché cette année. De violents orages de grêle en mai, juin et surtout le 06 juillet ont traversé l ensemble des territoires. Les dégâts ont impacté les cultures maraichères, légumières et arboricoles en pleine saison, souvent avec 100 % de pertes de récolte plus dégâts aux vergers et matériels. Du jamais vu et des dégâts qu il a été difficile de soigner. Sans parler de plaies durables aux végétaux pérennes qui fragilisent l avenir des cultures. Melon : La saison de production Les surfaces en précoce ont augmenté dans le Narbonnais par la production de structures extra départementales qui viennent produire ou faire produire, développent et exportent le melon vers le Sud Ouest et Centre ouest.
3 La campagne a bien commencé avec 15 jours d avance fin mai et s est terminée fin septembre. Le mois de mai est marqué par 2 semaines de vent très fort qui retardent les débâchages et nuit fortement aux nouaisons. Les récoltes de pleine saison ont été déficitaires et de qualité moyenne avec beaucoup d écart de tri. La grêle a touché à 100% des producteurs (Narbonne, Razès) et les pluies répétitives tout l été ont impacté la campagne dans l Ouest. Les prix de marché de gros et expédition sont touchés par des volumes importés surtout d origine Espagne mais la demande de produit local par les grossistes a été bonne dans la pénurie de melon de saison. L été a été marqué par des manques de melon, passée la vague précoce de juin de calibre un peu trop gros (sup 12). Les circuits courts locaux sont tendus à cause de ventes bord de route d origines variées qui désorientent le consommateur. Bilan sanitaire : Fusariose : Faibles dégâts cette année d autant plus que les variétés plantées en chenille précoces début mars sont greffées. La pression est sérieuse car il est observé des symptômes dans les parcelles «neuves». Le manque de terres pour assoler le melon, céréales et autres cultures annuelles obligent le raisonnement en melon greffé ou avec des variétés tolérantes qui donnent satisfaction. Verticiliose : Attaques en mai puis très forte pression en juin dans l est. Mildiou : La saison est marquée par une très forte pression mildiou et cladosporiose, surtout dans les parcelles, arrosées par des orages répétitifs en juin, juillet et août. C est la 2 e année consécutive de forte pression mildiou dans la région.le modèle mildiou melon LR PACA n est pas opérationnel dans l Aude et la détection des foyers primaires ne remonte pas bien aux réseaux techniques. En agri raisonnée, les programmes fongicides fonctionnent sauf dans les cas où la pulvérisation n est pas optimale ou lessivée par les pluies.les anti mildiou pénétrants protègent bien; en bio, les cultures sont abimées. Bactériose : La présence sur feuille et fruits est fréquente à cause des intempéries. Oïdium : Il débute en juillet et presse tout l été.sa maitrise est bonne avec les préventifs spécifiques activés par les soufres mouillages associés. Virus : Les cultures sous bâche ou film P17 sont bien protégés des pucerons vecteurs précoces.les dégâts tardifs apparaissent en l absence ou retard de couverture. Pourriture de fruits : Beaucoup de dégâts en culture et en conservation, très consécutifs aux intempéries et aux conditions anormalement fraiches de l été. Pas de lutte possible. Pucerons : très présents tôt et tout l été. Stratégies de lutte efficaces. Taupins : Les larves causent des dégâts aux plantations précoces, sur fruits, les dégâts par perforations peuvent atteindre 50 %. En raisonné, la protection est possible uniquement avec Force 1.5 G, un insecticide en micro granulé dans le sol à
4 la plantation. Sa dérogation d emploi au 3 avril ne permet pas de traiter avant. Son efficacité est nulle pour protéger les fruits. Acariens : Présence surtout en juillet-aout. Traité en localisé sur foyers et bien maitrisé. Nématodes : Sous tunnel, des dégâts et présence sur plantes jeunes (avril-mai), les moyens de protection préventifs sont insuffisants. Contrôle de l herbe : La pluviométrie et la douceur ont provoqué des levées printanières et estivales bien contrôlées par les films de paillage colorés et par les binages mécaniques ou manuels. La morelle noire est un adventice très concurrentielle des cultures précoces de l Ouest et son contrôle doit être raisonné avant plantation (rotations, faux semis, pas de films transparents, terre de buttage saine ) Asperge : La saison de production Une récolte pas précoce malgré l hiver doux et pénalisée en volume par la sécheresse d hiver dans l Est et les inondations d hiver dans l Ouest. Des surfaces qui ne se renouvellent pas mais il aurait de la forte demande sur les griffes cet automne. Des bons prix en vente directe en vertes comme 2013, avec une récolte de bonne qualité La grêle a touché des parcelles en juillet avec de forts dégâts sur tiges,qui ont repoussé grâce à la douceur de l automne L asperge peine à intéresser au-delà de petites surfaces >30ares) ou si les marges ne sont pas obtenues par le volume et la technicité. Bilan sanitaire : Rouille : Conditions favorables depuis fin juin et tout l été. La période de protection est plus longue que la normale et la stratégie conseillée est efficace si maintenue jusqu à fin août. Stemphylium : En mai puis en août, mais maitrisé Pucerons : Foyers signalés en août/septembre. Bien contrôlé mais mal détecté. Mouche de l asperge : Vol précoce avril et groupé donc dégâts limités. Criocères : Présence précoce et dégâts importants en récolte. Moyens de protection seulement après récolte donc ravageur à gros risque de pertes. Chenille à fourreau : Vol tardif (fin juin) des papillons donc moins de pression Aucun moyen de lutte.
5 Olives La Campagne oléicole s annonçait dès l été, relativement petite dans sa globalité, que ce soit sur les vergers destinés à la production d olives de table ou pour l huile. La campagne d olive de table précédente (2013/2014) avait été une année record en olives de table et celle d olives à huile une année moyenne à abondante. On pouvait donc s attendre malgré tout, à une baisse due aux phénomènes d alternance. Les conditions climatiques de début 2014 (hiver doux, printemps sec) ont aussi largement impacté les récoltes; l olivier quoique très bien adapté au manque d eau, se décharge très facilement de sa future récolte par manque d eau, notamment sur la période pré-florale (mars/avril). Mouche de l olive : L été 2014 caractérisé par des températures peu chaudes a très fortement contribué à la multiplication des générations de mouches de l olive. Certains oléiculteurs, vu la petitesse de leur récolte ont alors très souvent renoncé à «investir» dans une lutte appropriée. Par ailleurs, les oléiculteurs ayant une récolte correcte, voire très abondante ont su rester vigilants et dans ces cas, le taux de 5 % d olives abîmées n était pas dépassé. Les producteurs d olives de tables et de Lucques en particulier, ont connu des dégâts supportables dans la majorité des cas, mais aux prix d une vigilance renforcée, d un suivi des parcelles et des vols. La gestion de la stratégie de lutte a été effectivement difficile, surtout en septembre et octobre où il a fallut combiner récolte et protection. On pensait avoir connu en 2011 une activité des populations record de mouches, 2014 a largement dépassé ce record. La fin de l été et une partie de l automne ont été particulièrement chauds. Ces conditions ont conduit à une prolongation des vols jusqu à fin novembre. Malgré ces années plus difficiles, il ne faut pas tomber dans l excès ou la résignation. Les changements climatiques sont bien présents et influent directement sur les populations d insectes. Les conseils : suivre les parcelles au travers de méthodes de piégeage et d observations Respecter les préconisations sans excès sur l emploi des produits phytosanitaires. Respectez le dosage et les matières actives qui vous sont proposées notamment au travers des avis de traitement qui vous sont envoyés par SMS par la technicienne de la Chambre. Le Syndicat Oléicole du Pays d Aude (SOPA) réalise des commandes groupées de pièges de détection de la mouche de l olive. Les commandes sont réalisées par les producteurs en avril/mai (disponible dans ce bulletin), afin que les pièges soient mis en place dans les parcelles d oliviers tout début juin.
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