ENJEU DE L ECOLE MATERNELLE. Garantir à chaque enfant une première expérience scolaire réussie. Conférence Saint-Brieuc Michèle Person 09/02/11

Transcription

1 ENJEU DE L ECOLE MATERNELLE Garantir à chaque enfant une première expérience scolaire réussie

2 Garantir à chaque enfant : visée du socle commun Première : chronologiquement dans le système scolaire et propédeutique au cycle 2 Expérience : vécu agi raisonné par le langage

3 Scolaire : l école est le seul lieu légitimé à faire devenir chaque enfant, élève ; parce qu elle est un lieu d enseignement assuré par un professionnel pour permettre les apprentissages

4 Réussie : - parce que réalisée dans un climat d exigence bienveillante favorisant le oser apprendre ; - parce que les apprentissages effectués sont bien «premiers et ne sont pas prématurément fondamentaux» ;

5 -parce que la détermination de l enseignant à encourager le goût d apprendre, à développer la confiance en soi, l estime de soi, la motivation et la persévérance, reste sans faille jusqu à la toute fin de la GS.

6 Propositions de quelques pistes pédagogiques privilégiées Devenir élève : l évaluation au cœur des apprentissages ; les rituels (AM.GIOUX ; T.ZERBATO-POUDOU) S approprier le langage : les situations scolaires «authentiques» (L.LENTIN/A.FLORIN); le conte «dit» (S.LOISEAU/A.POPET);

7 Découvrir l écrit : la littérature de jeunesse : les albums (C.TAUVERON), les pages grises (E.RICHAUDEAU) Vivre ensemble Coopérer et devenir autonome : la démarche de projet (JP.BOUTINET-C.LEFEBVRE-PUECH)

8 DEVENIR ELEVE : L EVALUATION 1977 : élaborer en équipe éducative en vue d une évaluation de plus en plus précise, des grilles et y associer les élèves dès leur plus jeune âge 1986 : le maître doit avoir le souci d une évaluation adaptée à l âge des élèves et procède aux évaluations de leurs activités avec eux

9 1995 : les maîtres s assurent par une observation et une évaluation régulières que les activités permettent aux élèves d acquérir les compétences attendues 2002 : «l évaluation est une dimension centrale de l activité des enseignants.»

10 Elle facilite l adaptation des activités aux besoins de la classe comme de chacun des élèves. Plus que jamais, la seule règle est le regard positif porté sur chaque enfant.

11 ( ) Les maîtres doivent donc veiller à mettre en valeur les résultats déjà atteints plutôt que les manques, mesurer les évolutions plutôt que les niveaux, en déduire des stratégies pour assurer la réussite de chacun des élèves.

12 2006 : «ce sont les paroles de l enseignant qui disent à l enfant concerné devant ses pairs tous les progrès réalisés» : l évaluation de l apprentissage est validée : utilisation du «tu» par l enseignant.

13 2008 : la liberté pédagogique induit une responsabilité : son exercice suppose des capacités de réflexion sur les pratiques et leurs effets. Elle implique aux maîtres l obligation de s assurer et de rendre compte régulièrement des acquis des élèves. Devenir élève devient un domaine d activités et dire ce qu il apprend, une compétence

14 2010 : l évaluation peut se faire: - soit par l observation directe des élèves en situation de classe ou par l observation de leurs productions à l aide d un guide d observation; - Soit par des prises d information dans des situations conçues pour l évaluation.

15 DEVENIR ELEVE : LES RITUELS «Les rituels sont des médiations sociales.» (E.PRAIRAT) «Les rituels protègent le sujet contre l errance de l émotion.» (PH.MEIRIEU) «Le rituel crée le sentiment d appartenance, le sentiment d être une partie du groupe dans un espace partagé.» (P.BARANGER)

16 Rituels socialisants L accueil personnel : reconnaissance de l enfant qui affirme sa présence en accrochant son étiquette (F.IMBERT) L accueil du groupe : «socialisation scolaire» (V.BOUYSSE) Appel, repérage des présents et des absents (comptage-langage)

17 Création du «nous» structurant favorisé par une tâche identique pour tous ; Renforcement de la cohésion de ce «nous» par la proposition d un moment de culture commune : conte, poésie, lecture offerte

18 La sortie : pour marquer la fin de la journée scolaire Les responsabilités : au sens où elles comportent une vraie prise de risque.

19 Rituels organisateurs du travail scolaire structurants du temps qui passe Le calendrier, les échéanciers : utilisation d une langue explicite Le bilan des ateliers : dimension d évaluation des apprentissages Le bilan de la journée : verbalisation d un vécu partagé et mise en projet du lendemain

20 S APPROPRIER LE LANGAGE les situations scolaires authentiques Langage : outil de communication : oser prendre la parole Langue : outil d appropriation et de représentation du monde : parler de, parler sur, questionner, émettre des hypothèses, justifier, émettre des hypothèses, raisonner, penser

21 Mettre à profit chaque moment de la journée pour permettre à chacun de progresser dans la maîtrise de la langue française Définir dans chaque situation d enseignement/apprentissage de chacun des domaines d activité, un objectif langagier soumis à évaluation formatrice

22 La langue devient objet d apprentissage en fonction des besoins repérés dans les situations où elle est outil. organisation de séquences en petits groupes comportant un objectif langagier spécifique. (A.FLORIN)

23 LE CONTE «dit» Véritable genre littéraire : orature (C.HAGEGE) Récit d une quête : «miroir de l homme» (S.LOISEAU) universalité : de tous les temps et de tous les pays Origine orale et populaire

24 Récit bref parfaitement structuré même quand il devient complexe compréhension du schéma narratif facilitée Personnages archétypaux caractérisation facilitée Pas de discours mais du témoignage moral mais non moralisant

25 Langue spécifiquement orale : rythme, rimes, sonorités, formulettes et répétitions appropriation plus aisée Contage «Dit» sans support : donne toute sa valeur à la puissance des mots création d images mentales fortes

26 Don précieux de l enseignant à ses élèves Renforcement de sa relation pédagogique avec chacun Nécessité d une écoute active Vecteur de cohésion sociale : moment culturel privilégié purement gratuit favorisant le sentiment d appartenance au groupe

27 construction de la personne de l enfant par la narration de quêtes dans un contexte de «fictivité avouée» (M.SIMONSEN) et la mise en situation (action) de personnages archétypaux : fonction initiatique

28 LECTURE D ALBUMS ET DE «PAGES GRISES «(E.RICHAUDEAU) Autre entrée en littérature - Notion d auteur : langue figée par ses choix narratifs donc stable - Notion de livre «objet» Audition experte de cette langue figée et lecture experte d images

29 Mise à disposition libre d albums «lisses» (C.TAUVERON) Propositions d exploration accompagnée d albums «résistants» compréhension-interprétation de la discussion littéraire à la discussion à visée philosophique (E.CHIROUTER)

30 LA PEDAGOGIE DE PROJET Acteur-auteur : situation complexe et incertaine Recherche d une solution singulière par souci d exemplarité Opérativité : concrétisation à travers une explicitation qui rend opératoire l intention

31 pronominalisation : jamais anonyme, toujours lié à un acteur individuel (je) ou collectif bien identifié (nous) qui cherche, se décide en fonction de la faisabilité, se détermine, s organise Vivre ensemble, coopérer et devenir autonome

32 CONCLUSION «Précédant l entrée dans la scolarité obligatoire, l école maternelle est le théâtre des premiers apprentissages. Elle doit être aussi le premier lieu de la réussite des élèves.» (Programmes)

33 Les visées du socle commun et les finalités du projet de l enseignement catholique se rejoignent dans l ambition de «la formation d une personne qui ne sera pas seulement capable de comprendre vite et d agir bien, mais qui possèdera des qualités d ouverture d esprit et de respect de l autre.

34 Chère école, paroles d élèves C est un souvenir lisse et calme. Une image de quatre années. Il n en reste pas grandchose ou plutôt, il m en reste l essentiel : le goût des mots et de la vie. Pierre-Yves Lorsque je faisais une tache d encre sur mon petit cahier, la maîtresse y ajoutait des pétales et la transformait en fleur, assortie d un point d exclamation Marie