LE PARTENARIAT INTERNATIONAL CONTRE LE SIDA EN AFRIQUE Les efforts engagés pour faire reculer l épidémie de SIDA en Afrique ne sont pas allés au même
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- Émilie Gaulin
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1 LE PARTENARIAT INTERNATIONAL CONTRE LE SIDA EN AFRIQUE
2 LE PARTENARIAT INTERNATIONAL CONTRE LE SIDA EN AFRIQUE Les efforts engagés pour faire reculer l épidémie de SIDA en Afrique ne sont pas allés au même rythme que la propagation de l épidémie elle-même. Il est nécessaire de renforcer et d élargir la lutte si nous voulons que la riposte permette de rattraper le retard. Nombreux sont ceux qui pensent que la solution se trouve dans le Partenariat international contre le SIDA en Afrique. Le Partenariat est une coalition qui travaille sous la direction des pays africains dans le but de sauver et d améliorer la qualité de nombreuses vies. Il est composé par les gouvernements africains, les Nations Unies, les donateurs, le secteur privé et le secteur communautaire. En matière de développement international, jamais auparavant un tel groupe multisectoriel n'avait uni ses forces pour combattre une même maladie. En assurant la direction à l échelon des pays, les gouvernements africains sont le fer de lance des ripostes nationales à large assise. Les organismes des Nations Unies coordonnent les actions mondiales et fournissent aussi un appui programmatique et financier aux efforts à l échelon des pays. Les gouvernements donateurs soutiennent les actions menées à tous les niveaux en fournissant, outre une aide financière, leur contribution au développement substantiel du Partenariat. Le secteur privé apporte ses compétences et ses ressources pour contribuer à enrayer l épidémie dans le monde des affaires et au delà. Enfin, le secteur communautaire travaille pour s assurer que la société civile locale s approprie le Partenariat et pour renforcer les réseaux régionaux et nationaux. La mission du Partenariat est aussi ambitieuse qu elle est simple: au cours de la prochaine décennie, il aidera à réduire le nombre des nouvelles infections à VIH en Afrique, à promouvoir des soins pour ceux qui souffrent à cause du virus, et à mobiliser la société pour stopper la progression du SIDA.
3 LE SIDA EN AFRIQUE: le DéVELOPPEMENT en crise Le SIDA est la première cause de mortalité en Afrique il tue dix fois plus de personnes que la guerre. Au cours des deux dernières décennies, des progrès réels ont été enregistrés dans de nombreux pays africains en matière de soins de santé, d éducation, d espérance de vie, de croissance économique et de sécurité humaine. Aujourd hui, dans les pays les plus durement touchés, bon nombre de ces progrès ont été anéantis à cause du SIDA. En Afrique, le SIDA n est pas simplement un problème sanitaire, c est aujourd hui une catastrophe à part entière en termes de développement. Peu de personnes avaient anticipé que l épidémie de SIDA serait encore plus dévastatrice que prévu. En 1991, l on estimait qu à la fin de la décennie, 9 millions de personnes seraient infectées et que 5 millions de personnes mourraient en Afrique subsaharienne victimes du SIDA. A la fin de la décennie, ces chiffres ont presque triplé par rapport aux prévisions initiales : 23,3 millions de personnes infectées et 13,7 millions de morts. Pour la seule année 1999, 3,8 millions de nouvelles infections ont été enregistrées en Afrique subsaharienne. La vitesse, la propagation et la portée de l épidémie sont sans précédent à notre époque moderne. Le SIDA fait aujourd hui partie de la vie quotidienne en Afrique. Il rend les enfants orphelins, tue les parents dans la fleur de l âge, et fait supporter aux grands-parents la lourde tâche qui consiste à la fois à s occuper des enfants et à essayer de s en sortir sans l aide de 2
4 leurs propres fils et filles aujourd hui décédés du SIDA. En s attaquant à une génération de personnes jeunes et productives, la maladie menace l avenir du continent. Intensifier les efforts nationaux Pour faire avancer la lutte contre l épidémie, les gouvernements africains intensifient leurs propres efforts et augmentent leurs contributions. Mais, avec des ressources limitées, on ne peut s attendre à ce qu ils inversent seuls le cours des événements. Grâce à son envergure et à sa visibilité internationales, le Partenariat fournit une assistance rapide et ciblée en d autres termes, plus de ressources, plus de compétences, et plus de solutions. Grâce au plaidoyer et à la mobilisation impliquant tous les secteurs de la société au plus haut niveau, il encourage les gouvernements, les sociétés et les organismes multilatéraux à accroître les ressources pour combattre le SIDA, soit en réorientant ou en utilisant mieux les fonds existants, soit en recherchant de nouveaux financements le cas échéant. Le Partenariat fournit cette impulsion supplémentaire, l étincelle nécessaire pour aider les pays à faire avancer leurs programmes. Le rôle clé du Partenariat se situe au niveau des pays. Il appuie les plans stratégiques de lutte contre le SIDA et renforce les actions déjà existantes et efficaces. En reproduisant les initiatives qui ont fait leurs preuves, le Partenariat aide à canaliser les actions isolées au sein de plans cohérents et unificateurs. Ce processus tire profit des efforts individuels et évite qu ils ne fassent double emploi, améliorant ainsi considérablement l impact de chaque initiative individuelle qui servira de base pour la mise en place d autres actions. 3
5 Travailler à l échelon des pays Le Partenariat cherche à promouvoir un certain nombre d objectifs spécifiques tels que : donner aux jeunes âgés de 15 à 24 ans les informations et les compétences dont ils ont besoin pour prévenir l infection, fournir aux femmes enceintes séropositives au VIH un accès au conseil et au test VIH ainsi qu un accès aux médicaments susceptibles d accroître leurs chances d avoir un enfant en bonne santé, intégrer activement les personnes vivant avec le VIH ou le SIDA à tous les niveaux de la vie sociale, économique et politique, procurer aux orphelins du SIDA les moyens de grandir et de mener une vie constructive, fournir aux personnes séropositives au VIH un accès aux soins conformément aux normes établies à l échelon local, s assurer que les sociétés nationales et internationales qui exercent leurs activités en Afrique s engagent sans réserve dans la lutte contre l épidémie, encourager la décentralisation des programmes de lutte contre le VIH/SIDA et la participation des communautés, faire tout ce qui est possible pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination grâce à des moyens sociaux et juridiques. 4
6 Pour que ces objectifs deviennent réalité, il faut non seulement des ressources mais également des changements fondamentaux et une intensification des efforts au sein des pays. Le Partenariat cherche à renforcer les actions nationales de lutte contre le SIDA et appuie les chefs politiques afin qu ils continuent de parler haut et fort du virus. Le plus important est l engagement de la société tout entiére, et c est à ce niveau-là que le Partenariat peut faire toute la différence. Rompre le silence Le silence et la honte qui entourent le SIDA évoluent lentement. A travers le continent, les chefs africains parlent publiquement du SIDA, l appelant par son nom. Les nations mettent en place des groupes de travail ou des comités techniques spéciaux sur le SIDA aux plus hauts niveaux gouvernementaux. Les chefs qui refusaient jusqu à récemment de reconnaître l existence même de l épidémie ont complètement modifié leur attitude et lui déclarent maintenant la guerre. Tout le monde est touché par les décès causés par le SIDA, y compris les leaders politiques, dont certains ont publiquement reconnu l impact de la maladie sur leurs parents proches. Le SIDA est désormais reconnu au plus haut niveau politique international. Il a fait l objet de discussions au Conseil de Sécurité des Nations Unies. C est la première fois que cet organe soulevait un problème sanitaire ou social. Il est également au centre des discussions des grandes conférences mondiales sur le développement, notamment le Forum mondial de l éducation de Dakar et les réunions récentes de l Organisation de l Unité africaine. 5
7 L ensemble de ces déclarations publiques a placé le SIDA au centre des programmes de développement. Non seulement l épidémie représente-t-elle le problème de sécurité humaine qui se propage le plus rapidement en Afrique, mais elle affecte également tous les aspects de la vie sociale. Résultats enregistrés en Afrique Au début, le Partenariat a élaboré un cadre d action conjoint, qui souligne ses priorités et la manière dont les partenaires travailleront ensemble. Son axe a été modifié et l accent mis à l échelon des pays, où les actions de prévention et de soins relatifs au VIH/SIDA sont intensifiées dans une douzaine de nations. Parmi les exemples d actions accélérées, citons : La Côte d Ivoire et le Burkina Faso ont créé un fonds national de solidarité pour le VIH/SIDA comprenant un plan d action. La Commission de lutte contre le SIDA d Ouganda a annoncé la mise en place d une stratégie nationale de lutte contre le VIH/SIDA sur cinq ans. En Ethiopie, un cadre stratégique national et des plans régionaux de lutte contre le SIDA sur cinq ans ont été conçus et un mécanisme de financement sera bientôt élaboré. Pour la première fois au Ghana, le SIDA fait l objet d un poste à part entière dans le nouveau budget annoncé au début de l année En outre, le ministère de l éducation de ce pays 6
8 a constitué un groupe de travail destiné à s attaquer à l épidémie dans tous les secteurs de l éducation. En Sierra Leone, le Programme national de lutte contre le SIDA recommence à jouer son rôle et recevra de nouvelles ressources internationales. L Afrique du Sud a lancé une nouvelle initiative, le Conseil des sociétés commerciales sud-africaines sur le VIH/SIDA, qui aura pour mission d intervenir en tant que centre d information pour les programmes de lutte contre le SIDA sur le lieu de travail. Des délégués d Angola, du Mozambique et de Namibie se sont réunis avec des homologues au Brésil et collaboreront dans plusieurs secteurs. Une table ronde organisée au Malawi avec des partenaires clés a permis de mobiliser un niveau sans précédent de nouvelles ressources pour lutter contre l épidémie. La République-Unie de Tanzanie a intégré la question du SIDA dans ses principales stratégies de développement, notamment l Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et le Fonds social pour le développement. Sur le terrain, les communautés africaines n ont cessé de montrer qu elles peuvent riposter de manière efficace contre l épidémie. Il est nécessaire que la communauté internationale les 7
9 soutienne et la société considérée dans son ensemble devrait participer à la lutte contre le SIDA. Parmi les principaux exemples, citons : Au Malawi et en Zambie, un projet pilote place des personnes séropositives au VIH dans des emplois où leur présence favorise une meilleure visibilité du SIDA. Au Kenya, des associations sportives locales assurent la promotion d un mode de vie sain et d une sexualité sans risque. En Ouganda, au Sénégal, en Zambie et au Cameroun, des institutions religieuses intègrent des informations sur la prévention du SIDA dans leurs enseignements spirituels. En Afrique du Sud et au Zimbabwe, des groupes communautaires fournissent aux personnes séropositives au VIH des soins à domicile équitables et accessibles financièrement. A travers l Afrique occidentale, une initiative spéciale sur la migration dans 17 pays aide les professionnel(le)s du sexe et leurs clients à devenir moins vulnérables au VIH. La riposte contre le SIDA en Afrique a passé à un niveau supérieur et l engagement à maintenir cet élan s est renforcé. Depuis deux décennies, le monde lutte contre le SIDA et ces années d efforts ont permis de constituer un ensemble de connaissances sur lequel nous pouvons nous appuyer aujourd hui. Nous savons ce qui est efficace et ce qui ne l est pas. En rassemblant différents secteurs sociaux et en travaillant collectivement au profit de l Afrique, le Partenariat s assurera que le manque de ressources et la fragmentation des efforts ne feront plus obstacle aux progrès. 8
10 Des exemplaires sont disponibles auprès du Centre d Information de l ONUSIDA ou peuvent être consultés directement sur notre site Web (voir ci-dessous). ONUSIDA/00.11F (version française, juin 2000) Version originale anglaise, UNAIDS/00.11E, juin 2000 : The International Partnership against AIDS in Africa Traduction - ONUSIDA Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) Tous droits de reproduction réservés. Ce document, qui n est pas une publication officielle de l ONUSIDA, peut être librement commenté, cité, reproduit ou traduit, partiellement ou en totalité, à condition de mentionner la source. Il ne saurait cependant être vendu ni utilisé à des fins commerciales sans l accord préalable, écrit, de l ONUSIDA (Contacter le Centre d Information de l ONUSIDA). Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n impliquent de la part de l ONUSIDA aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. ONUSIDA - 20 avenue Appia Genève 27 - Suisse tél. : (+41 22) ; fax : ( ) Courrier électronique : unaids@unaids.org Internet :
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