Gaston Chaissac, un certain salut par les déchets François Bony

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "Gaston Chaissac, un certain salut par les déchets François Bony"

Transcription

1 Gaston Chaissac, un certain salut par les déchets François Bony Notons que c est une œuvre, un masque de Gaston Chaissac qui était présenté sur l affiche des journées PIPOL V (à Bruxelles), tandis que «Le salut par les déchets» est le titre de l intervention de J.-A. Miller lors des journées PIPOL IV à Barcelone. Le salut par les déchets Cette formule Le salut par les déchets est de Paul Valéry. C est ainsi qu il qualifiait le surréalisme. On ne peut contester qu André Breton ait promis le salut par les déchets, mais J. A. Miller nous fait remarquer que Freud l a fait bien avant lui. En effet, ce que Freud a mis en avant ce sont les déchets de la vie psychique que sont le rêve, le lapsus, l acte manqué et au-delà le symptôme. D ailleurs «il a suffi que paraissent la psychanalyse et sa promesse de salut par les déchets, pour que l on s aperçoive que, jusqu alors, on n avait jamais cherché le salut que par les idéaux», nous dit J.-A. Miller 1. Le déchet c est ce que l on évacue, ce que l on fait disparaître quand l idéal resplendit. Ce qui resplendit a une forme. D une certaine façon, l idéal c est la gloire de la forme, tandis que le déchet est informe. Il est prélevé sur une totalité dont il n est qu une pièce détachée. Le surréalisme procède par une esthétisation du déchet. Il fait passer le déchet au registre de l esthétique et par-là, s il modifie la définition du beau, il ne remet pas le beau en question. Depuis lors, depuis Marcel Duchamp, l art dit «contemporain» s est occupé à nous offrir le déchet même comme objet d art. Mais le surréalisme en fait, nous dit J.-A. Miller, n a, si l on peut dire, que mis à nu l essence même de l art. Soit le fait que l essence de l art c est d esthétiser le déchet, de l idéaliser, le sublimer. Pour Lacan, la sublimation «élève un objet [ ] à la dignité de la Chose» 2. J.-A. Miller nous indique que la Chose est là déjà une version sublimée de la jouissance comme l indiquent les termes élever et dignité. C est la jouissance réduite au manque, à la castration, à l absence de rapport sexuel. Ce n est pas la jouissance crue qui n a aucune dignité où se draper. Quand la jouissance est élevée à la dignité de la Chose et non abaissée à l indignité du déchet, elle est sublimée c est-à-dire socialisée. Ce que l on appelle sublimation effectue une socialisation de la jouissance. La jouissance est alors intégrée au lien social, au circuit des échanges. Elle est mise au travail dans le discours de l Autre et pour sa jouissance. C est donc par le biais de la sublimation que la jouissance autistique de l Un engraine sur le discours de l Autre et vient à s inscrire dans le lien social. Mais pour cela, il faut la production d un objet susceptible d être élevé à la dignité de la Chose. J.-A. Miller se réfère alors à Rousseau, lui donnant raison sur le fait que la sexualité ne fonde aucun lien social. En effet la sexualité ne socialise qu eu égard à la reproduction, dans le cadre symbolique susceptible d élever l enfant, comme objet à la dignité de la Chose. Faute de cette insertion symbolique, il est abaissé à l indignité de l objet. Et il en porte la marque dans ce qui apparaît comme son destin. Gaston Chaissac est de ceux-là. Lui qui s est défini comme un éliminé. Le déchet, s il a failli le réaliser dans le réel à travers ce qu il appelle sa vocation, l y conduisait aussi en étant un valet de ferme prêt à tout pour satisfaire son maître. Le déchet a 1 Miller J.-A., «Le salut par les déchets», Mental, N 24, avril 2010, p Lacan J., Le Séminaire, livre VII, L Éthique de la psychanalyse, Paris, Le Seuil, 1986, p. 133.

2 été sa matière première, épluchures, coquilles, assiettes cassées, tout y passe dans son art basé sur la récupération. Quant à ses lettres elles sont souvent écrites sur des bouts de papier de récupération : bulletins de vote, papier d emballage Le terme de salut, notons que c est un terme religieux. Qu il renvoie à l idée d une révélation de savoir qui emporte avec elle l idée d une satisfaction, «le développement durable d une satisfaction supérieure» comme s exprime J.-A. Miller. Signalons que ce texte «Le salut par les déchets» a été prononcé lors de journées traitant de la clinique et de la pragmatique de la désinsertion sociale en psychanalyse, et qu il s agissait pour J.-A. Miller d y démontrer que le lien social est d essence paranoïaque. Notons aussi qu une certaine paranoïa tempérée est consubstantielle au lien social. Car l Autre social est toujours un Autre méchant, qui veut me faire servir à son usage et à ses fins, bref qui veut jouir de moi. J.-A. Miller y déploie que la paranoïa accompagne comme son ombre la sublimation. Il propose d ailleurs d appeler paranoïa des créateurs les relations conflictuelles entre auteur et éditeur, peintre et marchand L idée principale est que devant la désinsertion sociale du schizophrène, qui est hors discours, l analyste qui se présente comme déchet peut introduire ce sujet à un certain lien social spécifique en le paranoïsant, en l aidant à loger la jouissance dans l Autre. Nous allons voir comment Gaston Chaissac y est parvenu sans l aide d aucun analyste, mais pas sans rencontres. Après les développements de J. A. Miller, nous suivrons ici de près ceux de Monique Amirault dans Ornicar? 3 et dans Pipol News 4. Gaston Chaissac 5 est né le 10 Août 1910 à Avallon dans l Yonne. Ses parents tiennent une échoppe de cordonnerie. Les conditions de vie de la famille sont très précaires : vente forcée du stock du commerce, mobilisation du père en Celui-ci abandonne son foyer au retour de la guerre. Peu après le divorce des parents, son frère René est interné. Enfant chétif, maladif, décrit comme hypersensible et inadapté à l école, il sera très protégé par sa mère et une sœur très dévouée. À treize ans, il entreprend une formation de marmiton. Il s essaiera à divers métiers mais n en embrassera aucun. À seize ans, il part pour le Morvan suivre sa mère qui a des problèmes de santé, ils sont alors logés chez sa sœur Georgette, postière qui l initie à l ésotérisme. Alors qu il a vingt et un ans, sa mère meurt, il reste quelque temps chez sa sœur qui vient de se marier (ce qui semble avoir constitué un second traumatisme) avant d aller tenter sa chance à Paris comme cordonnier. Rattrapé par la maladie, il est hébergé chez son frère Roger, brigadier de gendarmerie, et sa belle-sœur. S ensuivent des allers et retours chez le frère et la sœur car il ne peut s assumer seul et il encombre la belle-famille. Il flirte avec l asile pour clochards. Sa belle-sœur est tellement peu chaleureuse qu il va régulièrement se réfugier chez des voisins, un couple de peintres : Otto Freundlich et Jeanne Kosnick-Kloss, qui vivent dans des conditions miséreuses. C est là, à vingt-sept ans (1937), que Chaissac va faire une rencontre décisive puisque Freundlich 6 le «met sur le chemin de la peinture», il s intéresse à ses dessins et l encourage, il dira «un maître nous est né» 7, phrase qui servira d orientation à Chaissac. Chaissac est ainsi reconnu comme artiste, et il va accrocher à ce nom, à ce signifiant-maître, des éléments de son registre symptomatique : «Sans mon déséquilibre, dit-il, je n arriverais à 3 Amirault M., «Gaston Chaissac, un bricoleur de réel», Ornicar?, N 50, Navarin, 4ème trimestre Amirault M., «Les origines d un style», Pipol news, N 15, octobre Cf. Démons et Merveilles, Catalogue de l exposition Chaissac, Caillaud, Musée International d Art Naïf Anatole Jakovsky, Direction des Musées de Nice, pp Démons et Merveilles, op. cit., p. 40. Otto Freundlich, peintre et sculpteur d origine allemande et juive, est considéré comme un des précurseurs de l art abstrait. C est une de ses sculptures qui orne la couverture du catalogue de l exposition organisée par les nazis sur les «arts dégénérés». Il mourra en déportation en 43 (Cf. Wikipedia). Tandis que Jeanne Kosnick-Kloss restera jusqu au terme de sa vie sa «chère mère spirituelle» (Cf. Amirault M., «Gaston Chaissac, un bricoleur de réel», Ornicar?, N 50, op. cit., p.148). 7 Démons et Merveilles, op. cit., p. 40.

3 rien» 8 ce qui est soutenu par le psychiatre qui le suit dans le centre de rééducation de Clairvivre ; «[Voici l opinion de mon médecin :] je suis artiste et c est incurable. Je suis capable de faire des choses que tout le monde ne peut pas faire, par conséquent il m est difficile de faire ce que tout le monde peut faire» 9, énonce-t-il! Si jusque-là, Chaissac vivait dans une certaine errance, «dans le brouillard» pour reprendre le terme d Hervé Castanet pour signifier la psychose (et particulièrement l absence de garantie dans l Autre), s il avait toutes les difficultés du monde à s insérer dans le champ social, cette parole, lui permet une incarnation dans un idéal du moi : Être artiste va lui permettre une socialisation a minima, notamment par sa correspondance, car les relations aux corps présents resteront difficiles pour lui. Une autre rencontre sera importante pour lui, c est celle de Jean Dubuffet (fin 1946) qui l enrôlera un temps dans son mouvement de l Art Brut. Entre ces deux rencontres, Chaissac contractera une tuberculose. Après un séjour au sanatorium, il ira dans un centre de rééducation (atelier de cordonnerie) où un psychiatre s intéresse à son art. C est là, lors d une exposition qui lui est consacrée, qu il fera la connaissance de Camille Guibert, elle-même atteinte de tuberculose, et qui, amoureuse de son art et de l artiste, deviendra sa femme. De cette union naîtra une fille, Annie, en décembre Le mariage a lieu en 1942, à Vix dans le Marais Poitevin. Chaissac n est pas très bien accueilli par sa belle-famille : «Au village, j étais un fou, un con, un cul, c est-à-dire un malappris» 10. C est dans cette année quarante-deux, qu il donne jour à ses premiers écrits : des contes et des histoires morales. En 1943 sa femme, institutrice, est nommée à Boulogne en Vendée. N arrivant pas à vivre ni de sa peinture ni de son activité de cordonnier, Chaissac s occupera de la maison. Isolé, souffrant d une grande solitude, son activité épistolaire qui fait partie intégrante de son œuvre littéraire va prendre de plus en plus d ampleur. L œuvre d un bricoleur d exception. L œuvre picturale. Il est difficile de séparer l œuvre picturale de l œuvre littéraire de Chaissac tant la première semble servir de prétexte à la seconde et tant la seconde vient contaminer la première (écrits présents dans le tableau). Chaissac met en avant l influence de Freundlich : «Pour moi l œuvre de Freundlich fut une révélation qu on peut dessiner des tableaux autrement qu en interprétant la nature». Il reconnaît l importance de ce dernier tout en s en démarquant : «Une chose curieuse dans ma carrière c est que j ai cerné mon dessin d un trait, alors que le seul peintre moderne que je connaissais ne le cernait pas» 11. Grâce à Freundlich, il se reconnaît comme créateur. Le signifiant artiste lui donne une place dans le lien social, lui qui était dans l errance. Il fait même de son inadaptabilité la condition de sa force de création. Cependant il refusera les règles de la paroisse, sauf un temps celle du groupe de l Art Brut dont Dubuffet est le chef de file. Mais il finira par s en séparer pour défendre une position d indépendance et d exception. Il n aime pas fréquenter le milieu artistique parisien, les peintres comme les écrivains. Rapidement ses relations se limiteront pratiquement à des relations épistolaires. 8 Chaissac G., Lettre à Otto Freundlich (1940), cité par Fauconnet-Buzelin F., «Biographie», Catalogue de la rétrospective Gaston Chaissac, Réunion des Musées Nationaux, Bruxelles, 1998, p Chaissac G., Lettre à Albert Gleizes (1942), cité par Fauconnet-Buzelin F., «Biographie», Catalogue de la rétrospective Gaston Chaissac, op. cit., p Chaissac G., Cité in Démons et Merveilles, op. cit., p Lettre à Anatole Jakovsky (1948), cité in Démons et Merveilles, op. cit., p. 40.

4 1) Le maître du déchet. André Lhote parle de Chaissac comme d un «Klee spontané» 12. En effet celui-ci écrit à Freundlich : «Donner à mes peintures naïves, dessins d enfants, toujours plus de simplicité n est pas chose facile, n est-ce pas trop ridicule de vous confier que pour créer l ambiance j ai un petit harmonica sur lequel je joue des airs enfantins». Après les dessins initiaux riches en thèmes animaliers (oiseaux et serpents surtout), son œuvre est essentiellement composée de personnages aux corps atrophiés, de visages, de masques ou de totems. Ceux-ci ont un aspect de puzzle du fait de la technique adoptée. En effet ces personnages, ces visages sont construits par l assemblage de formes. Souvent des assemblages d empreintes, empreintes d épluchures de courges, d assiettes cassées, de coquilles d huîtres, de préférence sur du papier de mauvaise qualité, voire sur des culs de casseroles, de marmites Ces empreintes sont d abord disposées de façon choisie par l artiste, puis vers 1948 il préférera jeter les détritus sur la toile ou alors il utilisera une serpillère mouillée qui, avec un mouvement de son corps, laissera une empreinte dont il tracera le contour. Il aimerait aussi photographier des graffitis géants faits au charbon de bois sur les façades de sa maison, car ils sont éphémères sous la pluie. Le tout donne généralement l allure d un puzzle, et l on se demande comment ces corps déformés peuvent tenir. Parfois la déformation du corps donne le titre non sans ironie : un graffiti par exemple prend le nom de «Le parlementaire vu qu elle a le bras très long» 13! Pour le Bonhomme aux épluchures de courges, il dira : «c est des épluchures de moi, il est bien, bien de moi sans rien d étranger» 14. Notons qu il utilise épluchures et coquilles, donc des peaux et des carapaces, des enveloppes qu il réunit, assemble pour faire une forme. Il assemble, réunit ce qui fait qu il se définit comme un bricoleur et un artisan : «Si vous voulez vous pouvez demander à un sculpteur de faire des formes sans utilisations prévues, et je tâcherai d en faire quelque chose en les assemblant. C est là du travail de bricoleur. Je suis assez bon bricoleur pour toute sortes de choses» 15, précise-t-il. Ajoutons qu aucun objet n échappe à son exploration, pas même le plus hétéroclite, jusqu à «la fleur de poussière soulevée par des automobilistes de fraîche date», qu il mélange à sa peinture. Il se fait ainsi le maître du déchet, qu il esthétise et il trouve ainsi un nouvel usage à ce qui n en a plus. Bricoleur est d une certaine façon le nom qui vient nouer le mouvement du corps, le trait, la forme, le titre donné à l œuvre qui en fait partie intégrante, et la signature. Chaissac-le- Bricoleur est son nom de sinthome. 2) Faire tenir le corps. Par rapport à ces corps déformés, atrophiés, Chaissac dit : «Lorsque j examine mes peintures ou mes contes, je me vois comme s ils étaient un miroir reflétant mon image» 16, témoignant ainsi d un morcellement, d une difficulté à faire tenir ce corps. Le corps de l autre lui donne une image du corps dont il se soutient, mais cela ne suffit pas. Il lui faut un certain usage du vêtement pour faire tenir ce corps. Le plus souvent il cherche à endosser l habillage de l autre, du paysan du coin, pour faire «couleur locale», se faire adopter mais aussi et surtout pour donner à ce corps une enveloppe qui tentera de réaliser son unité, comme le trait donne unité à son dessin ou à une partie de celui-ci. De ces différentes 12 Cité par Nadia Raison in Démons et Merveilles, op. cit., p Chaissac G., Hippobosque au bocage, L imaginaire, Gallimard, Sept. 99, p Ibid., p Ibid., p Chaissac G., Lettres à Albert Gleizes, in Catalogue de l exposition G. Chaissac, Musée des Beaux-Arts de Nantes, 1998, Bruxelles, p. 107.

5 enveloppes corporelles dérivent tout un tas de noms, de signatures, qui témoignent de son identité fragmentée : «G.C. Le petit savetier culotté en velours côtelé», «Le Morvandiau en blouse boquine», «G.C. L esthète en souquenille d homme d écurie», «G.CH. qui est habillé comme un valet de ferme aux dires de sa propre fille» 17 L homme qui est culotté à la hussarde en velours côtelé est l identité qui revient le plus souvent et semble plus positive que les précédentes : «J utilise des pseudonymes car je sens plusieurs individus grouiller en moi» 18, dit-il. Le plus connu, Hyppolyte Hippobosca est construit de la façon suivante : il est né le jour de la Saint Hyppolite, Hyppolite est l ami des chevaux, animal de prédilection pour celui qui voulait être valet d écurie. Quant à Hippobosca, c est le nom de cette mouche qui s accroche au cheval, qu il a découvert dans le Larousse. 3) Mais aucun nom, ne vient faire lien entre le corps et le symbolique. Camille, sa femme, a bien repéré cela puisqu elle écrit : «Il y a un mauvais embrayage corpsâme en lui [ ] Le corps réagit violemment à tout, et il prétend qu il ne ressent plaisir ou peine sensible. Il mange comme un sauvage affamé, se vêt à la diable et galope à travers champs comme un fou, peint et écrit comme un enragé jusqu à épuisement [ ] Pas étonnant que la digestion soit mauvaise, que l hypochondrie s ensuive et un semblant de neurasthénie» 19. Dans la prolifération des noms propres qui sont censés le désigner, aucun ne vient se complémenter du sinthome comme pour Joyce. Il s agit seulement de qualités, de circonstances, de détails qui dans une métonymie permanente ne suffisent jamais à le désigner. 4) «La peinture rustique moderne», une invention qui mérite un autocommentaire continu. Chaissac adhère dans un second temps (1946) sous l influence de Dubuffet au courant de l Art Brut, mais dès 1948, il écrit à Aimée Maeght : «La fidélité n est décidément pas mon fort. Je m éloigne à grands pas de l art brut, que je ne peux tout de même pas renier car il m a été publicitaire et m a attiré des protections [ ] Faire de l art brut est trop amusant pour amuser longtemps et tôt ou tard on aspire à plus de difficultés» 20. Pour parler de sa peinture il utilise l expression peinture rustique moderne, il écrit à Jeanne Kosnick-Kloss : «Vous pourriez faire un rapprochement entre mes tableaux et la rusticité du langage des paysans, qui déforment les mots comme moi le dessin [ ] au fond, en peinture, je parle patois». On retrouve là, la promotion de lalangue en un seul mot, dont il sera question dans son œuvre littéraire, et qu il élèvera au lien social dans ses poèmes et ses lettres. On peut aller plus loin, avec Monique Amirault, en faisant l hypothèse que ses tableaux «sont le support de son écriture» 21. Elle fait donc de cette production graphique, qui met en jeu le corps dans l acte même de peindre, d assembler, de cerner la forme, quelque chose de l ordre de la lettre. Ses productions sont donc à prendre comme une langue, la sienne, proche du patois, une langue rustique qu il oppose à la langue académique. Elle procède comme son écriture d une métonymie, ici d un assemblage élevé au rang d un style où la forme et la lettre se révèlent homogènes l une à l autre dans leur fonction, celle de faire passer le réel (la jouissance) dans le symbolique (un lien, un discours) par le biais d un objet. Ce trait, dont il fait le tour de son dessin et qui l étonne, a bien fonction de lettre, comme celui qui entoure les formes projetées sur la toile, ou l activité d assembler les déchets pour les 17 Chaissac G., Hippobosque au bocage, op. cit., p Chaissac G., Lettre à M. Gleizes (1949), in Catalogue de la rétrospective G. Chaissac, op. cit., p Cité par Fauconnet-Buzelin F., Biographie, Catalogue de la rétrospective G. Chaissac, op. cit., p Lettres à Aimée Maeght, in Catalogue de l exposition G. Chaissac, op. cit., p Amirault M., «L homme qui, en peinture, parlait patois», Confluents, Bulletin de l ACF-IDF, 12/2000, N 34. p. 52. (Cf. Pipol News, n 13).

6 esthétiser. Il y a là une invention qui nécessite un autocommentaire continu, que l on retrouve dans sa correspondance. L œuvre littéraire d un «épistopoète» 22 Chaissac a écrit des contes, des poèmes mais son activité épistolaire constitue la plus grande partie de l œuvre publiée. Si Chaissac peint à partir de 1938, il écrit à partir de 42, et l activité épistolaire ne prendra que plus d importance en Vendée (43), où il s aperçoit rapidement qu il ne peut exercer un métier d artisan, où il s occupe alors des activités ménagères, tandis que sa femme pourvoit aux besoins de la famille. Ce n est pas sans ironie qu il se nommera alors cordonnier in partibus. Il vit par ailleurs dans un grand isolement qui n est pas apaisé bien au contraire par la fréquentation d autres artistes : «je me suis même senti encore plus isolé qu ailleurs avec des artistes et écrivains plus ou moins en vue avec qui je me suis trouvé. Ils parlent entre eux un langage qui est de l hébreu pour moi. Quand je me trouve seul avec l un deux ça va, mais dès qu un autre arrive, ça ne va plus» 23. Son activité épistolaire lui permet donc de maintenir un lien social minimal avec ses pairs, c est cette correspondance qui lui permettra d entrer dans la carrière d écrivain dont il rêvait. Il en donne la raison à Raymond Queneau : «J ai écrit des lettres avant d écrire des contes. Un jour, je me suis aperçu que ceux à qui je les envoyais les montraient à d autres, ça m a beaucoup déplu et je n ai plus guère écrit que des lettres qu on peut montrer à tout le monde, comme font les écrivains» 24. 1) «Le roman vécu» 25 (roman du réel). Éric Laurent nous dit que les lettres «doivent témoigner [ ] du roman vécu [ ] autrement dit, de la distribution de la jouissance» 26. Il s agit donc d aller à la rencontre de ce qu il présente lui-même comme moments de rencontre avec le réel : «Un jour de gros chagrin, étant encore presque un enfant, je pris la route d instinct et arrivé assez loin j éprouvais follement le désir d être domestique dans la ferme que mes yeux venaient de découvrir. Mais je n eus pas la hardiesse d entrer m offrir et je partis effondré [ ] L instinct est si fort à quinze ans, peut-il tromper?» 27, écrit-il à l Abbé Coutant. Il poursuit : «Ne trouvez-vous pas que cela doit cacher quelque chose que cela ne me coûte pas d être un domestique, un homme d écurie? Je me suis vu sur un tas de fumier à charger une voiture de cette denrée, cela en service commandé en tant que journalier agricole [ ] bien plié à la volonté du maître. Il aurait tout obtenu de moi, même des pratiques religieuses» 28. Encore : «jeune gars, le patron qui m aurait fait le plus envie était un fermier voisin, un homme dur au travail, ivrogne, de droite en politique, un clérical bon teint. Je l aimais beaucoup et je crois que je ne lui étais pas indifférent. Et aujourd hui, je crois bien que ce soit un fermier (et un fermier comme ça) le patron que je préférerais» 29. Dans Hippobosque au bocage, il fait l éloge de la servitude comme moyen d atteindre la jouissance : «La vie dans la métairie me semble celle pour laquelle l homme semble fait et 22 Selon l expression de Jean-Pierre Verheggen : «Chaissac, épistopoète», Catalogue de la rétrospective G. Chaissac, op. cit., p Chaissac G., Lettre à Raymond Briand, Cité par Fauconnet-Buzelin F., Biographie, Catalogue de la rétrospective G. Chaissac, op. cit. p Chaissac G., Lettre à R. Queneau, Cité par Fauconnet-Buzelin F., Biographie, Catalogue de la rétrospective G. Chaissac, op. cit., p Amirault M., «Gaston Chaissac, un bricoleur de réel», op. cit., p Laurent E., «Le sujet psychotique écrit», Analytica, Paris, Navarin Éditeur, N o 58, 1989, p Chaissac G., Lettre à l Abbé Coutant, in Le laisser-aller des éliminés, Plein chant, 1979, p Ibid. 29 Chaissac G., Lettre à R. Briant, Je cherche mon éditeur, 1998, p. 133.

7 qui par ses vacheries lui permet de réellement jouir. La vie facile amène la moroserie» 30, «l esclavage est le judicieux fortifiant des faibles» 31 ; «Finir dans la peau d un valet de ferme il n y a que ça qui me fasse envie» 32. Il conclut cependant : «Ma vocation de garçon d écurie me reste inobéïssable et c est sans doute bien ainsi» 33. La limite qui l empêche de rejoindre cette jouissance dans le réel semble fragile. Il pourrait réaliser l objet pour l autre, le déchet dans le réel. C est son traitement de l objet par son art, par la grâce duquel la jouissance se resserre autour des objets de rebut magnifiés qui l en protège. Sa certitude reste cependant dans son statut d objet. Et il lui reste la difficulté à trouver sa place symbolique dans le monde, ce qui lui revient dans les voix qui lui disent : «On ne veut pas de toi ici» 34 qui trouve son corollaire dans la question qu il adresse à Raymond Briant : «suis-je casable?» 35 Chaissac s offre volontiers à occuper la place de l objet déchet dans les insultes dont il est la cible. C est là où il trouve les pseudonymes les plus propices à nommer son être de jouissance : «J adopte bien volontiers les qualificatifs dont on me dote Chaissac le fumiste» 36. Mais il ne laisse pas aux autres le privilège de nommer son être de jouissance. Ainsi son usage de lalangue lui fera créer les noms de Chaissac dit Chie-en-sac, Gilles le fienteron 37, le fienteron Gaston Chaissac. 2) La musique de lalangue, l appareillage au dictionnaire et l écriture comme joint. Si la langue des artistes est de l hébreu pour lui, il n est pas insensible à ce qui pourrait être de l hébreu pour d autres. Comme Joyce au-delà de la valeur d usage de la parole, c est à sa valeur de jouissance qu il est sensible. Ainsi il écrit à Raymond Briant : «Bien des propos tenus sont en partie inintelligibles et parfois complètement [ ] pour certains qui les entendent [ ] Qui sait s il ne peut pas en sortir quelque chose ne serait-ce qu un plaisir? J aime pour ma part entendre converser des étrangers dont j ignore la langue car leur intonation et accent me charment» 38. Il est aussi sensible au «silence qui gronde» 39. La jouissance liée à la musique de lalangue est donc très présente chez lui et il la traite en partie par l écriture de ses lettres. Chaque jour plusieurs lettres partent de Boulogne, de Sainte Florence de l Oie, parfois plusieurs au même destinataire, parfois plusieurs dans la même enveloppe. On s aperçoit donc de la difficulté même de l écriture à faire arrêt à la métonymie du signifiant. Mais on voit aussi la limitation obtenue par le support de l objet lettre, circonscrite par la feuille, même si des ajouts viennent occuper les marges. «Ce sont des lettres à voir, s accompagnant parfois de graffitis ou de dessins et témoignant de l incidence 30 Chaissac G., Hippobosque au bocage, op. cit., p Ibid., p Ibid., p Chaissac G., Lettre à l Abbé Coutant, op. cit., p Chaissac G., Lettre à J. Roche, Cité par Fauconnet-Buzelin F., Biographie, Catalogue de la rétrospective G. Chaissac, op. cit., p. 28. «J y pense beaucoup [à l armée comme refuge et qui lui permettrait de gagner de l argent pour vivre avec Camille] d autant plus que j entends partout des voix me disant on ne veut pas de toi ici.» (Lettre d avril 42). Il est au centre de rééducation de Clairvivre où le séjour touche à sa fin et où il commence à être mal considéré. Il a été prolongé d un an du fait d un rapatriement impossible en zone occupée, dont il part en mai pour aller à St. Rémy chez les Gleizes ses nouveaux protecteurs. 35 Chaissac G, Lettre à R. Briant, op. cit., p Amirault M., «Gaston Chaissac, un bricoleur de réel», Ornicar?, op. cit., p Fienteron, domestique chargé de nettoyer les étables (cf. Catalogue de la rétrospective G. Chaissac, op. cit., p. 93). 38 Chaissac G., Lettre à R. Briant, op. cit., p Chaissac G., Hippobosque au bocage, op. cit., p. 30.

8 du corps et de ses phénomènes dans l écriture, soumise aux aléas de la jouissance qui le traverse et qui s observe dans le trajet sur la feuille, des lignes droites et appliquées aux lignes qui s inclinent comme les personnages sur les tableaux, de la dérive des mots aux lettres torturées. [ ] Le texte est peu ponctué ; l orthographe est à géométrie variable [ ] Le tout le plus souvent sur des matériaux de récupération : feuilles de cahiers d écolier, annonces ou prospectus divers, bulletins de vote inutilisés, papier d emballage» 40. Lacan dans «La troisième» propose de voir dans l écriture le joint propre à saisir comment lalangue peut se précipiter dans la lettre 41. Nous suivrons ici Monique Amirault en disant que «C est de ce joint que Chaissac appareille sa jouissance, c est dans l écriture qu il trouve une arme pour contrer le réel. Il accomplit une promotion de lalangue qu il porte au lien social, trouvant écho chez les surréalistes et autres littérateurs» 42. Ce qu il appelle alors comme pour sa peinture sa mission, ici celle d écrire, le conduit à trouver son style. Il procède par un appareillage au dictionnaire, le Larousse en six volumes acquis par sa femme à la sortie de l école normale. Et il devient lui-même, comme le fait joliment remarquer Monique Amirault, à travers la multitude de petits papiers qu il envoie à des centaines de correspondants, «Semeuse à tous vents» 43. Le lieu d adresse est vaste. En effet au-delà de ses contacts dans le milieu artistique et intellectuel, il va chercher des adresses dans l annuaire ou encore dans les annonces du journal avec lequel on a enveloppé ses sardines. Passée la première lettre où il se présente, les notations sur sa situation de créateur, isolé du milieu officiel de l art, rebelle et libre, s insinuent au fil des pages. Bien qu il soit assez fier de son imagination, Chaissac est souvent en panne d idée. C est ce qu il appelle ses coups de pompe qui peuvent le clouer au lit. Il va donc chercher matière à littérature dans le dictionnaire. Ce qui le motive d abord c est la jouissance des phonèmes ou le hasard des suites de mots et de leur musique 44 : il les choisit et trouve seulement après à les utiliser. Ainsi dans une lettre, il cherche à placer les mots «résonance sabbatique» et en informe tel quel son interlocuteur. Plus loin, il regrette «qu il n y ait pas de mot correspondant à accordéoneux pour désigner le peintre et l écrivain» qu il est 45, lui qui a appris l accordéon pendant son adolescence. Dans son traitement de la langue, Chaissac subvertit le lieu du code, en déborde l usage. Il démontre que les mots ne sont pas la conséquence des choses mais bien l inverse. Il les utilise dans des sortes de collages, d assemblages (comme pour son œuvre picturale) où se détermine le sens, exemplifiant en quoi c est lalangue qui est la condition du sens : «L autre jour [sur] un journal jauni, je lus cet en-tête La société des pieux avis. Vous parlez si je fus intéressé, mais en y regardant de plus près je vis que ce n était pas ce que j avais cru d abord mais seulement la société des pieux à vis en ciment armé qui convoquait ses actionnaires» 46. Il est G.C. valétudinaire et gaudineur de l école des laids arts! 3) «Vive le sabir, une théorie de lalangue» 47 et la mise au point d un style. 40 Amirault M., «Gaston Chaissac, un bricoleur de réel», Ornicar?, op.cit., p Lacan J., «La troisième», La Cause freudienne, N 79, Navarin, Octobre 2011, p Amirault M., «Gaston Chaissac, un bricoleur de réel», op. cit., p Ibid. 44 Cf. le «faux poème écrit sans autre motif que de mettre des mots sur le tapis où l on pourra venir s approvisionner pour enrichir son vocabulaire», in Ornicar?, N 50, p Chaissac G., Hippobosque au bocage, op. cit., p Chaissac G., Hippobosque au bocage, op. cit., p Amirault M., «Gaston Chaissac, un bricoleur de réel», op. cit., p. 159.

9 Son usage de la langue, riche en néologismes et en jeux de sonorités, le conduit tout naturellement à construire une théorie qui promeut la langue de la jouissance (le sabir) contre la langue normée. Il s exprime dit-il en indépendant! Ainsi, il fait l éloge du paysan qui «a le privilège de mal parler français et ça c est magnifique» 48 et il préconise l usage du sabir : «un français mal parlé par un étranger est bien souvent plein de saveur. [ ] Lorsque l on parle à quelqu un, instinctivement presque tous s efforcent de parler le langage de l interlocuteur d où il en résulte des sabirs multiples et souvent fort savoureux. Et le sabir est indispensable toujours pour être compris. Sans le sabir où en serions-nous?» 49. Chaissac après s être fait maître du déchet veut se faire maître de la langue. Il défend tous les sabirs contre la langue académique. Cet usage de l écriture lui permet donc de contenir et de promouvoir la langue et la jouissance attenante en la localisant dans l Autre. C est déjà en effet localiser la jouissance dans l Autre que de se créer un lieu d adresse auquel on envoie ses lettres (ou à qui on montre ses œuvres) et qui va pouvoir tenir un discours dessus. Cela lui permet aussi de se trouver un style. Ainsi la métonymie est élevée au rang de style, quand il dit dérouter les gens par ses digressions infinies. Le ton est celui de l ironie et il promeut la défense d idées contradictoires : «Je suis le poète qui chante la liberté mais aussi la beauté de la servitude car je ne dois pas prendre parti» 50. Il dénonce le caractère de semblant de toute norme et se décrète inventeur de doctrine, hérésiologue! Il écrit à l abbé Coutant : «Vous reconnaîtrez qu en cette époque de matérialisme il faut faire naître d urgence une doctrine qui sera le havre des malheureux incroyants ou égarés et pour la provoquer je m y prends comme pour peindre un tableau je n ai qu une vague idée de ce que sera cette doctrine, c est comme avec mes tableaux avant d être finis». Il est publié chez Gallimard à la NRF, et dans d autres revues. La reconnaissance comme écrivain est presque aussi importante que celle du peintre même si elle reste confinée à un petit milieu d intellectuels. Reconnaissance qui ne sera pas sans s accompagner de ce que J.-A. Miller nomme la paranoïa des créateurs. En Conclusion. Nous avons vu comment la rencontre de Chaissac avec Freundlich a déterminé pour lui la place d exception de l artiste à laquelle il a consenti. Lui qui jusque-là était «incasable», ici c est une attribution de l Autre, un maître nous est né, avant d être un choix du sujet. Mais c est à partir de cette place qu il va pouvoir élaborer ses défenses contre le réel en faisant art de toute chose. Faire art de toute chose, est en effet pour lui la seule manière d accommoder le réel. Promouvoir les incultes, les mal dégrossis, les éliminés par ses lettres, donner de l éminence à une marmite bien culottée par son art relève de la même nécessité, celle de faire passer le réel au symbolique, sans opération de métaphore, souvent par simple contiguïté, assemblage, en cernant d un trait, sans idée préalable du résultat. À maintes reprises, il met en avant que cet art ne vaut que référé à sa qualité de bricoleur, d artisan, celle qui lui donne un savoir-faire pour user de lalangue, des déchets et débris divers, d un graffiti d inculte, de l empreinte d un objet. Ce que d autres obtiennent par déconstruction poétique, lui il l obtient par réunification de bouts de réels. Ainsi il démontre, comme le dit si bien Jacques Borie, «que la solution psychotique par le sinthome [ ] permet une certaine greffe de la langue privée sur la langue commune. Dès lors, 48 Chaissac G., Lettre à J. Dubuffet, Hippobosque au bocage, op. cit., p Ibid., p Chaissac G., Hippobosque au bocage, op. cit., p. 61.

10 on peut dire, non que le sujet sort de sa solitude, mais que cette solitude n est pas sans Autre» 51. Il y a cependant pour lui la nécessité d une invention permanente, dont sa femme témoigne que cela épuise l homme qui lorsqu on le traitait d Illuminé répondait : «Non, éliminé» 52. Et c est à cinquante-quatre ans, en 1964, qu il ira rejoindre son statut de déchet. Sa reconnaissance dans le milieu de l art, le milieu littéraire et intellectuel s accompagnera de ce que J.-A. Miller appelle la paranoïa des créateurs, soit qu on ne veuille pas de lui dans les salons parisiens (avec leurs ragonnades 53 ), soit qu on le pille («la vocation d un inventeur n est-elle pas précisément d être dépouillé» 54 ), ou encore qu on le traite comme une «prostituée qui ayant besoin de gagner sa croûte avait accepté de se faire flageller» 55. En effet si Chaissac est un exilé du symbolique tantôt il l assume comme sa volonté : «jeune, je n avais d autre but que la conquête de mon indépendance, ce qui peut expliquer pourquoi que je m exprime en indépendant. Je n ai pu atteindre ce pays mais j en ai appris la langue alors que d autres y sont parvenus mais ne peuvent s y faire comprendre. Je pourrais me proposer comme interprète» 56. S il souffre de ce fait d une extrême solitude, il va progressivement en attribuer la responsabilité à l Autre (jusqu à son écrit qui porte le titre Le laisser-aller des éliminés) à qui il ne cessera de s en plaindre d où cette immense correspondance qui, jusqu en 1964, lui a évité de réaliser le statut de déchet dans le réel en esthétisant le déchet, et en transposant la jouissance dans l Autre dans le scénario d allure paranoïaque. Il a cru un moment trouver une paroisse chez les tenants de l art brut et les surréalistes, mais il n est pas du même monde. Étranger au monde de l autre, seul dans son «pays de l indépendance» 57, il nous dit : «moi c est le laissez-allé des éliminés, des inadmissibles» 58. L agressivité s y repère : «on m a bombardé cordonnier in partibus et je veux rendre la politesse Mon but est de créer des in partibus à tire-larigot, d éliminer des professionnels par divers moyens» 59. Éliminé est son nom de déchet dans son recueil Le laisser-aller des éliminés. Si la seule manière pour lui d accommoder le réel est de faire art de toute chose, l Autre en effet n accueille pas toujours très bien ses productions. Même s il est reconnu dans le milieu artistique et intellectuel et encore parfois, ce n est pas de la meilleure façon. André Marchand qui le rencontre à la Galerie Maeght parle de lui comme de quelqu un au regard fuyant, «apeuré». Chaissac lui dit très vite avant de le quitter «moi, je suis vendéen, cordonnier, sur-réel, peintre et poète», Marchand conclut : «le bonhomme m a paru un peu fabriqué» 60. La présentation par la critique, vendéen, et Michel Ragon qui le décrit comme un «esthète en tablier de cuir fleurant bon l odeur du cheval» lors de la sortie des Petits contes du tailleur de cuir, le vexent profondément. Ragon va devenir le bouc émissaire de la rancœur de Chaissac vis-à-vis du milieu parisien. Il créera le néologisme ragonnade (à partir de Ragon et ragot) pour désigner les moqueries dont il est l objet. 51 Borie J., Le psychotique et le psychanalyste, Éditions Michèle, Janvier 2012, p Chaissac G., Lettre, Musée des sables d Olone, Cité in Ornicar?, N 50, p Chaissac G., Lettres à Pierre Boujut, Cité par Fauconnet-Buzelin F., Biographie, in Catalogue du Musée des Beaux-Arts de Nantes, op. cit., p Chaissac G., Lettre à J. Dubuffet, Hippobosque au bocage, op. cit., p Chaissac G., Lettres à Iris Clert, Cité par Fauconnet-Buzelin Françoise, Biographie, in Catalogue de l exposition G. Chaissac, op. cit., p Chaissac G., Lettre à Michel Ragon, in Les lettres du Morvandiau en blouse boquine, Plein chant. 57 Amirault M., «Gaston Chaissac, un bricoleur de réel», op. cit., p Chaissac G., Lettre à l Abbé Coutant, op. cit., p Chaissac G., Lettre à M. David, Cité in «Gaston Chaissac, un bricoleur de réel», op. cit., p Chaissac G., Cité par Fauconnet-Buzelin Françoise, in Catalogue de l exposition G. Chaissac, op. cit., p. 31.

11 La reconnaissance publique se fait attendre : les deux premières expositions importantes en 38 (grâce à Freundlich) et 48 (grâce à Dubuffet) se sont traduites par une petite reconnaissance et une rechute dans l oubli. Il est G.C. qui ne vend pas de tableau en Normandie. Ce n est qu après l exposition organisée par Iris Clert en 1961, que la reconnaissance de Chaissac va peu à peu prendre un statut international. Et son statut d exception, son art, son sinthome de bricoleur d exception ne fut reconnu que peu de temps avant sa mort.

Lucile Cognard. S identifier à son symptôme

Lucile Cognard. S identifier à son symptôme Lucile Cognard S identifier à son symptôme Dans notre milieu analytique, l expression est connue : «s identifier à son symptôme». D où vient-elle, que recouvre-t-elle? C est la question que je me suis

Plus en détail

DOSSIER DE PRESSE. PENTA Editions Des livres qui résonnent

DOSSIER DE PRESSE. PENTA Editions Des livres qui résonnent DOSSIER DE PRESSE En couverture : Ludwig van Beethoven, impression couleur d après une peinture de Johann Baptist Reiter Beethoven-Haus Bonn Partie de violon de quatuor à cordes op. 135 de Ludwig van Beethoven,

Plus en détail

JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE!

JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE! rétablissement et psychose / Fiche 1 JE NE SUIS PAS PSYCHOTIQUE! JJérôme s énerve : «Je ne suis pas psychotique! Vous ne dites que des conneries! Je suis moi, Jérôme, et je ne vois pas le monde comme vous,

Plus en détail

Richard Abibon. «Le sujet reçoit de l Autre son propre message sous une forme inversée»

Richard Abibon. «Le sujet reçoit de l Autre son propre message sous une forme inversée» Richard Abibon «Le sujet reçoit de l Autre son propre message sous une forme inversée» Cette formule, on la trouve presque telle quelle dans l «Ouverture de ce recueil» qui introduit les «Ecrits» de Lacan.

Plus en détail

La satisfaction de fin d analyse : une rencontre particulière avec le réel*

La satisfaction de fin d analyse : une rencontre particulière avec le réel* Lola López La satisfaction de fin d analyse : une rencontre particulière avec le réel* Dans la «Préface à l édition anglaise du Séminaire XI», Lacan convoque la satisfaction comme ce qui «marque» la conclusion

Plus en détail

A vertissement de l auteur

A vertissement de l auteur A vertissement de l auteur Attention, ce livre n est pas à mettre entre toutes mains ; il est strictement déconseillé aux parents sensibles. Merci à Madame Jeanne Van den Brouck 1 qui m a donné l idée

Plus en détail

Annie Claude Sortant-Delanoë. L angoisse, nécessité logique entre jouissance et désir

Annie Claude Sortant-Delanoë. L angoisse, nécessité logique entre jouissance et désir Annie Claude Sortant-Delanoë L angoisse, nécessité logique entre jouissance et désir À sa naissance, l enfant est un organisme dont le cri exprime un besoin. Ce cri n a aucune intention de signification.

Plus en détail

La Joconde. (1503-1506, 0,77x 0,53 m) de Léonard de Vinci TEMPS MODERNES

La Joconde. (1503-1506, 0,77x 0,53 m) de Léonard de Vinci TEMPS MODERNES La Joconde (1503-1506, 0,77x 0,53 m) de Léonard de Vinci TEMPS MODERNES La Joconde de Léonard de Vinci est incontestablement le tableau le plus célèbre. Il est conservé au musée du Louvre à Paris et a

Plus en détail

FICHES DE REVISIONS LITTERATURE

FICHES DE REVISIONS LITTERATURE Fiche n 1 : Les 4 types de texte Fiche n 2 : La situation d énonciation 1- Le texte narratif qui sert à raconter 2- Le texte descriptif qui sert à faire voir 3- Le texte explicatif qui sert à faire comprendre

Plus en détail

Assises de l Enseignement Catholique Intervention de Paul MALARTRE Paris Cité des Sciences de La Villette 8 juin 2007

Assises de l Enseignement Catholique Intervention de Paul MALARTRE Paris Cité des Sciences de La Villette 8 juin 2007 Assises de l Enseignement Catholique Intervention de Paul MALARTRE Paris Cité des Sciences de La Villette 8 juin 2007 Quand je pense à ces nouveaux Chefs d établissement qui me disaient récemment avoir

Plus en détail

Attirez-vous les Manipulateurs? 5 Indices

Attirez-vous les Manipulateurs? 5 Indices Attirez-vous les Manipulateurs? Claire Parent 1 Attirez-vous les Manipulateurs? Claire Parent Mini livre gratuit Sherpa Consult Bruxelles, Mai 2012 Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction

Plus en détail

MON LIVRET DE COMPETENCES EN LANGUE (Socle commun) Niveau A1/A2 / B1

MON LIVRET DE COMPETENCES EN LANGUE (Socle commun) Niveau A1/A2 / B1 Nom : Prénom :.. MON LIVRET DE COMPETENCES EN LANGUE (Socle commun) Niveau A1/A2 / B1 Récapitulatif pour la validation du Diplôme National du Brevet (Attestation du Niveau A2 en Langue Vivante) : ACTIVITES

Plus en détail

Recommandez Sunrise. Un partenaire de confiance.

Recommandez Sunrise. Un partenaire de confiance. Recommandez Sunrise Un partenaire de confiance. Soins de longue durée et soins pour personnes semi-autonomes Soins pour personnes souffrant de l Alzheimer ou éprouvant des troubles de la mémoire Soins

Plus en détail

NOM : Prénom : Date de naissance : Ecole : CM2 Palier 2

NOM : Prénom : Date de naissance : Ecole : CM2 Palier 2 NOM : Prénom : Date de naissance : Ecole : CM2 Palier 2 Résultats aux évaluations nationales CM2 Annexe 1 Résultats de l élève Compétence validée Lire / Ecrire / Vocabulaire / Grammaire / Orthographe /

Plus en détail

COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION

COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION Stephen Wang COMMENT DÉCOUVRIR SA VOCATION Mariage, sacerdoce, vie consacrée, diaconat permanent, célibat «Petits Traités Spirituels» Série III «Bonheur chrétien» éditions des Béatitudes Ava n t-p r o

Plus en détail

Autoportraits photographiques. Il s agit de se photographier soi-même (ce n est pas un portrait pris par un autre)

Autoportraits photographiques. Il s agit de se photographier soi-même (ce n est pas un portrait pris par un autre) Autoportraits photographiques Il s agit de se photographier soi-même (ce n est pas un portrait pris par un autre) 1-pratique photographique : en se montrant jouer sur les notions propres à la photographie

Plus en détail

Organiser l espace dans une classe de maternelle : Quelques idées. I - Les textes officiels : II - Les coins jeux : III - L enfant et le jeu :

Organiser l espace dans une classe de maternelle : Quelques idées. I - Les textes officiels : II - Les coins jeux : III - L enfant et le jeu : Organiser l espace dans une classe de maternelle : I - Les textes officiels : Quelques idées «L aménagement des salles de classe doit offrir de multiples occasions d expériences sensorielles et motrices.

Plus en détail

Fiche de synthèse sur la PNL (Programmation Neurolinguistique)

Fiche de synthèse sur la PNL (Programmation Neurolinguistique) 1 Fiche de synthèse sur la PNL (Programmation Neurolinguistique) La programmation neurolinguistique (PNL) fournit des outils de développement personnel et d amélioration de l efficacité relationnelle dans

Plus en détail

1. La famille d accueil de Nadja est composée de combien de personnes? 2. Un membre de la famille de Mme Millet n est pas Français. Qui est-ce?

1. La famille d accueil de Nadja est composée de combien de personnes? 2. Un membre de la famille de Mme Millet n est pas Français. Qui est-ce? 1 LA FAMILLE 1.1 Lecture premier texte Nadja va passer quatre mois de la prochaine année scolaire en France. Aujourd hui, elle a reçu cette lettre de sa famille d accueil. Chère Nadja, Je m appelle Martine

Plus en détail

Attestation de maîtrise des connaissances et compétences au cours moyen deuxième année

Attestation de maîtrise des connaissances et compétences au cours moyen deuxième année Attestation de maîtrise des connaissances et compétences au cours moyen deuxième année PALIER 2 CM2 La maîtrise de la langue française DIRE S'exprimer à l'oral comme à l'écrit dans un vocabulaire approprié

Plus en détail

GROUPE DE SPECIALISTES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS (CJ-S-CH) QUESTIONNAIRE POUR LES ENFANTS ET LES JEUNES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS

GROUPE DE SPECIALISTES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS (CJ-S-CH) QUESTIONNAIRE POUR LES ENFANTS ET LES JEUNES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS Strasbourg, 17 février 2010 [cdcj/cdcj et comités subordonnés/ documents de travail/cj-s-ch (2010) 4F final] CJ-S-CH (2010) 4F FINAL GROUPE DE SPECIALISTES SUR UNE JUSTICE ADAPTEE AUX ENFANTS (CJ-S-CH)

Plus en détail

Un autre regard sur. Michel R. WALTHER. Directeur général de la Clinique de La Source 52 INSIDE

Un autre regard sur. Michel R. WALTHER. Directeur général de la Clinique de La Source 52 INSIDE 52 INSIDE Un autre regard sur Michel R. WALTHER Directeur général de la Clinique de La Source Directeur général de la Clinique de La Source, Michel R. Walther est né en 1949 au Maroc de parents suisses.

Plus en détail

CAP TERTIAIRE/INDUSTRIEL

CAP TERTIAIRE/INDUSTRIEL Session : 2005 Code : Page : 1/4 CAP TERTIAIRE/INDUSTRIEL Epreuve de Français SESSION 2005 SUJET Ce sujet comporte 4 pages : de la page 1/4 à la page 4/4. Assurez-vous que cet exemplaire est complet. Si

Plus en détail

B Projet d écriture FLA 10-2. Bande dessinée : La BD, c est pour moi! Cahier de l élève. Nom : PROJETS EN SÉRIE

B Projet d écriture FLA 10-2. Bande dessinée : La BD, c est pour moi! Cahier de l élève. Nom : PROJETS EN SÉRIE B Projet d écriture Bande dessinée : La BD, c est pour moi! FLA 10-2 Cahier de l élève PROJETS EN SÉRIE Il faut réaliser ces projets dans l ordre suivant : A Bain de bulles Lecture B La BD, c est pour

Plus en détail

Les aspects psychologiques de la paralysie cérébrale : répercussions et enjeux dans le parcours de vie.

Les aspects psychologiques de la paralysie cérébrale : répercussions et enjeux dans le parcours de vie. Les aspects psychologiques de la paralysie cérébrale : répercussions et enjeux dans le parcours de vie. Sarah CAILLOT, Psychologue Réseau Breizh IMC- Pôle MPR St-Hélier (Rennes)- Journée Inter-régionale

Plus en détail

Que fait l Église pour le monde?

Que fait l Église pour le monde? Leçon 7 Que fait l Église pour le monde? Dans notre dernière leçon, nous avons vu que les croyants ont des responsabilités vis-à-vis des autres croyants. Tous font partie de la famille de Dieu. Les chrétiens

Plus en détail

Épreuve de Compréhension orale

Épreuve de Compréhension orale 60 questions (4 sections) 40 minutes L épreuve de compréhension orale rassemble 4 sections comprenant 60 questions (questions 51 à 110). SECTION A SECTION B 8 questions Associer des illustrations à des

Plus en détail

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE

DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE Ecole d Application STURM Janvier-Février 2012 CM2 Salle 2 Mme DOUILLY DEBAT PHILO : L HOMOSEXUALITE Sujet proposé par les élèves et choisi par la majorité. 1 ère séance : définitions et explications Réflexion

Plus en détail

Les élèves, ta tache aujourd hui est de travailler sur ton projet de sciences humaines. J envoie de nouveau les directives.

Les élèves, ta tache aujourd hui est de travailler sur ton projet de sciences humaines. J envoie de nouveau les directives. 8 ième année science humaines Les élèves, ta tache aujourd hui est de travailler sur ton projet de sciences humaines. J envoie de nouveau les directives. Si tu n as pas ton information avec toi, tu peux

Plus en détail

PEUT- ON SE PASSER DE LA NOTION DE FINALITÉ?

PEUT- ON SE PASSER DE LA NOTION DE FINALITÉ? PEUT- ON SE PASSER DE LA NOTION DE FINALITÉ? à propos de : D Aristote à Darwin et retour. Essai sur quelques constantes de la biophilosophie. par Étienne GILSON Vrin (Essais d art et de philosophie), 1971.

Plus en détail

PRÉSCOLAIRE. ANDRÉE POULIN (devant la classe) : Je me présente, mais je pense que vous connaissez déjà mon nom, hein? Je m'appelle Andrée.

PRÉSCOLAIRE. ANDRÉE POULIN (devant la classe) : Je me présente, mais je pense que vous connaissez déjà mon nom, hein? Je m'appelle Andrée. PRÉSCOLAIRE Enfants qui chantent Une tête remplie d idées Qui me permet de rêver Qui me permet d inventer Imagine. ANDRÉE POULIN (devant la classe) : Je me présente, mais je pense que vous connaissez déjà

Plus en détail

Ne vas pas en enfer!

Ne vas pas en enfer! Ne vas pas en enfer! Une artiste de Corée du Sud emmenée en enfer www.divinerevelations.info/pit En 2009, une jeune artiste de Corée du Sud qui participait à une nuit de prière a été visitée par JésusChrist.

Plus en détail

LE DON : UN MODELE DE MANAGEMENT AU SERVICE DE LA COOPERATION

LE DON : UN MODELE DE MANAGEMENT AU SERVICE DE LA COOPERATION LE DON : UN MODELE DE MANAGEMENT AU SERVICE DE LA COOPERATION Face à une rationalisation croissante du secteur social et médico-social, accentuée par les effets de crise, comment un directeur de structure

Plus en détail

Les 3 erreurs fréquentes qui font qu'un site e-commerce ne marche pas. Livret offert par Kiro créateur de la formation Astuce E-commerce

Les 3 erreurs fréquentes qui font qu'un site e-commerce ne marche pas. Livret offert par Kiro créateur de la formation Astuce E-commerce Les 3 erreurs fréquentes qui font qu'un site e-commerce ne marche pas Livret offert par Kiro créateur de la formation Astuce E-commerce 1 Ce livret vous est offert gratuitement. Vous pouvez l'imprimer

Plus en détail

FICHE PÉDAGOGIQUE -Fiche d enseignant-

FICHE PÉDAGOGIQUE -Fiche d enseignant- FICHE PÉDAGOGIQUE -Fiche d enseignant- o Thème : o Objectifs pédagogiques : o Nievau : o Public : o Durée : o Matériel nécessaire : o Source : o Disposition de la classe : travail avec le livre Et si c

Plus en détail

Un autre signe est de blâmer «une colère ouverte qui débute par le mot TU».

Un autre signe est de blâmer «une colère ouverte qui débute par le mot TU». Le besoin de contrôler Le comportement compulsif de tout vouloir contrôler n est pas mauvais ou honteux, c est souvent un besoin d avoir plus de pouvoir. Il s agit aussi d un signe de détresse; les choses

Plus en détail

Archivistes en herbe!

Archivistes en herbe! Les archives c est quoi? Un archiviste travaille avec des archives. Oui, mais les archives c est quoi? As-tu déjà entendu ce mot? D après toi, qu est-ce qu une archive? 1. Les archives ce sont des documents

Plus en détail

QUELQUES MOTS SUR L AUTEURE DANIELLE MALENFANT

QUELQUES MOTS SUR L AUTEURE DANIELLE MALENFANT Activité pédagogique autour du roman, de Danielle Malenfant ISBN 978-2-922976-38-0 ( 2013, Joey Cornu Éditeur) Téléchargeable dans la rubrique Coin des profs sur 1 Activités autour du roman RÉSUMÉ DU

Plus en détail

«Quand le territoire devient source d inspiration et souffle d expression créative : Présentation du Festival Art-Pierre-Terre»

«Quand le territoire devient source d inspiration et souffle d expression créative : Présentation du Festival Art-Pierre-Terre» «Quand le territoire devient source d inspiration et souffle d expression créative : Présentation du Festival Art-Pierre-Terre» Cet exposé vous est présenté par Liliane Gordos,Stéphanie Natalis, Bernadette

Plus en détail

Un écrivain dans la classe : pour quoi faire?

Un écrivain dans la classe : pour quoi faire? Un écrivain dans la classe : pour quoi faire? Entretien avec Philippe Meirieu réalisé pour l ARALD - Quel est votre sentiment sur la présence des écrivains dans les classes? Il me semble que ce n est pas

Plus en détail

COMMENT PARLER DES LIVRES QUE L ON N A PAS LUS?

COMMENT PARLER DES LIVRES QUE L ON N A PAS LUS? Né dans un milieu où on lisait peu, ne goûtant guère cette activité et n ayant de toute manière pas le temps de m y consacrer, je me suis fréquemment retrouvé, suite à ces concours de circonstances dont

Plus en détail

Nous avons besoin de passeurs

Nous avons besoin de passeurs 1 Nous avons besoin de passeurs «Lier pratiques culturelles et artistiques, formation tout au long de la vie et citoyenneté» François Vercoutère Du point de vue où je parle, militant d éducation populaire

Plus en détail

Sommaire DITES-MOI UN PEU

Sommaire DITES-MOI UN PEU 168 Sommaire L amour....................................page 5 Les superstitions...............................page 13 La gastronomie...............................page 23 L argent....................................page

Plus en détail

Méthodologie du dossier. Epreuve d histoire de l art

Méthodologie du dossier. Epreuve d histoire de l art Méthodologie du dossier Epreuve d histoire de l art Fiche d identité de l oeuvre Nature de l oeuvre : Huile sur toile Auteur Eugène Delacroix (1798-1863) Titre : La liberté guidant le peuple : le 28 juillet

Plus en détail

Parent avant tout Parent malgré tout. Comment aider votre enfant si vous avez un problème d alcool dans votre famille.

Parent avant tout Parent malgré tout. Comment aider votre enfant si vous avez un problème d alcool dans votre famille. Parent avant tout Parent malgré tout Comment aider votre enfant si vous avez un problème d alcool dans votre famille. Edition: Addiction Suisse, Lausanne 2012 Que vous soyez directement concerné-e ou que

Plus en détail

Rappels. Prenons par exemple cet extrait : Récit / roman

Rappels. Prenons par exemple cet extrait : Récit / roman Les genres littéraires d un texte (1) Rappels Les genres littéraires sont une classifi cation qui permet de distinguer les textes en fonction de certaines caractéristiques d écriture. Voici les principaux

Plus en détail

LA MAISON DE POUPEE DE PETRONELLA DUNOIS

LA MAISON DE POUPEE DE PETRONELLA DUNOIS LA MAISON DE POUPEE DE PETRONELLA DUNOIS Je suis une poupée dans une maison de poupée. Un jour j ai quitté mari et enfants, pourquoi? je ne sais plus très bien. À peine le portail s était-il refermé derrière

Plus en détail

Français langue étrangère Savoir-faire - Actes de paroles - Supports d apprentissage -Tâches

Français langue étrangère Savoir-faire - Actes de paroles - Supports d apprentissage -Tâches Niveau C1 Descripteur global Français langue étrangère Savoir-faire - Actes de paroles - Supports d apprentissage -Tâches La personne peut : comprendre en détail de longs discours et des échanges complexes

Plus en détail

Origines possibles et solutions

Origines possibles et solutions Ne plus avoir peur de vieillir «Prends soin de ton corps comme si tu allais vivre éternellement, Prends soin de ton âme comme si tu allais mourir demain.» Introduction Ce petit document est la résultante

Plus en détail

Cet atelier a pour objectif de renforcer le vocabulaire vu lors de la SAE sur le téléphone et de sensibiliser les élèves à l écrit.

Cet atelier a pour objectif de renforcer le vocabulaire vu lors de la SAE sur le téléphone et de sensibiliser les élèves à l écrit. Étiquette-mots du téléphone Numéro de l atelier : 1 Intention d apprentissage : Cet atelier a pour objectif de renforcer le vocabulaire vu lors de la SAE sur le téléphone et de sensibiliser les élèves

Plus en détail

«Longtemps, j ai pris ma plume pour une épée : à présent, je connais notre impuissance.»

«Longtemps, j ai pris ma plume pour une épée : à présent, je connais notre impuissance.» Métonymie : image désuète de l instrument servant à écrire. Représentation traditionnelle et glorieuse du travail de l écrivain. Allusion à une époque révolue. Idée de durée, de permanence. edoublée dans

Plus en détail

Mylène a besoin d aide!

Mylène a besoin d aide! ER ER Cahier de l élève Mylène a besoin d aide! Enseignement religieux 5 e année Nom de l élève 5 e année 1 Mylène a besoin d aide Description de tâche Dans cette tâche, tu examineras la situation de Mylène

Plus en détail

Quelqu un qui t attend

Quelqu un qui t attend Quelqu un qui t attend (Hervé Paul Kent Cokenstock / Hervé Paul Jacques Bastello) Seul au monde Au milieu De la foule Si tu veux Délaissé Incompris Aujourd hui tout te rends malheureux Si tu l dis Pourtant

Plus en détail

I. LE CAS CHOISI PROBLEMATIQUE

I. LE CAS CHOISI PROBLEMATIQUE I. LE CAS CHOISI Gloria est une élève en EB4. C est une fille brune, mince avec un visage triste. Elle est timide, peureuse et peu autonome mais elle est en même temps, sensible, serviable et attentive

Plus en détail

001_004_VIVRE.qxd 21/07/2008 15:35 Page 1 Vivre avec soi

001_004_VIVRE.qxd 21/07/2008 15:35 Page 1 Vivre avec soi Vivre avec soi Du même auteur aux Éditions J ai lu Papa, maman, écoutez-moi vraiment, J ai lu 7112 Apprivoiser la tendresse, J ai lu 7134 JACQUES SALOMÉ Vivre avec soi Chaque jour... la vie Les Éditions

Plus en détail

OLIVER L ENFANT QUI ENTENDAIT MAL

OLIVER L ENFANT QUI ENTENDAIT MAL OLIVER L ENFANT QUI ENTENDAIT MAL «Oliver l enfant qui entendait mal» est dédié à mon frère, Patrick, qui est malentendant, à la famille, aux amis, et aux professionnels, qui s impliquèrent pour l aider.

Plus en détail

Sortie de Résidence Compagnie Satellite Vendredi 23 mai 2014

Sortie de Résidence Compagnie Satellite Vendredi 23 mai 2014 Sortie de Résidence Compagnie Satellite Vendredi 23 mai 2014 Béziers Villa Antonine - Y a trois filles qui font des trucs bizarres devant les Arènes. Et sur les Allées. A la Villa Antonine aussi C est

Plus en détail

J ai droit, tu as droit, il/elle a droit

J ai droit, tu as droit, il/elle a droit J ai droit, tu as droit, il/elle a droit Une introduction aux droits de l enfant Toutes les personnes ont des droits. Fille ou garçon de moins de 18 ans, tu possèdes, en plus, certains droits spécifiques.

Plus en détail

Est-ce que les parents ont toujours raison? Épisode 49

Est-ce que les parents ont toujours raison? Épisode 49 Est-ce que les parents ont toujours raison? Épisode 49 Fiche pédagogique Le thème du 49 e épisode dirige l attention sur une question fondamentale lorsqu il s agit de développer la pensée des enfants,

Plus en détail

Techniques d accueil clients

Techniques d accueil clients Techniques d accueil clients L accueil est une des phases capitales lors d un entretien de vente. On se rend tout à fait compte qu un mauvais accueil du client va automatiquement engendrer un état d esprit

Plus en détail

Devoirs, leçons et TDA/H1 Gaëtan Langlois, psychologue scolaire

Devoirs, leçons et TDA/H1 Gaëtan Langlois, psychologue scolaire Devoirs, leçons et TDA/H1 Gaëtan Langlois, psychologue scolaire Pourquoi traiter des devoirs et leçons avec les TDA/H? Parce que c est un des problèmes le plus souvent rencontrés avec les enfants hyperactifs

Plus en détail

LES CONSEILS CRÉATIFS DE DOUG HARRIS ET DAN O DAY

LES CONSEILS CRÉATIFS DE DOUG HARRIS ET DAN O DAY D O S S I E R libérez- LES CONSEILS CRÉATIFS DE DOUG HARRIS ET DAN O DAY La VAR organisait le 27 mars 2003 un séminaire consacré à la créativité et à la pub radio. A cette occasion, elle avait invité deux

Plus en détail

Mademoiselle J affabule et les chasseurs de rêves Ou l aventure intergalactique d un train de banlieue à l heure de pointe

Mademoiselle J affabule et les chasseurs de rêves Ou l aventure intergalactique d un train de banlieue à l heure de pointe Mademoiselle J affabule et les chasseurs de rêves Ou l aventure intergalactique d un train de banlieue à l heure de pointe de Luc Tartar * extraits * Les sardines (on n est pas des bêtes) - Qu est-ce qu

Plus en détail

Le menu du jour, un outil au service de la mise en mémoire

Le menu du jour, un outil au service de la mise en mémoire Le menu du jour, un outil au service de la mise en mémoire Type d outil : Outil pour favoriser la mise en mémoire et développer des démarches propres à la gestion mentale. Auteur(s) : Sarah Vercruysse,

Plus en détail

Conseil Diocésain de Solidarité et de la Diaconie. 27 juin 2015. «Partager l essentiel» Le partage est un élément vital.

Conseil Diocésain de Solidarité et de la Diaconie. 27 juin 2015. «Partager l essentiel» Le partage est un élément vital. 27 juin 2015 Le partage est un élément vital. Notre démarche Notre chemin Dans un premier temps, nous sommes partis de mots qui expriment ce qui est essentiel pour nous, indispensable pour bien vivre.

Plus en détail

PARTICIPER À UNE VENTE AUX ENCHÈRES D ŒUVRES D ART

PARTICIPER À UNE VENTE AUX ENCHÈRES D ŒUVRES D ART Activités éducatives pour les élèves de 10 à 11 ans PARTICIPER À UNE VENTE AUX ENCHÈRES D ŒUVRES D ART NIVEAU : PRIMAIRE GROUPE D ÂGE : ÉLÈVES DE 10 À 11 ANS SOMMAIRE DE L ACTIVITÉ Les élèves observent

Plus en détail

Société Louis GRAMA Tentes et Toiles S.A. Capital 1.700.000 FF

Société Louis GRAMA Tentes et Toiles S.A. Capital 1.700.000 FF La lettre commerciale Exemple Généralités Conventions Conseils Liens Exemple Société Louis GRAMA Tentes et Toiles S.A. Capital 1.700.000 FF Tél.: 01.45.88.98.32. 5 rue de la Liberté SIREN 455.239.666.00045

Plus en détail

WIKIPÉDIA, LES ÉTUDIANTS, ET MOI, ET MOI, ET MOI

WIKIPÉDIA, LES ÉTUDIANTS, ET MOI, ET MOI, ET MOI Thèmes 1 et 2 WIKIPÉDIA, LES ÉTUDIANTS, ET MOI, ET MOI, ET MOI D HAUTCOURT Alexis Kansai Gaidai (Université des langues étrangères du Kansai) adhautco?kansaigaidai.ac.jp Introduction Depuis plusieurs années,

Plus en détail

MÉDECINE PSYCHANALYSE DROIT JURISPRUDENCE QUESTIONS À FRANÇOIS-RÉGIS DUPOND MUZART. première partie

MÉDECINE PSYCHANALYSE DROIT JURISPRUDENCE QUESTIONS À FRANÇOIS-RÉGIS DUPOND MUZART. première partie MÉDECINE PSYCHANALYSE DROIT JURISPRUDENCE QUESTIONS À FRANÇOIS-RÉGIS DUPOND MUZART première partie Alessandra Guerra En France il y a des jugements sur la question psychothérapiepsychanalyse J ai entendu

Plus en détail

SECTION 5. Élaboration d un plan de sécurité. Sachez où aller et quoi faire si vous êtes victime de mauvais traitements. Un guide pour les aînés

SECTION 5. Élaboration d un plan de sécurité. Sachez où aller et quoi faire si vous êtes victime de mauvais traitements. Un guide pour les aînés SECTION 5. Élaboration d un plan de sécurité Sachez où aller et quoi faire si vous êtes victime de mauvais traitements Un guide pour les aînés 43 SECTION 5. Élaboration d un plan de sécurité Les violences

Plus en détail

Blessure : LA TRAHISON - Masque : de contrôlant Structure de caractère : Psychopathe

Blessure : LA TRAHISON - Masque : de contrôlant Structure de caractère : Psychopathe Po/Gi Blessure : LA TRAHISON - Masque : de contrôlant Structure de caractère : Psychopathe 1. Trahison Cesser d être fidèle à quelqu un ou à une cause ; livrer quelqu un. 2. Réveil de la blessure Entre

Plus en détail

Fiche de préparation. Intitulé de séquence : le portrait

Fiche de préparation. Intitulé de séquence : le portrait Fiche de préparation Cycle III Niveau de classe : CM Intitulé de séquence : le portrait Domaines étudiés : arts du langage, arts visuels Champs disciplinaires : français/ langage oral, lecture, écriture

Plus en détail

Un atelier philo pour se reconnaitre hommes et femmes

Un atelier philo pour se reconnaitre hommes et femmes Débat et argumentation Un atelier philo pour se reconnaitre hommes et femmes à travers le partage d expériences «La question se pose de savoir si le lien social ne se constitue que dans la lutte pour la

Plus en détail

Chacun peut-il penser ce qu il veut? - Chacun : concerne l individu, pas la collectivité - Peut-il : a) a-t-il la capacité? b) a-t-il le droit?

Chacun peut-il penser ce qu il veut? - Chacun : concerne l individu, pas la collectivité - Peut-il : a) a-t-il la capacité? b) a-t-il le droit? Chacun peut-il penser ce qu il veut? - Chacun : concerne l individu, pas la collectivité - Peut-il : a) a-t-il la capacité? b) a-t-il le droit? - Penser : a) avoir des idées, des opinions b) raisonner,

Plus en détail

Activités autour du roman

Activités autour du roman Activité pédagogique autour du roman Un chien différent, de Laura Cousineau ISBN 978-2-922976-13-7 ( 2009, Joey Cornu Éditeur) Téléchargeable dans la rubrique Coin des profs sur 1 Activités

Plus en détail

Festival de littérature genèse 2007/2008 Fiche d aide à l usage des enseignants

Festival de littérature genèse 2007/2008 Fiche d aide à l usage des enseignants Festival de littérature genèse 2007/2008 Fiche d aide à l usage des enseignants OULIPO Présentation, Définition: L'Ouvroir de Littérature Potentielle (OuLiPo) a été fondé, le 24 novembre 1960, par François

Plus en détail

Les p'tites femmes de Paris

Les p'tites femmes de Paris Les p'tites femmes de Paris De Géraldine Feuillien D'après une idée de Stéphanie Bouquerel Episode 2: Ménage à trois 1 APPARTEMENT DE - BUREAU- INT - JOUR 1 Mais enfin Julien! Qu est ce qui t as pris de

Plus en détail

France métropolitaine, juin 2008 SUJET 7. Série ES, France métropolitaine, juin 2008

France métropolitaine, juin 2008 SUJET 7. Série ES, France métropolitaine, juin 2008 France métropolitaine, juin 2008 SUJET 7 7 SUJET Dissertation Série ES, France métropolitaine, juin 2008 Est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même? LE SUJET COUP de POUCE ANALYSE

Plus en détail

Rencontres au Castelnau ou.. quand les auteurs s en vont au champ. Sandrine Trochet. Enseignante Castelnau Barbarens.

Rencontres au Castelnau ou.. quand les auteurs s en vont au champ. Sandrine Trochet. Enseignante Castelnau Barbarens. Rencontres au Castelnau ou.. quand les auteurs s en vont au champ Sandrine Trochet. Enseignante Castelnau Barbarens. 1,Un constat : Il existe de fortes inégalités entre les écoles quant à l accès à la

Plus en détail

La rue. > La feuille de l élève disponible à la fin de ce document

La rue. > La feuille de l élève disponible à la fin de ce document La rue Grandir, qu est-ce que cela signifie vraiment? Un jeune qui a vécu isolé dans les rues de Paris témoigne. Cette fiche pédagogique propose de découvrir une réalité peu connue de la France d aujourd

Plus en détail

TÉMOIGNAGES de participantes et de participants dans des groupes d alphabétisation populaire

TÉMOIGNAGES de participantes et de participants dans des groupes d alphabétisation populaire TÉMOIGNAGES de participantes et de participants dans des groupes d alphabétisation populaire Démarche sur l aide financière aux participantes Marie-Lourdes Pas beaucoup d argent pour tout ce qu il faut

Plus en détail

Ma vie Mon plan. Cette brochure appartient à :

Ma vie Mon plan. Cette brochure appartient à : Ma vie Mon plan Cette brochure est pour les adolescents(es). Elle t aidera à penser à la façon dont tes décisions actuelles peuvent t aider à mener une vie saine et heureuse, aujourd hui et demain. Cette

Plus en détail

S organiser autrement

S organiser autrement S organiser autrement Dominique Tibéri enseignant en cycle 3 et formateur à l IUFM Nancy (54) propose ici une alternative à la préparation de classe telle qu elle est demandée par l Institution. Préparer

Plus en détail

LIVRET DE VISITE. Autoportraits du musée d. musée des beaux-arts. place Stanislas

LIVRET DE VISITE. Autoportraits du musée d. musée des beaux-arts. place Stanislas LIVRET DE VISITE musée des beaux-arts de Nancy place Stanislas Autoportraits du musée d Orsay L exposition Au fil du temps Bienvenue au Musée des Beaux-Arts de Nancy! Les tableaux que tu vois ici viennent

Plus en détail

Guide d accompagnement à l intention des intervenants

Guide d accompagnement à l intention des intervenants TABLE RÉGIONALE DE L ÉDUCATION CENTRE-DU-QUÉBEC Campagne de promotion la de la lecture Promouvoir Guide d accompagnement à l intention des intervenants Présentation Le projet sur la réussite éducative

Plus en détail

Que chaque instant de cette journée contribue à faire régner la joie dans ton coeur

Que chaque instant de cette journée contribue à faire régner la joie dans ton coeur Que chaque instant de cette journée contribue à faire régner la joie dans ton coeur Des souhaits pour une vie des plus prospères et tous les voeux nécessaires pour des saisons extraordinaires! Meilleurs

Plus en détail

Conseil Municipal des Enfants à Thionville. Livret de l électeur et du candidat

Conseil Municipal des Enfants à Thionville. Livret de l électeur et du candidat Conseil Municipal des Enfants à Thionville Livret de l électeur et du candidat Elections du vendredi 18 novembre 2011 Mot du Maire Le Conseil Municipal des Enfants fait sa rentrée. Il joue un rôle essentiel

Plus en détail

Janvier 2011 CHIMIE. Camille de BATTISTI. Acquérir la démarche expérimentale en chimie. ACADEMIE DE MONTPELLIER

Janvier 2011 CHIMIE. Camille de BATTISTI. Acquérir la démarche expérimentale en chimie. ACADEMIE DE MONTPELLIER CHIMIE Camille de BATTISTI Janvier 2011 Acquérir la démarche expérimentale en chimie. ACADEMIE DE MONTPELLIER TABLE DES MATIERES Pages 1. LES OBJECTIFS VISÉS ET LE SOCLE COMMUN 2 1.1. Objectifs disciplinaires

Plus en détail

eduscol Ressources pour la voie professionnelle Français Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel

eduscol Ressources pour la voie professionnelle Français Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel eduscol Ressources pour la voie professionnelle Ressources pour les classes préparatoires au baccalauréat professionnel Français Présentation des programmes 2009 du baccalauréat professionnel Ces documents

Plus en détail

N 163 - ROUX-PEREZ Thérèse. 1. Problématique

N 163 - ROUX-PEREZ Thérèse. 1. Problématique N 163 - ROUX-PEREZ Thérèse CONSTRUCTION IDENTITAIRE DES ENSEIGNANTS EN FORMATION INTIALE : ENTRE REPRESENTATIONS PARTAGEES ET ELEMENTS DE DIFFERENCIATION DANS LE RAPPORT AU METIER 1. Problématique L étude

Plus en détail

Un contrat de respect mutuel au collège

Un contrat de respect mutuel au collège Apprentissage du respect - Fiche outil 01 Un contrat de respect mutuel au collège Objectifs : Décrire une action coopérative amenant élèves et adultes à s interroger sur leurs propres comportements en

Plus en détail

Ariane Moffatt : Je veux tout

Ariane Moffatt : Je veux tout Ariane Moffatt : Je veux tout Paroles et musique : Ariane Moffatt Sony Music France Thèmes La relation amoureuse, les enfants gâtés. Objectifs Objectifs communicatifs : Exprimer un sentiment. Exprimer

Plus en détail

Valeur des temps composés de l indicatif : passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur, futur antérieur

Valeur des temps composés de l indicatif : passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur, futur antérieur PASSÉ MATÉRIEL COMPOSÉ, PLUS-QUE-PARFAIT, POUR ALLOPHONES PASSÉ ANTÉRIEUR, FUTUR ANTÉRIEUR 1 Groupe verbal Valeur des temps composés de l indicatif : passé composé, plus-que-parfait, passé antérieur, futur

Plus en détail

compl mentaire des dossiers réalisés dans le cadre du Concours national de la Résistance notamment de ceux réalis

compl mentaire des dossiers réalisés dans le cadre du Concours national de la Résistance notamment de ceux réalis Introduction L ensemble ensemble documentaire qui suit est complémentaire compl mentaire des dossiers réalisés r dans le cadre du Concours national de la Résistance R sistance et de la Déportation, D notamment

Plus en détail

Et avant, c était comment?

Et avant, c était comment? 3 Et avant, c était comment? Objectifs de l unité Tâche La première partie de l évaluation comprend une tâche, QUELS CHANGEMENTS!, divisée en quatre phases. Dans la première phase, il s agit d écouter

Plus en détail

Fiche d exploitation andragogique La maison de Marjo

Fiche d exploitation andragogique La maison de Marjo Fiche d exploitation andragogique La maison de Marjo Résumé du livre Marjo a toujours rêvé d avoir une grande maison avec des animaux. Après avoir épousé Daniel, elle réalise son rêve et devient fermière.

Plus en détail

QUIZ 260-81512-B SE PROTÉGER DU SOLEIL, C EST PROTÉGER SA SANTÉ

QUIZ 260-81512-B SE PROTÉGER DU SOLEIL, C EST PROTÉGER SA SANTÉ QUIZ? 260-81512-B SE PROTÉGER DU SOLEIL, C EST PROTÉGER SA SANTÉ Testez vos enfants 10 questions pour jouer avec vos enfants 2. Nous sommes tous sensibles au soleil. VRAI! Le soleil est dangereux pour

Plus en détail

9.1- Sur les réseaux sociaux, j ai toujours le choix!

9.1- Sur les réseaux sociaux, j ai toujours le choix! Thème 3 - Participer, protéger, partager : des choix de société? Séquence 9 Nos actions sur les réseaux sociaux 9.1- Sur les réseaux sociaux, j ai toujours le choix! à partir de la 5 e comprendre créer

Plus en détail

La petite poule qui voulait voir la mer

La petite poule qui voulait voir la mer Découverte Complète la carte d identité du livre. Titre du livre Nom de l auteur Nom de l illustrateur Editeur Que voit- on sur la 1 ère page de couverture? C est l histoire q d un poisson q d une souris

Plus en détail

programme connect Mars 2015 ICF-Léman

programme connect Mars 2015 ICF-Léman programme connect Mars 2015 ICF-Léman Déroulement des soirées 19:00-19:30 Accueil 19:30-20:00 Repas 20:00-20:05 Fin de repas / nettoyages 20:05-20:15 Annonces / infos 20:15-20:45 Programme vidéo ou étude

Plus en détail