DOSSIER DE PRESSE CONTACT PRESSE. Elodie KUGELMANN

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1 DOSSIER DE PRESSE CONTACT PRESSE Elodie KUGELMANN

2 Création 2013 Théâtre contemporain - Tout public dès 12 ans Ecriture et mise en scène Avec Sons & Lumières Costumes Scénographie Chorégraphe Administration/Diffusion CHRISTIAN HAHN NADINE ZADI RAPHAEL SIEFERT MECHTHILD FREYBURGER CLAUDE JREIGE, NATHALIE SCHROLL YANNICK DELDY SARAH STRITTMATTER Coproduction Avec le soutien de Illiade Centre socio culturel de la ville d Illkirch Région Alsace, EGJ Prod, Club Capitales Dates 2013 Dates 2014 Dates 2015 Du 7 au 10 Novembre 2013 à l Illiade (Illkirch, 67) Résidence/création Janvier 2014 au RiveRhin (Village-Neuf, 68) 3-4 Février 2014 au Casino des Faïenceries (Sarreguemines, 57) Mars 2014 au PréO (Oberhausbergen, 67) 16 Mai 2014 à La Saline (Soultz-Sous-Forêts, 67) Du 20 Août au 1er Novembre 2015 Manufacture des Abbesses (Paris 18 ème ) 12 Novembre 2015 au Tanzmatten (Sélestat, 67) NOIRE! Age Durée Théâtre contemporain - Seul en scène TOUT PUBLIC à partir de 12 ans 1h10 Contact Compagnie Compagnie P.A.D MDAS- 1a Place des Orphelins Strasbourg compagnie.pad@gmail.com

3 NOTE DE L AUTEUR Poppy et sa peau. La peau de Poppy. Un moment de vie d une femme française d origine africaine pour approcher la peau noire au plus près. Poppy a effacé peu à peu toutes les apparences de ses origines. Sans même s en rendre compte. Insensiblement, elle a blanchi de l intérieur. Ne lui reste que la peau. Témoin têtu de ses origines. Comme un ange gardien qui l enveloppe dans ses ailes protectrices, sa peau l emprisonne. Etrange concubine. Familière étrangère. Alors, Poppy ausculte. Poppy écoute. Poppy compare. Poppy témoigne. Elle raconte son histoire en contant des histoires. Elle s invente des histoires pour comprendre son histoire. Et l Histoire... L Histoire avec un grand H a enfermé la peau noire dans les siècles de l esclavagisme. Reste aujourd hui une plaie ouverte qui suinte encore même lorsqu on ne voit plus les stigmates. Mais Poppy se fiche de l Histoire. Elle vit son histoire dans sa peau. Et dans sa boutique. Son magasin de perruques ethniques. Le soir, seule devant sa glace, elle raconte son petit monde. Son amie d enfance Sarah, sa mère dans la chambre voisine, murée dans son silence, ses frères et sœurs qui s amusent, bras contre bras, à comparer leurs peaux, jusqu à reconstituer le nuancier exact de la fratrie. Et les autres. Amies, clientes, noires, blanches. Celles d ici et celles de là-bas. Okia qui aime les cheveux rouge-vif pour ne ressembler à personne. Akissi qui change de perruque comme de chemise. Les curieuses, les sans-gênes, les grandes et les petites filles. Toutes ces femmes qui s invitent dans sa vie jusqu à la mère de l humanité, enfin... Eve. Noire. Elle aussi. Dans son miroir se reflètent aussi quelques autres. Joséphine Baker. Rosa Parks. Angela Davis. Oprah Winfrey. Et quelques hommes. Obama, Luther King, Mohamed Ali, Michael Jackson et Aimée Césaire qu elle cite dans la Négraille. Et d autres encore, qui prétendent que l Afrique ne serait toujours pas entrée dans l Histoire... Poppy vit son histoire dans sa peau et joue sa peau chaque soir dans sa boutique. Elle change de perruque pour changer de tête à défaut de changer de peau. Comme ses clientes qui défilent en quête d une autre apparence. Elle cache son crane presque chauve sous un bas noir et le bas noir sous une perruque. Différente. Chaque jour. Pour elle, les cheveux ne sont là que pour mieux cacher la peau. Alors, elle multiplie les strates. Et certains jours, elle rêve de chapeau. Poppy raconte sa peau et celle des autres. Peu à peu, elle déshabille sa vie et tisse le fil de son histoire jusqu à remonter le temps dans l enfance du monde, il y a ans, et se fondre dans les origines de l humanité. Lorsque l humanité était noire. Mais aujourd hui lui revient sans cesse. Alors, comment dire aux blancs qu un noir sommeille en eux. Dire que, lorsqu on gratte la couleur blanche des blancs avec la râpe du temps, on découvre le noir qui attend. Qui attend parce qu il était là avant. Sans le vouloir, sans le savoir même, Poppy invente tous les jours un peu plus son propre concept de la négritude comme une fondamentale envie d être et de s aimer. Alors dans un geste de fierté, elle orne sa peau d une parure tribale et libère l esclave en elle du mythe nègre. Christian Hahn Auteur & Metteur en scène 3

4 EXTRAITS DU TEXTE J ai pas besoin de vendre ma peau pour vivre! J ai mes perruques. Je vends mes cheveux que je n ai plus! Et j ai mes clientes! Pas que des noires! J ai aussi des clientes blanches! Et quand je dis blanches, elles sont vraiment blanches! Blanches, jusqu au bout des ongles! -Poppy, ne m en voulez pas, mais ça fait longtemps que j aimerai vous demander... -Ca fait longtemps que j attends cette question... -C est pas important, c est juste pour savoir... Vous... Vous êtes française de souche? - De quelle souche? -Je ne sais pas, mais vous savez bien quand on dit française de souche... -Justement, je ne sais pas de quelle souche vous voulez parler. -Mais si voyons... Française de souche... C est bien ce qu on dit. Quand on a toujours été française. Et les parents aussi, les grands parents... -Ah vous voulez dire comme du temps des nazis, quand il fallait prouver qu on était français depuis 3 générations? -Non, ce n est pas ce que je veux dire... Pas les nazis... -Vous voulez dire quoi alors? -Moi par exemple, je suis française de souche... -Moi, je suis noire de souche... et française de bouche. -Française de bouche? -Oui, de bouche... je parle français si vous préférez. -Ah, oui bien sûr... française de bouche... -Et noire de souche. Si vous voulez savoir si mes parents étaient noirs, et mes grands-parents, et les parents de mes grands-parents... Alors oui! Tous noirs. Noirs de souche... Et je suis moi-même noire jusqu à la souche! -Mais vous savez, ça ne me dérange pas. -Je sais... -C était une simple question. -Je préfère. Que vous posiez la question... J ai beaucoup d indigènes dans ma boutique... Oui des indigènes... des gens d ici, si vous préférez. Des français de souche... Les français de souche, en France, ce sont bien les indigènes non? C est pas comme ça qu on dit chez vous, quand on parle des gens qui vivent dans le pays qu on étudie? Si! Indigènes! Vous êtes mon indigène... 4

5 Moi, je vous étudie depuis longtemps... Je vous observe à travers la vitrine... Je note vos comportements... Vos habitudes... Vos coutumes... Comment vous parlez entre vous... Ce que vous mangez... Comment vous séduisez votre mâle ou votre femelle... Comment vous vous accouplez... Bref, je dissèque votre vie d indigène... Indigène, c est pas raciste... C est culturel! En tous cas, c est ce que disaient vos ancêtres en parlant des miens, il y a deux cents ans... Il y a cent ans aussi Hier. Maintenant, nous sommes devenus une minorité visible... C est formidable... Une minorité visible... Même si entre temps, elle est déjà un peu trop visible... Il y a cinquante ans, nous étions invisibles et aujourd hui on nous voit trop! En tous cas, si nous sommes visibles à présent, ça doit être une question de couleur! Elle saisit les deux poupées. Alors, du point de vue de la couleur : Laquelle te ressemble... Les mots sont magiques. On supprime les mots, et on pense qu on supprime le mal qu ils nous ont fait... Combien de petites filles noires ont rêvé d être blanches. Combien se sont réveillées la nuit, n osant pas mettre la lumière pour rêver encore. Les yeux rivés au ciel. Concentrés et fixes comme pour transpercer le temps et se dissoudre dans un songe. Avant d être envahi doucement par une irrépressible montée de larmes... Celle là dormait à côté d elle. Elle avait pourtant deux yeux comme l autre. Mais ces deux yeux là, la regardaient obstinément comme une poupée noire regarde une petite fille noire. Combien de petites filles blanches ont rêvé d être noires? Au moins sait-on maintenant, que les petites filles blanches ne rêvent pas en couleur. Combien de petites filles blanches réclament une Barbie noire à Noël? Combien voudraient se déguiser en Tiana, princesse noire de Disney? Alors, pour nous consoler, il nous reste l élection de Miss Black! Je ne serai jamais Miss Black. Ni Barbie noire. Ni Tiana. Ni Néfertari. Ni Michelle Obama. 5

6 SCENOGRAPHIE L espace de jeu reste un endroit ouvert. Lieu de passage, lieu de vie partagé avec toutes celles qui défilent à longueur de journée et lieu d intimité pour se retrouver face à soi, face au miroir. Un espace scénique qui renvoie Poppy -le personnage central- entre sa réalité et une réalité racontée. La réalité est un magasin de perruques ethniques. Avec au centre, la table d essayage et les perruques. Sur la table, le miroir. Ailleurs, deux tabourets et une chaise. La réalité racontée n existe que dans cet ailleurs, les territoires imaginaires, autour de la table. L ensemble est d inspiration métissée pour évoquer différentes origines africaines, caraïbes, sud-américaines et océaniques. 6

7 L EQUIPE ARTISTIQUE Christian Hahn et Nadine Zadi travaillent ensemble depuis les années 90. Christian Hahn est comédien depuis les années 70. Il a débuté au cabaret et au café-théâtre pour travailler ensuite dans le théâtre contemporain en Alsace et dans les Grisons en Suisse. Il a écrit plusieurs pièces dont Dans les Couloirs du monde en 2012 et le monologue Noire en Il a aussi mis en scène de nombreux spectacles parmi lesquels une pièce inspirée de l histoire de Pierre Seel, déporté homosexuel, Les Oubliés de l Histoire de Serge Marzolff au Off d Avignon 2004 et Dreck de Robert Schneider avec Luc Schillinger qu il a adapté à l écran pour France3 Alsace en 2010 et qui fut reprise au Festival Théâtre en Mai au Théâtre Dijon Bourgogne en Il est aussi depuis les années 80 producteur-animateur et réalisateur de télévision pour France 3 Alsace, France 3 national et différentes télévisions allemandes. Nadine Zadi a joué dans plus d une vingtaine de pièces dont Négresse Bonheur de Michel Deutsch en 1997 et A l aventure de Jean Louis Hourdin qui l ont menée jusqu au Festival Off d Avignon avec Pitagaba en 2005 et Sacré Silence de Philippe Dorin, mis en scène par Josiane Fritz. Née en Alsace, d origine ivoirienne, elle retourna à Abidjan en 1998, où elle entreprit notamment la création d une radio locale Radio Ouyine- avant de revenir en France et de retrouver les planches en En 2012, elle fonde la compagnie PAD dans le but de créer NOIRE! Grâce à cette structure elle a pu développer plusieurs ateliers de théâtre thérapeutique, aboutissant sur des créations originales avec des jeunes en difficultés, des personnes âgées ou encore des femmes rapatriées (CEFR) 7

8 CONTACT PRESSE Elodie KUGELMANN CONTACT COMPAGNIE Sarah Strittmatter Compagnie P.A.D MDAS- 1a Place des Orphelins Strasbourg Spectacle 8