Les partenariats locaux et solidaires à travers le monde et les défis de ces systèmes alimentaires alternatifs. Lausanne
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- Fernande Bonneau
- il y a 7 ans
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1 Les partenariats locaux et solidaires à travers le monde et les défis de ces systèmes alimentaires alternatifs Lausanne
2 Des mouvements spontanés, partis de constats communs Désintégration du lien entre l acte de manger et l acte de produire Agriculture qui pollue insérée dans une chaîne qui produit des aliments standardisés, déconnectés des pratiques alimentaires, des territoires, des saisons Agriculture «compétitive» qui se traduit par la disparition des paysans ici et là-bas Désaffection vis-à-vis du métier, de la profession en général, voire défiance Mais aussi, refus «d abdiquer», les alternatives existent, ne pas attendre, agir
3 Des années 70 à aujourd hui, la naissance d un réseau, un essaimage qui continue 70 s :Teikkei au Japon (1000, plusieurs centaines de consos) 80 s : CSA en Amérique du Nord (USA : 12000, 1M de consos) 2000 s : AMAP en France (3000 amap, 1500 prods, foyers), GAS en Italie + UK, Espagne, et dans les Suds (Afrique, AmL ) 2004 : émergence d Urgenci (d un projet d étude et d échanges Interreg à un réseau mondial d acteurs)
4 L action d Urgenci Mutualisation : faciliter les échanges d expériences et d initiatives Renforcer la viabilité et la mobilisation des réseaux locaux Construire des alliances, œuvrer pour la reconnaissance des pratiques Promouvoir le concept avec une attention particulière pour les zones marginalisées En Europe, s est traduit avant tout par le travail d essaimage vers les Pays de l Est (aujourd hui multilatéral), la naissance d Urgenci Europe Prochaine étape : catalyser, animer, coordonner - Urgenci Europe désigné comme porteur de la mise en œuvre de l axe 2 de la déclaration de Nyeleni Mots clés : équité, solidarité, réciprocité et autonomie de chaque partenariat
5 Pas de recette unique, mais des points communs Agriculteur : qualité, diversité, obligation de moyens, participation aux distributions Consommateur : pré-achat, participation aux travaux de la ferme, engagement de long terme Réciproque : élaboration d un contrat, détermination d un prix rémunérateur, caractère local, partage des risques, transparence confiance/coopération
6 Un modèle dit alternatif Profils des agriculteurs (cf. étude ISARA) Exploitations plus petites Plus d emplois créés NIMA + formation Diversification (de productions, d'activités avec de la transformation notamment, de modes de commercialisation) Pratiques des agriculteurs Échanges de savoirs, de savoir-faire (horizontalité) Systèmes techniques favorables à l'environnement Lien social / valorisation sociale
7 Facteurs de réussite (pour l agriculteur) Prime à la diversité de la production >> permet de vivre sur de plus petites surfaces (opportunité : départs retraite sur petites et moyennes surfaces) Importance du réseau social
8 Bénéfices directs (pour l agriculteur) Intérêt financier : Sécurité, fonds de roulement en début de saison / Visibilité trésorerie Intérêt organisationnel : Permet d optimiser la programmation des tâches et des investissements, de la mise en culture à la mise en lots en fonction du nb d abonnés Intérêt économique : Limitation des coûts de transaction supportés par les producteurs, écoulement à prix garanti, gain de temps, pas d emballage, plus forte indépendance financière et vis-à-vis des aides
9 Les défis défis «internes» La soutenabilité économique et sociale des exploitations Raisonner en fonction de l équilibre général du système d activité du ménage Besoin de références technico-économiques spécifiques Garantie du système (en France, garantie de la Charte) sans tomber dans normatif mais garder esprit novateur et inclusif Enjeu d appropriation collective de la démarche / éducation populaire Accessibilité pour tous
10 Les défis défis «externes» La conquête de la souveraineté alimentaire Les systèmes financier, agricole et agro-alimentaire Des systèmes encastrés dans des modèles dominants (accès au foncier, au crédit, à la formation, stigmatisation ) Changer d échelle
11 Les PLS, au carrefour de nombreux enjeux Enjeux agricoles : maintien de l AP, foncier, pratiques agricoles «alternatives», installation Enjeux alimentaires : réappropriation de l acte de manger («citoyens-mangeurs», saisonnalité, local ), qualité, accès pour tous Enjeux territoriaux : relocalisation, aménagement du territoire, relations urbain/périurbain/rural Enjeux économiques : revenu liés au prix, valeur ajoutée, externalités/aménités, emploi, transmission, ESS Enjeux environnementaux : pratiques agricoles, eau Enjeux de démocratie et de solidarité (dont N/S)
12 Les PLS, porteurs d innovation, attendus et sollicités Par l originalité de leur mode d action et de leur fonctionnement (partenariat, contractualisation, solidarité, égale représentation producteurs/consommateurs ), Par leur ampleur (ex. : plus de 3000 Amap, 1500 producteurs, familles en dix ans), Par leur couverture géographique (ex. : ensemble de la France métropolitaine, structuration de réseaux locaux/régionaux), >> ces mouvements sont suivis de près, étudiés, sollicités et attendus (ex. Ministères, élus )
13 les opportunités D une réappropriation citoyenne des actes de produire et de manger à un réinvestissement des territoires Une éducation populaire revivifiée Une citoyenneté active D une réponse aux enjeux du maintien d une agriculture (pyramide des âges, transmission, formation ) De la relocalisation, de la création d emploi >> quelle gouvernance alimentaire territoriale et quelles politiques? Pour qui? Pour quoi?
14 PLS et gouvernance alimentaire territoriale Dans un objectif de durabilité de l agriculture sur les territoires et de réponse aux besoins alimentaires locaux, des mutations sont à l oeuvre en terme de gouvernance. supposant une réappropriation de l'espace et du débat public par le citoyen, se traduisant par de nouveaux liens entre les acteurs et de nouvelles pratiques (pas seulement techniques mais aussi de formation / échange) mettant en avant les usages de l éducation populaire. >> Ces mutations passent par de nouvelles formes de mobilisation de la société civile dans la construction des stratégies territoriales. En ce sens, les PLS sont des processus d innovation sociale qui engagent ces mutations
15 «Déverrouiller les systèmes» (Ph. Baret, université de Louvain) Pour réussir la transition, il s agit de construire légitimité et capacités et donc de faire changer le régime socio-techniques Ceci passe par trois actions : Exercer une pression sur le régime dominant pour dire que le système actuel ne va pas Légitimer les alternatives Aider à la convergence, à la construction des réseaux >> c est un processus d apprentissage collectif qui suppose un système de protection des idées innovantes Car deux options sont possibles : une simple reconfiguration du système dominant «greening» ou l apparition d un régime alternatif
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