Si la consommation de volailles

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1 Numéro 84 - décembre 25-3,2 Enquête aviculture 24 Une aviculture qui a su s adapter La production avicole doit faire face aux nouvelles exigences du consommateur, en matière de segmentation du marché de qualité, mais aussi au niveau des conditions d élevage des animaux. Les éleveurs, dans le même temps, doivent s adapter aux conditions économiques du marché en diminuant leurs coûts de production. Cette «quadrature du cercle» pousse, chaque année, un certain nombre d éleveurs à abandonner. Michel Cazenave Si la consommation de volailles a globalement augmenté en France, les exigences du consommateur ont beaucoup évolué. La consommation de poulet s est renforcée au détriment des autres volailles : dindes, pintades, cailles, canards et oies. La production s est adaptée à cette évolution, d autant que Production de volailles en 24 en Rhône-Alpes en % du nombre de têtes pintades 5% oies ε dindes 11% canards 4% Le poulet, roi des volailles pigeons ε cailles 9% les débouchés à l exportation se sont réduits ces dernières années. La production de poulets a augmenté de 16% en 1 ans alors que dans le même temps celle de dindes diminuait de 13%, celle de canards de 22%, celle d oies de 28%, celle de pintades et de pigeons de 45% et enfin celle de cailles de 56%. poules et poulets 71% Agreste - Enquête aviculture 24 Avertissement Les données de cette enquête ont été recueillies fin 24-début 25, soit bien avant la crise liée au risque d épizootie aviaire de l automne 25.

2 Les poulets de qualité redressent la crête La demande en produits de qualité a augmenté. Le poulet standard qui représentait 53% de la production en 1994 n en représente plus que 45% en 24. Cette baisse a profité au poulet certifié dont la production a été multipliée par 13 en 1 ans. Le poulet label rouge progresse de 7% alors que le poulet bio reste marginal (moins de 1% de la production). Quant au poulet de Bresse AOC il est plutôt en repli (-2,8%). Les chapons et les poulardes se développent bien (+143%) mais la production reste encore confidentielle (,6%). C est l Ardèche qui s est le plus tournée vers le poulet de qualité avec deux tiers de sa production en label rouge. Par contre en volume, trois départements dominent, l Ain, l Ardèche et la Drôme, avec une production annuelle de 1,6 million de têtes. La production des dindes fermières, bien qu ayant un peu progressé, reste minime (2,5%) par rapport à la dinde d élevage industriel. En revanche la pintade fermière est largement majoritaire (9%) par rapport à la pintade standard, la Drôme étant le Production de poulets (en tête) standard 45% standard 52,6% plus gros producteur avec plus d un million de têtes par an. Le «bien-être» animal La nouvelle demande des consommateurs, mais d une façon générale de l ensemble des citoyens, porte sur l amélioration du confort Le poulet standard recule AOC 1,4% AOC 1,7% autres qualités BIO 7%,8% labels 23% autres qualités 16,8% labels 26,7% 24 certifiés 22% 1994 certifiés 2,2% sources : Agreste - enquêtes aviculture 24 et 1994 présumé de l animal. Cette demande s est traduite dans la directive 1999/74/CE de Bruxelles dite «bien-être» par une surface minimum dans les cages de 55 cm 2 par poule à partir de 23 au lieu de 45 cm 2 précédemment. Cette surface doit passer à 75 cm 2 en 212 avec un aménagement de pondoirs et de perchoirs. «L oeuf en cage» domine Production d oeufs plein air 16% BIO 4% au sol 4% en cage 76% 25 nombre de bâtiments Pour la volaille de chair le plein air est dans le vent avant 197 à 198 à 199 à et + années de construction des bâtiments fermés avec parcours fermés nombre de places (en millier) Les cages des poules pondeuses n ont plus la cote avant 197 à 198 à 199 à et + bio plein air au sol cages 2 " Agreste - Coup d'oeil sur Rhône-Alpes N 84 - décembre 25

3 L exploitation avicole perd des plumes nombre d exploitations % -19% -15% Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône Pour les poules pondeuses, cette directive a un impact très important sur l orientation des exploitations. En effet, les constructions récentes privilégient les élevages au sol plutôt qu en cages. La Loire se distingue avec plus de la moitié des pondeuses élevées en plein air, alors que les autres départements se situent entre 15 et 2%. De même, pour les élevages de volailles de chair, les bâtiments avec parcours sont préférés aux bâtiments fermés en liaison avec les cahiers des charges des signes de qualité. En Ardèche, 69% des bâtiments sont avec parcours, seulement 39% dans la Drôme. Cependant, même dans ce département où l élevage est plus intensif, la nouvelle tendance est marquée, puisque avant 1979, seulement 2% des élevages bénéficiaient d un parcours. -18% 2 : exploitations 24 : exploitations -17% Alpes marque 1 points d avance par rapport à la moyenne française. L appellation label rouge impose une surface minimum de parcours et la plupart des certifications de produits également. La certification, sous la pression de la grande distribution, s est beaucoup développée depuis 1 ans, le nombre de poulets certifiés passant de 5 têtes en 1994 à 6,4 millions en 24. Plus d air et de soleil -19% sources : Agreste - enquêtes aviculture 24 et Recensement agricole 2 Au niveau du confort des bâtiments, on constate une augmentation des systèmes de ventilation dynamique. Même si la ventilation naturelle reste le cas majoritaire (3 sur 4), la ventilation dynamique augmente de 8% en 1 ans, et les brasseurs d air de 22% dans la même période. Les bâtiments totalement obscurs, donc uniquement en éclairage artificiel, sont en régression (17%). Les bâtiments qui se développent sont ceux appelés semi-obscurs. L éclairage naturel peut être occulté grâce à des volets, ce qui permet un meilleur contrôle du cycle des productions. Ils représentent en 24 44% des bâtiments pour poules pondeuses et 37% des bâtiments des élevages de chair. Les bâtiments d élevage ne sont pas très vieux, la moitié d entre-eux a moins de 15 ans et 4% des anciens ont été rénovés. Face aux conditions difficiles du marché Mais les producteurs ont dû aussi s adapter aux conditions économiques. Comme dans les autres secteurs agricoles, le nombre des exploitations avicoles continue de chuter, passant de en 2 à 1456 en 24, soit une chute de plus de 3% par an, ce qui Une érosion rapide quelque soit l âge du chef nombre d élevages avicoles 35 3 exploitations ayant cessé depuis 2 exploitations actives en 24 Après la basse-cour, le parcours Les parcours sont donc en croissance constante. Dans les années 8, ils représentaient la moitié des constructions. Depuis 2 on construit 8 bâtiments sur 1 avec un parcours. Cette tendance est identique qu il s agisse de la volaille de chair ou des poules pondeuses ; même si pour ces dernières le pourcentage de bâtiments avec parcours est un peu plus faible (54 % contre 62 %). Rhône moins de 25 à 3 à 35 à 4 à 45 à 5 à 55 à 6 à 65 et 25 ans 29 ans 34 ans 39 ans 44 ans 49 ans 54 ans 59 ans 64 ans plus âge du chef en 24 sources : Agreste - enquêtes aviculture 24 et Recensement agricole 2 Agreste - Coup d'oeil sur Rhône-Alpes N 84 - décembre 25 " 3

4 est plus que la moyenne des disparitions. Depuis 2, sur les 279 exploitations avicoles qui ont disparu, près d une centaine étaient dirigées par des chefs de moins de 45 ans. Les jeunes exploitants, déjà peu nombreux (la moitié des exploitants) payent ainsi un lourd tribut. Il en est de même pour les exploitations dirigées par des femmes, dont 3% ont disparu depuis 2 (21% en France). Par ailleurs près de 1% des exploitations ont connu, pour des raisons économiques, une réduction de leur capacité d élevage au cours des deux dernières années conduisant à une diminution de 77 m 2 de bâtiments d élevage et de 14 places de pondeuses. La production d œufs a plongé (-52%) ; alors que Rhône-Alpes tenait la deuxième place, derrière la Bretagne en 1994 avec 2,3 milliards d œufs, en 24, avec 1,1 milliard la région passe au troisième rang derrière les Pays de la Loire. La baisse est générale, au niveau national, la production a été Répartition des exploitations avicoles selon le statut GAEC 12% EARL 15% L exploitation individuelle domine mais l EARL gagne du terrain autres cas 7% pratiquement divisée par 2. A contrario, la production des volailles de chair a augmenté, passant de 34 millions de têtes à 39 millions entre exploitation individuelle 66% 1994 et 24 (+17 %), la région recule néanmoins de la troisième à la quatrième place derrière la Bretagne, les Pays de la Loire et l Aquitaine. Méthodologie Fin 24, il a été réalisé une enquête sur l aviculture dont le champ concernait les exploitations ayant produit pour la vente en 24 des volailles de chair, éventuellement gavées, des œufs de consommation ou des œufs à couver. Les seuils d enquête ont été définis en fonction des espèces : 1 poules pondeuses ou poulettes pour la ponte présentes, 1 poulets ou dindes, 5 pintades, pigeons ou cailles, 2 canards à rôtir ou à gaver, 2 oies, ainsi que les bâtiments d au moins 2 m 2 pour les volailles de chair. # Pour connaître la structure des exploitations avicoles une enquête nationale par sondage a été réalisée dans les départements qui représentent un poids important dans la production avicole. En Rhône-Alpes, l Ain, l Ardèche, la Drôme, l Isère et la Loire ont été concernés, ce qui représente 533 exploitations enquêtées sur un univers de exploitations avicoles, c est à dire environ un tiers. # Afin de mieux cerner la production avicole une enquête exhaustive, plus légère, a été faite dans les départements qui le demandaient. Le Rhône s est ainsi ajouté aux cinq départements déjà concernés. # La précédente enquête avicole remontait à 1994, elle avait été réalisée uniquement par sondage. AGRESTE 25 Direction Régionale de l'agriculture et de la Forêt Service Régional de Statistique Agricole Cité Administrative - BP , rue Garibaldi 6941 LYON CEDEX 3 Tél. : Fax : SRSA.DRAF-RHONE-ALPES@agriculture.gouv.fr Directeur de la publication : Alain BONNAUD Composition : Laurence DUBOST Impression : ReproDuctis - Lyon N CPPAP : 126 AD Dépôt légal : décembre 25 ISSN :

5 Numéro 83 - octobre 25-3,2 s agrandir et se spécialiser Pour faire face à la situation économique difficile, les exploitations ont dû s agrandir, se spécialiser et se grouper. Les exploitations ont agrandi, leur superficie d élevage passant de 63 m 2 à 99 m 2 en moyenne entre 1994 et 24. Cette augmentation de 37% est due, non pas à l agrandissement des bâtiments (ils sont même souvent un peu plus petits, 4 m 2 au lieu de 44 m 2 en moyenne), mais en multipliant leur nombre, puisqu on est passé de 1,4 à 2,5 bâtiments par exploitation en 1 ans. Les exploitations avicoles se spécialisent. Celles ne faisant que de l élevage de granivores étaient 3% en 1994, elles sont maintenant 41%, c est un peu moins que la moyenne française qui est à 46%. Cependant, alors que le nombre d exploitations baisse de 38% en 1 ans, la main-d œuvre permanente ne baisse que de 22% et la main-d œuvre permanente spécifique à l aviculture que de 18%. L aviculture reste toujours exigeante en travail, surtout dans la production d œufs de consommation. Comme dans les autres secteurs, les formes sociétaires se développent. Même si l exploitation avicole reste en majorité une entreprise familiale (2/3), l EARL (15%) passe devant le GAEC (12%). Les femmes, chef d exploitation ont une petite place (13%), plus faible que la moyenne française (2%), et aussi nombre d élevages Un domaine encore très masculin femme homme - de à 29 3 à à 39 4 à à 49 5 à à 59 6 à ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans et plus plus faible que la moyenne des exploitations de Rhône-Alpes (33% à l enquête structure de 23). Un avenir qui marche sur des oeufs Lorsqu on les interroge sur les évolutions de leur exploitation, dans les deux ans qui viennent, 7% des producteurs de volailles de chair pensent maintenir leur élevage, 7% l augmenter, 6% le diminuer, voire l abandonner (8%). A la même question, 17% des âge du chef d exploitation producteurs d œufs de consommation pensent augmenter leur production, 3% envisagent de la diminuer, et 4% projettent d arrêter. Lorsqu on demande aux aviculteurs s ils ont des projets de constructions nouvelles, seulement 5% répondent positivement. Dans cette hypothèse, le nombre de places pour les poules pondeuses augmenterait de 4%. L avenir de l aviculture manquant de visibilité, les producteurs restent donc très prudents quant au devenir de leurs exploitations. Agreste - Coup d'oeil sur Rhône-Alpes N 84 - décembre 25 " 5

6 Les poulets sont dans la plaine nombre d exploitations bâtiments fermés 7 et plus nombre d exploitations bâtiments fermés avec parcours 7 et plus Elevages de volailles L aviculture rhônalpine en 24 nombre nombre surface surface nombre de nombre nombre d UTA (1) nombre d exploitations de bâtiments des bâtiments des parcours volailles de d oeufs de équivalent d UTA (1) chair consommation temps plein salariés m m 2 39,2 1, millions de têtes milliard dont pour dont 376 pour (4 ème rang) (3 ème rang) l aviculture seule l aviculture seule (1) unité de travail annuel 1,78 ETP,25 ETP par exploitation par exploitation Production de volailles de chair (nombre de têtes) Production d oeufs (millier) Poulets dont qualité Canards Dindes Oies Pintades Pigeons Cailles Ain Ardèche ε Drôme Isère Loire Rhône ε Ensemble Œufs Poules Œufs Poules Œufs Poules Œufs Poules Total œufs Œufs Cailles BIO au sol en cage plein air poules Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône Ensemble Pour en savoir plus... La filière «volailles de chair» dans le Sud-Est en 24 - ITAVI. La filière «oeufs de consommation» en Rhône- Alpes et dans le Sud-Est en 24 - ITAVI Agreste Primeur n juillet 25. Site Internet : " Agreste - Coup d'oeil sur Rhône-Alpes N 84 - décembre 25

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