Les comportements de violence psychologique chez de jeunes couples : Un portrait dyadique

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1 Les comportements de violence chez de jeunes couples : Un portrait dyadique Audrey Brassard 1, Yvan Lussier 1, Marie-France Lafontaine 2, Anne-Marie Houle 1, Stéphane Sabourin 3 1 Université du Québec à Trois-Rivières 2 Université d Ottawa 3 Université Laval Congrès de la SQRP Québec 18 mars 2005

2 Résumé La violence dans le couple entraîne ne des conséquences autant ou même plus dévastatrices d que celles de la violence physique (O Leary Leary,, 2001). Peu d éd études ont porté sur les gestes violents des deux membres d un d couple, bien que des recherches aient démontrd montré que les femmes peuvent être aussi violentes que les hommes (Straus,, 1999). Cette étude présente un portrait descriptif des conduites de violence des couples représentatifs de la population québécoise. L él échantillon est formé de 259 couples francophones âgés entre 18 et 35 ans. Ils ont complété l Échelle d ajustement dyadique (Spanier( Spanier,, 1976) et l Échelle révisr visée e des stratégies de conflits conjugaux (CTS2 ; Straus et al., 1996). Les résultats montrent la prévalence de la violence (5 actes et +) chez les hommes (44,4%) et les femmes (55,2%). Chez le tiers des couples (34,7%), l homme l et la femme ont émis au moins cinq actes de violence au cours de la dernière re année. Enfin, les liens négatifs n entre la violence émise, la violence reçue et la satisfaction conjugale sont présent sentés. s.

3 Introduction Selon Selon Statistiques Canada (2000), 8% des femmes et 7% des hommes ont été victimes de violence conjugale au cours des cinq dernières res années. La violence serait de 4 à 7 fois plus élevée e que la violence physique au sein des couples. Selon Selon Straus (1999), les hommes et les femmes émettent autant d actes d de violence conjugale (12,1% et 11,6% chacun). De plus, les femmes initient la violence aussi souvent que les hommes (Stets( & Straus,, 1990). Johnson Johnson (1995) décrit d la violence conjugale commune comme l inhabilitl inhabilité des couples à gérer les conflits qui se traduit par l él émission de gestes isolés s de violence mineure, qu il distingue de la violence dite patriarcale. Peu Peu d éd études ont porté sur les actes violents des deux membres du couple (Marshall & Holtzworth-Munroe Munroe,, 2002). Les chercheurs suggèrent de se pencher sur la nature réciproque de la violence dans les modèles d agression conjugale (DeMaris et al., 2003). Schumacher,, Smith Slep et Heyman (2001) ajoutent qu un un nombre trop limité d études s attardent aux facteurs de risque de la violence conjugale.

4 Introduction (suite) Une Une récente r étude longitudinale révèle r que la violence émise par les deux conjoints prédit la violence physique des hommes et des femmes deux ans plus tard (Schumacher & Leonard, 2005). Il Il s avs avère pertinent de s ints intéresser à ce phénom nomène, ne, puisque les conséquences de la violence chez le partenaire semblent être autant ou même plus dévastatrices que celles de la violence physique (O Leary Leary,, 2001). But de l étude Présenter un portrait descriptif des conduites de violence chez des couples représentatifs de la population québécoise. Explorer Explorer l interaction l dyadique de la violence (mineure et sévère), s ainsi que sa relation avec la violence physique et la détresse d conjugale.

5 Méthode Participants = 259 couples francophones Représentatifs de la population québécoise, recrutés par firme de sondage Moyenne d âge: Femme = 28 ans (ÉT( ÉT=4,0) Homme = 30 ans (ÉT( ÉT=5,5) Durée de la relation: 6,7 ans (ÉT( = 4,3) Majorité vivent en cohabitation (69,5%) 60% des couples ont 1 enfant et plus Revenu annuel moyen: Femme = $ Homme = $ Scolarité: Femme = 14,9 ans (ÉT( ÉT=3,0) Homme = 14,1 ans (ÉT( ÉT=3,5) Majorité de femmes (75,1%) et d hommes (91,0%) occupent un emploi rémunéré Instruments Questionnaire sociodémographique Échelle d ajustement dyadique (Spanier( Spanier, 1976) Échelle révisr visée e des stratégies de conflits conjugaux (CTS2; Straus, Hamby, Boney- McCoy,, & Sugarman,, 1996)

6 Résultats Figure 1. 1 émise Un acte et plus (1+) Femme Homme 81,5% 70,3% Mineure Sévère Mineure Sévère 81,5% 15,4% 69,5% 12,4% Deux actes et plus (2+) Femme Homme 74,5% 62,5% Mineure Sévère Mineure Sévère 73,7% 10,8% 61,8% 8,9% Cinq actes et plus (5+) Femme Homme 55,2% 44,4% Mineure Sévère Mineure Sévère 54,1% 3,5% 44,0% 4,2%

7 Résultats Figure 2. Répartition des couples selon la violence émise Un acte et plus (1+) 6% 12% 17% 65% Deux actes et plus (2+) 7% 19% 19% 55% Cinq actes et plus (5+) 35% 35% 10% 20% Couple violent Femme violente Homme violent Couple non-violent

8 F Résultats Tableau 1. Corrélations sur les variables de violence conjugale des conjoints H émise reçue physique émise physique reçue émise reçue physique émise physique reçue Ajustement dyadique 0,537*** 0,711*** 0,286*** 0,373*** -0,267*** 0,618*** 0,557*** 0,399*** 0,288*** -0,340*** 0,363*** 0,550*** 0,278*** 0,296*** -0,163* 0,422*** 0,359*** 0,388*** 0,342*** -0,183** Ajustement dyadique -0,339*** -0,323*** -0,124-0,222** 0,639*** Tableau 2. Corrélations sur les variables de violence mineure et sévère F H mineure sévère mineure sévère Ajustement dyadique 0,520*** 0,227*** -0,262*** 0,302*** 0,256*** -0,153*** Ajustement dyadique -0,314*** -0,286*** 0,639***

9 Discussion La La prévalence de la violence émise par les hommes et les femmes est très élevée. Il apparaît t cependant que la violence mineure est plus fréquente que les gestes de violence sévère. s L appariement des couples révèle r que dans la majorité des couples, les deux conjoints ont usé de violence dans l annl année (1 acte et +) et que dans plus du tiers des couples, les conjoints ont émis 5 actes et plus. Ces Ces résultats r semblent refléter l adhl adhérence populaire aux normes acceptant l utilisation l de certaines formes de violence dans le contexte de la famille (Johnson, 1995). Pourtant, la violence est liée à la violence physique ainsi qu à un ajustement dyadique faible. Il Il appert pertinent de poursuivre l exploration l des facteurs de risque de cette violence et de ses répercussions r longitudinales (Schumacher( et al., 2001; Schumacher & Leonard, 2005). Pour visiter le site web du laboratoire de psychologie du couple et avoir accès à cette présentation: Cette recherche a été rendue possible grâce au CRSH et au CQRS.