Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le developpement et la compréhension mutuelle

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1 Organisation des Nations Unies pour l éducation, la science et la culture Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le developpement et la compréhension mutuelle Arguments en faveur d un engagement fort pour la diversité culturelle et le dialogue interculturel

2 Publié en 2011 par l Organisation des Nations Unies pour l éducation, la science et la culture (UNESCO) 7 place de Fontenoy, Paris 07 SP France UNESCO 2011 Tous droits réservés Pour de plus amples informations : k.stenou@unesco.org Composé et imprimé dans les ateliers de l UNESCO Imprim Vert Votre imprimeur agit pour l environnement CLT-2011/WS/15 CLD

3 Organisation des Nations Unies pour l éducation, la science et la culture Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle Arguments en faveur d un engagement fort pour la diversité culturelle et le dialogue interculturel Une version abrégée sous forme d aide-mémoire accompagne cette brochure.

4 Remerciements Ce document s appuie sur les conclusions de la réunion d experts «Vers un nouveau cadre pour les politiques culturelles : orientations conceptuelles et opérationnelles en vue de la prise en compte des principes de la diversité culturelle et du dialogue interculturel» (liste des documents et des auteurs en Annexe II) et bénéficie des textes récents du professeur Arjun Appadurai. Il a été édité par Katérina Stenou, directrice de la Division des politiques culturelles et du dialogue interculturel (jusqu en avril 2011 et depuis directrice de la plateforme intersectorielle sur la culture de la paix et la non-violence) avec la contribution substantielle de sa collègue Susanne Schnuttgen. Merci à toutes les personnes qui ont contribué à cette publication.

5 Table des matières Introduction : pourquoi la culture est plus importante que jamais 4 Contexte mondial : un paysage culturel en transformation 8 De nouveaux tissus socioculturels 8 Tendances à la standardisation des modèles culturels à l échelle mondiale et à la diversification culturelle à l échelle locale 9 Lier la diversité culturelle au dialogue interculturel : un cercle vertueux 10 Pourquoi la diversité culturelle et le dialogue interculturel sont des atouts décisifs en temps de crise 10 Comment établir une relation entre diversité culturelle et bonne gouvernance, à l heure où les systèmes témoignent d une capacité limitée à composer avec la diversité culturelle 11 Comment créer un cercle vertueux entre diversité culturelle et dialogue interculturel, dans un contexte de transformation sociale rapide et de xénophobie 12 Repenser la politique culturelle 15 Principaux objectifs et stratégies 16 Une double approche des politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle 16 Nouveaux processus et exigences opérationnels 20 Annexe I : Définitions opérationnelles 22 Annexe II : Documents de référence 24

6 Le pouvoir de la culture -dans tout sa diversité- en tant que condition préalable à la paix, source de bien-être intellectuel, émotionnel et spirituel, et ressource pour un développement socio-économique dans la durabilité environnementale, devient plus important que jamais. Introduction : pourquoi la culture est plus importante que jamais Le monde actuel se caractérise par des crises multiples et une mobilité humaine accrue, accélérée par les politiques du libre marché, le réchauffement climatique et des moyens de communication plus rapides. Les transformations culturelles et sociales surviennent à un rythme de plus en plus effréné, pouvant entraîner des répercussions profondes pour les sociétés qui tentent de s y adapter. La prise de conscience croissante de la vulnérabilité de l humanité ainsi que l incertitude et la peur quant au futur constituent un terreau fertile pour le racisme, la xénophobie, l intolérance, les atteintes aux droits de l homme et, parfois même, pour les conflits caractérisés. En parallèle, comme le démontrent les récents événements politiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les peuples continuent de lutter pour leur dignité dans l espoir d avenir meilleur. Dans ce paysage culturel et politique en changement constant, où la diversité culturelle est présente à la fois à l «intérieur» et à l «extérieur» de chaque société, un nouveau débat a émergé sur la manière dont la diversité culturelle doit irriguer les politiques publiques. En effet, le pouvoir de la culture dans tout sa diversité en tant que condition préalable à la paix, source de bien-être intellectuel, émotionnel et spirituel, et ressource pour un développement socio-économique dans la durabilité environnementale, devient plus important que jamais (voir encadré). La Déclaration résultant du récent Sommet du Millénaire des chefs d État (New York, septembre 2010) a reconnu la valeur de la diversité culturelle pour l enrichissement de l humanité et l importance de la culture pour le développement, mentionnant en particulier sa contribution à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. 4 Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle

7 Pourquoi la culture devient incontournable dans le débat politique La culture est faite de nos façons de vivre, de connaître et de se lier aux autres : c est à travers la culture que nous donnons un sens à nos vies et développons notre identité. En tant que force motrice des valeurs, la culture garantie une vie intellectuelle, émotionnelle, morale et spirituelle plus satisfaisante. En ce sens, toutes les cultures jouissent d une égale dignité et valeur ; toutefois, nul ne peut invoquer la diversité culturelle pour porter atteinte aux droits de l homme garantis par le droit international ou en limiter la portée. La culture est dynamique et se transforme constamment à travers le dialogue et l interaction, c est une ouverture vers de nouveaux horizons, créant des conditions d autoréflexion, de convivialité 1, d intégration créative et d anticipation. La culture est garante des valeurs d intégrité, d équité, de responsabilité et de transparence. Elle détermine la vie publique et fournit le dénominateur commun pour instaurer la confiance entre les citoyens et les institutions. C est pourquoi elle est un facteur intimement lié à la bonne gouvernance et à la démocratie. La culture est une source d identité, d appartenance, de citoyenneté, d équité et de participation. Elle peut constituer une dimension essentielle du renforcement de la cohésion sociale ou, au contraire, servir de prétexte à la justification de l exclusion sociale et de la xénophobie. Pour ces raisons, la culture est une composante clé pour répondre aux préoccupations sociales dans des domaines tels que la santé, l éducation, l urbanisme La culture influence nos points de vue sur les questions de genre et des rôles respectifs des hommes et des femmes. A travers le dialogue interculturel, elle peut faire fructifier le débat sur ce sujet, en distinguant les pratiques sociales des pratiques culturelles, et en contribuant à répondre aux tensions réelles ou perçues autour des notions de culture et de droits de l homme. La culture joue par conséquent un rôle déterminant pour identifier des voies durables menant à la justice et à l égalité des sexes. La culture modèle les relations entre l Homme et la nature, et constitue un immense réservoir de systèmes de savoirs et d expériences sensibles à mettre à profit pour la gestion des ressources naturelles. Elle est un atout majeur pour la durabilité environnementale. Le patrimoine culturel sous toutes ses formes est un témoignage inestimable des expériences et des aspirations des sociétés qui continue à enrichir notre vie quotidienne. Il accroît ainsi la valeur du bien-être humain, et mérite en conséquence d être sauvegardé, valorisé et transmis aux générations futures. La culture est la matrice de la créativité, de l imagination et de l innovation. Elle constitue une force génératrice de nouvelles conceptions durables de la vie et un atout pour le développement économique. Par conséquent, les biens et services culturels, en tant que vecteurs d identité, de valeurs et de sens, ne doivent pas être traités comme de simples marchandises en dépit de l évolution économique et technologique actuelle considérable. 1 1 Voir note de bas de page, page 12. Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle 5

8 Défis émergeants des politiques culturelles d aujourd hui De nouveaux «lieux d appartenance» sont nécessaires afin de faire face aux peurs et de répondre aux espérances suscitées par l évolution des paysages culturels à l ère de la globalisation. Cela implique de repenser les politiques relatives à l identité (linguistiques, religieuses, autochtones, etc.) et ce, dans le respect des droits de l homme. La nécessité de s éloigner des politiques essentialistes concernant les cultures, les civilisations, les religions car elles constituent le carburant des peurs, des stéréotypes, et mènent aux tensions, à la violence, au conflit, au sein des sociétés et entre elles. Le besoin de repenser des politiques qui, trop souvent, limitent la culture à ses expressions du passé, pour également considérer la capacité de la culture de se régénérer constamment par le biais de formes nouvelles et infinies d innovation et de créativité. La place grandissante occupée par la «culture numérique», et tout ce qu elle apporte de nouveau en termes de contenu culturel, de publics, d identités virtuelles, et de nouveaux réseaux sociaux. Alors que les technologies de l information et de la communication (TIC) jouent aujourd hui un rôle central dans la création, la production, la distribution, l accessibilité des contenus culturels, elles peuvent servir davantage la standardisation de ces contenus que leur diversification. Les nouvelles formes d expression culturelle qui ont émergé notamment auprès des jeunes en milieu urbain aux côtés des nouveaux médias (livres électroniques, arts visuels, mangas, bandes dessinées, art urbain, nouvelles musiques). La reconnaissance croissante du lien entre diversité culturelle et diversité biologique, qui doit être pris en compte dans les politiques pour le développement et la compréhension mutuelle. Le besoin de promouvoir l innovation dans la recherche et l enseignement relatifs aux liens entre la diversité culturelle et le dialogue interculturel, le développement et la paix : passer des approches par domaine spécialisé à la recherche interdisciplinaire et à l identification de compétences transférables. La culture, dans toute sa diversité, s entend comme une source de régénération permanente pour éviter la stagnation et le déclin de l humanité. Elle constitue un bien public pour l innovation créative, le développement durable, le dialogue et le bien-être. A cet égard, le secteur culturel en tant que tel est essentiel pour la sauvegarde du patrimoine, la promotion des expressions culturelles et des industries créatives. En parallèle, la culture doit faire partie intégrante de toutes les politiques publiques, incluant l éducation, l environnement, les médias, l économie et la santé. Seule une telle double approche, plaçant la culture au cœur même du politique, est à même de relever les défis d aujourd hui et de demain. 6 Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle

9 À la lumière de ces nouveaux défis, la politique culturelle est appelée à favoriser les idéaux et les capacités culturelles requises pour bien façonner, à tous les niveaux, un avenir commun pour l humanité. Dans ce processus, le potentiel créatif de tout un chacun doit être mobilisé en vue du bien-être, de l innovation et du pluralisme. Il est nécessaire de formuler une nouvelle éthique reprenant et conjuguant des valeurs et des idéaux essentiels fondamentaux de différentes cosmologies et matrices philosophiques. Ces visions du monde gagneraient à être diffusées et confrontées aux conceptions des nouveaux mouvements sociaux et éthiques afin de créer des synergies positives. Au nombre de ces idéaux figurent entre autres la compassion, la convivialité, l hospitalité, la fraternité ou la solidarité spontanée. L engagement de l UNESCO en faveur de la diversité culturelle, du dialogue interculturel et du développement durable, ainsi que les vastes liens entre la culture, les droits de l homme et la démocratie, ont été exprimés avec vigueur dans divers documents et conventions remontant aux prémices du système des Nations Unies, tout en s intensifiant au cours de la dernière décennie. À cet égard, la Déclaration universelle de l UNESCO sur la diversité culturelle, adoptée en 2001, a marqué un tournant. Nous sommes maintenant dans la deuxième décennie du XXI e siècle et plus de dix ans se sont écoulés depuis la dernière réunion intergouvernementale mondiale consacrée à l élaboration des politiques en matière de culture et de développement 2. Le moment est donc opportun de prendre la mesure des changements qui ont façonné le monde durant la dernière décennie et, ce faisant, de se demander quelles adaptations créatives l UNESCO pourrait apporter à sa politique culturelle 3. Les deux questions qui se posent sont les suivantes : premièrement, à l ère de la mondialisation, quels sont les nouveaux arguments en faveur d un engagement fort des États en matière de culture, de développement et de compréhension mutuelle sous l angle de la diversité culturelle et du dialogue interculturel? Et deuxièmement, quels sont les nouveaux choix et stratégies nécessaires en matière de politiques publiques? Ainsi, le présent document (i) décrit succinctement le contexte mondial et son impact sur l évolution du paysage culturel, (ii) explique, dans ce nouveau contexte, l émergence des notions de diversité culturelle et de dialogue interculturel en tant qu éléments essentiels pour le développement durable et la compréhension mutuelle, et (iii) propose une nouvelle conception «générique» de la politique culturelle. 2 Conférence intergouvernementale sur les politiques culturelles pour le développement (1998). 3 Voir notamment ces publications de l UNESCO : Notre diversité créatrice, Rapport de la Commission mondiale de la culture et du développement, 1995 ; les rapports mondiaux de l UNESCO sur la culture (Culture, créativité et marchés, 1998 ; Diversité culturelle, conflits et pluralisme, 2000) et le Rapport mondial de l UNESCO : Investir dans la diversité culturelle et le dialogue interculturel, Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle 7

10 1 Le nouveau paradigme culturel est celui du passage de la «féconde diversité des cultures», qui était considérée comme correspondant aux frontières nationales, à celui de la «diversité culturelle», résultat de processus continus de transformation et d échanges entre peuples, idées et créativité, nourris par le dialogue interculturel. Le contexte mondial : un paysage culturel en transformation La culture prend une nouvelle signification dans le contexte actuel de crise mondiale, de changement climatique et de nouvelles révolutions de l information et de la communication. La mobilité croissante des populations se traduit par une accélération du rythme de la transformation sociale et une interconnexion des activités économiques, sociales, culturelles et politiques d une ampleur sans précédent dans l histoire de l humanité. Les interdépendances ainsi créées sont de plus en plus nombreuses, fortes et complexes. De nouveaux tissus socioculturels Les sociétés peinent à s adapter au rythme de ces transformations. À tous les niveaux croissent actuellement un sentiment d incertitude face à l avenir et une conscience de la vulnérabilité des individus. Le réseau de relations autrefois solidement attaché à l identité sociale, locale et culturelle d un groupe, s est étendu, délocalisé et stratifié. L idée de culture comme espace de vie stable et commun auquel contribuent tous les membres du groupe sans distinction, qui le transmettent à la génération suivante, correspond de moins en moins à la réalité, dans laquelle les communautés sont en relation par-delà les frontières locales et nationales. À l échelle locale, un nombre croissant d individus et de groupes se retrouvent dans des situations où ils partagent un même espace de vie avec des personnes de différents horizons culturels, en particulier dans les villes mondialisées en pleine 8 Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle

11 expansion. Les identités de groupe sont chaque jour plus délocalisées, alors que les contacts par l intermédiaire des médias et la mobilité mondiale rendent possibles de nouveaux assemblages culturels, modifiant également les notions de temps et d espace. Les individus s identifient davantage à plus d un groupe et développent un sentiment d appartenance plurielle. En même temps, on constate une forte affirmation des spécificités identitaires collectives, pas seulement de la part de peuples autochtones ou de minorités qui, souvent, affrontent la dure réalité de l injustice historique associée à une discrimination persistante ; d autres groupes revendiquent également leur identité, fondée sur des liens primordiaux communs comme le genre, l ethnie, la langue et la religion, ou sur des convictions acquises, comme la défense des droits de l homme ou la protection de l environnement. Tendances à la standardisation des modèles culturels à l échelle mondiale et à la diversification culturelle à l échelle locale Dans ce nouveau paysage culturel, nous observons deux tendances : la standardisation de certains modèles culturels à l échelle mondiale et la diversification culturelle à l échelle locale. Ces deux tendances trouvent leur source dans l impressionnant volume de biens et services culturels circulant à travers la planète par l intermédiaire d industries culturelles transnationales, d entreprises internationales et de la coopération pour le développement. Des images universelles, une culture populaire uniformisée et des biens de consommation similaires sont introduits jusque dans les lieux les plus reculés du globe. Cependant, ce processus ne se résume pas à la disparition de la culture locale au profit d une culture globalisante. Pour que des concepts mondiaux soient adoptés dans le discours culturel d une société, il est primordial que ces éléments extérieurs trouvent un ancrage à l échelle locale. Ce faisant, ils sont transformés et réinterprétés. La culture mondiale n est donc pas un creuset de cultures ; il faut plutôt l envisager comme un système de référence mondial, un réservoir de nombreuses modalités d acceptation, de rejet ou de réinterprétation, un espace de discussion pour débattre des différences ou identifier des points communs. En conséquence, le changement de paradigme actuel de la culture à la diversité culturelle est plus complexe que l idée de «mosaïque de cultures» ou de «mosaïque culturelle mondiale». Les cultures ne sont plus considérées comme des cadres figés, arrêtés et immuables, mais comme des créations transfrontalières véhiculées à travers le monde, notamment via les médias et Internet. C est la raison pour laquelle les cultures doivent être plutôt perçues comme des processus plutôt que des produits finis et ce, pour mieux prendre conscience que toutes les cultures sont dialogiques de par leur nature même. La diversité culturelle est donc une expression intrinsèque de la créativité humaine, et inversement : la diversité culturelle devient une plate-forme d échanges et de dialogues perpétuels entre les cultures, de l échelle locale jusqu à l échelle transnationale. Par conséquent, elle s apparente à une source inépuisable de créativité humaine et à d infinies possibilités d innover et d inventer, fondamentales pour le développement durable et la compréhension mutuelle. Les cultures sont les forces créatrices d un ensemble de signifiants des espaces de compréhension de soi, de contestation ou d acceptation des différences. Ainsi, elles n englobent pas seulement l art et la littérature, mais également les modes de vie, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. La protection et la promotion de leur riche diversité présente un double défi : d une part, défendre une capacité créatrice, à travers la multiplicité des formes matérielles et immatérielles des cultures, et d autre part, assurer un vivre ensemble harmonieux entre individus et groupes venant d horizons culturels variés et qui vivent au sein d un même espace, en garantissant un environnement propice à leur participation à la vie culturelle de leur choix. Autrement dit, le nouveau paradigme culturel est celui du passage de la «féconde diversité des cultures» (Acte constitutif de l UNESCO), qui était considérée comme correspondant aux frontières nationales, à celui de la «diversité culturelle», résultat de processus continus de transformation et d échanges entre peuples, idées et créativité, nourris par le dialogue interculturel (voir Annexe I pour les définitions opérationnelles). Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle 9

12 2 La prise en compte de considérations culturelles indépendantes sur les questions normatives essentielles que posent la richesse, la productivité, le travail, la protection sociale et le commerce, est une nécessité vitale dans l identification de nouvelles approches pour le développement durable de demain. Lier la diversité culturelle au dialogue interculturel : un cercle vertueux Il convient à ce stade de réexaminer les principaux arguments en faveur de la diversité culturelle et du dialogue interculturel. Le constat suivant est capital à cet égard : les bienfaits de la diversité culturelle ne sont pas automatiques, ce qui a des conséquences pour la conception des politiques publiques, lesquelles doivent se donner pour objectif primordial de répondre aux défis de notre époque. Pourquoi la diversité culturelle et le dialogue interculturel sont des atouts décisifs en temps de crise mondiale? Il existe deux raisons majeures d approfondir la relation entre diversité culturelle et développement, qui n ont pas encore été pleinement exposées. La première se rapporte à l innovation. Il existe deux grandes visions de l innovation dans l économie actuelle, centrée, plus qu elle ne l a jamais été dans l histoire de l humanité, sur le savoir, l information et l éducation. Selon l une d elles, l innovation serait endogène à l économie, induite par la concurrence de marché, le savoir technique et l évolution de la technologie. L autre vision insiste sur les sources exogènes des grandes innovations qui entraînent une évolution technologique et une plus grande efficacité. Les tenants de la seconde vision soulignent le rôle des idées, valeurs, croyances et symboles à l origine du 10 Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle

13 changement économique. Il est inutile de choisir entre ces deux visions tant qu une place est laissée à la seconde, qui privilégie la culture comme source et moteur de grandes mutations technologiques et économiques. Si l on accorde quelque crédit à cette seconde vision, il s ensuit que la diversité culturelle est un laboratoire permanent de création de précieuses innovations, en particulier dans les domaines où le renouvellement des idées est essentiel. Les technologies vertes, les énergies propres et la réduction de l empreinte carbone humaine découlant du progrès technologique en font partie. Sur ce point clé, il ne suffira pas d inventer de nouveaux outils et de nouvelles techniques. Ce dont nous avons besoin, c est d une conception entièrement renouvelée de la relation entre machines, milieux et humanité, ce qui exige de la créativité, de l imagination et l intuition de nouveaux modes de vie. L économie seule ne fera jamais naître de tels desseins puisqu elle est, en fin de compte, affaire de moyens, et non de fins. Pour repenser la relation entre moyens et fins, la diversité culturelle est un atout décisif. Le deuxième argument en faveur du renforcement des liens entre diversité culturelle et développement durable concerne la gestion de la croissance économique. La croissance semble constituer une fin satisfaisante et allant de soi, que toute économie et l économie mondiale dans son ensemble ont intérêt à poursuivre. L économie néoclassique, de même que l économie néolibérale dans sa version la plus récente, tendent à considérer que la croissance est une vertu incontestée, mesurée par des indicateurs standard tels que le Produit intérieur brut (PIB) et le Produit national brut (PNB), les mises en chantier de logements, la hausse de la consommation, etc. Toute discussion sur les limites de la croissance ou la baisse de la croissance est souvent perçue comme le signe d une pensée antimarché, anticapitaliste, voire antimoderniste. Pourtant, nombre des dernières grandes catastrophes, telles que la récente crise financière et l accélération du réchauffement climatique, sont directement liées à une consommation effrénée, elle-même encouragée par le surendettement des consommateurs, la levée irresponsable de la régulation des banques et des marchés financiers par les pouvoirs publics, et un culte grandissant de la «croissance» comme unique idéal de ce monde. Une grande partie de la réflexion sur le développement économique est également dominée par ce culte inconditionnel de la croissance, peu d attention étant accordée à l équité, la participation, le développement durable et la santé publique. Le fait de se pencher à nouveau sur la valeur «diversité culturelle» pourrait attirer l attention sur la nécessité d un vrai débat et de l établissement, par une source indépendante, de normes concernant la nature, l ampleur et les limites de la croissance économique. On ne saurait s attendre à ce que ce débat normatif ait lieu dans le milieu de l économie mondiale, au sein des institutions du marché mondial, ou même dans le cadre des institutions internationales (telles que l Organisation mondiale du commerce), où prévalent les considérations économiques. La prise en compte de considérations culturelles indépendantes sur les questions normatives essentielles que posent la richesse, la productivité, le travail, la protection sociale et le commerce, est une nécessité vitale dans l identification de nouvelles approches pour le développement durable de demain. Comment établir une relation entre diversité culturelle et bonne gouvernance, à l heure où les systèmes témoignent d une capacité limitée à composer avec la diversité culturelle? Le nouveau tissu socioculturel de nos sociétés combiné à l interdépendance mondiale appelle de nouveaux systèmes de gouvernance. Nous sommes aujourd hui confrontés à une crise de certains idéaux, parmi lesquels la liberté, la transparence ou la responsabilité. Ces idéaux promettaient d assurer l égalité et la solidarité (ou fraternité) grâce à la victoire de la raison. En cette ère de mondialisation, le marché a créé des formes de transactions symboliques spécialisées qui déjouent la responsabilité et empêchent la transparence. L évolution de la technologie, notamment dans le domaine du numérique, semble plus souvent engendrer une ségrégation économique et politique que favoriser la participation et la collaboration. Pour ne pas céder à cette tendance, et pour que la culture et la démocratie redeviennent de véritables alliées, nous devons encourager et soutenir les revendications culturelles qui élargissent, plutôt qu elles ne restreignent, l espace Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle 11

14 de la démocratie. La tendance a été jusqu ici d agir de manière défensive à cet égard, en rejetant les revendications culturelles allant dans le sens de l intolérance, de l exclusion, du racisme ou d autres formes de discrimination dommageables. Il est maintenant important de passer à l étape suivante, qui consiste à promouvoir effectivement les formes de diversité et de différenciation culturelles susceptibles d élargir le cercle de la participation politique au-delà des élites technocratiques, politiques et financières. Une telle action, dans le contexte du XXI e siècle, nécessite de repenser les médias, l éducation et la gouvernance. Ces réflexions conduisent à quelques observations sur la diversité culturelle, dans son rapport à la gouvernance mondiale. Quels que soient nos diagnostics sur la relation émergente entre les Étatsnations traditionnels, les regroupements régionaux (comme l Union européenne [UE] et l Association des Nations du Sud-est Asiatique [ASEAN]) et les organisations mondiales (comme l Organisation mondiale du commerce [OMC], la Cour pénale internationale [CPI], le Fonds monétaire international [FMI], etc.), la frontière entre les questions d ordre interne et externe, national et international, local et mondial, est souvent floue, insaisissable. Dans une configuration mondiale où les guerres civiles sont souvent des chevaux de Troie au service de luttes de pouvoir mondiales et où, inversement, les stratégies mondiales se réduisent fréquemment à des jeux de pouvoir locaux, il existe un besoin de justice, de transparence et de paix qui ne soient ni furieusement particularistes, ni hypocritement universelles. Le domaine couvert par la culture, ou plus précisément, par la diversité culturelle, promet d offrir un champ intermédiaire de possibilités pour la paix, la diplomatie et la coexistence, fondé sur le respect de la diversité culturelle, sur l esprit de dialogue et sur le désir de développement. Le domaine couvert par la culture, ou plus précisément, par la diversité culturelle, promet d offrir un champ intermédiaire de possibilités pour la paix, la diplomatie et la coexistence, fondé sur le respect de la diversité culturelle, sur l esprit de dialogue et sur le désir de développement. Comment créer un cercle vertueux entre diversité culturelle et dialogue interculturel, dans un contexte de transformation sociale rapide et de xénophobie? Les valeurs de la diversité, du développement et de la démocratie sont plus que jamais indispensables à la «convivialité» 4. L égalité et la liberté sont des idéaux complexes, pouvant, dans certaines circonstances, s exclure l un l autre. La communauté internationale les a faits siens et les États intensifient leurs efforts pour les mettre en œuvre, mais il semble parfois que l égalité et la liberté 4 La notion de «convivialité» telle qu elle est utilisée ici a été forgée par Ivan Illich. Elle se réfère au rapport autonome et créatif entre les personnes, et au rapport des personnes avec leur environnement [...] par contraste avec la réponse conditionnée des personnes aux exigences des autres et d un environnement façonné par l Homme [ ]. Dans toute société, en deçà d un certain niveau de convivialité, aucune quantité de production industrielle n est à même de satisfaire les besoins qu elle crée parmi ses membres (Outils pour la convivialité, 1973). (de certains) menacent de détruire la convivialité du plus grand nombre. Au final, la culture est une source de convivialité au sein du foyer, du village, de la nation, du monde. La convivialité n est pas une question d identité mais de solidarité dans la diversité, nourrie par le dialogue interculturel. Une question se pose néanmoins : quelles relations ces deux notions entretiennent-elles? Comment peuvent-elles se renforcer mutuellement? Dans une perspective pessimiste, nous pourrions soutenir que certaines formes d identité culturelle expriment le morcellement, la frustration et le narcissisme du monde actuel. Des formes d identification culturelle xénophobes, exclusivistes et «nativistes» sont apparues dans des contextes où les forces de la mondialisation ont engendré 12 Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle

15 une insécurité au niveau national, l érosion des anciennes formes de protection sociale et une instabilité économique accrue. En outre, les flux médiatiques mondiaux ont alimenté les clichés négatifs, tandis que la peur des marginaux et des étrangers a donné un retentissement excessif aux soulèvements sociaux. Qui plus est, la revendication croissante de droits culturels par des immigrés clandestins et des réfugiés dans des sociétés offrant davantage d opportunités a suscité, en Europe notamment, des prises de position explosives contre les immigrés et l immigration. Ces exemples montrent bien que les nouvelles formes d identification culturelle ne mènent pas toujours à la tolérance et au pluralisme. La question demeure la suivante : quelles formes de diversité culturelle sont effectivement propices au dialogue interculturel? Pour y répondre, il faut identifier et encourager les formes de diversité culturelle qui favorisent la réflexion sur soi, l aptitude à la convivialité et l élan créatif et ce, pour faire bouger les lignes d horizons culturels existantes en accompagnant le changement. Sans ces propriétés, le dialogue interculturel sera soit infructueux, soit hypocrite. La suite de la présente section examine chacune de ces propriétés de la diversité. Pour favoriser la réflexion sur soi, la diversité culturelle doit intégrer un certain degré de multiplicité de points de vue épistémologiques, c est-à-dire la reconnaissance du fait qu il existe des visions du monde légitimes autres que la sienne. Certaines formes de diversité et d attachement culturels rejettent à l inverse cette concession relativiste. Il est donc important d encourager activement cette conscience culturelle qui amène tous les êtres humains à reconnaître que, selon le fameux aphorisme de Clifford Geertz, «être humain, c est être javanais». Par là, Geertz voulait dire que les humains se différencient des autres animaux en ce qu ils adoptent au cours de leur vie une vision du monde particulière, différente de celle des peuples appartenant à d autres cultures. Si tous les hommes reconnaissaient que leur humanité est indissociablement liée à leur spécificité culturelle, l intolérance serait désamorcée à sa source. L UNESCO se doit donc d encourager les formes de diversification culturelle reconnaissant explicitement le droit de chacun à être culturellement différent. La diversité culturelle et le dialogue interculturel sont intimement liés : aucune de ces deux notions ne peut s épanouir sans l autre. Il en est de même de l aptitude à la convivialité. Cette aptitude ne va pas de soi. Elle doit être consciemment reconnue, encouragée et cultivée. Pour faire preuve de convivialité et s épanouir dans un monde où il nous faut vivre avec des personnes qui ne partagent pas les mêmes attaches culturelles, il faut être capable de faire la distinction entre la valeur des relations sociales et les avantages de l unité culturelle. Autrement dit, s entendre avec une autre personne ou un autre groupe n implique pas toujours la pleine adhésion à sa vision du monde. C est en fait un signe de fondamentalisme culturel que de ne pas faire la distinction entre comportements et convictions, et d exiger de l Autre qu il nous rejoigne entièrement dans ces deux domaines. Pour beaucoup de gens, le monde d aujourd hui est caractérisé par une multitude d attaches temporaires, d associations éphémères et de relations pragmatiques. C est le monde du migrant, du touriste, du visiteur, du voyageur et du marginal; la facette humaine de la mondialisation. Dans ces conditions, il est irréaliste et même dangereux d exiger une conformité culturelle de ceux à qui nous sommes provisoirement associés. C est le signe d une forme de religiosité qui n a pas sa place dans notre monde actuel, d une confusion entre croyances communes et solidarité sociale. L aptitude à la convivialité se mesure à la disposition à construire des univers sociaux partiellement communs ceux du travail, de la politique, du loisir et de l information avec ceux qui ne partagent peut-être pas les mêmes présupposés culturels qui nous tiennent à cœur. Il s agit là d une condition élémentaire du pluralisme culturel dans la pratique et au quotidien. Enfin, le fait d être disposé à changer d horizon culturel, pour favoriser l adaptation créative et l anticipation ne sont pas à prendre pour argent comptant. L avalanche de nouvelles formes d informations numériques, l omniprésence quotidienne des médias et l évolution rapide de ce qu adultes et enfants connaissent sont des traits caractéristiques de la mondialisation. Mais le résultat n est pas forcément une plus grande ouverture au changement. Souvent, face à l explosion médiatique, nous nous fermons, nous nous coupons du monde et devenons culturellement rigides, parfois pour avoir perdu notre identité. Cependant, l adaptation créative peut et doit également être reconnue comme une capacité culturelle. A ce titre, Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle 13

16 elle mérite d être encouragée et développée par tous les moyens. Ces remarques esquissent une voie à suivre pour créer délibérément un cercle vertueux entre la diversité culturelle et le dialogue interculturel. Une plus grande réflexion sur soi est l alliée naturelle du dialogue interculturel, dans la mesure où elle ouvre un espace pour discerner les failles ou déficits éventuels de son propre système culturel. De même, l aptitude à la convivialité incite au dialogue interculturel en invitant à la conversation. Enfin, lorsqu il y a ouverture au changement créatif au sein d un système culturel, le dialogue interculturel est toujours le bienvenu, puisqu il offre des possibilités de nouveaux styles de vie. Plus important encore, la relation entre la diversité culturelle et le dialogue interculturel est à double sens. Le dialogue interculturel peut offrir de nouvelles raisons d approfondir la réflexion sur soi ; il peut renforcer l aptitude à la convivialité, et présenter des opportunités inédites en termes de renouvellement des biens culturels et d adaptation des constructions culturelles. En cette ère de mondialisation, la nécessité est donc plus grande encore pour l UNESCO de rechercher, d identifier et de nourrir ces formes de diversité culturelle et de dialogue interculturel, qui ne peuvent que se renforcer mutuellement. Il s agit là d une distinction importante, porteuse de conséquences pour les politiques publiques, que la simple ratification du statu quo ne permet pas d appréhender. En résumé, la diversité culturelle et le dialogue interculturel sont intimement liés : aucune de ces deux notions ne peut s épanouir sans l autre. 14 Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle

17 3 La reconnaissance du rôle de la culture comme moteur du développement durable et de la compréhension mutuelle. Repenser la politique culturelle Les arguments exposés ci-dessus ont des incidences sur les politiques relatives aux nouvelles technologies, aux industries culturelles, à la science et à l éducation, ainsi qu à l histoire, au patrimoine, à la paix et au dialogue, qui sont autant d éléments forts de la politique culturelle de l UNESCO. Cette partie du document présente en conséquence un certain nombre de principes, d objectifs, de stratégies et de questions relatives à la culture. Ceux-ci font l objet d un intérêt public croissant, non seulement de la part du secteur culturel en tant que tel, mais aussi de tous les secteurs appelés à définir une politique publique, partant de la reconnaissance du rôle de la culture comme moteur du développement durable et de la compréhension mutuelle 5. 5 Dans la perspective des politiques publiques, il est important de considérer que la culture comporte une double facette : la culture est à la fois une fin en soi, et un moyen vers d autres fins. En tant que fin en soi, la culture est un réservoir dynamique constitué de signifiants, de symboles et de styles précieux et distinctifs d une société. La culture comme moyen est ce même réservoir vu comme un catalyseur, un carburant ou une incitation en vue du bien-être de l humain dans toutes les sphères, y compris l économie, la politique et la responsabilité environnementale. Ces deux côtés de la culture sont en fait les facettes d une même pièce, et la connexion entre ces facettes est la raison même de l indivisibilité entre la culture en elle-même et la culture pour elle-même. Cette idée mériterait d être plus amplement développée dans les débats autour des politiques culturelles. Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle 15

18 Principaux objectifs et stratégies Les principaux objectifs et stratégies suggérés cidessous devraient constituer des préoccupations centrales des politiques pour le développement et la compréhension mutuelle. Néanmoins, ils ne constituent nullement une liste exhaustive, mais pourront être revus et complétés en fonction de contextes spécifiques. Certains sont peutêtre plus pertinents pour un pays que pour un autre, et appellent des réponses institutionnelles imaginatives et flexibles. Ils peuvent correspondre aux champs d action du secteur culturel en tant que tel, d un secteur spécifique des politiques du développement, ou requérir de nouvelles formes de coopération entre les ministères, les acteurs de la culture et la société civile : culturels et en garantissant le droit de chacun à participer à la vie culturelle de son choix. Encourager la pensée créative et la recherche novatrice visant à étudier les liens entre la culture et la crise mondiale, entre diversité culturelle, développement et coexistence harmonieuse. Soutenir les politiques de développement locales, régionales et mondiales en vue du bien-être culturel, social, économique et environnemental (approche des quatre piliers du développement, politiques intersectorielles et programmes de développement régional). Encourager des politiques novatrices prônant les formes de diversité culturelle favorables au dialogue interculturel, à la convivialité, au développement durable, et bénéfiques à tous les membres d une société donnée. Élargir l espace démocratique pour y inclure la diversité et l interdépendance dans la construction de la citoyenneté aux niveaux national et international, ainsi que dans l espace virtuel, en s intéressant particulièrement aux jeunes femmes et hommes de tous horizons Renforcer la coopération internationale pour la politique culturelle en aidant les pays en développement à consolider leurs institutions culturelles et à former des professionnels de la culture ; en encourageant la participation de la société civile, des professionnels et des réseaux ; en multipliant les consultations et en renforçant la coordination entre les ministères de la culture et les autres ministères concernés aux niveaux régional et international ; en produisant des données statistiques et en mettant au point des indicateurs, etc. Une double approche des politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle a. Repenser le secteur culturel en tant que tel Le secteur culturel en tant que tel renvoie aux champs d action relatifs à la culture. Cela couvre un large éventail de domaines englobant d une part le patrimoine, qu il soit naturel ou culturel, matériel ou immatériel, et d autre part la grande diversité des expressions culturelles (voir définitions opérationnelles en Annexe I). C est un secteur en perpétuelle transformation où le rôle des nouvelles technologies de la communication dans la création culturelle, la production, la distribution, la consommation devient prépondérant et contribue à l épanouissement individuel et collectif. En outre, la dématérialisation de la culture et sa délocalisation ont fait émerger de nouveaux marchés de l art, de nouveaux acteurs culturels tant au niveau local que mondial et avec eux, des formes de participation innovantes. Pour répondre de manière adaptée aux besoins d aujourd hui, la recherche sur la culture et les politiques culturelle doit trouver sa place et prendre des formes novatrices. Les objectifs et stratégies des politiques dans ces domaines doivent en effet être revus à la lumière de l évolution du paysage culturel et des défis du développement évoqués plus haut. Les orientations formulées ci-dessous, portées par les cadres juridiques internationaux développés par l UNESCO, abordent 16 Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle

19 quelques-unes des grandes problématiques liées à la créativité, telle qu elle s est cristallisée dans le passé ou réinventée au présent. PATRIMOINE : soutenir la sauvegarde, la mise en valeur et la transmission du patrimoine sous toutes ses formes (patrimoine naturel et culturel, matériel, mobilier, et immatériel), de sorte que la capacité des générations futures d y accéder ne soit pas compromise. Cela implique la reconnaissance d une série de composantes du patrimoine, comprenant les différents systèmes de savoirs, les pratiques culturelles, les paysages culturels et naturels, le patrimoine industriel, le tourisme culturel, etc. Les problématiques se posent notamment en ces termes : que sauvegarder, valoriser, transmettre, et comment? Comment intégrer les politiques du patrimoine dans des stratégies plus larges de développement local durable et de cohésion sociale? Dans quelle mesure le patrimoine reflète-t-il l échange et le dialogue interculturels? Il existe un nombre important de conventions pour protéger et promouvoir le patrimoine, telle la Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (1954, le second protocole en 1999) ; la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l importation, l exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels (1970) ; la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel (1972) ; la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique (2001) ; et la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003). EXPRESSIONS ARTISTIQUES ET CONTENUS CULTURELS : assurer la circulation et l accessibilité de contenus culturels diversifiés, en s appuyant également sur les TIC, de façon à ce que les individus jouissent de la plus grande variété possible de biens et services culturels. Les problématiques se posent notamment en ces termes : comment les politiques peuventelles assurer la complémentarité des aspects économiques et culturels du développement et de la cohésion sociale? Comment faciliter au mieux la diffusion de produits culturels endogènes et l accès des pays aux ressources numériques pédagogiques, culturelles et scientifiques disponibles dans le monde? À cette fin, il faut accompagner l apparition ou la consolidation d industries culturelles, en particulier dans les pays en développement. Dans ce but, collaborer au développement des infrastructures et compétences nécessaires, améliorer la reconnaissance, les droits et la mobilité des artistes et des créateurs, développer des programmes et des partenariats internationaux en matière de recherche, en favorisant ainsi l émergence de marchés locaux viables et en facilitant l accès des produits culturels des pays en développement au marché mondial et aux réseaux de distribution internationaux, permet aux individus de faire des choix éclairés. La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (2005) est un outil précieux sur ce terrain-là. b. Intégrer la culture dans tous les domaines de politique publique La culture, dans sa riche diversité, est à la fois une source d inspiration et une ressource pour le développement. Elle constitue la quatrième «dimension» ou «pilier» du développement, aux côtés des considérations sociales, économiques et environnementales dont il a été question au «Sommet de la Terre» (Johannesburg, 2002). Elle reste toutefois la dimension la plus négligée jusqu à présent dans les stratégies visant à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Or les actions en faveur du développement ne seront La culture, dans sa riche diversité, est à la fois une source d inspiration et une ressource pour le développement. Elle constitue la quatrième «dimension» ou «pilier» du développement, aux côtés des considérations sociales, économiques et environnementales. Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle 17

20 significatives et efficaces qu à la condition que la culture fasse partie intégrante de l ensemble des politiques publiques, notamment dans les domaines de l éducation, des sciences humaines et sociales, de la santé, de l économie, de l environnement et des médias. La liste des domaines d action et des orientations stratégiques proposée ci-dessous n est pas exhaustive, et devra être revue et complétée pour chaque pays/région spécifique. ÉDUCATION : promouvoir l éducation interculturelle et aux droits de l homme, l éducation artistique et au patrimoine ; encourager la diversité linguistique et l enseignement en langue maternelle ; faciliter l enseignement d une histoire mondiale depuis une multiplicité de perspectives ; encourager la reconnaissance et la valorisation du savoir et des pédagogies locales/ autochtones dans l éducation à tous les niveaux (éducation formelle et non formelle, des jeunes comme des adultes) ; promouvoir les échanges internationaux et l éducation au développement durable, en tirant également parti des TIC au sein d une économie du savoir diversifiée et répondant aux problématiques émergentes telles que le concept de «citoyenneté culturelle/interculturelle», de compétences interculturelles et d alphabétisation médiatique. SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES : promouvoir la recherche sur les droits de l homme en tant que garants de la diversité culturelle, en abordant les questions de la confiance, de l inclusion, de la participation culturelle, de la liberté d expression et du respect des religions et des croyances. Etudier comment les modes de gouvernance peuvent intégrer les principes de la diversité culturelle. Explorer comment les programmes et politiques culturelles peuvent faciliter les transformations sociales et les changements progressifs et pacifiques dans des sociétés multiculturelles. SANTÉ : promouvoir des services de santé culturellement adaptés, prenant en compte les perceptions culturelles particulières de la maladie et du bien-être, et reconnaissant les médecines locales, autochtones et alternatives, dans le plein respect des droits de l homme - et la contribution des organisations confessionnelles. A cette fin, renforcer les synergies entre les différents systèmes, ministères et acteurs de la santé, notamment en ce qui concerne la recherche de solutions aux défis urgents, tels que la prévention et le traitement du VIH/SIDA, la mortalité infantile et maternelle, le paludisme, la santé génésique, la violence domestique et autres pratiques souvent justifiées au nom de la tradition et de la diversité. ÉCONOMIE : reconnaître et encourager la contribution des ressources culturelles, telles que le patrimoine et la création, ainsi que la contribution des industries culturelles à l économie locale, nationale et mondiale, incluant l «économie de l intelligence» dans le respect des droits de propriété intellectuelle et de la notion de bien public ; favoriser le pluralisme, y compris la reconnaissance des modes de subsistance locaux/autochtones comme source de revenus et d emplois. Susciter le débat et la réflexion sur les normes et les valeurs régénératives en matière de richesse, de productivité, de bien-être, en introduisant des visions et des perspectives économiques alternatives. SCIENCES NATURELLES ET ENVIRONNEMENTALES : renforcer les synergies avec les savoirs locaux/autochtones en vue de la protection de l environnement, de l utilisation durable des ressources naturelles, de l adaptation et de l atténuation du changement climatique. Encourager une réflexion critique sur l impact des traditions et des pratiques sur les hommes et l environnement. Revisiter les philosophies et cosmologies anciennes, les valeurs portant sur l inter-connectivité des formes de vie, telles que l harmonie, afin de trouver de nouvelles façons de préserver les diversités biologique et culturelle. Formuler de nouvelles pédagogies portant sur la relation homme-nature-culture et sur la préservation de la Terre dans une approche holistique. COMMUNICATION/MÉDIAS : promouvoir la diversification culturelle et linguistique des contenus en vue des sociétés du savoir : en renforçant pluralisme des médias, en 18 Un nouvel agenda de politiques culturelles pour le développement et la compréhension mutuelle

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