Baguage au marais de Kervijen, Baie de Douarnenez : Etude de la migration postnuptiale des passereaux paludicoles du 29 août au 01 septembre 2007

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1 Baguage au marais de Kervijen, Baie de Douarnenez : Etude de la migration postnuptiale des passereaux paludicoles du 29 août au 01 septembre 2007 David HEMERY & Christine BLAIZE Grumpy Nature Novembre 2008 Préambule

2 Baguage au marais de Kervijen, Baie de Douarnenez : Etude de la migration postnuptiale des passereaux paludicoles du 29 août au 01 septembre 2007 Depuis 2003, nous réalisons des points d écoute au printemps sur les marais de Kervijen et de Ty An Quer et des observations en toute saison. Avec les premières campagnes de baguage de 2006, menées par Bretagne Vivante, l association Grumpy Nature a proposé d apporter également sa contribution à l étude des passereaux paludicoles de ces marais. Le marais de Kervijen Le marais de Kervijen s étend sur 22 hectares sur les communes de Plomodiern et de Ploeven. Le Kerharo, petit fleuve côtier, représente la limite naturelle de ces deux communes. L exutoire du cours d eau se trouve sur la plage de Kervijen qui délimite, à l ouest, le marais de Kervijen. Cette vaste dépression est située sur la partie occidentale du sous bassin versant du Kerharo et du bassin versant du Porzay. Ce marais s est développé en arrière d un cordon semi naturel de dunes et de galets, qui le sépare de l Anse de Kervijen. La plage est limitée au sud par la pointe rocheuse de Ty An Quer et au nord, par la pointe rocheuse de Ty Mark (MENAND, 2006) qui en fond un véritable amphithéâtre encaissé. Marais de Kervijen (Grumpy Nature.) Le marais présente une mosaïque de milieux naturels : saulaies, scirpaies, joncacées... La majorité de sa surface est colonisée par les roseaux communs (Phragmite australis), qui forment des roselières humides. On y trouve des radeaux herbacés, des trous d eau ignorés de la végétation qui forment à la saison sèche des vasières extrêmement attractives pour les oiseaux. En amont du marais se situent des casiers de roselières sèches non fauchées évoluant vers une mégaphorbiaie. Des îlots de boisements se sont considérablement développés en arrière du marais avec un sous bois nu laissant apparaître également des zones de vasières. Dans sa partie Est le marais est ceinturé de prairies humides. Cette zone humide naturelle s est développée depuis les années 1970 suite à la déprisse agricole des années 1960 qui a touchée ces communes. Le Conseil Général du Finistère a acquis ce site et en a confié la gestion à la Communauté de Communes du Porzay. Depuis 2004, dans le cadre de la gestion du marais, une fauche hivernale annuelle est effectuée en un seul tenant sur 12 hectares. Une ceinture de roselière est conservée ainsi qu'une zone centrale, dans l'objectif de limiter l impact de la fauche sur l avifaune en période de nidification. Une zone de 4 à 5 hectares est conservée du coté de

3 Ploeven (MENAND, 2006). Des travaux hydrauliques ont été réalisés pour faire traverser une partie des eaux du bassin versant chargées de sels minéraux par le marais, afin d épurer naturellement cette eau avant qu elle ne se jette à la mer. Ces actions de gestion ont évidemment un impact sur la biodiversité, que ce soit sur l avifaune, la flore ou les invertébrés. Les objectifs Le baguage des oiseaux est la seule technique permettant d étudier précisément les oiseaux des marais. Milieux relativement fermé, l œil ne peut pas percevoir ce qui se passe au delà de quelques mètres. Pour remédier à ces problèmes les ornithologues ont mis en place des systèmes de capture au moyen de filets verticaux, tendus dans les roselières. En effet, des suivis réalisés à la station de baguage de la baie d Audierne, et dans d autres roselières ailleurs, depuis une vingtaine d années ont montré que cette technique d échantillonnage permet d avoir rapidement une idée précise des espèces qui fréquentent un site et de leurs effectifs. Il est dès lors possible de donner une valeur patrimoniale à ce site pour son rôle comme site de nidification ou d escale migratoire (GUYONNET et BARGAIN, 2006). Ainsi, il a été proposé au gestionnaire de mettre en place un suivi de l avifaune par le baguage. Il s agit de mesurer la richesse avifaunistique du marais de Kervijen lors de la migration postnuptiale et répondre à plusieurs objectifs : - mesurer l intérêt du site pour l avifaune en période de passage postnuptiale. C est ainsi que des opérations de captures ont été entreprises par Bretagne Vivante à partir de mesurer l impact de la fauche hivernale sur l avifaune en halte migratoire sur le site. Lorsque les roseaux sont coupés en hiver, ils sont encore trop bas au printemps suivant pour servir de site de nidification aux passereaux paludicoles. En revanche, ils sont suffisamment développés en été et automne pour abriter des oiseaux en halte migratoire (GUYONNET et BARGAIN, 2006). Matériel et méthode Le suivi de la migration postnuptiale : programme ACROLA et AXE II du PNRO (Programme National de Recherche sur les Oiseaux du Muséum de Paris) Dans le marais de Kervijen, des captures ont été entreprises dès 2006, par Bretagne Vivante. Elles ont été reconduites en 2007, par Bretagne Vivante, et l'association Grumpy Nature. Du 7 au 17 août, des captures ont été entreprises par Bretagne Vivante dans le cadre du programme ACROLA. Il s agit de prospecter des roselières pour mettre en évidence la fréquentation d un site par une espèce mondialement menacée, le phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola). Les filets ont été installés dans la partie aval du marais encore en eau, près du cordon de galets. Une repasse diffusant le chant du phragmite aquatique a été utilisée dans chaque travée. La seconde session a été effectuée à la fin du mois d'août, du 29 aout au 01 septembre (des sessions ont eu lieu en soirée), par l association Grumpy Nature. Cette fois-ci, l objectif était plus centré sur l intérêt global du site pour la migration postnuptiale des passereaux paludicoles (Axe II du PNRO). Les filets, 96 mètres, ont été placés dans la partie centrale, en amont de la mare. Nous avons cherché à exploiter la mosaïque de milieux présents sur le site. Un filet a été placé dans la vieille roselière non fauchée avec présence de saules, coté Ploeven. Un autre a barré le canal qui sépare les deux roselières. La majorité des filets sont situés dans la partie normalement la plus humide du marais. Il s agit d une zone de roselière d au moins

4 deux ans non fauchée avec une densité hétérogène de roseaux. Des zones de vasières, normalement inondées, morcèlent cette roselière. Une repasse mixte, installée dans chaque travée, a été utilisée, diffusant les chants de plusieurs oiseaux paludicoles : phragmite aquatique, gorge bleue à miroir, locustelle luscinoide, rousserolle effarvatte, etc. Entre les deux campagnes, les zones prospectées ont été différentes. Par contre les méthodes pratiquées ont été les mêmes à l exception de la repasse utilisée. Les captures se sont déroulées du lever du jour à midi, sauf météo défavorable. Entre 96 et 132 mètres de filets verticaux ont été installés dans la roselière, parallèlement au trait de côte. Quelque soit le protocole suivi, la manipulation des oiseaux et la prise des données se fait de la même manière. Tous les oiseaux capturés sont placés dans de petits sacs en attendant d être manipulés. Après détermination de l'espèce et baguage de l'oiseau, des renseignements de nature différente sont notés pour chaque individu : date et heure de capture, nom de l'espèce, numéro de la bague, âge, sexe, état du plumage, mesure de l'aile, adiposité, poids au 1/10e de gramme près à l'aide d'une balance électronique. Les oiseaux sont ensuite relâchés. Un certain nombre d'entre eux seront repris dans les heures, les jours ou les années qui suivent. Ils fournissent alors des "contrôles" riches d'enseignements. Parmi les éléments susceptibles d'être alors appréhendés figurent : les voies de migration, le temps de séjour, la variation pondérale, la survie, les déplacements des oiseaux dans la roselière, la réutilisation du site comme halte migratoire, année après année, la fidélité au site de nidification. Ligne de filets Rousserolle prise au filet Matériel de baguage

5 Conditions météorologiques Conditions météorologiques du 20 août au 05 septembre en Baie de Douarnenez (France - Kervel, Lat: 48.12, Lon: Sources : // GFS Vitesse du vent (noeuds) Direction du vent Température ( C) Pluie (mm/3h) Couverture nuageuse (%) 02h 05h 08h 11h 14h 17h 20h 23h 02h 05h 08h 11h 14h 17h 20h 23h 02h 05h 08h 11h 14h 17h 20h 23h 02h 05h 08h 11h 14h 17h 20h 23h 02h 05h 08h 11h 14h 17h 20h 23h

6 Résultats du baguage Au cours de ces 4 matinées, 206 captures ont été effectuées (172 baguages, 34 contrôles) concernant 20 espèces différentes. Pendant 3 jours la longueur de filets déroulée est de 96 mètres. Le 29 seulement 66 mètres ont installés tardivement expliquant peut être le faible nombre de captures. Ce sont les fauvettes paludicoles qui représentent la majorité des captures avec 54,37% des individus capturés. Ensuite viennent les hirondelles (2 espèces) avec 16,50% des oiseaux. Les autres espèces non strictement inféodées aux marais peuvent nicher dans la mozaique de milieux (haies, arbres, buissons, bâtiments ) qui entoure ces deux marais. A l exception du martin pêcheur (un cas probable de nidification en falaise au sud ouest de la plage de Saint Anne fin des années 90, obs. pers), et de la gorge bleue à miroir, ces espèces se reproduisent dans ou autour du marais. Ce dernier est aussi utilisé à d autres fins que la nidification : dortoirs dans le cas des hirondelles et des bergeronnettes, site de transit ou d alimentation comme pour la gorge bleue, les mésanges ou les pouillots etc. Les présences de la gorge bleue et de la locustelle tachetée sont remarquables. Les oiseaux paludicoles sont évidemment les plus intéressants. Ils sont représentés par : le martin pêcheur, la gorge bleue à miroir, la bouscarle de Cetti, le phragmite des joncs, la rousserolle effarvatte, la locustelle tachetée et le Bruant des roseaux. Les hirondelles (rustique, de fenêtre et de rivage) et les bergeronnettes des ruisseaux ou grise utilisent les roselières comme dortoirs et comme site d alimentation. Des espèces comme l hirondelle rustique se reproduit sur des sites proches du marais dans les bâtiments agricoles, garages... Pour l hirondelle rustique et de rivage, les marais servent en été de dortoirs nocturnes. Les oiseaux des environs ou les migrateurs qui se déplacent durant la journée se regroupent en soirée près des zones humides et se posent avant la nuit dans les roseaux pour dormir. Cette fonction de zone de repos des roselières est importante pour cette espèce en régression dans notre pays. L hirondelle de rivage se reproduit tout autour du marais sur les falaises du bord de mer. Trois colonies principales se trouvent à la périphérie immédiate de ces marais. Quant à l hirondelle de fenêtre plus rare elle niche sur les habitations des villages alentours. A cette période de l année, on peut être raisonnablement certain que les phragmites des joncs, les gorges bleues, la locustelle tachetée et le martin pêcheur capturés étaient nés ailleurs qu à Kervijen et donc faisaient halte dans ce site pour reconstituer leurs réserves énergétiques avant de poursuivre leur route vers les zones d hivernage (GUYONNET, BARGAIN, 2006). En effet, les points d écoute réalisés au cours du printemps n ont pas permis de contacter ces différentes espèces.

7 Le tableau I montre la prédominance de la classe d âge 1 an (juvénile) qui représente 80% des oiseaux capturés. Tableau I: Bilan des captures Adultes Juvéniles Total ESPECE indéterminé Femelle Male Total adultes indéterminé Femelle Male juvéniles Total captures rousserolle effarvatte phragmite des joncs hirondelle rustique rouge gorge bruant des roseaux bouscarle de Cetti pouillot véloce pouillot fitis hirondelle de rivage gorge bleue mésange bleue accenteur mouchet tarier pâtre martin pêcheur bergeronnette des ruisseaux gobe mouche noir bécassine des marais locustelle tachetée tarier des près grive musicienne Total La figure 1 montre l écrasante présence de la rousserolle effarvatte et du phragmite des joncs. captures rousserolle phragmite des hirondelle rouge gorge bruant des bouscarle de pouillot véloce pouillot fitis hirondelle de gorge bleue mésange accenteur tarier pâtre martin bergeronnette gobe mouche bécassine locustelle tarier des grive Espèces Figure n 1 : Nombre des captures pour chaque espèce.

8 Le tableau II met en avant une légère augmentation quotidienne des captures. Il est délicat d avancer quoique ce soit en termes de phénologie entre les différentes espèces étant donné la brièveté du suivi. Ce sont les espèces paludicoles qui dominent les effectifs d oiseaux capturés. Deux espèces sont prépondérantes la rousserolle effarvatte et le phragmite des joncs. Tableau II : Représentation temporelle des captures Espèces Dates 29/08/07 30/08/07 31/08/07 01/09/07 Total % rousserolle effarvatte ,1 phragmite des joncs ,3 hirondelle rustique ,6 rouge gorge ,3 bruant des roseaux ,4 bouscarle de Cetti ,4 pouillot véloce ,9 pouillot fitis ,9 hirondelle de rivage ,9 gorge bleue ,5 mésange bleue ,5 accenteur mouchet ,5 tarier pâtre ,5 martin pêcheur ,9 bergeronnette des ruisseaux ,9 gobe mouche noir ,5 bécassine des marais ,5 locustelle tachetée ,5 tarier des près ,5 grive musicienne ,5 Total nb captures /08/ /08/ /08/ /08/ /08/ /08/ /08/ /08/ /08/ /08/ /08/ /08/ /08/2007 Dates Figure n 2 : Phénologie des captures lors de la migration postnuptiale 2007 (Bretagne Vivante/Grumpy Nature)

9 Contrôles et temps de séjour Parmi les 206 captures 34 représentent des contrôles. Parmi les oiseaux contrôlés 16 sont des autos contrôles et 18 des oiseaux qui n ont pas été bagués par nos soins. Pour un seul individu ( ) nous n avons pas reçu d informations. Tableau III : Bilan des contrôles DATE Heure action BAGUE ESPECE AGE SEXE LP AD MA 01/09/07 8:30 C ACRSCI 1A? 66,00 1,0 10,8 30/08/07 10:00 C ACRSCI 1A? 65,00 1,0 10,3 31/08/07 9:35 C ACRSCI 1A? 65,50 1,0 10,2 29/08/07 8:00 C ACRSCI 1A? 67,00 1,0 11,8 01/09/07 7:35 C ACRSCI 1A? 67,00 4,0 18,3 31/08/07 12:30 C ACRSCI 1A? 66,00 1,0 10,8 31/08/07 10:35 C ACRSCI 1A? 64,00 1,0 10,6 01/09/07 9:40 C ACRSCI 1A? 64,50 1,0 11,0 29/08/07 7:50 C CETCET +1A? 61,00 1,0 16,4 29/08/07 12:00 C SAXTOR 1A M 66,00 1,0 15,2 30/08/07 9:00 C ACRSCI 1A? 65,00 1,0 9,5 30/08/07 8:15 C ACRSCI 1A? 64,00 1,0 10,6 01/09/07 9:40 C ACRSCI 1A? 64,00 1,0 10,7 30/08/07 11:00 C ACRSCI 1A? 63,00 1,0 10,1 31/08/07 8:00 C PARCAE 1A? 61,50 1,0 10,9 01/09/07 12:45 C PARCAE 1A F 61,00 1,0 11,2 30/08/07 9:00 C EMBSCH 1A M 80,00 1,0 19,8 01/09/07 8:30 C ACRSCH 1A? 64,50 1,0 11,0 30/08/07 10:25 C ACRSCI 1A? 63,50 63,50 4,0 63,50 13,8 4,0 13,8 4,0 13,8 Pour l ensemble des oiseaux contrôlés le temps de séjour est de 11 jours (1 à 25 jours). Parmi ces derniers certains ont été bagués plus tôt au mois d août par Bretagne Vivante. Ces individus (16 oiseaux) représentent 18 contrôles. Le temps de séjour moyen pour ces 16 oiseaux est de18,36 jours. Voici les temps de séjour calculés pour différentes espèces avec les données de baguage obtenues jusqu à la fin août. Ces données sont plus précises que les valeurs de la mi août que l on peut qualifier de valeurs intermédiaires. Durée de séjour à la fin août : phragmite des joncs 4 jours (N=7), rousserolle effarvatte 12,18 jours (N=17), bruant des roseaux 12,5 jours (N=2), bouscarle de cetti 11,5 jours (N=2), mésange bleue 25 jours (N=1), tarier pâtre 21 jours (N=1) et rouge gorge familier 2 jours (N=1). Des temps de séjours ont été calculés par Bretagne Vivante concernant les oiseaux bagués durant la première campagne de baguage Cela donne des durées de séjour plus faibles que celles calculées par la suite. En effet, les durée de séjour obtenues avec les données de la fin août allongent le pas de temps retenu pour réaliser ces calculs. Pour le phragmite des joncs le temps de séjour chute de 5,35 à 3,39 jours soit deux jours de moins. Quant à la rousserolle effarvatte cette valeur connaît une forte baisse passant de 5,13 à 3,48 jours soit plus de 1,5 jour (JACOB, CHAMPION, BARGAIN, 2007).. Ces informations nous apprennent que les oiseaux trouvent donc des ressources alimentaires à Kervijen et séjournent pour reconstituer leurs réserves énergétiques en vue de poursuivre leur migration (JACOB, CHAMPION, BARGAIN, 2007).

10 Ce sont les espèces qui se reproduisent sur le site qui ont le taux de contrôles les plus élevés. Les migrateurs stricts sont moins repris dans les filets. Il est intéressant de voir que l individu , une rousserolle effarvatte, possible reproducteur sur le site, n a pas connu d évolution de son poids entre la première capture, le 17/08/07 et la dernière, le 31/08/07. Ceci montre que fin août des oiseaux n ont toujours pas accumulé suffisamment de réserves graisseuses pour entamer leur voyage migratoire. Déplacements et dispersion postnuptiale Aucun oiseau bagué à l étranger n a été contrôlé sur le site. Par contre une rousserolle capturée en Baie d Audierne à Trunvel le 08/08/07 a été contrôlée 23 jours plus tard sur le marais de Kervijen le 30/08/07 (Fig3). Figure n 3 : Origines des oiseaux bagués hors des marais du Porzay (sources : Bretane Vivante/Grumpy Nature)

11 Observations ponctuelles lors des matinées de baguages Durant les matinées de baguage plusieurs espèces d oiseaux et de mammifères ont pu aussi être observées. Chez les oiseaux notons la première mention du Héron garde bœuf pour le bassin versant du Porzay. Les observations du chevalier arlequin ou de la barge à queue noire renforcent l interet et la valeur patrimoniale du site (Tab.III). Tableau III : Bilan des observations ornithologiques Dates Espèces 28/08/07 29/08/07 30/08/07 31/08/07 01/09/07 Aigrette garzette Anatidés sp. 80 barge à queue noire 1 bécassine des marais bergeronnette des ruisseaux 1 bergeronnette grise 1 canard colvert canard souchet 1 chevalier arlequin 1 chevalier gambette 1 1 chevalier guignette 1 1 foulque macroule 4 7 geai des chênes 1 grand cormoran grèbe castagneux 3 1 héron cendré héron garde bœuf 2 hirondelle de fenêtre* 2 hirondelle de rivage* 30 hirondelle rustique* 70 martin pêcheur 1 gallinule poule d'eau faucon hobereau 1 râle d'eau sarcelle d'hiver * Chaque matinée les hirondelles viennent se nourrir sur le marais. Un dortoir semble s être installé dans les champs de maïs alentours.

12 Conclusions Ce suivi s inscrit dans la continuité et la complémentarité de ce qui a été réalisé par la SEPNB du 7 au 17 août et permet de prospecter une zone différente du marais élargissant ainsi le spectre de milieux suivis et des espèces susceptibles d être capturées. Ce suivi tardif en fin de mois permet aussi d affiner la phénologie et les durées de temps de séjour des oiseaux sur le marais. Les résultats du baguage sont dans l ensemble modestes en termes d effectifs capturés en comparaison aux grandes roselières (Estuaire de la Seine, Loire, Baie d Audierne etc.) qui bordent le littoral de la façade Manche Atlantique. Cependant, les captures montrent que bon nombre d espèces fréquentent le marais aux différentes périodes de l année. La captures d espèces comme la gorge bleue à miroir, l hirondelle de rivage, la locustelle tachetée ou encore le gobe mouche noir montre la valeur patrimoniale du site et l intérêt de préserver et de conserver une telle zone humide. A cela s ajoute les observations quotidiennes réalisées au cours des captures : aigrette garzette, héron garde bœuf, chevalier arlequin Les résultats concernant le gorge bleue à miroir peuvent même être considérés comme très bons. L expérience montre que la meilleure période pour mesurer l intérêt d une zone humide comme escale migratoire pour les oiseaux paludicoles est comprise entre le 5 et le 20 août. C est durant cette période que s arrêtent les gros contingents de phragmites des joncs et les phragmites aquatiques. Mais les suivis en baie d Audierne montrent également que compte tenu des variations inter-annuelles des dates de passage, plus la durée de suivi est longue, plus les résultats sont intéressants. Il serait donc opportun de prévoir en 2007 de reproduire cette expérience de baguage autour du 15 août et pour une durée aussi longue que possible. Il est donc d ores et déjà possible de dire que la fauche hivernale des roselières sur une large partie du marais ne supprime pas complètement l intérêt du site comme escale migratoire ou comme dortoir pour les oiseaux paludicoles. Ces oiseaux viennent évidemment dans ces marais littoraux pour trouver de la nourriture en abondance et en particulier des pucerons (hyalopterus pruni) qui peuvent pulluler sur les feuilles de roseaux en été, mais aussi différentes espèces d araignées. Il serait intéressant d être attentif à la quantité de nourriture disponible pour l avifaune lors des prochaines sessions de captures dans les années à venir (GUYONNET, BARGAIN, 2006). Remerciements Merci à Pascal et Gillou, pour leur aide logistique, ainsi que Marie Claire, Raymond et Stéphane pour les petits services qu ils nous ont rendus. Nous remercions également la SEPNB, notamment Bruno Bargain qui nous a encourager pour cette étude et apporter des informations. Enfin un grand merci à Garzabic pour nous avoir supporté durant ces quelques jours!!! Bibliographie - GUYONNET B., BARGAIN B., (2006). - Etude de la migration postnuptiale des oiseaux au marais de Kervijen. SEPNB. 4 pp. - JACOB Y., CHAMPION M., BARGAIN B., (2007). - Etude de la migration postnuptiale des oiseaux au marais de Kervijen. SEPNB. 4 pp