UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL DÉPARTEMENT D ANTHROPOLOGIE PAVILLON LIONEL-GROULX SALLE : C ANT-3214 : ANTHROPOLOGIE DE LA MORT Roland VIAU

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1 UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL DÉPARTEMENT D ANTHROPOLOGIE PAVILLON LIONEL-GROULX SALLE : C-3050 ANT-3214 : ANTHROPOLOGIE DE LA MORT Roland VIAU TRIMESTRE HIVER 2014 MERCREDI, 8H30-11H30 DU 08 JANVIER AU 16 AVRIL 2014 DESCRIPTEUR : La mort dans tous ses états et débats. OBJECTIFS DU SÉMINAIRE L objectif premier du séminaire est de permettre à l étudiant de faire une réflexion spécifique sur la finitude. Le séminaire veut aussi amener l étudiant à constater que si nos ancêtres avaient peur des morts, nos contemporains, eux, ont peur de la mort. D où l invention de rites et de philosophies pour apprivoiser l événement, pour vaincre son angoisse ou pour mieux vivre. PRÉSENTATION DU SÉMINAIRE À l heure où plusieurs considèrent que la pensée symbolique détermine la culture et non la biologie, on est fondé à se demander si le culte des morts, plutôt que l évitement de l inceste, ne serait pas ce qui ferait notre humanité. En clair, les usages funéraires et les conduites de deuil qu en sont venues à élaborer les sociétés humaines ne marqueraient-elles pas la nécessité de culturaliser leur animalité? Seraient-elles à l origine de la culture?

2 Certes, les animaux ont une certaine conscience de la mort et observent des comportements particuliers en présence du cadavre d un congénère. Mais, jusqu à preuve scientifique du contraire, l espèce humaine reste la seule pour qui la mort est présente au cours de la vie, la seule qui accompagne l événement d un rituel funéraire et la seule qui croit en la survie et en la renaissance des morts. Homo n est donc pas seulement un genre parmi d autres, un singe mal rasé ou un pauvre singe condamné à faire l humain. Homo se veut surtout un animal religieux qui ensevelit et inhume ses morts. Sans compter, que sa simple passion de détruire peut l amener à tuer et à exterminer les membres de sa propre espèce. Ce séminaire convoquera les quatre sous-disciplines de l anthropologie (ethnologie, ethnolinguistique, archéologie et bioanthropologie) pour faire le point sur un phénomène constituant à la fois la face cachée de la vie (un fait biologique) et le dernier rite de passage (un fait social). Nous partirons du point de vue selon lequel, depuis au moins ans, le cerveau d Homo sapiens est une formidable machine, apte à forger des idées, à imaginer des mondes possibles, et à concevoir des mondes nouveaux. Nous cernerons ensuite les conceptions de la mort dans les sociétés humaines passées et actuelles, dresserons un inventaire des rites funéraires élaborés, identifierons les rituels de deuil entretenus et présenterons les représentations de l au-delà inventées au fil du temps. Nous jetterons aussi un œil sur le suicide, l euthanasie et les pratiques humaines d extermination que sont la guerre, le massacre et le génocide. 2

3 3 CALENDRIER DU SÉMINAIRE Séance 1 (08 janvier) : PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE DU CONTENU DU SÉMINAIRE ET DE SON DÉROULEMENT. Séance 2 (15 janvier) : ARCHÉOLOGIE D UNE ANGOISSE : LA MORT, LES MORTS ET LA PEUR DE LA FINITUDE. Exposé magistral où nous discuterons de la conscience de la mort chez l être humain, de l enfant et de la mort, de la peur de la finitude et de l invention d un ailleurs. Séance 3 (22 janvier) : APPRIVOISER LA MORT : USAGES FUNÉRAIRES ET RITUELS DU DEUIL. Exposé magistral où nous effectuerons un survol des pratiques funéraires et des rituels du deuil élaborés par les sociétés humaines pour apprivoiser la mort. Séance 4 (29 janvier) : S ABRÉGER LES JOURS : L AFFAISSEMENT DU VOULOIR-VIVRE. Exposé magistral où nous ferons une anthropologie historique du suicide pour démythifier le tabou social entourant ce phénomène. Nous insisterons particulièrement sur la contribution majeure de Durkheim qui a fait de la mort volontaire un objet d étude scientifique. Séance 5 (05 février) : SUICIDE ET EUTHANASIE. Exposé magistral où présenterons un aperçu du suicide actuellement dans le monde et discuterons la question de l euthanasie, suicide assisté pour certains et mort donnée pour d autres.

4 4 Séance 6 (12 février) : L HORREUR EST HUMAINE : GUERRE, MASSACRE ET GÉNOCIDE. Exposé magistral où nous examinerons les pratiques humaines d extermination intensive que constituent la guerre, le massacre et le génocide. Séances (Du19 février au 26 février du 11mars au 16 avril) : PRÉSENTATIONS ORALES DES PARTICIPANTS AU SÉMINAIRE. Les étudiants, individuellement ou regroupés en équipe de deux ou trois, feront une présentation orale d une durée de 40 minutes sur un sujet de leur choix et relatif au thème général de la mort. Ces présentations seront suivies de discussions sous formes de tables rondes. LA SEMAINE DE RELÂCHE AURA LIEU DU 04 MARS AU 10 MARS UNE SUGGESTION DE LECTURE Aucun livre n est obligatoire pour le séminaire. Question de vous introduire au thème du séminaire, le petit livre de Serge GAGNON, 1987 : Mourir hier et aujourd hui. De la mort chrétienne dans la campagne québécoise au XIX e siècle à la mort technicisée dans la cité sans Dieu, un plaisir de lecture, est toutefois fortement recommandé. Son prix de vente à la Librairie de l Université de Montréal est : 19 $ (taxe en sus).

5 5 MODES D ÉVALUATION 1. PRÉSENTATION ORALE INDIVIDUELLE OU EN ÉQUIPE, PARTICIPATION ET DISCUSSION : COMPTANT POUR 60 POINTS DE LA NOTE TOTALE. Former ou non une équipe de deux ou trois. Choisir un sujet se greffant au thème de la mort. Sujet retenu fera l objet de votre présentation orale individuelle ou en équipe. Préalablement, ce sujet devra être soumis à l auxiliaire de recherche et accepté. Préparer un plan de recherche sommaire et relatif au sujet choisi. Produire une bibliographie indicative comportant cinq références pertinentes au thème retenu (soit trois articles de périodiques et deux monographies). Remise du plan de recherche et de la bibliographie aux participants du séminaire doit être faite obligatoirement une semaine avant votre présentation orale. Faire une présentation orale en équipe d une durée de 40 minutes. Chaque présentation sera suivie d une période questions et d une discussion. L ordre des présentations orales sera tiré au sort. Lire au moins un des textes suggérés en bibliographie (articles de périodiques ou chapitre de livre) pour chacun des thèmes qui feront l objet d une présentation orale à partir de la 7 e semaine du trimestre. Remise hebdomadaire d un résumé de lecture d une page (20 lignes). Ces résumés porteront sur un des textes suggérés que vous aurez à lire à chaque semaine pour être à même de participer à la discussion suivant les présentations orales qui débuteront à la 7 e semaine. Vous choisissez le texte hebdomadaire que vous résumerez. GRILLE D ÉVALUATION Pondérations associées PLAN SOMMAIRE DE LA PRÉSENTATION ORALE ET BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE PRÉSENTATION ORALE RÉSUMÉS DE LECTURE HEBDOMADAIRES PARTICIPATION ET DISCUSSION 6 points 30 points 16 points 8 points

6 6 2. TRAVAIL ÉCRIT DÉTAILLANT LA PRÉSENTATION ORALE EN ÉQUIPE : COMPTANT POUR 40 POINTS DE LA NOTE TOTALE. Rédiger un travail individuellement (texte de 12 pages è interlignes doubles) ou en équipe (texte de 20 pages à interlignes doubles) complétant le sujet de votre présentation orale. Ce travail long inclura dans sa forme achevée : plan de recherche de la présentation orale, structure du contenu détaillé de la présentation orale sous forme de texte suivi, une bibliographie sélective comportant 10 références (monographies, documents audiovisuels, articles de périodique, ouvrages de références, etc.) pertinentes au sujet investigué et, le cas échéant, des illustrations placées en annexe. Date de remise du travail écrit : 16 avril GRILLE D ÉVALUATION Pondérations associées STRUCTURE DU CONTENU DU TRAVAIL PRÉSENTATION MATÉRIELLE BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE QUALITÉ DE L EXPRESSION ÉCRITE (Grammaire, orthographe et style) 25 points 5 points 5 points 5 points Pour la présentation matérielle du travail écrit et de la bibliographie, suivre les consignes du Guide de présentation d un travail écrit, préparé par la Faculté de l Éducation permanente de l Université de Montréal, téléchargeable sur la Toile. Ce travail, doit être frappé à interlignes doubles, en caractères 10 ou 12 points, et ne doit pas excéder 12 pages, bibliographie non incluse.

7 7 COORDONNÉES ET DISPONIBILITÉS DE L ENSEIGNANT Roland Viau Département d anthropologie Université de Montréal Pavillon Lionel-Groulx 3100 Jean-Brillant Local : C-3024 Tél. (514) , poste Courriel d acheminement : rolandviau@hotmail.com Courriel institutionnel : roland.viau@umontreal.ca Disponibilité : lundi, 13h30 à 15H30 ou sur rendez-vous AUXILIAIRE DE RECHERCHE À DÉTERMINER

8 8 ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE ARIÈS, Philippe, (1975). Essais sur l histoire de la mort en Occident du Moyen Âge à nos jours. Paris, Seuil, 237 p., (Coll. «Points Histoire», H 31). BACQUÉ, Marie-Frédérique, (1992). Le deuil à vivre. Paris, Odile Jacob, 262 p., (Coll. «Opus», 17). BACQUÉ, Marie-Frédérique, dir., (1997). Mourir aujourd hui. Les nouveaux rites funéraires. Paris, Odile Jacob, 276 p., (Coll. «Opus», 61). BACQUÉ, Marie-Frédérique, (2001). Apprivoiser la mort. Paris, Odile Jacob, 283 p. BARBER, Paul, (1988). Vampires, Burial, and Death. Folklore and Reality. New Haven and London, Yale University Press, 236 p. BARRAU, Annick, (1994). Mort à jouer mort à déjouer. Socio-anthropologie du mal de mort. Paris, Presses Universitaires de France, 221 p., (Coll. «Sociologie d aujourd hui»). BAUDRILLARD, Jean, (1976). L échange symbolique et la mort. Paris, Gallimard, 347 p., (Coll. «Bibliothèque des Sciences humaines»). BAUDELOT, Christian et Roger ESTABLET, (1984). Durkheim et le suicide. Paris : Les Presses Universitaires de France, 131 p., (Coll. «Philosophies», 3). BERNAND, Carmen, (1991). «MORT», dans Pierre Bonte et Michel Izard, dir., Dictionnaire de l ethnologie et de l anthropologie, Paris, Presses Universitaires de France, p BOYER, Pascal, (2001). Et l homme créa les dieux. Paris, Gallimard, 526 p., (Coll. «Folio Essais», 414). BROHM, Jean-Marie, (2008). Figures de la mort. Perspectives critiques. Paris, Beauchesne Éditeur, 172 p., (Coll. «Prétentaine»). COLLECTIF D AUTEURS, (2013). 20 clés pour comprendre le chamanisme. Paris, Albin Michel Le Monde des Religions, 154 p. COLLECTIF D AUTEURS, (2004). «Dossier : Les sacrifices humains : Enquête sur un tabou», L Histoire, n o 290, (Septembre), p COLLECTIF D AUTEURS, (2010) «Dossier : La mort. Oser y penser», Philosophie Magazine, n o 44, (Novembre), p COLLECTIF D AUTEURS, (2006). «Apprivoiser la mort pour mieux vivre», Le Nouvel Observateur, (Hors-Série), n o 62, (Avril Mai), 83 p., (Coll. «Dossiers»). COLLECTIF D AUTEURS, (2009). «Dossier : A-t-on raison d avoir peur?», Philosophie Magazine, n o 34, (Novembre), p

9 9 COURTOIS, Martine, (1991). Les mots de la mort. Paris, Belin, 412 p., (Coll. «Le Français retrouvé», 23). DARWIN, Charles, (1998). L expression des émotions chez l homme et les animaux. (1872 pour l édition originale), Paris, Éditions du CTHS, 407 p., (Coll. «Format», 29). DEVEREUX, Paul, (2010). Géographie sacrée. Paris, Éditions Véga, 160 p. DURKHEIM, Émile, (1991). Le suicide. Étude de sociologie. (1897 pour l édition originale), Paris, Presses Universitaires de France, 463 p., (Coll. «Quadrige»,19). DUVERGER, Christian, (1979). La fleur létale. Économie du sacrifice aztèque. Paris, Seuil, 249 p., (Coll. «Recherches anthropologiques»). ELIAS, Norbert, (1985). La solitude des mourants. Paris, Pocket, 119 p., (Coll. «Agora», 213). EL KENZ, David, dir., (2005). Le massacre, objet d histoire. Paris, Gallimard, 557 p., (Coll. «Folio Histoire»). FREUD, Sigmund, (2010). «Considération actuelle sur la guerre et la mort (1915)», dans Anthropologie de la guerre, Paris, Fayard, p , (Coll. «Ouvertures Bilingues»). GAGNON, Serge, (1987). Mourir hier et aujourd hui. De la mort chrétienne dans la campagne québécoise au XIX e siècle à la mort technicisée dans la Cité sans Dieu. Québec, Les Presses de l Université Laval, 194 p. GNOLI, Gherardo et Jean-Pierre VERNANT, dir., (1982 ). La mort, les morts dans les sociétés anciennes. Cambridge Paris, Cambridge University Press Éditions de la Maison des Sciences de l Homme, 505 p. HARRIS, Marvin, (1979). Cannibales et monarques. Essai sur l origine des cultures. (1977 pour l édition anglaise), Paris, Flammarion, 267 p. HARRISON, Robert, (2003). Les Morts. Paris, Éditions Le Pommier, 285 p., (Coll. «Essais»). HERTZ, Robert, (1970). «Contribution à une étude sur la représentation collective de la mort», (Texte publié originalement en 1907), dans Sociologie religieuse et Folklore, Paris, Presses Universitaires de France, p JANKÉLÉVITCH, Vladimir, (1994). Penser la mort. Paris, Liana Levi, 139 p., (Coll. «Opinion»). KAREH TAGER, Djénane, (2007). La vie après la mort. Paris, Plon, 123 p., (Coll. «Petite Bibliothèque des Spiritualités»). LE GOFF, Jacques, (1981). La naissance du Purgatoire. Paris, Gallimard, 509 p., (Coll. «Folio Histoire», 31). LENOIR, Frédéric et Jean-Philippe de TONNAC, dir.,(2004). La mort et l immortalité. Encyclopédie des croyances et des savoirs. Paris : Bayard Centurion, 1685 p.

10 10 LEROI-GOURHAN, André, (1964). Les religions de la préhistoire. Paris, Presses Universitaires de France, 156 p., (Coll. «Quadrige», 44) LÉVI-STRAUSS, Claude, (1984). «La visite des âmes, (Année )», dans Paroles données, Paris, Plon, p MARZANO, Michela, (2007). La mort spectacle. Enquête sur l «horreur-réalité». Paris, Gallimard, 76 p. MAUREILLE, Bruno, (2004). Les premières sépultures. Paris, Le Pommier Cité des sciences et de l industrie, 123 p., (Coll. «Le Collège de la Cité», 12). MAUSS, Marcel, (1950). «Effet physique chez l individu de l idée de mort suggérée par la collectivité» (Publié originalement en 1926), dans Sociologie et anthropologie, Paris, Presses Universitaires de France, p , (Coll. «Quadrige», 58). METCALF, Peter et Richard HUNTINGTON, (1991). Celebrations of Death. The Anthropology of Mortuary Ritual. Cambridge, Cambridge University Press, 236 p. MIMS, Cedric, (1998). When We Die. What Becomes of the Body after Death. London, Robinson, 370 p. MISHARA, Brian L. et Michel TOUSIGNANT, (2004). Comprendre le suicide. Montréal, Les Presses de l Université Laval, 172 p., (Coll. «Paramètres»). MOHEN, Jean-Pierre, (1995). Les rites de l au-delà. Paris, Odile Jacob, 329 p. MORIN, Edgar, (1970). L homme et la mort. Paris, Éditions du Seuil, 372 p., (Coll. «Essais», 77). PARADIS, Louise Iseult, (1984). «La mort et l archéologie : l exemple des Aztèques», Anthropologie et Sociétés, Vol. 8, n o 1, p PARKER PARSON, Mike, (1999). The Archaeology of Death and Burial. Phoenix Mill, Sutton Publishing, 250 p., (Coll. «Texas A&M University Antrhropology Series»). PINGUET, Maurice, (1984). La mort volontaire au Japon. Paris, Gallimard, 380 p., (Coll. «Tel», 185). PLAUT, Eric A. et Kevin ANDERSON, éd., (1999). Marx on Suicide. (Texte de Marx écrit en 1846). Evanston, Northwestern University Press, 147 p. RAIMBAULT, Ginette, (2004). Parlons du deuil. Paris, Payot, 129 p., (Coll. «Petite Bibliothèque Payot», 643). REEVES SANDAY, (1986). Divine Hunger. Cannibalism as a Cultural System. Cambridge, Cambridge University Press, 266 p. SCUBLA, Lucien, (1999). «"Ceci n est pas un meurtre" ou comment le sacrifice contient la violence» dans Françoise Héritier, dir., De la violence II, (Séminaire), Paris, Odile Jacob, p , (Coll. «Opus», 88).

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