UN INTERROGATOIRE Commentez les didascalies qui ponctuent le dialogue entre Simone et le presseur.

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1 L'Atelier de Jean-Claude Grumberg, scène 5 ("La nuit") Introduction Situez le passage. En quoi cette scène contraste-t-elle avec la scène précédente? Pourquoi l'auteur a-t-il choisi la nuit? UN DIALOGUE INFORMATIF Quelles informations apporte ce dialogue entre le presseur et Simone? - Informations sur les lieux et les trajets de déportation : - Informations sur le fonctionnement des camps et le tri des déportés : UN INTERROGATOIRE Commentez les didascalies qui ponctuent le dialogue entre Simone et le presseur. LE REFUS DU PATHETIQUE Comment comprenez-vous l intrusion de Léon dans la scène? Comment Simone désigne-t-elle les autorités responsables de l arrestation de son mari? Commentez. Relisez la réplique du presseur («Dis-toi qu il n est jamais [ ] douches?»). Relevez les pronoms personnels utilisés. Commentez. Introduction L'Atelier de Jean-Claude Grumberg, scène 5 ("La nuit") Situez le passage. En quoi cette scène contraste-t-elle avec la scène précédente? La scène précédente est placée sous le signe de la fête et du mariage. Pourquoi l'auteur a-t-il choisi la nuit? Dans la scène 5, le décor est plus intime («la nuit»), plus propice aux confessions et à la mise à nu des cœurs. UN DIALOGUE INFORMATIF Quelles informations apporte ce dialogue entre le presseur et Simone? Informations sur les lieux et les trajets de déportation : «en quarante-trois», «Drancy», «Lublin Maïdanek», «Compiègne», «en rentrant à Paris», «Autriche», «Pologne», «Russie», «à pied», «dans des camions». - Informations sur le fonctionnement des camps et le tri des déportés : «Il avait quel âge?», «Il portait des lunettes», «Il avait tous ses cheveux?», «Dis-toi qu il n est jamais entré dans un camp», «les plus nombreux sont montés dans les camions», «Les camions les emmenaient directement aux douches», «qu ils aient fait ce que vous dites aux vieux, à ceux qui ne pouvaient plus travailler, aux femmes, aux enfants, d accord». UN INTERROGATOIRE Commentez les didascalies qui ponctuent le dialogue entre Simone et le presseur.

2 Simone : «fait non de la tête», "Un temps", "silence", "Simone ne comprend pas", «toujours sans le regarder», «Simone le regarde sans comprendre» Le presseur : "avec difficulté", «sans l écouter», «Le presseur reprend», "bref silence", "il s'arrête", "un temps", "le presseur ne répond rien", "le presseur hoche la tête en silence" Un rapport de force déséquilibré s instaure : Simone est dans la position de victime et le presseur reprend le questionnement des bourreaux (récurrence de la modalité interrogative, brièveté des questions). => Le dialogue rejoue donc les interrogatoires sommaires effectués par les SS pour «trier» les Juifs. Volonté de retranscrire au plus près le fonctionnement des camps LE REFUS DU PATHETIQUE Comment comprenez-vous l intrusion de Léon dans la scène? Léon apporte une touche comique pour déjouer le pathétique et détendre une atmosphère lourde. Comment Simone désigne-t-elle les autorités responsables de l arrestation de son mari? Commentez. Pronom personnel «Ils» («Ils l ont pris»). Volonté de ne pas construire un discours haineux contre les responsables de l extermination des Juifs. Les personnages de l atelier ne ressemblent pas aux bourreaux. => Refus de la colère et de la rancœur Relisez la réplique du presseur («Dis-toi qu il n est jamais [ ] douches?»). Relevez les pronoms personnels utilisés. Commentez. Pronom personnel indéfini («on»), pronom personnel pluriel et collectif «nous» et «ils». Pronoms personnels qui renvoient à un groupe (les Juifs déportés) et ne mettent pas en valeur de figure singulière et individuelle. Volonté de conjurer le pathétique par un discours général, déjà historique et non pas personnel. Refus du «je» et de la confession intime. Bilan. Un ton original pour bâtir un témoignage sur les camps. Refus de toute colère haineuse, de toute hargne, mais usage d un pathétique discret, sobre et épuré, et d effets comiques. 1. Fonction capitale de ce dialogue entre Simone et le presseur : témoigner de l expérience vécue par les Juifs durant la guerre afin de ne jamais oublier. 2. Passage original dans le ton choisi : refus de la colère haineuse pour lui préférer un ton dépassionné, plus efficace.

3 Axe Relevé Procédé Interprétation «en quarante-trois», «Drancy», «Lublin Maïdanek», «Compiègne», «en rentrant à Paris», «Autriche», «Pologne», «Russie», «à pied», «dans des camions». Indications spatiotemporelles Informations sur les lieux et les trajets de déportation «Il avait quel âge?», «Il portait des lunettes», «Il avait tous ses cheveux?», «Dis-toi qu il n est jamais entré dans un camp», «les plus nombreux sont montés dans les camions», «Les camions les emmenaient directement aux douches», «qu ils aient fait ce que vous dites aux vieux, à ceux qui ne pouvaient plus travailler, aux femmes, aux enfants, d accord». "la nuit" Simone : «fait non de la tête», "Un temps", "silence", "Simone ne comprend pas", «toujours sans le regarder», «Simone le regarde sans comprendre» Le presseur : "avec difficulté", «sans l écouter», «Le presseur reprend», "bref silence", "il s'arrête", "un temps", "le presseur ne répond rien", "le presseur hoche la tête en silence" Alors ils l'avaient relâché. A l'ugif ils lui ont donné une sorte de permis de séjour ils ont mis Titre Indication de temps Didascalies Pronom personnel «Ils» Informations sur le fonctionnement des camps et le tri des déportés le décor est plus intime («la nuit»), plus propice aux confessions et à la mise à nu des cœurs. Un rapport de force déséquilibré s instaure : Simone est dans la position de victime et le presseur reprend le questionnement des bourreaux (récurrence de la modalité interrogative, brièveté des questions). Volonté de ne pas construire un discours haineux contre les responsables de l extermination des Juifs. Les personnages de l atelier ne ressemblent pas aux bourreaux. => Refus de la colère et de la rancœur

4 Nous on est partis à pied sur le coup on les a enviés Ils n'avaient pas le temps de se rendre compte, ils n'entraient pas dans le camp Elle est interrompue par l'entrée de Léon qui porte un plateau sur lequel il ya du thé, un litre d'eau-de-vie et des gâteaux secs. Simone s'est levée, elle a passé son manteau par-dessus sa blouse et elle est sortie après avoir posé sa main, au passage, sur l'épaule du presseur. Le presseur n'a pas bougé. "Il est parti quand?" "Fin quarante-trois?" "Ils disent pour où?" "Il avait quel âge?" "Il faisait plus ou moins?" "Plus ou moins vieux?" "Il portait des lunettes?" "Ses cheveux?" "Il avait tous ses cheveux? Lignes 95 à 107 Lignes 119 à 122 Pronom personnel indéfini («on»), pronom personnel pluriel et collectif «nous» et «ils». Didascalie Questions Stichomythies Répliques brèves qui s'enchainent rapidement Pronoms personnels qui renvoient à un groupe (les Juifs déportés) et ne mettent pas en valeur de figure singulière et individuelle. Volonté de conjurer le pathétique par un discours général, déjà historique et non pas personnel. Refus du «je» et de la confession intime. Léon apporte une touche comique pour déjouer le pathétique et détendre une atmosphère lourde. Le dialogue rejoue donc les interrogatoires sommaires effectués par les SS pour «trier» les Juifs. Volonté de retranscrire au plus près le fonctionnement des camps Le presseur ne se montre pas tendre avec Simone. Il veut la bousculer. Cela ressemble plus à un interrogatoire. Lignes 109 à 118 Lignes 125 à 133 Lignes 134 à 141 Tirades Simone nous apporte des renseignements concernant sa famille sous l'occupation. Le presseur explique à Simone (et donc au spectateur) comment se déroulait l'arrivée dans les camps, le tri des prisonniers. La dernière tirade est la réaction de Simone, à la fin de l'échange : elle n'ose pas croire que son mari ait été

5 tué.

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