THEORIE DE LA CIRCULATION SANGUINE: DE GALIEN A IBN AL NAFIS

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1 IIIèmes Journées Nationales de la Didactique des SVT Sousse les 22 et 23 Novembre 2008 THEORIE DE LA CIRCULATION SANGUINE: DE GALIEN A IBN AL NAFIS ATF AZZOUNA Laboratoire de la Biologie de la Reproduction et du Développement Département de Biologie, Faculté des Sciences de Tunis Laboratoire de la Didactique des SVT Institut t Supérieur de l Education et de la Formation Continue de Tunis Azzouna.atf@hexabyte.tn

2 INTRODUCTION

3 L histoire des Sciences arabes est très peu étudiée particulièrement celle de la Biologie. i En plus, des reproches à ces sciences Premier reproche: compiler des connaissances antérieures. Deuxième reproche: négliger l expérimentation et l observation Troisième reproche: très imprégnées par la religion.

4 Ce travail est un essai de réponse à ces trois reproches par l étude d un thème de la Biologie se rapportant à la médecine : LA CIRCULATION SANGUINE Dans le domaine médical, d illustres noms peuvent être cités comme Razès, Avicenne, Ibn al-jazzar (à Kairouan), Abulcassis, Avenzoar, Averroès, Ibn al- Nafis

5 LE PRESENT TRAVAIL CONCEPT «circulation sanguine» Galien ( Ap. JC) Ibn Sina (Avicenne, ) Ibn Rochd (Averroès ) Ibn al-nafis ( )

6 Travail basé essentiellement sur les documents: Amor CHADLI & Ahmed Ezzine ELBARHOUMI, 2006: traduction de IBN AL-NAFIS «Commentaire de l anatomie du Canon d Avicenne», Tunis Forneas BESTEIRO & Alvarez de MORALES, 1987: Edition critique de IBN RUSHD: «Kitab Al-Kulliyyat fi l-tibb» (les généralités de la Médecine), Madrid

7 LA CIRCULATION SANGUINE CHEZ GALIEN

8 Il est considéré comme le père de la physiologie expérimentale. Il défend la théorie trois âmes émanant des trois centres le foie, le cœur et le cerveau. Il considère donc :

9 L âme sensible naît dans le sang du cerveau et permet les forces de la sensibilié (5 sens) L âme naturelle naît dans le sang du foie :elle donne la force naturelle nutritive titi (croissance, développement ) L âme animale naît dans le sang du cœur : elle engendre la force animale (souffle animal ou vital ou pneuma) qui permet la vie (battement cardiaque)

10 Ébullition du sang LA CIRCULATION SANGUINE CHEZ GALIEN

11 LA CIRCULATION SANGUINE CHEZ IBN SINA = AVICENNE ET IBN AL-NAFIS

12 Ibn Sina (Avicenne, ) «le Canon de médecine» référence en Europe jusqu au XVIIIè siècle Ibn al-nafis (né à Damas en 1208 et mourut au Caire en 1288) «Commentaire de l anatomie du Canon» «Abrégé du Canon». ETUDE COMPARATIVE

13 Automatisme: pompe artères veines Modérateur de la chaleur 3 ventricules LA CIRCULATION CHEZ AVICENNE

14 LA CIRCULATION CHEZ IBN AL-NAFIS

15 autonomes Circulation pulmonaire Ébullition du sang Volontaire: rejet pompe Modérateur de la chaleur? Cloison étanche coronaires LA CIRCULATIONCHEZ IBN AL-NAFIS

16 LA CIRCULATION SANGUINE CHEZ IBN ROCHD = AVERROES A vécu à Cordoue entre 1126 et 1196 grand philosophe et astronome, mais aussi médecin La spécialisation et le travail d équipe en médecine ont commencé: «Les généralités de la médecine» ou Colliget traite les aspects théoriques, «Les possibilités» de son ami Ibn Zohr (Avenzoar) le compléte par ses aspects cliniques i et thérapeutiques. ti

17 Il subdivise la médecine en théorique et pratique Théorique: sciences naturelles permet de différencier la santé de la maladie par analogie Pratique: divisée en deux: médecine expérimentale: permet d étudier les médicaments Dissection: permet de connaître les structures

18 Sortent du cœur 2 ventricules 2 oreillettes Pompe? permet au cœur de respirer Structure et rôle des vaisseaux et des valvules Âme (oxygène) Centre digestif seulement? Sang (Nutriments) Nutriments transportés par le cœur description du système porte hépatique THEORIE DE LA CIRCULATION CHEZ AVERROES

19 CONCLUSION

20 Cloison perforée STRUCTURE CŒUR 2 ventricules Cloison étanche AVERROES 2 oreillettes valvules IBN AL-NAFIS Artères Veines Veine artérieuse Artère veineuse Veine porte hépatique Coronaires

21 FONCTION AVERROES Ébullition du sang Pompe COEUR Souffle vital animal Âme (oxygène) Sang (Nutriments) Séparés Flux et reflux circulation Autonomes Artères et veines Sortent du coeur Système porte Centre nutritif autonome Force nutritive véhiculée par les veines du foie FOIE Modérateur POUMON de la chaleur Centre digestif seulement Nutriments transportés par le cœur Respiration du cœur puis des organes

22 Des réponses aux trois reproches qu on Des réponses aux trois reproches qu on fait aux sciences arabes me semblent possibles :

23 Au reproche de la compilation nous pouvons dire que: L exemple de l étude historique de la théorie de la circulation sanguine ne peut que rectifier ce reproche par le fait que même les savants arabes se sont corrigés les uns après les autres. Averroès précise même contrairement à ce que prônaient les théologiens, que la science ne peut être achevée. Dans ce même sens, il signale l importance des sciences naturelles (fondamentales) dans la compréhension de la médecine

24 Au reproche d avoir négligé l observation et l expérimentation : Ceci peut être vrai au VIIè et VIIIè siècle, mais pas à partir du IXè siècle. Leurs descriptions anatomiques précises et claires, ne peuvent qu être le fruit, non seulement de l observation observation, mais également de la dissection comme le signale Averroès le long de son ouvrage Colliget. Leurs critiques avec assurance et détermination, non seulement de Galien et d Aristote, t mais aussi de leurs prédécesseurs arabes est un autre argument qu ils ont disséqué à côté des animaux, des humains.

25 L empirisme existait chez ces médecins, mais il est discret par crainte d être attaqués par les théologiens, tout comme chez Vésale (quelques siècles plus tard) qui, bien qu il n ait pas observé les pores interventriculaires décrits avant lui par Galien, a continué à défendre leur présence. Donc, à côté de cet empirisme, le raisonnement déductif logique permettait d expliquer tout ce qui était invisible. Tout comme il a perduré chez Vésale (XVIè siècle) considéré à tort comme le père de l anatomie lanatomie, et qui se référait trois siècles après Ibn Al-Nafis, au créateur pour expliquer le passage du sang à travers la cloison interventriculaire.

26 Au reproche d être très imprégnés par la religion: La recherche scientifique progresse mieux chez les savants laïques comme Averroes qui bien qu il ait vecu avant Ibn Al-Nafis a élaboré une théorie plus cohérente sur la structure et le fonctionnement cardiaque. Castaglioni disait en 1931 : «nous sommes redevables à cette civilisation arabe du maintien de la médecine laïque à une époque où elle était devenue en Occident, pour la majeure partie, le monopole des clercs

27 Cela peut être observé chez Averroès qui a participé à l affaiblissement du rationalisme en faveur de l empirisme en signalant avant Harvey que la connaissance n est pas complète.

28 Nous pouvons finir par un paradoxe. p L Islam, jusqu à la fin du XIIè siècle, source et principe inspirant la réflexion et la valeur de la raison, cédait le pas à la dictature. La philosophie se réduisit à l avantage de la tradition et du dogme, aboutissant à un rétrécissement de la pensée intellectuelle et scientifique. Et c est là, que réside la véritable cause de la crise que vit actuellement la civilisation arabo-musulmane.