Renforcer les Centres de Créativité, D innovation et de Savoir en Ontario Les Occasions de MOOC (Cours en Ligne Largement Ouverts) en Ontario
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- Édouard Crevier
- il y a 8 ans
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1 Renforcer les Centres de Créativité, D innovation et de Savoir en Ontario Les Occasions de MOOC (Cours en Ligne Largement Ouverts) en Ontario
2 Renforcer les centres de créativité, d innovation et de savoir en Ontario En réponse au document de consultation du ministère de la Formation et des Collèges et Universités, Renforcer les centres de créativité, d innovation et de savoir en Ontario, publié en juin 2012, Contact North Contact Nord a fait part en juillet de ses premières réflexions sur les manières dont le ministère pourrait appuyer l innovation grâce à l apprentissage en ligne. Ce domaine très riche d occasions d éducation évolue rapidement, et il s y produit des expérimentations importantes et productives. Dans le volet suivant de la contribution de Contact North Contact Nord à ce dialogue au sein du secteur postsecondaire de l Ontario, nous examinons le phénomène de l apprentissage en ligne dont on parle le plus de nos jours : le cours en ligne largement ouvert (massive open online course, ou MOOC). Nous explorons dans ce document quelques caractéristiques majeures des MOOC ainsi que les consortiums qui les introduisent. Nous cernons également ici les occasions pour le secteur ontarien de l éducation postsecondaire. En collaboration avec le secteur, le ministère peut éclaircir celles-ci et aider les établissements d enseignement de l Ontario à les saisir alors qu ils se penchent sur le potentiel et les défis des MOOC. Qu est-ce qu un MOOC? Les MOOC sont des cours qui se fondent sur les progrès accomplis dans l apprentissage amélioré par la technologie et à distance durant les dernières décennies. Cependant, ces cours se démarquent nettement aussi de la pratique plus traditionnelle de l apprentissage en ligne sur nombre d aspects importants. Bien qu ils soient encore à leurs débuts et ne conviennent pas probablement à chaque étudiante ou étudiant, les MOOC ont connu des premiers succès impressionnants et s attirent le soutien de certains des établissements d enseignement les plus prestigieux du monde. La revue américaine The Atlantic a qualifié le cours en ligne largement ouvert (MOOC) comme étant «l expérimentation la plus importante à survenir dans l éducation supérieure 2». Le tout premier MOOC était une innovation canadienne, dont la mise au point et la prestation ont été faites par l intermédiaire de la Athabasca University. En effet, le cours de George Siemans et de Stephen Downes, intitulé Connectivism and Connective Knowledge, a été présenté en 2008 à un groupe de 25 étudiantes et étudiants inscrits (et payant des frais de scolarité) à la University of Manitoba, ainsi qu à quelque 2300 étudiantes et étudiants parmi le grand public qui ont suivi la classe en ligne gratuitement. Dans ce chapitre canadien de l histoire du MOOC, il faut mentionner également l inclusion de la University of Toronto parmi les quinze membres de Coursera, un des consortiums regroupant des universités prestigieuses qui offrent des MOOC. 1 [En ligne] 2 Voir Weissmann, Jordan (2012). «The Single Most Important Experiment in Higher Education», The Atlantic, 18 juin [En ligne] 2
3 En février 2011, les MOOC ont vraiment captivé l attention du monde entier lorsqu un professeur de la Stanford University a fait équipe avec un vice-président de Google pour offrir un cours ouvert gratuit sur Internet, portant sur l intelligence artificielle. Ce MOOC couvrait le même matériel que le cours donné sur le campus à Stanford, et sa prestation a attiré un auditoire en ligne de plus de étudiantes et étudiants (ne recevant pas de crédits) partout sur la planète. En outre, l évaluation du cours faite ensuite par les étudiantes et étudiants qui y ont assisté a révélé que cette expérimentation de l éducation à une échelle massive avait été un franc succès. L équipe du personnel de formation a ensuite développé le concept dans une entreprise en démarrage, Udacity, à l aide d un financement de capital-risque. Coursera, une autre entreprise en démarrage bien financée s inspirant aussi de l expérience à Stanford, a bientôt suivi cette voie et signé des ententes non exclusives de contenus de cours avec une liste impressionnante d universités prestigieuses, notamment : la Princeton University, la Stanford University, la University of Pennsylvania, la University of Michigan Ann Arbor et la University of Toronto. Entretemps, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et la Harvard University ont créé l entreprise edx, dont le premier établissement d enseignement additionnel est la UCBerkeley. Les caractéristiques de cette première génération de MOOC incluent ce qui suit. Les fournisseurs : les MOOC sont offerts par des universités nord-américaines d élite (dont la plupart travaillent en consortium) à de très grandes classes d étudiantes et étudiants partout dans le monde. Les contenus : les premiers MOOC portaient sur l informatique et l ingénierie, mais la gamme des offres s est élargie et propose maintenant des cours sur d autres matières, dont les sciences sociales, les lettres et sciences humaines et les sciences en général. À l automne 2012, on assistera à l introduction d une variété de cours beaucoup plus grande à mesure que les consortiums procèdent au lancement de leurs nouvelles offres. La pédagogie : les stratégies en matière de contenu et d enseignement sont semblables à celles des autres cours en ligne, incluant les vidéos de cours magistraux, les présentations PowerPoint avec narration, les groupes de discussion, les lectures et les quiz. Parfois, les contenus reproduisent ceux des cours donnés sur le campus à l université. L évaluation : des applications informatiques ou une notation pair-à pair sont utilisées le plus souvent pour l évaluation. Les étudiantes et étudiants ne sont pas tenus de remettre des travaux de cours pour rester dans le cours, mais ils doivent le faire s ils veulent obtenir une reconnaissance d achèvement du cours. 3
4 Les titres de compétence : aucun crédit scolaire n est attribué pour la réussite d un MOOC. Quelques établissements d enseignement offrent des certificats d achèvement (souvent contre des frais nominaux), mais ces certificats ne portent pas la mention de l université d où provient le cours. C est-à-dire que le titre de compétence énonce par exemple «Artificial Intelligence edx» et non pas «Artificial Intelligence MIT». La question des titres de compétence fait l objet d une discussion continue parmi les universités et au sein de ces dernières, quoique certaines d entre elles aient déclaré qu elles n accorderont jamais pour les MOOC des crédits équivalents à ceux des cours donnés à l université. Le coût : les cours sont gratuits pour les étudiantes et étudiants, qui peuvent y participer selon leurs besoins et leurs intérêts s ils ne désirent pas obtenir une reconnaissance d achèvement. Les consortiums majeurs susmentionnés ont tous été financés abondamment par des fonds universitaires investis dans edx, alors que Udacity et Coursera ont reçu un financement privé. Le modèle économique pour soutenir les cours est également un aspect qui fait l objet de conjectures et de discussions continues. Tel qu il est offert généralement de nos jours, le MOOC est un cours dont les participantes et participants sont répartis à l échelle mondiale et, de même, les matériels de ce cours sont dispersés un peu partout sur le Web. Les inscriptions au cours sont ouvertes et gratuites. En outre, il est prévu qu elles soient exceptionnellement nombreuses comparativement aux normes conventionnelles : elles se chiffrent souvent dans les dizaines de milliers et atteignent même parfois un total supérieur à Les occasions pour l Ontario Or les MOOC constituent une expérimentation, mais c est une démarche importante. Même sous une forme émergente, ces cours représentent l un des développements les plus audacieux dans l éducation postsecondaire depuis des décennies. Ils se fondent sur une idée, qui mérite notre attention réfléchie et un soutien, et ce, même si le battage indéniable qui les entoure peut nous faire craindre qu il ne s agisse là que d un autre engouement pédagogique. Une telle capacité d enseigner, qui est incarnée avec succès par le modèle du MOOC, serait une percée significative du point de vue économique et sur le plan de l accessibilité en matière d éducation, même si elle ne s applique qu à quelques matières et ne s adresse qu à certaines populations étudiantes. La décision prise par la University of Toronto de participer, en collaboration avec Coursera, à la conception et à la diffusion des MOOC a permis d introduire ces derniers en tant qu un élément de la politique et de la pratique de l éducation en Ontario. L émergence des MOOC soulève des questions pour ceux qui financent et fournissent actuellement l apprentissage en classe et l apprentissage en ligne. Ces questions auxquelles il faut réfléchir sont entre autres les suivantes. 4
5 1. Les collèges et les universités de l Ontario devraient-ils s engager dans les MOOC? Comme l affirme la revue The Atlantic, les MOOC constituent l expérimentation la plus importante qui est en cours aujourd hui dans l éducation supérieure. Les collèges et les universités de l Ontario doivent prendre part à l évolution future d un concept qui a de solides origines canadiennes. Les MOOC pourraient bien être des éléments perturbateurs pour l apprentissage postsecondaire en ligne et traditionnel déjà établi en Ontario et au Canada. Mais cette perturbation se produira toute de façon, quelle que soit la décision des collèges et des universités de l Ontario de participer ou non à ce processus. 2. Comment les établissements de l Ontario pourraient-ils participer? Quoique se joindre à de nouvelles entreprises directement puisse être la bonne solution pour quelques collèges et universités de l Ontario, d autres pourraient souhaiter envisager une solution de rechange comme des entreprises sous forme commerciale ou de consortium qui visent des populations étudiantes spécifiques, ou encore, choisir simplement parmi les techniques éprouvées dans le contexte des MOOC. Le projet des MOOC produira de nouvelles plateformes pour la prestation des cours, de nouveaux contenus d apprentissage et de nouveaux outils d évaluation qui pourraient aider les programmes en ligne conventionnels à contrôler les coûts et la charge de travail du personnel enseignant, tout en préservant des relations d étude plus intimes. Il est important également de noter que jusqu ici, seules les universités se sont impliquées dans les consortiums américains de MOOC. 3. Comment ces cours pourraient-ils influer sur l apprentissage en ligne en Ontario? Les MOOC se feront une place dans le paysage de l éducation en Ontario. Ces cours sont gratuits, ils favorisent différents niveaux de mobilisation étudiante et ils possèdent d excellents antécédents scolaires. De plus, nombre d entre eux peuvent être suivis à un rythme qui convient à chaque étudiante ou étudiant. Tous ces facteurs rendront les MOOC très attirants pour un vaste éventail d apprenantes et apprenants. À tout le moins, certains étudiantes et étudiants se détourneront des études plus conventionnelles en ligne ou sur le campus et choisiront plutôt les MOOC. Cependant, l interaction du personnel de formation, qui permet aujourd hui aux programmes postsecondaires en ligne de se différencier des MOOC, aura encore un grand attrait pour beaucoup d étudiantes et étudiants. Tout comme la capacité des collèges et des universités de l Ontario de comprendre et de répondre aux situations et aux besoins de la main-d œuvre locale continuera à les attirer. Les campus locaux des collèges et des universités pourraient fournir aux étudiantes et étudiants des MOOC certains services auxiliaires (tutorat, évaluation, délivrance de titres de compétence), qui sont les talons d Achille des MOOC actuellement. Cela créerait en fait une nouvelle forme d apprentissage autonome bénéficiant d un soutien. Finalement, les 5
6 techniques et les outils appliqués dans les MOOC, comme la notation automatisée ou la notation pair-à pair, pourraient améliorer la productivité et l efficacité des cours et des programmes en ligne de l Ontario. 4. Quel est le plus gros défi pédagogique à l égard des MOOC? La plus importante question qui reste sans réponse est peut-être de savoir si un tel soutien tutoriel et par des pairs, qui est habilité par le réseau, peut combler l écart de l interaction avec le personnel de formation. Nous ne savons pas vraiment jusqu à quel point ces pratiques fonctionneront ou quelles pourraient être les pratiques exemplaires. Toutefois, la recherche sur ces questions sera une préoccupation primordiale des entreprises de MOOC et de leurs partenaires universitaires, et pourrait s avérer un moyen fructueux de rehausser l échelle sans sacrifier la qualité. 5. Comment l Ontario pourrait-il mettre à profit cette nouvelle capacité? Il en va de l intérêt de l Ontario de voir à ce que tout l apprentissage en ligne soit de haute qualité, qu il fasse l objet d une large mise en marché précise, qu il reflète les besoins étudiants et curriculaires, et qu il produise des titres de compétence que ces derniers peuvent utiliser partout dans la province et, éventuellement, dans d autres territoires et programmes scolaires. En outre, une telle démarche afin que les MOOC contribuent à faire progresser ces enjeux est une bonne raison d envisager une action conjointe de coordination intraprovinciale et interprovinciale sous l égide de stratégies d apprentissage en ligne provinciales et, peutêtre même, nationales. Le ministère de la Formation et des Collèges et Universités pourrait réunir les collèges et les universités s intéressant à considérer comment l éducation postsecondaire en Ontario peut répondre le mieux aux occasions offertes par les MOOC. Cette réflexion pourrait se faire dans le contexte du fort avantage commercial évident qu ont les actuels consortiums de MOOC à haut profil sur le marché mondial ainsi que celui des difficultés qu éprouveraient les collèges et les universités de l Ontario pour se créer un profil s ils travaillent en solo. Parmi les possibilités qui pourraient être envisagées, citons les suivantes : créer des MOOC qui pourraient être utilisés en tant que cours d introduction pour les étudiantes et étudiants qui désirent fréquenter par la suite un collège ou une université de l Ontario; de tels cours seraient gratuits et ne donneraient pas de crédits, mais il se pourrait qu ils ne se conforment pas à la notion d être «largement ouverts»; créer des cours en ligne qui seraient disponibles en tant que cours crédités pour les étudiantes et étudiants de l établissement ou partout en Ontario, mais qui seraient modifiés en vue de les offrir à titre de MOOC à l échelle mondiale; élaborer une offre collective dans une spécialité des MOOC (notamment les sciences de la santé, l exploitation minière ou les cultures autochtones) ou dans d autres 6
7 domaines de force, qui pourrait être proposée par l intermédiaire d un des consortiums existants; fournir des services de soutien (incluant le tutorat et le placement) aux étudiantes et étudiants qui suivent des MOOC; mettre au point un processus collectif d accréditation des MOOC, qui serait intégré à l entente de reconnaissance de crédits négociée actuellement parmi les collèges et les universités de l Ontario; décrire le rôle des collèges dans la création, l adaptation et l adoption des MOOC, ainsi que dans l attribution de crédits pour ces cours; commanditer des études de recherche sur l efficacité et l aspect économique des MOOC, ainsi que sur la manière dont ils peuvent être avantageux pour les établissements d enseignement qui ne participent pas au champ déjà très concurrentielde l élaboration et de l offre des MOOC; une attention particulière devrait être accordée au secteur collégial en Ontario puisque, comme il est indiqué cidessus, les membres des consortiums de MOOC sont exclusivement des universités; soutenir l élaboration d une stratégie d apprentissage en ligne, qui porte une attention particulière à l incorporation des MOOC dans l éducation postsecondaire. L expérimentation Les MOOC sont d abord et avant tout des expériences. Il serait toutefois prématuré de déclarer victoire dans ce domaine ou de les voir comme des signes avant-coureurs d un avenir nouveau pour l éducation supérieure. Ceci étant dit, ces cours sont tout de même des expériences qui ont une importance exceptionnelle pour l éducation postsecondaire, en raison des éléments suivants. L échelle. L élaboration de nouveaux MOOC requiert de déployer de gros efforts afin de réaliser une vieille ambition, souvent frustrée, de l apprentissage en ligne: éduquer de très grands nombres d étudiantes et étudiants grâce à des cours exigeants de qualité supérieure, tout en accomplissant des économies d échelle. Pour atteindre ce but, les MOOC expérimentent avec de nombreuses techniques, y compris la notation automatisée et la notation par les pairs, ainsi que les groupes d étude et les services de tutorat basés sur les réseaux sociaux. Il faudra bien sûr surveiller de près les répercussions pédagogiques et technologiques de cette approche. À tout le moins, les MOOC semblent jusqu ici atteindre les ambitions en matière d échelle qui les sous-tendent : par exemple, Coursera a glané à lui seul 1,6 million d inscriptions d étudiantes et étudiants depuis sa création en janvier
8 L aspect économique. Le modèle des MOOC présente des pressions contradictoires sur les revenus des établissements d enseignement. Le coût. Les étudiantes et étudiants peuvent s inscrire gratuitement à un MOOC et privent ainsi leur collège ou université d attache de certains revenus. Mais puisque ces derniers veulent aussi obtenir des crédits scolaires, les établissements auxquels ils sont rattachés peuvent donc imposer des frais pour l évaluation de l équivalence des MOOC aux fins d accorder ces crédits. Les revenus. Les étudiantes et étudiants inscrits à un MOOC par l entremise de la University of Toronto pourraient aussi vouloir obtenir une reconnaissance de l achèvement du cours, qui peut leur être accordée contre des frais nominaux. Étant donné un groupe potentiel de étudiantes et étudiants dont chacun paie 50 $ pour obtenir cette reconnaissance, cela peut totaliser des revenus substantiels. Les services. Les collèges et les universités pourraient aussi être en mesure de mettre en place des services de soutien, offert à un certain coût, à l intention des étudiantes et étudiants suivant des MOOC qui requièrent des services comme le tutorat, le placement, le counselling ou la remédiation. La collaboration. Les collèges et les universités peuvent prendre des composantes de MOOC et les intégrer dans leurs cours en ligne, hybrides et en face-à-face, à condition qu ils incluent une reconnaissance appropriée de leur origine. Cela donnerait aux collèges et aux universités l accès à une myriade de ressources éducatives ouvertes de haut profil, et ce, sans aucun coût. Le prestige. Les nouveaux fournisseurs de MOOC font partie de l élite de l éducation supérieure. L importance de ce fait en vue de surmonter les préjudices actuels contre l apprentissage en ligne ne peut être exagérée. La portée mondiale. Le phénomène des MOOC est vraiment mondial. Le principal attrait des MOOC pour les conférenciers vedettes se trouve dans l idée qu ils leur permettront d atteindre un auditoire qui n est aucunement limité ni par les frontières géographiques ni par le contexte économique. La perturbation. Les MOOC sont mis de l avant par les plus grandes marques de l éducation supérieure en Amérique du Nord, réunies dans de puissants consortiums ayant un financement substantiel. Vu cette propriété précoce, il est difficile d imaginer un rôle robuste dans ce domaine pour d autres collèges et universités moins connus. Mais ils peuvent se joindre à des groupes déjà établis, ou encore, former des groupes plus ciblés sur le plan géographique ou des groupes spécifiques d étudiantes et étudiants comme ceux des professions de la santé. D autres collèges et universités peuvent tirer profit d attribuer des crédits et d adapter les ressources de ces chefs de file des MOOC du début, mais ils devront se livrer à une minutieuse réflexion stratégique à l égard de leur entrée dans le champ de l élaboration et de la 8
9 prestation des MOOC. Les perspectives d avenir Cette situation nous donne-t-elle une impression de déjà vu? Les MOOC procurent-ils seulement un stimulant de «l exubérance irrationnelle» du genre qui a caractérisé une trop grande partie du milieu de l éducation dans la période des débuts d Internet? Nous espérons qu il est bien clair que, même si l adoption du phénomène des MOOC pose certains risques, nous devrons faire face à des risques encore plus grands si nous l ignorons. Bien que ces cours flottent maintenant au somment du «cycle du buzz» à leur égard et soient encore à leurs débuts, les MOOC attirent les talents, les investissements et les appuis d établissements de premier plan, tout en offrant une incroyable proposition de valeur (gratuitement!) à des millions d apprenantes et apprenants à travers le monde. Le nombre remarquable d étudiantes et étudiants qui ont déjà fait l essai de leurs «marchandises» témoigne de l intérêt envers ce concept et des possibilités que pourrait fournir sa mise en œuvre. Un des défis à ce sujet consiste à définir la valeur économique de ce modèle pour les collèges et universités. Cela suggère que les MOOC s amélioreront de façon continue, comme l apprentissage en ligne s est amélioré durant la dernière décennie. La question n est pas de chercher à savoir si les MOOC transformeront complètement l éducation postsecondaire dans sa forme actuelle, mais nous devrions plutôt nous demander quel est le rôle de la majorité des collèges et des universités de l Ontario dans un champ d activité qui est déjà la «propriété» de certains des plus grands noms dans l éducation américaine. Comment ces cours peuvent-ils être intégrés à l éducation ontarienne afin d en faire bénéficier à la fois les étudiantes et étudiants et les établissements d enseignement? Un consortium de collèges et d universités de l Ontario pourrait-il adapter le modèle de certains établissements américains en travaillant ensemble pour proposer des cours en ligne qui procurent des crédits à leurs propres étudiantes et étudiants, tout en offrant de tels cours à l échelle mondiale en tant que MOOC? Il est probable que les MOOC auront des impacts sur les coûts, les revenus, l articulation, la délivrance de titres de compétence et la pédagogie à l égard des programmes en ligne et de leurs flux de revenus. Nuisibles ou utiles, ces impacts exigeront beaucoup d adaptations. La possibilité de solutions éducatives extra-institutionnelles de rechange radicalement moins chères est maintenant suffisamment réelle pour qu elle devienne un autre facteur qui influe sur l équilibre stratégique, tout comme le font les tendances en matière de coûts et les données démographiques de la population étudiante. La clé pour se préparer en vue des MOOC est de les incorporer dans la planification et la stratégie à tous les niveaux. Selon un scénario idéal, le ministère de la Formation et des Collèges et Universités pourrait travailler à l harmonisation de ces stratégies afin de favoriser collectivement la reconnaissance de crédits et la mise à profit des avantages des MOOC pour les étudiantes et étudiants ainsi que pour les collèges et les universités de la province. c Contact North Contact Nord
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