Ku Jéricho, le 10/02/2016. Chers famille, amis, parrains,

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1 Ku Jéricho, le 10/02/2016 Chers famille, amis, parrains, Je crois qu il est grand temps que je vous donne quelques nouvelles du Tchad. Déjà plus d une année que je vis au rythme africain. Le temps passe tellement vite mais je m y plais toujours autant. Pour cette nouvelle année à Ku Jéricho, nous avons accueilli deux nouvelles JET, Adeline et Géraldine. L école continue son cours, de nouveaux projets se mettent en place. Mais dans cette JETnews, je voudrais surtout vous raconter la fin de l année 2015, que je vous laisse sans plus attendre découvrir!

2 Les fêtes de fin d année! Les fêtes de fin d année paraissent déjà loin, mais nous ne sommes qu au début de l année Il est donc encore temps de vous raconter la fin de mon année 2015 au Tchad! Mois de décembre rime avec fêtes de toutes sortes. Et nous en avons eu beaucoup à Ku Jéricho! En voici un petit aperçu!! La fête de l école Nous avons ouvert les festivités en commençant par la fête de Noël à l école de Ku Jéricho, le lundi 21 décembre Pour l occasion, les élèves de l école primaire ont rejoint ceux de la maternelle. Chaque classe a présenté aux autres élèves un chant, une récitation ou une petite pièce de théâtre avant de déguster de bons beignets et se partager quelques bonbons. Ce jour là, j ai eu la surprise de voir beaucoup d enfants apporter de petites sculptures en terre qu ils avaient confectionnées eux-mêmes. Spontanément, ils sont tous allés l offrir à Jésus en les déposant au pied de la crèche. Alors que dans les écoles tchadiennes les travaux manuels sont la plupart du temps mis de côté, ça a été pour moi une belle surprise de découvrir tous ces talents cachés. En CP, le cours de dessin consiste simplement à reproduire sur le cahier ce que la maîtresse essaye tant bien que mal de dessiner au tableau, tels qu une fenêtre, un poisson, un ballon Maintenant, ces petites œuvres d art sont exposées dans les classes pour la plus grande joie des élèves! La crèche de l école. Des spectateurs très attentifs. Les CP2 à l action!

3 Noël! Vous devez vous demander comment est-ce que l on fête Noël au Tchad. Evidemment, la fête reste la même, mais ce sont les traditions qui changent. Cela fait moins de cent ans que les premiers missionnaires sont arrivés dans le pays. Les traditions chrétiennes, que l on connaît si bien en Europe, sont peu présentes au Tchad. Ici, pas de rues illuminées, ni de marchés de Noël, ni de bougies de l Avent dans les églises, ni le froid, ni le chocolat pour nous rappeler que Noël approche. Difficile donc de se mettre dans l ambiance. Mais d une certaine façon, comme l aspect commercial de la fête est peu présent, cela permet de rester plus centré sur le vrai sens de Noël. Bien que dans le pays il y ait une majorité de musulmans, le 25 décembre est un jour férié pour permettre aux chrétiens de fêter la naissance du Christ. Depuis que je suis là, je constate que les chrétiens et les musulmans se mélangent peu, mais chacun respecte l autre. Il arrive même assez souvent, lors de contrôles dans les bus par des militaires musulmans, que ceux-ci nous demandent de prier pour eux. Noël, au Tchad, reste une fête où les chrétiens aiment se retrouver en famille autour d un bon repas tchadien, c est-à-dire autour d une bonne boule! A Ku Jéricho, nous avons fêté Noël avec la communauté. Trois volontaires DCC nous ont également rejoints. Le 24 décembre, nous sommes allés à la messe en paroisse. Evidemment, la messe était longue (environ 4 heures), mais elle était aussi vivante et joyeuse. En rentrant, nous avons continué les festivités autour de bons petits plats, suivis de quelques danses. Et pour finir, la traditionnelle vaisselle dans la joie et la bonne humeur! Le jour de Noël, beaucoup d enfants sont passés à la maison. Ils étaient tous très beaux et bien habillés. En effet, pour cette occasion, les parents ont l habitude d offrir à leurs enfants un bel habit de fête. C est le cadeau de Noël des enfants tchadiens. Pour l occasion, moi aussi j ai sorti mon habit de fête!!

4 Non pas un mais deux réveillons! Le 30 décembre, le centre Gabriel Balet de Ku Jéricho s est rempli de tous les religieux et prêtres du diocèse, qui se sont retrouvés pour fêter la fin de l année La communauté du Chemin Neuf était au service de tout ce beau monde, et une fois plus, j ai pu constater qu au Tchad, on ne rigole pas avec le protocole (table d honneur, salutations ). Le lendemain, nous avons rejoint à Moundou les jeunes de la mission ans pour fêter ensemble la nouvelle année. Je reste toujours autant impressionnée par leur «danse des épaules», et de mon côté, je n ai pas beaucoup progressé La fête des enfants C est devenu une tradition à Ku Jéricho. Tous les ans, pour fêter la nouvelle année, la communauté organise une petite fête pour tous les enfants du village. Je me souviens, il y a un an, j étais arrivée à peu près à ce moment. Le fait de revivre les mêmes événements un an après, me permet de constater que j ai beaucoup appris en un an. Les fêtes à la tchadienne n ont presque plus de secret pour moi et je peux maintenant m impliquer pleinement dans l organisation. Nous n avons pas vraiment fait de publicité, car ici, il n est pas nécessaire de beaucoup anticiper les choses. Une heure avant de commencer, nous avons trouvé quelques enfants près du centre. Nous leur avons dit que nous organisions une petite fête pour eux et nous leur avons demandé d aller prévenir leurs amis. Et peu de temps après, ils sont arrivés nombreux. Quelques parents étaient également présents. Au programme, concours de chants, de danses, questions. Les gagnants recevaient des petits cadeaux. Et le plus intéressant pour tout le monde : le goûter! Cela m a fait rire lorsqu un papa m a demandé s il y avait à manger. Si je lui disais non, il serait rentré directement chez lui, alors je lui ai dit de patienter jusqu au bout et il verrait bien. Il a patienté et n a pas été déçu. Au Tchad, il suffit de dire qu il y a à manger et les foules viennent nombreuses!!

5 Des vacances bien méritées! Après un premier trimestres bien rempli, place aux vacances bien méritées. Pendant ces deux semaines de repos, j ai eu la chance d aller passer trois jours dans le village de Ménodji Suzanne, la maîtresse de CP1. Dans la culture tchadienne, le village occupe une place très importante. Quand un tchadien parle de son village, il fait référence au village du côté paternel d où il tire ses origines. Je suis donc partie à Doher afin de découvrir la vie au village. Après deux heures de route en petit bus, au confort assez précaire, sur une piste très sableuse, le voyage s est terminé à moto. Ces quelques jours m ont permis de découvrir beaucoup de traditions tchadiennes, et en particulier celles des Ngambayes. A comme ACCUEIL Pendant ces trois jours, j ai été accueillie comme une reine. Lorsqu un étranger (c est-à-dire, une personne étrangère à la maison) arrive, on lui sert la main, on le fait s asseoir et on lui offre toujours un peu d eau. Puis, lorsque celui-ci est bien installé, le maître de la maison salue une seconde fois l hôte. C comme CHEF DE VILLAGE Chaque village a son chef. Il représente le village et en cas de problème, c est lui que l on consulte pour régler ce qui ne va pas. Autrefois, on était chef de village de père en fils. Aujourd hui, les choses changent et le plus souvent celui-ci est élu pour ses compétences par les villageois. Lorsqu un étranger arrive dans un village, il est d important d aller se présenter au chef pour lui signaler sa présence. C est donc ce que j ai fait avec Suzanne à Doher. E comme ETOILE Depuis que je suis au Tchad, je ne me lasse pas de regarder les étoiles. Avant d arriver ici, je n imaginais pas qu il y en avait autant dans le ciel. La vie au village, c est aussi passer les soirées autour d un feu, à se raconter des histoires, et à contempler les étoiles. R comme REPAS En trois jours, je peux dire que j ai avalé beaucoup de boules. Pratiquement à chaque fois que l on allait visiter une famille, on nous offrait à manger, et impossible de refuser. Pour me faire honneur, j ai également eu le droit à la sauce longue, une sauce faite avec l écorce d un arbre que seules les femmes peuvent préparer. La particularité de cette dernière, c est qu elle est très très très gluante! Lorsqu il y avait du poulet au menu, je n échappais pas au morceau réservé à l étranger, c est-à-dire le gésier! La boule C est le plat traditionnel national. On l a fait avec de la farine qui peut être de mil de riz, de blé, de sorgo, de maïs..., on y ajoute de l eau, et le tour est joué. La pâte est ensuite mise dans une calebasse qui lui fait prendre la forme d une boule. On la mange toujours accompagnée d une sauce. S comme SIMPLICITE Ces trois jours ont été ponctués de nombreuses rencontres. Les personnes, que j ai rencontrées, étaient heureuses de m accueillir chez elles, de façon simple mais toujours très chaleureuse.

6 Je vous laisse sur ces quelques photos de la vie au village. J attends aussi de vos nouvelles avec impatience!! A bientôt!