. green tél. : livreblanc@dotgreen.fr. Informatique Verte [Green-it] Constats Enjeux Pistes de travail

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1 L I V R E B L A N C Informatique Verte [Green-it] Constats Enjeux Pistes de travail dotgreen 2008 Paris green tél. : livreblanc@dotgreen.fr

2 Livre Blanc 2008 Informatique Verte [Green IT] Constats, Enjeux, Pistes de travail Sommaire Introduction p. 3 Le système d information dernier converti à p. 4 l environnement? De la théorie à la pratique p. 6 Les mesures pratiques p. 6 Virtualisation de serveurs p. 6 Virtualisation du poste de travail et des applications p. 8 Optimisation de la consommation des postes de travail p. 9 Et des dizaines d autres solutions p. 10 Le témoignage du CH de Soissons p. 12 Les étapes d un projet Green-IT p. 14 En conclusion, trois actions concrètes Green-IT pour p. 15 2

3 Introduction En 2002, lors du sommet de Johannesburg, le Président de la République française avait affirmé : «Notre maison brûle et nous regardons ailleurs 1.» Dans quelques années sans doute, nous filerons la métaphore : «On a retrouvé le coupable dans les décombres de l incendie notre PC.» Depuis déjà plusieurs années, le matériel informatique et les éléments liés, tels les systèmes de refroidissement, consomment une énergie considérable et en constante augmentation. C est aujourd hui une part importante de notre consommation globale d énergie, et ce n est qu un début. Selon le PC Energy report 2, elle augmentera sans cesse et de façon dramatique, de l ordre de 40 % d ici Aujourd hui, tous évoquent largement le thème du «Green IT» ou «informatique verte» pour le présenter comme une priorité. Les entreprises, notamment les constructeurs informatiques, s en emparent. Les pouvoirs publics s y intéressent. Pour autant, pendant ce temps, les systèmes d information consomment toujours plus d énergie, en particulier les centres informatiques (datacenters), nos PC de bureau et tous nos dispositifs électroniques. On a longtemps perçu l informatisation comme un seul progrès. Elle permettait d augmenter la productivité, d améliorer notre qualité de vie et de travail, nous délivrait des tâches les plus ingrates. Au cours du sommet de Johannesburg, on avait insisté sur le rôle des technologies de l information et de la communication, susceptibles d accélérer le développement durable. En réalité, sans réelle prise de conscience, nous sommes entrés dans une ère où l informatique hypothèque notre avenir. Il est urgent et impératif de renverser la tendance avec deux objectifs : diminuer la dépense énergétique du système d information, et profiter des avancées de la technologie, de façon à réduire nos émissions de carbone dans d autres secteurs. Il nous faut prendre ensemble cet engagement pour le respect de l environnement, mais aussi pour l essor des pays en voie de développement qui entrent doucement, et souvent difficilement, dans la société de l information. Nous devons développer des modèles durables, que l on pourrait reproduire et adapter à ces pays. Pour cela, un large panel de solutions s offre à nous, des plus simples aux plus complexes, des moins coûteuses aux plus onéreuses. Mais toutes ont en commun un impératif : la mobilisation de tous les acteurs, citoyen, salarié, politique et directions d entreprises, est indispensable à leur réalisation. Christophe Corne The PC Energy Report rapport du National Energy Foundation et 1E

4 Le système d information, dernier converti à l environnement? Quelques chiffres Les données de base : selon l Adème, un ménage français consomme au niveau de son logement (télévision, appareils ménagers, etc) en moyenne 4000 kwh par an. Selon le site Earthtrends, un français consomme sur une année en moyenne 7585 kwh (la consommation nationale rapportée à un habitant). L ordinateur le plus puissant au monde, le BlueGene/L consomme 2330 kw soit un coût à l année de l ordre de 2 millions d euros en électricité ou encore la consommation annuelle de 5000 ménages français En considérant les utilisateurs qui accèdent simultanément à leur avatar sur 2nd Life (4000 serveurs), l utilisation d un avatar représente une consommation de 1752 kwh. Un couple français avec un enfant qui serait tous trois sur 2nd Life provoque une dépense énergétique équivalente à celle de leur ménage au quotidien Entre 2000 et 2005, la consommation électrique des grands data-centers a doublé Nous vivons depuis plusieurs années, une augmentation sans discontinuité de la puissance de calcul du matériel informatique et du nombre de dispositifs dont nous sommes entourés. La consommation énergétique augmente proportionnellement. La consommation énergétique des dispositifs informatiques représente en moyenne de l ordre de 10 % de la consommation globale d un pays occidental. Pour les seuls data-centers, leur consommation aux Etats-Unis représente 1% de la consommation énergétique globale, et 5% d ici à quelques années. Un sondage réalisé au Royaume-Uni en novembre 2007 par ComputerWorld 1 auprès de décideurs informatiques montre que 56 % d entre eux ne sont pas informés du coût énergétique de leur infrastructure et seulement 20 % disposent d une re-facturation interne de leur consommation. Dans le même temps, la prise de conscience est également mesurée : une étude réalisée par BEA Systems 2 montre que 59 % des entreprises européennes se sentent concernés par la question du «Green-IT». Elle est d autant plus importante que l impact financier est également un facteur déterminant. Même si certaines actions du domaine de l informatique verte nécessitent un investissement initial notamment humain, quasiment toutes conduisent à terme à des économies financières significatives. Compte tenu de l inflation de certaines matières premières énergétiques, il est évident que cela ne cessera de représenter des sources majeures de réduction financière. Dans 25 ans, la consommation énergétique du virtuel sera équivalente à la consommation de la population mondiale aujourd hui

5 L intérêt se manifeste de plus en plus à travers différentes motivations : réduction du coût de la facture énergétique, prévision de l évolution de son parc informatique, de son système d information réduction des émissions de carbones pour des raisons environnementales, éthiques et politiques, adaptation de façon anticipée aux législations qui évoluent. La difficulté commence à partir du moment où la volonté d agir est présente. Comment mener une réelle politique green-it au sein d une entreprise? D une collectivité? Quels sont les leviers? Quelles sont les actions concrètes et la méthodologie à mettre en œuvre? 5

6 De la théorie à la pratique Les mesures pratiques Nous présentons dans cette partie, trois grands chantiers à mettre en œuvre pour réduire significativement la consommation énergétique au sein d un système d information. Pour chaque cas évoqué pratiquement, nous présentons une simulation du gain à la fois financier et énergétique. Virtualisation de serveurs Le premier cas réel, rapporté par Kenneth G.Brill de l Uptime Institute 1, que nous évoquons est lié à la mise en place d une infrastructure de virtualisation de serveurs. Il s agit d un grand compte européen qui disposait d une infrastructure basée sur des serveurs Windows. Depuis le début de la politique de déploiement massif de serveurs pour des applications critiques voici 5 ans, la facilité a été d ajouter inexorablement de nouveaux serveurs pour atteindre une taille critique de 3150 serveurs. La réflexion environnementale n était pas vraiment présente, l ajout de nouveaux matériels était considéré comme la seule solution permettant de répondre aux attentes. La dimension énergétique, sans être un coût caché, n était pas évaluée en amont des projets et était plutôt considéré comme une conséquence de l évolution de la plate-forme qu un facteur sur lequel il fallait agir ou a minima un indicateur à piloter. La consommation énergétique avant la phase de changement était évaluée à 2000 kilowatts. Ce compte a pris la décision de virtualiser massivement son infrastructure côté serveurs pour arriver à remplacer l ensemble par simplement 150 serveurs et obtenir une consommation ramenée à 200 kilowatts, soit 1800 kilowatts d économie. Le gain financier avant de parler de toute considération énergétique était de quasiment 2 millions d euros par an

7 Le tableau suivant présente le détail du gain à la fois financier et environnemental. Données initiales Consommation électrique moyenne d'un serveur (kilowatts) 0,5 Consommation électrique moyenne du système de climatisation rapporté à un serveur (kilowatts) 0,15 Prix kwh (tarification moyenne EDF) 0,1085 Notre exemple Avant virtualisation Nombre de serveurs Windows 3150 Consommation de l'infrastructure serveurs (kilowatts) 2048 Coût annuel (euros) ,85 Après virtualisation Nombre de serveurs Windows 150 Consommation de l'infrastructure serveurs (kilowatts) 98 Coût annuel (euros) ,85 Economie Economie financière (euros) ,00 Economie environnementale - consommation électrique (kilowatts) dégagement de CO2 (tonne) équivalent en arbres à planter pour compenser équivalent en voitures retirées de la circulation équivalent en nombre de baril de pétrole sur une année non consommés les études montrent que 180 arbres permettent de compenser 1000 kg de CO2 dégagé au bout de 5 ans (le temps que l'arbre atteigne une taille suffisante) 2- une voiture récente consomme en moyenne 164 g de CO2 par Km (moyenne européenne), nous avons pris un trajet moyen de km, soit 2,4 tonnes de CO2 par an. 3- une voiture récente consomme en moyenne 5 l pour 100 km, un baril de pétrole représentant 159 litres. Ce tableau n intègre pas le gain financier lié à la réduction du budget investissement matériel, après leur amortissement, 3000 serveurs ne sont pas remplacés avec un coût moyen de 4000 pour un serveur bi-processeur, l économie est vite calculée Enfin, nous avons indiqué que cela ne devait pas être au détriment des utilisateurs, il est légitime de s interroger sur une éventuelle perte en terme de performances. Dans le cas, que nous évoquons, bien au contraire, la rationalisation a permis d augmenter le taux de disponibilité sur l année en mettant en place des outils évolués disponibles au dessus des logiciels de virtualisation. Par ailleurs, l administration de 150 serveurs est globalement plus simple que celle de 3150 serveurs. 7

8 Virtualisation du poste de travail et des applications Le Prince Charles s exclamait le 1er mai 2008 lors de l ouverture d une conférence sur le climat : «c est ahurissant! Je n ai jamais entendu cela avant!» 1. De quoi s agit-il? Quelle est donc cette méthode révolutionnaire qu il évoque pour améliorer le sort de notre planète? Il précise «La société de recrutement, Reed, a réduit la consommation énergétique de ses PC de 80 % en remplaçant 4500 PCs et 400 portables par des clients légers.». Nous pouvons, en effet, appliquer le même raisonnement pour une infrastructure côté poste de travail. Prenons l exemple d une infrastructure qui dispose d environ 1000 postes de travail pour ses utilisateurs, sur un modèle de client lourd, à savoir un PC, son écran, clavier et souris. La virtualisation du poste de travail consiste à accéder depuis un client léger à une image virtuelle du système d exploitation classique (Windows XP, Vista par exemple) située sur un serveur. L environnement complet du poste de travail y compris les applications sont encapsulées dans l image virtuelle, l utilisateur final accède à son bureau via un déport d écran et ceci sur un PC classique, mais également sur un client léger. Pour en revenir à la consommation énergétique, le client «lourd» (en moyenne 150 W) est donc remplacé par un client léger (10 W) ainsi qu une partie d un serveur correspondant à l image virtuelle du poste de travail (15 W). Le tableau suivant présente les économies réalisées au niveau financier et environnemental d une infrastructure virtualisée sur le principe du poste de travail. Données initiales Consommation électrique moyenne d'un client lourd (kilowatts) 0,15 Consommation électrique moyenne d'un client léger (kilowatts) 0,01 Consommation électrique d'une partie de serveurs exécutant une image virtuelle du poste de travail (kilowatts) 0,015 Prix kwh (tarification moyenne EDF) 0,1085 Notre exemple Avant virtualisation Nombre de poste de travail - client lourd 1000 Consommation de l'infrastructure (kilowatts) 150 Coût annuel (euros) ,

9 Après virtualisation Nombre de poste de travail - client léger 1000 Consommation de l'infrastructure (kilowatts) 25 Coût annuel (euros) ,50 Economie Economie financière (euros) ,50 Economie environnementale - consommation électrique (kilowatts) dégagement de CO2 (tonne) équivalent en arbres à planter pour compenser équivalent en voitures retirées de la circulation équivalent en nombre de baril de pétrole sur une année non consommés 1529 Optimisation de la consommation des postes de travail Un cas exemplaire est celui de la banque HSBC, pionnière dans le domaine du Green-IT. Résolument, cette banque s est engagée pour être neutre en termes d émission carbone. Cela a eu des répercussions dans tous les domaines et notamment pour l infrastructure informatique. Un des secteurs où la réduction a été la plus importante fut la mise en place d outils pour s assurer que les postes de travail étaient éteints la nuit. Dans le cadre d organisme bancaire, il est facile d imaginer la criticité des documents, aussi, les outils mis en place devaient s assurer : de sauvegarder les documents non enregistrés, déconnecter les utilisateurs, et enfin éteindre le PC (ou le mettre en mode hibernation). A la re-connexion le lendemain matin, l utilisateur se voit proposer les documents non sauvegardés et peut choisir de les conserver ou de les détruire. L ensemble de ces paramètres sont supervisés par une console d administration où il est possible de personnaliser les configurations par rapport à des sites, au type de matériel, etc. Le tableau suivant présente l économie à l échelle d un parc de 1000 postes de travail avec une répartition de 500 PC avec un écran LCD et 500 PC avec un écran à tube cathodique. 9

10 Données initiales Consommation électrique moyenne d'un client lourd écran LCD (kilowatts) 0,15 Consommation électrique moyenne d'un client lourd écran tube cathodique (kilowatts) 0,18 Prix kwh (tarification moyenne EDF) 0,1085 Notre exemple Avant optimisation de l'energie du poste de travail Nombre de poste de travail - client lourd écran LCD 500 Nombre de poste de travail - client lourd écran tube cathodique 500 Consommation de l'infrastructure (kilowatts) 165 Coût annuel (euros) ,90 Après optimisation de l'energie du poste de travail Nombre d'heures par jour où le poste est laissé allumé sans activité 14 Nombre d'heures par semaine où le poste est laissé allumé sans activité 24 Economie Economie financière (euros) ,39 Economie environnementale - consommation électrique sur une année (kilowatts) dégagement de CO2 (tonne) équivalent en arbres à planter pour compenser équivalent en voitures retirées de la circulation équivalent en nombre de baril de pétrole sur une année non consommés 2017 et des dizaines d autres solutions Aujourd hui, les structures qui s engagent sur une politique «green-it» disposent de solutions de tout type pour améliorer leur infrastructure, un certain nombre sont liés à un changement d habitude et ne nécessitent pas des moyens importants en investissements. 10

11 Nous pouvons également citer des solutions simples : remplacer des imprimantes locales par des imprimantes réseaux partagées, favoriser la mise en place d imprimantes multi-fonctions pour regrouper les fonctions sur une seule machine, favoriser les imprimantes gérant un mode recto / verso pour économiser le papier consommé, installer des «timers» sur le courant électrique pour les équipements ne disposant pas de veille automatique (imprimantes d ancienne génération par exemple), remplacement des écrans cathodiques par des écrans LCD moins consommateurs, utiliser dans les centres serveurs des solutions de partages d écran pour diminuer significativement le nombre d écrans, mettre en place des politiques concernant les espaces disques pour éviter la duplication d information, favoriser les disques durs disposant de normes de veille automatique (du type MAID 2.0), recenser et traquer les systèmes inutilisés que ce soit des serveurs ou des espaces disques, remplacer des matériels anciens et consommateurs par des matériels de génération récente en s intéressant à leur consommation énergétique pour faire le meilleur choix, vérifier l utilisation des modes de veille automatique sur les postes de travail et bien entendu, les portables, remplacer les équipements téléphoniques par des dispositifs fonctionnant par internet (Voice Over IP) en bénéficiant de l alimentation existante des postes de travail, privilégier les nouvelles technologies du type Power Over Ethernet permettant de bénéficier des câbles Ethernet pour véhiculer du courant pour une puissance atteignant 12 W (pour un réseau à 100 Mbits). En complément de ces approches, deux grands axes se développent pour des économies à grande échelle mais nécessitant des pilotages et des investissements plus importants. Ils sont dans le domaine du «green-it» même si l interaction avec le système d information est plutôt la conséquence que la cause : développement de la visio-conférence. Aujourd hui les dernières technologies apparues sur le marché en matière de «télé-présence» bénéficiant d image en haute-définition permettent de créer des conditions idéales pour réaliser des conférences, réunions et même entretiens dans les meilleures conditions sans se déplacer et donc sans utiliser de moyens de transports polluants comme l avion ou la voiture. 11

12 A l échelle d une grande société disposant de dizaines d agences ou d une collectivité répartie sur un grand territoire, les investissements sont très vite rentabilisés. Les bénéficies indirects sont importants pour tous : les collaborateurs perdent moins de temps dans les transports, les cycles de décisions peuvent être raccourcis avec la capacité de se réunir rapidement à tout moment, un confort de vie supérieur pour les collaborateurs qui ne sont pas impactés personnellement par les transports à répétition et qui se prolongent le soir ou le week-end. Le groupe ETNO a démontré qu en remplaçant 15 % des déplacements par des solutions de ce type, il serait possible d économiser de l ordre de 11 millions de tonnes de CO2. réflexion en amont de la construction des bâtiments. A l heure où nous évoquons les bâtiments à consommation neutre sur l environnement, les salles blanches où reposent les serveurs, sont des très importants consommateurs en matière d énergie. Pour les bâtiments, plusieurs systèmes d évaluation existent (HQE, BREEAM, LEED ), qui permettent de s assurer que les bâtiments en construction répondront à des critères modernes visant à préserver l environnement. La mise en place des systèmes de climatisation doit être réalisée de façon scientifique avec des prises en compte de la chaleur réellement dégagée par tel ou tel système, il convient d amplifier la climatisation sur les points les plus «chauds» et de la réduire sur les zones où peu de matériel est présent. Le témoignage du Centre Hospitalier de Soissons James Pavia, consultant dotgreen, revient sur son intervention au sein d un centre hospitalier. Le Centre Hospitalier de Soissons a travaillé avec la société dotgreen pour réaliser un audit «Green-IT» avant la mise en place d un projet de virtualisation de son infrastructure. Les bénéfices attendus pour ce travail d analyse réalisé pour le Centre Hospitalier de Soissons : identifier les points de faiblesses de l infrastructure par rapport aux performances des composants et leur consommation d énergie. 12

13 évaluer les alternatives et les options pour réduire la taille du parc, et par conséquent réduire le coût d énergie mais dans le même temps garantir une performance équivalente, une exploitation et une infrastructure optimale. Les travaux effectués ont consisté en : La définition des métriques utilisées dans les calculs, L analyse / bilan du parc des serveurs sélectionnés notamment en terme d utilisation des ressources physiques, L évaluation d une architecture virtualisée, L estimation de consommation d énergie de la nouvelle infrastructure virtuelle. Une partie du travail a consisté notamment en la simulation d une architecture virtualisée en prenant en compte les serveurs existants. Cette simulation évaluait plusieurs scénarios avec une approche prudente ou ambitieuse en matière d utilisation des technologies de virtualisation. Suivant le scénario évalué, des propositions de positionnement des serveurs physiques sur l architecture virtuelle sont générées à partir de données statistiques. Le choix du positionnement de serveurs physiques sur un ou plusieurs serveurs virtuels est essentiel et a un impact fort sur le résultat et le gain financier et environnemental. Il s agit de trouver les paramètres qui permettront d aller au maximum de ce que permet la technologie tout en préservant le confort d utilisation pour les collaborateurs. Ces placements représentent un diagnostic très utile pour mettre en œuvre ensuite le projet de virtualisation. La simulation a également permis de montrer les économies potentielles à réaliser au niveau financier et environnemental. Enfin, un tableau de bord est établi permettant de suivre dans le temps, l évolution des métriques définies au début du projet. Certains indicateurs sont évalués par rapport au nombre de collaborateurs de la structure, permettant ainsi d évaluer le dégagement de CO2 économisé par collaborateur et de voir comment celui-ci progresse au fil du temps. 13

14 Les étapes d un projet green-it La question centrale pour les décideurs est maintenant de savoir comment mettre en œuvre un projet «Green-It», comment s assurer que ce qui sera mis en œuvre sera en phase avec des considérations environnementales? Nous présentons ici, les 4 grandes étapes qui permettent de mettre en œuvre un projet «Green-it». 1. Analyse de l existant. L objectif est de réaliser un recensement de l ensemble des serveurs, PCs, matériels actifs qui sont alimentés à un moment donné. La grille d analyse doit remonter les informations liées à la consommation énergétique suivant les données intrinsèques du matériel et des applications mais aussi en rapport avec les comportements des utilisateurs. 2. Définition d indicateurs de suivi. Les indicateurs sont essentiels pour mesurer l état de l infrastructure et suivre dans le temps l évolution de celle-ci. Nous présentons ensuite des exemples d indicateurs simples à mettre en œuvre. 3. Préconisations du court au long terme. A partir des constats réalisés, nous proposons de préparer un plan d actions en deux phases. Les actions à court terme, faciles à mettre en œuvre et nécessitant souvent une prise de conscience plus qu un investissement. Cela peut être également une urgence suite à la détection d un secteur particulièrement défaillant en matière de green-it. Les actions à long terme nécessitent une analyse complète avec des estimations et des simulations en terme de gain financier et environnemental. 4. Mise en oeuvre des préconisations, suivi et ajustements. La mise en œuvre d un projet «Green- It» nécessite un suivi des indicateurs dans le cadre de tableau de bord pour la direction générale et la direction informatique. Lors de la mise en place, des ajustements sont souvent indispensables pour optimiser le gain potentiel. 14

15 Les premières décisions pour la mise en œuvre d une politique green-it peuvent être très rapides et très simple. Nous en avons sélectionné quelques unes pour les décideurs au sein des entreprises, des collectivités et des administrations. Nous avons également ajouté quelques décisions qui pourraient être prise au niveau de la sphère politique de façon à accélérer le changement de tous. En conclusion, trois actions concrètes green-it pour Les directions générale et informatique 15 Au niveau de l entreprise, de la collectivité et de l administration, voici les trois premières actions à mettre en œuvre. 1) Désigner un responsable Green-IT et définir des indicateurs. Désigner un responsable Green-IT est une des mesures les plus simples et les plus rapides à mettre en œuvre à l échelle d une entreprise ou d une collectivité. Cette personne qui peut être issue de la Direction des Systèmes d Information, de la direction générales ou de services déjà sensibilisés à l environnement, aura pour mission le pilotage et le suivi dans le temps des changements concernant le système d information. La définition d indicateurs pour mesurer l état de votre infrastructure et mieux piloter le changement est également une des mesures d urgences pour savoir quel est l état actuel de votre consommation mais également définir le point de départ de votre politique «Green-It». Plusieurs indicateurs peuvent être envisagés pour recenser l ensemble de l état de votre infrastructure par rapport à sa consommation. Nous en livrons quelques uns. Megaflop par watt. Nous l avons déjà évoqué, la mise en place d une politique «green-it» ne doit pas se faire au détriment de la puissance du matériel et du confort des utilisateurs. Aussi, il est pertinent de surveiller un indice comme la puissance de l infrastructure serveurs en fonction de sa consommation. Terabyte par watt. Les équipements de stockage représentent une consommation importante, un indicateur simple est de mesure le coût du terabyte en kilowatt.

16 COefficient de Performance (COP). Connu du secteur énergétique, au niveau d un centre informatique, il s agit du ratio entre l énergie électrique en entrée et la chaleur dégagée en sortie. Facture énergétique. Moins de 20 % des directeurs de systèmes d informations connaissent le montant de la facture énergétique de leur équipement et donc de l impact sur l environnement de leurs achats. Le coût énergétique doit être un indicateur partagé, une solution saine et simple à mettre en œuvre également en terme de pilotage est de re-facturer en interne aux services informatiques, l électricité qu ils consomment. 2) Sensibiliser les utilisateurs. A partir des métriques que vous avez définies, il est essentiel de faire partager à l ensemble des utilisateurs, la réduction énergétique. L implication du personnel est essentielle pour la réussite globale de tout plan d actions en la matière. Pour l ensemble des collaborateurs, un tableau de bord peut être partagé via l intranet ou affiché en salle de détente. Cela doit être ponctué par des réunions périodiques où chacun s exprime sur le sujet autour du responsable «Green-IT». Les efforts des collaborateurs sont traduits par l évolution des courbes des métriques et des actions relativement simples mais peu usitées, deviennent naturelles, comme par exemple éteindre son PC le soir. L encadrement est le maillon essentiel pour la réussite d une politique du changement en matière de green-it, ils doivent bénéficier de formations dédiées sur le sujet et relier l information au niveau de leurs collaborateurs. Enfin, les collaborateurs du service des achats doivent être sensibilisés à la qualité environnementale des équipements achetés. Des formations sont également souvent indispensables pour décrypter certaines caractéristiques et s affranchir du discours commercial des vendeurs. 3) S engager résolument sur un projet Green-it. A partir de ces éléments, l étape suivante est de clairement s orienter vers une démarche «Green-IT» sur l ensemble de l organisation. Les pouvoirs publics Au niveau de la sphère politique, l état, la collectivité ou les citoyens, individuellement ou collectivement (association et même entreprise privée) doivent s emparer de ce sujet pour qu ils soient vraiment un enjeu fort pour les années qui viennent. 16

17 1. Création d un groupe de travail national «Green-It». La plupart des pays se sont organisés sur cette thématique, aujourd hui plusieurs pays n ont pas créé de structure nationale visant à mesurer à l échelle d un pays, d un territoire, l impact des systèmes d information sur l environnement. Un exemple intéressant est le «Environmental IT Leadership Team» (EITL), initiative semi-publique qui est née en 2007 au Royaume-Uni. Leur objectif est d alerter les décideurs, l opinion et les entreprises sur le coût global de l informatique sur l environnement. Certains pays disposent des porte-greffes parfaits pour ce type de structure avec les pôles de compétitivité («clusters»). 2. Définir une politique d incitation au changement. Cette politique doit s étendre du bâtiment au poste de travail. Plusieurs actions simples pourraient donner lieu à une aide financière vers les entreprises, associations ou collectivités sous forme de subvention, d avance remboursable ou de crédit d impôts : a. Audit «green-it». Cela permettrait à une structure de disposer d une prise en charge d une partie de ses frais en cas de réalisation un audit «Green-IT» sur son infrastructure. L audit doit montrer le gain potentiel d un changement de politique du système d information, définir un plan d action à court et long terme et positionner des jalons. b. Gain CO2. En complément des audits évoqués, le pouvoir public sur la base de données scientifiques peut aider sous forme de prime une structure ayant montré une capacité à réduire significativement la consommation CO2. Il peut s agir par exemple d une diminution sur l infrastructure du système d information de l ordre de 15 % sur une année. c. Financement de matériel et logiciels. Enfin, cela peut être une aide pour l équipement en infrastructure dont le gain pour l environnement est quantifiable. Plus que d aider le renouvellement de postes informatiques moins dépensier, il s agirait au bénéficiaire de piocher dans un catalogue de mesures innovantes et pérennisées qui représentent un avantage à moyen et long terme pour l environnement : mise en place de salle téléprésence, acquisition de logiciels de réduction de consommation électriques de postes de travail, logiciels de virtualisation, etc. 3. Favoriser une politique innovante. Nous l avons évoqué des solutions existent pour réduire fortement notre dépense à l énergie. Certaines mesures nécessitent une impulsion de la part des pouvoirs publics à la fois pour soutenir les entreprises innovantes se positionnant sur ce secteur mais également en reproduisant des démarches d investissements qui ont donné des résultats intéressants. 17

18 Un exemple avec les salles de télé-présences, aujourd hui les équipements restent encore chers à l échelle d une PME voire d une collectivité. Le pouvoir public pourrait ajouter à des espaces publics existants souvent (Espaces Publics Numériques en France) des salles dédiées à des systèmes visio-conférences modernes accessibles à coût mutualisé pour les TPE / PME / collectivités. Cela peut être en favorisant la création de data-centers y compris par délégation de services publics pour la mise en place de l infrastructure de base. Cette infrastructure serait respectueuse de l environnement (bâtiment disposant des dernières normes et surtout alimentation avec une électricité en provenance de sources renouvelables). Les sociétés d hébergement utilisant l infrastructure seraient auditées régulièrement pour vérifier qu elles utilisent massivement des technologies de virtualisation pour les services à leurs clients. 18

19 A propos de dotgreen dotgreen est un éditeur de logiciels qui propose un logiciel innovant permettant de piloter puis de suivre une infrastructure informatique sous l angle du green-it. Cet outil recueille automatiquement toute sorte d informations, notamment des valeurs de consommations énergétiques et suit différents indicateurs dans la durée sous forme de tableau de bord. Consultée par différentes sociétés de la PME au grand groupe ainsi que par des collectivités et organismes publics, dotgreen intervient pour conseiller ses clients à mettre en place une démarche green-it. En complément de propositions et de plan d actions sur le court et le long terme, dotgreen intervient pour la réalisation, la mise en œuvre de technologies permettant de réduire la consommation énergétique, et en premier les technologies de virtualisation avec des logiciels comme VMWare, Xen, Softricity, AppliDis, etc. dotgreen est la première PME française membre de l organisation internationale «The Green Grid». Ce consortium international est dédié aux technologies permettant le développement de technologies apportant une meilleure efficacité énergétique pour les data-centers et tous les écosystèmes informatiques. «The Green Grid» est centré notamment sur la definition de methodes d audits, la définition d unités de mesures, les méthodes de mesures, le développement de standards, la création et la validation de process et de nouvelles technologies pour améliorer les performances des data-centers en surveillant les indicateurs définis et enfin la promotion pour une meilleure adoption des standards et des technologies favorisant une efficacité énergétique. Pour toute question ou remarque sur ce document, vous pouvez nous contacter : tél. : livreblanc@dotgreen.fr 5, rue d Uzès Paris 19