«L art est la seule chose sérieuse qui existe au monde. Et l artiste la seule personne qui n est jamais sérieuse.»

Transcription

1 «L art est la seule chose sérieuse qui existe au monde. Et l artiste la seule personne qui n est jamais sérieuse.» - 1 -

2 L a u t e u r O s c a r W i l d e Un homme de parole. «Je serais poète, écrivain, dramaturge. D une façon ou d une autre, je serais célèbre, quitte à avoir mauvaise réputation.» Propos de Wilde, étudiant à Oxford Fils d un chirurgien réputé et d une femme de lettre engagée dans la lutte irlandaise, Oscar Wilde fait de brillantes études à l université d Oxford. Suite à sa rencontre avec John Ruskin, porte-parole du mouvement esthète, il adhère à ce courant artistique qui prône la recherche du beau, sans préoccupation morale ou sociale. Rédacteur en chef du magazine The Woman s World, il prend fait et cause pour le féminisme. Installé à Londres, il choque la société mondaine par ses extravagances, son cynisme et ses pièces de théâtre sont souvent interdites de représentation. Mais c est son roman, Le portrait de Dorian Gray, qui lui assure le succès. A l heure où l homosexualité est punie par la loi, la relation passionnée qu il entretient avec Lord Alfred Douglas le conduit à purger deux années de travaux forcés. A sa sortie, c est un homme brisé qui rejoint son amant en Italie. Enterré au Père Lachaise, Oscar Wilde reste une figure majeure de la littérature dont l atmosphère singulière continue de provoquer l admiration

3 L h i s t o i r e Dorian Gray est un jeune homme d'une très grande beauté. Basil, peintre sentimental, le rencontre lors d'une soirée mondaine. Fasciné par la beauté et la pureté du jeune homme, il décide d'en faire son portrait. Au cours d'une de leur séance, Harry, aristocrate d'un cynisme extrême et vieil ami de Basil, lui rend visite dans son studio. Les mystères du peintre sur son nouveau modèle attisent sa curiosité à tel point qu'il souhaite le rencontrer. Les réticences de Basil sont annihilées par l'entrée inopportune de Dorian Gray. S'établit alors une admiration réciproque entre Harry et Dorian. Dorian, séduit par le charisme d'harry s'enivre de ses paroles qui lui paraissent pourtant choquantes. Basil, capture les réactions de Dorian dans le portrait. Lorsque ce dernier le découvre, sa propre beauté le déstabilise. Il ne peut la laisser s'échapper. Dans sa rage contre le temps et la décrépitude, il fait le vœu de toujours garder son apparente jeunesse et de reléguer les meurtrissures du temps à son portrait. Son destin est scellé. Harry devient le maître spirituel du jeune homme, Dorian adhère à ses idées hédonistes ; Il tombe amoureux d une actrice mais rejette violemment «Il faut soit être une œuvre d art, soit porter une œuvre d art.» cet amour, tout ce qu'il touche se fane et son portrait, verrouillé dans une pièce, illustre petit à petit les râles de l'âme humaine, touchée par le vice. Les années passent et Dorian sombrera peu à peu dans la solitude, la folie et la cruauté, se sachant innocenté aux yeux de la société quels que soient ses actes

4 E q u i p e a r t i s t i q u e - Mario Bastelica / Dorian Gray - Comédien professionnel depuis 2004, Mario Bastelica a été formé au Conservatoire National de Bordeaux. Il a depuis travaillé avec plusieurs compagnies de théâtre comme le Théâtre du Gaucher, la compagnie Il est une fois, la Barak a Théâtre ainsi que le Théâtre Fébus. Avec une trentaine de rôles à son actif, il a alterné les spectacles classiques et contemporains comme Le Cid, Cravate Club, le barbier de Séville, ou Cyrano. Il tourne régulièrement dans quelques téléfilms et courtsmétrages. Le personnage de Dorian est décrit dès la première scène comme un être fascinant. Photo : Valérie TOULET D'abord adoré par Basil pour sa beauté et sa pureté, il rencontre Harry qui le fait basculer vers l'hédonisme, le plaisir avant toute chose. Suite au suicide de Sybil Vane, actrice qu'il a d'abord adulé puis cruellement quitté, il se rend compte que le portrait que Basil a fait de lui prend les marques de sa cruauté et de sa vieillesse. Dès lors, Dorian est insoupçonnable aux yeux de la société et devient un être maléfique qui conserve sur son visage sa beauté, sa jeunesse et son innocence. Le personnage est joué dans toute son ambiguïté. Dorian est un être d'une beauté plastique, androgyne, sa gestuelle est féminine, son regard est fixe, son sourire tendre même lorsqu'il dit des horreurs. Il est comme un enfant qui n'aurait pas la moindre notion du bien et du mal et il trouve sa jouissance dans une soif inextinguible d'expériences folles et diaboliques. Au fur et à mesure que la pièce avance, il perd tout se qui compose son humanité, ne conservant que son regard figé qui n'a plus rien de réel - 4 -

5 - Bruno Spiesser / Harry Wotton - Bruno Spiesser a suivi une formation au Conservatoire d Art Dramatique de Toulouse et est, depuis 1997 le Directeur artistique du Théâtre Fébus. Il assure notamment la mise en scène du Festival de Gavarnie depuis ces trois dernières années. Tour à tour comédien (le rôle titre dans «Don Juan» de Schmitt et Topor, Almaviva du «Barbier de Séville», «Jacques le Fataliste» de Diderot, et spectacle solo dans «Le Roman de Monsieur de Molière» ), et metteur en scène («Le Crime Parfait», «le Dîner de Cons», «D Artagnan», ), sa volonté est de rendre ses créations accessibles à un large public pour que celui-ci soit davantage impliqué dans le spectacle. Photo : Valérie TOULET Harry est le Dandy par excellence. Il en a tous les archétypes c'est-à-dire le raffinement, l'intelligence d'esprit, l'impertinence, le cynisme, l'égoïsme, la séduction. Il recherche en permanence le sublime en toute chose et en toute personne. Il aime le peintre Basil pour sa créativité artistique et Dorian pour sa beauté physique. Il fascine ses deux amis par son énergie, sa fraîcheur et son acuité à distinguer les vérités, les contradictions et les perversions de son temps. Il aime la provocation mais ne veut pas en assumer les conséquences. Pygmalion, il semble trouver en Dorian Gray son double idéal, celui qui va jusqu'au bout de ses envies et de ses plaisirs et qui n'éprouve aucun remords. L'élève dépasse vite le maître. Son refus de vieillir et d'accepter l'inéluctable donne à sa vie un caractère très dérisoire et pathétique. Il s'écarte de Basil en ignorant sa disparition, et poursuit aveuglément la quête d'un idéal sans en percevoir les ravages sur Dorian. En cherchant l'autre, il s'est perdu lui même

6 - Jeremy Montheau / Basil Hallward - Jeremy Montheau se forme au Conservatoire de Mérignac. Il se forme ensuite aux méthodes de l Est, auprès de Jerzy Klesyk. Il joue dans «Enfants de la middle class» mis en scène par Gérard David. Il est assistant à la mise en scène pour le spectacle «Un Nuage sur la terre» d'adèle Ogier au sein de la compagnie Les Veilleurs (CDN de Lyon). Il joue par deux fois au festival de Gavarnie dans «Frères de liberté et «La reine Margot». Basil trouve en Dorian Gray une incroyable source d'inspiration, la jeunesse et la Photo : Valérie TOULET beauté du jeune homme le poussent à donner le meilleur de lui-même à travers son art. Dorian devient sa raison d être, raison d être qu il n avait jamais trouvé au sein de la société superficielle de son époque. Cette fascination quasi amoureuse finit par conduire Basil vers la souffrance et le désespoir. Car peu à peu Dorian lui échappe, ses réactions deviennent étranges, imprévisibles, et après une rupture semblable à celle d un couple amoureux, Basil n osant plus aller voir Dorian, se met à sombrer dans la dépression. Après plusieurs années, dans un ultime élan désespéré, il décide de revenir vers Dorian. Cela lui sera fatal. Basil est un être intelligent et réservé. Il partage avec son ami Harry une vision lucide des travers de la société. Et s il ne va pas jusqu à partager son cynisme et sa philosophie immorale, cela ne l empêche pas d avoir une sincère affection pour lui. Basil est touché par la pureté de Dorian, par sa beauté physique aussi bien que par son naturel enfantin encore épargné du conditionnement de la société - 6 -

7 - Création Costumes : Sylvaine Mouchère - Depuis plusieurs années, Sylvaine Mouchère crée et réalise des costumes de spectacles. Elle travaille pour Bruno Spiesser depuis 4 ans, à la création des costumes du festival de Gavarnie mais aussi sur des spectacles plus «confidentiels» montés par la compagnie du théâtre Fébus. Elle travaille également avec la compagnie «les pieds dans l eau» dirigée par Violette Campo, la compagnie «1, 2, 3, Soleil» de Pau, ainsi que le théâtre de la bulle dirigé par Monique Huet à Tarbes Dans le domaine du cirque elle a participé à la réalisation des costumes de «Secret» de Johann Leguillerm. Elle crée les costumes pour la compagnie «les mauvais esprits» de Lescar dirigée par Alix Bouyssié. Sylvaine œuvre aussi depuis quelques temps pour la danse, avec la compagnie Danse 6 T, à Tarbes. Si la diversité dans ses créations domine, Sylvaine a cependant une attirance particulière pour les costumes d époque revisités. De même, elle trouve son bonheur dans la recherche de personnages «grotesques» et le travail des faux corps. - Création lumière : Alice Videau - Lors de ses études à l Université d Avignon, Alice Videau a travaillé dans cette ville pour plusieurs théâtres (administration, communication, logistique) ainsi que pour la Maison du Off. Riche de cette connaissance du spectacle vivant, c est néanmoins dans la régie qu elle a trouvé son vrai moyen d expression, après deux ans d'expériences multiples au sein de compagnies des Pyrénées Atlantiques. Elle collabore depuis avec de nombreuses compagnies régionales, soit en lumière (notamment la «Dame de Pique» (64), le «Théâtre Fébus» (65), la compagnie «La Façon» (31), «les Déferlantes TM» (32 )) soit en régie générale, scénographie et machinerie («compagnie Koxo» (64), compagnie «Écrire un mouvement» (64), «l'art Eclair» (93))

8 N o t e d i n t e n t i o n - mis e e n s c è n e Adapter un roman en pièce de théâtre n'est pas chose aisée. Comme une utilisation entière de l œuvre est impossible, il s'agit de saisir l'essence des personnages, puis de sélectionner les parties du roman les plus aptes à théâtraliser les relations qu ils entretiennent entre eux. Les trois personnages principaux représentent trois archétypes de l homme : Basil incarne la morale, Harry la perversion non assumée, et Dorian la perversion assumée. Si leurs directions sont contradictoires, ce qui les réunit est leur quête d absolu. Quête de pureté pour Basil, de maîtrise pour Harry, de liberté pour Dorian. Wilde ne s en cachait pas, ces trois directions, ces trois quêtes, étaient les siennes. Trois facettes qui sommeillent aussi en chacun de nous. Elles se réveillent tour à tour, dialoguent parfois, nous font parfois vivre un grand conflit intérieur. Nous avons privilégié les relations et les dialogues entre les personnages qui traduisaient le plus spectaculairement ces oppositions. C'est ainsi que s est effectué un premier travail d extraction et de montage. Au terme de ce travail est apparue la nécessité d aller au-delà d une simple adaptation. Nous avons voulu privilégier le jeu d acteur et la mise en place d une ambiance, et éviter l écueil d une prépondérance narrative. Il s est avéré nécessaire d amorcer un travail de «Rien de ce qui arrive réellement n a la moindre importance.» transformation, voire même de création. Des parties non dialoguées du roman sont devenues dans la pièce des moments dialogués. Certains dialogues ont été créés entièrement. La distribution compte trois acteurs pour trois rôles, cependant d autres personnages du roman ont été intégrés afin d enrichir la théâtralité de la tragédie vécue par Dorian Gray. Aussi nous avons inventé des formes de présences pour ces personnages lumières, figurine, schizophrénie de Dorian. Ces formes particulières permettent d aller au-delà d une simple transposition du roman, car elles alimentent directement les ambiances traduisant la solitude et la folie. Enfin, une des scènes les plus intenses de la pièce, celle où Dorian perd tout sens des réalités, a été créée en totalité

9 Photo : Valérie TOULET En procédant à ce travail de transformation et de création, nous avons voulu révéler et élargir la potentialité théâtrale contenue dans le roman. Les partis pris de la mise en scène sont dépendants de l intemporalité thématique du roman de Wilde. Au delà de l'histoire tragique du jeune Dorian Gray, ce roman est une critique des codes superficiels qui régissent la société le culte de la beauté, la crainte de vieillir, le souci de soi et de son image. Ces exacerbations de l ego et du désir, qui étaient actuelles du temps de Wilde, le sont toujours aujourd hui. Plus encore, il semblerait qu elles aient mûri, se soient raffinées, répandues, et soient encore plus prégnantes dans notre société. universelle. L histoire de Wilde, par sa profondeur et sa puissance, résiste au temps, est Les costumes et les musiques participent à une ambiance à la fois classique, gothique, et futuriste. Cette ambiance permet de ne pas figer l histoire dans une époque donnée. A partir de là, une grande liberté est prise avec la temporalité. Les acteurs se blanchissent les cheveux à vue du public, tout en jouant. Ce procédé permet paradoxalement de vivre et de faire vivre le temps qui passe, et non de le narrer

10 Le plateau est occupé par un unique décor de salon avec trois fauteuils de bar. Ce décor, par de subtils changements de dispositions et de lumières, devient aisément n importe quel lieu de la pièce. L espace se forme et se transforme selon les situations. C est avant tout le jeu des acteurs qui fait exister l espace. Photo : Sylvaine MOUCHERE Au milieu de la scène, un miroir imposant. Il est l élément de jeu permettant aux acteurs d explorer le thème central du roman, l image de soi et la conscience que l on a de cette image. Ce miroir est sans tain ; ainsi, comme une donnée inconsciente se révélant tout à coup à la conscience, apparaîtra au travers du miroir le portrait de Dorian Gray, son vrai visage

11 F i c h e t e c h n i q u e Nous faire parvenir le plan exact de la scène et de la salle. SERVICES Montage : 6 heures pour 2 techniciens (non compté le technicien de la compagnie) Démontage : 1 heure Durée du spectacle 1h15 LOGES Pour 3 comédiens PLATEAU Dimensions minimum: - Ouverture : 9 m - Profondeur : 5 m - Hauteur sous grill : 4 m Jeux de pendrillons noirs et frises noires Gueuses Sol noir LUMIERE - Obscurité totale sur scène et dans la salle - Pupitre à mémoires 24 circuits. Patch électronique Temporisations séparées pour l apparition et disparition des effets d un transfert - gradateurs 24 x 2 kw - Projecteurs - 5 projecteurs 1000 W lentilles plan-convexe claire (dont 4 équipés de coupe-flux) - 2 projecteurs 650 W lentilles plan-convexe claire - 1 découpe 1000 w longue équipée avec un iris - 4 horiziodes 1000 W (nbre variable selon dimension du plateau) - 5 PAR 64 CP 61-6 PAR 64 CP 62-2 PAR 16 50w (fournis par la compagnie) - 2 platines de sol SON - Platine CD - Table de mixage, amplificateur

12 - Diffusion en salle et lointain plateau. IMPORTANT - La configuration du local de régie (régie fermée, éloignement,...) peut amener le régisseur à se placer en salle. - Le public ne devra entrer dans la salle que 15 minutes maximum avant le début du spectacle. Les demandes énoncées ci-dessus nous permettront de vous présenter le spectacle dans des conditions optimum d efficacité et de qualité mais ne sont pas rédhibitoires. N hésitez donc pas à nous contacter le plus tôt possible pour que nous puissions résoudre ensemble les problèmes éventuels. Contact technique : Alice Videau alice.videau@gmail.com

13 R e n s e i g n e m e n t s - c o n t a c t Durée du spectacle : 1h20 environ Jauge : 50 personnes minimum Equipe de tournée : 4 personnes (3 comédiens + 1 régisseur) L équipe : Mise en scène, adaptation : Bruno Spiesser Distribution : Mario Bastelica, Bruno Spiesser, Jeremy Montheau Création Lumière : Alice Videau Création costumes : Sylvaine Mouchere Tarif : A négocier directement avec la compagnie. Contact : Compagnie du «Théâtre Fébus» Petit Théâtre de la Gare ARGELES-GAZOST Tel. : Mail : febus65@voila.fr