Présentation d un exemple d accompagnement pour les enfants déficients sensoriels dans l enseignement ordinaire : Triangle - Bruxelles

Transcription

1 Présentation d un exemple d accompagnement pour les enfants déficients sensoriels dans l enseignement ordinaire : Triangle - Bruxelles

2 Service d Accompagnement pour enfants présentant une déficience sensorielle (auditive ou visuelle) reconnu et subsidié par la COCOF (PHARE) + «mission annexe intégration scolaire» 0 à 18 ans pour l équipe déficience auditive 0 à 12 ans pour l équipe déficience visuelle

3 Population : handicap simple, handicaps associés, polyhandicap Equipes multidisciplinaires Intégration depuis plus de 15 ans («mission annexe intégration scolaire») en milieu ordinaire ou en milieu spécialisé (hand. associés)

4 En intégration, les objectifs de Triangle sont plus globaux que l accompagnement à l école. Nous organisons des activités permettant un épanouissement plus global, une construction de l identité, une découverte de nouveaux loisirs, ainsi que des rencontres entre parents, familles, Nous pouvons aussi aider les parents dans leurs recherches d activités extra-scolaires (adaptées à l enfant).

5 Le Projet Pour les enfants en âge scolaire, la demande des parents est d abord un accompagnement scolaire. Le service d accompagnement aide les parents à clarifier leur projet, leurs objectifs (ex : intégration sociale? apprentissages de base? diplômes? ), à évaluer la faisabilité du projet en fonction entre autres des compétences de l enfant et de l ouverture de l école.

6 REMARQUES : Nous abordons le travail différemment selon que l école ait été trouvée sans notion de handicap (sensibilisation) ou qu elle soit recherchée par les parents avec cette notion (accompagnement). Le projet des parents s affine au fil du temps selon l évolution de leur enfant, son bien-être général, ce que l enfant en dit

7 Deux exemples d accompagnement à l école ordinaire Aïcha enfant présentant une déficience auditive sévère, bénéficiant d un implant cochléaire ; 3 ème maternelle Jérémie enfant présentant une malvoyance simple évolutive (dégénérescence de la macula) ; 1 ère primaire

8 Aïcha bénéficie d un suivi par Triangle depuis l âge de 6 mois, les parents ont cheminé et mûri leur projet, les décisions sont prises en connaissance de cause. Ils souhaitent commencer par l enseignement ordinaire pour «essayer». La déficience visuelle de Jérémie vient d être diagnostiquée, il a jusque là fréquenté l enseignement ordinaire. Les parents souhaitent que l univers de Jérémie ne s écroule pas, qu il garde ses repères, ses copains, une vie «la plus normale possible».

9 L école d Aïcha Lors de la recherche d école : attention à l ouverture (accueil d enfant intégré), projet d école, collaboration étroite, communication entre les parents, Triangle, école, PMS, cahier de communication. Recherche de partenaires (décret intégration, autres services, thérapeutes extérieurs, ). L école de Jérémie Pas de choix d école par rapport au handicap, ouverture pour la mise en place du projet, sensibilisation. Recherche de partenaires (décret intégration, autres services, thérapeutes extérieurs, ).

10 Observation d Aïcha par chaque partenaire Parents, école, Triangle, PMS (parfois), logo extérieure, Définition des besoins non encore rencontrés. Observation de Jérémie par chaque partenaire Parents, école, Triangle, PMS (parfois), logo extérieure, Définition des besoins non encore rencontrés.

11 En quoi Aïcha est différente des autres élèves Maîtrise du langage long et difficile. Aïcha est plus lente. Consignes non perçues, distorsion du son. Un enfant sourd même appareillé reste un enfant sourd. En quoi Jérémie est différent des autres élèves Jérémie est plus lent. Il ne voit pas de loin. En vision de près, il ne reconnaît pas bien et vite les images et les lettres. Il ne voit pas ce qu il écrit au crayon ordinaire. Un enfant malvoyant reste une enfant malvoyant même avec des lunettes.

12 Mauvaise maîtrise des notions spatiales, temporelles, du vocabulaire du quotidien («range ton cartable à côté du banc», colle, ciseaux, ). Elle interprète les consignes avec les bribes d infos qu elle a perçues. Elle n entend pas ou peu les réactions des autres enfants. Ses déplacements à l école sont parfois difficiles (réfectoire, portemanteau, sorties extérieures). Il éprouve des difficultés à organiser son travail sur la feuille (explorer toute la feuille, repérer les exercices, trouver les espaces réponses).

13 En primaire : écouter et écrire en même temps est difficile. Plus de fatigue car elle a une surcharge d attention uniquement pour entendre. La manipulation des jetons, des étiquettes-mots est parfois difficile. Il ne suit pas toujours (75% des infos sont visuelles). Il est plus fatigué pour faire encore les devoirs à la maison. Plus de fatigue car il a une surcharge d attention uniquement pour voir.

14 Besoins de l instituteur/trice d Aïcha Veiller à un équilibre dans la classe. Besoin d exprimer le trop. Besoin d informations médicales. Besoin du soutien de l école. Aide dans les adaptations. Besoins de l instituteur/trice de Jérémie Veiller à un équilibre dans la classe. Besoin d exprimer le trop. Besoin d informations médicales. Besoin du soutien de l école. Aide dans les adaptations.

15 Que peut-on proposer à l école d Aïcha? Adaptation à la communication (signes, AKA, LPC). Lui permettre d être face à celui qui parle, donne des consignes (lecture labiale). Qu as-tu compris? Peuxtu m expliquer? Prend le marqueur rouge. Que peut-on proposer à l école de Jérémie? Placer Jérémie proche du tableau. Adapter les référentiels, les manuels, les documents si nécessaire.

16 La mettre devant pour les histoires. Donner à l avance les thèmes des comptines, des spectacles, des sorties pour qu elle se familiarise avec le vocabulaire. Adaptation du professeur (attention aux bruits de fond, apprentissage de quelques signes). Adapter la manière de travailler, donner la feuille en premier, mettre moins d exercices sur la feuille, donner plus de temps, verbaliser, adapter son vocabulaire, Proposer un lutrin, des gommettes, une TV-loupe,

17 Sensibilisation (mise en situation, qu est-ce que entendre, pourquoi c est important d entendre, ). Sensibilisation (des enseignants, des autres adultes, du groupe-classe) si et quand c est nécessaire (mise en situation, explication de ce que c est voir, ).

18 Coordination durant toute l année par Triangle Contacts parents enfant école PMS hôpitaux logo Réunions avec instituteur, directeur, parents au moins 1x/an en fonction des besoins. Observation de l enfant toute l année, évolution des besoins. Réunions d équipe.

19 Evaluation du projet Idéalement chaque personne impliquée dans le projet est présente pour partager les questions et les pistes de travail et rediscuter de la poursuite du projet d intégration pour l année suivante. Quelques remarques : Rappel régulier que tout le projet ne repose pas uniquement sur les épaules de l enseignant(e), tous les partenaires et l enfant sont concernés. Nécessité d une évaluation claire par rapport à l enfant lui-même mais aussi par rapport aux normes de la classe et de l école. Réflexion en termes du meilleur pour l enfant et réorientation si nécessaire.

20 REMARQUES Etre intégré, ce n est pas juste réussir à l école! Il faut être attentif à différents points : - Comment il se sent avec ses copains? - A-t-il accès à d autres activités? - Quels sont ses rêves à lui? - Est-ce qu on ne lui en demande pas trop (thérapies en plus)? Etre sensible à ces questions dans nos différentes interventions fait partie de la philosophie de travail de Triangle.