L'implication des "vétérans" de Syrie dans la campagne terroriste menée contre le régime égyptien

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1 4 mai 2014 L'implication des "vétérans" de Syrie dans la campagne terroriste menée contre le régime égyptien Muhammad Dura al-taliawi, terroriste arrêté par les autorités égyptiennes en Mars 2014 et qui a avoué avoir combattu dans les rangs du Front Al-Nusra en Syrie. Sur la photo, il apparaît avec des armes devant être utilisées pour attaquer Israël depuis la Péninsule du Sinaï. L'attaque n'a pas été effectuée (Youtube) Aperçu général 1. Au cours de la guerre civile syrienne, plusieurs centaines de volontaires égyptiens ont rejoint les rangs des rebelles (sur un total de plus de 5000 volontaires étrangers de divers pays arabes). 1 La plupart des combattants égyptiens ayant adhéré aux rebelles ont combattu dans les rangs d'organisations affiliées à Al-Qaïda et au jihad mondial (le Front Al-Nusra et l'etat islamique en Irak et dans la Grande Syrie). Une partie d'entre eux ont terminé les combats et sont déjà rentrés en Égypte. 1 Une étude détaillée du Centre sur le phénomène des volontaires étrangers du monde arabe sera prochainement publiée.

2 2 2. Durant les premiers mois de 2014, il a été rapporté que certains des "vétérans" des combats en Syrie qui sont rentrés en Egypte ont été impliqués dans la campagne terroriste menée contre le régime égyptien. Parmi eux, il a été annoncé que quatre terroristes ont été impliqués dans des attaques contre le régime égyptien commises par Ansar Bayt al-maqdis, organisation affiliée au jihad mondial qui mène la campagne terroriste contre le régime égyptien (Voir annexe). 3. Jusqu'à présent, la participation des "vétérans" de la guerre civile syrienne dans le terrorisme et la subversion en Egypte et dans d'autres pays arabes en est encore à ses balbutiements. Cependant, selon nous, elle devrait croître avec l'augmentation du nombre de combattants étrangers revenant de Syrie dans leur pays d'origine, l'egypte et d'autres pays arabes, augmentant ainsi le danger qu'ils représentent pour les différents régimes arabes. Les combattants étrangers en Syrie acquièrent en effet une expérience opérationnelle, suivent un processus d'endoctrinement jihadiste islamique radical et se familiarisent avec un large éventail d'activistes et d'organisations affiliés à Al-Qaïda et au jihad mondial. Selon nous, ils incarnent un risque potentiel de terrorisme et de subversion, en particulier pour l'arabie Saoudite, la Jordanie, la Tunisie, la Libye et l'egypte, cinq pays arabes d'où sont issus la plupart des combattants étrangers arabes en Syrie.

3 3 Annexe A Le rôle des "vétérans" de Syrie dans des attentats en Egypte 1. Dans les premiers mois de 2014, il a été rapporté que plusieurs "vétérans" des combats en Syrie étaient impliqués dans la campagne terroriste menée contre le régime égyptien actuel, certains d'entre eux œuvrant dans les rangs d'ansar Bayt al- Maqdis, une organisation terroriste affiliée au jihad mondial. 2. Le 13 avril 2014, l'agence de presse égyptienne du Moyen-Orient a annoncé que les autorités égyptiennes avaient arrêté Wael Ahmed Abd al-fattah, soupçonné de mener des activités terroristes sur le territoire égyptien. Dans le passé, il avait travaillé pour la compagnie pétrolière égyptienne avant de rejoindre les rangs de Front Al-Nusra, une branche d'al-qaïda en Syrie. Selon les médias égyptiens, il s'est rendu en Syrie en 2012 via la Turquie (Longwarjournal.org et Al-Sharq Al-Awsat, 13 avril 2014). 3. Le 10 mars 2014, le ministère égyptien de l'intérieur a annoncé l'arrestation de Muhammad Dura Ahmed al-taliawi, rentré en Egypte après les combats en Syrie. Selon le communiqué du ministère, il était impliqué dans l'attaque de Janvier 2014 contre la direction de la sécurité au Caire (Longwarjournal.org, 13 avril 2014). Le 10 mars 2014, dans une vidéo publiée sur Youtube, Muhammad Dura al-taliawi a parlé de son retour de Syrie, déclarant être rentré en Egypte en Mars 2013 pour faire "quelque chose" [cf., effectuer une attaque]. Il a dit qu'il voulait d'abord commettre un attentat terroriste contre Israël le long de la frontière israélo-égyptienne dans la Péninsule du Sinaï, plan qui est tombé à l'eau. Il a ensuite contacté un homme nommé "Sayid", qui lui a dit d'acheter une arme, et à cette fin, lui a donné de l'argent versé par les Frères Musulmans. "Sayid" l'a présenté à un membre d'ansar Bayt al-maqdis également de retour de Syrie, et à une autre personne, qui lui a donné un engin piégé. Al-Taliawai a ajouté que son intention avait été d'attaquer des policiers égyptiens. Durant son arrestation, il a été blessé par les forces de sécurité égyptiennes.

4 4 Muhammad Dura Ahmed al-taliawi raconte son histoire à la caméra (Youtube) 4. Sayid al-shehat Muhammad Abdallah (Abu Arslan) est un autre Egyptien rentré de Syrie et combattant contre le régime égyptien. Suite à sa participation dans des manifestations contre le régime de Moubarak, il s'est enfuit en Syrie où il a lutté contre le régime syrien, apparemment dans les rangs de l'une des organisations jihadistes. Il est resté en Syrie jusqu'à ce que le Président égyptien Mohamed Morsi soit évincé puis est rentré en Égypte pour lutter contre le nouveau régime. Il a été tué le 19 décembre 2013 dans l'explosion de sa ceinture piégée lorsque les forces de sécurité égyptienne ont tenté de l'arrêter. L'explosion a également tué un membre de la sécurité égyptienne (Dawaalhaq.com, copts-united.com, ict.org.il). Sayid al-shehat Muhammad Abdallah (Abu Arslan), un "vétéran" de la guerre civile syrienne, tué dans l'explosion de sa ceinture piégée (copts-united.com)

5 "Vétérans" de Syrie dans les rangs d'ansar Bayt al-maqdis 5 5. Ansar Bayt al-maqdis, dont le nom a été mentionné par al-taliawi, est une organisation affiliée au jihad mondial menant une campagne terroriste contre le régime égyptien dans la Péninsule du Sinaï et ailleurs en Egypte. L'organisation a également commis plusieurs attentats terroristes contre Israël depuis la Péninsule du Sinaï. Le 23 septembre 2013, elle a publié une lettre ouverte confirmant que deux de ses membres avaient combattu en Syrie avant de retourner en Egypte, où ils ont été tués. Les deux étaient Fahmi Abd al-rauf Muhammad (Abu Djana) et Samir Abd al-hakim (Abu al-bara'). Il a également été rapporté que deux autres membres d'ansar Bayt al-maqdis avaient combattu en Syrie (voir ci-dessous). "Vétéran" du conflit syrien : Fahmi Abd al-rauf Muhammad, membre d'ansar Bayt al-maqdis (aviation-arab.net)

6 6 "Vétéran" du conflit syrien : Samir Abd al-hakim, membre d'ansar Bayt al-maqdis (aviationarab.net) 6. Deux autres membres d'ansar Bayt al-maqdis ayant combattu en Syrie sont rentrés en Egypte : Wael Abd al-fattah, qui a combattu dans les rangs du Front Al- Nusra et a été arrêté par les forces de sécurité égyptiennes après avoir été soupçonné de planifier une attaque terroriste (comme indiqué ci-dessus) ; et Walid Badr, terroriste suicide, ancien officier, qui a effectué la tentative d'assassinat du ministre égyptien de l'intérieur Mohamed Ibrahim dans la ville de Nasr le 5 septembre Walid Badr possédait le grade de major dans l'armée égyptienne. Il a combattu en Afghanistan et en Irak. Il a été arrêté et a purgé une peine de prison d'un an en Iran. Par la suite, il est rentré en Egypte (Youtube). Selon une "source sécuritaire" égyptienne, Badr a été expulsé de l'armée égyptienne en 2005 après de longues périodes d'absence. Selon une autre version, il aurait été expulsé en raison de ses liens étroits avec les islamistes (Youtube). Il aurait eu une dépression nerveuse, après quoi il s'est tourné vers la religion. Walid Badr s'est rendu en Syrie pour participer au jihad. De Syrie, il est retourné en Égypte et a été impliqué dans la tentative d'assassinat du ministre égyptien de l'intérieur.

7 7 Walid Badr revêtu de l'uniforme de l'armée égyptienne. En haut à droite : logo d'ansar Bayt al- Maqdis (Youtube) L'attentat suicide avorté contre le convoi du ministre égyptien de l'intérieur, le 5 septembre En haut à droite : le logo d'ansar Bayt al-maqdis (YouTube)

8 8 L'insigne d'ansar Bayt al-maqdis : Au centre figure une carte du monde sous un Coran, signifiant la règle de la loi religieuse islamique (la charia) dans le monde entier. A gauche de la carte se trouve un fusil auquel est attaché un drapeau d'al-qaïda. Autour de la carte on aperçoit le verset Coran qui dit : " Et combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'association et que la religion soit entièrement à Allah seul. S'ils cessent, donc plus d'hostilités, sauf contre les injustes"(sourate Al- Baqarah, verset 193)