Déclaration de Monsieur Mohamed Loukal. Gouverneur de la Banque d Algérie. Au Comité Monétaire et financier
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- Franck Larocque
- il y a 7 ans
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1 Déclaration de Monsieur Mohamed Loukal Gouverneur de la Banque d Algérie Au Comité Monétaire et financier Au nom de l Afghanistan, l Algérie, le Ghana, la république Islamique d Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie Vendredi 7 octobre 2016 La croissance mondiale continue à être faible, avec une croissance plus molle dans les pays avancés en même temps que la persistance de la faiblesse de l inflation et l accroissement du risque de déflation. Bien que les risques de court terme, y compris ceux liés au Brexit, se soient atténués et que les performances des pays émergents et en développement se soient améliorés suite à des conditions financières moins difficiles et une reprise des prix des matières premières, les risques de moyen terme persistent, y compris les risques liés à la faiblesse de la demande globale, à l impact du rééquilibrage de la croissance en Chine, aux trends démographiques, à la faible croissance de la productivité dans les pays avancés ainsi qu à des facteurs géopolitiques. La croissance mondiale devrait se raffermir quelque peu en 2017, tirée principalement par le raffermissement attendu des performances des pays émergents et en développement (EMDCs), mais devrait rester faible sous un angle historique. Des politiques plus vigoureuses et plus coordonnées sont nécessaires pour prendre en charge les nombreux défis auxquels fait face l économie mondiale, combinant des politiques monétaires accommodantes, des politiques fiscales pro- 1
2 croissance et des réformes structurelles. De plus, il est important de veiller à ce que les fruits du progrès technologique et de la mondialisation soient partagés par tous. La coordination accrue entre pays est à même de contribuer à amplifier l impact positif des politiques individuelles tout en réduisant leurs effets négatifs transfrontaliers. Nous soutenons les efforts multilatéraux à cet égard, y compris de réforme de la réglementation financière, de progrès en matière de libéralisation du commerce mondial et de renforcement du filet de sécurité global, afin d atteindre une croissance mondiale durable, riche en emplois et plus inclusive. Bien qu il soit encore nécessaire que la politique monétaire demeure accommodante, au vu de la mollesse économique, elle ne peut cependant pas supporter à elle seule le poids de la croissance et doit être soutenue par la politique budgétaire. Une politique budgétaire pro-croissance, sous réserve de disponibilité d espaces budgétaires, est hautement nécessaire et devrait être mise en œuvre conformément à un cadre de moyen terme crédible. Afin de revigorer la demande et contribuer à améliorer la croissance potentielle à travers l investissement en infrastructure, en capital humain et dans la santé. Pour des pays qui font face à un poids élevé de la dette, une consolidation budgétaire graduelle, avec une attention adéquate à des structures fiscales bien conçues, aux dépenses favorisant la croissance et à la protection des groupes vulnérables. Les réformes structurelles doivent également jouer un rôle majeur dans le soutien de la croissance à long terme, à travers la réforme des marches des produits et du travail visant à accroître les taux de participation, y compris pour les femmes, et à résoudre les problèmes de dualité du marché du travail. 2
3 Nous saluons les progrès dans la prise en charge dans les pays avancés des problèmes du secteur financier révélés par la crise financière ainsi que le renforcement de la résilience dans les pays émergents. Nous appelons pour davantage de réformes de la réglementation financière et soulignons l importance d une vigilance accrue envers la prise excessive de risques par des banques systémiquement importantes, qui pourrait miner la stabilité financière globale et éroder la confiance du public. De plus, les effets secondaires des très bas taux d intérêt, ou des taux d intérêt négatifs, sur la profitabilité de l industrie bancaire et des assurances, ainsi que la viabilité des fonds de pension doivent être étroitement surveillés. Les économies émergentes continuent de tirer la croissance mondiale malgré les nombreux défis auxquels elles font face. Le renforcement des cadres de politiques et de la résilience seront déterminants pour absorber les chocs externes et maintenir la stabilité financière. Une consolidation budgétaire pro-croissance est nécessaire, particulièrement pour les économies dépendantes des matières premières et à déséquilibres budgétaires importants. Les pays à faible revenu demeurent vulnérables face aux faibles conditions mondiales, aux chocs des termes de l échange, aux conflits et problèmes de sécurité et aux sécheresses et désastres naturels. Tout en soulignant le progrès accompli ces récentes années en termes de croissance et de réduction de la pauvreté, cet environnement défavorable a causé des performances plus faibles, notamment en Afrique sub-saharienne. Les efforts doivent viser à revigorer la dynamique de croissance, y compris en reconstituant l espace budgétaire à travers l amélioration de la mobilisation des revenus et la rationalisation des 3
4 dépenses afin d accroître les dépenses pro-croissance et en faveur des pauvres et de faire face aux chocs exogènes. Le financement concessionnel adéquat est crucial pour soutenir les besoins d investissement de ces pays et maintenir la dette publique à des niveaux viables. Nous appelons la communauté internationale à accroître son assistance aux petits Etats fragiles et à les aider à renforcer leurs capacités à prendre en charge les durs défis auxquels ils font face. Nous appelons à une flexibilité accrue et une approche dynamique lors de la revue conjointe FMI/Banque Mondiale de l Analyse de la Viabilité de la Dette afin d éviter de contraindre indûment l accès des pays à faible revenu au financement de dépenses prioritaires. La région du Moyen-Orient, de l Afrique du Nord, de l Afghanistan et du Pakistan (MENAP) continue à faire face à des conditions et perspectives difficiles, liées à la faiblesse des prix du pétrole, pour les pays exportateurs de pétrole, à la faiblesse de la demande globale, pour les pays importateurs de pétrole, et aux conflits et problèmes de sécurité pour nombre d entre eux. Les pays exportateurs de pétrole ont réagi à la détérioration des termes de l échange en combinant ajustement budgétaire et ponction sur les réserves accumulées. La plupart des pays importateurs a utilisé les gains générés par les faibles prix du pétrole pour réduire les déséquilibres tout en réformant leurs systèmes de subventions. Plusieurs pays accomplissent des progrès en matière de stabilisation macroéconomique et de réformes structurelles visant à accroître l emploi, réduire la pauvreté et ancrer l inclusion. Des efforts soutenus sur plusieurs années dans ces domaines sont nécessaires pour obtenir des résultats tangibles. Les pays en situations de conflits et ceux accueillant des nombres élevés de réfugiés en proportion de leurs populations font face à des problèmes sévères qui requièrent une assistance 4
5 internationale bien coordonnée et accrue. Nous apprécions hautement le soutien financier du FMI à des pays de la région MENAP ainsi que son engagement continue dans les pays en situations de conflits malgré les circonstances difficiles. Les défis à venir sont substantiels et appellent à des efforts vigoureux et soutenus de la part de tous, avec une coordination effective afin d amplifier les bénéfices des politiques individuelles. Nous soutenons l Agenda Global de Politiques de la Directrice Générale, qui trace un ensemble cohérent de politiques et de réformes qui peuvent avoir des retombées positives. A cet égard, la politique du FMI en matière de conseils doit non seulement être ajustée aux circonstances spécifiques des pays mais également prendre en compte les synergies et les éventuels effets positifs et négatifs sur d autres économies et l économie mondiale dans son ensemble. Nous restons dans l attente de l achèvement des travaux du FMI sur l évaluation de l espace budgétaire et la meilleure façon de l utiliser pour revigorer la demande et raviver la croissance, tout en tenant compte des conditions cycliques et des circonstances spécifiques des pays. C est là un domaine où une plus grande coopération est nécessaire afin de s assurer que la demande additionnelle provienne de pays qui en ont les moyens. A cet égard, le FMI peut tirer des leçons utiles à partir des cas pilotes sur l initiative de politique de soutien à l infrastructure et les élargir à d autres cas pilotes. Bien que des réformes structurelles soient mises en œuvre dans plusieurs pays ces dernières années, l analyse du FMI et ses conseils en matière de politiques devrait se focaliser sur celles des réformes qui peuvent avoir les meilleurs résultats en matière de 5
6 renforcement de la croissance potentielle et de création d emplois, en tenant compte des circonstances spécifiques des pays. La promotion de la diversification économique et le passage à un modèle de croissance plus équilibré et plus durable sont d un intérêt particulier pour les pays de la région MENAP. Nous attachons une importance particulière aux bénéfices qui peuvent être tirés de l expérience internationale en la matière et sommes disposés à travailler étroitement avec le FMI et d autres institutions multilatérales de développement sur de possibles stratégies de moyen terme pour atteindre ces objectifs. Nous sommes également dans l attente de l achèvement des travaux du FMI sur ses instruments de soutien financier, y compris de nouvelles facilités et un filet de sécurité financière pour les EMDCs. Nous soutenons les efforts pour l achèvement des réformes de la règlementation financière et saluons les efforts en cours pour prendre en charge le problème du retrait des relations de correspondance bancaire dans les EMDCs, afin d éviter l exclusion financière. Nous appelons le FMI à renforcer sa contribution et son rôle de plaidoyer pour combattre les flux financiers illicites qui posent de sérieux risques pour la stabilité financière ainsi que pour la viabilité budgétaire et externe dans plusieurs pays. Nous continuons à attacher une haute importance à ce que le FMI demeure une institution basée sur les quotes-parts et dispose de ressources adéquates pour faire face aux besoins de ses membres et contribuer à maintenir la stabilité du système monétaire international. A cet effet, nous soutenons le maintien de l accès temporaire à l emprunt bilatéral et demeurons dans l attente de l achèvement de la 15 ième Revue Générale des Quotes-Parts, sur la base d une 6
7 nouvelle formule de calcul des quotes-parts, débouchant sur une juste représentation des EMDCs. Nous saluons les efforts en cours pour améliorer la diversité au sein du FMI et maintenir une qualité élevée de ses ressources humaines. Nous demeurons dans l attente d efforts additionnels pour améliorer la représentation de la région MENAP à tous les niveaux d emploi. 7
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