Evaluation Multisectorielle RRM Rapport préliminaire

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1 Evaluation Multisectorielle RRM Rapport préliminaire Date : L évaluation s est déroulée les entre le 30 juin et le 3 juillet 2015 Zone d évaluation : Akroussoulback, Doum et Ambassana (Bamingui-Bangoran) Entre 2009 et 2011, la localité d Akroussoulback a été le théâtre de violents affrontements entre les éléments de la du GCP et les CAN. Ces affrontements armés ont forcé la quasi-totalité des habitants d Akroussoulback, mais également de Doum et Ambassana, sur l axe Ndélé-Ngarba, à prendre précipitamment la route du Tchad. En l absence de services étatiques fonctionnels, l axe Ndélé- Ngarba-Bord demeure une zone sous influence du GCP. Une mission exploratoire réalisée en mai sur l axe, ainsi que deux MSA réalisées dans les localités de Ngarba (04-07 Juin) et de Boulkinia (16-19 Juin) a révélé qu une partie de la population est retournée les différentes localités de l axe à compter du second semestre Ces mouvements de retours se sont accentués depuis février 2015, malgré la fermeture de la frontière tchadienne (environ 170 ménages). Méthodologie : L évaluation RRM s est basée sur la méthodologie standard d évaluation RRM en RCA. Elle s est donc organisée autour de la collecte de données quantitatives et qualitatives, à travers des groupes de discussions, des entretiens avec de personnes ressources comme les autorités. Une enquête a également été administrée auprès de 105 ménages hôtes ou rapatriés. Recommandations principales : NFI : Distribution des kits NFI complets aux ménages rapatriés WASH : Intervention WASH d appoint : Sensibilisation à l hygiène et aux risques sanitaires Réparation d un forage en panne à Doum (remplacement de pièces d usure) Aménagement des puits traditionnels non protégés Sécurité Alimentaire : Mettre en œuvre un programme de sécurité alimentaire, de relance agricole et des moyens d existence sur l axe (Distribution de semences et d outils aratoires)

2 Protection : Mener une évaluation sectorielle dans le domaine de la protection de la femme et de l enfance Education : Sensibiliser les parents en faveur de la scolarisation des enfants, notamment des filles Réhabiliter les bâtiments des écoles dans les localités évaluées Doter les écoles de en matériel pédagogique et mobilier scolaire Réaliser un plaidoyer auprès du ministère de l éducation pour le renforcement des effectifs des enseignants Santé/Nutrition : Poursuivre l appui sanitaire et nutritionnel à la FOSA d Akroussoulbak (PU-AMI) Clé de lecture : Cote d alerte Moins inquiétant Plus inquiétant Note : Certains indicateurs n ont pas de cote d alerte, la couleur utilisée est alors le blanc affecte NFI et Abris Thème Indicateurs Résultats Commentaires et recommandations NFI Abris Score NFI Répartition de ménages par statut d'occupation des abris En maison privée de prêt % Propriétaires 47% Famille d'accueil 3% Le score NFI est préoccupant dans les localités évaluées. Il s élève à 4,2, pour un seuil d alerte fixé à 3.5. A la différence des autres localités de l axe précédemment évaluées (Ngarba, Score NFI de 3,3, Boulkinia, Score NFI de 3,6), les ménages enquêtés ont été plus accessibles pour l équipe MSA et ont plus facilement échangé sur leurs difficultés. Les écarts de score NFI entre les localités sont donc à modérer, étant donné que selon les observations de l équipe MSA, les vulnérabilités des ménages sont similaires sur l ensemble de l axe. De nombreux ménages rapatriés spontanés et familles hôtes ne disposent pas de contenant pour la collecte, le transport et la conservation de l eau (Bidons et seaux 4.5). Le manque d habits pour les enfants est également notoire (4.6), tout comme l absence de moustiquaire (4.5), ce qui expose particulièrement les

3 Locataires 0% Nombre de mètre carré disponible par personne habitant un même abri 1,7 enfants et femmes enceintes au risque de paludisme. 47% des ménages rapatriés ont regagnés leurs propres maisons lorsque ces dernières n ont pas été détruites. La majorité des ménages occupent des habitations qui ont été prêtées par leurs familles (50%), où la promiscuité est particulièrement importante. 87% des ménages disposent de moins de 3,5 m2 par personne, dont 65% moins de 2 m2. Eau, Hygiène et Assainissement Distribution des kits NFI complets aux ménages rapatriés Thème Indicateurs Résultats Commentaires et recommandations Prévalence à la diarrhée Hygiène & Assainissement Accès à l'eau Taux de diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans au cours des 2 dernières semaines Proportion de ménages ayant accès à des latrines 19% Pourcentage de ménage qui disent se laver les mains avec du savon ou de la cendre Pourcentage des ménages qui citent au moins 3 moments clés pour le lavage des mains Proportion de ménages qui utilise une source d'eau à boire améliorée 44% 1% 0% 26% Prévalence des Diarrhées Le seuil d urgence (45%) concernant les taux de diarrhée chez les enfants de moins de 5ans est quasiment atteint (44%) dans les villages évalués. Eau 26% de ménages enquêtés utilisent une source d eau à boire améliorée et ont donc accès aux 2 forages fonctionnels d Akroussoulback. Un forage est en panne à Doum. L équipe MSA a dénombré 23 puits traditionnels utilisés dans les localités évaluées, mais non aménagés et non traités. Ces puits sont les points d eau à boire pour la majorité de population, qui pourrait expliquer le fort taux de diarrhée dans les localités évaluées. Hygiène et Assainissement La situation en termes d hygiène et d assainissement reste très préoccupante

4 dans toutes les localités évaluées. Seuls 19% des ménages ont accès à des latrines, aucune n étant hygiénique. Les ménages ont accès à de simples douches construites avec des matériaux comme les feuilles ou de la paille. Il n existe pas non plus de latrines dans les écoles. Aucun trou à ordures n a été observé, rendant certaines zones particulièrement insalubres. Accès à l'eau Proportion des ménages ayant un accès facile en distance (<500m) et en temps (<15mn) à une ressource d eau protégée 22% Si aucun ménage n est capable de citer 3 moments clefs du lavage des mains, cette pratique est répandue avant de manger (65%). Le lavage des mains avec du savon ou de la cendre est une pratique ignorée par l ensemble de la population de la zone évaluée, malgré la disponibilité du savon sur le marché d Akroussoulback. Les ménages mettent en avant l absence de moyens financiers pour se procurer du savon. Intervention WASH d appoint : Sensibilisation à l hygiène et aux risques sanitaires Réhabilitation d un forage en panne à Doum (remplacement de pièces d usure) Aménagement des puits traditionnels non protégés Construction de latrines dans les écoles évaluées Sécurité Alimentaire Consommation Alimentaire Accès aux aliments et aux moyens de subsistance Score de consommation alimentaire (SCA) des ménages Répartition des ménages selon la durée de réserve alimentaire Principales sources de revenu des ménages 48 1 semaine et moins 99% 2 semaines 0% 3 semaines 1% 4 semaines et plus 0% Vente de produits agricoles 13% Vente de produits de pêche 24% Le score de consommation alimentaire (SCA) moyen pour la population interrogée est de 48 avec 2,9% des ménages ayant un SCA pauvre, 18,4% un SCA limite et 79,6% un SCA acceptable. Ce résultat s explique notamment par la consommation importante de viande boucanée et de poisson. Bien que limitée, la culture de mil, de manioc, d arachide, de maïs et de sésame est observable dans la zone. Toutefois, la situation alimentaire des rapatriés récents est inquiétante car beaucoup d entre eux ont déclaré ne pas avoir les moyens de se procurer d aliment au marché, ni l accès à des terres pour assurer leur subsistance. 99% de ménages déclarent ne posséder une réserve alimentaire que d une semaine. La vente de produits agricoles et de produits de pêche fait vivre 13% et 24% des ménages sondés. Le travail journalier (21%) est basé notamment sur les activités champêtres et la cueillette de noix de karité, la récolte d étant de juin à aout. Cette activité constitue le principal moyen de subsistance pour les ménages rapatriés.

5 Petit commerce non agricole 14% Travail journalier 21% Mettre en œuvre un programme de sécurité alimentaire, de relance agricole et des moyens d existence sur l axe (Distribution de semences et d outils aratoires) Population/Protection GBV Proportion de cas de violences sexuelles rapportée à l équipe d évaluation 0 Bien qu aucun cas de violences sexuelles n a été rapporté à l équipe, mais des cas de violation des droits de la femme ont été rapportés dans les localités enquêtées. La formation sanitaire d Akroussoulback a pris en charge, au cours de 90 jours précédant l enquête, 3 femmes violemment battues par leur mari, parmi lesquelles 2 femmes enceintes. La présence d enfants associés aux groupes armés a été observée sur l axe Ndélé - Akroussoulbak ainsi que dans la localité. Mener une évaluation sectorielle dans le domaine de la protection de la femme Education Ecole Proportion d enseignants qui encadrent plus de 55 élèves 100% De 2008 à 2014, aucune école n a été fonctionnelle dans les localités évaluées compte tenu de la multiplicité des affrontements entre la CPJP et les Forces Armées Centrafricaines sur l axe Ndélé-Ngarba. Cette situation de crise à répétition a fortement impacté sur la scolarité des enfants. A Akroussoulback, les évaluateurs ont noté une école à cycle complet fonctionnelle, composée d un bâtiment de 2 salles de classe, abritant 406 garçons contre 121 filles qui sont encadrés par un enseignant stagiaire et 2 maîtres parents. A Doum, une école à cycle incomplet est fonctionnelle et totalise 112 garçons et 53 filles encadrés par un maître parent sous un abri de fortune construit par les parents d élèves. L enseignant a manifesté à l équipe sa démotivation à l égard

6 des parents d élèves retournés qui n ont pas les moyens pour payer les 250 F par élèves qui constituent son salaire mensuel. A Ambassana, localité composée essentiellement des ménages rapatriés, il n existe aucune école fonctionnelle et aucun bâtiment scolaire. Le taux de fréquentation scolaire des filles dans la zone d évaluation est particulièrement faible. Sensibiliser les parents en faveur de la scolarisation des enfants, notamment des filles Réhabiliter les bâtiments des écoles dans les localités évaluées Doter les écoles de en matériel pédagogique et mobilier scolaire Réaliser un plaidoyer auprès du ministère de l éducation pour le renforcement des effectifs des enseignants Santé / Nutrition Diarrhées 44% Santé Nutrition de 06 à 59 mois Nombre d'enfants malade durant les 15 jours Nombre d'enfants malade durant les 15 jours ayant été pris en charge Nombre de MAM détecté par l équipe MSA Nombre de MAS détecté par l équipe MSA Paludisme 40% Toux 28% Diarrhées sanglantes 0% Diarrhées eau de riz 9% Diarrhées 50% Paludisme 59% Toux 48% Diarrhées sanglantes NA Diarrhées eau de riz 100% MAM 13 MAS 5 Le taux d enfants de moins de 5 ans déclarés comme ayant eu la diarrhée durant les 15 jours précédents l enquête est de 44%, le paludisme 40% et la toux 28%. Akroussoulback dispose d une formation sanitaire construite appuyée par PU-AMI depuis 2014 qui instauré la gratuité de soins pour l ensemble des populations. Elle est composée d un service de soins, d une maternité et d une UNTA qui assure la prise en charge nutritionnelle pour l ensemble de la zone évaluée. Le statut nutritionnel des 208 enfants de 06 à 59 mois appartenant aux 105 ménages enquêtés a été évalué à travers la prise du Périmètre Brachial (PB) et du diagnostic des oedèmes. 13 cas de MAM et 5 cas de MAS ont été identifiés et référés à l UNTA. Poursuivre l appui sanitaire et nutritionnel à la FOSA d Akroussoulbak (PU- AMI)