mardi 12 février de à 23.00

Transcription

1 THEMA De quoi j me mêle! Bourreaux, levez-vous! Pour la pre m i è re fois en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, un chef d État, Slobodan Milosevic, va être jugé pour génocide et crimes contre l humanité. À l heure où s ouvre son procès à La Haye, De quoi j me mêle! pose la question des nouveaux crimes contre l humanité. mardi 12 février de à Contact presse : Grégoire Mauban / Dorothée van Beusekom / Rima Matta / / g-mauban@paris.arte.fr / d-vanbeusekom@paris.arte.fr / r-matta@paris.arte.fr

2 Depuis la création des Tribunaux pour l ex-yougoslavie et le Rwanda, les plaintes pour crimes contre l humanité se multiplient. Plus aucun chef d État n est à l abri : Milosevic et Pinochet aujourd hui ; Saddam Hussein, Fidel Castro, Kissinger sans doute demain Massacres en Sierra Leone, au Cambodge, au Rwanda, torture durant la guerre d Algérie : c est toute l histoire qui est revisitée. Qui sont les bourreaux? Qui doit payer? Les oubliés de l histoire (les harkis, les descendants d esclaves...) réclament justice. Et ce n est qu un début. Peut-on élargir à l infini la notion de crime contre l humanité? Est-ce vraiment la fin de l impunité? La justice est-elle plus forte que la diplomatie? De quoi j me mêle! tente de répondre avec deux documentaires inédits et deux débats animés par Daniel Leconte Viol, une arme de guerre Documentaire de Sabina Subasic et Fabrice Gardel (France, mn) Pour la première fois, avec le procès Milosevic, le viol et l esclavage sexuel font partie de l acte d accusation pour génocide. À travers quatre portraits de victimes et des images inédites des accusés (Milosevic et ses exécuteurs locaux), ce film montre l atrocité des viols commis en Bosnie entre avril 1992 et décembre Chaque histoire éclaire un aspect spécifique du drame. Esmija raconte comment en 1992, à Foca, elle a été séquestrée et violée devant ses enfants : J avais honte de regarder mon fils dans les yeux, dit-elle. Dika et Nuska retournent au tristement célèbre camp d Omarska. Torture, exécutions, viols : Omaska était un véritable camp d extermination. Les deux amies, qui ont été séquestrées ensemble, racontent les sévices, les humiliations dont elles ont été victimes. Elles racontent aussi les violences sexuelles forcées entre des hommes, parfois entre un père et un fils. Un homme aussi témoigne. Si Edo parle, c est que sa femme ne peut plus le faire. D origine allemande, elle s est suicidée après avoir été violée. Murée dans le silence, elle n a pas pu supporter la vie après. À travers son témoignage, on comprend que cette politique visait aussi les couples mixtes. Enfin, il y a Jasna, dont les deux enfants ont été tués et jetés dans un charnier : Je pouvais tout imaginer : les tueries, les viols, qu ils ont tué mon mari Mais qu ils tuent des enfants, cela n a pas pu rentrer dans ma conscience. Jasna veut témoigner car toutes les autres femmes qui ont été détenues avec elles sont mortes. Face à ces témoignages : les visages impassibles et les déclarations sans remords des bourreaux inculpés devant le Tribunal pénal international de La Haye. Les accusés comparaissent pour viols systématiques, viols sur enfants de 12 ans, génocide Au-delà des histoires personnelles, ce film émouvant et dur lève le voile sur les ressorts politiques de ces viols utilisés comme arme de guerre..2

3 21.40 Débat (1) (10mn) Animé par Daniel Leconte Les noms des intervenants seront communiqués ultérieure m e n t Suite du débat à Harkis : crimes d États? Documentaire de Michaelle Gagnet (France, mn) Principales victimes des accords d Évian, les harkis viennent de porter plainte pour crimes contre l humanité. Mêlant archives et témoignages, ce film lève le voile sur l un des derniers grands tabous de la guerre d Algérie Le 30 août 2001, neuf harkis portent plainte au Tribunal de grande instance de Paris pour crimes contre l humanité. L armée française et le FLN algérien sont directement visés. Un mois plus tard, le collectif Justice pour les harkis dépose une seconde plainte au tribunal de Marseille, une troisième suit à Toulon. Derrière ces plaignants, toute une communauté demande que justice soit faite. Que la France et l Algérie reconnaissent enfin leur responsabilité dans le massacre de dizaines de milliers des leurs. Après la signature des accords d Évian, plus de harkis ont massacrés par le FLN ; ceux qui ont été rapatriés en France ont été parqués dans des camps surpeuplés et insalubre s. Aujourd hui, fils et petits-fils de harkis accusent la France de les traiter comme des citoyens de seconde zone. La jeune génération prend le relais des anciens et affirme son identité. Qui sont les harkis? Pourquoi et comment se sontils engagés dans l armée française? Qui les a trahis : la France ou le FLN? Pourquoi ont-ils été traités comme des citoyens de seconde zone? Leur plainte pour crimes contre l humanité estelle justifiée? Ce film fait la lumière sur l histoire de ces supplétifs musulmans et pose clairement la question des responsabilités côté algérien et côté français en s appuyant sur des archives, des témoignages de harkis et de leurs descendants, mais aussi des principaux acteurs de l époque (généraux et hommes politiques). Car raconter l histoire des harkis, c est aussi faire la lumière sur une grande partie de l histoire franco-algérienne, marquée par les non-dits et les tabous..3

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