Dans un second temps, la classe a visité l exposition «mémoire pour la paix» à la mairie de Champigny sur Marne.

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1 Ecole Joliot Curie élémentaire Champigny sur Marne 9 ème circonscription classe de CM1 A Enseignant : Pierre-Yves BERNARD «LES PETITS ARTISTES DE LA MEMOIRE» document d accompagnement pédagogique Au début de l année, dans le cadre des «enfants du patrimoine», la classe de CM1 A s est rendue à la maison de l histoire et du patrimoine pour visiter l exposition sur «les enfants dans la grande guerre». Après cette première visite, nous y sommes retournés en décembre pour participer à deux ateliers : Les affiches de propagande faites par des enfants La réalisation de poupées «porte-bonheur» (Nénette et Rintintin) qui accompagnaient certains poilus au front. Au cours de ces activités, les élèves ont pu comprendre que l image des enfants était utilisée pendant la guerre de 1914 à la fois comme objet de propagande (victime de la barbarie allemande) et comme soutien reconnaissant du poilu. Dans un second temps, la classe a visité l exposition «mémoire pour la paix» à la mairie de Champigny sur Marne. Les élèves ont pu - travailler sur des panneaux exposant la façon dont les Campinois ont vécu la première guerre mondiale, (au front, mais aussi dans la commune). - parcourir le «chemin des drames» mise en scène de la vie des poilus dans les tranchées. Ces temps forts se sont accompagnés de deux séances d histoire en classe traitant des causes et de la brutalité «inattendue» de cette guerre à l occasion des cérémonies du 11 novembre. A la suite de ces différentes interventions et activités autour de la guerre de , la décision a été prise de participer au concours des «petite artistes de la mémoire». Une malle de livres (voir liste plus bas) documentaires et récits, a alors été mise à disposition des élèves.

2 Le travail s est organisé en trois phases successives : Le choix du soldat Les recherches sur le parcours de ce soldat et sur les lieux, les événements, les personnages liés à ce parcours. La réalisation du carnet. Le choix du poilu. Plutôt que de risquer, en choisissant au hasard un nom sur le monument aux morts, de ne trouver aucune archive permettant de mettre une documentation à disposition des élèves, il a paru judicieux d aller consulter les archives municipales. L archiviste, Madame Patricia Masson nous a orientés vers Léon Moriamé, la famille l ayant autorisée à numériser des documents concernant le soldat. A la suite d une entrevue avec madame Micheline Moriamé (petite-fille du soldat) et monsieur Michel Moriamé (arrière-petit-fils du soldat), en février 2015, au musée de la résistance à Champigny, le choix s est définitivement porté sur Léon Moriamé. La famille nous a gracieusement permis de consulter et d utiliser les archives en leur possession. Les recherches sur le parcours de ce soldat. Le soldat a été rapidement présenté à partir de la fiche tirée de la base de données des militaires «morts pour la France». Le Général Bernède accompagné de Monsieur Sarkissian est venu présenter un montage sur la grande guerre aux élèves et répondre à leurs questions. Il a donné quelques indications concernant le parcours de Léon Moriamé : région d origine, lieu de sa mort, Travail à partir des documents prêtés par Monsieur Moriamé (lecture et compréhension d un document historique). Travail en groupe : chaque groupe d élèves est en possession de 2 documents et d un questionnaire.

3 Questionnaire : 1 De quel document s agit-il? (objet, texte, image, manuscrit, formulaire, ) 2 Quel genre d image (ou de texte) est-ce? (photo, dessin, affiche, lettre, carte postale, ) 3 Que vois-tu? (description : paysage, personnage(s), 4 Si c est un texte, peut-on savoir : qui l a écrit, pourquoi, pour qui? 5 Peut-on dater le document? (oui/non, comment, préciser la date si oui) Mise en commun du travail précédent. Projection des documents et argumentation des groupes d élèves. Création d une frise chronologique avec les documents étudiés (certains d entre eux sans date n ont pu être placés). Cette frise a permis de situer quelques moments de la vie de Léon Moriamé dans le déroulement de la première guerre mondiale (différentes offensives, ). Travail sur les Journaux de Marche et Opérations : Une séance en salle informatique. La manipulation et la lecture de ces documents se sont révélées trop fastidieuses pour les élèves (vocabulaire, références implicites, écriture). Les élèves ont donc ensuite travaillé sur de courts extraits choisis et imprimés par le maître (on en trouve quelques-uns recopiés dans le document produit). La question de l engagement de Léon Moriamé a fait l objet d une approche particulière : La légion étrangère (pourquoi faire la guerre si on n y est pas obligé). Blaise Cendrars (dont l une des poésies Iles- a été apprises cette année), auteur d un appel à s engager pour défendre la France Quatre pages leur sont consacrés dans l album.

4 Réalisation du carnet. Une séance de travail avec madame Pascale Ramel nous a mené au choix du support et a orienté la production vers une prise en compte du ressenti des élèves en relation avec les événements vécus par Léon. La difficulté du travail sur un cahier original réside dans le fait qu un seul élève peut y travailler à la fois. Les documents présentés sont donc pour la plupart collés sur l album. Il a fallu établir avec les élèves un pré-projet dans un classeur contenant un descriptif page par page de ce qui allait être réalisé. Le parcours de Léon Moriamé est présenté en suivant la chronologie. Le travail a été réparti en petit groupe par affinité. Un même travail pouvait être donné à plusieurs élèves, la classe choisissant la production qu elle préférait, sachant que par principe, il avait été décidé que chaque élève aurait au moins un de ces travaux dans l album. Diverses techniques d écritures ont été employées. Porte-plume et encre : les élèves se sont trouvés face à une difficulté technique : écrire au porte-plume : le geste n est pas connu et le soin devient problématique : une saine expérience. Varier les calligraphies, dessiner les lettres, coloriser un titre, mettre en évidence un mot, une phrase, un passage. Toutes ces caractéristiques propres à la mise en valeur d un texte, ont été travaillées quand cela a semblé pertinent. Elles restent peu utilisées de façon autonome. De même, la mise en page n est pas pensée comme modalité d expression et de signification. Il a donc fallu faire jouer les élèves avec les différents éléments à coller afin de voir : 1 ; ce qui était possible, 2 ; ce qui semblait le plus expressif. De façon générale, les élèves restent attachés à une présentation très normée (textes et images placés horizontalement, écriture monochrome).

5 Expression écrite, copie : L écriture de textes originaux (pensées et réflexions de Léon Moriamé) a fait l objet d un travail oral (que peut-il penser la première fois qu il monte à l assaut des tranchées allemandes, que pense-t-il le soir du nouvel an? ). Les élèves ont ensuite écrit les textes qui ont fait l objet d une première correction orthographique et syntaxique, avant d être réécrits. Ils ont été corrigés une dernière fois avant d être recopiés. Certains textes ont été écrits à partir de données collectées soit sur Internet, soit dans des ouvrages documentaires. Ils ont fait l objet du même mode de correction. La dictée à l adulte a été parfois utilisée pour des élèves plus en difficulté. Ces élèves ont ensuite recopié les textes. Le travail de copie s est révélé long et fastidieux : il a fallu réécrire plusieurs fois le même texte pour éliminer les fautes d orthographe. L écriture a aussi fait l objet d une attention particulière. Les textes directement copiés sur l album sont assez rares en raison de cette difficulté : copier sans faute est une compétence qu il faut encore travailler systématiquement au CM 1.

6 Illustrations : L abondante documentation a permis aux élèves d avoir une idée générale assez juste de ce à quoi pouvait ressembler une tranchée, la ligne de front, le soldat (avec une nette préférence pour l uniforme du début de la guerre). Les élèves ont eu le choix entre différentes techniques : crayons de couleur, feutres, peinture, crayons aquarellables. Le choix des illustrations s est le plus souvent fait en commun, mais beaucoup d élèves ont proposé des dessins spontanément (Léon écrivant la lettre d adieu à sa femme est le travail d un élève produit chez lui après la lecture de la lettre en classe). La mise en page a en grande partie guidé la taille des illustrations (un dessin sur feuille A4 devait être refait dans un format inférieur, ou inversement, un dessin devait être agrandi). Quelques illustrations se sont directement inspirées d œuvres vues en classe (le pop up a pour modèle le tableau d Otto Dix «assaut sous les gaz», Léon écrivant à sa femme reprend des éléments d une planche de Jacques Tardi). Les bustes de Léon et de Georgette sont le travail d une élève à partir de la photo prise devant leur maison. Ils ont été scannés puis reproduits afin d être utilisés plusieurs fois comme repères dans le récit (pour les élèves, on parle bien de l histoire de Léon plus que de la guerre, ce qui donne tout son sens à l œuvre mémorielle). Le choix a parfois été fait de coller des réflexions très courtes pour rendre compte d une situation (vivre dans la boue, vivre sous les bombes). Les élèves ont aussi fait l usage spontané de bulles de bande dessinée. Cela donne un caractère très expressif au message délivré. Certains éléments travaillés avant de s inscrire au concours ont été utilisés : affiches de soutien aux poilus. Les découpages et collages ont été nombreux. Là aussi, il faut continuer à travailler ces activités au CM 1, elles sont loin d être totalement acquises et demande de la dextérité et de la concentration.

7 Compétences travaillées : Maîtrise de la langue : Lire des textes à vocations différentes (récits, documentaires, ), en comprendre le sens, en tirer des informations. Enrichir son vocabulaire (appropriation du vocabulaire lié à une époque début 19 ème siècle et à une situation précise guerre moderne-) Rédiger des textes courts. Copier sans faute. Utilisation des connaissances orthographique et grammaticales vues pendant la scolarité au sein de ces activités. Compétences sociales et civiques : Savoir écouter, argumenter et donner son point de vue, participer à un travail collectif. Culture humaniste : Etre capable d analyser un document (photo, lettre, ) notamment dans sa dimension historique (type de document, époque ou date, fonction) Connaître quelques repères dans le déroulement de la 1 ère guerre mondiale. Lire une carte en se servant de la légende. Faire des recherches documentaires dans divers médias. Arts visuels : Analyser un document iconographique (photo) Utiliser différentes techniques d illustration. Utiliser le dessin comme moyen d expression. Analyse de trois œuvres picturales liées à la 1 ère guerre mondiale : Félix Vallotton : Verdun Otto Dix : assaut sous les gaz Fernand Léger : la partie de cartes

8 Bibliographie : La maîtresse ne danse plus, Yves Pinguilly, rue du monde Sylvestre s en va-t-en guerre, Stéphane Henrich, kaléidoscope école des loisirs On nous a coupé les ailes, Frédéric Bernard, Le casque d Opapi, Géraldine Elschner, Histoire illustrée de la 1 ère guerre mondiale, A. Astori et P. Salvadori, La grande guerre, Philippe Godart, La première guerre mondiale (p tit docs), Stéphanie Ledu, La première guerre mondiale, Bénédicte Le Loarer, La première guerre mondiale, Jean-Pierre Verney L histoire de France en BD , Joly / Heitz, Paroles de poilus, lettres et carnets du front, Guéno, Librio (quelques lettres) Revue : mon quotidien, supplément à «Champigny notre ville» : les Campinois dans la guerre Quelques planches de Jacques Tardi (Adieu Brindavoine, la fleur au fusil. C était la guerre des tranchées. Putain de guerre), Casterman Quelques extraits de la main coupée, Blaise Cendrars, Folio Remerciements : Madame Micheline Moriamé, Monsieur Michel Moriamé, qui nous ont confié leurs archives et leurs témoignages sur Léon Moriamé, Monsieur Le Général Allain Bernède, Monsieur Guy Sarkissian (ONACVG), Madame Rachel Armbruster-Ehret, directrice de l école, pour son aide dans les recherches sur le parcours de Léon Moriamé, Madame Patricia Masson, archiviste aux archives municipales qui nous a aidé pour le choix du poilus et mis en rapport avec la famille Moriamé, Madame Pascale Ramel, CP arts visuels 94 pour ses conseils concernant la réalisation artistique de ce carnet.