Coin de Mr. P. Chronique Souvenirs (4)

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1 Coin de Mr. P Chronique Souvenirs (4) Le coeur de l équipe d entraîneurs des CADETS 93 était devenu le noyau d entraîneurs des JUVÉNILES 94. À sa sixième saison comme entraîneur chez les CONDORS, Sébastien Prémont devenait le nouvel entraîneur-chef des JUVÉNILES. Ses adjoints de l année précédente, Jacques Cloutier, Éric Warren Martineau, Jean-Sébastien Simard et Christian Boisvert l ont suivi. Le seul entraîneur encore disponible chez la vieille garde juvénile, le doyen Richard Rouleau, a accepté de demeurer encore une saison. Ses études en médecine ne lui permettraient pas une saison de plus. La saison 1994 allait être son chant du cygne après 12 saisons (4 comme joueur et 8 comme entraîneur) avec les CONDORS. Ce long attachement au programme de football des CONDORS est exceptionnel et mérite d être souligné. Éric Cloutier allait compléter cette nouvelle équipe d entraîneurs. Le samedi 17 septembre, nos grands oiseaux entamaient leur saison à domicile avec la visite de l école CHAVIGNY de Trois-Rivières. La semaine précédente, nos CONDORS avaient encaissé une défaite crève-cœur de 9 8 à Trois-Rivières contre le Séminaire Saint-Joseph. Ce 17 septembre fut marqué d un bon «tailgate» entre le match des Cadets en avant-midi et celui des Juvéniles. C est aussi ce samedi qu on fit l ouverture officielle du nouveau terrain. Tous les principaux artisans avaient été conviés à la fête. Sur la photo on reconnaît de gauche à droite Luc Boudreault, maître d œuvre sur le terrain, Marc-Yvan Côté député de Charlesbourg, Rémi Lacasse, concepteur des plans et devis du nouveau terrain, Carol Pelletier, directeur, Gilles Grenier, directeur-adjoint, et Mr.P.

2 Je ne peux raconter ce moment, très spécial dans l histoire des CONDORS, sans m arrêter quelques instants pour souligner l apport exceptionnel du député Marc-Yvan Côté. Il fut d une aide particulière lors des négociations du bail de location avec l IRDPQ pour faciliter notre arrivée dans le BOURG-ROYAL en Ses deux fils, Marc-Alexis et Louis-Antoine ont d ailleurs goûté au football des CONDORS. J ose affirmer ici que sans l aide de monsieur Côté, nous serions peut-être rayés de la carte aujourd hui. Personnellement, je serai toujours reconnaissant pour l appui et l encouragement qu il m a donnés et surtout l aide substantielle qu il a apportée au projet de terrain des parents bénévoles cette année-là. On le voit sur la photo effectuer le botté protocolaire. J aime beaucoup cette photo sur laquelle un coup de pied est symbole du généreux coup de main d un homme qui, non seulement a partagé notre rêve, mais nous a aussi aidés à le réaliser. L atmosphère était à la fête. Les parents bénévoles y avaient mis le paquet dans la préparation de cette journée spéciale, non seulement avec le «tailgate», mais avec l ambiance qui suivit. Après le botté, des centaines de ballons multicolores (mais surtout rouges, blancs et verts) furent lancés dans le ciel à la vue du grand CHARLESBOURG pour exprimer notre joie. La photo ci-contre l exprime encore mieux que les mots.

3 Revenons au football. Je ne sais pas si nos Juvéniles furent impressionnés par la fête, mais ils perdirent un autre match serré, 9 6 cette fois. Philippe Bouffard marqua l unique touché des CONDORS, alors que Sylvain Duquet et Jean-Phillipe Gauthier s illustraient en défensive. Les deux premiers matchs de la saison, deux défaites par une marge totale de 4 points, n étaient sans doute pas le scénario prévu. Or, c est pendant cette semaine que les parents bénévoles me firent une grande surprise. En fin d après-midi, lors des entraînements, je les entendais souvent jaser ensemble et dire qu il manquait quelque chose à ce nouveau terrain. J étais tellement heureux de voir les jeunes évoluer sur un terrain règlementaire, et surtout en gazon, pas de boue, du moins jusqu à présent, que je ne posais pas de question. Je n avais pas trop remarqué que dès que je m approchais d eux, on changeait de sujet. Je les voyais s échanger des sourires comme s ils tramaient quelque chose sans que je sois dans le coup. Puis, ce jeudi-là vers la fin de l entraînement, à l heure où les parents viennent chercher leurs jeunes, Luc Boudreault, le spécialiste de la pelle mécanique dont j ai déjà parlé, m approcha et me dit : «demain vers 13h00, un camion va venir livrer du matériel. Peux-tu, avec les élèves, le déposer sur le gazon près du stationnement à cet endroit-ci?» en m indiquant l endroit où se trouve la Niche aujourd hui. Pas de problème, que je lui répondis. J étais intrigué. On ne m avait parlé d aucun projet. Le lendemain à 13h15, le camion en question, une longue remorque (van), s arrête exactement à l endroit choisi, comme si le conducteur était au courant. J étais en classe au local 1-05, peut-être au meilleur endroit pour admirer notre beau terrain. J interrompis ma leçon d anglais pour demander aux élèves le coup de main souhaité. Aucune réaction négative, au contraire même un youppi bien exprimé alors que j étais gêné de leur demander ce service et de les priver d une leçon d anglais. Moi qui croyais qu on aimait bien mes leçons. Mon ego en prit temporairement pour son rhume. Il y avait beaucoup de matériaux et le temps demandé aux élèves fut plus long que prévu, si bien qu au retour en classe, les élèves n eurent le temps que de s asseoir 2 minutes avant la cloche et je dus leur dire que j avais oublié le devoir. Cette fois, plus qu un youppi fut entendu sur tout l étage. Cet après-midi-là, vers 16h00, de nombreux parents arrivèrent près de l endroit où on avait déposé les matériaux. Des voitures, des petits camions aussi plein d escabeaux, de bancs de scie et d outils de toutes sortes. Puis dimanche, en fin d après-midi, un parent vint me remettre les

4 clés d une nouvelle bâtisse en me disant «Voici les clés de la bâtisse dont vous rêviez quand nous vous avons demandé il y a trois semaines s il manquait quelque chose au nouveau terrain». Je demeurai bouche bée pendant quelques instants. Ces généreux parents étaient nombreux devant la nouvelle bâtisse, heureux comme une bande de gamins qui viennent de réaliser un bon coup. Je voulais tellement leur dire ma grande joie et ma reconnaissance mais les mots ne sortaient pas et je commençais à gratter du pied. Puis tout à coup, je me suis approché de chacun d eux pour leur faire un «colleux» et cacher mes larmes de joie. Cette photo de la nouvelle bâtisse fut prise quelques semaines plus tard lors du match de demi-finale contre Sherbrooke. Le samedi suivant, nous avions rendez-vous avec nos voisins de quartier le LASER d ELS. On ne peut pas dire que l accueil à Château-Bigot fut cordial et nos CONDORS essuyèrent un troisième revers, décisif cette fois, de Ouais! Comme dirait l autre, bienvenue dans le Juvénile à nos nouveaux entraîneurs. Ils ne s en laissèrent pas imposer pour autant. Le dimanche 2 octobre, nos CONDORS recevaient les ALÉRIONS du PSQ. Une solide performance de trois touchés de Félix Lapointe aida les CONDORS à blanchir PSQ Alexandre Mathieu et Olivier Gagnon ont aussi marqué des touchés pendant que Martin Savard et Frédéric Rioux aidaient la défensive à fermer la porte. Le samedi 8 octobre, nos grands recevaient l Académie des Estacades, une équipe invaincue au cours des quatre premiers matchs et qui trônait en tête du classement. Dans les SABOURINADES du quotidien Le Soleil du mardi 11 septembre, on pouvait lire : «Après un très mauvais début de saison dans la ligue Juvénile AA, les CONDORS de SJE connaissent un regain de vie qui leur permet d espérer de belles choses d ici la fin de la saison. Les joueurs de Charlesbourg ont fait subir une première défaite aux

5 Estacades du Cap-de-la-Madeleine, 32 28, et,après deux gains consécutifs, commencent à penser séries éliminatoires. Félix Lapointe (2), David Chateauneuf, Alexandre Mathieu et Philippe Bouffard ont signé les touchés du SJE. Le coordonnateur de la défensive, Éric Martineau était fier de la tenue de Martin Savard, François Perreault et Yves Beaumont.» Le dimanche 16 octobre, nos Juvéniles se rendaient à Alma où ils ont remporté une victoire facile de contre l école Wilbrod Dufour. Puis le samedi 22 octobre, c était le «showdown» annuel avec la visite du SSF. Les CONDORS devaient battre le BLIZZARD par plus de trois points pour faire les éliminatoires du AA. À un certain moment, on crut que c était dans le sac alors que les CONDORS menaient Mais le BLIZZARD égala la marque au milieu du dernier quart. Les CONDORS sont venus bien près de remporter la partie quand, sur le dernier jeu du match, ils ratèrent un placement de quelques centimètres. Les CONDORS allaient donc recevoir l école CHAVIGNY de Trois-Rivières en demi-finale A le samedi 29 octobre. Et ce fut un match chaudement disputé jusqu au dernier sifflet. C est finalement la transformation par Sylvain Duquet du dernier touché qui a fait la différence. Philippe Bouffard a réussi deux touchés pour les CONDORS, l autre allant à Félix Lapointe. Ce fut un match électrisant, le club visiteur ratant une tentative de placement dans les derniers instants du match. Nicolas Shields avec 9 plaqués, Jean-Philippe Gauthier et Jean-François Roy ont excellé en défensive.

6 Le samedi 5 novembre, les CONDORS étaient les hôtes des GRIZZLYS de Montmagny pour la finale régionale A. Dans Le Soleil du dimanche 6 novembre on pouvait lire «LES CONDORS CHAMPIONS RÉGIONAUX. Les CONDORS de Saint-Jean-Eudes n ont fait qu une bouchée des GRIZZLYS de LA POLYVALENTE Louis-Jacques Casault de Montmagny en leur infligeant une sévère défaite de Confrontés à une défensive fort étanche, les GRIZZLYS n ont jamais réussi à se mettre en route. Frédéric Rioux, Jean-Philippe Gauthier et Jean-François Roy ont été les principaux artisans de la résistance des CONDORS. Rioux a réussi deux sacs du quart, Gauthier a effectué 11 plaqués et excellé sur les retours de bottés de dégagement et Roy a constamment fait sentir sa présence. À l attaque, Alexandre Mathieu a marqué deux touchés et le quart Marc-André Gagnon s est lui aussi signalé en marquant les deux autres touchés de son équipe». Des capitaines heureux, Yves Beaumont, Jean-Philippe Gauthier, François Perreault et Martin Savard reçoivent ici avec fierté la bannière de championnat Juvénile A des mains de monsieur Michel Julien, régisseur du football scolaire à l ARSEQCA.

7 Après un lent début de saison, les CONDORS allaient maintenant recevoir la polyvalente Le Phare de Sherbrooke en demi-finale provinciale le samedi 12 novembre. Les CONDORS avaient retrouvé le sourire et comment donc! Et ils continuèrent sur leur lancée. Lisons encore ce que rapporte Le Soleil du dimanche 13 novembre. «LES CONDORS DE SAINT-JEAN-EUDES AU BOL D OR. Ils ont obtenu leur laissez-passer pour le match du BOL D OR en défaisant la polyvalente Le Phare de l Estrie au pointage de 51-21, hier, à Charlesbourg. Même s il jouait blessé, Félix Lapointe a marqué pas moins de quatre touchés. Le receveur de passe Vincent Gignac a contribué lui aussi avec deux touchés. L entraîneur Sébastien Prémont précise que ses joueurs veulent gagner le BOL D OR pour les sept vétérans de l an dernier. Ces gars-là n ont pas gagné un seul match l an passé. Cette année, ce serait merveilleux de leur donner un BOL D OR». Cette photo montre l effort collectif de la défensive, entre autres Yves Beaumont (56), Jean-Louis Cantin (97) et Martin Savard (99) contre le porteur du Sherbrooke. Elle rappelle aussi un souvenir. En effet, deux fins de semaines précédant ce match, les parents bénévoles avaient décidé de doubler la grandeur du cabanon (plus tard Pavillon CôtéTremblay). On voit le bois neuf et la toiture neuve du côté droit, partie qui vient d être ajoutée. Les CONDORS ont donc rendez-vous au stade Hébert pour le «granddaddy» (le match de championnat), le BOL D OR, contre les ASTÉRIX de la polyvalente Jean-Jacques Bertrand de Farnham vendredi soir prochain. L atmosphère à l Externat pendant toute la semaine, dans les couloirs, à la cafétéria, à l agora de l étage, un peu partout en somme, rappela les

8 beaux moments de deux des trois dernières années. C était devenu une habitude (la quatrième dimension) à l Externat et je vous avouerai franchement qu en fin de carrière, après toutes ces années de vache maigre, j y prenais un malin plaisir. Sur l heure du midi, à la cafétéria, je prenais le nom de ceux et celles qui voulaient faire le voyage à Montréal, vendredi soir. On nolisa trois autobus. Nos CONDORS étaient fortement appuyés ce vendredi soir, 18 novembre. Nos partisans remplissaient leur moitié des gradins du Stade Hébert à Saint-Léonard. On peut même dire qu ils étaient bruyants, du moins en début de match. Les CONDORS ont répondu à cet appui en ouvrant la marque dès leur première possession. Lisons ce qu écrivait Kevin Johnston du quotidien Le Soleil : «Fin abrupte des CONDORS. Une belle séquence d un bout à l autre du terrain lors de leur première série de jeux dont le point culminant fut le touché de Marc-André Gagnon lors d une courte course. La transformation fut réussie mais aussitôt que les ASTÉRIX ont pris possession du ballon, ce fut le début de la fin. C est à ce moment que les CONDORS ont vu courir Danny Beaulne pour la première fois». Claude Cadorette du Journal de Québec écrivait quant à lui : «Les CONDORS ont surtout fait la connaissance d un athlète exceptionnel. Beaulne, un demi surdoué qui peut tout faire sur un terrain de football, les a littéralement éclipsés dans la première demie. Il a pris les choses en main après que Marc-André Gagnon eut marqué le premier touché du match. Dès la reprise, Beaulne s est échappé et sa course de 82 verges a valu l égalité aux siens. Il a terminé la demie avec 248 verges de gains et cinq touchés. Après trente minutes de jeu, il revendiquait 30 des 37 points des ASTÉRIX qui menaient 37 7». Les carottes étaient cuites. Le match s est terminé quand Alexandre Mathieu et Jonathan Bouret marquèrent des touchés en deuxième demie.

9 On a appris plus tard que la semaine suivante, le jeune Danny Beaulne retournait en centre d accueil et on ne l a jamais revu au football scolaire. Les CONDORS étaient sous le choc. La foule de partisans aussi. Une photo vaut mille mots. Voyez par vous-mêmes. Personnellement, je pensais plutôt qu ils venaient de mettre fin à une SUPER séquence de 6 victoires en sept matchs, l autre étant une nulle contre leurs grands adversaires de SSF, et ça après un début chancelant de 3 défaites. Nos valeureux athlètes s étaient drôlement redressés pendant que leurs entraîneurs se faisaient les griffes au football Juvénile. Les CONDORS ne comptaient que neufs finissants. Cette jeune équipe venait de nous donner une SUPER saison et tous les espoirs étaient permis pour la prochaine.