Apprentissage de la lecture de la GS au CE1 Saint-Fons 12 octobre Phonologie, décodage, fluidité

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1 Apprentissage de la lecture de la GS au CE1 Saint-Fons 12 octobre 2011 Phonologie, décodage, fluidité Objectifs enseignants : - mettre à jour ses connaissances théoriques - concevoir un enseignement progressif, structuré et raisonné de la lecture Etat des lieux : - les évaluations internationales et locales Le nombre d élèves en difficulté de lecture à l entrée en 6 ème ne diminue pas, il reste de l ordre de 20% Le déterminisme social perdure : 5% d élèves des classes favorisées en difficulté à l entrée en 6ème contre 25% d élèves de classes défavorisées. - la recherche sur les pratiques efficaces (NRP) a montré qu un apprentissage explicite et structuré en phonologie, codage, vocabulaire et compréhension participe à la réussite des élèves Les connaissances didactiques Présentation des composantes et de leur répartition dans l enseignement de la lecture Présentation des schémas de Goigoux et Sèbe Apprendre à lire à l école RETZ 2006

2 Définition de chaque composante - la culture écrite Faire découvrir aux élèves le pouvoir d action et de réflexion que confère la maîtrise de la langue écrite et développer ainsi un statut de lecteur. Faire découvrir une pluralité de genres de textes. Faire acquérir une culture littéraire - la production de textes Acquérir d une façon fragmentée les compétences d écriture : planification, organisation du texte, encodage, révision orthographique. Acquérir une attitude d écrivain en prenant en compte le destinataire, en passant du dialogue oral au monologue écrit - la lecture et l écriture de mots - la compréhension Ces deux composantes seront développées dans les chapitres suivants. Présentation rapide de l expérimentation CP et les choix pédagogiques qui en découlent - un dispositif qui propose un entrainement systématique, régulier, progressif et adapté en décodage et en compréhension - une organisation en groupe de niveaux à partir d évaluations diagnostiques Suite à cette expérimentation 4 classes de la circo mettent en place un protocole d entrainement au décodage et à la compréhension De la phonologie au décodage et à la fluidité de lecture Notre système est un système alphabétique où des graphèmes codent des phonèmes. Phonème : plus petite unité sonore (37 phonèmes) Graphème : plus petite unité du système graphique (130 graphèmes) Lettre : unité de l alphabet pour la constitution des graphèmes La segmentation orale ne correspond pas systématiquement à la segmentation écrite. Notre langue présente une complexité orthographique (un mot sur deux contient une particularité orthographique qui ne peut être levée sur la seule base des correspondances entre unités sonores et unités orthographiques)

3 L école, dès la maternelle est le lieu où la langue devient un objet d étude, où l on va intéresser l élève aux composantes sonores du langage et au principe alphabétique. L entrée dans l écrit requiert la capacité de prêter attention à la structure phonologique des mots en dissociant la dimension phonologie de la dimension sémantique et affective ; La phonologie doit être un travail explicite sur le son et si le sens peut aider à la perception du son (ex : segmentation d un mot en 2 syllabes qui constituent des mots car/table), il faut rester dans la perception sonore ; (on évitera de faire du lexique sur les mots utilisés en phono Le travail sur des pseudo-mots facilite la conscience phonologique mais il faudra cependant amener l élève à développer cette conscience sur des mots porteurs de sens. Modalités de mise en œuvre d un entraînement phonologique dans les classes a) Un travail par «imprégnation» n est pas suffisant Dès leur entrée à l école maternelle et jusqu à ce qu ils la quittent, tous les jeunes enfants profitent d activités qui visent à développer leurs compétences langagières : jeux de doigts, jeux de mots, comptines ou chants. La plupart de ces activités sont basées sur le postulat qu en faisant jouer les élèves avec la langue, ils devraient progressivement prendre conscience de ses différentes composantes et devenir capables d abstraire ses règles de fonctionnement. Il y a cependant un énorme décalage entre savoir faire et théorisation. Il faut offrir une aide explicite. On va passer d activités ludiques effectuées sans contrôle conscient les comptines par exemple, les jeux sur les sons- à une prise de conscience méta-linguistique des unités traitées. Pour cela b) il faut annoncer les objectifs aux élèves, bien dire ce qu on est en train de faire, pourquoi on le fait. L activité métacognitive est fondamentale pour que l élève luimême puisse s apercevoir qu il est capable de réflexion, de progrès. L explicitation des objectifs, la clarté des consignes, l exactitude du vocabulaire de travail sont les conditions nécessaires pour faire dépasser aux élèves le stade du plaisir et les centrer sur les apprentissages. c) il faut mettre en place en maternelle un véritable entraînement Les processus que nous utilisons pour lire mobilisent en partie des capacités qui se sont développées en amont de l apprentissage de la lecture (perception, mémoire, catégorisations, traitements linguistiques, compréhension, synthèse sémantique, contextuelle) Pour que les processus les plus complexes liés à la compréhension et au sens puissent se réaliser, nous dit le dr Zorman, dans la présentation de l ouvrage «PhonoMi», «il faut que les capacités cognitives de bas niveau soient totalement automatisées et donc inconscientes La phonologie est présente dans un grand nombre de classes mais sur des temps qui ne sont pas assez structurés, pas assez réguliers : -travailler tous les jours et avec de petits groupes d élèves (le travail en grands groupes a parfois tendance à favoriser la prise de parole des grands parleurs et des plus performants)

4 - travailler uniquement à l oral (l utilisation d imagiers est une aide importante pour les enfants qui ont des difficultés avec la langue, elle permet de trouver rapidement des mots ; on veillera à utiliser des images dépouillées afin de permettre une lecture rapide, d éviter que l attention de l enfant soit distraite et qu il n y ait un glissement dans l affectif) - faire abstraction du sens des mots pour s intéresser uniquement aux propriétés phonologiques de la langue. On utilisera chaque fois que cela est possible des «nonmots». -travailler en petits groupes de besoin (d où la nécessité de mettre en place une évaluation diagnostique). - on utilisera le plus souvent possible la technique de la chaîne, ce qui permet de rassurer les enfants puisque c est à plusieurs qu ils créent la réponse, on minimise la prise de risque. - il faut que l apprentissage soit organisé : élaborer une véritable progression, pour une approche méthodique et planifiée (ce qui n exclura en rien la dimension ludique) allant du plus simple au plus compliqué Nous avons évoqué le fait que la syllabe était une unité facile à entendre, en revanche l analyse de la syllabe ne s opère pas naturellement. Le repérage de l unité phonème est très difficile pour l enfant. Avant d aborder le phonème, il faut installer la capacité à s intéresser à la phonologie à travers des exercices de repérage des syllabes, puis à celle de décomposer la syllabe pour repérer des rimes et des débuts de syllabes communs entre des mots. Il faut entraîner la capacité à entendre, reproduire, localiser, manipuler de manière consciente et explicite (par exemple, inverser ou ajouter. On va «casser le mot» pour repérer la syllabe et jouer avec elle : avec le mot bateau par exemple, supprimer la syllabe finale (teau) ou initiale (ba), les redoubler (babateau), etc. Dans la syllabe, on pourra alors repérer qu une nouvelle division est possible : l attaque et la rime. Attaque : consonne initiale Rime : ensemble des phonèmes qui suivent On organisera ensuite une hiérarchisation des phonèmes en fonction de leur difficulté (Zorman). Le but de cette progression n est pas que l élève maîtrise le décodage en fin de GS, mais de le rendre prêt à l apprendre dès le début du cours préparatoire. Quelques principes pour élaborer une progression : - Il est plus facile de travailler sur les syllabes que sur les phonèmes - Il est plus facile de reconnaître oralement une voyelle qu une consonne - Il est plus facile d entendre une syllabe (ou un son) en début de mot, puis en fin de mot, et plus difficile en milieu - Il est plus facile d entendre une consonne longue (ch) qu une courte (t)

5 De la phonologie au décodage Si la syllabe est une unité sonore perceptible indépendamment des compétences de lecture, la discrimination phonémique se construit parallèlement aux compétences de codage. Pour pouvoir encoder une syllabe, l élève est obligé de percevoir les phonèmes. Il arrive fréquemment que chez l adulte les compétences de codage prennent le pas sur les compétences phonologie : si on demande à un lettré d inverser les syllabes de «taxi», il répondra [xita] alors qu un illettré répondra [sitak]. A partir du moment où l enseignant introduit la lettre, le graphème, il est sur une activité de codage. Dans les classes le scénario de découverte du code est le plus souvent phonémique : on isole un son et on y associe un ou des graphèmes. C est la démarche que l enfant aura à conduire en production d écrit. Quand l enfant devra lire, il devra adopter une démarche grapho-phonémique. - Modalité de mise en œuvre d un entraînement au décodage Une découverte et un entrainement collectif suivis d un exercice sur fiche ne serait suffire à aider les élèves à construire des automatismes. Il est nécessaire de proposer un entraînement régulier, en petit groupe et adapté aux acquis des élèves. Le format de l activité sera identique et ritualisé d une séance à l autre : - identification et reconnaissance des cartes graphèmes - décodage (syllabes, de pseudo-mots (CV-CVC-VCV ), de mots) - codage (son, syllabes, pseudo-mots, de mots) - mémorisation orthographique de mots utiles On construira une progression du décodage : la combinatoire, les graphèmes complexes, les graphèmes contextuels, la fluidité de lecture) Les réponses en chaine puis en chœur éviteront le décrochage de certains élèves. Présentation de l outil «Entrainement au décodage» publié au printemps 2012 aux Editions de la Cigale Les évaluations diagnostiques Pour constituer des groupes de niveau, il est nécessaire de proposer des évaluations précises. Leur exploitation avec l aide des membres du réseau et des enseignants de GS permettra un regard précis sur les acquisitions des élèves. On constatera que certains élèves sont davantage sur l aspect sémantique de la langue et d autres sont plutôt à l aise dans la perception des sons. Présentation des évaluations proposées dans les classes qui mettent en place un protocole d entrainement.

6 Du décodage à la fluidité de lecture Quand les automatismes de lecture sont mis en place, il faut proposer aux élèves un entrainement à la lecture fluide. La fluidité de lecture est une compétence qui s enseigne, donc s entraine. On évitera de faire lire à haute voix un texte à un élève au moment où il le découvre (des lecteurs experts sont bien incapables de découvrir un texte, l oraliser avec fluidité et le comprendre). Présentation de l outil Fluence les Editions de la cigale L'outil a été conçu dans le cadre du programme PARLER (prévention de l'illettrisme et de l'échec scolaire) 2005 à Fluence : Lire avec aisance, rapidement, sans erreurs et avec une intonation adaptée. Une compétence à travailler. Une des façons les plus efficaces pour travailler cette compétence est de relire plusieurs fois le même passage d'un texte. La relecture va favoriser le passage d'une lecture analytique par assemblage à une lecture par reconnaissance directe. Utilisation de l'outil - Avoir une pratique minimale en décodage et combinatoire. - Travail en petits groupes (4 élèves) dans le cadre d'un atelier décroché. - Déroulement d'une séance : - Présentation de l'objectif : mieux lire pour mieux comprendre - 1 ère lecture par l'enseignante et aide au décodage - 2 ème lecture par l'enseignant et travail de la compréhension - Lecture individuelle à voix haute - Explication des oublis et d erreurs d'identification - Observation et prise de conscience des progrès Lien avec la méthode de lecture - Appliquer la même démarche de lecture à voix haute avec les textes de la méthode. Lien avec les lectures offertes