Bilan climatique Bilan Climatique
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- Martin Pageau
- il y a 7 ans
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1 Bilan Climatique 5 CHOISIR 2013
2 Bilan climatique AUTOMNE : DES SEMIS RETARDES PAR LES FORTES PLUVIOMETRIES DE L AUTOMNE Certains semis débutent début octobre, mais la plupart sont retardés au octobre suite à l automne très pluvieux. Les secteurs les plus arrosés sur la Bordure Maritime voient débuter leurs semis seulement début novembre, souvent en mauvaises conditions d implantation, et ceux-ci se prolongent jusqu en février, mars Des craintes quant à l enracinement subsistent compte tenu des difficultés d implantation. RAVAGEURS D AUTOMNE Les conditions humides favorisent l activité des limaces qui sont fortement présentes cet automne. Quelques attaques sont recensées en situation plus exposées dans le Nord-Ouest de la région (sols motteux, argileux, précédent colza ). Les vols de pucerons d automne et de cicadelles restent très anecdotiques. PEU DE DESHERBAGE A L AUTOMNE, SURTOUT EN SORTIE D HIVER La proportion de parcelles labourées est importante cette année. Très peu de désherbages d automne sont réalisés, mais lorsque ceux-ci ont pu être faits, les efficacités sont très bonnes. Un court créneau d intervention se libère fin janvier, mais peu exploité car trop humide. Quelques désherbages se font fin février en bonnes conditions, mais ensuite la météo redevient peu favorable aux interventions avec du froid et de la neige pendant 3 semaines en mars. La plupart des désherbages se fait donc début avril avec des hygrométries assez faibles et des échecs sont observés sur vulpins, ray-grass, gaillet TEMPERATURES FROIDES : RETARD DE STADE Les températures en sortie d hiver (février, mars) ainsi qu au printemps sont froides ce qui ralentit la reprise de végétation et les cultures accusent un retard de l ordre de 3 semaines au stade «Epi 1 cm», observé cette année à partir du 15 avril en Picardie, jusqu au 25 avril pour le nord de la région! (Tableau 1) Printemps Frais Retour des pluies début mai 6 CHOISIR 2013
3 Relation en cumul de températures moyennes et rayonnement entre le 1 er janvier et le 12 mars 2013 Tableau 1 : Dates de réalisation du stade Epi 1 cm - Vraignes (80) puis Foreste (80) depuis 2010 Date semis de /10 25/10 16/10 14/10 17/10 14/10 14/10 31/10 19/10 14/10 19/10 14/10 12/10 14/10 SOISSONS 30/03 28/03 19/03 04/04 02/04 30/03 14/04 16/03 26/03 03/04 16/4 PREMIO 29/03 06/04 07/04 31/03 26/3 BERMUDE 07/04 04/04 28/3 16/4 ALTIGO 27/3 16/4 EXPERT 28/3 15/4 RETOUR DES PLUIES EN MAI : TRES BONNE MON- TEE A EPI! La dynamique de minéralisation est ralentie par des températures basses et une faible pluviométrie en avril, mais le retour bénéfique des pluies début mai permet de bien Nombre d épis/m² (Synthèse régionale, entre 10 et 15 parcelles par variété) valoriser les apports azotés. Le tallage est donc tardif, mais avec de l azote non limitant (absence de carence en azote induite) et une montée lente et progressive de la température aboutissent à une très bonne montée à épi avec peu de régression de talles. Ceci aboutit à un nombre d épi/m² record proche de 620 épis/m² de moyenne, soit 70 épis/m² de plus que la moyenne pluriannuelle qui s établit à 550 épi/m², soit +11%! Le climat 2013 est défavorable à la verse grâce à une montaison tardive, en jours longs. ALTIGO APACHE BERMUDE EXPERT PREMIO Moyenne toutes variétés Nb valeurs Ecart à la moyenne pluri (%) +0% +1% -9% -11% -1% +11% 7 CHOISIR 2013
4 Le nombre d épis n est pas la seule composante favorable des bons rendements cette année (Cf. graphique) : à nombre d épis identique, les rendements sont de 10 q/ha supérieurs en 2013 par rapport à la tendance pluriannuelle. MANQUE DE TEMPERA- TURES ET DE RAYONNE- MENT AU PRINTEMPS Des épillets surnuméraires sont fréquemment observés, conséquence d un temps frais prolongé en cours de montaison : les températures basses non destructives favorisent la multiplication cellulaire au niveau de l apex, ce qui conduit à une initiation désordonnée de pièces florales. Epillets surnuméraires : ARVALIS Vraignes en Vermandois 2013 Le manque de températures accompagné de faibles rayonnements, avec en particulier un coup de froid le 24 mai (jusqu à -1 C), entraîne des inquiétudes quant à la fertilité des blés. Très ponctuellement, quelques dégâts de gel à la méiose s observent au début du remplissage avec un manque de grains/épi mais la plupart des situations échappent au risque et sont peu pénalisées. Globalement la fertilité épi est plus faible que d habitude, mais cohérente avec le nombre d épi/m² élevé. Elle est même bonne pour des nombres d épis/m² situés entre 500 et 700 (Cf. graphique ci-contre) : les points 2013 sont au-dessus de la relation pluriannuelle. Rendement Récolte 15% Grains/Epi Nombre de grains/épi : (Synthèse régionale) Moyenne toutes variétés Nb valeurs Ecart à la moyenne pluri (%) Rendement Récolte en fonction du Nombre d'epis/m² -7% +6% +7% +7% +4% -3% Epis/m² 2013 Log. (Epis/m²) Log. (2013) R² = R² = Epis/m² Grains/Epi en fonction du Nombre d'epis/m² BDD 2013 Log. (BDD) Log. (2013) R² = Epis/m² R² = Nombre de grains/m² (Synthèse régionale) Moyenne toutes variétés Nb valeurs Ecart à la moyenne pluri (%) -4% +3% -7% -10% +4% +16% 8 CHOISIR 2013
5 Le potentiel de rendement permis à floraison est donc très satisfaisant, avec une composante grain/m² assez élevée de l ordre de grains/m², soit +16% par rapport à la moyenne pluriannuelle (21 300). Reste maintenant le remplissage des grains et l impact de la pression maladie pour déterminer du rendement final. MALADIES Piétin verse : Le risque est faible cette année avec une majorité de semis tardifs et un automne/hiver froid et peu pluvieux. La rouille jaune fait son apparition fin avril, début mai sur variétés sensibles. Elle est fréquemment signalée en Bordure Maritime, mais le climat ne lui est pas suffisamment favorable (températures trop froides?) pour son explosion, malgré un temps couvert. Elle reste généralement bien maîtrisée. PMG : (Synthèse régionale) Septoriose : En avril, le début de montaison est peu favorable aux contaminations de septoriose et le blé est très en retard. Le temps redevient pluvieux en mai, puis juin, ce qui entraîne un cumul de contaminations important. Les symptômes explosent tardivement, fin juin / début juillet, suite au délai d incubation allongé lié aux températures froides. L impact de la septoriose reste modéré. Oïdium : L oïdium est très présent cette année, sur variétés sensibles, malgré les pluies régulières. Parmi les critères favorables à son évolution, notons l importance des semis tardifs cette année, des doses d azote élevées, et des températures basses au printemps Fusariose : Les conditions climatiques au moment de la floraison très pluvieuses ont pu coïncider localement avec les stades de sensibilité, en particulier pour les situations les plus tardives. Malgré tout, 2013 ne sera pas une année à fusariose. Rouille brune : Le froid du printemps limite fortement le développement de la maladie qui reste très discrète cette année. La nuisibilité, de l ordre de 16 q/ha, reste légèrement inférieure à la moyenne pluriannuelle (19 q/ha). Avec qui plus est, un développement tardif des maladies, le remplissage des grains n est pas perturbé. RAVAGEURS DE PRIN- TEMPS PEU PRESENTS Bilan climatique Les températures fraîches ce printemps n ont pas été favorables aux ravageurs de printemps. Les pucerons sur épi sont très discrets ainsi que les cécidomyies orange. REMPLISSAGE EN BONNES CONDITIONS, BONS PMG Les conditions climatiques en début remplissage, début juillet, se présentent favorablement : sans températures échaudantes ni excès de pluie et avec suffisamment de rayonnement, ce qui permet de constituer des tailles d enveloppes de grains suffisantes : critère également favorable au PS. La suite du remplissage est également favorable, avec toutefois quelques températures élevées autour du 15 juillet, mais qui ne seront pas préjudiciables car ayant eu lieu, pendant la deuxième phase du remplissage (grains pâteux) et surtout avec des températures nocturnes fraîches. Pour finir, les PMG sont bons, de l ordre de 45.7 g identiques à la moyenne pluriannuelle. On notera cependant que le remplissage s est bien passé pour l ensemble des variétés. Pour celles qui font habituellement leur rendement sur ce critère (variétés précoces à gros PMG), particulièrement avantageux en année à stress de fin de cycle, elles n ont logiquement pas été favorisées cette année (Altigo par exemple). ALTIGO APACHE BERMUDE EXPERT PREMIO Moyenne toutes variétés Nb valeurs Ecart à la moyenne pluri (%) +11% +9% +5% +5% -6% 0% 9 CHOISIR 2013
6 60 PMG 15 % en fonction des Sommes de Températures depuis Epiaison Grains pâteux PMG (g) Les PMG ont commencé par être dans la tendance à Grains Laiteux (début juillet) et se sont bien achevés : au-dessus de la tendance à Grains Pâteux. LA QUALITE EST AU REN- DEZ-VOUS : PS ET PRO- TEINES PS élevés : La première partie du remplissage (grain aqueux/grain laiteux), phase de formation des enveloppes est sensible au rayonnement et à la pluie. La suite du remplissage est surtout sensible à la fréquence et à l intensité des pluies. Cette année, toutes les conditions sont favorables à l obtention de PS élevés et les valeurs se situent fréquemment entre 76 et 78 kg/hl, parfois plus encore. Protéines élevées : Des PMG dans la tendance pluriannuelle en début de remplissage (comme 2012)... mais qui se finissent bien (comme 2011, alors que 2012 avait fini bas) Grains laiteux Les conditions favorables à une absorption continue en azote, surtout après le stade Dernière Feuille, et à un bon transfert de l azote des feuilles vers les grains (après floraison) permettent l obtention de teneurs en protéines correctes, de l ordre de %. Ce chiffre est élevé compte tenu des niveaux de rendement obtenus : l effet dilution n aura pas été très marqué, compensé en grande partie par une absorption d azote post-floraison importante (effet fractionnement marqué cette année, et matières organiques). DES RENDEMENTS ELEVES! La récolte démarre début Août et se termine fin Août avec une grande partie effectuée la semaine du 15 août. L orage de grêle fin juillet a provoqué des dégâts très localisés, mais très intenses (dans l Aisne et l Oise). Les rendements sont moins hétérogènes que l an passé (de 60 à plus de 110 q/ha). Les rendements départementaux sont estimés à 92 q/ha dans la Somme (contre 85 q/ha en 2012), 90 q/ha dans l Aisne (contre 83 q/ha) BDD Poly. (2013) Poly. (2012) Poly. (2011) et 88 q/ha dans l Oise (contre 83 q/ha), soit une moyenne de 90 q/ha pour la Picardie. Sur le Nord-Pas-de-Calais, hormis les secteurs du Haut-Pays et des Flandres Maritimes et Intérieures, les rendements sont très bons, avec beaucoup de moyennes d exploitations au-delà de 100 q/ha. La moyenne régionale s établit à 95 q/ha. ORGE PRINTEMPS, ORGE D HIVER La récolte des escourgeons est moyenne à bonne avec une fourchette allant de 75 à 90 q/ha et une moyenne autour de q/ha en Picardie et 85 q/ha en Nord-Pas-de- Calais. Les calibrages sont corrects. Concernant les orges de printemps, la récolte est très satisfaisante avec des résultats proches des orges d hiver autour de 80 q/ha en Picardie et des pointes pouvant atteindre q/ha en Nord-Pas-de-Calais. 10 CHOISIR 2013
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