Désherbage blé tendre

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1 Désherbage blé tendre Synthèse 2013 Une campagne 2013 à oublier rapidement! Pour réussir les désherbages céréales : combiner l agronomie et l association de matières actives une règle d or difficile à appliquer! L année extrêmement pluvieuse a entrainé des difficultés d interventions durant tout le cycle. Les pluies incessantes ont rendu la plage de semis interminable : les semis se sont déroulés de début octobre à fin janvier. Les semis ont débutés fin octobre pour le sud de la région. Ils se sont poursuivis tout le mois de novembre. Dans la moitié Nord de la région, la majorité des semis a été réalisée tant bien que mal durant la deuxième quinzaine de novembre. Dans certaines régions (en terre de limon et bornais), les implantations ont été faites dans l urgence et par la force (travail grossier, dans la boue). Des échecs d efficacité pour certains programmes Photothèque des Chambres d agriculture Au vu des conditions météorologiques exécrables et des structures de sol dégradées, les blés ont mis beaucoup de temps à lever, entrainant une perte importante de pieds, accentuée par la présence massive de limaces. Sur les parcelles hydromorphes, les blés sont restés sous l eau pendant une bonne partie de l hiver rendant les interventions de désherbage d automne presque impossibles (il est tombé selon les secteurs entre 200 et 300 mm entre décembre et janvier). Ces conditions ont entraîné des levées d adventices durant tout l hiver. Rares ont été les fenêtres d interventions disponibles (amplitude thermique, vent, pluie, hygrométrie ). Peu de traitements ont été effectués à l automne ou au début de l hiver. Bon nombre d agriculteurs sont intervenus fin février/début mars avec des produits complets ou en associant un anti-dicots et un antigraminées. Beaucoup d interventions réalisées en mars ont subi des échecs d efficacité. Ce fut encore plus vrai la deuxième quinzaine de mars. En effet, les produits ont été appliqués sur des adventices développées. Vu l état végétatif du blé, bon nombre d agriculteurs ont préféré donner la priorité aux apports d azote. Même si les conditions n étaient pas «poussantes», les adventices ont pu se développer et même profiter de la fertilisation azotée. Pour les blés tardifs (semis décembre/janvier), les herbicides ont été appliqués début avril. Les conditions étaient favorables (temps poussant) et les résultats étaient de meilleure qualité que les interventions de fin mars! Les pluies printanières ont favorisé de nombreuses relevées d adventices (folle avoine, brome, gaillet, rumex, coquelicot, ) nécessitant le plus souvent un désherbage tardif lorsque les conditions météo le permettaient. En fin de cycle, une grande majorité des parcelles présentaient un salissement, mais surtout un stock semencier futur, important. 1

2 Essais présentés et résultats sur vulpin : 4 essais Organisme CA 86 CA 86 CA 86 CA 86 Lieu Coulombiers St Gaudent Béthines Loudun Densité de vulpins 8 à 28/m² 150 à 200/m² 400/m² 280/m² Stratégie d automne sur vulpin Synthèse des essais du tronc commun régional désherbage blé (4 essais) Ces interventions d automne restent la plupart du temps insuffisantes et obligent à un rattrapage au printemps. Néanmoins, elles ont le mérite de limiter la concurrence en forte pression de vulpin / ray grass, ce qui évite de pénaliser le rendement de la culture lors de ses premiers mois d implantation. Pour ceux qui n ont pas pu intervenir en pré-levée et jusqu au stade 1-2 feuilles du blé, les applications ont été positionnées sur adventices levées dès début janvier avec des produits dits «complets» : ALISTER/KALENKOA. Cette année, ALISTER est le produit qui a apporté le plus de satisfaction en passage unique. C est un herbicide au spectre large qui offre de bonnes garanties d efficacité depuis plusieurs années maintenant. 2

3 FOSBURI Nom commercial : FOSBURI / ANTILOPE Substances Actives : 200 g/l de diflufénicanil g/l de flufénacet Dose d homologation : 0,6 l/ha Produit d automne le plus complet sur le marché. Il donne de bons résultats sur des fortes populations de ray-grass et de vulpins. Bonne action anti-dicotylédones, hormis sur ombellifères. Sa durée d action est assez longue en comparaison aux autres produits. Seul son positionnement reste complexe et technique : son efficacité diminue rapidement au-delà de 2-3 feuilles d adventices, et il manque parfois de sélectivité sur des semis mal recouverts. Son association avec d autres produits à base d isoproturon et de chlortoluron présente peu d intérêt, sauf celui de baisser le coût du programme. PROTUGAN + BRENNUS Plus Nom commercial : PROTUGAN Substance Active : 500 g/l d isoproturon Dose d homologation : 2,4 l/ha Nom commercial : BRENNUS Plus / PIROGUE Substances Actives : 26,8 g/l de diflufénicanil + 67,3 g/l de ioxynil + 120,6 g/l de bromoxynil Dose d homologation : 2 l/ha Cette association donne des résultats corrects, mais décroche rapidement en cas de forte pression. Bonne efficacité sur les vulpies. Son point fort reste le coût du programme : un des moins onéreux parmi ceux testés cette année. TROOPER Nom commercial : TROOPER / ARANDA Substances Actives : 300 g/l de pendiméthaline + 60 g/l de flufénacet Dose d homologation : 2,5 l/ha L efficacité du TROOPER décroche rapidement quand les pressions deviennent importantes ou les adventices trop développées. Le rapport qualité/prix est moindre et son spectre dicotylédone est plus restreint par rapport à son concurrent direct, le FOSBURI. Il doit être positionné sur des adventices jeunes, mais il reste plus souple d utilisation. Néanmoins, son vrai positionnement doit être réalisé en pré-levée, si on veut valoriser au mieux la matière active : la pendiméthaline. Elle est plus efficace lorsque qu elle est légèrement incorporé. PROTUGAN + CODIX Nom commercial : PROTUGAN Substance Active : 500 g/l d isoproturon Dose d homologation : 2,4 l/ha Nom commercial : CODIX Substances Actives : pendiméthaline - diflufénicanil Dose d homologation : pas encore homologué Ce programme n aura rien de révolutionnaire sur le marché des herbicides céréales d automne. Son niveau d efficacité sera au niveau du TROOPER. Il aura aussi le même défaut, dès que les pressions d adventices deviennent trop importantes, l efficacité décroche rapidement. 3

4 Comparaison d efficacité de programme automne/printemps sur vulpin Synthèse des essais du tronc commun régional désherbage blé (4 essais) Ces résultats d essais démontrent très bien tout l intérêt qu ont les agriculteurs à prévoir une base dans leur programme de désherbage. A date d application identique, le fait d utiliser de l isoproturon (qui n est pourtant pas la meilleure substance active anti-graminées d automne) permet d améliorer la note finale de deux points sur le programme. 4

5 Stratégie : un seul passage au printemps sur vulpin Synthèse des essais du tronc commun régional désherbage blé (4 essais) Comme on a pu le voir malheureusement dans la campagne, cette technique de désherbage en un seul passage le plus tardivement possible afin de gérer aussi les levées de folle avoine est de plus en plus décevante. On a tendance et souvent à tort de se cacher derrière des phénomènes de résistances ou de dérives d efficacités pour justifier une situation d échec. On obtient des variations de résultats d efficacité très importantes sur le même produit appliqué sur la même parcelle à dose identique, à plusieurs dates différentes. Plus on va intervenir précocement (janvier/février), plus on pourra se permettre de moduler les doses. Les interventions réalisées au mois de mars se sont souvent soldées par un échec. Les conditions idéales n étaient pas réunies, elles ont entrainé ainsi de fortes baisses d efficacité. Les références anti-graminées du marché «ARCHIPEL/ATLANTIS» ont été malmenées cette année surtout en utilisation tardive. 5

6 sur ray-grass : 2 essais Organisme CA 85 CA 16 Lieu Mouzeuil St Martin Fontaine d Ozillac Densité de pieds 350/m² 8/m² Stratégie : un seul passage au printemps Synthèse des essais du tronc commun régional désherbage blé (2 essais) Le protocole mis en place nous a permis de tester les futures innovations concernant les anti-graminées sur problématique vulpin et ray grass. H106 : «ATLANTIS» sous formulation OD H107 : «ARCHIPEL» sous formulation OD La concentration de substance active reste la même, seule la formulation évolue passant de «WG» (solide) à «OD» (liquide). La nouvelle formulation apporte un gain d efficacité surtout lorsque les conditions d applications sont difficiles. Néanmoins, il serait utopique de croire que ces nouvelles formulations révolutionneront et résoudront les problèmes de désherbage! Les futures innovations anti-graminées Photothèque des Chambres d agriculture 6

7 Equilibre et dosage des herbicides Produits Quantité Mésosulfuron Iodosulfuron Diflufénicanil ATLANTIS H 106 ARCHIPEL H 107 ALISTER H 155 KALENKOA Dosage g/kg 30 g 6 g 500 g/ha (AMM) 15 g 3 g 300 g/ha 9 g 1.8 g Dosage g/l 10 g 2 g 1.5 l/ha (AMM) 15 g 3 g 1 l/ha 10 g 2 g Dosage g/kg 30 g 30 g 250 g/ha (AMM) 7.5 g 7.5 g 200 g/ha 6 g 6 g Dosage g/l 7.5 g 7.5 g 1 l/ha (AMM) 7.5 g 7.5 g 0.8 l/ha 6 g 6 g Dosage g/l 9 g 3 g 150 g 1 l/ha (AMM) 9 g 3 g 150 g 0.8 l/ha 7.2 g 2.4 g 120 g Dosage g/l 7.5 g 2.5 g 50 g 1.5 l/ha (AMM) g 3.75 g 75 g 1.2 l/ha 9 g 3 g 60 g Dosage g/l 9 g 7.5 g 120 g 1 l/ha (AMM) 9 g 7.5 g 120 g 0.8 l/ha 7.2 g 6 g 96 g Les produits sous numéro (H 106, H 107 et H 155) ne seront pas disponible pour la campagne Conclusion Une fois de plus, les traitements trop tardifs sur des adventices trop développées et réalisés dans de mauvaises conditions d application (dû au facteur météorologique) ont entrainé de nombreuses situations d échec. Il est illusoire de continuer à vouloir désherber une parcelle en un seul passage sans pénaliser le rendement si la concurrence est précoce. Sans compter qu en cas d échec de ce mono passage, le stock semencier s enrichit fortement pour les années suivantes. Pour prévenir tout échec dû à des dérives d efficacités, il est souhaitable d intervenir sur des adventices jeunes. Plus la plante ciblée est jeune et moins le produit utilisé sera mis en difficulté! Document réalisé par les conseillers en productions végétales des Chambres d agriculture de Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vendée et Vienne