REPASSEUSE A CUVETTE CHAUFFANTE : PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

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1 REPASSEUSE A CUVETTE CHAUFFANTE : PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT Pour repasser / défroisser une fibre textile, il est nécessaire de réunir 3 facteurs : - le linge doit être «à plat» et légèrement tendu - une pression doit s exercer sur la fibre - de la vapeur doit être «envoyée» sur la fibre. Par exemple, avec un fer «à main» et une table à repasser, on placera le linge à plat un peu tendu, on appuiera sur le fer (sinon le résultat sera moyen) et on choisira un fer vaporisant (avec sortie de vapeur sous la semelle). Cette notion de vapeur est primordiale : c est elle qui va détendre la fibre, et permettre un défroissage. Toujours par exemple, si on tente de repasser une nappe sèche en coton ou en lin, avec un fer «sans vapeur», on arrivera (avec du temps) à défroisser un peu, mais pas à enlever les marques des plis. Dans une repasseuse à cuvette, on retrouve seulement 2 de ces 3 facteurs : - le linge est introduit à plat. Pour un bon résultat, l opérateur doit évidemment exercer une légère tension sur le linge pour que, tout au long du défilement, le linge soit «bien à plat» - le linge passe entre le cylindre et la cuvette chauffante, où s exerce une forte pression Manque le 3ème facteur essentiel : la vapeur. En effet, il n y a pas de «chaudière de production de vapeur» dans une repasseuse. Pour récupérer ce 3ème facteur indispensable, l opérateur doit introduire du linge humide (idéalement 20 à 25% d humidité résiduelle, soit du linge à séché : 200 à 250 g d eau dans 1 kg de linge). Cette l humidité, au contact de la cuvette chauffante, va générer de la vapeur, en petite quantité mais d une façon uniforme. Cette vapeur va défroisser le linge. En résumé : il est impératif que le linge soit humide.

2 Construction : Un cylindre en acier, de diamètre 23 ou 31 cm selon modèle, est recouvert d un revêtement «souple» composé de laine d acier (paille de fer), d un molleton coton épais et d une toile «de repassage». Le molleton coton est simplement enroulé sur 3 tours environ, et à pour but de créer une barrière entra la laine d acier et la toile de repassage.

3 La toile de repassage est également enroulée sur le cylindre, et nouée par des lacets à chaque extrémité. Selon les modèles et les options choisies, cette toile peut être en coton ou en Nomex : le Nomex est une fibre déposée par Dupont de Nemours, qui résiste à des températures élevées (jusqu à 220 sous certaines conditions), et est ici tissée «fin» pour obtenir une toile. Le cylindre horizontal tourne sur 2 axes et roulements SKF, avec un entraînement par chaîne à faible vitesse : environ 3 à 4 tours par minute. La cuvette est réalisée en acier chromé de forme épaisseur, et elle est mobile : elle est poussée par 2 vérins hydrauliques très puissants lors du repassage (ce qui exerce la pression sur le linge évoquée précédemment), et elle s écarte du cylindre lorsque l opérateur ne repasse plus. Cette cuvette est chauffante : 2 ou 3 résistances électriques sont placées au contact de l arrière de la cuvette. Ces résistances font chacune la longueur de la cuvette : le chauffage est donc strictement identique en intensité sur toute la longueur. De plus, cette chaleur est indirecte : les résistances chauffent les 5 mm d acier de la cuvette, qui jouent donc le rôle de «radiateur» et apporte donc un facteur supplémentaire d inertie et de stabilité de la température. Ici exemple d un modèle de petite taille avec 2 résistances. La régulation de température est effectuée par un thermostat au contact de la cuvette, (à peu près dans son milieu) avec un contacteur qui alimente ou non les 3 résistances. En résumé : par la conception même de la repasseuse, la température est la même sur toute la longueur du cylindre. Ce point, tout à fait crucial, peut être facilement vérifié : il suffit de mettre la repasseuse en fonctionnement sans repasser de linge, attendre que la température soit atteinte (préchauffage), et procéder à des mesures de température «au contact» de la cuvette, en différents points (gauche, milieu et droite) et au même moment. A l instant «T», la température sera identique à +/-3

4 Réalité du fonctionnement et nécessité de respecter le mode d emploi Comme expliqué précédemment, la température de la cuvette est la même sur toute sa surface après le préchauffage, et il est nécessaire de repasser du linge humide. Prenons une serviette de table par exemple, introduite au milieu du cylindre. Cette introduction de linge humide va faire chuter la température de la cuvette sur la partie où le linge passe. Le thermostat détecte que la température de la cuvette est inférieure à la température «de consigne», et re-déclenche le chauffage. Ce chauffage est identique en intensité sur toute la longueur de cuvette, et va se maintenir tant que la température de consigne ne sera pas atteinte = on apporte autant de calories à gauche, au milieu et à droite, alors que seul le milieu avait été refroidi par le linge humide. On obtient ainsi une surchauffe à gauche et à droite. C est pourquoi il est impératif de respecter le mode d emploi, qui stipule clairement la nécessité d utiliser toute la largeur du cylindre, à défaut d alterner le passage du linge à gauche / au mileu / à droite. Certains autres paramètres sont des facteurs aggravants : - l utilisation d une température de repassage trop élevée par rapport à l humidité du linge : l opérateur pense souvent que l usage d une température plus élevée va améliorer la qualité du repassage. Ou qu il gagnera du temps. Si on y ajoute une utilisation «partielle» du cylindre, on atteint alors souvent des valeurs réelles trop élevées - Le compromis «humidité du linge / température» n est pas toujours évident trouver, d autant que le linge peut être plus ou moins «préséché» (température de la pièce, linge lavé jour J et repassé J+1, ). Avec «l habitude» de repasser à une température de X, on repasse souvent du linge trop sec. - Si ce compromis n est pas bien géré, ou lorsque le linge est très épais, il est parfois nécessaire de faire un deuxième passage. Or, on a ici un linge «presque» sec, donc plus d humidité et une température qui monte - Tassement de la laine d acier : le repassage de linge très épais (exemple nappe pliée en 4) entraine un tassement de la laine d acier. La pression de la cuvette est alors irrégulière, les résultats de repassage irrégulier, et l opérateur compense en général en augmentant la température

5 - Arrêt temporaire du repassage : si l opérateur arrête d introduire du linge pendant quelques minutes (pour faire autre chose ou faire une «pause café») alors qu il était en plein travail, la température va probablement dépasser la consigne du fait de l inertie de fonctionnement des résistances. En effet, même si on coupe le chauffage, la température va continuer à monter (d autant qu on apporte pas d humidité qui refroidit la cuvette). - Non respect de la procédure de «fin de service» : pour éviter le phénomène évoqué de montée en température lorsqu on arrête de repasser, la notice conseille de couper le chauffage quelques minutes avant l arrêt réel du repassage. On doit donc repasser les dernières pièces en profitant des calories accumulées dans la cuvette, de sorte que la température retombe à 80/100 Ce qui est normal : La toile de repassage est un consommable. Par analogie, c est le «pneu» de la voiture : au contact avec la route, offrant une altération progressive et une longévité directement liée à son usage. Il est normal que cette toile présente : - une déformation en forme de vague au milieu du cylindre : la toile est nouée à chaque extrémité. Lors du repassage, elle subit une force : le frottement du linge contre la cuvette «freine» la rotation du cylindre et «étire» la toile de repassage. Ce phénomène est amplifié naturellement par l opérateur qui retient légèrement le linge afin d améliorer la qualité du défroissage. Il est très peu perfectible sur les extrémités du cylindre, avec la présence des cordons noués et très perfectible dans le milieu du cylindre - une teinte légèrement brune : par la chaleur, la toile jaunit naturellement - une rigidité progressive : par la chaleur, la toile a tendance à se rétracter et à durcir légèrement Températures indicatives : 140 pour du coton ou du lin avec 20% d'humidité résiduelle 120 pour du polycoton ATTENTION aux fibres qui collent au fer avec la chaleur